Voir la source de Pollution de l'air

{{Semi-protection}}
[[Fichier:AlfedPalmersmokestacks.jpg|vignette|En 2013, l'[[Organisation mondiale de la santé]] a reconnu que la pollution de l'air extérieur est un [[Liste des cancérogènes du groupe 1 du CIRC|cancérigène certain]].]]
[[Fichier:C571-SL Yamaguchi 2006 08200011.JPG|vignette|Les émissions de [[monoxyde de carbone]], de [[soufre]], de [[suie]]s et de [[particules en suspension|particules]] liées à la combustion du [[charbon]] ont probablement été la première source de pollution majeure de l'air, dès le début de l'[[Révolution industrielle|ère industrielle]]. Les transports ferroviaires y contribuaient largement, davantage par la construction des infrastructures (notamment la fabrication des rails) que du fait des émanations des locomotives<ref>{{Ouvrage |prénom1=Laurent |nom1=Castaignède |titre=Airvore ou la face obscure des transports |sous-titre=Chronique d'une pollution annoncée |éditeur=[[Écosociété]] |année=2018 |pages totales=341 |passage=57 |isbn=978-2-89719-359-1 |isbn2=289719359X |oclc=1030881466}}.</ref>.]]

La '''pollution de l'air''' (ou '''pollution [[Atmosphère terrestre|atmosphérique]]''') est une altération de la [[Norme de qualité de l'air|qualité de l'air]] pouvant être caractérisée par des mesures de [[Pollution|polluants]] [[chimie|chimiques]], [[Biologie|biologiques]] ou physiques (appelés « aérocontaminants »). Elle peut avoir des conséquences préjudiciables à la [[santé]] humaine, aux [[Vie|êtres vivants]], au [[climat]], ou aux biens matériels.

Les polluants peuvent être d'origine naturelle ou [[Anthropisation|anthropique]] et concerner l'air atmosphérique ou l'[[Qualité de l'air intérieur|air intérieur]] des espaces clos (véhicules, maisons, usines, bureaux). Ils constituent généralement des cocktails de polluants tels que des [[particules en suspension]], ou autres substances dont la concentration et les durées de présence suffisent à produire un effet [[Toxicologie|toxique]] ou [[écotoxicologie|écotoxique]]. Ils peuvent interagir avec la lumière (pollution [[Photochimie|photochimique]]). On peut distinguer les polluants rejetés directement par l'[[homme]] ([[dioxyde de carbone]], [[dioxyde de soufre]], [[Élément-trace métallique|métaux lourds]]…), ou polluants primaires, de ceux qui se forment par la réaction des polluants entre eux dans l'atmosphère, soit les polluants secondaires.

Dans le monde, pour la période 1990-2016, la pollution de l'air est le cinquième [[facteur de risque]] pour la santé (après la [[malnutrition]], les risques alimentaires, l'[[hypertension artérielle]] et le [[tabagisme]]). Elle provoque la mort prématurée de sept millions de personnes chaque année.

== Définition ==
La pollution de l'air, selon [[Agence nationale de santé publique|Santé publique France]], est un {{Citation|ensemble de gaz et de [[particules en suspension]] présents dans l’air (intérieur ou extérieur) dont les niveaux de concentration varient en fonction des émissions et des conditions météorologiques, et qui sont nuisibles pour la santé et l’environnement}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Qu’est-ce que la pollution de l’air ? |url=https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/pollution-et-sante/air/articles/qu-est-ce-que-la-pollution-de-l-air |site=[[Agence nationale de santé publique]] |consulté le=2023-10-28}}.</ref>.

== État des lieux ==
On peut distinguer les polluants rejetés directement par l'[[homme]] ([[dioxyde de carbone]], [[dioxyde de soufre]], [[Élément-trace métallique|métaux lourds]]…), qui sont appelés « polluants primaires », de ceux qui se forment par la réaction des polluants entre eux dans l'atmosphère, qu'on appelle « polluants secondaires »<ref>{{Lien web |titre=La pollution de l'air : définition, causes, et conséquences |url=https://www.conservation-nature.fr/ecologie/la-pollution-de-lair/ |site=Conservation Nature |consulté le=2023-06-27}}.</ref>.

=== Impacts sur la santé humaine ===
En 1979, l'[[Organisation des Nations unies]] (ONU) encadre la mise en place d'une [[Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance]].

À titre d'exemple : en 2005, aux [[États-Unis]], environ {{nombre|130000 morts}} étaient liées aux [[Particules en suspension|particules fines]] PM<sub>2,5</sub> et {{formatnum:4700}} à la pollution à l'[[ozone troposphérique]] ({{fchim|O3}})<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Neal |nom1=Fann |prénom2=Amy D. |nom2=Lamson |prénom3=Susan C. |nom3=Anenberg |prénom4=Karen |nom4=Wesson |titre=Estimating the National Public Health Burden Associated with Exposure to Ambient PM2.5 and Ozone |périodique=Risk Analysis |volume=32 |numéro=1 |date=2011-05-31 |issn=0272-4332 |doi=10.1111/j.1539-6924.2011.01630.x |consulté le=2023-06-16 |pages=81–95}}.</ref>.

En 2014, l'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS) estime à près de sept millions le nombre de morts prématurées dues à la pollution de l'air en 2012. Les pays à revenus faibles et intermédiaires sont davantage touchés, particulièrement en [[Asie]]<ref name="OMS2014">{{Lien web |url= https://www.who.int/fr/news/item/25-03-2014-7-million-premature-deaths-annually-linked-to-air-pollution |titre= 7 millions de décès prématurés sont liés à la pollution de l'air chaque année |site= [[Organisation mondiale de la santé]] |date= 25 mars 2014}}.</ref>. Plus de la moitié des cas sont dus à la pollution intérieure (en particulier à la cuisine sur des réchauds à [[charbon]], à [[bois]] ou à [[combustible]]s de la [[Biomasse (énergie)|biomasse]]). Les [[Maladie cardiovasculaire|maladies cardiovasculaires]] causent 80 % des décès liés à la pollution extérieure (40 % d'[[accident vasculaire cérébral]] et 40 % de [[Maladie coronarienne|cardiopathies]] [[Ischémie|ischémiques]]) ainsi que 60 % de ceux dus à la pollution intérieure (34 % d'AVC et 26 % de cardiopathies ischémiques), suivis par les [[Bronchopneumopathie chronique obstructive|bronchopneumopathies chroniques obstructives]] (pollution extérieur : 11 %, intérieure : 22 %)<ref name=OMS2014/>.

En 2015, environ {{nobr|4,2 millions}} de personnes seraient mortes d'un air malsain. Les particules lourdes ([[suie]]s) ont diminué, mais les décès dus à l'inhalation de particules fines aéroportées ont augmenté de plus de 20 % entre 1990 et 2015, notamment en [[Afrique du Nord]] et au [[Moyen-Orient]] en raison d'un climat sec, mais aussi au [[Bangladesh]], en [[Inde]] et en [[Chine]] en raison de l'explosion des [[transport]]s, de l'[[urbanisation]], de l'[[industrie]] et de la combustion du bois et du charbon. Respirer des particules polluantes est devenu le cinquième risque majeur pour la santé, derrière l'[[hypertension artérielle]], le [[tabagisme]], l'[[hyperglycémie]] et l'[[hypercholestérolémie]].

Cette même année 2015, en [[France]], une [[Commission d'enquête parlementaire en France|commission d'enquête parlementaire]] évalue le coût annuel de la pollution de l'air en dépenses de santé, [[absentéisme]] dans les entreprises et impacts indirects et non sanitaires à au moins {{nobr|100 milliards}} d'euros<ref>{{Lien web|url= https://www.environnement-magazine.fr/territoires/article/2015/07/16/44238/senat-deplore-cout-economique-pollution-air|titre= Le Sénat déplore le coût économique de la pollution de l'air|date= 16 juillet 2015|site= environnement-magazine.fr}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= http://www.senat.fr/rap/r14-610-1/r14-610-11.pdf|format= pdf|titre= Rapport fait au nom de la commission d'enquête sur le coût économique et financier de la pollution de l'air|site= [[Sénat (France)]]|date= 8 juillet 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur= Laetitia Van Eeckhout |titre=Pollution : chaque année, un coût de {{nobr|101,3 milliards}} d'euros pour la France |périodique= [[Le Monde]] |date=2015-7-15 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/07/15/la-pollution-de-l-air-coute-chaque-annee-101-3-milliards-d-euros-a-la-france_4683432_3244.html}}.</ref>.

En 2016, l'[[Agence nationale de santé publique]] estime que la pollution de l'air est responsable de {{nombre|48000|morts}} par an en France<ref name="lemonde:1">{{Lien web|url= https://www.lemonde.fr/pollution/article/2016/06/21/la-pollution-de-l-air-est-responsable-de-9-de-la-mortalite-en-france_4954518_1652666.html|titre= La pollution de l'air est responsable de 9 % de la mortalité en France|date= 2016-6-21|périodique= [[Le Monde]]|auteur= Laetitia Van Eeckhout}}.</ref>. Sylvia Médina, coordinatrice du programme Air et santé de l'agence, estime que cet impact est sous-estimé.

Dans le monde, pour la période 1990-2016, la pollution de l'air est le cinquième [[facteur de risque]] pour la santé (après la [[malnutrition]], les risques alimentaires, l'[[hypertension artérielle]] et le [[tabagisme]])<ref>{{Article |langue=en |auteur institutionnel=GBD Risk Factors Collaborators |titre=Global, regional, and national comparative risk assessment of 84 behavioural, environmental and occupational, and metabolic risks or clusters of risks, 1990-2016: A systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2016 |périodique=[[The Lancet]] |numéro=390 |année=2017 |pages=1345–1422 |doi=10.1016/S0140-6736(17)32366-8 }}.</ref>.

En 2017, selon le rapport ''{{lang|en|State of Global Air 2017}}'' du {{lang|en|[[Health Effects Institute]]}} de [[Boston]], plus de 90 % de la population mondiale respire un air malsain<ref>{{Lien web|auteur= [[Health Effects Institute]]|langue= en|url= https://ccacoalition.org/en/resources/state-global-air-2017-special-report-global-exposure-air-pollution-and-its-disease-burden |titre= State of Global Air 2017: A Special Report on Global Exposure to Air Pollution and Its Disease Burden |site= Climate & Clean Air Coalition}}.</ref>.

En 2018, l'OMS évalue à sept millions le nombre de personnes qui meurent dans le monde parce qu'elles respirent un air trop chargé en [[Particules en suspension|particules fines]], dont {{nobr|4,2 millions}} de victimes de la pollution de l'air extérieur et {{nobr|3,8 millions}} pour celle de l'air intérieur. 91 % de la population mondiale est exposée quotidiennement à un air contenant de hauts niveaux de polluants<ref>{{Lien web|auteur= Stéphane Mandard|url= https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/05/02/la-pollution-de-l-air-tue-7-millions-de-personnes-par-an-dans-le-monde-alerte-l-oms_5293076_3244.html|titre= La pollution de l'air tue 7 millions de personnes par an dans le monde, alerte l'OMS|périodique= [[Le Monde]]|date= 2 mai 2018}}.</ref>.

Une étude parue en mars 2019 dans la revue de cardiologie ''{{lien|European Heart Journal}}'' estime à {{nobr|8,8 millions}} le nombre de morts prématurées chaque année dans le monde<ref>{{Article|url= https://academic.oup.com/eurheartj/advance-article/doi/10.1093/eurheartj/ehz135/5372326|langue= en|titre= Cardiovascular disease burden from ambient air pollution in Europe reassessed using novel hazard ratio functions|périodique= European Heart Journal|date= 21 mai 2019|auteur1= Jos Lelieveld|auteur2= Klaus Klingmüller|auteur3= Andrea Pozzer|auteur4= Ulrich Pöschl|auteur5= Mohammed Fnais|auteur6= Andreas Daiber|auteur7= Thomas Münzel |doi= 10.1093/eurheartj/ehz135|volume= 40|numéro= 20|pages= 1590–1596}}.</ref>. Cette nouvelle évaluation est deux fois plus élevée que les précédentes ; elle dépasse l'estimation de la [[Effets du tabac sur la santé|mortalité due au tabac]], chiffrée à {{nobr|7,2 millions}} de décès en 2015 par l'OMS. L'étude estime à {{formatnum:790000}} le nombre de morts dues à la pollution de l'air en 2015 dans l'ensemble de l'[[Europe]], dont {{formatnum:67000}} en France. Cette estimation est nettement supérieure à celle de l'[[Agence européenne pour l'environnement]] (AEE). La [[Chine]] paie le plus lourd tribut, qui compte {{nobr|2,8 millions}} de morts. En moyenne, la surmortalité mondiale attribuée à la pollution de l'air est de {{nobr|120 décès}} par an pour {{Nombre|100000|habitants}} ; ce taux est supérieur en Europe (133), bien que les contrôles y soient plus stricts que dans d'autres régions. L'Europe de l'Est est particulièrement touchée, avec {{nombre|36000|morts/an}} pour la [[Roumanie]] ou {{formatnum:76000}} pour l'[[Ukraine]], soit des taux supérieurs à {{nobr|200 décès}} pour {{Nombre|100000|habitants}}. Le professeur Jos Lelieveld, rattaché à l'[[institut Max-Planck de chimie]] de [[Mayence]] et l'un des auteurs de l'étude, conclut : {{citation|Dans la mesure où la plupart des particules fines et des autres polluants de l'air en Europe proviennent de la combustion des énergies fossiles, il est urgent de passer à d'autres sources d'énergie}}<ref>{{Lien web|auteur= Adrien Lelièvre|url= https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/0600882054336-la-pollution-de-lair-tue-davantage-que-le-tabac-2251626.php|titre= La pollution de l'air tue davantage que le tabac|périodique= [[Les Échos]]|date= 12 mars 2019}}.</ref>.

En juillet 2020, l'{{lang|en|Energy Institute}} de l'[[université de Chicago]] publie un rapport sur la perte d'[[espérance de vie]] due à la pollution de l'air. Il estime que l'espérance de vie des humains augmenterait de près de deux ans si tous les pays se conformaient aux directives de qualité de l'air édictées par l'Organisation mondiale de la santé. Cette perte est très inégalement répartie : en 2018, les plus gros perdants, avec cinq années de longévité potentielle en moins en moyenne, sont les habitants du [[Bangladesh]] ({{nb|6.2 ans}}), de l'Inde ({{nb|5.2 ans}}), du [[Népal]] et du [[Pakistan]]. Dans cette partie du sud de l'Asie, les niveaux de pollution de l'air ont augmenté de 44 % en vingt ans. À l'inverse, la Chine a réussi à réduire la pollution de l'air de près de 40 % en cinq ans alors que les États-Unis et l'Europe ont mis plusieurs décennies pour atteindre les mêmes taux de [[dépollution]]<ref>{{Lien web|auteur= Joël Cossardeaux|url= https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/les-pertes-desperance-de-vie-dues-a-la-pollution-de-lair-peinent-a-reculer-1226899|titre= Les pertes d'espérance de vie dues à la pollution de l'air peinent à reculer|périodique= [[Les Échos]]|date= 28 juillet 2020}}.</ref>.

Le {{date|21 octobre 2020}}, un rapport de l'{{Lien|langue= en|trad=European Public Health Alliance|fr=Alliance européenne de santé publique}} estime le coût de la pollution de l'air à {{nobr|166 milliards}} d'euros ({{nobr|178 milliards}} de francs suisses) par an en [[Europe]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=How much is air pollution costing our health?|url=https://epha.org/how-much-is-air-pollution-costing-our-health/ |site=European Public Health Alliance |date=21 octobre 2020}}.</ref>. Il compare les trois principaux polluants atmosphériques, les [[particules en suspension]] (PM), le [[dioxyde d'azote]] ({{fchim|NO|2}}) et l'[[ozone]] ({{fchim|O|3}}), et leurs coûts sociaux. [[Paris]] arrive à la septième place et [[Londres]] est en tête des villes où ce coût est le plus élevé ({{nobr|11,4 milliards}} d'euros), devant [[Bucarest]] et [[Berlin]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La pollution de l'air coûte {{nobr|166 milliards}} d'euros par an |url=https://www.tdg.ch/la-pollution-de-lair-coute-166-milliards-deuros-par-an-957030229172 |périodique=[[Tribune de Genève]] |date=2020-10-21|consulté le=21 octobre 2020}}.</ref>.

Selon un rapport sur la qualité de l'air mondiale publié le 29 août 2023 par l'Institut de politique énergétique de l'[[université de Chicago]] (EPIC), la pollution aux particules fines {{incise|émises par les véhicules motorisés, l'industrie et les incendies}} représente {{Citation|la plus grande menace externe pour la santé publique}} dans le monde. La pollution atmosphérique dégrade davantage la santé mondiale que le tabagisme ou la consommation d'alcool, particulièrement en Asie et en Afrique. La pollution aux particules fines augmente le risque de développement de maladies pulmonaires, cardiaques, d'AVC et de cancers<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=[[Le Figaro]] avec [[Agence France-Presse|AFP]] |titre=La pollution de l'air, première menace mondiale pour la santé humaine, selon une étude |url=https://www.lefigaro.fr/sciences/la-pollution-de-l-air-premiere-menace-mondiale-pour-la-sante-humaine-selon-une-etude-20230829 |périodique=[[Le Figaro]] |date=2023-8-29|consulté le= 29 août 2023}}.</ref>.

== Types de pollutions atmosphériques ==
[[Fichier:Pollution de l'air.jpg|vignette|Pollution de l'air.]]
On compte aujourd'hui des dizaines de milliers de molécules différentes, polluants avérés ou suspectés qui, pour beaucoup, agissent en [[synergie]] entre eux et avec d'autres paramètres ([[ultraviolet]]s solaire, [[hygrométrie]], [[acide]]s{{etc}}). Les effets de ces synergies sont encore mal connus. Cette pollution atmosphérique (ou [[pollution intérieure|intérieure]]) est un enjeu de [[santé publique]], au niveau mondial comme individuel<ref>Pierre Melquiot, [http://www.actualites-news-environnement.com/21364-pollution-interieure-ufc-que-choisir-pouvoirs-publics.html Pollution intérieure, UFC-Que Choisir dénonce la passivité des pouvoirs publics], Recyconsult, le {{date|27 août 2009}}.</ref>.

Cette pollution peut revêtir de multiples formes et être :
* brève ou chronique ;
* visible ([[fumée]]) ou invisible ([[pesticide]]s dans l'air<ref>{{Article|langue=en |prénom=Y. |nom1=Gil |prénom2=C. |nom2=Sinfort |titre=Emission of pesticides to the air during sprayer application: A bibliographic review |périodique=Atmospheric Environment |volume=39 |numéro=28 |date=septembre 2005 |pages=5183-5193 |présentation en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1352231005004644}}.</ref>, [[benzène]] de l'[[Essence (hydrocarbure)|essence]]) ;
* émise massivement ou en faible dose ;
* émise en quantité dispersée (exemple : pollution émise par les centaines de millions de pots d'échappement) ;
* locale et émise par une source fixe (exemple : [[cheminée]], [[usine]]), ou émise par des sources mobiles (épandeurs de [[pesticide]]s, [[transport routier]], [[transport maritime|maritime]] ou [[transport aérien|aérien]]) ;
* naturelle (exemple : [[Feu de forêt|feux de forêt]]) ou d'origine anthropique.
L'ensemble de ces sources contribuant à une pollution globale intérieure ou extérieure (exemple : augmentation de l'[[effet de serre]] due au [[dioxyde de carbone]] ou [[Composé organique volatil|composés organiques volatils]] dans l'espace domestique).

== Histoire ==
=== Généralités ===
Fin 2014, un sondage annuel montrait que la pollution de l'air et le changement climatique étaient les deux préoccupations principales des Français en matière d'environnement, atteignant {{Citation|leur plus haut niveau depuis le début de la décennie}}, mais les ménages semblaient moins disposés qu'auparavant à agir pour l'environnement ou à changer de comportement, ou de produit, si cela leur coûte plus cher<ref>{{Article |titre=Opinions et pratiques environnementales des Français en 2014 |périodique=Chiffres et statistiques |éditeur=[[Ministère de l'Écologie (France)|Ministère de la Transition écologique et solidaire]], [[Commissariat général au développement durable]] |numéro=624 |date=8 avril 2015 |résumé=https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/opinions-et-pratiques-environnementales-des-francais-en-2014 |url=https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2018-10/chiffres-stats624-opinions-et-pratiques-environnementales2014-avril2015.pdf |format=pdf }}.</ref>.

La qualité de l'air urbain et des habitations est aujourd'hui souvent critiquée, mais l'air intérieur de nombreux logements des siècles passés était également pollué par des foyers défaillants et nocifs pour la [[santé]] des résidents. La pollution de l'air n'est ainsi pas un phénomène récent et s'inscrit au contraire sur l'échelle multiséculaire de l'histoire de l'homme et de ses activités. La sensibilité à ce problème et l'ampleur du phénomène ont cependant évolué au fil du temps, devenant aujourd'hui un [[enjeu]] de [[santé publique]] et de [[Santé-environnement|santé environnementale]] de plus en plus médiatisé et sensible.

=== {{s-|XVIII}} ===
Peu avant la [[Révolution française]], le physicien et abbé [[Pierre Bertholon de Saint-Lazare]] (1741-1800) publie un mémoire sur les moyens de garantir la salubrité de l'air dans les grandes villes et les lieux habités<ref name=Bertholong1786>{{Ouvrage |langue=fr|auteur=[[Pierre Bertholon de Saint-Lazare]] |titre=De la salubrité de l'air des villes et en particulier des moyens de la procurer ; ouvrage couronné par l'Académie de Lyon |date=1786 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6473949c |page=142 |consulté le=2020-11-27 }}, sur [[Gallica]] ; ([[s:Page:Encyclopédie méthodique - Physique, T1.djvu/156|graphie moderne]], sur [[Wikisource]]).</ref>. Il y estime qu'en {{nobr|24 heures}}, {{Citation|un homme consomme ou vicie par sa seule respiration vingt [[muid]]s d'air, chacun de deux cent quatre-vingt-huit pintes, et quarante muids par les vapeurs qui sortent de son corps ; de sorte que, enfermé dans une chambre, il altéreroit ainsi soixante muids d'air pendant cet espace de temps}}. Ainsi, {{Citation|trois cent hommes qui pendant un mois seroient placés dans l'étendue d'un arpent de terrain, y formeroient de transpiration une atmosphère de foixante et onze pieds de hauteur qui deviendroit bientôt pestilentielle si elle n'étoit dissipée par les vents ; observation bien démontrée qui arrive dans les camps qui relient trop longtemps au même endroit<ref name=Bertholong1786/>}}. Ce à quoi il faut ajouter {{Citation|les causes qui résultent des arts nuisibles à la pureté de l'air, qu'on s'obstine à enfermer dans les enceintes des villes{{etc.}} tandis que d’un autre côté on détruit tout ce qui pourroit corriger l’air, en arrachant le peu d’arbres et de végétaux qui se trouvent répandus dans leur divers quartiers<ref name=Bertholong1786/> […] {{refinc|On semble tous les jours oublier que [[Ternate (Indonésie)|Ternate]] a donné un terrible exemple des malheurs résultants de la suppression de ces végéraux, & que les hollandois eurent fait couper les [[giroflier]]s qui y étoient en grand nombre, il survint des maladies qui firent périr une multitude d’habitants. Les nouvelles observations de plusieurs physiciens sur la qualité d’air méphitique qu'absorbent les végétaux, & la quantité considérable d’air déphlogistiqué ou d’air vital qu'ils versent dans l’atmosphère, ces observations démontrent encore de la manière la plus convaincante, les avantages précieux que les plantes & les arbres en particulier peuvent procurer|date=décembre 2020}}<!-- Quelle page ? -->.}}

Bertholon rappelle l'importance du [[Pavage de l'espace|pavage]] des villes, du nettoyage des rues et l'importance d'un bon système d'[[égout]]s (qui ne doivent pas aboutir à des fosses fermées où les eaux stagnent et fermentent ; il cite le cas de plusieurs personnes mortes sur le champ en respirant un air pollué par l'air méphitique émanant d'une telle fosse, lequel pouvait noircir les galons dorés dit-il<ref name=Bertholong1786/>.

