« Escalade glaciaire » : différence entre les versions
→Matériel : Lien Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile |
Redéfinition de l'escalade glaciaire (article en cours d'élaboration) Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile |
||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
{{Confusion|randonnée glaciaire}} |
{{Confusion|randonnée glaciaire}} |
||
[[Fichier:Aiguilles - Escalade sur glace - janvier 2014 - 1.jpg|vignette|Cascade de glace.]] |
[[Fichier:Aiguilles - Escalade sur glace - janvier 2014 - 1.jpg|vignette|Cascade de glace.]] |
||
L''''escalade glaciaire''' est un terme générique qui regroupe de nombreuses disciplines, historiques ou plus récentes, relevant de l'alpinisme. On distingue : |
|||
L''''escalade glaciaire''', composante historique de l'[[alpinisme]], consiste à remonter à l'aide de piolets et de [[crampons]] à [[pointe avant|pointes-avant]] des pentes de glace, des couloirs, des [[Goulotte (montagne)|goulottes]], éventuellement des [[sérac]]s en [[haute montagne]], été comme hiver. Il convient de la distinguer de la '''cascade de glace''', discipline plus récente et typiquement hivernale, qui consiste à remonter des structures gelées, naturelles ou artificielles, avec un matériel sensiblement identique. |
|||
* la course de glace, composante historique de l'alpinisme et qui consiste à remonter des pentes de glace, des couloirs, éventuellement des [[sérac]]s en [[haute montagne]], été comme hiver ; |
|||
* la'''cascade de glace''', discipline plus récente, typiquement hivernale, et qui consiste à remonter des structures gelées, naturelles ou artificielles ; |
|||
* l'escalade mixte, qui consiste à évoluer dans un environnement en haute montagne constitué de rocher, de neige et de glace, typique notamment des faces nord ; |
|||
* la cascade/dry-tooling, pratique qui alterne l'escalade de concrétions glaciaires entrecoupées de zones rocheuses pures ; |
|||
* la goulotte. |
|||
⚫ | |||
⚫ | |||
⚫ | |||
⚫ | |||
La cascade nécessite une solide expérience pour évaluer l'état de la glace, qui évolue en fonction de la température : des températures très froides rendent la glace dure et cassante alors que des températures plus élevées donnent une glace plus humide et friable (« sorbet »). Les variations importantes de température peuvent rendre les cascades dangereuses présentant un risque d'effondrement. |
La cascade nécessite une solide expérience pour évaluer l'état de la glace, qui évolue en fonction de la température : des températures très froides rendent la glace dure et cassante alors que des températures plus élevées donnent une glace plus humide et friable (« sorbet »). Les variations importantes de température peuvent rendre les cascades dangereuses présentant un risque d'effondrement. |
Version du 20 mai 2021 à 12:29
L'escalade glaciaire est un terme générique qui regroupe de nombreuses disciplines, historiques ou plus récentes, relevant de l'alpinisme. On distingue :
- la course de glace, composante historique de l'alpinisme et qui consiste à remonter des pentes de glace, des couloirs, éventuellement des séracs en haute montagne, été comme hiver ;
- lacascade de glace, discipline plus récente, typiquement hivernale, et qui consiste à remonter des structures gelées, naturelles ou artificielles ;
- l'escalade mixte, qui consiste à évoluer dans un environnement en haute montagne constitué de rocher, de neige et de glace, typique notamment des faces nord ;
- la cascade/dry-tooling, pratique qui alterne l'escalade de concrétions glaciaires entrecoupées de zones rocheuses pures ;
- la goulotte.
Quelle que soit la discipline, l'assurage peut se faire dans la glace elle-même en vissant des broches à glace. Le matériel (piolets, crampons) est sensiblement identique pour toutes ces disciplines.
Les précurseurs donnent naissance à cette activité dans les années 1970. Forts de leur expérience en alpinisme extrême, des alpinistes anglais, écossais et américains se spécialisent dans l'escalade des cascades de glace les plus évidentes des massifs alpins.
La cascade nécessite une solide expérience pour évaluer l'état de la glace, qui évolue en fonction de la température : des températures très froides rendent la glace dure et cassante alors que des températures plus élevées donnent une glace plus humide et friable (« sorbet »). Les variations importantes de température peuvent rendre les cascades dangereuses présentant un risque d'effondrement.
