« Métal alcalin » : différence entre les versions

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La bonne queue sa maman la hyenne qui rit comme le fromage
{{Éléments/Métaux alcalins}}Un '''métal alcalin''' est un [[élément chimique]] de la première colonne ([[Éléments du groupe 1|{{1er|groupe}}]]) du [[Tableau périodique des éléments|tableau périodique]], à l'exception de l'[[hydrogène]]. Ce sont le [[lithium]] <sub>3</sub>Li, le [[sodium]] <sub>11</sub>Na, le [[potassium]] <sub>19</sub>K, le [[rubidium]] <sub>37</sub>Rb, le [[césium]] <sub>55</sub>Cs et le [[francium]] <sub>87</sub>Fr. Il s'agit de [[Métal|métaux]] du [[Éléments du bloc s|{{nobr|bloc s}}]] ayant un [[électron]] dans la [[couche de valence]]. Ils forment une [[série chimique]] très homogène offrant le meilleur exemple des variations des propriétés chimiques et physiques entre éléments d'un même groupe du tableau périodique.

Les métaux alcalins sont tous des métaux brillants, mous et très réactif dans les [[conditions normales de température et de pression]]. Ils perdent facilement leur électron de valence pour former un [[cation]] de [[charge électrique]] +1. Ils peuvent être coupés au couteau en raison de leur faible dureté, laissant apparaître une tranche brillante qui ternit rapidement à l'air libre par [[oxydation]] sous l'effet de l'[[Dioxygène|oxygène]] et de l'[[humidité]] de l'air ; le [[lithium]] réagit également à l'[[Diazote|azote]] atmosphérique. Leur réactivité chimique très élevée fait qu'ils réagissent avec toute trace d'humidité et qu'on ne les trouve jamais comme [[Élément natif|éléments natifs]] dans la nature ; ils doivent être conservés dans une [[huile minérale]] pour être préservés de l'air, par exemple de l'huile de [[paraffine]]. Cette réactivité croît avec leur [[numéro atomique]], c'est-à-dire en descendant le long de la colonne : {{5e|métal}} alcalin, le [[césium]] est le plus réactif de tous les métaux.

Le [[sodium]] est le métal alcalin le plus abondant du milieu naturel, suivi par le [[potassium]], le [[lithium]], le [[rubidium]], le [[césium]] et le [[francium]], qui est extrêmement rare (il n'y en aurait pas plus d'une trentaine de grammes sur toute la surface de la Terre) en raison de sa [[radioactivité]] très élevée ([[Période radioactive|demi-vie]] de {{unité|22|minutes}}). Ces éléments sont employés dans diverses applications technologiques et industrielles. Le rubidium et surtout le {{nobr|césium 133}} sont ainsi utilisés dans les [[Horloge atomique|horloges atomiques]], le {{exp|133}}Cs offrant la mesure du temps la plus précise. Les [[Composé chimique|composés]] du [[sodium]] sont utilisés dans les [[Lampe à vapeur de sodium|lampes à vapeur de sodium]]. Le [[sel de table]] est constitué de [[chlorure de sodium]]. le sodium et le [[potassium]] sont des [[oligoélément]]s qui jouent un rôle [[Physiologie|physiologique]] essentiel.

Le mot alcalin provient, via le mot d'emprunt [[alcali]], de l'[[arabe]] ''al-qily'' désignant les cendres végétales, riches en potassium.

{{Clr}}

<gallery mode="nolines" caption="Apparence des métaux alcalins">
Lithium paraffin.jpg | [[Lithium]] <sub>3</sub>Li.
Na (Sodium).jpg | [[Sodium]] <sub>11</sub>Na.
Potassium-2.jpg | [[Potassium]] <sub>19</sub>K.
Rb5.JPG | [[Rubidium]] <sub>37</sub>Rb.
Cesium.jpg | [[Césium]] <sub>55</sub>Cs.
</gallery>

== Propriétés ==

Les propriétés physiques et chimiques des métaux alcalins peuvent aisément s'expliquer par leur [[configuration électronique]] ''n''s{{1}}, ''n'' étant le numéro de la [[Période du tableau périodique|période]], qui leur confère une [[liaison métallique]] faible. Ce sont par conséquent des [[Métal|métaux]] mous de faible [[masse volumique]], dont la [[température de fusion]] et la [[température d'ébullition]] sont peu élevées, et dont l'[[enthalpie de sublimation]] et de [[Énergie de vaporisation|vaporisation]] sont également assez basses. Ils [[cristal]]lisent dans la [[Structure cristalline|structure]] [[cubique centré]]e et présentent chacun une couleur de flamme caractéristique en raison de leur électron s{{1}} très facilement [[Excitation (physique)|excitable]]. La configuration ''n''s{{1}} confère également un [[rayon ionique]] élevé aux métaux alcalins ainsi qu'une [[conductivité électrique]] et une [[conductivité thermique]] également élevées.

