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| nom = Programme des Nations unies pour l'environnement
| nom = Programme des Nations unies pour l'environnement
| image = PNUMA logo.png
| image = PNUMA logo.png
| type = Programme
| type = Programme
| acronymes = PNUE
| acronymes = PNUE
| chef = {{drapeau|Norvège}} [[Erik Solheim]]
| chef = {{drapeau|Danemark}} [[Inger Andersen]]
| titre chef = [[Cabinet du secrétaire général des Nations unies|Directeur général]]
| titre chef = [[Cabinet du secrétaire général des Nations unies|Directrice exécutive]]
| sous-chef = {{drapeau|Tanzanie}} [[Joyce Msuya]]
| titre sous-chef = Directrice exécutive adjointe
| statut = Actif
| statut = Actif
| siège = [[Nairobi]] ([[Kenya]])
| siège = [[Nairobi]] ([[Kenya]])
| établi = 1972
| établi = 1972
| site web = http://www.unep.org/fr
| site web = http://www.unep.org/fr
| parent = [[Assemblée générale des Nations unies]]
| parent = [[Assemblée générale des Nations unies]]
}}
}}


Le '''Programme des Nations unies pour l'environnement''' ('''PNUE''', en anglais ''{{Langue|en|United Nations Environment Programme}}'', UNEP) est une organisation dépendante de l'[[Organisation des Nations unies]], créée en [[1972]], et ayant pour but de :
Le '''Programme des Nations unies pour l'environnement''' ('''PNUE''', en anglais ''{{Langue|en|United Nations Environment Program}}'', UNEP) est une organisation dépendante de l'[[Organisation des Nations unies]], créée en 1972, et ayant pour but de :
* coordonner les activités des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] dans le domaine de l'[[environnement]] ;
* coordonner les activités des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] dans le domaine de l'[[environnement]] ;
* assister les pays dans la mise en œuvre de {{Lien|trad=Environmental policy|langue=en|fr=Politique environnementale|texte=politiques environnementales}}.
* assister les pays dans la mise en œuvre de {{Lien|trad=Environmental policy|langue=en|fr=Politique environnementale|texte=politiques environnementales}}.


Depuis que la notion de développement durable a été forgée ([[rapport Brundtland]], [[1987]]), le PNUE a cherché à intégrer la problématique environnementale dans des politiques plus globales de [[développement durable]].
Depuis que la notion de développement durable a été forgée ([[rapport Brundtland]], 1987), le PNUE a cherché à intégrer la problématique environnementale dans des politiques plus globales de [[développement durable]]. Le [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat]] (GIEC) dépend de l’[[Organisation météorologique mondiale]] et du PNUE.


Son siège se trouve à l'office des Nations unies à Gigiri au nord de [[Nairobi]] (UNON<ref>{{en}} [http://www.unon.org/ site officiel de l'UNON]</ref>) au [[Kenya]]. Le PNUE a été la première organisation de l'ONU basée dans un [[pays en développement]].
Son siège se trouve à l'office des Nations unies à Gigiri au nord de [[Nairobi]] (UNON<ref>{{en}} [http://www.unon.org/ site officiel de l'UNON]</ref>) au [[Kenya]]. Le PNUE a été la première organisation de l'ONU basée dans un [[pays en développement]].


== Création ==
== Histoire ==
=== Création ===
La ''déclaration finale de la Conférence des Nations unies sur l'environnement'', issue de la [[conférence des Nations unies sur l'environnement humain]] (aussi nommée {{1er}} [[sommet de la Terre]], qui s'est tenue à [[Stockholm]] du 5 au {{date-|16|juin|1972}}), pose les bases du PNUE<ref>[http://www.unep.org/Documents.Multilingual/Default.asp?DocumentID=97&ArticleID=1503&l=fr ''Déclaration finale de la Conférence des Nations unies sur l'environnement''], PNUE.</ref>.


Officiellement, le PNUE est créé le {{date-|15|décembre|1972}} par la résolution 2997 lors de la {{XXVIIe}} [[Assemblée générale des Nations unies]] intitulée ''Dispositions institutionnelles et financières concernant la coopération internationale dans le domaine de l'environnement''.
La ''déclaration finale de la Conférence des Nations unies sur l'environnement'' issue de la [[conférence des Nations unies sur l'environnement humain]] (aussi nommé {{1er}} [[sommet de la Terre]]) qui s'est tenue à [[Stockholm]] du [[5 juin|5]] au {{date|16|juin|1972}}) pose les bases du PNUE<ref>{{fr}} [http://www.unep.org/Documents.Multilingual/Default.asp?DocumentID=97&ArticleID=1503&l=fr déclaration finale de la Conférence des Nations unies sur l'environnement'' sur le site du PNUE]</ref>.


En [[1972]], l'[[écologie]] moderne était encore en gestation. En 1962, la [[Zoologie|zoologiste]] [[Rachel Carson]] publie ''{{lang|en|Silent Spring}}'' qui accuse certains [[pesticide]]s d'être dangereux pour les oiseaux et pour l'homme. En 1968, l'écologiste [[Garrett Hardin]] ''{{lang|en|The Tragedy of the Commons}}'' développe l'idée que {{citation|l'air et l'eau qui nous entourent ne peuvent être enclos}}. La multiplication des alertes et des travaux qui placent l'écologie au centre de leur propos fait surgir, dans les pays industrialisés, un nouveau [[paradigme]], marqué par l'idée de « complexité » portée entre autres par [[Edgar Morin]] qui dit avoir pris conscience des enjeux écologiques en Californie, dans les années 1969-1970.
Officiellement, le PNUE est créé le {{date|15|décembre|1972}} par la résolution 2997 lors de la XXVII{{e}} [[Assemblée générale des Nations unies]] intitulée ''Dispositions institutionnelles et financières concernant la coopération internationale dans le domaine de l'environnement''.