=== Depuis le {{s-|XIX}} ===
[[Fichier:Widnes Smoke.jpg|vignette|Avec la [[révolution industrielle]], la pollution de l'air est devenue plus visible et manifeste.]]
Au {{s-|XIX}}, de nouvelles formes de pollution se sont développées de façon massive et récurrente dans les villes de la [[révolution industrielle]], notamment à cause de l'utilisation croissante du [[charbon]] et des usines<ref>{{en}} V. [[John R. McNeill]] : ''Something New Under the Sun - An Environmental History of the Twentieth-Century World'', Norton, New York, 2000, chap. 3. Traduction française : ''Du nouveau sous le soleil : Une histoire de l'environnement mondial au {{s-|XX}}'', Champ Vallon, Seyssel, 2010.</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre|prénom1=Stéphane|nom1=Frioux|titre chapitre=Problème global, action locale : les difficultés de la lutte contre les fumées industrielles à Lyon (1900-1960)|titre ouvrage=Débordements industriels : Environnement, territoire et conflit {{sp-|XVIII|-|XXI}} |éditeur=Presses universitaires de Rennes|collection=Histoire|date=2019-07-15|isbn=978-2-7535-6934-8|doi=10.4000/books.pur.111368|lire en ligne=https://books.openedition.org/pur/111368|consulté le=2023-01-17|passage=317–333}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Les fumées de Paris : Influence exercée par les produits de combustion sur l'atmosphère de la ville de Paris|auteur=[[Armand Gautier (chimiste)|Armand Gautier]] |url=https://www.sudoc.fr/126045909 |site=[[Système universitaire de documentation]] |consulté le=2023-01-17}}.</ref>.

À [[Montlignon]], par exemple, les pépiniéristes et arboriculteurs accusent les [[Tuilerie|tuiliers]] de corrompre leurs plantations par la pollution de l'air<ref>{{Lien web|url= https://actu.fr/ile-de-france/montlignon_95426/montlignon-litteraire-et-besogneuse_12218717.html|titre= Montlignon, littéraire et besogneuse|date= 2016-3-3|site= [[actu.fr]]}}.</ref>.

Ce phénomène est d'autant plus grave pour la santé lorsqu'une grande partie de l'habitat ouvrier se trouve à proximité immédiate des lieux de production. Au {{s-|XX}} les avions émettent des polluants dans des couches de plus en plus hautes de l'atmosphère, où ils sont exposés à des phénomènes photochimiques complexes. Pourtant, les panaches de fumées industrielles et la pollution de l'air ont dans un premier temps été appréciés, par exemple par des industriels de l'[[Angleterre]] victorienne qui ne voyaient dans les villes et rues enfumées de la révolution industrielle que des signes de richesse et de progrès<ref name=NatureEditoSept2018/>. Bien plus tard, dans les années 1960 aux États-Unis, interpellé sur la puanteur des émissions d'une grande [[Usine à papier|papeterie]] de l'[[Alabama]] située à une trentaine de kilomètres mais qui atteignait la capitale de l'État, le gouverneur [[George Wallace]] pouvait encore répondre {{Citation étrangère|langue= anglais|that's the smell of prosperity}}<ref name=NatureEditoSept2018>{{Article |langue= en |url= https://www.nature.com/articles/d41586-018-06731-4 |titre= Filthy air is a global disgrace |sous-titre= Science can help to tackle air pollution with better models for monitoring and exposure |périodique= [[Nature (revue)|Nature]] |volume= 561 |numéro= 285 |date= 2018-9-19 |doi= 10.1038/d41586-018-06731-4}}.</ref> (« c'est l'odeur de la prospérité »).

Dans le monde en 2018, les grandes masses d'air sont les plus polluées dans les aires industrielles et urbaines congestionnées de pays émergents très peuplés à revenu faible ou intermédiaire et notamment en [[Inde]] (qui compte neuf des dix villes les plus polluées au monde), au [[Nigeria]] et en [[Chine]], mais nombre de grandes villes européennes riches ne parviennent pas non plus à respecter toutes les normes de l'OMS<ref name=NatureEditoSept2018/>.

Un projet européen (FAIRMODE<ref>{{Lien web |langue=en |titre= FAIRMODE - The Forum for Air Quality Modelling in Europe |url= http://fairmode.jrc.ec.europa.eu |site= [[Commission européenne]]|consulté le= 2018-9-23}}.</ref>), conjointement porté par des scientifiques, le [[Centre commun de recherche]] de la [[Commission européenne]] et l’[[Agence européenne pour l'environnement]], a pour objectif d'améliorer les modèles de pollution de l'air afin d'offrir au monde médical, aux urbanistes et aux décideurs de meilleurs outils et données pour la prise de décision<ref name=NatureEditoSept2018/>.

==== Paris depuis 1992 ====
[[Fichier:pollution paris.jpg|vignette|Pollution atmosphérique au-dessus de Paris.]]
De 1992 à 2015, la pollution urbaine s'est globalement réduite à Paris, sauf pour un paramètre : la pollution par l'[[ozone troposphérique]]<ref>[http://www.airparif.asso.fr/_pdf/echantillon-evolutif-stations-urbaines.pdf Évolution des niveaux moyens annuels en agglomération parisienne] {{pdf}}, sur [[Airparif]]] (consulté le {{date|12 novembre 2016}}).</ref> :
* [[dioxyde d'azote]] ({{fchim|NO|2}}) : baisse de {{unité|54 à 30 µg/m3}} ;
* [[Oxyde d'azote|oxydes d'azote]] (NOx) : baisse de {{unité|105 à 47 µg}} d'équivalent {{fchim|NO|2}}/{{unité|m3}} ;
* [[monoxyde d'azote]] (NO) : baisse de {{unité|36 à 11 µg/m3}} ;
* [[benzène]] ({{fchim|[[carbone|C]]|6|[[hydrogène|H]]|6}}) : baisse de {{unité|5.6 à 1 µg/m3}} ;
* [[monoxyde de carbone]] (CO) : baisse de {{unité|500 à 300 µg/m3}} ;
* [[dioxyde de soufre]] ({{fchim|SO|2}}) : baisse de {{unité|27 à 6 µg/m3}}, puis sous la limite de détection depuis 2007 ;
* [[fumée]]s noires : baisse de {{unité|34 à 10 µg/m3}} ;
* [[Particules en suspension|particules]] PM{{Ind|10}} : baisse de {{unité|21 à 11 µg/m3}} ;
* particules PM{{Ind|2,5}} : baisse de {{unité|22 à 13 µg/m3}}, sensible surtout depuis 2010 ;
* [[cadmium]] (Cd) : diminution régulière (passé de {{unité|0.68 à 0.28 µg/m3}} entre 1999 et 2007), tant en pollution de fond que près du trafic<ref name="Airparif 2008">[https://www.airparif.asso.fr/_pdf/publications/biblio_particules_081022.pdf ''Surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France''] {{pdf}}, [[Airparif]], octobre 2008, figures {{p.|37}}, 38, 39, 59, 60 ; synthèse des connaissances sur les particules en suspension dans l’air.</ref> ;
* [[plomb]] : c'est la baisse la plus spectaculaire, expliquée par l'interdiction du [[Tétraéthylplomb|plomb dans l'essence]] : −97 % entre 1991 et 2007<ref name="Airparif 2008"/>.

L'[[ozone]] en revanche est passé de {{unité|19 à 45 µg/m3}}.

L'[[arsenic]] dans l'air reste globalement stable sauf sur la station où il s'est élevé de 2002 à 2005 (date à laquelle les mesures ont cessé)<ref name="Airparif 2008"/>.

=== Problèmes nouveaux ou émergents ===
{{Section sources secondaires|date=octobre 2023}}
Parmi les nouveaux types de polluants, on peut citer des [[pollen]]s nouveaux (apportés par des plantes introduites [[allergène]]s comme l'[[Ambroisie (genre)|ambroisie]]). De plus, les pollens sont érodés et dégradés chimiquement par l'air, dont l'acidité et le caractère oxydant augmentent. Ils deviennent ainsi plus allergènes<ref>G. Peltre, ''Interrelation entre les pollens allergisants et la pollution de l'air'', ''Allerg Immunol'', 30, 1998, p.324-326.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=M. |nom1=Laaidi |prénom2=T. |nom2=Chinet |prénom3=P. |nom3=Aegerter |titre=Allergies au pollen, pollution et climat : revue de la littérature |périodique=Revue française d'allergologie |volume=51 |numéro=7 |date=2011-11 |doi=10.1016/j.reval.2011.05.004 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S1877032011001515 |consulté le=2020-11-28 |pages=622–628}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=M. C. |nom1=Kopferschmitt-Kubler |prénom2=G. |nom2=Pauli |titre=Pollens et pollution |périodique=Revue française d'allergologie et d'immunologie clinique |volume=39 |numéro=4 |date=1999-01 |doi=10.1016/S0335-7457(99)80054-9 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0335745799800549 |consulté le=2020-11-28 |pages=283–288}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Claude |nom1=Molina |titre=Qualité de l'air et allergie |périodique=Revue française des laboratoires |volume=2003 |numéro=349 |date=2003-01 |doi=10.1016/S0338-9898(03)80467-5 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0338989803804675 |consulté le=2020-11-28 |pages=35–42}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Hélène |nom1=Sénéchal |prénom2=Nicolas |nom2=Visez |prénom3=Denis |nom3=Charpin |prénom4=Youcef |nom4=Shahali |titre=A Review of the Effects of Major Atmospheric Pollutants on Pollen Grains, Pollen Content, and Allergenicity |périodique=The Scientific World Journal |volume=2015 |date=2015 |issn=2356-6140 |issn2=1537-744X |pmid=26819967 |pmcid=PMC4706970 |doi=10.1155/2015/940243 |lire en ligne=http://www.hindawi.com/journals/tswj/2015/940243/ |consulté le=2020-11-28 |pages=1–29}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Y. |nom1=Shahali |prénom2=P. |nom2=Poncet |prénom3=H. |nom3=Sénéchal |titre=Pollinose aux Cupressacées et pollution atmosphérique |périodique=Revue française d'allergologie |volume=53 |numéro=5 |date=2013-09 |doi=10.1016/j.reval.2013.01.050 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S1877032013000596 |consulté le=2020-11-28 |pages=468–472}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=M. |nom1=Choël |prénom2=N. |nom2=Visez |titre=Altérations du grain de pollen par la pollution atmosphérique |périodique=Revue française d'allergologie |volume=59 |numéro=8 |date=2019-12 |doi=10.1016/j.reval.2019.10.003 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S1877032019303914 |consulté le=2020-11-28 |pages=555–562}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Kathrin |nom1=Reinmuth-Selzle |prénom2=Christopher J. |nom2=Kampf |prénom3=Kurt |nom3=Lucas |prénom4=Naama |nom4=Lang-Yona |titre=Air Pollution and Climate Change Effects on Allergies in the Anthropocene: Abundance, Interaction, and Modification of Allergens and Adjuvants |périodique=Environmental Science & Technology |volume=51 |numéro=8 |date=2017-04-18 |issn=0013-936X |issn2=1520-5851 |pmid=28326768 |pmcid=PMC5453620 |doi=10.1021/acs.est.6b04908 |consulté le=2020-11-28 |pages=4119–4141}}.</ref>.
[[Fichier:Atmosphere Fumigation.png|vignette|Effet d'une [[couche d'inversion]] sur la dispersion des polluants (en noir et rouge, l'évolution de la température avec l'altitude respectivement sans et avec couche d'inversion).]]

== Polluants atmosphériques et gaz à effet de serre ==
Les polluants atmosphériques et les [[gaz à effet de serre]] ne doivent pas ''a priori'' être confondus, mais ce sont parfois les mêmes et le [[réchauffement climatique|changement climatique]] pourrait avoir des conséquences (souvent aggravantes et synergiques) sur la plupart des pollutions de l'air (synergies qui font en France l'objet d'études par l'[[Institut national de l'environnement industriel et des risques]]<ref>{{Lien brisé |url=http://www.ineris.fr/centredoc/fiche-ong-climat-air-2014-v3-1410854073.pdf |titre=Synergies entre polluants de l'air et climat}}, [[Institut national de l'environnement industriel et des risques|INERIS]].</ref>{{,}}<ref>[http://www.lmd.polytechnique.fr/~menut/projet-Salutair.php Évaluation des stratégies de lutte contre la pollution de l'air à longue distance dans le contexte du changement climatique] {{pdf}}, [[École polytechnique (France)|École polytechnique]].</ref>, depuis 2009 au moins<ref>''{{Lien brisé|url=http://www.ineris.fr/centredoc/Dp_air_climat.pdf |titre=Interactions entre pollution atmosphérique et changement climatique}}'' {{pdf}}, INERIS, {{date|23 juin 2009}}, {{nb p.|13}}.</ref>{{,}}<ref>Bertrand Bessagnet, Jean-Marc Brignon, Anne-Christine Le Gall, Frédérik Meleux, Simone Schucht et Laurence Rouïl, ''{{Lien brisé|url=http://www.ineris.fr/centredoc/Mesures_synergies-PA-CC_mai2009-2.pdf |titre=Politiques combinées de gestion de la qualité de l'air et du changement climatique (partie 1) : enjeux, synergies et antagonismes}}'', rapport d'étude 2009 {{n°|DRC-09-103681-02123A}} {{pdf}}, INERIS, 2009, 91{{nb p.}}, réalisé pour MEEDDAT/DGEC.</ref>).

Les types de polluants émis ou transformés dans l'atmosphère sont très nombreux. Même si leurs concentrations sont très faibles (mesurées en général en microgrammes par mètre cube), ils peuvent avoir des effets notamment sur la santé<ref name=AirParifTypologie>{{Lien brisé|url=http://www.airparif.asso.fr/pollution/differents-polluants |titre=Les différents polluants et leur évolution}}, [[Airparif]] (consulté le {{date|9 octobre 2015}}).</ref>.

Les gaz à effet de serre ne sont pas à proprement parler des polluants atmosphériques<ref name="passeport-sante">[http://www.passeportsante.net/fr/actualites/dossiers/articlecomplementaire.aspx?doc=pollution_air_polluant_do Les polluants de l'air : quels sont-ils, d'où viennent-ils ?], Passeport Santé.</ref>{{,}}<ref>{{Lien brisé|url=http://www.airparif.asso.fr/pollution/air-et-climat |titre=Air et climat, des sources de pollution communes}}, [[Airparif]].</ref>.

Si l'on prend l'exemple de la pollution routière :
{{Citation bloc|Les véhicules sont à l'origine de deux types bien distincts d'émissions dans l'atmosphère : les polluants de l'air dits locaux composés de [[gaz]] [[Toxicité|toxiques]] ({{ex}} [[monoxyde de carbone]], [[Oxyde d'azote|oxydes d'azote]]) ou de [[Particules en suspension|particules]] nocives qui ont un effet direct sur la santé (voies respiratoires et maladies cardio-vasculaires) et le [[dioxyde de carbone]] ou {{CO2}}. Principal gaz à effet de serre responsable du [[réchauffement climatique]], il a peu d'effet direct sur la santé<ref name="ministere_ecologie">[http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=26798 L'un des parcs les moins polluants d'Europe], [[Ministère de l'Écologie (France)|ministère de l'Écologie]].</ref>.}}

Le [[Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique]] (Citepa) regroupe par thème l'effet de serre (gaz à effet de serre) et quatre principaux types de pollution de l'air<ref>[http://www.citepa.org/fr/pollution-et-climat/polluants Polluants et GES], [[Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique|Citepa]]</ref>.

=== Effet de serre ===
{{Article détaillé|Effet de serre}}
L'effet de serre est un phénomène naturel lié à l'absorption des rayonnements [[infrarouge]] (IR) de grande longueur d'onde émis par la surface terrestre, par des composés présents dans l'atmosphère appelés [[gaz à effet de serre]] (GES) : [[dioxyde de carbone]] ({{CO2}}), [[méthane]] ({{fchim|CH|4}}), [[vapeur d'eau]] ({{fchim|H|2|O}}), [[ozone]] ({{fchim|O|3}}), [[protoxyde d'azote]] ({{fchim|N|2|O}}), [[hexafluorure de soufre]] ({{fchim|SF|6}}) et [[halocarbure]]s (dont les [[Chlorofluorocarbure|CFC]]). L'énergie absorbée est transformée en [[chaleur (sensation)|chaleur]].

Les gaz à effet de serre analysés par le [[Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique|Citepa]] sont ceux d'origine anthropique, désignés par le [[protocole de Kyoto]] : dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d'azote, hexafluorure de soufre, [[hydrofluorocarbure]]s (HFC) et [[perfluorocarbure]]s (PFC).

=== Acidification, eutrophisation, pollution photochimique ===
==== Acidification ====
{{Article détaillé|Acidification des océans|Acidification des sols|Acidification des eaux douces|Pluie acide}}
L'acidification est l'augmentation de l'[[acidification des sols|acidité d'un sol]], d'un cours d'eau ou de l'air en raison des activités humaines. Ce phénomène peut modifier les équilibres chimiques et biologiques et affecter gravement les écosystèmes. L'augmentation de l'acidité de l'air est principalement due aux émissions de {{fchim|SO|2}}, {{fchim|NO|x}} et {{fchim|HCl}}, lesquels, par oxydation, donnent les acides {{fchim|HNO|3}} et {{fchim|H|2|SO|4}}. Les [[Pluie acide|pluies acides]] qui en résultent ont un [[Potentiel hydrogène|pH]] voisin de 4 à 4,5<ref>[http://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/acidification.php4 Définition de Acidification], sur Actu-Environnement.</ref>.

==== Eutrophisation ====
{{Article détaillé|Eutrophisation}}
L'eutrophisation correspond à une perturbation de l'équilibre biologique des sols et des eaux due à un excès d'azote par rapport à la capacité d'absorption des écosystèmes.

==== Pollution photochimique ====
Elle fait intervenir des phénomènes catalytiques, liées aux [[ultraviolet]]s solaires, sources de molécules dites « [[oxydant|superoxydantes]] », telles que l'[[ozone]], lesquelles peuvent interagir avec d'autres polluants pour par exemple et notamment contribuer aux phénomènes dits de « [[Événement de suppression du mercure atmosphérique|pluie de mercure]] ».
{{...}}

=== Métaux lourds ===
{{Article détaillé|Élément-trace métallique}}
Les métaux lourds posant problème pour [[Santé-environnement|l'environnement et la santé]] sont des [[nanoparticule]]s ou sont généralement associés aux [[aérosol]]s de petite taille. Quand ils sont présents dans l'air ([[pollution industrielle]], combustion{{etc}})<ref>{{Article |langue=en |nom=Nriagu |prénom=J. O. |année=1979 |titre=Global inventory of natural and anthropogenic emissions of trace metals to the atmosphere |périodique=[[Nature (revue)|Nature]] |présentation en ligne=http://www.nature.com/nature/journal/v279/n5712/abs/279409a0.html}}.</ref>, ils sont principalement évacués du compartiment atmosphérique par dépôt humide. Ils se retrouvent alors dans les sols, les sédiments et l'eau interstitielle<ref>{{en}} Gaillard, J.F., Jeandel, C., Michard, G., Nicolas, E., Renard, D., 1986. ''Interstitial water chemistry of Villefranche Bay sediments: trace metal diagenesis.'' Mar. Chem. 18, 233–247</ref> puis dans les organismes et les [[Écosystème|écosystèmes]], auxquels ils peuvent poser problème. Certains [[Invertébré|invertébrés]] (vers par exemple) peuvent les fixer grâce à des molécules [[Chélation|chélatrices]] ([[métalloprotéine]]s en général) et en excréter une partie via leur [[mucus]] ou [[excrément]]s ; ils peuvent alors les remonter en surface du sol ou des sédiments ; ces métaux ou [[Métalloïde|métalloïdes]] sont alors à nouveau [[Biodisponibilité (sol)|biodisponibles]] pour les bactéries, les plantes ou d'autres espèces qui peuvent à nouveau les [[Bioaccumulation|bioaccumuler]]<ref>{{en}} Marinussen, M.P., J. C. van der Zee, E.A. Sjoerd, T. M. de Haan, A.M.Frans (1997). Heavy metal (copper, lead, and zinc) accumulation and excretion by the earthworm, Dendrobaena veneta. Journal of Environmental Quality 26:278-284</ref>.

=== Polluants organiques persistants ===
{{Article détaillé|Polluant organique persistant}}
Ces polluants ont deux origines principales :
* la production de produits chimiques, en particulier, celle des pesticides, des PCB et de l'[[Lindane|hexachlorocyclohexane]] ;
* la production non-intentionnelle, en particulier par combustion, notamment la combustion du bois et dans les incinérateurs d'ordures ménagères. Cette deuxième origine concerne principalement les [[Dioxine|dioxines]], les [[Furane|furanes]] et les [[Hydrocarbure aromatique polycyclique|hydrocarbures aromatiques polycycliques]] (HAP).

=== Particules ===
{{Article détaillé|Particules en suspension}}
En France, selon une étude réalisée de 2008 à 2011 par le programme européen Aphekom, les émissions de [[Particules en suspension|particules fines]] proviennent à 34 % du [[Thermique du bâtiment|chauffage domestique]], 31 % de l'industrie, 21 % de l'agriculture et 14 % des transports. La part du transport était toutefois plus élevée en ville. Elle atteignait 29 et 32 % à Paris (PM{{Ind|10}} et PM{{Ind|2,5}}), et 72 et 91 % à [[Marseille]] (PM{{Ind|10}} et PM{{Ind|2,5}}). Le [[transport routier]] seul était responsable de 52 % des émissions de particules fines à [[Barcelone]] et [[Rome]], 60 % à [[Séville]], 62 % à Marseille et 68 % à [[Bruxelles]]<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2013/03/06/particules-fines-vraiment-42-000-morts-par-an-en-france_1842963_3244.html|titre=Les particules fines causent-elles vraiment {{nombre|42000 morts}} par an en France ?|prénom=Audrey |nom=Garric|date=6 mars 2013|périodique=[[Le Monde]] |citation=La part des transports dans l'émission de particules fines est donc de 14 %, mais elle augmente considérablement en ville, pour atteindre entre 40 [et] 80 %.}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= http://aphekom.org/web/aphekom.org/publications|titre= Publications|langue= en|site= aphekom.org}}.</ref>.