La chimie des métaux alcalins est dominée par la perte de leur [[électron de valence]] célibataire dans la [[Sous-couche électronique|sous-couche]] s externe, ce qui donne un [[cation]] à l'[[état d'oxydation]] +1 en raison à la fois du caractère labile de cet électron — la première [[énergie d'ionisation]] des métaux alcalins est toujours la plus faible de leur période — et de la valeur élevée de la seconde [[énergie d'ionisation]] en raison de la configuration électronique de [[gaz noble]] des cations M{{exp|+}}. Seuls les cinq métaux alcalins les plus légers sont chimiquement bien connus, le [[francium]] étant trop [[Radioactivité|radioactif]] pour exister sous forme massive, de sorte que ses propriétés chimiques ne sont pas connues en détail et que les valeurs numériques de ses propriétés sont issues de modèles numériques ; le peu qu'on sait de lui rapproche cependant cet élément du [[césium]], conformément aux simulations numériques.

:{| class="wikitable" style="text-align:center"
|-
! [[Élément chimique|Élément]]
! [[Masse atomique|Masse<br>atomique]]
! [[Point de fusion|Température<br>de fusion]]
! [[Point d'ébullition|Température<br>d'ébullition]]
! [[Masse volumique|Masse<br>volumique]]
! [[Rayon atomique|Rayon<br>atomique]]
! [[Configuration électronique|Configuration<br> électronique]]
! [[Énergie d'ionisation|Énergie<br>d'ionisation]]
! [[Électronégativité]]<br>([[Échelle de Pauling|Pauling]])
|- style="text-align:right"
! [[Lithium]]
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|- style="text-align:right"
! [[Sodium]]
| {{unité/2|22.990|u}}
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|- style="text-align:right"
! [[Potassium]]
| {{unité/2|39.098|u}}
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|- style="text-align:right"
! [[Rubidium]]
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| {{unité/2|403.0|kJ||mol|-1}}
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|- style="text-align:right"
! [[Césium]]
| {{unité/2|132.905|u}}
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| style="text-align:center" | {{nobr|&#91;[[Xénon|Xe]]&#93; 6s<sup>1</sup>}}
| {{unité/2|375.7|kJ||mol|-1}}
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|- style="text-align:right"
! [[Francium]]
| [223]
| ''{{tmp|300|K}}''
| ''{{tmp|950|K}}''
| ''{{unité/2|1.870|g||cm|-3}}''
| style="text-align:center" | —
| style="text-align:center" | {{nobr|&#91;[[Radon|Rn]]&#93; 7s<sup>1</sup>}}
| ''{{unité/2|392.8|kJ||mol|-1}}''
| style="text-align:center" | ''0,70''
|}

Les métaux alcalins forment une [[série chimique]] plus homogène qu'aucune autre. Le [[potassium]], le [[rubidium]] et le [[césium]] sont ainsi difficiles à séparer les uns des autres en raison de la très grande similitude de leur [[rayon ionique]] ; le [[lithium]] et le [[sodium]] sont en revanche plus individualisés. Ainsi, lorsqu'on se déplace vers le bas de la colonne du [[Tableau périodique des éléments|tableau périodique]], le [[rayon atomique]] croît, l'[[électronégativité]] décroît, la réactivité chimique croît, et températures de fusion et d'ébullition décroissent, de même que l'[[enthalpie de fusion]] et l'[[enthalpie de vaporisation]]. Leur [[masse volumique]] croît globalement du haut vers le bas de la colonne, avec une exception au niveau du [[potassium]], qui est moins dense que le [[sodium]].

Les métaux alcalins sont de couleur argentée, hormis le césium, qui présente une teinte dorée pâle, faisant de ce dernier l'un des trois seuls métaux purs colorés, les deux autres étant le [[cuivre]] et l'[[or]] ; les [[Métal alcalino-terreux|métaux alcalino-terreux]] les plus lourds ([[calcium]], [[strontium]] et [[baryum]]), ainsi que les [[lanthanide]]s divalents [[europium]] et [[ytterbium]], présentent également une teinte jaune pâle, mais bien moins prononcée que celle du césium. L'éclat des métaux alcalins ternit rapidement à l'air libre en raison de la formation d'une couche d'[[oxyde]]s.