Dans les pays en développement, le cercle vicieux entre [[pauvreté]] et dégradation de l'environnement est résumé par [[Indira Gandhi]] à la conférence de [[Stockholm]] (en tant que Premier ministre de l'[[Inde]]) « La pauvreté est la forme la plus grave de [[pollution]] »<ref>[http://www.hei.ulaval.ca/fileadmin/hei/documents/documents/Section_Etudes_Plans_de_cours/Essais_et_memoires/MRIEssaiElisaValentin.pdf ''La coopération internationale au développement : un vecteur de développement durable?'', Élisa Valentin, Institut québécois des hautes études internationales – Université Laval 14 décembre 2005]</ref>.
=== Contexte ===


Les effets [[tératogène]]s de la [[Thalidomide]] découverts en 1960-61, et les preuves de plus en plus précises de [[pollution de l'air|pollution chimique]] des milieux. Le {{date-|18|mars|1967}}, le [[Torrey Canyon]] fait naufrage et donne naissance aux premiers éléments des politiques française, britannique et européenne de prévention et de lutte contre les grandes [[marée noire|marées noires]].
En [[1972]], l'[[écologie]] moderne était encore en gestation. En 1962, la zoologiste [[Rachel Carson]] publie ''{{lang|en|Silent Spring}}'' qui accuse certains [[pesticide]]s d'être dangereux pour les oiseaux et pour l'homme. En 1968, l'écologiste [[Garrett Hardin]] ''{{lang|en|The Tragedy of the Commons}}'' développe l'idée que ''{{citation|l'air et l'eau qui nous entourent ne peuvent être enclos}}''. La multiplication des alertes et des travaux qui placent l'écologie au centre de leur propos fait surgir, dans les pays industrialisés, un nouveau [[paradigme]], marqué par l'idée de "complexité" portée entre autres par [[Edgar Morin]] qui dit avoir pris conscience des enjeux écologiques en Californie, dans les années 1969-1970.


Parmi les actions en faveur de l'environnement, on note le [[Club de Rome]] et le rapport qu'il a commandé en [[1970]] au [[Massachusetts Institute of Technology]] puis publié en [[1972]] sous le titre ''[[Halte à la croissance ?]]''.
Dans les pays en développement, le cercle vicieux entre [[pauvreté]] et dégradation de l'environnement est résumé par [[Indira Gandhi]] à la conférence de [[Stockholm]] (en tant que Premier Ministre de l'[[Inde]]) « La pauvreté est la forme la plus grave de [[pollution]] »<ref>[http://www.hei.ulaval.ca/fileadmin/hei/documents/documents/Section_Etudes_Plans_de_cours/Essais_et_memoires/MRIEssaiElisaValentin.pdf ''La coopération internationale au développement : un vecteur de développement durable?'', Elisa Valentin, Institut québécois des hautes études internationales – Université Laval 14 décembre 2005]</ref>.


=== Entre conservation et développement ; équilibres difficiles à trouver ===
Les effets [[tératogène]]s de la [[Thalidomide]] découverts en 1960-61, et les preuves de plus en plus précises de [[pollution de l'air|pollution chimique]] des milieux. Le {{date|18|mars|1967}}, le [[Torrey Canyon]] fait naufrage et donne naissance aux premiers éléments des politiques française, britannique et européenne de prévention et de lutte contre les grandes [[marée noire|marées noires]].
Au {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}}, le premier mouvement spontané de protection et [[conservation de la nature]] a été de créer des [[aires protégées]] ([[parcs nationaux]] principalement), pour protéger la nature et la [[naturalité (environnement)|naturalité]] (''wilderness'') des activités humaines les plus destructrices.

Parmi les actions en faveur de l'environnement, on note le [[Club de Rome]] et le rapport qu'il a commandé en [[1970]] au [[Massachusetts Institute of Technology]] puis publié en [[1972]] sous le titre ''[[Halte à la croissance ?]]''.


Cette stratégie « gelait » des terres, et en excluait parfois certaines formes de développement pour les populations indigènes ou nouvellement arrivées. Elle a dans les années 1970-1980 été critiquée et présentée par ses détracteurs comme une « mise sous cloche » (ou comparées à des réserves indiennes). Elle a parfois été jugée « muséographique » et uniquement capable de conserver une nature fragmentée ou freinant le développement économique en y empêchant l'exploitation des ressources, minières et pétrolières notamment. Un constat partagé est qu'elle n'a pas suffi à empêcher une dégradation générale et accélérée de l'environnement hors des réserves, et parfois dans celles-ci.
== Entre conservation et développement ; équilibres difficiles à trouver ==
Au {{s-|XIX|e}} et au début du {{s-|XX|e}}, le premier mouvement spontané de protection et [[conservation de la nature]] a été de créer des [[aires protégées]] ([[parcs nationaux]] principalement), pour protéger la nature et la [[naturalité (environnement)|naturalité]] (''wilderness'') des activités humaines les plus destructrices.


Face à ce constat d'échec ou de demi-échec, l'ONU, comme d'autres, a souhaité promouvoir un [[développement humain (économie)|développement humain]] intégrant mieux l'[[environnement]]. Un nouveau [[paradigme]] a alors émergé, partagé par des organisations telles que le PNUE, l'[[UICN]], [[Man and Biosphère]] ou des ONG telles que le [[Fonds mondial pour la nature|WWF]], consistant à promouvoir une démarche dite de « [[développement intégré]] » et [[durable]] prenant conjointement soin de la [[Terre]] et des [[ressources naturelles]], et des [[population mondiale|populations humaines]]. Cette approche promeut un développement des communautés humaines qui apprendraient à restaurer, protéger ou gérer la [[biodiversité]] et les milieux, tout en les exploitant en deçà de leurs seuils de non-renouvelabilité. Cette volonté de ne pas opposer la [[nature]] et le développement (ou l'[[emploi]]), pour un « [[Développement économique et social|développement]] harmonieux » prenant mieux en compte le [[Développement humain (économie)|développement humain]] a nettement émergé à [[Rio de Janeiro]] au premier [[Sommet de la Terre]] en 1992, puis réaffirmée au [[Sommet de la Terre de Johannesbourg]] en 2002. Elle était encore la priorité des projets de textes soumis aux membres de la [[Conférence mondiale de l'ONU pour la biodiversité (2010)]] à [[Nagoya]]. Pourtant, en 20 ans, cette approche n'a pas non plus permis de stopper la perte de [[biodiversité]], ce qui était l'une des premières préoccupations du PNUE depuis [[Rio de Janeiro|Rio]].
Cette stratégie « gelait » des terres, et en excluait parfois certaines formes de développement pour les populations indigènes ou nouvellement arrivées. Elle a dans les années 1970-1980 été critiquée et présentée par ses détracteurs comme une « mise sous cloche » (ou comparées à des [[Réserve indienne|réserves indiennes]]). Elle a parfois été jugée « muséographique » et uniquement capable de conserver une nature fragmentée ou freinant le développement économique en y empêchant l'exploitation des ressources, minières et pétrolières notamment. Un constat partagé est qu'elle n'a pas suffi à empêcher une dégradation générale et accélérée de l'environnement hors des réserves, et parfois dans celles-ci.