Une étude d’[[Airparif]] de 2017 sur la région [[Île-de-France]] montre l'importance de la saisonnalité sur les émissions particulaires en ville. En hiver et en automne, la contribution du [[transport routier]] aux particules PM{{Ind|10}} n'est que de 15 % en Île-de-France contre 25 % en été ; l'écart est encore plus net pour les particules PM{{Ind|2,5}}, puisque la contribution du transport routier varie de 14 % en hiver à 39 % en été<ref name="saison">{{Lien web |auteur=[[Airparif]] |url=https://www.airparif.asso.fr/sites/default/files/documents/2020-08/inventaire_emissions_idf_2017_fichesemissionspolluantsatmospheriques_20200724.pdf |titre=Bilan 2017 des émissions atmosphériques en Île-de-France |site=airparif.asso.fr |date=juin 2020}} - pages 6 et 10 ([https://www.airparif.asso.fr/dossiers-fiches-thematiques/2020/emissions-de-polluants-atmospheriques-et-de-gaz-effet-de-serre rapport complet]).</ref>. En automne-hiver la plus importante source de particules fines est le secteur résidentiel : de l’ordre de 50 %, en raison du chauffage au bois notamment<ref name="saison"/>.

== Prévalence ==
[[Fichier:Air pollution exposure in cities - EU limits vs WHO guidelines.svg|vignette|redresse=1.5|Près de 30 % des Européens vivant en ville sont exposés à des niveaux de polluants atmosphériques supérieurs aux normes de qualité de l’air de l’Union européenne, et environ 98 % des Européens vivant en ville sont exposés à des niveaux de polluants atmosphériques jugés néfastes pour la santé par les lignes directrices, plus strictes, de l’[[Organisation mondiale de la santé]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Exposition à la pollution atmosphérique dans les villes|url=https://www.eea.europa.eu/fr/pressroom/infographies/exposition-a-la-pollution-atmospherique/view|site=[[Agence européenne pour l'environnement]]|date= 2016-10-7|consulté le=2019-03-09}}.</ref>.]]
La pollution diffuse de l'air est générale, y compris en Europe<ref>{{Lien web|auteur= [[Agence européenne pour l'environnement|AEE]]|url= http://www.eea.europa.eu/fr/pressroom/newsreleases/environnement-grace-a-de-nouvelles|titre= Environnement : grâce à de nouvelles cartes, les Européens peuvent voir en gros plan la pollution atmosphérique provenant de sources diffuses|date= 2011-05-25|consulté le= 2017-1-23}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur= AEE|url= http://www.eea.europa.eu/fr/pressroom/newsreleases/pollution-un-nouveau-registre-europeen-rend-accessibles-au-public-les-informations-relatives-aux-emissions-des-installations-industrielles-europeennes|titre= Pollution : un nouveau registre européen rend accessibles au public les informations relatives aux émissions des installations industrielles européennes|date= 2009-11-9|consulté le= 2017-1-23}}.</ref> ; les retombées de la pollution atmosphérique touchent tous les continents, toutes les mers (également concernées par les émissions croissantes des [[Transport maritime|transports maritimes]]<ref>{{Lien web|url= http://www.fne.asso.fr/dossiers/linsoutenable-pollution-de-lair-du-transport-maritime-navire-bateaux-croisi%C3%A8res|titre= L'insoutenable pollution de l'air du transport maritime|site= [[France Nature Environnement]]|consulté le= 2017-1-23}}.</ref>) et les glaces polaires. La [[Atmosphère terrestre|haute atmosphère]] n'est pas épargnée, comme en témoignent les abondantes [[Traînée de condensation|traînées d'avion]], et il en va de même pour la [[stratosphère]] dont la [[couche d'ozone]] n'est pas encore reconstituée.

Une étude publiée en novembre 2018 par l'Institut de politique énergétique de l'université de Chicago (EPIC) évalue à {{nobr|1,8 année}} la perte d'espérance de vie due à la pollution de l'air au niveau mondial, ce qui en fait le premier fléau avant le tabagisme ({{nobr|1,6 année}}) et les autres drogues, alcool compris ({{nobr|11 mois}}). La pollution de l'air réduit l'espérance de vie de {{nobr|4,3 ans}} en Inde, et même de {{nobr|10 ans}} à [[New Delhi]]. Des politiques publiques de prévention ont réussi à améliorer l'[[espérance de vie]] :
* aux États-Unis, l'espérance de vie s'est accrue de {{nobr|1,5 an}} depuis 1970 grâce à l'entrée en vigueur, la même année, du {{anglais|[[Clean Air Act]]}}, loi fédérale fixant des valeurs limites d'émission pour les véhicules et dans l'industrie. Dix ans après sa promulgation, les rejets de particules fines ont diminué de moitié ;
*{{ancre|PrévalenceChine}} en Chine, la pollution de l'air fait chuter de {{nobr|2,89 ans}} la longévité de chaque habitant en moyenne ({{nobr|5,7 ans}} pour un Pékinois), la situation s'améliore ; entre 2013 et 2016, les rejets de particules fines ont baissé de 12 % sous l'effet d'une évolution de la législation (fermetures de centrales électriques au charbon, restriction du nombre de véhicules en circulation dans les grandes villes) ; l'espérance de vie a progressé de six mois en seulement trois ans<ref>[https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/0600179719100-la-pollution-de-lair-fait-perdre-18-an-desperance-de-vie-dans-le-monde-2223286.php La pollution de l'air fait perdre {{nobr|1,8 an}} d'espérance de vie dans le monde], ''[[Les Échos]]'', {{date|20 novembre 2018}}.</ref>.

Les statistiques de l'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS) attribuent à la pollution de l'air plus de {{nobr|7 millions}} de décès pour 2012, dont {{nb|600000 enfants}} de moins de cinq ans. Les régions les plus touchées sont l'[[Extrême-Orient]] : {{nobr|2,8 millions}} ({{nobr|172 décès}} pour {{nb|100000 habitants}}) et le Sud-Est asiatique : {{nobr|2,3 millions}} ({{nobr|124 décès}}/{{unité|100000 {{hab.}}}}) ; l'Europe compterait {{nb|582000 décès/an}} ({{nobr|106 décès}}/{{unité|100000|{{hab.}}}} dans les pays à revenus faibles et moyens et 47 dans les pays à revenus élevés)<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://apps.who.int/gho/data/node.main.ENVHEALTHJOINTAAPHAPBoDDeaths?lang=en |titre=Global Health Observatory Data Repository - Joint effects of air pollution - Deaths by region |site=[[Organisation mondiale de la santé]] }}.</ref>.

Pour des raisons de moindre présence d'activités humaines, agricoles et industrielles notamment, l'[[hémisphère sud]] est moins touché que l'[[hémisphère nord]].

=== Pollution des villes ===
[[Fichier:Air pollution in Tehran.jpg|vignette|Pollution de l'air à [[Téhéran]].]]
La forme urbaine<ref name=FormeUrbaine2007>{{Article |langue=en |prénom1=U. W. |nom1=Tang |prénom2=Z. S. |nom2=Wang |titre=Influences of urban forms on traffic-induced noise and air pollution: Results from a modelling system |périodique=Environmental Modelling & Software |volume=22 |numéro=12 |date=décembre 2007 |pages=1750-1764}}.</ref>, la manière dont on s'y déplace et son degré de végétalisation<ref>{{en}} K. De Ridder, V. Adamec, A. Bañuelos, M. Bruse, M. Bürger, O. Damsgaard, J. Dufek, J. Hirsch, F. Lefebre, J. M. Pérez-Lacorzana, A. Thierry, C. Weber, '' An integrated methodology to assess the benefits of urban green space'' ; Science of The Total Environment, Volumes 334-335, {{date|1 décembre 2004}}, pages 489-497.</ref> ont une importance pour la qualité de l'air et le bruit<ref name=FormeUrbaine2007/>.

==== Véhicules à moteur thermique ====
En raison de la mauvaise qualité de l'air due au nombre important de voitures vétustes dans l'agglomération, [[Téhéran]] fait partie des villes les plus polluées au monde : en novembre 2006, la pollution atmosphérique dans la capitale iranienne aurait fait {{Nombre|3600|morts}}, essentiellement par [[infarctus du myocarde]]<ref>{{Lien web|url= https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-853446@51-853528,0.html|titre= {{Nombre|3600|morts}} : pollution meurtrière à Téhéran|périodique= [[Le Monde]]|date= 10 janvier 2007}}.</ref>.

==== Chauffage au bois ====
La [[Bois énergie|combustion du bois]] a un impact négatif sur la qualité de l'air en ville, qui a notamment été étudié dans quatre villes françaises<ref>[http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=22002951 ''Impact de la combustion du bois sur la qualité de l'air ambiant de quatre villes de France''], [[Institut de l'information scientifique et technique|INIST]] - [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]].</ref>. Même en milieu urbain, le chauffage au bois émet souvent davantage de [[Particules en suspension|poussières fines]] et autres polluants que la [[circulation routière]]<ref>[http://www.kaminfeger.ch/index.php?option=com_docman&task=doc_download&gid=518&Itemid=&lang=fr De la combustion à la salubrité de l'air], {{p.|2}}, Association suisse des maîtres ramoneurs (ASMR) {{pdf}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.mddep.gouv.qc.ca/air/chauf-bois/index.htm « Le chauffage au bois »], [[Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs]] ([[Québec]]) : {{Citation|À titre d'exemple, une campagne d'échantillonnage sur le chauffage au bois réalisée en 1999 sur l'île de Montréal par la [[Communauté urbaine de Montréal]] (CUM) a montré qu'en hiver, dans un quartier résidentiel, les concentrations de [[Composé organique volatil|COV]], de [[Particules en suspension|particules fines]] et de [[Hydrocarbure aromatique polycyclique|HAP]] étaient souvent supérieures à celles mesurées dans le centre-ville de Montréal}}.</ref>.

==== Pic de pollution ====
Le vent et la chaleur a une influence sur le déplacement de l'air et de sa pollution. En cas d'[[anticyclone]], principalement dans les [[Îlot de chaleur urbain|îlots urbains]] et les vallées étroites de montagne, la pollution peut stagner pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines, affectant particulièrement les personnes fragiles<ref>[https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/air-exterieur/qualite-de-l-air-exterieur-10984/article/recommandations-en-cas-d-episode-de-pollution-aux-particules « Recommandations en cas d’épisode de pollution aux particules »], sur solidarites-sante.gouv.fr, {{date|26 décembre 2018}} (consulté le {{date|14 janvier 2019}}).</ref>. C'est le cas de certaines villes françaises, telles que [[Grenoble]], où le préfet peut décider de restreindre la circulation de certains véhicules à moteur thermique ou prendre des dispositions pour réduire l'utilisation du [[Bois énergie|chauffage au bois]] et l'activité de certaines industries<ref>[http://www.grenoble.fr/138-environnement-qualite-de-l-air-pollution.htm « Suivre et améliorer la qualité de l'air »], sur grenoble.fr (consulté le {{date|14 janvier 2019}}).</ref>.

=== Exemples de pollutions de l'air critiques ===
{| class="wikitable right sortable" style="text-align:center;"
|+ Vingt villes à la plus forte concentration moyenne en particules fines en 2022<ref name=CI2023>{{Article| langue=fr| titre=L'Inde a le souffle court| périodique=[[Courrier international]]| numéro=1703| date=22-28 juin 2023| pages=37}}.</ref>{{,}}<ref name=IQAir2023>{{Ouvrage |langue=fr |présentation en ligne=https://www.iqair.com/fr/newsroom/world-air-quality-report-press-release-2022 |éditeur={{lien|IQAir}} |titre=Rapport sur la qualité de l’air dans le monde |sous-titre=Classement des PM2.5 par région et par ville |date=14 mars 2023 |consulté le=26 juin 2023}} {{inscription nécessaire}}.</ref>
|-
! {{Numéro avec majuscule}} || Ville || Pays || Concentration<br />({{unité|µg/m3}})
|-
| 1 || [[Lahore]] || [[Pakistan]] || 97,4
|-
| 2 || [[Hotan]] || [[Chine]] || 94,3
|-
| 3 || {{lien|Bhiwadi}} || [[Inde]] || 92,7
|-
| 4 || [[Delhi]] || [[Inde]] || 92,6
|-
| 5 || [[Peshawar]] || [[Pakistan]] || 91,8
|-
| 6 || [[Darbhanga]] || [[Inde]] || 90,3
|-
| 7 || Asopur || [[Inde]] || 90,2
|-
| 8 || [[N'Djaména]] || [[Tchad]] || 89,7
|-
| 9 || [[New Delhi]] || [[Inde]] || 89,1
|-
| 10 || [[Patna]] || [[Inde]] || 88,9
|-
| 11 || [[Ghaziabad]] || [[Inde]] || 88,6
|-
| 12 || {{lien|Dharuhera}} || [[Inde]] || 87,8
|-
| 13 || [[Bagdad]] || [[Irak]] || 86,7
|-
| 14 || [[Chhapra]] || [[Inde]] || 85,9
|-
| 15 || [[Muzaffarnagar]] || [[Inde]] || 85,5
|-
| 16 || [[Faisalabad]] || [[Pakistan]] || 84,5
|-
| 17 || [[Greater Noida]] || [[Inde]] || 83,2
|-
| 18 || {{lien|Bahadurgarh}} || [[Inde]] || 82,2
|-
| 19 || [[Faridabad]] || [[Inde]] || 79,7
|-
| 20 || [[Muzaffarpur]] || [[Inde]] || 79,2
|}

Liste non exhaustive :
* [[Biocarburant#Biocarburants et qualité de l'air|biocarburants et qualité de l'air]] ;
* [[nuage brun d'Asie]] ;
* [[assombrissement global]] ;
* [[Pluie acide|pluies acides]] ;
* [[pollution de Londres]] ;
* [[Vallée de l'Arve#Réseau routier et pollutions induites|pollution de la vallée de l'Arve]] ;
* [[brouillards toxiques dans la vallée de la Meuse]] ;
* [[événement de suppression du mercure atmosphérique]] ;
* [[smog]].

Le tableau ci-contre présente les vingt villes (parmi les {{formatnum:7323}} où se trouve au moins une station de surveillance atmosphérique au sol) ayant enregistré en 2022 la plus forte concentration annuelle en [[Particules en suspension|particules fines]] (de diamètre inférieur ou égal à {{unité|2,5 µm}}). Quatorze de ces vingt villes sont en [[Inde]] (dont la {{3e}} et la {{4e}}), trois au [[Pakistan]] (dont la {{1e}} et la {{5e}}) et une en Chine (la {{2e}}), au [[Tchad]] et en [[Irak]]. Leurs concentrations moyennes sont comprises entre {{unité|79 et 100 µg/m3}} alors que l'[[Organisation mondiale de la santé|OMS]] recommande de ne pas dépasser {{unité|5 µg/m3}}<ref name=CI2023/>{{,}}<ref name=IQAir2023/>.

== Principales sources de la pollution ==
On distingue deux types de sources :
* ''anthropiques'', par exemple : émissions des poêles et chaudières (chauffage domestique, notamment le [[bois énergie|chauffage au bois]], et le chauffage industriel), moteurs (trafic routier, maritime et aérien), usines (industries des produits chimiques et pharmaceutiques, des peintures et des enduits, usines d'incinération…), agriculture{{etc}} ;
* ''naturelles'', par exemple : [[feu de forêt|feux de forêt]], [[érosion]] éolienne, émissions naturelles de [[méthane]] (marécages).

Cette distinction est parfois difficile à établir ; la dégradation anthropique des sols (ex : réchauffement des pergélisol) peut favoriser des émissions de méthane qu'on jugera ou non ''naturel'', de même qu'une aridification anthropique induite par le [[drainage agricole|drainage]], le [[surpâturage]], la [[salinisation]] et [[Régression et dégradation des sols|dégradation des sols]] favorise des envols de poussière qu'il est difficile de différencier des envols naturels à partir des déserts supposés naturels ou originels.

=== Principales sources anthropiques en France ===
Dans le rapport annuel du gouvernement français sur la qualité de l'air pour 2014 (paru le {{date|30 septembre 2015}}), les principaux polluants sont caractérisés comme suit<ref name="bilan_air_fr">[http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Ref_-_Bilan_qualite_de_l_air_en_France.pdf Rapport du gouvernement français sur la qualité de l'air pour 2014] {{pdf}}, [[ministère de l'Écologie (France)]], tableau récapitulatif {{p.|9}} et commentaires par polluant.</ref> :

{| class="wikitable"
|-
! Polluant !! Principales sources [[Polluant primaire|primaires]] !! Réglementation<br/>respectée en 2014
|-
| [[dioxyde de soufre]] (SO{{ind|2}})|| Industrie || Oui
|-
| [[Oxyde d'azote|oxydes d'azote]] (NO{{ind|x}}) dont le dioxyde d'azote (NO{{ind|2}}) || Transport routier || Non
|-
| [[ozone]] (O{{ind|3}}) || Pas de sources directes || Non
|-
| [[Particules en suspension|particules de diamètre inférieur à {{unité|10 μm}}]] (PM{{ind|10}}) || Résidentiel, industrie, agriculture, transport routier || Non
|-
| [[Particules en suspension|particules de diamètre inférieur à {{unité|2.5 μm}}]] (PM{{ind|2,5}}) || Résidentiel, chauffage au bois en particulier || Non
|-
| [[monoxyde de carbone]] (CO) || Résidentiel, industrie || Oui
|-
| [[benzène]] (C{{ind|6}}H{{ind|6}}) || Résidentiel, transport || Non
|-
| [[arsenic]] (As) || Industrie || Non
|-
| [[cadmium]] (Cd) || Industrie || Oui
|-
| [[nickel]] (Ni) || Industrie || Oui
|-
| [[plomb]] (Pb) || [[Transport routier]], industrie, [[aviation légère]]<ref>{{Lien web|url= https://www.goodplanet.info/actualite/2011/11/04/l-aviation-legere-responsable-de-la-moitie-de-la-pollution-de-l-air-au-plomb-aux-etats-unis/|titre= L’aviation légère responsable de la moitié de la pollution de l’air au plomb aux États-Unis|date= 2011-11-4|citation= Près de la moitié du plomb présent dans l’air aux États-Unis provient du carburant utilisé par les petits avions types avions de tourisme}}.</ref>, [[fumée de tir]] || Oui
|-
| [[Hydrocarbure aromatique polycyclique|hydrocarbures aromatiques polycycliques]] (HAP), principalement le benzo[a]pyrène (B[a]P) || Résidentiel, chauffage au bois principalement || Non
|}

La pollution de l'air résulte donc principalement des installations de [[chauffage]], des centrales thermiques et des installations industrielles, des moyens de transport dont les véhicules à moteur (sauf ceux électrique) et de l'agriculture.

==== Gestion des pics de pollution ====
Le dispositif de gestion des pics de pollution est mis en œuvre localement par les préfets. Ce dispositif a été renforcé en 2010 avec l'abaissement, par décret du {{date|21 octobre 2010}}<ref>{{Légifrance|texte= Décret {{Numéro|2010-1250}} du 21 octobre 2010 relatif à la qualité de l'air|base= JORF|numéro= DEVE1016116D}}.</ref>, des seuils d'information et recommandation pour les [[Particules en suspension#Classification|particules]] PM{{ind|10}} (passage pour le seuil d'alerte de {{unité|125 à 80 µg/m3}} et le seuil d'information/recommandation passant de {{unité|80 à 50 µg/m3}}. Par ailleurs, l'arrêté du {{date|26 mars 2014}}<ref>{{Légifrance|texte= Arrêté du 26 mars 2014 relatif au déclenchement des procédures préfectorales en cas d'épisodes de pollution de l'air ambiant|base= JORF|numéro= DEVR1400449A}}.</ref> relatif au déclenchement des procédures préfectorales en cas d'épisodes de pollution de l'air ambiant permet d'harmoniser les conditions de gestion, de déclenchement des mesures préfectorales. Il liste des mesures d'urgence dans tous les secteurs d'activité tout en laissant le soin aux préfets de les adapter en fonction du contexte local et du type d'épisode de pollution. Les mesures de restriction visent en priorité, selon le type de pollution :
* la circulation des véhicules ;
* l'utilisation d'appareils de chauffage au bois ;
* le [[Résidu vert#Brûlage à l'air libre de végétaux|brûlage des déchets verts]] ;
* les activités industrielles génératrices de pollutions ;
* les épandages agricoles.
(''Source'' : page 20 du rapport gouvernemental sur la qualité de l'air 2014 en France<ref name="bilan_air_fr"/>)

=== Combustion de biomasse ===
{{article détaillé|Bois énergie#Pollution et toxicité {{!}} Pollution et toxicité du bois énergie|Résidu vert#Feux de végétaux {{!}} Brûlage à l'air libre de végétaux}}

==== Europe ====
La [[combustion]] de [[biomasse (énergie)|biomasse]] ([[cheminée|feux de cheminée]], feux agricoles et [[Résidu vert#Les déchets verts et les feux de jardin|feux de jardins]]<ref>[http://ecocitoyens.ademe.fr/mes-loisirs/jardinage/que-faire-de-ses-dechets-de-jardin « Que faire de ses déchets de jardin ? »], sur ''ecocitoyens.ademe.fr'' de l'[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie|ADEME]].</ref>) y est une source importante de pollution. L'hiver, 50 à 70 % de la masse des [[aérosol]]s carbonés vient de la combustion de biomasse, au niveau du sol comme en altitude. Le programme de recherche européen Carbosol (2001-2005) a distingué les aérosols carbonés issus de la combustion de biomasse de ceux émis par la combustion des [[combustible fossile|combustibles fossiles]] via des [[Traceur (chimie)|traceurs chimiques]] (notamment le [[lévoglucosane]], sucre produit lors de la combustion incomplète de la [[cellulose]]) et au {{lnobr|carbone 14}}, concluant que « la manière la plus efficace de limiter cette pollution à l'échelle continentale, notamment en hiver, consisterait à s'attaquer principalement à la combustion de biomasse par des évolutions technologiques et une réglementation sévère limitant ses modes d'utilisation ». « De telles mesures sont d'autant plus nécessaires, que de récentes études [[Épidémiologie|épidémiologiques]] ont souligné la similarité des effets sur la santé entre les [[fumée]]s de combustion de biomasse et les produits pétroliers ([[gazole]]), tant dans la nature que dans la fréquence des troubles engendrés (affection respiratoire, [[cancer du poumon]]…). De nombreux États ont d'ailleurs interdit depuis longtemps les feux de [[Cheminée|cheminées ouvertes]], les feux agricoles et ceux de jardins »<ref name="carbosol">[http://www.insu.cnrs.fr/environnement/atmosphere/l-origine-surprenante-de-la-pollution-atmospherique-particulaire-en-compose Verdict du programme européen Carbosol] (document [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]])</ref>{{,}}<ref name="polarsol">Au printemps 2006, des feux agricoles de l'Europe de l'Est ont considérablement pollué l'air d'une île de l'Arctique, à {{unité|3000 km}} de distance : [http://recherchespolaires.veille.inist.fr/spip.php?article65 Record de pollution de l'air au Spitzberg] (document [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]]). Conclusion de l'article : « L'importance de la [[combustion]] de la biomasse en Eurasie par rapport à celle des [[Combustible fossile|combustibles fossiles]] semble donc avoir été sous-estimée jusqu'alors dans l'inventaire de la pollution de l'air en Arctique »</ref>. Les cheminées à foyer ouvert, anciennes ou de conception moderne, « sont à éviter, en raison de leurs piètres performances au regard de la pollution qu'elles génèrent »<ref>Emmanuel Carcano (2008), ''Chauffage au bois'' Choisir un appareil performant et bien l'utiliser [http://www.terrevivante.org/ Terre vivante], {{p.|23}}, ouvrage expertisé par l'[http://www.itebe.org Institut des bioénergies] (ITEBE), {{ISBN|978-2-914717-48-9}}.</ref>{{,}}<ref>[http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.ademe.fr/particuliers/fiches/chauffage_bois/rub4.htm&title=http%3A%2F%2Fwww.ademe.fr%2Fparticuliers%2Ffiches%2Fchauffage_bois%2Frub4.htm Le chauffage au bois], doc. [[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie|ADEME]].</ref>.