=== Réactivité ===

Tous les métaux alcalins sont très réactifs et n'existent pas à l'état pur dans le milieu naturel. Pour cette raison, ils sont conservés dans une [[huile minérale]] ou de l'[[huile de paraffine]]. Ils réagissent violemment avec les [[halogène]]s en formant des {{Lien|lang=en|trad=Alkali metal halide|fr=Halogénure de métal alcalin|texte=halogénures de métaux alcalins}}, qui sont des composés cristallins solubles dans l'eau à l'exception du [[fluorure de lithium]] LiF. Les métaux alcalins réagissent également avec l'eau pour former des [[hydroxyde]]s fortement [[Base (chimie)|basiques]] qui doivent par conséquent être manipulés avec précaution. Les métaux alcalins les plus lourds sont plus réactifs que les plus légers : à quantité [[Mole (unité)|molaire]] égale, le césium mis en contact avec l'eau explose plus violemment que le potassium.

Les métaux alcalins réagissent non seulement avec l'eau mais également avec les donneurs de protons comme les [[Alcool (chimie)|alcools]] et les [[Phénol (groupe)|phénols]], l'[[ammoniac]] gazeux et les [[alcyne]]s, ces derniers donnant lieu aux réactions les plus violentes. Ils sont également très utilisés pour réduire les autres métaux à partir de leurs oxydes ou de leurs [[halogénure]]s.

=== Énergie d'ionisation ===

La première [[énergie d'ionisation]] des métaux alcalins est la plus faible de leur période dans le tableau périodique en raison de leur faible {{Lien|lang=en|trad=Effective nuclear charge|fr=charge nucléaire effective}} et la facilité avec laquelle ils adoptent une configuration électronique de gaz noble en ne perdant qu'un seul électron.

L'énergie de deuxième ionisation des métaux alcalins est toujours très élevée, ce qui s'explique par le fait qu'il s'agit de retirer un électron à une sous-couche saturée plus proche du [[noyau atomique]]. C'est la raison pour laquelle les métaux alcalins ne perdent qu'un seul électron pour former des cations. Les {{Lien|lang=en|trad=Alkalide|fr=Anion alcalin|texte=anions alcalins}} font exception : il s'agit de composés dans lesquels un métal alcalin est à l'état d'oxydation –1. Ils peuvent exister dans la mesure où ils présentent une sous-couche ''n''s{{2}}, saturée. L'anion M{{exp|–}} a été observé pour tous les métaux alcalins hormis le lithium<ref name="10.1021/ja00809a060">
{{Article
| langue = en
| nom1 = James L. Dye, Joseph M. Ceraso, Mei LokTak, B. L. Barnett et Frederick J. Tehan
| titre = Crystalline salt of the sodium anion (Na-)
| périodique = Journal of the American Chemical Society
| volume = 96
| numéro = 2
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| mois = janvier
| année = 1974
| pages = 608-609
| url texte = http://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/ja00809a060
| consulté le = 24 février 2017
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| langue = en
| nom1 = Frederick J. Tehan, B. L. Barnett et James L. Dye
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| consulté le = 24 février 2017
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}}</ref>. Les anions alcalins présentent un intérêt théorique en raison de leur [[stœchiométrie]] inhabituelle et de leur faible potentiel d'ionisation. Un exemple particulièrement intéressant est l'hydrure de sodium inversé H{{exp|+}}Na{{exp|–}}, les deux ions étant complexé, par opposition à l'[[hydrure de sodium]] Na{{exp|+}}H{{exp|–}}<ref name="10.1021/ja025655+">
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| nom1 = Agnieszka Sawicka, Piotr Skurski et Jack Simons
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=== Potentiel d'oxydoréduction ===
=== Potentiel d'oxydoréduction ===

Version du 23 mars 2017 à 11:56

La bonne queue sa maman la hyenne qui rit comme le fromage

Potentiel d'oxydoréduction

Le potentiel d'oxydoréduction M+ → M0, en revanche, est l'une des rares propriétés des métaux alcalins qui ne présente pas de tendance uniforme le long de la série : celui du lithium est anormal, étant sensiblement plus négatif que celui des autres, qui décroît par ailleurs légèrement de haut en bas. Cela s'explique par le fait que le cation Li+ a une enthalpie d'hydratation (en) très élevée en phase gazeuse qui compense le fait que Li+ perturbe fortement la structure de l'eau, ce qui induit une variation d'enthalpie élevée, faisant apparaître cet élément comme le plus électropositif des métaux alcalins.

Solubilité

En solution aqueuse, les métaux alcalins forment des ions de formule générique [M(H2O)n]+, n étant le nombre de solvatation. Leur géométrie et leur coordinence s'accorde bien avec celles attendues en fonction de leur rayon ionique. Les molécules d'eau qui se lient directement à l'atome métallique en solution aqueuse sont dites appartenir à la première sphère de coordination, ou première couche de solvatation. Il s'agit d'une liaison covalente de coordination, l'oxygène cédant les deux électrons de la liaison. Chaque molécule d'eau coordonnée est susceptible d'être liée à d'autres molécules d'eau par liaison hydrogène. Ces dernières sont dites de la seconde sphère de coordination. Celle-ci n'est cependant pas bien définie dans le cas des cations de métaux alcalins dans la mesure où ces cations ne sont pas suffisamment chargés électriquement pour polariser les molécules de la première couche de solvatation au point d'induire des liaisons hydrogène avec une seconde couche de molécules d'eau.