Au moment du Sommet de Johannesburg, des auteurs tels que John G. Robinson<ref name="Robinson2002">John G. Robinson, ''The Limits to Caring: Sustainable Living and the Loss of Biodiversity'' ; Issue Conservation Biology Conservation Biology Volume 7, Issue 1, pages 20–28, March 1993 ; ([http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1046/j.1523-1739.1993.07010020.x/abstract Résumé en anglais et espagnol])</ref> avaient déjà fait une analyse critique de cette stratégie trop [[Utilitarisme|utilitaire]] qui en posant le principe que {{Citation|la conservation et le développement des ressources naturelles doit être le même processus}} n'a pas tenu compte d'une réalité qui est celle que les modèles économiques et de développement dominants ne disposent pas des outils permettant de ne pas surexploiter les ressources naturelles. J. G. Robinson, par exemple soutient que le but de créer une société durable, tel que défini dans ''Sauver la Planète'', est une [[utopie]] irréalisable, et que les mécanismes proposés pour atteindre cet objectif conduiront irrémédiablement à la perte de la diversité biologique. L'utilisation durable et raisonnable des ressources naturelles n'est possible dans cette vision que {{Citation|lorsque les deux satisfactions, des besoins humains, et des pertes de la biodiversité et la dégradation de l'environnement sont acceptables}}. Or, {{Citation|ces conditions ne sont pas toujours respectées lorsque les ressources naturelles sont utilisées}}, et J.G. Robinson considère qu'il y a des contradictions fondamentales entre les besoins humains et le potentiel des ressources naturelles. Il conclut en soulignant que, {{Citation|si l'utilisation durable est une approche puissante pour la conservation de la nature, il n'est pas le seul, et que la conservation de nombreuses espèces et des communautés biologiques nécessite également une approche préservationniste}}.
Face à ce constat d'échec ou de demi-échec, l'ONU, comme d'autres, a souhaité promouvoir un [[développement humain (économie)|développement humain]] intégrant mieux l'[[environnement]]. Un nouveau [[paradigme]] a alors émergé, partagé par des organisations telles que le PNUE, l'[[UICN]], [[Man and Biosphère]] ou des ONGE telles que le [[Fonds mondial pour la nature|WWF]], consistant à promouvoir une démarche dite de « [[développement intégré]] » et [[durable]] prenant conjointement soin de la [[Terre]] et des [[ressources naturelles]], et des [[population mondiale|populations humaines]]. Cette approche promeut un développement des communautés humaines qui apprendraient à restaurer, protéger ou gérer la [[biodiversité]] et les milieux, tout en les exploitant en deçà de leurs seuils de non-renouvelabilité. Cette volonté de ne pas opposer la [[nature]] et le développement (ou l'[[emploi]]), pour un « [[Développement économique et social|développement]] harmonieux » prenant mieux en compte le [[Développement humain (économie)|développement humain]] a nettement émergé à [[Rio de Janeiro]] au premier [[Sommet de la Terre]] en [[1992]], puis réaffirmée au [[Sommet de la Terre de Johannesbourg]] en [[2002]]. Elle était encore la priorité des projets de textes soumis aux membres de la [[Conférence mondiale de l'ONU pour la biodiversité (2010)]] à Nagoya. Pourtant, en 20 ans, cette approche n'a pas non plus permis de stopper la perte de [[biodiversité]], ce qui était l'une des premières préoccupations du PNUE depuis Rio.
<br />Au moment du Sommet de Johannesburg, des auteurs tels que John G. Robinson<ref name=Robinson2002>John G. Robinson, ''The Limits to Caring: Sustainable Living and the Loss of Biodiversity'' ; Issue Conservation Biology Conservation Biology Volume 7, Issue 1, pages 20–28, March 1993 ; ([http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1046/j.1523-1739.1993.07010020.x/abstract Résumé en anglais et espagnol])</ref> avaient déjà fait une analyse critique de cette stratégie trop [[Utilitarisme|utilitaire]] qui en posant le principe que {{Citation|la conservation et le développement des ressources naturelles doit être le même processus}} n'a pas tenu compte d'une réalité qui est celle que les modèles économiques et de développement dominants ne disposent pas des outils permettant de ne pas surexploiter les ressources naturelles. J. G. Robinson, par exemple soutient que le but de créer une société durable, tel que défini dans ''Sauver la Planète'', est une [[utopie]] irréalisable, et que les mécanismes proposés pour atteindre cet objectif conduiront irrémédiablement à la perte de la diversité biologique. L'utilisation durable et raisonnable des ressources naturelles n'est possible dans cette vision que {{Citation|lorsque les deux satisfactions, des besoins humains, et des pertes de la biodiversité et la dégradation de l'environnement sont acceptables}}. Or, {{Citation|ces conditions ne sont pas toujours respectées lorsque les ressources naturelles sont utilisées}}, et J.G. Robinson considère qu'il y a des contradictions fondamentales entre les besoins humains et le potentiel des ressources naturelles. Il conclut en soulignant que, {{Citation|si l'utilisation durable est une approche puissante pour la conservation de la nature, il n'est pas le seul, et que la conservation de nombreuses espèces et des communautés biologiques nécessite également une approche préservationniste}}.


Un autre paradigme émergent dans les années 1980-1990 est celui de la nécessité urgente de restaurer un minimum de [[connectivité écologique]] à échelle de tous les [[biome]]s (notion traduite en France par la [[Trame verte et bleue]]), mais sa déclinaison concrète sur le terrain est lentement mise en œuvre.
Un autre paradigme émergent dans les années 1980-1990 est celui de la nécessité urgente de restaurer un minimum de [[connectivité écologique]] à échelle de tous les [[biome]]s (notion traduite en France par la [[Trame verte et bleue]]), mais sa déclinaison concrète sur le terrain est lentement mise en œuvre.