Selon l'[[Organisation mondiale de la santé|OMS]], dans l'[[Europe des Quinze]], la [[bois énergie|combustion du bois]] dans les petits appareils domestiques ({{langue|en|« combustion of wood in domestic stoves »}}) deviendrait, à l'horizon 2020, la principale source de [[particules en suspension|particules fines]] (PM{{Ind|2.5}}), reconnues les plus dangereuses pour la santé<ref name="oms1">{{en}} [http://www.euro.who.int/document/e88189.pdf Health risks of particulate matter from long-range transboundary air pollution] {{pdf}}, [[Organisation mondiale de la santé]], {{p.|29}} et [[Diagramme circulaire|diagrammes circulaires]] {{p.|30}}.</ref>.

<gallery mode="packed" heights="150px" caption="Modes de combustion de la biomasse">
Fichier:The fireplace-RS.jpg|Feu de cheminée.
Fichier:Cheminée centrale contemporaine à foyer ouvert (modern central chimney of an open hearth).jpg|Foyer ouvert « moderne ».
Fichier:Feu dans un champ.png|Brûlage dont les fumées se répandent sur des habitations.
Fichier:Hase Husum.jpg|[[Poêle (chauffage)|Poêle]] à [[bois]].
</gallery>

==== Asie ====
[[Image:Beijing smog comparison August 2005.png|vignette|redresse=1.5|L'air de [[Pékin]] un jour après la pluie (gauche) et un jour ensoleillé avec le smog (droite).]]
Le [[nuage brun d'Asie]] est un immense nuage de poussière qui, tous les hivers de décembre à avril, recouvre le sud de l'Asie. Une équipe de l'[[université de Stockholm]], en collaboration avec des chercheurs indiens a étudié l'origine des [[particules en suspension|particules]] de ce nuage. Grâce à une [[Datation par le carbone 14|datation au {{nobr|carbone 14}}]], ils ont prouvé que ce nuage provient pour deux tiers de la [[combustion]] de la [[biomasse (énergie)|biomasse]] et pour un tiers de la combustion de [[combustible fossile|combustibles fossiles]]. {{Citation|Pour lutter contre ce fléau, il conviendra donc de lutter parallèlement contre ces deux sources de particules}}<ref>[http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/58113.htm L'origine du « nuage brun » d'Asie éclaircie] Bulletin électronique du [[Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères|ministère des Affaires étrangères et du Développement international]].</ref>.

=== Véhicules à moteur ===
{{Article détaillé|Impact environnemental du transport routier |Moteur Diesel#Pollution et toxicité {{!}} Pollution et toxicité des moteurs Diesel |Voiture électrique#Impact environnemental {{!}} Impact environnemental des voitures électriques}}
{{Article détaillé|Impact écologique du transport maritime|Transport maritime#Impact environnemental {{!}} Impact environnemental du transport maritime}}
{{Article détaillé|Impact climatique du transport aérien|Nuisance aérienne}}

Les polluants atmosphériques émis par les véhicules à moteur sont<ref name=AirParifTypologie/> :
* le [[dioxyde de carbone]] ({{CO2}}), non toxique mais reconnu comme l'une des causes de l'[[effet de serre]] ;
* des gaz dont la toxicité est avérée ([[monoxyde de carbone]], [[Oxyde d'azote|oxydes d'azote]]…), cela jusque dans la haute atmosphère avec les [[avion]]s et [[Fusée (astronautique)|fusées]] ;
* des [[particules en suspension]] (PM{{Ind|10}} et PM{{Ind|2,5}}) : un quart des particules PM{{Ind|10}} rejetées dans l'air francilien proviennent du trafic routier ;
* des COV ([[Composé organique volatil|composés organiques volatils]]) dont les plus toxiques sont le benzène et autres composés aromatiques, libérés par évaporation (remplissage, réservoirs, fuites) et par les gaz d'échappement imbrûlés.

Ce problème devenant un problème de [[santé publique]] avec l'accroissement du trafic automobile, les gouvernements des principaux pays sont intervenus en réglementant les [[Émissions (environnement)|émissions polluantes des véhicules à moteur]] (voir {{lien|trad= Vehicle emission standard|texte= norme d'émission des véhicules}}). En Europe, les premières [[Norme européenne d'émissions|normes européennes d'émissions]] sont entrées en vigueur en 1990 pour les [[poids lourd]]s et en 1992 pour les [[Automobile|véhicules légers]]. Elles ont évolué environ tous les cinq ans depuis, imposant une réduction drastique des émissions de polluants atmosphériques, exprimées en milligrammes par kilomètre parcouru, compensées en partie par l'augmentation du trafic des automobiles et poids-lourds. Les [[Oxyde d'azote|oxydes d'azote]] sont parmi les polluants les plus importants associés au secteur du transport. Leurs émissions ont baissé dans la région [[Union européenne]], [[Association européenne de libre-échange]] et [[Turquie]] ; elles se sont réduites de plus de moitié depuis 1990, aussi bien dans le secteur des transports que dans les autres secteurs. La contribution du secteur des transports a légèrement baissé de 1990 à 2018. Au sein du secteur des transports, le principal contributeur reste le transport routier, mais sa part a légèrement baissé, de 88 à 82 %. Alors que la contribution des poids lourds avait dépassé celle des véhicules particuliers au début en 1999, ces derniers sont repassés en tête en 2014 et sont redevenus le premier contributeur pour ce polluant, au sein du secteur des transports<ref>{{Lien web|url= https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/dashboards/air-pollutant-emissions-data-viewer-3|titre= Air pollutant emissions dataviewer (Gothenburg Protocol, LRTAP Convention)|langue= en|date= 2020-7-23|site= [[Agence européenne pour l'environnement]]}}.</ref>.

Dans le cadre de la lutte contre l'effet de serre, entérinée à l'échelle mondiale par le [[Protocole de Kyoto]], des réglementations limitant sévèrement les émissions de {{CO2}} des véhicules à moteur ont également été mises en place<ref>[http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=URISERV:en0008 Réduction des gaz à effet de serre d'ici à 2020: décision relative à la répartition de l'effort], [[EUR-Lex]] (consulté le {{date|12 décembre 2016}}).</ref>. Le principe est d'exiger que la gamme de véhicules de chaque [[constructeur automobile]] respecte une émission moyenne limitée à {{unité|130 g/km}} pour 2015, puis à {{unité|95 g/km}} en 2020, ce qui correspond à des [[Consommation spécifique de carburant|consommations]] de {{unité|4.0 L/100 km}} en [[Essence (hydrocarbure)|essence]], {{unité|3.6 L/100 km}} en [[gazole]]<ref>[http://www.lepoint.fr/auto-addict/strategie/pollution-automobile-ce-que-l-europe-exige-des-constructeurs-03-10-2013-1738761_659.php {{CO2}} : ce que l'Europe exige des constructeurs], ''[[Le Point]]'', {{date|3 octobre 2013}}.</ref>.

Le problème de pollution concerne aussi la [[pollution intérieure]] dans les véhicules. Les embouteillages ou le trafic peuvent accentuer cette pollution à l'intérieur même de ces véhicules à moteurs<ref>[http://sante-medecine.commentcamarche.net/faq/3897-pollution-dans-les-voitures-les-gaz-d-echappement Pollution intérieure dans les véhicules], sur commentcamarche.net</ref>. Selon une étude du docteur Fabien Squinazi, membre du collège d'experts de l'[[Association de recherche clinique en allergologie et asthmologie]] (ARCAA), les passagers des véhicules sont les plus exposés à la pollution de l'air en raison d'une double exposition. Le passager est soumis à l'intérieur aux particules fines et aux moisissures allergisantes et à l'extérieur au [[monoxyde de carbone]]<ref>{{Lien archive|horodatage archive= 20150923172929|auteur= {{Dr}} Squinazi|url=http://www.arcaa.info/images/6-pdf/Compte%20rendu%20du%203eme%20colloque%20du%20collge%20dexperts%20SEIQA%2017%20Janvier%202014.pdf|titre=Compte rendu du {{3e|colloque}} du collège d'experts SEIQA|format=pdf|site= [[Association de recherche clinique en allergologie et asthmologie]]|date=2014-1-17|consulté le= 21 juin 2016}}.</ref>.

=== Production d'énergie ===
Un rapport publié en juin 2016 par le [[WWF]] et trois autres [[Organisation non gouvernementale|ONG]] avec le soutien de l'[[Union européenne]] évalue à {{nb|22900 décès}} prématurés les impacts de la pollution atmosphérique causée par les [[Centrale thermique#Centrales au charbon|centrales au charbon]] de l'Union européenne en 2013, un bilan comparable à celui des accidents de la route : {{nb|26000 décès}}. Ces centrales ont aussi été responsables en 2013 de {{nombre|11800 nouveaux}} cas de [[bronchite chronique]] et {{nb|21000 admissions}} à l'hôpital. Les centrales polonaises à elles seules ont causé {{nb|5830 décès}} prématurés, les centrales allemandes {{nb|4350 décès}} et les centrales britanniques {{nb|2870 décès}}. Les impacts transfrontaliers sont très importants : les centrales polonaises ont causé {{nb|4700 décès}} prématurés dans les pays voisins et les centrales allemandes {{nb|2500 décès}} ; le pays le plus affecté par des centrales étrangères est la France, qui compte {{nb|1200 décès}} dus aux centrales allemandes ({{nobr|490 décès}}), britanniques ({{nobr|350 décès}}), polonaises, espagnoles et tchèques<ref>{{en}}[http://wwf.fi/mediabank/8633.pdf Europe's dark cloud], WWF, Climate action network, HEAL et Sandbag, juin 2016.</ref>.

Selon un rapport de l'[[Agence européenne pour l'environnement]] publié en 2014, durant la période de 2008-2012, sur les trente installations industrielles causant les dommages économiques les plus élevés, vingt-six sont des [[Centrale électrique|centrales électriques]], fonctionnant principalement au [[charbon]] et au [[lignite]] et situées surtout en [[Allemagne]] et en [[Europe de l'Est]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Industrial air pollution has high economic cost|url=https://www.eea.europa.eu/media/newsreleases/industrial-air-pollution-has-high|site= [[Agence européenne pour l'environnement]]|consulté le=2019-3-8}}.</ref>.

En 2016, un rapport de l'[[Agence internationale de l'énergie]] chiffre à {{nobr|6,5 millions}} le nombre de décès prématurés annuels dus à la pollution atmosphérique. La majeure partie de cette pollution est liée à la production et à l'utilisation de l'[[énergie]], essentiellement à partir de bois pour la cuisine, à l'origine de pollution domestique ({{nobr|4,3 millions}} de décès, dont 80 % en Asie)<ref name="IEA2016">{{Ouvrage |langue=en |titre=Energy and Air Pollution |lieu=Paris |éditeur=[[Agence internationale de l'énergie]] |année=2016 |pages totales=266 |lire en ligne=http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/WorldEnergyOutlookSpecialReport2016EnergyandAirPollution.pdf |format=pdf}}.</ref>.

Les besoins en énergie augmentent et la production, transformation et [[ressources et consommation énergétiques mondiales|consommation d'énergie]] entraînent des [[Émission de dioxyde de carbone|émissions de dioxyde de carbone]] croissantes, notamment en Chine : {{unité|9761 millions}} de tonnes de {{CO2}} en 2014, soit 27,5 % du total mondial, et aux États-Unis {{unité|5995 millions}} de tonnes (16,9 %)<ref name="BP2015">{{en}} [http://www.bp.com/content/dam/bp/excel/Energy-Economics/statistical-review-2015/bp-statistical-review-of-world-energy-2015-workbook.xlsx Statistical Review of world energy 2015 workbook] {{xlsx}}, [[BP (entreprise)|BP]], juin 2015.</ref>.

Les dommages moyens causés par les polluants du charbon sont deux ordres de grandeur plus importants que ceux causés par le gaz naturel. Le [[dioxyde de soufre|{{fchim|SO|2}}]], les NOx et les particules provenant des centrales au charbon créent des dommages annuels de {{nobr|156 millions}} de dollars par centrale, contre 1,5 million de dollars par centrale au gaz<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Hidden Costs of Energy: Unpriced Consequences of Energy Production and Use |éditeur=National Research Council (United States) |date=2009-10-19 |url=http://media.kentucky.com/smedia/2009/10/19/10/HiddenCosts.source.prod_affiliate.79.pdf |consulté le=2 octobre 2013}}.</ref>. Les centrales électriques au charbon aux États-Unis émettent 17 à {{nobr|40 fois}} plus de SOx par mégawattheure que le gaz naturel, et 1 à {{nobr|17 fois}} plus de NOx<ref name="Jaramillo">{{Article |langue=en |nom1=Jaramillo |prénom1=Paulina |lien auteur1=Paulina Jaramillo|nom2=Griffin |prénom2=W. Michael |nom3=Matthews |prénom3=H. Scott |date=25 juillet 2007 |titre=Comparative Life-Cycle Air Emissions of Coal, Domestic Natural Gas, LNG, and SNG for Electricity Generation |url=https://pubs.acs.org/doi/10.1021/es063031o |périodique=Environmental Science & Technology |volume=41 |numéro=17 |pages=6290–6296 |bibcode=2007EnST...41.6290J |pmid=17937317|doi=10.1021/es063031o |consulté le=2 octobre 2013}}.</ref>.

Selon un rapport de [[Human Rights Watch]] publié en décembre 2023, la production de combustibles fossiles aux [[Émirats arabes unis]] provoque des niveaux de pollution atmosphérique alarmants, posant des risques pour la santé de ses citoyens et des travailleurs migrants, tout en exacerbant le réchauffement climatique. De plus, environ {{nombre|1872 personnes}} par an meurent d'une pollution atmosphérique extérieure aux ÉAU, où les migrants représentent 88 % de la population et pratiquement tous les travailleurs en plein air. Au cours de la décennie 2010, les autorités des ÉAU ont ciblé des militants des droits de l'homme, y compris les écologistes, l'utilisation de lois et les tribunaux, pour faire taire les critiques, notamment à propos des effets des combustibles fossiles<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Air pollution is dirty secret in UAE, says rights group |url=https://www.theguardian.com/world/2023/dec/04/air-pollution-is-dirty-secret-in-uae-says-rights-group |périodique=[[The Guardian]] |consulté le=4 décembre 2023}}.</ref>.

=== Industries ===
{{article connexe|Impact environnemental de la métallurgie}}
La fabrication de la plupart des articles domestiques dans le monde entraîne la libération de substances chimiques toxiques, dans l'[[Atmosphère terrestre|atmosphère]]. C'est le cas, notamment pour la fabrication d'objets en [[Matière plastique|matières plastiques]]{{refnec|date=février 2021}}. Selon les cas et les pays, les entreprises sont contrôlées et/ou doivent produire des [[Autocontrôle (qualité)|autocontrôles]] ou évaluation de leurs émissions polluantes. En Europe, certaines données sont obligatoirement publiques ([[Convention d'Aarhus]]) et transmises à un ''registre européen des rejets et des transferts de polluants'' (remplaçant l'ancien ''registre européen des émissions de polluants''), traduit en France par l'Arrêté du {{date|31 janvier 2008}}<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/jo/2008/03/13/0062 JORF {{n°|0062}} du {{date|13 mars 2008}}], sur [[Légifrance]] (consulté le {{date|20 septembre 2020}}).</ref> et un registre national<ref>[http://www.pollutionsindustrielles.ecologie.gouv.fr/IREP/index.php Registre des émissions polluantes], ecologie.gouv.fr, consulté le {{date|20 septembre 2020}}.</ref> ; le sol, l'eau et l'air doivent être pris en compte, pour les entreprises produisant des produits dangereux produits à plus {{Unité|2 t/an}}, et de déchets non dangereux à plus de {{unité|2000 t/an}}. {{refsou|Le {{date|13 mars 2008}}, un circulaire a ajouté {{nobr|22 polluants}} de l'air et autant pour l'eau à l'ancienne liste des substances}}.

=== Agriculture ===
{{article détaillé|Impact environnemental de l'agriculture|Impact environnemental de l'élevage}}
L'agriculture est en partie responsable de l'[[effet de serre]] et du [[réchauffement climatique]] du fait des émissions de trois [[gaz à effet de serre]] :
* le [[protoxyde d'azote]], à la suite de l'épandage d'[[engrais]] azotés ;
* le [[méthane]], produit par le système digestif des ruminants et la fermentation anaérobie des lisiers ou fumiers ;
* le [[dioxyde de carbone]]. Ce gaz est émis par les engins mécaniques (tracteurs, moissonneuses, camions) et le chauffage ou la climatisation des bâtiments d'élevage.
En [[France]], l'agriculture compte parmi les premiers secteurs émetteurs de gaz à effet de serre{{refsou}}. En contrepartie, les prairies permanentes sont considérées comme des stocks ou puits de carbone au même titre que les forêts.

Le réchauffement peut être localement une source de stress hydrique, de maladies, ou de mortalité pour les cultures et l'élevage. Et la pollution atmosphérique - par l'ozone notamment - nuit aussi aux cultures et aux rendements. Ainsi, au début des années 2000, les effets mesurables de l'ozone troposphérique sur le rendement des cultures à l'échelle régionale entraînaient en Europe des pertes économiques pour au moins {{nobr|23 cultures}} arables (de l'ordre de 5,72 à {{nobr|12 milliards}} USD par année<ref>{{en}} Holland, M., Kinghorn, S., Emberson, L., Cinderby, S., Ashmore, M., Mills, G. et Harmens, H. (2006). ''Development of a framework for probabilistic assessment of the economic losses caused by ozone damage to crops in Europe''. Projet CEH {{n°|C02309NEW}}. Centre pour l'écologie et l'hydrologie, Conseil de la recherche sur l'environnement naturel, Bangor, Pays de Galles</ref>.

Lors des troisièmes Assises nationales de la qualité de l'air, le ministère de l'Environnement et l'Ademe ont annoncé en septembre 2016 deux appels à projets (AAP) dont l'un visant à aider des collectivités et des exploitations agricoles<ref name=AAP2016>{{Lien web|auteur= Fabian Tubiana|date= 2016-9-26|url= http://www.environnement-magazine.fr/article/48148-deux-appels-a-projets-dans-l-air/|titre= Deux appels à projets dans l'air. Les pouvoirs publics proposent d'accompagner les collectivités et exploitations agricoles dans la réduction de leurs émissions polluante|consulté le= 2016-9-28}}.</ref>. L'AAP Agr'Air Pixabay, copiloté avec le ministère de l'Agriculture, est destiné à aider des exploitants agricoles à diminuer leurs émissions d'ammoniac par des technologies et pratiques agricoles appropriées et/ou de réduire les émissions de particules liées au brûlage à l'air libre<ref name=AAP2016/>.

== Produits polluants (sources, diffusion, effets) ==
Dans le cas de la [[pollution]] aérienne en particulier, la [[Diffusion de la matière|diffusion]] des [[polluant]]s joue un rôle important dans les effets constatés. Dans certains cas, une pollution importante mais d'origine ponctuelle se diffuse sur une zone géographique importante et a un impact faible ; à l'inverse, une pollution diffuse (par exemple, issue des transports) peut être concentrée par les [[vent]]s et le relief et ainsi avoir un impact notable sur les populations{{refnec|date=février 2021}}.

=== Synthèse sur les grandes sources de pollution aérienne ===
{{section à sourcer|date=juillet 2018}}
La principale cause est l'activité [[Anthropisation|anthropique]], mais certains événements naturels peuvent perturber la composition de l'air de façon non négligeable, comme certains feux naturels à très grande échelle.

La pollution due aux activités humaines se décompose principalement en rejets de différentes origines :
* l'[[industrie]] : les industries de la [[chimie]] et de la [[pétrochimie]] notamment rejettent dans l'air de nombreux types de produits, résidus de processus de transformation ; les installations du secteur de la Sidérurgie et de la métallurgie émettent également de nombreux polluants en grande quantité, notamment dans des processus de combustion incomplète : cokeries, agglomérations{{etc}}, ou de refonte de matériaux utilisés (aciéries électriques) ;
* l'[[incinération des déchets]] et la dégradation naturelle ou contrôlée ([[Compostage (biologie)|compostage]], [[fermentation]]{{etc}}) des ordures ou d'autres produits ;
* la production d'[[énergie]] ([[électricité]], généralement par combustion de carbone fossile [[pétrole|produits pétroliers]], [[charbon]] et [[Gaz naturel|gaz]] ; ou de chaleur [[chauffage]] résidentiel, des bureaux{{etc}}) ;
* activités [[agriculture|agricoles]] (épandage d’engrais et de lisiers) et d'[[élevage]] (rejet de [[méthane]] entre autres) ;
* les transports ; diffuse et difficile à contrôler.

=== Ozone ===
L'[[ozone]] est dit polluant secondaire ; il n'est pas émis directement dans l'air, mais résulte d'une [[Photochimie|réaction photochimique]] impliquant des [[Précurseur (chimie)|précurseurs]], des polluants issus de l'automobile, essentiellement les oxydes d'azote. Il est une des causes du [[smog]]. L'ozone se développe plus intensément en période de temps chaud et ensoleillé : les concentrations en ozone sont ainsi plus élevées durant la période estivale. À noter que l'on parle ici de l'[[ozone troposphérique]], c'est-à-dire de l'ozone des basses couches de l'atmosphère, qui est un polluant majeur et provoque notamment des problèmes respiratoires. Au contraire, l'ozone dans la haute atmosphère, formé par des mécanismes différents, donne naissance à la [[couche d'ozone]] qui protège des rayonnements ultraviolets.

=== Oxydes d'azote ===
{{Article détaillé|Oxyde d'azote}}
Les [[oxyde d'azote|oxydes d'azote]]<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20140322212159|url=http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=17|titre=Fiche sur les oxydes d'azote|site=[[Ministère de l'Écologie (France)|Ministère de l'Écologie]]|date=20 septembre 2003, mis à jour le {{date|10 mars 2011}}}}.</ref> à l'état de [[gaz]] dans les conditions habituelles de température et de pression sont regroupés sous le terme générique de NO{{ind|x}}. Parmi ces NO{{ind|x}}, le [[monoxyde d'azote]] (NO) et le [[dioxyde d'azote]] ({{fchim|NO|2}}) sont des polluants atmosphériques réglementés. Les NO{{ind|x}} sont essentiellement produits par la combustion à haute température (plus de {{tmp|900|°C}}) de certains moteurs thermiques (dont les Diesel récents<ref>{{Lien web|auteur=Yves Maroselli|url= https://www.lepoint.fr/automobile/pourquoi-le-moteur-diesel-pollue-06-06-2012-1470187_646.php|titre= Pourquoi le moteur diesel pollue|périodique= [[Le Point]]|date= 15 juin 2012|consulté le= 12 mars 2019}}.</ref>).