Dans le cas du lithium, le nombre de solvatation du cation Li+ a été déterminé expérimentalement avec la valeur 4, avec un ion tétraédrique [Li(H2O)4]+. Le nombre de solvatation du sodium serait probablement 6, avec un ion octaédrique [Na(H2O)6]+, tandis que celui du potassium et du rubidium serait vraisemblablement 8 avec des ions [K(H2O)8]+ et [Rb(H2O)8]+ antiprismatiques, et celui du césium serait peut-être 12 avec des ions [Cs(H2O)12]+[1].

Identification

Émission atomique

Les vapeurs de métaux alcalins (ou de leurs ions) excités par la chaleur ou l'électricité sont connus pour émettre des couleurs caractéristiques. C'est ainsi que la spectroscopie a vu ses premiers pas se réaliser, grâce aux expériences de Bunsen et Kirchhoff. Les couleurs sont dues au fait que le spectre d'émission atomique est un spectre de raie, et non un spectre continu de type corps noir, preuve de la nature quantique des niveaux d'énergie dans les atomes et ions. Les couleurs caractéristiques sont :

  • lithium : rose fuchsia intense ; de ce fait très utilisé en pyrotechnie,
  • sodium : jaune-orangé intense ; utilisé en pyrotechnie et dans les ampoules d'éclairages publics,
  • potassium : mauve pâle.

Réactions

Réaction avec l'eau

Les métaux alcalins sont connus pour leur réaction violente avec l’eau. Cette violence augmente quand on descend le long du groupe :

métal alcalin + eau → hydroxyde du métal alcalin + hydrogène

Exemple avec le sodium :

Na solide + H2O liquideNaOH aq + 1/2 H2 gaz.

Cette réaction est très exothermique et peut provoquer l’inflammation ou l’explosion de l'hydrogène avec une flamme jaune. Avec le potassium, la flamme est de couleur lilas.

Les réactions des métaux alcalins avec l'eau peuvent être, selon les quantités mises en œuvre, très dangereuses. Si dans les batteries au lithium, lorsqu'elles sont dégradées, comme après un accident, le liquide de refroidissement (de l'eau) rentre en contact (même par simple taux d’hygrométrie) avec le lithium, cela peut enclencher une combustion si la température est favorable à cette réaction (20°C).

Réaction dans l'ammoniac

Les métaux alcalins se dissolvent dans l'ammoniac liquide donnant des solutions bleues qui sont paramagnétiques.

Na solide + NH3 liquideNa+ solv + e solv.

Vu la présence d'électrons libres, la solution occupe plus que la somme des volumes du métal et de l'ammoniac. Les électrons libres font de ces solutions de très bons agents réducteurs.

Réaction avec l'hydrogène

En réagissant avec l'hydrogène, les métaux alcalins forment des hydrures.

2 Na solide + H2 gaz → 2 NaH solide.

Ces hydrures sont très instables en solution, du fait de leur caractère très basique, et réagissent sur l'eau pour former de l'hydrogène et des hydroxydes.

NaH solide + H2O liquideNa+ solv + OH aq + H2 gaz.
Na+ aq + OH aq    NaOH aq.

Réaction avec l'oxygène

En réagissant avec l'oxygène, les métaux alcalins forment un oxyde, soluble dans l'eau. La réaction doit cependant être favorisée par le chauffage par exemple, sinon, c'est le peroxyde ou le superoxyde (et non l'oxyde) qui se forme.

4 Na solide + O2 gaz → 2 Na2O solide : oxyde.
2 Na solide + O2 gazNa2O2 solide : peroxyde.
Na solide + O2 gazNaO2 solide (en) : superoxyde.

La solvatation de l'oxyde conduit à la dissociation des composés sodium et oxyde. L'ion oxyde est instable en solution, et son caractère basique conduit à la déprotonation de l'eau :

NaO2 solide (en) + H2O liquide → 2 Na+ aq + 2 OH aq

Les peroxydes et superoxydes se dismutent en oxygène et en oxyde.

Notes et références

  1. (en) Ingmar Persson, « Hydrated metal ions in aqueous solution: How regular are their structures? », Pure and Applied Chemistry, vol. 82, no 10,‎ , p. 1901-1917 (DOI 10.1351/PAC-CON-09-10-22, lire en ligne)

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes


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