La dernière conférence des parties sur la Convention de l'ONU pour la biodiversité a admis le besoin de restaurer la biodiversité dans les villes et sur une partie significative des territoires exploités par l'Homme, et le besoin de multiplier la surface d'aires protégées (y compris [[Aires marines protégées|en mer]]).
La dernière [[conférence des parties]] sur la Convention de l'ONU pour la biodiversité a admis le besoin de restaurer la biodiversité dans les villes et sur une partie significative des territoires exploités par l'Homme, et le besoin de multiplier la surface d'aires protégées (y compris [[Aires marines protégées|en mer]]).
{{Article détaillé|Conférence mondiale sur la biodiversité de Nagoya}}
{{Article détaillé|Conférence mondiale sur la biodiversité de Nagoya}}


=== Réforme ===
== Description et fonctionnement du PNUE ==
Depuis le [[sommet de la Terre 2002]] à [[Johannesburg]] et le projet de réforme de l'ONU initié en {{date-|janvier 1997}} par [[Kofi Annan]], une réforme du PNUE est envisagée. La création de l'ONUE (Organisation des Nations unies pour l'environnement)<ref>{{fr}} [http://www.onue.org/ Site officiel pour la création de l'ONUE]</ref>. Les « Amis de l'ONUE » se sont réunis à Agadir les 12 et {{date-|13 avril 2007}} ; quelques jours plus tard, le porte-parole des [[États-Unis]] indique que le gouvernement des États-Unis ne voyait pas l'intérêt d'une ONUE<ref>{{fr}} [http://www.journaldelenvironnement.net/fr/document/detail.asp?id=1893&idThema=7&idSousThema=0&type=JDE&ctx=259 ''Les États-Unis ne voient pas l'intérêt d'une Onue'' par Bérangère Lepetit]</ref>.


Le {{date-|9 novembre 2007}}, le PNUE a annoncé la création d’un « groupe d’experts sur la gestion durable des ressources » (''UN – [[Groupe international d'experts sur les ressources|International Resource Panel]]'')<ref>UN – Ressource Panel : [http://www.unep.fr/pc/sustain/initiatives/resourcepanel/index.htm Communiqué ONU]</ref>.

== Activité ==
{{Section sources secondaires|date=juin 2022}}
Ses activités couvrent une large étendue de problèmes. De la sauvegarde des [[écosystème]]s marins et terrestres à la protection de l'atmosphère, en passant par la promotion et amélioration de la [[science environnementale]]. Il élabore également des moyens de préventions et de réponses rapides aux [[catastrophes environnementales]].
Ses activités couvrent une large étendue de problèmes. De la sauvegarde des [[écosystème]]s marins et terrestres à la protection de l'atmosphère, en passant par la promotion et amélioration de la [[science environnementale]]. Il élabore également des moyens de préventions et de réponses rapides aux [[catastrophes environnementales]].

Le PNUE a ainsi développé des manuels de recommandations et traités d'applications sur les problèmes tels que le commerce international de [[produits chimiques]] dangereux, la [[pollution de l'air]] transfrontalière ainsi que la contamination des routes maritimes internationales.
Le PNUE a ainsi développé des manuels de recommandations et traités d'applications sur les problèmes tels que le commerce international de [[produits chimiques]] dangereux, la [[pollution de l'air]] transfrontalière ainsi que la contamination des routes maritimes internationales.


Il supervise le [[Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants]] (UNSCEAR), créé en 1955.
L'[[Organisation météorologique mondiale]] et le PNUE ont créé le [[groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat]] (Giec) en [[1988]].

L'[[Organisation météorologique mondiale]] et le PNUE ont créé le [[groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat]] (GIEC) en [[1988]].


Les quatre organes principaux du PNUE sont le [[conseil d'administration]], le forum global des ministres de l'environnement, le secrétariat et le [[Fonds pour l'environnement mondial]].
Les quatre organes principaux du PNUE sont le [[conseil d'administration]], le forum global des ministres de l'environnement, le secrétariat et le [[Fonds pour l'environnement mondial]].


Le PNUE emploie environ 600 personnes de diverses nationalités, et associe indirectement de nombreuses agences de l'environnement ou de l'énergie, scientifiques, experts et [[ONGE]]s dans le monde.
Le PNUE emploie environ 600 personnes de diverses nationalités, et associe indirectement de nombreuses agences de l'environnement ou de l'énergie, scientifiques, experts et [[ONGE]]s dans le monde.

Pendant deux décennies, l’UNESCO et le PNUE ont dirigé le Programme international d’éducation relative à l’environnement (1975-1995), lequel fournissait une vision et des conseils sur la mobilisation de l’éducation pour renforcer la prise de conscience environnementale. En 1976, l’UNESCO a lancé Connexion, un bulletin de l’éducation relative à l’environnement qui faisant office d’organe officiel du Programme international d’éducation relative à l’environnement UNESCO-PNUE (PIEE). Jusqu’en 2007, cette publication servait de ressource pour l’échange d’informations sur l’éducation à l’environnement (EE), en général, et pour la promotion des objectifs et des activités du PIEE, en particulier. Elle a aussi permis de créer un réseau d’institutions et d’individus intéressés et actifs dans le domaine de l’éducation à l’environnement<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=UNESCO|titre=Enjeux et tendances de l'éducation en vue du développement durable|passage=28 - 29|lieu=Paris|éditeur=UNESCO|date=2018|pages totales=308|isbn=978-92-3-200165-8|lire en ligne=https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000366900?posInSet=1&queryId=944acf33-edd9-4a4a-a9f4-1c64356a9386}}</ref>.