La combustion des [[Combustible fossile|combustibles fossiles]] et de la [[biomasse (énergie)|biomasse]] dans les foyers fixes d'une part, et des [[combustible]]s [[gaz]]eux et [[liquide]]s dans les moteurs thermiques d'autre part, génère des émissions d'oxydes d'azote (NO{{ind|x}})<ref>[http://www.citepa.org/journees/programme2004.htm Combustion et Émissions de NOx - Technologies actuelles et futures de réduction des émissions] Journée d'études annuelle du [[Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique|CITEPA]], 2004.</ref>.

Toutes les combustions à haute température et à haute pression : moteurs des automobiles, en particulier les [[Moteur Diesel|moteurs Diesel]] qui, du fait de leur fonctionnement à plus haute pression, émettent deux à trois fois plus de NO{{ind|x}} que les [[Moteur à allumage commandé|moteurs à essence]]. La pollution NO{{ind|x}} des voitures est réglementé par les [[Norme européenne d'émissions|normes européennes]]<ref>[http://ufcna.com/Emission-nox-voitures.html L'évolution des émissions des véhicules], sur ''ufcna.com''</ref>. Un avion qui décolle produit en moyenne l'équivalent en NOx de {{nombre|1000|voitures}} Diesel parcourant {{unité|25 km}}, donc les {{nombre|2300 décollages}} quotidiens des trois aéroports parisiens du Bourget, d'Orly et de Roissy représentent, de ce point de vue, l'équivalent d'une flotte supplémentaire de {{nombre|2300000 véhicules}} Diesel<ref>[http://www.consoglobe.com/aviation-tombe-tete-2348-cg Aviation. Le ciel nous tombe sur la tête ?], sur consoglobe.com, {{date|7 avril 2008}}.</ref>. Un A320 produit en moyenne {{unité|96.88 kg}} de NO{{Ind|x}}<ref>{{Lien web|url= https://www.stac.aviation-civile.gouv.fr/sites/default/files/calc_emis_aero.pdf|titre= Guide de calcul des émissions dues aux aéronefs|date= mai 2015|site= [[Direction générale de l'Aviation civile]]|passage= 19}}.</ref>. Les données sur la consommation moyenne de carburant sont accessibles via la base de données EMEP/EEA, anciennement appelée EMEP/CORINAIR, guide technique mis à jour chaque année<ref>{{Lien web|url= https://www.eea.europa.eu/publications/emep-eea-guidebook-2016|titre= EMEP/EEA air pollutant emission inventory guidebook 2016|date= 2016-9-30|site= [[Agence européenne pour l'environnement]]}}.</ref>.

Les NO{{ind|x}} sont également produits à des températures plus basses lors de la [[Bois énergie|combustion du bois]]. Ces oxydes d'azote ne proviennent quasiment pas de l'oxydation de l'azote ([[diazote]]) atmosphérique, mais de celle de l'[[azote]] contenu dans le bois sous forme d'[[amine (chimie)|amines]] et de [[protéine]]s nécessaires à la croissance de l'arbre<ref>[http://ogst.ifp.fr/index.php?option=article&access=standard&Itemid=129&url=/articles/ogst/pdf/2006/02/robert_vol61n2.pdf Épuration des polluants issus de la combustion domestique du bois] {{pdf}} {{Lien archive|url=http://ogst.ifp.fr/index.php?option=article&access=standard&Itemid=129&url=%2Farticles%2Fogst%2Fpdf%2F2006%2F02%2Frobert_vol61n2.pdf |horodatage archive=20070620055724 |titre=Copie archivée }}, [[Centre scientifique et technique du bâtiment]] (extrait de {{nobr|11 pages}}), page 218.</ref>{{,}}<ref>[http://www.crte.lu/cms/crte/content.nsf/0/CB023779A8F6499AC12575600052FB40/$file/crte_bois.pdf Étude éco-bilan sur l'installation d'un réseau de chaleur à bois] [http://www.crte.lu/cms/crte/content.nsf/id/Home?opendocument&language=fr CRTE (Luxembourg)] {{pdf}}, {{p.|15}}, 16, 17 et 39 (vignettes 16, 17, 18 et 40).</ref>. Les émissions d'oxydes d'azote sont plus importantes pour des installations de combustion de la [[Biomasse (énergie)|biomasse]] que pour des chaudières au [[fioul]] ou au [[gaz naturel]]<ref>[http://www.medieco.info/pages/page-actu-detail.php?num=91&titre_p=Energie-bois%20:%20se%20chauffer%20sainement Énergie-bois : se chauffer sainement], sur medieco.info</ref>{{,}}<ref name="servicescantonaux">[http://energie-environnement.ch/maison/renovation-et-chauffage/chaudiere-et-pompe-a-chaleur?tmpl=component&print=1&page= Chaudière - pompe à chaleur], section « Bois (chargement automatique) », sur la page [http://energie-environnement.ch/maison/renovation-et-chauffage/chaudiere-et-pompe-a-chaleur# Choisir un mode de chauffage], Services cantonaux suisses de l'énergie et de l'environnement.</ref>.

==== Effets sur la santé ====
Lors de pics de pollution, les NO{{ind|x}} occasionnent des troubles respiratoires, inflammation et obstruction des voies aériennes et augmentation de la sensibilité aux attaques microbiennes<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20010106160500 |url=http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/pollution/effets04.htm|titre=Politiques publiques, pollution atmosphérique et santé : poursuivre la réduction des risques|site=[[Ministère de la Santé (France)]]|date=juin 2000}}.</ref>. Sont particulièrement à risque les fumeurs, patients atteint de troubles respiratoires (dont asthme, allergie), personnes fragiles, âgées et atteintes de problèmes cardiovasculaires.

En septembre 2021, l'OMS réduit sensiblement ses recommandations en matière d'exposition au [[dioxyde d'azote]], qui passent de 40 à {{unité|10|μg.m|-3}} en moyenne annuelle<ref name="LeMde2021"/>{{,}}<ref name="OMS2021"/>.

=== Composés organiques volatils ===
Les [[Composé organique volatil|composés organiques volatils]] (COV) constituent une famille de produits très large (comme le [[benzène]], l'[[acétone]] et le [[perchloroéthylène]])<ref>[http://www.developpement-durable.gouv.fr/Reduction-des-emissions-des.html Réduction des émissions des composés organiques volatils (COV)], sur ''developpement-durable.gouv.fr'' (consulté le {{date|4 septembre 2014}}).</ref>. Ils sont souvent exprimés en [[Hydrocarbure|hydrocarbures totaux]] équivalent [[méthane]], ou [[propane]]<ref>[http://www.citepa.org/fr/pollution-et-climat/polluants/aep-item/composes-organiques-volatils Composés organiques volatils - COV], sur ''citepa.org'' (consulté le {{date|4 septembre 2014}}).</ref>. Ils peuvent être émis par des facteurs anthropogéniques (production d'essence, émanation de solvants) et aussi par la végétation. On les retrouve dans l'[[Pollution intérieure|air ambiant domestique]], et ils sont la cause de nombreuses maladies respiratoires et de peau. Carburant, peinture, colle, solvant, insecticide, parfum d'intérieur, produits de nettoyages, sont des COV fortement cancérigènes, sources de difficultés respiratoires et de problèmes de reproduction.

Plus de {{nombre|100000|substances}} chimiques font partie de notre quotidien, elles contribuent à la formation de [[cancer]]s, de problèmes [[maladie génétique|génétiques]] et pathologiques de [[reproduction (biologie)|reproduction]], de difficultés respiratoires importantes, de maladies de peau et d'allergies<ref>[http://www.actualites-news-environnement.com/21364-pollution-interieure-ufc-que-choisir-pouvoirs-publics.html Pollution intérieure, UFC-Que Choisir dénonce la passivité des pouvoirs publics] - Actualités News Environnement, {{date|27 août 2009}}.</ref>, selon le président de [[Union fédérale des consommateurs-Que Choisir|UFC-Que Choisir]]. Situé dans l'espace domestique, ce type de pollution affecte d'abord les personnes les plus fragiles (enfants, femmes enceintes, personnes âgées). En conséquence, les hôpitaux [[traitement de l'air|filtrent]] ce type de pollution dans les blocs opératoires, mais cette solution est aussi adoptée par les particuliers pour [[purificateur d'air|traiter]] la pollution domestique.

=== Autres gaz ===
Les autres gaz polluant l'air sont :
* [[Monoxyde de carbone]] (CO)
:C'est l'un des produits de la [[combustion]] incomplète. Il est dangereux car il se fixe sur l'[[hémoglobine]] du [[sang]], empêchant le transport d'[[oxygène]] dans l'organisme. De plus, il est inodore et incolore, le temps de ressentir un léger mal de tête et il est déjà trop tard sans intervention extérieure. Il se dilue très facilement dans l'air ambiant, mais en milieu fermé, sa concentration le rend [[toxique]], voire mortel ; chaque année, on relève des dizaines de cas d'intoxication mortelle, à cause d'appareil de combustion (ou de groupes électrogènes) placés dans une pièce mal aérée (manque d'oxygène entrant, manque de sortie pour le CO).
* [[Dioxyde de soufre]] ({{fchim|SO|2}})
:C'est l'un des principaux déchets rejetés lors de la combustion d'origine fossile. Ces origines peuvent être anthropiques (chauffage domestique, transports, industrie, métallurgie) mais également naturelles : marécages, océans, volcanisme. Il est un agent irritant du [[tractus (anatomie)|tractus]] respiratoire. Le dioxyde de soufre est aussi un composant de la formation des [[pluie acide|pluies acides]], nuisibles aux écosystèmes tels que les forêts et les lacs. En 2006, la Chine est le premier pays du monde pour les émissions de dioxyde de soufre, qui ont progressé de 27 % entre 2000 et 2005<ref name="2006: année de la pollution en Chine">« 2006: année de la pollution en Chine », dans ''[[L'Express]]'' du {{date|10 janvier 2007}}, {{Lire en ligne|lien=http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=8238}}.</ref>.
* Les [[Hydrocarbure aromatique polycyclique|hydrocarbures aromatiques polycycliques]]
:Ensemble de composés émis dans le cadre de la [[combustion]] (incomplète) dont certains sont [[cancérigène]]s, notamment la combustion de [[Biomasse (énergie)|biomasse]] (la combustion domestique du [[bois énergie|bois]] et le brûlage à l'air libre : [[résidu vert#Les déchets verts et les feux de jardin|feux de jardin]] et feux agricoles), mais également dans les moteurs essence (fonctionnement à froid après le démarrage), et dans une moindre mesure Diesel.
* Le mélange BTX :[[Benzène]], [[toluène]], [[xylène]].

=== Particules ===
[[Fichier:Log in fireplace.jpg|vignette|La combustion de [[Biomasse (énergie)|biomasse]], première source d'émission de particules fines dans l'atmosphère.]]
[[Fichier:Black smoke car.jpg|vignette|Pot d'échappement d'automobile.]]
{{Article détaillé|particules en suspension}}
Les [[particules en suspension|particules solides en suspension]] dans l'air sont principalement constituées :
* de [[suie]]s : particules [[cancérogène]]s riches en carbone, résidus de [[combustion]] incomplète (dues notamment aux [[Moteur Diesel|moteurs Diesel]] ou à [[Moteur à allumage commandé|essence]] à [[Injection (moteur)#Injection directe|injection directe]]<ref>{{de}} [https://www.heise.de/autos/artikel/Partikelfilter-fuer-Ottomotoren-3658551.html Partikelfilter für Ottomotoren] sur ''heise.de'' du {{date|21 mars 2017}}, consulté le {{date|23 mars 2017}}.</ref>), à l'activité industrielle et à la combustion de [[Biomasse (énergie)|biomasse]]<ref name="carbosol"/>, dont le [[Bois énergie|chauffage au bois]], émetteur largement majoritaire dans le [[secteur résidentiel]], et le [[Résidu vert#Les déchets verts et les feux de jardin|brûlage à l'air libre]]<ref name="polarsol"/> ;
* de poussière : provenant de l'[[érosion]] des sols ou de procédés industriels ;
* de particules d'origine biologique : [[pollen]], [[virus]], [[bactérie]]s, [[spore]]s, excréments d'[[acari]]ens (tout ou partie de l'année). Les pollens peuvent être rendus plus allergènes par contact avec les polluants [[oxydant]]s (ozone en particulier) ou à la suite d'un long séjour dans l'air ou exposé aux [[ultraviolet]]s<ref>Laaidi {{et al.}}, [http://www.jle.com/fr/revues/sante_pub/ers/e-docs/00/01/FB/D5/article.md?type=text.html ''Synergie entre pollens et polluants chimiques de l'air : les risques croisés''], ''Environnement, Risques & Santé'', {{vol.|1}}, {{n°|1}}, 42-9, mars - avril 2002, Synthèses.</ref>.

Le poids de ces particules et leur taille, de l'ordre du micromètre à la centaine de micromètres de diamètre, leur permettent de se diffuser au gré des vents, voire pour les nanoparticules de se comporter comme des gaz. Une fois émises, elles peuvent rester en suspension pendant des heures et même des jours ou des mois (voir [[Particules en suspension]]).

Elles peuvent pénétrer profondément dans les [[poumon]]s⁣, et ce d'autant plus que leur taille est réduite (particules fines, plus petites que {{unité|2.5 μm}}). Dépendant de leur constitution (mélange comprenant plusieurs éléments), de leur concentration et des durées d'exposition, les particules peuvent causer des [[allergie]]s, des difficultés respiratoires ou encore des lésions pouvant entraîner des [[cancer]]s dans certains cas.

La [[pluie]], en lessivant l'atmosphère, ramène de nombreux polluants au sol, y compris des [[Composé organique|polluants organiques]]<ref>Chan C.H et Perkins L.H (1989), ''Monitoring of trace organic contaminants in atmospheric precipitation'', ''Journal of Great Lakes Research'', 15(3), 465-475 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0380133089715021 résumé]).</ref>. Mais une partie d'entre eux, pourra, une fois déshydratée, repartir dans l'air. Certains polluants plus légers que l'eau ou liposolubles sont provisoirement fixés par les océans, dans le [[biofilm]] de surface, mais ils peuvent repasser dans le compartiment atmosphérique par [[évaporation]] ou via les [[Embrun marin|embruns]] emportés par le vent à des dizaines voire des centaines de kilomètres lors des tempêtes.

Valeurs à ne pas dépasser pour les particules (selon l'OMS en 2005<ref>OMS, [http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs313/fr/index.html directives 2005 déterminent pour la première fois des valeurs guides pour les particules en suspension] (PM).</ref>) :
* PM{{Ind|2,5}}
** {{unité|10 µg.m-3}} moyenne annuelle
** {{unité|25µg.m-3}} moyenne sur {{heure|24}}
* PM{{ind|10}}
** {{unité|20 µg.m-3}} moyenne annuelle
** {{unité|50 µg.m-3}} moyenne sur {{heure|24}}

En septembre 2021, l'OMS réduit ces seuils, notamment pour les particules très fines (PM{{Ind|2,5}})<ref name="LeMde2021">{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/22/pollution-de-l-air-l-oms-durcit-drastiquement-ses-normes-pour-eviter-7-millions-de-morts_6095590_3244.html|titre=Pollution de l’air : l’OMS durcit drastiquement ses normes pour éviter 7 millions de morts|auteur=Stéphane Mandard|date=2021-9-22|périodique=[[Le Monde]]}}.</ref>{{,}}<ref name="OMS2021">{{Lien web|url=https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/ambient-(outdoor)-air-quality-and-health|titre=Ambient (outdoor) air pollution|site=[[Organisation mondiale de la santé]]|date=2021-9-22|langue=en}}.</ref> :
* PM{{Ind|2,5}}
** {{unité|5 µg.m-3}} moyenne annuelle
** {{unité|15µg.m-3}} moyenne sur {{heure|24}}
* PM{{ind|10}}
** {{unité|15 µg.m-3}} moyenne annuelle
** {{unité|45 µg.m-3}} moyenne sur {{heure|24}}

==== Effets sur la santé ====
On estime que les matières particulaire de {{unité|2,5 µm}} (PM{{Ind|2,5}}) seraient responsables d’environ trois à quatre millions de morts prématurées par an dans le monde<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Xavier |nom1=Morelli |prénom2=Stephan |nom2=Gabet |prénom3=Camille |nom3=Rieux |prénom4=Hélène |nom4=Bouscasse |titre=Which decreases in air pollution should be targeted to bring health and economic benefits and improve environmental justice? |périodique=Environment International |volume=129 |date=2019-08 |doi=10.1016/j.envint.2019.04.077 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0160412019300157 |consulté le=2020-05-16 |pages=538–550 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Jos |nom1=Lelieveld |prénom2=Andy |nom2=Haines |prénom3=Andrea |nom3=Pozzer |titre=Age-dependent health risk from ambient air pollution: a modelling and data analysis of childhood mortality in middle-income and low-income countries |périodique=The Lancet Planetary Health |volume=2 |numéro=7 |date=2018-07 |doi=10.1016/S2542-5196(18)30147-5 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S2542519618301475 |consulté le=2020-05-16 |pages=e292–e300 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Despina |nom1=Giannadaki |prénom2=Elias |nom2=Giannakis |prénom3=Andrea |nom3=Pozzer |prénom4=Jos |nom4=Lelieveld |titre=Estimating health and economic benefits of reductions in air pollution from agriculture |périodique=Science of The Total Environment |volume=622-623 |date=2018-05 |doi=10.1016/j.scitotenv.2017.12.064 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0048969717334836 |consulté le=2020-05-16 |pages=1304–1316 }}.</ref>.

En mars 2011, l'[[Institut de veille sanitaire]] a publié l'étude Aphekom<ref>[http://ec.europa.eu/eahc/documents/projects/Aphekom_meeting/Aphekom_Press_release_FR.pdf ''Aphekom apporte un nouvel éclairage sur les effets sanitaires et économiques de la pollution urbaine en Europe''] {{pdf}}, INVS, {{date|2 mars 2011}}.</ref>. Menée dans douze pays européens, elle a démontré que la diminution des particules fines dans l'air de nos villes permettrait d'augmenter l'espérance de vie. Par exemple, à [[Marseille]], si on respectait l'objectif de qualité de l'[[Organisation mondiale de la santé]], soit {{unité|10 µg.m-3}}, l'espérance de vie augmenterait de huit mois. Dépasser ces recommandations entraîne également une augmentation des pathologies chroniques. Cette étude a montré que le fait d'habiter à proximité du trafic routier serait à l'origine de 15 % des asthmes chez l'enfant et de l'augmentation de maladies respiratoires et cardiovasculaires chez les plus de {{nb|65 ans}}. À la suite de la publication de cette étude, une association de {{nombre|2500|médecins}}, l'[[Association santé environnement France]] (ASEF), a décidé de mener elle aussi une étude sur la qualité de l'air et les microparticules 2,5 (PM{{ind|2,5}}) à [[Aix-en-Provence]]. L'association a mesuré que les taux de PM{{ind|2,5}} n'étaient quasiment jamais inférieurs à {{unité|20 µg.m-3}}<ref>{{Lien web|url= http://www.asef-asso.fr/notre-sante/mon-enfant/notre-enquete-poussettes/|date= 2011|titre= Notre enquête « poussettes »|site= asef-asso.fr}}.</ref>. Un résultat semblable avait été trouvé pour d'autres villes françaises par l'étude Aphekom : Marseille apparaissait comme la plus polluée des villes étudiées, devant Paris et Lyon.

=== Gaz à effet de serre (sources, effets) ===
{{Article détaillé|Gaz à effet de serre}}
Les gaz à effet de serre ont peu d'effets directs sur la santé<ref name="ministere_ecologie"/>.

==== Dioxyde de carbone ====
[[Fichier:Kohlekraftwerk Mehrum Schornstein.jpg|vignette|[[Centrale thermique]] au charbon en Allemagne.]]
{{Article détaillé|Émission de dioxyde de carbone}}
Bien que le [[dioxyde de carbone]] ({{CO2}}) ne soit pas toxique, les scientifiques ont mis en évidence son rôle dans le [[réchauffement climatique]], si bien qu'il peut être considéré comme une forme de pollution. C'est notamment pourquoi le [[protocole de Kyoto]], entré en vigueur en 2005, a établi un calendrier de réduction des émissions de ce gaz.

==== Méthane ====
Le [[méthane]] ({{fchim|CH|4}}) contribue fortement à l'effet de serre. Son [[potentiel de réchauffement global]] sur une durée de {{nobr|100 ans}} atteint {{nobr|25 fois}} celui du {{CO2}}. Son impact sur une durée de {{nobr|20 ans}} est encore plus fort, {{nobr|72 fois}} celui du {{CO2}}, mais le méthane se dégrade assez rapidement dans l'atmosphère, à la différence du {{CO2}}.

Le méthane provient de la [[fermentation]] (voir [[biogaz]]), de la [[digestion]] des animaux d'élevage ([[ruminant]]s notamment), de la culture du [[riz]] et des fuites de [[gaz naturel]]{{refsou|date=octobre 2020}}.

==== Protoxyde d'azote ====
Le [[protoxyde d'azote]] ({{fchim|N|2|O}}) est un [[gaz à effet de serre]] très important malgré des concentrations assez faibles, en raison de son [[potentiel de réchauffement global]] sur une durée de {{nobr|100 ans}} égal à {{nobr|298 fois}} celui du {{CO2}}. La production du {{fchim|N|2|O}} est essentiellement une conséquence de l'utilisation d'[[Liste d'engrais#Engrais azotés|engrais azotés]] en [[agriculture]]. Dans le domaine de l'énergie, les émissions de {{fchim|N|2|O}} sont relativement marginales ; en France métropolitaine, elles sont principalement induites par la [[combustion]] du [[gaz naturel]], du [[Bois énergie|bois]], du [[gazole]] et des combustibles minéraux solides<ref>[http://www.citepa.org/publications/Inventaires.htm Format SECTEN (avril 2011)] du [[Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique|CITEPA]] ; voir la section {{fchim|N|2|O}}, {{p.|45}} et la section « Analyse selon les différentes énergies », {{p.|212}}.</ref>. Le protoxyde d'azote n'est pas classé avec les autres [[#Oxydes d'azote|oxydes d'azote]] (NO{{ind|x}}) examinés plus bas.

==== CFC et assimilés ====
Dès les années 1980, il a été démontré que les [[chlorofluorocarbone]]s (CFC), dits « fréons », ont des effets potentiellement négatifs ; destruction de la [[couche d'ozone]] dans la [[stratosphère]] ainsi qu'importante contribution à l'[[effet de serre]]. Le [[protocole de Montréal]] a mis un terme à la production de la grande majorité de ces produits néanmoins ils étaient utilisés :
* dans les systèmes de [[réfrigération]] et de [[climatisation]] pour leur fort pouvoir [[Fluide caloporteur|caloporteur]], ils s'en échappent à l'occasion de fuites des appareils ou sont libérés lors de la destruction des appareils hors d'usage ;
* comme [[propulseur]]s dans les bombes [[aérosol]]s, une partie est libérée à chaque utilisation. Les bombes aérosols utilisent désormais comme gaz de propulsion de l'air comprimé, ou du dioxyde de carbone.