Description
Les parois propices à la cascade ne sont pas toujours recouvertes uniformément de glace. Entre deux concrétions de glace (draperie, stalactite, cigare, etc.), les grimpeurs peuvent évoluer sur le rocher en faisant appel à la technique du dry-tooling[1].
En alpinisme, la pratique de l'escalade glaciaire fait l'objet d'un apprentissage qui s'effectue lors de séances d'école de glace[2], généralement précédées de séances d'école de neige[3]. La cascade de glace peut être pratiquée par les débutants sous la conduite de professionnels de la montagne, notamment sur des structures artificielles[4].
Matériel
Le matériel utilisé est spécifique et a beaucoup évolué par rapport à celui utilisé par les premiers glaciairistes. La progression se fait à l'aide de crampons munis de pointes frontales, simples ou doubles, et de piolets qui permettent la technique du piolet-traction et dont la forme est conçue pour aider le grimpeur à évoluer sur des parois de glace verticales (le manche du piolet est courbé et peut comporter deux poignées). Les points d'ancrage utilisés pour l'assurage des grimpeurs sont réalisés :
- avec des broches à glace qui se vissent directement dans la glace. Les différents modèles de broche sont adaptés à la discipline pratiquée (cascade, alpinisme, goulotte) ;
- avec des abalakovs, également utilisés pour faire des rappels ;
- avec des relais triangulés[5].
Des cordes spécifiques ont la particularité d'absorber beaucoup moins d'eau que les cordes de rappel classiques, ce qui leur évite d'être raidies par le gel.
Cotation
La difficulté des cascades de glace est généralement donnée en utilisant une cotation à double critère : une cotation de la difficulté technique et une cotation de difficulté globale et d'engagement.
Difficulté technique
Cette cotation prend en compte différents facteurs, dont la pente, la hauteur de la section la plus raide, la configuration de la glace (rideaux, cigare, goulotte) ou encore sa technicité (glace fine ou épaisse, glace vitreuse ou compacte, etc.). Elle est notée de 1 à 7 :
- Longs passages à 60°.
- Passage à 60/70°, mais bonne possibilité d'assurage.
- Passage à 70/80° généralement en bonne glace. Les parties raides alternent avec de bons emplacements de repos permettant de poser des points d'assurage.
- Passages à 75/85° présentant parfois une courte section verticale. Glace généralement bonne et possibilité de bons relais.
- Une longueur soutenue avec grande section à 85/90°, nécessite une bonne aisance technique.
- Au moins une longueur très soutenue, demande une très grande maîtrise technique. La qualité de la glace peut laisser à désirer, ancrages et protections aléatoires.
- Franchement dur, maîtrise technique et mental inébranlable sont indispensables.
Note : on peut ajouter +/- à ces valeurs afin de les augmenter/réduire. On peut également compléter par X : Risque d'écroulement, R : glace mince, M : section mixte.
Engagement et exposition
Cette échelle (ou grade) exprime l'engagement, la longueur, l'éloignement, la difficulté d'approche et de descente, la continuité, l'équipement en place, la difficulté à se protéger et les risques objectifs. Elle s'exprime de I à VII :
- I : Itinéraire court, peu éloigné, descente facile.
- II : Itinéraire plus long ou un peu plus technique, descente demandant parfois de l'attention, peu de dangers objectifs.
- III : Itinéraire long, parfois éloigné, descente délicate, risques objectifs éventuels.
- IV : Itinéraire d'ampleur demandant une bonne expérience de l'alpinisme, approche longue ou descente compliquée, risques objectifs, retraite délicate.
- V : Itinéraire long dans une grande paroi, engagé. La cordée doit posséder un excellent niveau de compétence (choix de l'itinéraire, problème d'assurage, nombreuses longueurs difficiles et soutenues), retraite difficile, descente longue ou difficile, risques objectifs importants.
- VI : Itinéraire sur une grande face pouvant être parcourue en une journée par les meilleurs. Pratiquement que des longueurs dures et soutenues. Conditions rarement bonnes, cheminement compliqué, assurage problématique, retraite aléatoire. Descente longue et difficile. Itinéraire très exposé aux dangers objectifs (séracs).