=== Bureaux ===
=== Bureaux ===

Le PNUE dispose de six bureaux régionaux (RO pour Régional Office) et d'un réseau de centres :
Le PNUE dispose de six bureaux régionaux (RO pour Régional Office) et d'un réseau de centres :
* Europe ROE, [[Genève]], {{Suisse}}<ref>[http://www.unep.ch/roe/ site officiel ROE]</ref>,
* Europe ROE, [[Genève]], {{Suisse}},
* Afrique ROA, [[Nairobi]], {{Kenya}}<ref>[http://www.unep.org/ROA/ site officiel ROA]</ref>,
* Afrique ROA, [[Nairobi]], {{Kenya}},
* Amérique du Nord RONA, [[Washington (district de Columbia)|Washington, D.C.]], {{États-Unis}}<ref>[http://www.rona.unep.org/ site officiel RONA]</ref>,
* Amérique du Nord RONA, [[Washington (district de Columbia)|Washington, D.C.]], {{États-Unis}},
* Asie/Pacifique ROAP, [[Bangkok]], {{Thaïlande}}<ref>[http://www.roap.unep.org/ site officiel ROAP]</ref>,
* Asie/Pacifique ROAP, [[Bangkok]], {{Thaïlande}},
* Amérique latine et Caraïbes ROLAC/''{{lang|es|Oficina Regional para América Latine y el Caribe}}'' : ORPALC, [[Panama (ville)|Ciudad de Panamá]], {{Panama}}<ref>[http://www.pnuma.org/ site officiel ROLAC]</ref>,
* [[Amérique latine]] et Caraïbes ROLAC/''{{lang|es|Oficina Regional para América Latine y el Caribe}}'' : ORPALC, [[Panama (ville)|Ciudad de Panamá]], {{Panama}},
* Asie occidentale ROWA, [[Manama|Al-Manāmah]], {{Bahreïn}}<ref>[http://www.unep.org.bh/ site officiel ROWA]</ref>.
* Asie occidentale ROWA, [[Manama|Al-Manāmah]], {{Bahreïn}}.


==== Bureaux de liaison ====
==== Bureaux de liaison ====

Le PNUE dispose de sept bureaux de liaison :
Le PNUE dispose de sept bureaux de liaison :
* Bureau de liaison de [[New York]], {{Nations unies}}<ref>[http://www.nyo.unep.org/ Site officiel du bureau de New York]</ref>
* Bureau de liaison de [[New York]], {{Nations unies}}
* Bureau de liaison avec l'[[Union européenne]], [[Bruxelles]], {{Union européenne}}
* Bureau de liaison avec l'[[Union européenne]], [[Bruxelles]], {{Union européenne}}
* Bureau de liaison de la [[Ligue arabe]], [[Le Caire]], {{Ligue arabe}}
* Bureau de liaison de la [[Ligue arabe]], [[Le Caire]], {{Ligue arabe}}
* Bureau de liaison de [[Pékin]], {{Chine}}, ouvert en {{date||septembre|2003}}<ref>[http://www.unep.org/Documents.Multilingual/Default.asp?DocumentID=332&ArticleID=4265&l=fr Communiqué de presse ''Le Programme des Nations unies pour l’environnement ouvre un bureau en Chine'' - 19 sep 2003]</ref>
* Bureau de liaison de [[Pékin]], {{Chine}}, ouvert en {{date-||septembre|2003}}<ref>[http://www.unep.org/Documents.Multilingual/Default.asp?DocumentID=332&ArticleID=4265&l=fr Communiqué de presse ''Le Programme des Nations unies pour l’environnement ouvre un bureau en Chine'' - 19 sep 2003]</ref>
* Bureau de liaison de [[Brasilia]], {{Brésil}}, ouvert en {{date||avril|2004}}<ref>[http://www.unep.org/Documents.Multilingual/Default.asp?DocumentID=296&ArticleID=4482&l=fr Page du site du PNUE]</ref>
* Bureau de liaison de [[Brasilia]], {{Brésil}}, ouvert en {{date-||avril|2004}}<ref>[http://www.unep.org/Documents.Multilingual/Default.asp?DocumentID=296&ArticleID=4482&l=fr Page du site du PNUE]</ref>
* Bureau de liaison de [[Moscou]], {{Russie}}
* Bureau de liaison de [[Moscou]], {{Russie}}
* Bureau de liaison d'[[Addis-Abeba]], {{Éthiopie}}
* Bureau de liaison d'[[Addis-Abeba]], {{Éthiopie}}


=== Divisions ===
=== Divisions ===
Le PNUE dispose aussi de sept divisions, dont six situées à [[Nairobi]] :

* Division de l'alerte rapide et de l'évaluation (DEWA)
Le PNUE dispose aussi de sept divisions, dont six situées à Nairobi :
* Division de l'Alerte Rapide et de l'Évaluation (DEWA)
* Division de la mise en œuvre des politiques environnementales (DEPI)
* Division de la Mise en œuvre des Politiques Environnementales (DEPI)
* Division de la coopération régionale (DRC)
* Division de la Coopération Régionale (DRC)
* Division du droit environnemental et des conventions (DELC)
* Division du Droit environnemental et des Conventions (DELC)
* Division de la communication et de l'information (DCPI)
* Division de la Communication et de l'Information (DCPI)
* Division de la coordination du fond pour l'environnement mondial (DGEF)
Et une partagée entre [[Paris]], [[Genève]] et [[Osaka]] :
* Division de la Coordination du Fond pour l'Environnement Mondial (DGEF)
* Division technologie, industrie et économie (DTIE)
Et une partagée entre Paris, Genève et Osaka :
* Division Technologie, Industrie et Économie (DTIE)
* [[OzonAction]]
* [[OzonAction]]


== Responsables ==
== Responsables ==
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
!Nom !!Pays !!Mandat
!Nom !!Pays !!Mandat
|-
|[[Maurice Strong]] || {{Canada}} || 1973 - 1975
|-
|Mostafa Kamal Tolba || {{Égypte}} || 1976 - 1992
|-
|-
|Elizabeth Dowdeswell ||{{Canada}}|| 1993 - 1998
|[[Maurice Strong]] || {{Canada}} || 1973-1975
|-
|-
|[[Klaus Töpfer]] || {{Allemagne}} || 1998 - 2006
|Mostafa Kamal Tolba || {{Égypte}} || 1976-1992
|-
|[[Achim Steiner]] || {{Allemagne}} || 2006 - 2016
|-
|[[Erik Solheim]] || {{Norvège}} || 2016 - 2019
|-
|-
|[[Inger Andersen]] || {{Danemark}} || 2019-
|Elizabeth Dowdeswell ||{{Canada}}|| 1993-1998
|-
|[[Klaus Töpfer]] || {{Allemagne}} || 1998-2006
|-
|[[Achim Steiner]] || {{Allemagne}} || 2006-2016
|-
|[[Erik Solheim]] || {{Norvège}} || 2016-2019
|-
|[[Inger Andersen]] || {{Danemark}} || Depuis 2019
|}
|}