== Réglementation ==
=== Pollution ===
La plupart des pays se sont dotés de lois sur l'air. C'est notamment le cas avec la [[Clean Air Act]] aux États-Unis (codifié au {{nobr|titre 40}} du [[Code des règlements fédéraux]]), et la [[Loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie]] en France. La lutte contre la pollution de l'air est depuis la fin des années 1970 l'un des soucis majeurs de l'[[Union européenne]]. La politique de l'Union européenne consiste à développer et à mettre en œuvre les dispositifs pertinents d'amélioration de qualité de l'air, y compris le contrôle des émissions des sources mobiles, l'amélioration de la qualité des carburants et d'intégrer des spécifications écologiques dans les secteurs du transport et de l'énergie<ref name="EU air">{{en}} [https://environment.ec.europa.eu/topics/air_en Air], [[Commission européenne]], Environment.</ref>.

==== Législation européenne ====
La liste des réglementations européennes en la matière est longue<ref name="EU air"/>.

===== Qualité de l'air ambiant =====
Directives sur la qualité de l'air ambiant et un air plus propre pour l'Europe, qui fait la synthèse de la plupart des réglementations existantes au sein d'une unique directive et qui inclut notamment de nouveaux objectifs pour les [[Particules en suspension|particules fines]] de dimension PM{{ind|2,5}} :
* Directive 80/779/CEE du {{date|15 juillet 1980}} sur les valeurs limites et les valeurs recommandées pour le dioxyde de soufre et les particules en suspension<ref>[http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:31980L0779&from=FR Directive 80/779/CEE du Conseil, du {{date|15 juillet 1980}}, concernant des valeurs limites et des valeurs guides de qualité atmosphérique pour l'anhydride sulfureux et les particules en suspension], sur eur-lex.europa.eu, consulté le {{date|30 janvier 2017}}.</ref>, directive amendée ultérieurement par la directive 89/427/CEE ;
* Directive 85/203/CEE du {{date|7 mars 1985}} sur les standards de qualité de l'air pour dioxyde d'azote, amendée par la directive 85/580/CEE<ref>[http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:31985L0203&from=FR Directive 85/203/CEE du Conseil du {{date|7 mars 1985}} concernant les normes de qualité de l'air pour le dioxyde d'azote], sur eur-lex.europa.eu, consulté le {{date|31 janvier 2017}}.</ref> ;
* Directive 96/62/CE sur l'évaluation et la gestion de la qualité de l'air ambiant<ref>[http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=URISERV:l28031a&from=FR Gestion et qualité de l'air ambiant], sur eur-lex.europa.eu, consulté le {{date|30 janvier 2017}}.</ref> ;
* Directive 1999/30/CE fixant les valeurs limites pour le dioxyde de soufre, dioxyde d'azote et autres oxydes d'azote, particules en suspension et plomb ({{1re|directive}} fille)<ref>[http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=URISERV:l28098&from=FR L'anhydride sulfureux, le dioxyde d'azote et les oxydes d'azote, les particules et le plomb dans l'air ambiant], sur eur-lex.europa.eu, consulté le {{date|31 janvier 2017}}.</ref> ;
* Directive 2000/69/CE du Parlement européen et du Conseil fixant les valeurs limites pour le benzène et le monoxyde de carbone ({{2e|directive}} fille)<ref>[http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32000L0069&from=EN Directive 2000/69/CE du Parlement européen et du Conseil du {{date|16 novembre 2000}} concernant les valeurs limites pour le benzène et le monoxyde de carbone dans l'air ambiant], sur eur-lex.europa.eu, consulté le {{date|31 janvier 2017}}.</ref> ;
* Directive 2002/3/CE du Parlement européen et du Conseil relative à l'ozone dans l'air ambiant ({{3e|directive}} fille)<ref>[http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32002L0003&from=FR Directive 2002/3/CE du Parlement européen et du Conseil du {{date|12 février 2002}} relative à l'ozone dans l'air ambiant], sur eur-lex.europa.eu, consulté le {{date|31 janvier 2017}}.</ref> ;
* Directive 2004/107/CE du Parlement européen et du Conseil relative à l'arsenic, au cadmium, au mercure, au nickel et aux hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l'air ambiant ({{4e|directive}} fille)<ref>[http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32004L0107&from=FR Directive 2004/107/CE du parlement européen et du conseil du {{date|15 décembre 2004}} concernant l'arsenic, le cadmium, le mercure, le nickel et les hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l'air ambiant]</ref> ;
* [[Directive 2008/50/EC]] du Parlement européen et du Conseil du {{date|21 mai 2008}}<ref>{{Lien web|url= https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32008L0050&from=fr|titre= Directive 2008/50/CE du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2008 concernant la qualité de l’air ambiant et un air pur pour l’Europe}}.</ref> : elle réglemente plusieurs polluants, comme les [[particules en suspension]], l'[[ozone]] et le [[dioxyde d'azote]]. Les plafonds sont identiques ou plus élevés que les recommandations de l'[[Organisation mondiale de la santé]] (notamment pour les particules fines et l'ozone)<ref name="DirectiveEEA"/>, mais les pays qui ne les respectent pas peuvent être poursuivis et sanctionnés.

===== Mesure et gestion de la qualité de l'air =====
* Décision 97/101/CE du Conseil établissant un échange réciproque d'information et de données entre les réseaux et les stations de mesures indépendantes mesurant la pollution au sein des États membres ;
* Décision 2004/461/CE de la Commission du {{date|29 avril 2004}} établissant un questionnaire à utiliser pour la déclaration annuelle concernant l'évaluation de la qualité de l'air ambiant ;
* Décision 2004/224/CE de la Commission établissant l'obligation pour les États membres de soumettre sous deux ans des programmes d'amélioration et des plans d'action pour les zones excédant les limites fixées par les directives européennes.

===== Sources d'émission stationnaires =====
* Prévention et contrôle intégrés de la pollution : directive du Conseil 2008/1/CE du {{date|15 janvier 2008}} ;
* Grandes centrales de combustion : directive 2001/80/CE limitant les émissions de certain polluants, et directive du Conseil 94/66/CE amendant la directive 88/609/CEE sur le même sujet ;
* incinération des déchets : directive 2000/76/CE du Parlement européen et du Conseil du {{date|4 décembre 2000}}.

===== Composés organiques volatils (COV) =====
* Directive 94/63/CE du Parlement européen et du Conseil sur le contrôle des émissions de [[Composé organique volatil|composés organiques volatils]] (COV) provenant du stockage des produits pétroliers et de leur distribution ;
* Directive 1999/13/CE du Conseil sur la limitation des émissions de COV provenant de l'utilisation de solvants organiques dans certaines activités et installations.

===== Soufre contenu dans les carburants liquides =====
* Directive 2012/33/UE amendant la directive 1999/32/CE en ce qui concerne le [[soufre]] présent dans les [[carburant]]s maritimes ;
* Directive 1999/32/CE sur la réduction de la teneur en soufre de certains carburants liquides.

===== Plafonds nationaux d'émission concernant l'acidification et l'eutrophisation =====
{{Article détaillé|Eutrophisation}}
* Directive 2001/81/CE sur les plafonds nationaux d'émission pour certains polluants atmosphériques.

===== Transport routier, qualité des carburants =====
* Directive 98/70/CE du Parlement européen et du Conseil du {{date|13 octobre 1998}} relative à la qualité de l'essence et du gazole et amendant la directive 93/12/CEE.
* Directive 2000/71/CE de la commission du {{date|7 novembre 2000}} adaptant les méthodes de mesure exposées dans les annexes I, II, III et IV de la directive 98/70/CE aux progrès techniques comme prévu dans l'article comme prévu à l'article 10 de cette directive ;
* Directive 2003/17/CE du Parlement européen et du Conseil du {{date|3 mars 2003}} amendant la directive 98/70/CE relative à la qualité de l'essence et du diesel.

===== Pollution provenant des émissions des navires =====
* Marine Pollution Convention, MARPOL 73/78. (L'annexe VI de la convention [[marpol]] traite de la pollution de l'air par les navires<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.imo.org/en/About/Conventions/Pages/International-Convention-for-the-Prevention-of-Pollution-from-Ships-(MARPOL).aspx |titre=International Convention for the Prevention of Pollution from Ships (MARPOL)|site=[[Organisation maritime internationale]]}}.</ref>.)

==== Législation française ====
En France, la pollution de l'air est définie par le [[Code de l'environnement (France)|Code de l'environnement]] comme suit : {{Citation|Constitue une pollution atmosphérique au sens du présent titre l'introduction par l'homme, directement ou indirectement ou la présence, dans l'atmosphère et les espaces clos, d'agents chimiques, biologiques ou physiques ayant des conséquences préjudiciables de nature à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux ressources biologiques et aux écosystèmes, à influer sur les changements climatiques, à détériorer les biens matériels, à provoquer des nuisances olfactives excessives<ref name="codenviron">Article L220‐2 du [[Code de l'environnement (France)|Code de l'environnement]].</ref>}}. La loi [[Grenelle II]] a ajouté les termes « ou la présence » à l'article préexistant pour également prendre en compte les polluants d'origine naturelle afin qu'ils soient analysés au même titre que les polluants d'origine anthropique.

Un premier « Programme national de réduction des émissions de polluants atmosphériques » (PREPA) est voté en juillet 2003 (application de la directive 2001/81/CE)<ref name=Ademe_SOES_2015/>{{,}}<ref>{{Lien web |titre= Programme national de réduction des émissions de polluants atmosphériques ({{fchim|SO|2}}, NOX, COV, {{fchim|NH|3}}) |url= http://ec.europa.eu/environment/air/pdf/200181_progr_fr.pdf |format=pdf |site= [[Commission européenne]] |année= 2003 |consulté le= 2018-10-10}}.</ref>.

En 2010, un « plan particules », adopté en juillet, vise une baisse de 30 % des particules (PM{{Ind|2,5}}) pour 2015 (dans l'industrie, le tertiaire, le chauffage domestique, les transports, l'agriculture) et en cas de pic de pollution<ref name=Ademe_SOES_2015>{{Ouvrage |titre=Climat, air et énergie |sous-titre=édition 2014 |année=2015 |pages totales=172 |format=pdf |passage=16 |issn=2273-4961 |lire en ligne=http://multimedia.ademe.fr/catalogues/chiffres-cles-climat-air-energie-2014/data/catalogue.pdf}}. {{Commentaire biblio|Objectifs internationaux, européens, nationaux et régionaux.}}</ref>.

En 2013, un « Plan d'urgence pour la qualité de l'air » est voté en février. Ses objectifs sont notamment<ref name=Ademe_SOES_2015/> :
* réguler les flux de véhicules dans les zones très affectées par la pollution de l'air ;
* réduire les émissions des installations de combustion (industrielles et individuelles) ;
* promouvoir fiscalement les mobilités sans impacts sur la qualité de l’air (dont [[véhicule électrique]]) ;
* inciter des comportements plus vertueux.

En 2016, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte<ref>Voir article 64 de la {{Légifrance|base= JORF|numéro= DEVX1413992L|texte= Loi {{n°|2015-992}} du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (1)}}.</ref> crée un second Plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (qui décline la directive européenne 2016/2284 CE du {{date|14 décembre 2016}}), mis en consultation publique en avril 2017<ref>{{Lien web|url= http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-de-plan-national-de-reduction-des-emissions-a1714.html|titre= Projet de plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques ; consultation publique du {{date|6-4-2017}} au {{date|27-4-2017}}|consulté le= 2017-6-6}}.</ref> et publié par arrêté le {{date|11 mai 2017}}<ref>{{Légifrance|base= JORF|numéro= DEVR1707177A|texte= Arrêté du 10 mai 2017 établissant le plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques}}.</ref>.

Le décret {{n°|2016-847}} du {{date|28 juin 2016}} relatif aux « [[Zone à faibles émissions#France|zones à circulation restreinte]] » (ZCR) permet aux maires et présidents d'[[Établissement public de coopération intercommunale|établissements publics de coopération intercommunale]] (EPCI) d’interdire la circulation des véhicules les plus polluants sur tout ou une partie du territoire géré, dès le moment où celui-ci se trouve dans une zone pour laquelle un [[plan de protection de l'atmosphère]] est adopté, en cours d’élaboration ou de révision. La [[loi d'orientation des mobilités]] autorise les collectivités locales à déployer des ZFE sur une base volontaire<ref>{{Lien web|url= https://www.vie-publique.fr/loi/20809-loi-du-24-decembre-2019-dorientation-des-mobilites-lom|titre= Loi du 24 décembre 2019 d'orientation des mobilités|site= vie-publique.fr}}.</ref>. Dans certains cas, l'instauration d'une ZFE peut être obligatoire<ref>{{Lien web|url= https://www.editions-legislatives.fr/actualite/la-lom-instaure-les-zones-a-faibles-emissions-mobilite-zfe|titre= La LOM instaure les zones à faibles émissions mobilité (ZFE)|date= 2020-1-7|site= editions-legislatives.fr}}.</ref>.

La France a mis en place le dispositif de vignette [[Certificat qualité de l'air|Crit'Air]], de différentes couleurs en fonction du type de carburant et de la date de mise en circulation ; elle est obligatoire pour rouler dans la capitale depuis 2017. Son prix initial, de {{euro|4.18}}<ref>{{Lien web |url= http://www.leparticulier.fr/jcms/p1_1610303/automobile-la-vignette-ecologique-crit-air-coute-4-50-euros|titre= Automobile : la vignette écologique Crit'Air coûte 4,18 euros|site= leparticulier.fr|date= 2016-7-1}}.</ref>, a été réduit à {{euro|3.62}} en mars 2018.

Le {{date|18 novembre 2020}}, la [[Ministère de l'Écologie (France)|ministre de la Transition écologique]] et le ministre délégué aux Transports annoncent l'extension du dispositif des [[Zone à faibles émissions|zones à faibles émissions]] (ZFE, qui remplace les ZCR) aux {{nobr|35 agglomérations}} de plus de {{nombre|150000 habitants}}. Dans onze métropoles, ce dispositif devra être créé avant la fin de 2021 et quatre d'entre elles ([[métropole de Lyon]], [[Grenoble-Alpes Métropole]], ville de [[Paris]] et [[métropole du Grand Paris]]) l'ont déjà fait. La [[Commission européenne]] a déjà dénoncé à plusieurs reprises des dépassements récurrents des [[Directive 2008/50/EC|normes européennes de pollution de l'air]]<ref>{{Lien web|url= https://ec.europa.eu/environment/air/quality/standards.htm|titre= Air Quality Standards|site= [[Commission européenne]]|consulté le= 2020-11-19}}.</ref>{{,}}<ref name="DirectiveEEA">{{Lien web|url= https://www.eea.europa.eu/themes/air/air-quality-concentrations/air-quality-standards|titre= Air quality standards|date= 2020-11-18|site= [[Agence européenne pour l'environnement]]}}.</ref> dans plusieurs agglomérations, et le Conseil d'État a sommé le gouvernement en {{date|septembre 2019}} de prendre des mesures pour faire baisser la pollution de l'air dans plusieurs grandes villes, sous peine d'une astreinte de {{nobr|10 millions}} d'euros par semestre de retard<ref>{{Lien web|auteur= Joël Cossardeaux|url= https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/pollution-de-lair-les-restrictions-de-circulation-etendues-a-toutes-les-grandes-villes-en-2025-1266154|titre=Pollution de l'air : les restrictions de circulation étendues à toutes les grandes villes en 2025|périodique= [[Les Échos]]|date= 18 novembre 2020}}.</ref>.

Au {{date|1 janvier 2021}} est mise en place une nouvelle version de l'[[Indice de qualité de l'air#Indice Atmo|indice Atmo]] : les seuils des quatre polluants atmosphériques (ozone, dioxyde de soufre, dioxyde d'azote et particules fines PM{{Ind|10}}) à partir desquels il est calculé sont alignés sur les seuils de l'indice de l'[[Agence européenne pour l'environnement]], et le nouvel indice intègre les particules fines de diamètre inférieur à {{unité|2.5 µm}} (PM{{Ind|2,5}}), émises d'abord par le secteur résidentiel, et le chauffage au bois en particulier. Les mesures sont désormais disponibles à l'échelle locale, au niveau des intercommunalités et, très souvent, des communes<ref>{{Lien web|auteur= Muryel Jacque|url= https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/pourquoi-la-france-lance-un-nouvel-indice-de-qualite-de-lair-1277258|titre= Pourquoi la France lance un nouvel indice de qualité de l'air|périodique= [[Les Échos]]|date= 30 décembre 2020}}.</ref>.

===== Paris =====
Des études récentes ayant révélé des effets jusqu'ici sous-estimés des émissions de particules fines, notamment celles d'un diamètre de {{unité|0,2 à 1 [[micromètre]]}} émises par les véhicules [[Moteur Diesel|Diesel]] et le [[Bois énergie|chauffage au bois]], et dans l'attente d'une réglementation européenne, la municipalité a lancé un plan visant à réduire ces émissions : développement des alternatives, comme le covoiturage et l'autopartage, et surtout réduction de la circulation des véhicules les plus polluants, en particulier les Diesels, par une charte passée à l'automne 2013 avec les transporteurs afin d'éliminer les véhicules Diesel du dernier kilomètre de la chaîne logistique en 2020, et par la création (au niveau de Paris-Métropole) de « zones à basses émissions » d'où seront peu à peu exclus ces véhicules polluants. Cette formule est déjà en vigueur dans environ {{nobr|200 villes}} d'Europe<ref>[https://www.lesechos.fr/politique-societe/regions/0203960944249-la-pollution-de-lair-coute-6-mois-desperance-de-vie-aux-parisiens-1067517.php La pollution aux particules fines menace la santé des Parisiens], ''[[Les Échos]]'', {{date|24 novembre 2014}}.</ref>.

==== Chine ====
La Chine met en place des taxes sur la pollution ; la taxe sur la pollution de l'air s'élève à {{monnaie|1.2|yuan}} (soit {{Euro|0.16}}) pour chaque unité d'émission polluante mais les taux de taxe peuvent être modulés par les régions ; {{nobr|950 grammes}} de [[dioxyde de soufre]] correspondent par exemple à une unité. Ce dispositif entre en vigueur le {{date|1 janvier 2018}}<ref>[http://www.boursorama.com/actualites/la-chine-va-taxer-la-pollution-mais-pas-le-co2-3fa9b8a1db8e1cd727e81bf611aaddae La Chine va taxer la pollution… mais pas le {{CO2}}], [[Agence France-Presse]] du {{date|26 décembre 2016}}, consulté le {{date|27 décembre 2016}}.</ref>. Les politiques mises en œuvre ont conduit à certains résultats : les concentrations moyennes de particules fines dans les villes chinoises ont reculé de 12 % entre 2017 et 2018, mais celles-ci restent fortement touchées ([[Pékin]] est en 2019 la {{122e|ville}} la plus polluée dans le monde<ref name="OF2019">{{Lien web |titre=Pollution de l’air. Greenpeace dévoile son classement des villes les plus polluées au monde |périodique= [[Ouest-France]] |date=5 mars 2019|lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/environnement/pollution/pollution-de-l-air-greenpeace-devoile-son-classement-des-villes-les-plus-polluees-au-monde-6250227}}.</ref>).

=== Lutte contre l'effet de serre ===
==== Transport routier ====
En 2017, le transport routier a représenté 21 % des émissions totales de dioxyde de carbone de l'[[Union européenne]]<ref name="ec.europa.eu">{{Lien web |langue=en |url=https://ec.europa.eu/clima/eu-action/transport-emissions/road-transport-reducing-co2-emissions-vehicles_en |titre=Road transport: Reducing {{CO2}} emissions from vehicles |site=[[Europa (portail web)|Europa]]}}.</ref>.

===== Véhicules légers =====
Les véhicules légers, qui comprennent les [[Véhicule utilitaire|véhicules utilitaires]] légers, représentent environ 15 % des émissions de dioxyde de carbone européennes. Dans le cadre législatif européen mis en place depuis 2007, il revient aux [[Constructeur automobile|constructeurs automobiles]] de s'assurer que la moyenne des véhicules qu'ils vendent chaque année ne dépasse pas en moyenne une valeur fixée à {{Unité|95 g{{CO2}}/km}} en 2020-2024 pour les voitures particulières, et {{Unité|147 g{{CO2}}/km}} pour les utilitaires légers<ref name="ec.europa.eu"/>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://ec.europa.eu/clima/eu-action/transport-emissions/road-transport-reducing-co2-emissions-vehicles/co2-emission_en |langue=en |titre=Normes de performance en matière d’émissions de {{CO2}} pour les voitures particulières et les camionnettes |site=[[Europa (portail web)|Europa]]}}.</ref>.

La [[Commission européenne]] a institué une étiquette énergétique permettant de sensibiliser le consommateur quant aux émissions de {{CO2}} dès avant sa décision d'achat<ref>{{en}} [http://ec.europa.eu/clima/policies/transport/vehicles/labelling/ « Car labelling »], [[Commission européenne]] : {{Citation étrangère|langue=en|To help drivers choose new cars with low fuel consumption, EU countries are required to ensure that relevant information is provided to consumers, including a label showing a car's fuel efficiency and {{CO2}} emissions.}}.</ref>.

===== Véhicules lourds =====
Les véhicules lourds (camions et autobus) représentent 25 % des émissions de {{CO2}} dues au transport routier. L'accroissement du trafic routier provoque une aggravation régulière de ces émissions. La [[Commission européenne]] travaille actuellement à la définition d'une stratégie d'ensemble pour réduire les émissions de {{CO2}} liées au fret comme au transport de personnes.

===== Qualité des carburants =====
La qualité des carburants est un contributeur non négligeable de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La législation européenne impose une réduction de 10 % d'ici à 2020 du niveau d'intensité en gaz à effet de serre des carburants vendus dans l'[[Union européenne]].

== Aspects juridiques ==
En 2016, une dizaine de familles d'[[Île-de-France]] ont engagé une [[Responsabilité de l'État français|action contre l'État]] pour faire reconnaître leur statut de victimes de la pollution et obtenir des indemnisations et la reconnaissance de leur préjudice<ref>{{Lien web |url=http://www.europe1.fr/societe/pollution-de-lair-une-dizaine-de-familles-attaquent-letat-en-justice-2925857 |titre=Pollution de l'air : une dizaine de familles attaquent l'État en justice |site=[[Europe 1]] |date=13 décembre 2016 |consulté le=14 décembre 2016}}.</ref>.

En 2018, la [[Cour des comptes européenne]] (CCE) a conclu que depuis la directive sur la qualité de l'air ambiant adoptée en 2008, en dix ans la [[Commission européenne|Commission]], ainsi que les [[États membres de l'Union européenne|États membres]], ont failli à leur mission de protéger les personnes vivant en Europe contre la pollution de l'air (particules, dioxyde d’azote, ozone…), principale source de risques pour la santé des Européens liés à l'environnement : {{nb|400000 personnes}} en meurent prématurément par an vers 2015, en raison d'une législation trop peu contraignante et mal appliquée<ref name="ECA2018">[[Cour des comptes européenne]], [https://www.eca.europa.eu/fr/Pages/DocItem.aspx?did=46723 ''Rapport spécial {{n°|23/2018}} : Pollution de l’air : notre santé n’est toujours pas suffisamment protégée''], {{date|11 septembre 2018}}, rapport présenté en vertu de l’article 287, paragraphe 4, deuxième alinéa, du TFUE (et [https://www.eca.europa.eu/Lists/ECADocuments/INSR18_23/INSR_AIR_QUALITY_FR.pdf communiqué de presse] {{pdf}}).</ref>.