- VII : Idem, en encore plus dur. Très rarement utilisé.
Historique
Escalade glaciaire
- 1957 : les Écossais Tom Patey, Graeme Nicol et Hammish MacInnes (inventeur d'un des premiers modèles de piolet-traction le Terrordactyl) gravissent le Zero Gully au Ben Nevis
- 1959 : Jimmy Marshall fait le Parallel B gully au Lochnagar et le Smith's Gully au Creag Meaghaidh. Avec Smith Robin, ils ouvrent au Ben Nevis en utilisant les pointes avant.
- 1965 : Cornuau et Davaille font la première de la face nord des Droites en 5 jours
- 1968 : René Desmaison et Robert Flematti le Linceul aux Grandes Jorasses[6] (60°) en 11 jours, en technique 10 pointes
- 1969 : première solitaire de la face nord des Droites par Reinhold Messner, en 9 heures, avec un piolet et un poignard à glace
- 1971 : face nord du Grand Pilier d'Angle par Walter Cecchinel et Georges Nominé[7]
- 1973 : ascension du couloir nord des Drus par Claude Jager et Walter Cecchinel (entre 57 et 70°) : avec pointes-avant et piolet traction (Condor)[8]
- 1975 : Supercouloir[9] au Mont-Blanc du Tacul Patrick Gabarrou et Jean-Marc Boivin
- 1975 : Apparition des lames « banane » (à courbure inversée) avec le Mjollnir de l'américain Forrest[10] et le Chacal du français Simond[11]
Cascade de glace
- 1977 : Premières cascades de glaces (cascades gelées en hiver) ouvertes en Oisans (France) par les deux frères Verney (Michel et André-Pierre) : cascade de St Claude, cascade des sources…
- 1977 : Overdose (la grande cascade) à Gavarnie (450 m, 5+/IV) par Dominique Julien, Rainier Munsch, Michel Boulang et Serge Castéran
- 1987 : Visa pour l'Amérique (6/IV) par François Damilano, Godefroy Perroux et Philippe Pibarot (la cascade ne s'est jamais reformé depuis).
- 1992 : La Lyre (550 m 7/VI) par Thierry Renault au cirque du Fer-à-Cheval[12].
Dans la culture populaire
- Dans le film Alien vs. Predator, Alexa Woods, interprétée par Sanaa Lathan, débute par une escalade glaciaire au Népal[13]. Les scènes ont été tournées dans le massif du Mont-Blanc, notamment celles d'extérieur en rive droite du glacier d'Argentière.
Notes et références
- Gaëtan Raymond, « Nouvelle cascade de glace et dry ouverte à Chambéry », sur www.gaetanraymond.com,
- « Alpinisme - école de glace », sur Chamonix Guide, .
- « École de neige », sur Club alpin français - La Roche Bonneville, .
- « Escalade sur glace », sur La Plagne, .
- « Cascade de glace : cotations, check-list et techniques », Montagnes magazine, Nivéales Médias, .
- « Topo du Linceul aux Grandes Jorasses », sur www.camptocamp.org, (consulté le )
- « Topo Cecchine-Nominé au Grand Pilier d'Angle », (consulté le )
- « Première du Grand Couloir Nord - Est », (consulté le )
- « Topo du supercouloir », (consulté le )
- (en) « Hammers and Tools and Picks, Oh My! », sur www.climbingterms.com, (consulté le )
- « Simond - Des innovations au service de l'exploit », sur www.simond.com, (consulté le )
- « Legendary Mixed Routes Repeated in France » (consulté le )
- «Alien vs. Prédator» sur lexpress.mu
Annexes
Articles connexes
- Alpinisme
- Dry-tooling
- Escalade
- Goulotte
- Ruisseling, pratique peu technique consistant à remonter un ruisseau gelé
Bibliographie
- (en) Jeff Lowe, Ice world : techniques and experiences of modern ice climbing, Seattle, Mountaineers Books, , 255 p. (ISBN 978-0-89886-446-5, lire en ligne)
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- « Le portail de la cascade de glace : topos (sous licence cc-by-sa) et conditions en cascade de glace »