== Publications ==

La division de la communication et de l'information édite un certain nombre de documents :
* les rapports annuels du PNUE : début [[2016]], la PNUE a publié son rapport mondial annuel sur les « Tendances mondiales des investissements dans les énergies renouvelables » et déclare l'année [[2015]] comme l'année record des investissements dans les [[Énergie renouvelable|énergies renouvelables]]<ref> {{Lien web| url =http://reseaudurable.com/2015-investissements-energies-renouvelables/| site = Réseau durable| date = 17 mai 2016|titre= 2015, année record pour les investissements dans les énergies renouvelables| consulté le = 23 mai 2016}}.</ref>.
* des rapports scientifiques ;
* des romans ;
* des magazines : « Notre planète », et « Tunza » (le magazine du PNUE pour les jeunes) ;
* une lettre d'information : Synergies ;
* Le PNUE publie régulièrement, et en 6 langues, un état de la planète, le dernier publié en 2007 étant le « Rapport GEO-4 »<ref>[http://www.unep.org/geo/geo4.asp rapport GEO 4],{{ISBN|978-92-807-2837-8}} ; 21,2 Mb</ref>.
* des expositions de sensibilisation<ref>http://www.unep.org/newscentre/Default.aspx?DocumentID=2755&ArticleID=9690&l=en</ref> avec des photographes de renommée internationale comme [[Yann Arthus-Bertrand]], [[Laurent Baheux]], Sandra Bartocha, Heidi et Hans-Jurgen Koch, Mark Laita, Brian Skerry.
EarthPrint est la librairie en ligne officielle du PNUE<ref>{{en}} [http://www.earthprint.com/show.htm site officiel EarthPrint]</ref>.


== Prix et récompenses ==
== Prix et récompenses ==

Le PNUE décerne un certain nombre de prix et récompenses :
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* Les [[Champions de la Terre]]<ref>{{fr}} [http://www.unep.org/outreach/ site officiel des champions de la Terre]</ref>
* Les [[Champions de la Terre]]
* [[Palmarès mondial des 500]], créé en 1987, le prix a été remis à 683 personnes ou organisations jusqu'à son remplacement en 2005 par les champions de la Terre, ''{{lang|en|Global 500 Roll of Honour for Environmental Achievement}}''<ref>{{en}} [http://www.global500.org/ site officiel Global 500 Forum]</ref>
* [[Palmarès mondial des 500]], créé en 1987, le prix a été remis à 683 personnes ou organisations jusqu'à son remplacement en 2005 par les champions de la Terre, ''{{lang|en|Global 500 Roll of Honour for Environmental Achievement}}''
* Le prix Sasakawa pour l'environnement ''{{lang|en|UNEP Sasakawa Prize}}''<ref>{{fr}} [http://www.unep.org/sasakawa/french/ site officiel du prix Sasakawa]</ref>
* Le prix Sasakawa pour l'environnement ''{{lang|en|UNEP Sasakawa Prize}}''
* ''{{lang|en|The Seed Awards}}''
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* Le prix Volvo pour l'environnement ''{{lang|en|Volvo Environment Prize}}''<ref>{{en}} [http://www.environment-prize.com/ le site officiel du prix Volvo]</ref>
* Le prix Volvo pour l'environnement ''{{lang|en|Volvo Environment Prize}}''
* ''{{lang|en|Focus On Your World - UNEP International Photographic Competition}}''
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* ''{{lang|en|International Hotel and Restaurant Association (IH&RA) Environmental Award}}''
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* ''{{lang|en|The Green Awards}}''
* ''{{lang|en|The Green Awards}}''


== Réforme ==
== Sources ==
{{Crédit d'auteurs|type=externe|titre=Enjeux et tendances de l'éducation en vue du développement durable|auteur=UNESCO|source=https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000366900?posInSet=1&queryId=944acf33-edd9-4a4a-a9f4-1c64356a9386|licence=CC BY-SA 3.0 IGO|URL licence=https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000366900?posInSet=1&queryId=944acf33-edd9-4a4a-a9f4-1c64356a9386}}
Depuis le [[sommet de la Terre 2002]] à [[Johannesburg]] et le projet de réforme de l'ONU initié en janvier 1997 par [[Kofi Annan]], une réforme du PNUE est envisagée. La création de l'ONUE (Organisation des Nations unies pour l'environnement)<ref>{{fr}} [http://www.onue.org/ Site officiel pour la création de l'ONUE]</ref>. Les « Amis de l'ONUE » se sont réunis à Agadir les 12 et 13 avril 2007 ; quelques jours plus tard, le porte-parole des [[États-Unis]] indique que le gouvernement des États-Unis ne voyait pas l'intérêt d'une ONUE<ref>{{fr}} [http://www.journaldelenvironnement.net/fr/document/detail.asp?id=1893&idThema=7&idSousThema=0&type=JDE&ctx=259 ''Les États-Unis ne voient pas l'intérêt d'une Onue'' par Bérangère Lepetit]</ref>.

Le 9 novembre 2007, le PNUE a annoncé la création d’un « ''groupe d’experts sur la gestion durable des ressources'' » (''UN – Ressource Panel'')<ref>UN – Ressource Panel : [http://www.unep.fr/pc/sustain/initiatives/resourcepanel/index.htm Communiqué ONU]</ref>


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=3}}
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== Annexes ==


== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Assemblée ONU Environnement]]
* [[Assemblée ONU Environnement]]
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* [[Chronologie de l'environnementalisme]]
* [[Chronologie de l'environnementalisme]]
* [[Organisation mondiale de l'environnement]]
* [[Organisation mondiale de l'environnement]]
* [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat]] (GIEC)


=== Liens externes ===
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* {{Site officiel|fr|http://www.unep.org/french/}}
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* [http://www.sballiance.org/ Site de l'initiative [[Sustainable Building Alliance]]]
* [http://www.sballiance.org/ Site de l'initiative Sustainable Building Alliance]