En 2023, pour la première fois, le [[Tribunal administratif (France)|tribunal administratif]] de Paris a condamné l'État à indemniser des familles victimes de la pollution de l'air, arguant qu'il était fautif concernant les dépassements des seuils de pollution à Paris<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur=Inès Chaïeb |titre=Paris : pour la première fois, l’État condamné à indemniser les victimes de la pollution de l’air |url=https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-pour-la-premiere-fois-letat-condamne-a-indemniser-les-victimes-de-la-pollution-de-lair-20-06-2023-CQHPGZVL6FFWNNYE7VPHUBV4Z4.php |périodique=[[Le Parisien]] |date=2023-06-20 |consulté le=2023-06-21}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=L'État condamné à dédommager des victimes de la pollution de l'air parisien |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/l-etat-condamne-a-dedommager-des-victimes-de-la-pollution-de-l-air-parisien-2799340.html |site=[[France 3 Paris Île-de-France]] |date=2023-06-20 |consulté le=2023-06-21}}.</ref>.

== Impacts sanitaires ==
=== Sur les êtres vivants ===
La pollution de l'air semble avoir des conséquences globales, en affectant la [[santé]] de nombreux êtres vivants évolués, et même d'espèces réputées primitives et résistantes (lichens, algues, invertébrés). La pollution peut directement tuer des organismes (ex. : lichens sensibles à la pollution acide de l'air). Elle a aussi des impacts indirects (par exemple, en dégradant les [[odeur]]s, fragrances florales, [[hormone]]s ou [[phéromone]]s avant qu'elles atteignent leurs cibles), ce phénomène pouvant pour partie expliquer le déclin de certaines populations pollinisatrices (dont certains oiseaux, chauve-souris nectarivore) constaté dans tous les pays industriels et agricoles. Il pourrait aussi expliquer les difficultés qu'ont les individus de certaines espèces (lézards, serpents, amphibiens, certains mammifères) à se reproduire (mâle et femelles ne se retrouvant plus ou moins bien) ou de certaines espèces à se nourrir (l'individu ne percevant plus aussi bien l'odeur qui le conduisait à sa source de nourriture). Certaines phytohormones pourraient moins bien jouer leur rôle de médiateur biochimique, rendant certains végétaux plus fragiles et vulnérables à leurs prédateurs. Les relations prédateurs-proies pourraient être également affectées là où l'air est pollué<ref>Source : {{lien archive |url=http://nationalacademies.org/headlines/20080611.html |titre=Air Pollution May Hinder Pollination |site=National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine |horodatage archive=20080615011949 |auteur=Maureen O'Leary}}.</ref>.

==== Chez l'Homme ====
===== Épidémiologie =====
[[Fichier:Deaths from air pollution.png|vignette|redresse=1.7|Taux de mortalité due à la pollution de l'air en 2004.<br>Selon l'[[Organisation mondiale de la santé]], la pollution de l'air tue plus de sept millions de personnes par an dans le monde<ref name=OMS2014/>.]]

La mauvaise qualité de l'air influe directement et indirectement sur la santé respiratoire humaine. Elle peut occasionner les symptômes et maladies suivantes : toux, respiration sifflante, essoufflement, [[asthme]], [[bronchopneumopathie chronique obstructive]], infections pulmonaires, [[œdème]]s des tissus pulmonaires, [[cancer du poumon]], ou elle peut aggraver des maladies pulmonaires existantes comme l’asthme ou la MPOC. Cette forme de pollution affecte la santé globale de la personne<ref>{{Article |langue=en |auteur=J. J. West |et al.=oui |titre=What we breathe impacts our health: improving understanding of the link between air pollution and health |périodique=[[Environmental Science & Technology]] |numéro=50 |date=2016 |pages=4895–4904 }}.</ref>.

Les enfants sont plus vulnérables aux polluants et à une mauvaise qualité de l'air que les adultes, en raison notamment de l'immaturité de leurs systèmes respiratoire et immunitaire et de leur plus grande proximité avec les polluants concentrés au sol<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Les enfants, premières victimes de la pollution de l'air |url=https://reporterre.net/Les-enfants-premieres-victimes-de-la-pollution-de-l-air |site=Reporterre |consulté le=2021-06-21}}.</ref>. Leur [[santé mentale]] et cognitive est également affectée<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Ramesh Naidu |nom1=Annavarapu |prénom2=Srujana |nom2=Kathi |titre=Cognitive disorders in children associated with urban vehicular emissions |périodique=Environmental Pollution |volume=208 |date=2016-01 |issn=0269-7491 |doi=10.1016/j.envpol.2015.09.036 |consulté le=2023-06-16 |pages=74–78}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Michael |nom1=Brauer |titre=Air pollution, stroke, and anxiety |périodique=BMJ |date=2015-03-24 |issn=1756-1833 |doi=10.1136/bmj.h1510 |consulté le=2023-06-16 |pages=h1510}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Lilian |nom1=Calderón-Garcidueñas |prénom2=Randall |nom2=Engle |prénom3=Antonieta |nom3=Mora-Tiscareño |prénom4=Martin |nom4=Styner |titre=Exposure to severe urban air pollution influences cognitive outcomes, brain volume and systemic inflammation in clinically healthy children |périodique=Brain and Cognition |volume=77 |numéro=3 |date=2011-12 |issn=0278-2626 |doi=10.1016/j.bandc.2011.09.006 |consulté le=2023-06-16 |pages=345–355}}.</ref>.

====== Appareils respiratoire et digestif ======
La pollution de l'air entraîne une augmentation des [[Maladie respiratoire|maladies respiratoires]] (comme [[asthme]], angines, [[insuffisance respiratoire]] ou [[bronchiolite]]) et [[Maladie cardiovasculaire|cardiovasculaires]] et est source de [[surmortalité]]<ref name=Landrigan>{{Article |langue=en |prénom1=Philip J. |nom1=Landrigan |lien auteur1=Philip J. Landrigan|prénom2=Richard |nom2=Fuller |prénom3=Nereus J R |nom3=Acosta |prénom4=Olusoji |nom4=Adeyi |titre=The Lancet Commission on pollution and health |périodique=[[The Lancet]] |volume=391 |numéro=10119 |date=2018-02 |doi=10.1016/S0140-6736(17)32345-0 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0140673617323450 |consulté le=2020-05-16 |pages=462–512 }}.</ref>. Principalement à cause des particules fines, elle cause {{nombre|348000|décès}} prématurés par an en Europe dans la population de plus de {{nobr|30 ans}} et {{nombre|42090|décès}} prématurés en France<ref>{{en}} [http://www.cafe-cba.org/assets/baseline_analysis_2000-2020_05-05.pdf CAFE CBA : Baseline Analysis 2000 to 2020], rapport, 2005, programme CBA ({{Lang|en|texte=Cost-Benefit Analysis}} (« [[analyse coût-avantage]] »), {{Lang|en|texte=Clean Air for Europe}} (« Air pur pour l'Europe »).</ref>. Chaque hausse de {{unité|10|μg}} de [[Particules en suspension#Classification|PM{{ind|2,5}}]] par mètre cube d'air ({{unité|µg/m3}}) entraîne une augmentation de 6 % du risque de mortalité par [[Maladie chronique|maladies chroniques]]<ref>{{Article|langue=en|prénom=Clive Arden |nom=Pope |et al.=oui|titre=Lung cancer, cardiopulmonary mortality, and long-term exposure to fine particulate air pollution|périodique=[[Journal of the American Medical Association]]|date=avril 2002|volume=287|numéro=9|pages=1132-1141}}.</ref>.

====== Peau ======
Certains polluants passent au travers de la barrière cutanée ou pénètrent la [[peau]] via les [[Follicule pileux|follicules pileux]], en contribuant au vieillissement cutané, notamment en interagissant avec le récepteur d'hydrocarbures aryliques (RHA, un facteur de transcription activé par ligand récemment découvert, lequel régule et protège les [[kératinocyte]]s, [[mélanocyte]]s et les [[fibroblaste]]s).

====== Appareil cardiovasculaire ======
L'exposition chronique à un taux important de [[microparticule]]s dans l'air accroît sensiblement le nombre de [[Maladie cardiovasculaire|maladies cardiovasculaires]] ([[infarctus du myocarde]], [[accident vasculaire cérébral|accidents vasculaires cérébraux]], [[angine de poitrine]]) et est associée à un risque accru de décès et d'infarctus fatal<ref name=Landrigan/>. Une étude nord américaine récente a conclu qu'une augmentation de l'exposition aux particules PM{{ind|10}} de {{unité|10|µg||m|-3}} en moyenne sur un an, se traduit par une augmentation de 16 % du taux de mortalité global et un accroissement de 43 % du taux de mortalité par infarctus (le [[tabagisme]] et l'excès de poids étant deux facteurs aggravant le risque de mortalité)<ref>{{en}} Robin C. Puett {{et al.}}, [http://aje.oxfordjournals.org/cgi/content/abstract/kwn232 Étude américaine] ; « ''Chronic Particulate Exposure, Mortality, and Coronary Heart Disease in the Nurses' Health Study'' », ''[[American Journal of Epidemiology]]'' (publication en ligne, {{date|3 octobre 2008}}).</ref>, plus encore chez la femme ménopausée<ref>{{en}} Kristin A. Miller, David S. Siscovick, Lianne Sheppard, Kristen Shepherd, Jeffrey H. Sullivan, Garnet L. Anderson, Joel D. Kaufman, [http://content.nejm.org/cgi/content/abstract/356/5/447 ''Long-term exposure to air pollution and incidence of cardiovascular events in women''], ''New Eng. J. Med.'', 2007 ; 356:447-458</ref>.

====== Fertilité ======
Les pesticides respirés à faible dose, mais de manière chronique sont suspectés d'affecter la santé, notamment la [[santé reproductive]] de l'Homme ainsi que celle d'un nombre croissant d'espèces animales et végétales.

On connaissait déjà les effets délétères pour la reproduction de nombreux métaux lourds ou de produits chimiques qualifiés de ''leurres hormonaux'' ou ''mimétiques hormonaux''. Il semble aussi que les polluants les plus courants puissent avoir des effets sur la [[fertilité]].

Selon une méta-analyse récente d'études internationales (de [[Pologne]], [[Tchéquie]], [[Brésil]], [[États-Unis]])<ref>Revue ''Extrapol'', publiée par l'[[Institut de veille sanitaire|InVS]] et l'[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie]] (ADEME) ({{numéro|28}}, mi-juin 2006).</ref>, les polluants communs de l'air auraient aussi un impact sur différentes étapes de la [[reproduction humaine]] masculine et féminine ([[gamétogenèse]], conception, développement intra-utérin, [[naissance]]).

====== Santé de l'enfant ======
Les particules PM{{Ind|2,5}} inhalées par la [[femme enceinte]] diminuent le poids de son bébé à la naissance<ref>Ebisu, K., Belanger, K. & Bell, M. L. ''Association between airborne PM{{Ind|2,5}} chemical constituents and birth weight—implication of buffer exposure assignment'', ''Environ. Res. Lett.'' 9, 084007 (2014).</ref>{{,}}<ref>Bell, M. L., Ebisu, K. & Belanger, K. Ambient air pollution and low birth weight in Connecticut and Massachusetts. Environ. Health Perspect. 115, 1118–1124 (2007).</ref>{{,}}<ref>Pope, D. P. et al. Risk of low birth weight and stillbirth associated with indoor air pollution from solid fuel use in developing countries. Epidemiol. Rev. 32, 70–81 (2010).</ref>.

En France, selon l'épidémiologiste Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l'[[Institut national de la santé et de la recherche médicale]], et son équipe du laboratoire d'épidémiologie des maladies allergiques et respiratoires (EPAR), 45 % des cas d'[[hypotrophie]] seraient imputables aux particules fines, soit environ {{Nombre|8300 cas}} par an ; l'hypotrophie entraîne souvent des séquelles d'ordre neurologique : retards de langage, problèmes de coordination motrice fine, difficultés d'apprentissage et scolaires et, dans les cas les plus sévères, une déficience intellectuelle globale se traduisant par un score anormalement bas aux tests de [[quotient intellectuel]]<ref>{{Lien web|auteur=Yann Verdo|url=https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0301734753229-les-foetus-paient-un-lourd-tribut-a-la-pollution-de-lair-2180775.php|titre=Les fœtus paient un lourd tribut à la pollution de l'air|périodique=[[Les Échos]]|date=3 juin 2018}}.</ref>.

====== Espérance de vie ======
Dans le monde en 2015, une modélisation estimait que la pollution de l'air causait plus de trois millions de décès prématurés par an<ref>Lelieveld, J., Evans, J. S., Fnais, M., Giannadaki, D. & Pozzer, A. ''The contribution of outdoor air pollution sources to premature mortality on a global scale'', ''Nature'', 525, 367–371 (2015).</ref>, soit bien plus que ceux dus au [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]]/ [[Syndrome d'immunodéficience acquise|SIDA]] ou au [[paludisme]]<ref name=Nature2018/>. Durant les guerres ou pour les pratiquants de tir, les [[fumées de tir]] peuvent aussi avoir des effets délétères.

En 2018, une nouvelle étude estime que le vrai nombre de morts a été très sous-estimé parce qu'on a négligé les pays pauvres où très peu d'études ont été faites sur le sujet, notamment en Afrique subsaharienne où l'on manquait de données sur la qualité de l'air, alors que les fumées domestiques<ref>{{Article|langue=en |prénom=E. W. |nom=Butt |et al.=oui |titre=The impact of residential combustion emissions on atmospheric aerosol, human health, and climate |périodique=Atmos. Chem. Phys |volume=16 |pages=873–905 |année=2016}}.</ref>, la pollution routière (véhicules anciens, et usage tardif d'[[essence plombée]]), les feux de décharge et de déchets, la poussière, les feux de brousse ou de savane cumulent leurs effets néfastes, notamment chez les enfants de moins de cinq ans<ref>Burke M, Heft-Neal S & Bendavid E (2016) ''Sources of variation in under-5 mortality across sub-Saharan Africa: a spatial analysis''. Lancet Glob. Health 4, e936–e945.</ref>. Pour la pollution microparticulaire, ce déficit de données a pu être contourné par l'utilisation de la [[télédétection]]<ref>van Donkelaar, A. et al. (2016) ''Global estimates of fine particulate matter using a combined geophysical-statistical method with information from satellites, models, and monitors''. Environ. Sci. Technol. 50, 3762–3772.</ref> associée à une modélisation de la qualité de l'air au niveau du sol<ref name=Nature2018/>. Ces résultats ont été croisées avec 65 enquêtes sur la santé des ménages de la zone subsaharienne, mettant en exergue une forte corrélation entre la mort des nourrissons et la pollution de l'air<ref name=Nature2018/>. Dans les pays étudiés, la mauvaise qualité de l'air semble expliquer plus de 20 % des décès de nourrissons (et bien d'autres décès que ceux induits par des infections respiratoires) ; soit environ {{Nombre|400000 décès}} infantiles supplémentaires pour l'année 2015. Ce travail apporte des éléments permettant de faire des liens entre certains seuils ou niveaux de pollution et la mortalité infantile réelle<ref name=Nature2018/>. Il montre que même de modestes améliorations de la qualité de l'air auraient des effets importants pour la santé infantile de ces régions, et qu'il faut mieux comprendre les causes de mortalité autres qu'infectieuses induites par la pollution de l'air<ref name=Nature2018>{{Lien web|langue=en|url=https://www.nature.com/articles/d41586-018-05571-6|titre=Pollution responsible for one-fifth of infant deaths in sub-Saharan Africa|site=[[Nature (revue)|Nature]]|date=27 juin 2018|format=audio}}.</ref>.

Réduire les fines [[particules en suspension]] dans l'air augmente l'[[espérance de vie]]<ref>[http://content.nejm.org/cgi/reprint/360/4/376.pdf Fine-Particulate Air Pollution and Life Expectancy in the United States. C. Arden Pope III]</ref>. En effet, une étude réalisée en Chine a démontré qu'une réduction de {{Unité|10 μg/m3}} des PM{{Ind|2,5}} peut accroître l’espérance de vie de {{nb|0,98 année}}<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Micheal Greenstone et Claire Qing Fan|titre=Introducing the air quality life index|url=https://aqli.epic.uchicago.edu/wp-content/uploads/2018/11/AQLI-Report.111918-2.pdf |format=pdf |site=uchicago.edu |périodique=Air Quality Life Index|date=novembre 2018|consulté le=16 mai 2020}}.</ref>. Respirer un air propre pourrait contribuer jusqu'à 15 % de l'[[espérance de vie humaine|espérance de vie]] globale. Certains industriels proposent des solutions de [[purification de l'air]] domestique à l'aide d'appareils de filtration, épuration, combustion, [[photocatalyse]] de l'air ainsi que le traitement de l'air au plasma froid d'oxygène afin de réduire les risques des impacts sanitaires de la pollution sur l'organisme à partir d'une analyse des différentes sources de pollution de l'air.

===== Métrologie =====
Elle est rendue délicate par le caractère multifactoriel des problèmes, la pollution de l'air n'étant parfois qu'un des paramètres en cause. Des protocoles [[Épidémiologie|épidémiologiques]] et [[Écotoxicologie|écotoxicologiques]] d'évaluation des impacts de la pollution de l'air se développent depuis les années 1980 pour mieux quantifier le nombre de cas attribuables à une pollution spécifique (par exemple, en France, pour les [[Plan régional de la qualité de l'air|plans régionaux de la qualité de l'air]] (PRQA) prévus par la [[Loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie|loi sur l'air]]. En France, l'évaluation se fait en six étapes : 1) définition d'une période d'étude, 2) définition d'une zone d'étude, 3) recueil et analyse d'indicateurs d'exposition à la pollution de l'air, 4) et d'indicateurs sanitaires, 5) choix de relations exposition-risque, 6) calcul du nombre de cas imputable à cette pollution<ref>{{Ouvrage |langue=fr |titre=Évaluation de l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique urbaine |sous-titre=Concepts et méthodes |éditeur=[[Institut de veille sanitaire]] |date=mars 2008 |pages totales=38 |format=pdf |passage=11 |isbn=978-2-11-097122-7 |issn=1958-9719 |présentation en ligne=https://www.vie-publique.fr/rapport/29656-evaluation-de-limpact-sanitaire-de-la-pollution-atmospherique-urbaine |lire en ligne=https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/084000165.pdf |consulté le=2020-05-01 |numéro chapitre=3 |titre chapitre=Réalisation des EIS de la pollution atmosphérique en zone urbaine}}.</ref>.

===== Pollution de l'air extérieur classée cancérogène pour l'homme =====
La pollution de l'air extérieur est un facteur [[cancérogène]], notamment pour le [[cancer du poumon]] et le [[cancer de la vessie]]. Les {{Citation|matières particulaires}} ([[particules en suspension]], {{en anglais|particulate matter}} - PM, sont l'un des éléments en cause. Les principales sources de pollution sont les [[transport]]s, la [[Centrale électrique|production stationnaire d'électricité]], les [[Pollution industrielle|émissions industrielles]] et [[Agriculture|agricoles]], le [[Chauffage|chauffage résidentiel]] et la [[cuisson des aliments|cuisine]]<ref>[http://www.iarc.fr/fr/media-centre/pr/2013/pdfs/pr221_F.pdf La pollution atmosphérique une des premières causes environnementales de décès par cancer, selon le CIRC - Communiqué de presse {{n°}}221 du {{date|17 octobre 2013}}] {{pdf}}, sur ''iarc.fr'' (consulté le {{date|2 septembre 2014}}).</ref>. La combustion domestique ([[chauffage]] et [[Cuisson des aliments|cuisson]]) du [[charbon]] et de la [[Biomasse (énergie)|biomasse]] (principalement le [[Bois énergie|bois]]) était déjà reconnue comme facteur cancérogène à l'intérieur des habitations<ref>{{en}} « ''[http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol95/mono95.pdf Household Use of Solid Fuels and High-temperature Frying]'' » {{pdf}}, « heating and cooking », {{p.|39}}, ''Household combustion of coal causes cancer of the lung'', ''Household combustion of biomass fuel (primarily wood) causes cancer of the lung'', {{p.|307}} ; contextes {{p.|301}}, 302, sur ''monographs.iarc.fr'' du [[Centre international de recherche sur le cancer]] (consulté le {{date|16 octobre 2013}}).</ref>.

==== Coûts du préjudice en santé environnementale ====
{{Article détaillé|Santé environnementale}}
Les pollutions urbaines et routières de l'air ont un coût social et sanitaire important (mort, maladies, allergies, mal-être{{etc}}). D'après certaines études scientifiques (2014<ref>{{Article|langue=fr|titre=La pollution de l’air tue plus que le tabac|périodique= [[Le Monde]]|date=2014-03-26|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2014/03/26/la-pollution-de-l-air-tue-plus-que-le-tabac_4389882_3244.html|consulté le=2019-6-24}}.</ref>, 2019<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La pollution de l'air tue plus que le tabac selon une étude|url=https://www.france24.com/fr/20190313-pollution-tue-plus-tabac-risques-cardio-vasculaires|site= [[France 24]]|date=2019-3-13}}.</ref>), la pollution de l'air tuerait plus que le tabac dans le monde<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Guyenne|prénom1=Lisa|titre=La pollution de l'air tue désormais davantage que le tabac|url=https://www.franceinter.fr/sciences/la-pollution-de-l-air-tue-desormais-davantage-que-le-tabac|site=[[France Inter]]|date=2019-3-12}}.</ref>.

À titre d'exemple, pour l'Europe, selon l'[[Agence européenne pour l'environnement|AEE]] la pollution de l'air causait, vers l'an 2000, environ {{nobr|100 millions}} de jours d'[[arrêt maladie]] par an<ref name=UE2001/>, et près de {{nombre|350000|décès}} prématurés dans l'Union européenne<ref name=UE2001>Communication de la Commission européenne (2001): ''[http://europa.eu/legislation_summaries/other/l28026_en.htm ''The Clean Air for Europe (CAFE) Programme: Towards a Thematic Strategy for Air Quality'']'', communication de la Commission du {{date|4 mai 2001}} (consulté le {{date|22 mars 2013}})</ref>. Dix ans plus tard, le nombre de véhicules et de kilomètres parcourus avaient tant augmenté qu'en dépit des progrès faits par les carburants et motorisations, {{Citation|la pollution due à la circulation reste nocive pour la santé dans de nombreuses régions d'Europe}}<ref>AEE (2012) ''[http://www.eea.europa.eu/fr/pressroom/newsreleases/la-pollution-due-a-la La pollution due à la circulation reste nocive pour la santé dans de nombreuses régions d'Europe]'', communiqué du 27/11/2012, consulté 2013-03-22</ref> ; pour un coût (publication 2013) approximativement estimé à {{nobr|100 milliards}} d'euros, dont près de la moitié ({{unité|45|milliards €/an}}<ref name=PL2013AEE/>) serait due aux seuls [[camion]]s<ref name=PL2013AEE>AEE (2013), ''[http://www.eea.europa.eu/fr/pressroom/newsreleases/reduire-les-45-milliards-d2019euros Réduire les {{nobr|45 milliards}} d'euros de coûts sanitaires générés par la pollution atmosphérique causée par les camions]'', sur europa.eu du 28/02/2013, consulté 2013-03-22</ref>. Vers 2015 en Europe, selon l'OMS (citée par la Cour des comptes européenne), la pollution de l'air est le premier risque environnemental pour la santé (plus de {{Nombre|1000 morts}} prématurées par jour, dix fois le nombre de tués sur la route<ref name=ComPres1000morts_jour>Commission européenne, [http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-4604_fr.pdf communiqué de presse du {{date|16 novembre 2017}}]</ref>), avec un coût externe sanitaire pour la société qui se chiffre en centaines de milliards d'euros par an<ref name=ECA2018/>.