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[[Catégorie:Organisation intergouvernementale]]
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[[Catégorie:Programme et fonds des Nations unies|Environnement]]
[[Catégorie:Programme et fonds des Nations unies|Environnement]]
[[Catégorie:Assemblée générale des Nations unies]]
[[Catégorie:Assemblée générale des Nations unies]]
[[Catégorie:Organisation internationale où siège la France]]

Dernière version du 29 mars 2024 à 15:43

Programme des Nations unies pour l'environnement
Image illustrative de l’article Programme des Nations unies pour l'environnement
Organe de l'ONU
Type d'organisation Programme
Acronymes PNUE
Directrice exécutive Drapeau du Danemark Inger Andersen
Directrice exécutive adjointe Drapeau de la Tanzanie Joyce Msuya
Statut Actif
Membres
Siège Nairobi (Kenya)
Création 1972
Site web http://www.unep.org/fr
Organisation parente Assemblée générale des Nations unies

Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE, en anglais United Nations Environment Program, UNEP) est une organisation dépendante de l'Organisation des Nations unies, créée en 1972, et ayant pour but de :

Depuis que la notion de développement durable a été forgée (rapport Brundtland, 1987), le PNUE a cherché à intégrer la problématique environnementale dans des politiques plus globales de développement durable. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) dépend de l’Organisation météorologique mondiale et du PNUE.

Son siège se trouve à l'office des Nations unies à Gigiri au nord de Nairobi (UNON[1]) au Kenya. Le PNUE a été la première organisation de l'ONU basée dans un pays en développement.

Histoire[modifier | modifier le code]

Création[modifier | modifier le code]

La déclaration finale de la Conférence des Nations unies sur l'environnement, issue de la conférence des Nations unies sur l'environnement humain (aussi nommée 1er sommet de la Terre, qui s'est tenue à Stockholm du 5 au ), pose les bases du PNUE[2].

Officiellement, le PNUE est créé le par la résolution 2997 lors de la XXVIIe Assemblée générale des Nations unies intitulée Dispositions institutionnelles et financières concernant la coopération internationale dans le domaine de l'environnement.

En 1972, l'écologie moderne était encore en gestation. En 1962, la zoologiste Rachel Carson publie Silent Spring qui accuse certains pesticides d'être dangereux pour les oiseaux et pour l'homme. En 1968, l'écologiste Garrett Hardin The Tragedy of the Commons développe l'idée que « l'air et l'eau qui nous entourent ne peuvent être enclos ». La multiplication des alertes et des travaux qui placent l'écologie au centre de leur propos fait surgir, dans les pays industrialisés, un nouveau paradigme, marqué par l'idée de « complexité » portée entre autres par Edgar Morin qui dit avoir pris conscience des enjeux écologiques en Californie, dans les années 1969-1970.

Dans les pays en développement, le cercle vicieux entre pauvreté et dégradation de l'environnement est résumé par Indira Gandhi à la conférence de Stockholm (en tant que Premier ministre de l'Inde) « La pauvreté est la forme la plus grave de pollution »[3].

Les effets tératogènes de la Thalidomide découverts en 1960-61, et les preuves de plus en plus précises de pollution chimique des milieux. Le , le Torrey Canyon fait naufrage et donne naissance aux premiers éléments des politiques française, britannique et européenne de prévention et de lutte contre les grandes marées noires.

Parmi les actions en faveur de l'environnement, on note le Club de Rome et le rapport qu'il a commandé en 1970 au Massachusetts Institute of Technology puis publié en 1972 sous le titre Halte à la croissance ?.

Entre conservation et développement ; équilibres difficiles à trouver[modifier | modifier le code]

Au XIXe siècle et au début du XXe siècle, le premier mouvement spontané de protection et conservation de la nature a été de créer des aires protégées (parcs nationaux principalement), pour protéger la nature et la naturalité (wilderness) des activités humaines les plus destructrices.

Cette stratégie « gelait » des terres, et en excluait parfois certaines formes de développement pour les populations indigènes ou nouvellement arrivées. Elle a dans les années 1970-1980 été critiquée et présentée par ses détracteurs comme une « mise sous cloche » (ou comparées à des réserves indiennes). Elle a parfois été jugée « muséographique » et uniquement capable de conserver une nature fragmentée ou freinant le développement économique en y empêchant l'exploitation des ressources, minières et pétrolières notamment. Un constat partagé est qu'elle n'a pas suffi à empêcher une dégradation générale et accélérée de l'environnement hors des réserves, et parfois dans celles-ci.

Face à ce constat d'échec ou de demi-échec, l'ONU, comme d'autres, a souhaité promouvoir un développement humain intégrant mieux l'environnement. Un nouveau paradigme a alors émergé, partagé par des organisations telles que le PNUE, l'UICN, Man and Biosphère ou des ONG telles que le WWF, consistant à promouvoir une démarche dite de « développement intégré » et durable prenant conjointement soin de la Terre et des ressources naturelles, et des populations humaines. Cette approche promeut un développement des communautés humaines qui apprendraient à restaurer, protéger ou gérer la biodiversité et les milieux, tout en les exploitant en deçà de leurs seuils de non-renouvelabilité. Cette volonté de ne pas opposer la nature et le développement (ou l'emploi), pour un « développement harmonieux » prenant mieux en compte le développement humain a nettement émergé à Rio de Janeiro au premier Sommet de la Terre en 1992, puis réaffirmée au Sommet de la Terre de Johannesbourg en 2002. Elle était encore la priorité des projets de textes soumis aux membres de la Conférence mondiale de l'ONU pour la biodiversité (2010) à Nagoya. Pourtant, en 20 ans, cette approche n'a pas non plus permis de stopper la perte de biodiversité, ce qui était l'une des premières préoccupations du PNUE depuis Rio.

Au moment du Sommet de Johannesburg, des auteurs tels que John G. Robinson[4] avaient déjà fait une analyse critique de cette stratégie trop utilitaire qui en posant le principe que « la conservation et le développement des ressources naturelles doit être le même processus » n'a pas tenu compte d'une réalité qui est celle que les modèles économiques et de développement dominants ne disposent pas des outils permettant de ne pas surexploiter les ressources naturelles. J. G. Robinson, par exemple soutient que le but de créer une société durable, tel que défini dans Sauver la Planète, est une utopie irréalisable, et que les mécanismes proposés pour atteindre cet objectif conduiront irrémédiablement à la perte de la diversité biologique. L'utilisation durable et raisonnable des ressources naturelles n'est possible dans cette vision que « lorsque les deux satisfactions, des besoins humains, et des pertes de la biodiversité et la dégradation de l'environnement sont acceptables ». Or, « ces conditions ne sont pas toujours respectées lorsque les ressources naturelles sont utilisées », et J.G. Robinson considère qu'il y a des contradictions fondamentales entre les besoins humains et le potentiel des ressources naturelles. Il conclut en soulignant que, « si l'utilisation durable est une approche puissante pour la conservation de la nature, il n'est pas le seul, et que la conservation de nombreuses espèces et des communautés biologiques nécessite également une approche préservationniste ».

Un autre paradigme émergent dans les années 1980-1990 est celui de la nécessité urgente de restaurer un minimum de connectivité écologique à échelle de tous les biomes (notion traduite en France par la Trame verte et bleue), mais sa déclinaison concrète sur le terrain est lentement mise en œuvre.

La dernière conférence des parties sur la Convention de l'ONU pour la biodiversité a admis le besoin de restaurer la biodiversité dans les villes et sur une partie significative des territoires exploités par l'Homme, et le besoin de multiplier la surface d'aires protégées (y compris en mer).

Réforme[modifier | modifier le code]

Depuis le sommet de la Terre 2002 à Johannesburg et le projet de réforme de l'ONU initié en par Kofi Annan, une réforme du PNUE est envisagée. La création de l'ONUE (Organisation des Nations unies pour l'environnement)[5]. Les « Amis de l'ONUE » se sont réunis à Agadir les 12 et  ; quelques jours plus tard, le porte-parole des États-Unis indique que le gouvernement des États-Unis ne voyait pas l'intérêt d'une ONUE[6].

Le , le PNUE a annoncé la création d’un « groupe d’experts sur la gestion durable des ressources » (UN – International Resource Panel)[7].

Activité[modifier | modifier le code]

Ses activités couvrent une large étendue de problèmes. De la sauvegarde des écosystèmes marins et terrestres à la protection de l'atmosphère, en passant par la promotion et amélioration de la science environnementale. Il élabore également des moyens de préventions et de réponses rapides aux catastrophes environnementales.

Le PNUE a ainsi développé des manuels de recommandations et traités d'applications sur les problèmes tels que le commerce international de produits chimiques dangereux, la pollution de l'air transfrontalière ainsi que la contamination des routes maritimes internationales.

Il supervise le Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR), créé en 1955.

L'Organisation météorologique mondiale et le PNUE ont créé le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) en 1988.

Les quatre organes principaux du PNUE sont le conseil d'administration, le forum global des ministres de l'environnement, le secrétariat et le Fonds pour l'environnement mondial.

Le PNUE emploie environ 600 personnes de diverses nationalités, et associe indirectement de nombreuses agences de l'environnement ou de l'énergie, scientifiques, experts et ONGEs dans le monde.

Pendant deux décennies, l’UNESCO et le PNUE ont dirigé le Programme international d’éducation relative à l’environnement (1975-1995), lequel fournissait une vision et des conseils sur la mobilisation de l’éducation pour renforcer la prise de conscience environnementale. En 1976, l’UNESCO a lancé Connexion, un bulletin de l’éducation relative à l’environnement qui faisant office d’organe officiel du Programme international d’éducation relative à l’environnement UNESCO-PNUE (PIEE). Jusqu’en 2007, cette publication servait de ressource pour l’échange d’informations sur l’éducation à l’environnement (EE), en général, et pour la promotion des objectifs et des activités du PIEE, en particulier. Elle a aussi permis de créer un réseau d’institutions et d’individus intéressés et actifs dans le domaine de l’éducation à l’environnement[8].

Bureaux[modifier | modifier le code]

Le PNUE dispose de six bureaux régionaux (RO pour Régional Office) et d'un réseau de centres :

Bureaux de liaison[modifier | modifier le code]

Le PNUE dispose de sept bureaux de liaison :

Divisions[modifier | modifier le code]

Le PNUE dispose aussi de sept divisions, dont six situées à Nairobi :

  • Division de l'alerte rapide et de l'évaluation (DEWA)
  • Division de la mise en œuvre des politiques environnementales (DEPI)
  • Division de la coopération régionale (DRC)
  • Division du droit environnemental et des conventions (DELC)
  • Division de la communication et de l'information (DCPI)
  • Division de la coordination du fond pour l'environnement mondial (DGEF)

Et une partagée entre Paris, Genève et Osaka :

  • Division technologie, industrie et économie (DTIE)
  • OzonAction

Responsables[modifier | modifier le code]

Nom Pays Mandat
Maurice Strong Drapeau du Canada Canada 1973-1975
Mostafa Kamal Tolba Drapeau de l'Égypte Égypte 1976-1992
Elizabeth Dowdeswell Drapeau du Canada Canada 1993-1998
Klaus Töpfer Drapeau de l'Allemagne Allemagne 1998-2006
Achim Steiner Drapeau de l'Allemagne Allemagne 2006-2016
Erik Solheim Drapeau de la Norvège Norvège 2016-2019
Inger Andersen Drapeau du Danemark Danemark Depuis 2019

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

Le PNUE décerne un certain nombre de prix et récompenses :

  • Les Champions de la Terre
  • Palmarès mondial des 500, créé en 1987, le prix a été remis à 683 personnes ou organisations jusqu'à son remplacement en 2005 par les champions de la Terre, Global 500 Roll of Honour for Environmental Achievement
  • Le prix Sasakawa pour l'environnement UNEP Sasakawa Prize
  • The Seed Awards
  • Le prix Volvo pour l'environnement Volvo Environment Prize
  • Focus On Your World - UNEP International Photographic Competition
  • International Hotel and Restaurant Association (IH&RA) Environmental Award
  • Le prix international Zayed pour l'environnement Zayed International Prize for the Environment
  • Les LivCom Awards : Le Prix International des communautés vivables The LivCom Awards: International Awards for Liveable Communities
  • Le prix mondial du PNUE pour la couche d'ozone Ozone Awards
  • The Green Awards

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]