L'industrie a aussi une responsabilité : en 2009, malgré de nombreux efforts et le règlement [[Enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques|REACH]], les {{nombre|10000 établissements}} considérés comme les plus polluants d'Europe ont selon l'AEE {{Citation|coûté aux citoyens de 102 à {{nobr|169 milliards}} d'euros}}<ref>{{Lien web|url= http://www.eea.europa.eu/fr/pressroom/newsreleases/laee-revele-que-la-pollution|titre= L'AEE révèle que la pollution atmosphérique a coûté à l'Europe jusqu'à 169 milliards d'euros en 2009|site= [[Agence européenne pour l'environnement]]|date= 2011-11-23|consulté le= 2016-12-10}}.</ref>, dont la moitié (de 51 à {{nobr|85 milliards}} d'euros) est due aux {{nobr|191 établissements}} les plus polluants parmi ceux-ci.

Les coûts [[Épidémiologie|épidémiologiques]] et [[Écoépidémiologie|écoépidémiologiques]] futurs seront peut-être élevés, dont ceux liés à l'[[effet de serre]]. Leurs causes sont dans le passé récent, et contemporaines, mais ces coûts seront à la charge des [[générations futures]].

==== Végétaux ====
{{Section à sourcer|date=novembre 2023}}
Les effets principaux de la pollution sur les végétaux sont :
* la [[pluie acide]] est le phénomène le plus souvent évoqué, mais il se combine avec l'exposition aux embruns routiers salés, aux [[Embrun marin|embruns marins]] pollués (voir [[Biofilm]]) et aux apports par l'air et les pluies d'autres polluants dont des [[herbicide]]s, [[fongicide]]s ou [[insecticide]]s transportés par l'air puis lessivés par les pluies ou directement absorbés dans les cuticules cireuses. Ces polluants affectent les plantes directement, ou indirectement à la suite de la disparition ou régression de champignons symbiotes, ou d'espèces pollinisatrices ([[abeille]]s notamment). Certaines plantes semblent toutefois dotées de puissants mécanismes de détoxication (par exemple, le lierre dégrade le benzène qu'il absorbe, au point de dépolluer en quelques heures l'air d'une pièce fermée (voir programme [[phyt'air]]). L'[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie|ADEME]] considère que l'argument « [[Plante dépolluante|plantes dépolluantes]] » n'est pas validé scientifiquement au regard des niveaux de pollution généralement rencontrés dans les habitations et des nouvelles connaissances scientifiques dans le domaine<ref>[http://www.ademe.fr/plantes-epuration-lair-interieur Plantes-épuration de l'air intérieur], ADEME.</ref> ;
* le retour de produits azotés (nitrates) sur terre et dans les mers par lavage par la [[pluie]] pourrait avoir une incidence sur la prolifération{{quoi}}{{refsou}}.

==== Animaux ====
Les effets principaux de la pollution sur les animaux sont [[Respiration|respiratoires]] et écotoxiques (phénomènes inflammatoires, diminution de l'[[Système immunitaire|immunité]]).

Dans les années 1990-2006, des études sur les [[pesticide]]s dans l'air, et sur les pesticides dans la [[pluie]], ont montré que certains de ces [[biocide]]s sont souvent présents dans l'air et les pluies, [[rosée]]s, [[brume]]s{{etc}} Ils sont très présents dans les pluies plusieurs jours par an (au-dessus des normes européennes pour l'eau potable, et en quantité très supérieure à ce qu'on trouve dans l'eau du robinet). Ils sont le plus présent au moment des pulvérisations ou peu après, c'est-à-dire une grande partie de l'année en zone tropicale, et le plus souvent de mai à mi-juillet (dans l'hémisphère nord, en zone tempérée). Les mesures ont montré qu'ils diffusent rapidement à grande distance, ce qui explique qu'ils sont presque aussi présents en ville dense que dans les villes industrielles et agricoles. On dispose de peu de données sur l'habitat dispersé dans les champs ou aux abords de vignes ou vergers. Les insecticides affectent directement nombre d'animaux à sang-froid en les tuant ou en les affaiblissant. Pesticides et engrais peuvent avoir de nombreux impacts sur la faune et les écosystèmes.

Les animaux domestiques tels que chiens et chats y sont exposés. Ainsi, dans les années 1980, les [[plombémie]]s de {{nobr|398 chiens}} étaient significatives (bien qu'inférieures à {{unité|8.0|µg}}/{{unité|100|ml}} pour 95 % des échantillons), avec une corrélation significative entre plombémie et trafic routier. 11 % environ de la variabilité de la concentration pouvait s'expliquer par la circulation automobile proche du domicile de l'animal<ref name=chiens1986/>. L'utilisation de chiens pour le monitoring du plomb dans l'environnement a été proposée comme alternative à moindre coût aux enquêtes à grande échelle sur les êtres humains, mais sans qu'ils puissent traduire les expositions professionnelles<ref name=chiens1986>{{en}} Emil Kucera, {{Citation étrangère|langue=en|Dogs as indicators of urban lead distribution}}, ''Earth and Environmental Science Environmental Monitoring and Assessment'', volume 10, numéro 1, 1986, p. 51-57, {{DOI|10.1007/BF00394256}} ([http://www.springerlink.com/content/wr383h3428124345/ résumé]).</ref>. Les [[pigeon]]s urbains ont aussi été proposés pour de tels suivis, par Tansey et Roth en 1970, puis Ohi et son équipe en 1974, puis Kendal et Scanlon en 1986<ref name=chiens1986/>.

Des chercheurs ont modélisé l'impact de la pollution de l'air sur la dispersion des fragrances de fleurs<ref>Étude de l'université de Virginie (États-Unis), ''Atmospheric Environment'', mi-2008.</ref>. Il ressort de ces travaux que, dans un air pur, les odeurs florales se dispersent sur des distances pouvant parfois dépasser le kilomètre, alors que dans un air pollué, l'ozone, les acides, divers oxydants et radicaux libres (hydroxyles et nitrés) et d'autres polluants dégradent ou modifient ces molécules en réduisant fortement la portée de la fragrance des fleurs (50 % du parfum d'une fleur est alors « perdu » avant d'avoir parcouru {{Unité|200|m}}). Selon Jose D. Fuentes, coauteur de l'étude, {{citation|cela rend beaucoup plus difficile la localisation des fleurs pour les pollinisateurs}}. Il estime que ces arômes sont détruits jusqu'à 90 % par la pollution, par rapport à avant l'ère industrielle, et que ce pourrait être une des causes de régression des pollinisateurs, dont les abeilles.

==== Champignons ====
Les champignons sont en forte régression dans les zones d'agriculture intensive et urbaines, tout comme certains [[lichen]]s pour cela utilisés comme [[bioindicateur]]s de la qualité de l'air. Il est possible que les [[fongicide]]s présents dans l'air et lessivés par les pluies soient responsables de la régression des espèces les plus sensibles. D'autres polluants pourraient avoir des propriétés fongicides non intentionnelles.

Les champignons sont aussi [[Bioaccumulation|bioaccumulateurs]], notamment pour les métaux lourds et les [[radionucléide]]s. À ce titre, ils peuvent être utiles pour détecter des pollutions anciennes ({{refsou|au mercure par exemple, très bioaccumulé par les arbres, puis par les champignons, chaque espèce semblant avoir des préférences pour certains métaux}}).

=== Sur le climat ===
Le [[noir de carbone]] émis par les véhicules et la combustion de bois, pétrole ou charbon absorbe l'[[infrarouge]] solaire et contribue au [[réchauffement climatique]] (en se déposant sur la neige ou les glace, il accélère leur fonte)<ref>{{en}} [http://www.ccacoalition.org/fr/slcps/black-carbon « Black Carbone »], {{Lien|trad=Climate and Clean Air Coalition to Reduce Short-Lived Climate Pollutants|texte=CCAC}} in [http://www.ccacoalition.org/fr/node/1890 ''State of Global Air 2017: A Special Report on Global Exposure to Air Pollution and Its Disease Burden''], [[Health Effects Institute]], 2017.</ref>.

Certains polluants atmosphériques, notamment les [[Chlorofluorocarbure|CFC]] ont une longue durée de vie et détruisent la [[couche d'ozone]].

L'[[ozone]] est un gaz toxique et donc polluant dans l'air [[Troposphère|troposphérique]] (près du sol), où il est essentiellement produit par des activités humaines<ref>Voir [[Ozone troposphérique]].</ref>. À haute altitude, il est naturellement formé par les UV solaires et bloque une partie des rayons UV cancérigènes ; il y a donc un rôle positif et ne peut plus être là considéré comme polluant, ce pourquoi on parle parfois de « bon » et de « mauvais » ozone.

== Mesures et statistiques mondiales ==
=== Monde ===
Selon une étude publiée en mai 2022, la pollution de l’air est responsable de neuf millions de morts chaque année dans le monde. Les [[pays en développement]] sont particulièrement concernés. Un décès sur six (16 %) lui est ainsi attribuable, ce qui en fait le premier facteur de risque environnemental en matière de maladies et de décès prématurés<ref>{{Lien web |auteur=Stéphane Mandard |url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/18/la-pollution-est-responsable-de-9-millions-de-morts-chaque-annee-dans-le-monde_6126552_3244.html |titre=La pollution est responsable de 9 millions de morts chaque année dans le monde |périodique=[[Le Monde]] |date=18 mai 2022}} citant {{Article |langue=en |prénom1=Richard |nom1=Fuller |prénom2=Philip J. |nom2=Landrigan |prénom3=Kalpana |nom3=Balakrishnan |prénom4=Glynda |nom4=Bathan |titre=Pollution and health: a progress update |périodique=The Lancet Planetary Health |volume=6 |numéro=6 |date=2022-06-01 |issn=2542-5196 |pmid=35594895 |doi=10.1016/S2542-5196(22)00090-0 |consulté le=2023-03-12 |pages=e535–e547}}.</ref>.

=== Pays de l'OCDE ===
{| class="wikitable sortable" style="text-align:center;"
|+Pollution de l'air de quelques pays de l'OCDE en 2005<ref>[http://www.oecdbookshop.org/oecd/display.asp?lang=EN&sf1=identifiers&st1=012005062e1 L'OCDE en chiffres 2005 ; Statistiques sur les pays membres], supplément à l{{'}}''Observateur de l'OCDE''.</ref>
|-
! rowspan="2" | Pays
! rowspan="2" | Émissions d'oxyde de soufre<br/>(en {{unité|kg/hab}})
! rowspan="2" | Émissions d'oxyde d'azote<br/>(en {{unité|kg/hab}})
! colspan="2" class="unsortable" | Émissions de {{CO2}} dues à la consommation d'énergie
|-
! Rapporté au PIB
! Rapporté au nombre d'habitants
|-
| align="left"| Australie || '''143''' || '''120''' || 0,81 || 17,35
|-
| align="left"| Canada || 76,0 || 78,0 || 0,72 || 17,49
|-
| align="left"| États-Unis || 48 || 65 || 0,45 || 19,48
|-
| align="left"| Grèce || 46 || 29 || 0,73 || 8,67
|-
| align="left"| Pologne || 38 || 21 || 1,66 || 7,68
|-
| align="left"| Espagne || 37 || 35 || 0,52 || 7,68
|-
| align="left"| Tchéquie || 23 || 31 || '''1,94''' || 11,47
|-
| align="left"| Luxembourg || 7 || 38 || 0,47 || '''21,96'''
|}
Note : la Russie et la Chine ne font pas partie de l'OCDE.

Selon l'[[Agence d'information sur l'énergie]] américaine, les rejets de {{CO2}} aux [[États-Unis]] ont chuté de 1,3 % en 2006<ref>Philippe Gélie, [http://www.lefigaro.fr/sciences/2007/05/28/01008-20070528ARTFIG90346-bush_bloque_un_accord_sur_le_climat_avant_le_g.php « Bush bloque un accord sur le climat avant le G8 »], ''[[Le Figaro]]'', {{date|28 mai 2007}}.</ref> à cause d'un hiver moins rigoureux.

En 2008, l'[[Association médicale canadienne]] estime que {{nb|700000 Canadiens}} vont décéder prématurément des suites de maladies causées par la pollution atmosphérique au cours des deux décennies suivantes. Parmi eux, {{formatnum:21000}} devaient mourir en 2008 des suites de maladies pulmonaires ou cardiaques<ref>{{Lien web|langue=en|url= https://www.cbc.ca/news/technology/deaths-due-to-air-pollution-to-skyrocket-cma-1.740257|titre=Deaths due to air pollution to skyrocket: CMA|site= [[CBC News]]|date= 13 août 2008}}.</ref>.

=== Chine ===
{{Article détaillé|Environnement en Chine}}
Le développement industriel rapide de la [[Chine]] provoque une augmentation de la pollution atmosphérique, en particulier dans les grandes agglomérations du pays<ref>[http://mobile.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/01/14/chine-la-tres-forte-pollution-suscite-une-irritation-croissante_1816471_3216.html « Chine : la très forte pollution suscite une irritation croissante »], ''[[Le Monde]]'', {{date|14 janvier 2013}}.</ref>.

En 2006, la Chine est le premier pays du monde pour les émissions de [[dioxyde de soufre]], qui ont progressé de 27 % entre 2000 et 2005<ref name="2006: année de la pollution en Chine"/>. Le dioxyde de soufre est aussi un composant de la formation des [[pluie acide|pluies acides]], nuisibles aux écosystèmes tels que les forêts et les lacs. Selon ''[[The New York Times]]'', « La Chine va supplanter les États-Unis en tant que premier émetteur de {{CO2}} d'ici à 2009 »<ref>[https://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=68699 « Réchauffement. Les Chinois suivent le mauvais exemple américain »], ''[[The New York Times]]'', dans ''[[Courrier international]]'', {{numéro|840}}, {{date|7 décembre 2006}}.</ref>. Les émissions d'oxydes d'azote et de dioxyde de soufre sont huit à neuf fois plus élevées que dans les pays développés<ref name="Liaowang Xinwen Zhoukan">Liaowang Xinwen Zhoukan, « Ces milliards perdus à cause de la pollution », ''[[Courrier international]]'', {{numéro|853}}, 8 au {{date|14 mars 2007}}, {{p.|36}} : extrait du « Rapport 2004 sur l'évaluation de l'économie nationale verte en Chine » écrit par l'Administration nationale pour la protection de l'environnement (SEPA).</ref>.

Les conséquences de la pollution atmosphérique sur la santé des [[Chinois (nation)|Chinois]] sont dramatiques : on estime qu'elle est responsable de {{nombre|358000 morts}} et {{nombre|640000 hospitalisations}} en 2004<ref name="Liaowang Xinwen Zhoukan"/>.

En tant que pays émergent, la république populaire de Chine n'est pas contrainte de respecter le [[protocole de Kyoto]]. Pourtant, le pays est affecté par le réchauffement global de la Terre : 80 % des glaciers de l'Himalaya se sont réduits, ce qui a des conséquences sur les cours d'eau qui naissent dans ces montagnes et coulent en Chine{{refnec|date=août 2019}}. En 2006, le [[Sichuan]] a connu une grave [[sécheresse]]{{refnec|date=août 2019}}.

Le {{date|21|février|2011}}, la pollution de l'air à [[Pékin]] bat un record, selon le service d'observation de l'ambassade des États-Unis de Pékin<ref>[http://chine.aujourdhuilemonde.com/pollution-record-pekin Pollution record à Pékin], sur chine.aujourdhuilemonde.com, {{date|22 février 2011}}.</ref>.

La qualité de l'air ne respecte pas les normes de l'[[Organisation mondiale de la santé]] dans 495 des 500 plus grandes villes chinoises. Une loi de protection de l'environnement doit entrer en vigueur en 2015, qui prévoit des amendes quotidiennes pour les pollueurs, nettement plus dissuasives qu'auparavant, ainsi que des inspections des émissions de polluants des usines ; {{nobr|180 sociétés}}, souvent de grands groupes d'État, devront publier quotidiennement leurs niveaux d'émission de polluants<ref>{{Lien web |auteur=Gabriel Grésillon |url=https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0203937674389-en-chine-la-revolution-ecologique-ou-lasphyxie-1065301.php |titre=En Chine, la révolution écologique ou l'asphyxie |périodique=[[Les Échos]]|date=18 novembre 2014}}.</ref>.

En 2018, un rapport ministériel annonce que le niveau moyen de particules de {{unité|2,5 micromètres}} de diamètre (PM{{Ind|2,5}}) dans les {{nobr|338 villes}} étudiées s'est établi à {{unité|39 µg/m3}}, en baisse de 9,3 % sur un an, après une baisse de 6,5 % en 2017<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=''Le Figaro'' avec [[Agence France-Presse|AFP]] |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2019/03/11/97001-20190311FILWWW00115-chine-la-pollution-de-l-air-poursuit-son-recul-en-2018-pekin.php |titre=Chine : la pollution de l'air poursuit son recul en 2018 (Pékin) |périodique=[[Le Figaro]] |date=11 mars 2019}}.</ref>.

=== États-Unis ===
[[Fichier:SmogNY.jpg|vignette|Pollution : le [[smog]] à [[New York]] (1988).]]
Le [[top 100 des pollueurs atmosphériques]], établi depuis 2002 par l'[[université du Massachusetts à Amherst]], mesure la pollution atmosphérique des entreprises industrielles aux États-Unis en se fondant sur les préconisations du ''{{lang|en|[[Clean Air Act]]}}'' et de l'[[Environmental Protection Agency|Agence américaine de protection de l'environnement]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Toxic 100 Air Polluters Index |url=http://www.peri.umass.edu/index.php?option=com_content&view=article&id=74&Itemid=459/ |site=[[Université du Massachusetts à Amherst]] |consulté le=15 novembre 2016}}.</ref>.

=== France ===
{{Article détaillé|Environnement en France}}
Une étude publiée en février 2022 par l’[[Observatoire régional de la santé]] d'[[Île-de-France]] {{incise|une structure scientifique indépendante}} et [[Airparif]] estime que {{nombre|8000 décès}} prématurés pourraient être évités en Île-de-France chaque année si les recommandations de l’[[Organisation mondiale de la santé]] en matière de qualité de l’air étaient respectées. Cette estimation représente quatre fois le nombre de morts liées à la consommation d’alcool et quasiment autant que celles causées par le tabagisme ({{formatnum:10000}}) à l’échelle de la région la plus peuplée de France. Les principales sources identifiées sont le [[chauffage]] urbain et le trafic routier<ref>{{Lien web |auteur=Stéphane Mandard |url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/10/pollution-de-l-air-8-000-deces-par-an-pourraient-etre-evites-en-ile-de-france_6113074_3244.html |titre=Pollution de l’air : {{nombre|8000 décès}} par an pourraient être évités en Île-de-France |périodique=[[Le Monde]] |date=10 février 2022}}.</ref>.

De 2000 à 2018, la qualité de l'air en France s'améliore pour quatre des cinq polluants les mieux suivis : la concentration de ces polluants dans l'air extérieur diminue, sauf pour l'[[ozone]]. La France demeure cependant régulièrement confrontée à des épisodes de pollution à l'ozone ou aux particules fines, et les normes européennes sont dépassées chaque année<ref>{{Lien web |titre=La qualité de l’air dans les agglomérations françaises |url=https://ree.developpement-durable.gouv.fr/themes/risques-nuisances-pollutions/pollution-de-l-air-exterieur/qualite-de-l-air/article/la-qualite-de-l-air-dans-les-agglomerations-francaises |site=[[Rapport sur l’état de l’environnement]] |consulté le= 2019-12-15}}.</ref>.
<!--
{|
|+ Nombre de morts en France
| {{Graph:Chart|width=125|height=125|type=pie|legend=Cause des décès
|x=Pollution de l'air,Tabac,Alcool,Accidents de la route à 30 jours en 2007,Autre/non précisé
|y=48000, 78000, 49000, 4620, 353713
|colors=#80fe8080,#80cece80,#80ce80ce,#8080cece,#80aeaeae
|y2=22,21,21,20,20|showValues=}}
|-
| Source : [[Agence nationale de santé publique]]<ref name="lemonde:1"/>.
|} -->

==== Responsabilité de l'État ====
À la suite de poursuites contre l'État engagées par une mère et sa fille souffrant de maux respiratoires, le [[tribunal administratif de Montreuil]] a, dans une décision rendue le {{date|2019-6-25}}, établi la responsabilité de l'État, coupable de « carence » dans la mise en œuvre du « plan de protection de l’atmosphère » en [[Île-de-France]]<ref>{{Lien web |auteur= Stéphane Mandard |titre= La justice reconnaît une « faute » de l'État pour « insuffisance » dans la lutte contre la pollution de l'air |url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/25/la-justice-reconnait-une-faute-de-l-etat-pour-son-inaction-contre-la-pollution-de-l-air_5481252_3244.html |périodique= [[Le Monde]] |date= 2019-6-25}}.</ref>.

En 2020, le [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]] menace le gouvernement d'une astreinte de {{nobr|10 millions}} d'euros par semestre afin d'inciter à la prise de mesure contre la pollution de l'air. La pollution de l'air, notamment du fait des particules fines, est responsable de {{nb|48000 à 67000 décès}} prématurés par an. Cette sanction vise à induire la prise de mesures et d'un plan d'action pour ramener les concentrations en dioxyde d'azote et en particules fines en dessous des plafonds<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pollution de l’air : l’État condamné à une astreinte de 10 millions d’euros par semestre pour son inaction |url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/10/pollution-de-l-air-l-etat-condamne-a-une-astreinte-de-10-millions-d-euros-par-semestre-pour-son-inaction_6045863_3244.html |périodique=[[Le Monde]] |date=2020-07-10 |consulté le=2022-02-24}}.</ref>.

=== Inde ===
Selon les statistiques officielles du {{lang|en|Central Pollution Control Board}} indien, compilées par [[Greenpeace]], le niveau de [[microparticule]]s inférieures à {{unité|2,5 µm}}, les plus dangereuses, s'établissait en moyenne sur l'ensemble de 2013 à {{unité|153 µg/m3}} à Delhi, alors qu'à Pékin, le chiffre correspondant était de 89,5. Ce niveau de pollution est {{nobr|3,8 fois}} supérieur à la norme nationale indienne. Ce calcul corrobore le classement publié en mai 2014 par l'[[Organisation mondiale de la santé]], où Delhi arrivait largement en tête des capitales mondiales pour la dégradation de l'air. Alors qu'à Pékin la pollution fait régulièrement les gros titres de la presse nationale et internationale et a suscité des actions exceptionnellement fortes pour limiter l'utilisation des voitures, les émissions industrielles et celles provenant du charbon, à Delhi la population semble peu sensibilisée au problème et les autorités ne font rien pour le résoudre<ref>[https://www.lesechos.fr/journal20150316/lec1_monde/0204224576071-new-delhi-leader-mondial-de-la-pollution-de-lair-1102303.php « New Delhi, leader mondial de la pollution de l'air »], ''[[Les Échos]]'', {{date|16 mars 2015}}.</ref>.

La région du sous-continent indien est la plus fortement touchée. Le directeur exécutif de Greenpeace pour l’Asie du Sud-Est, Yeb Sano, explique que « En mettant de côté les pertes humaines, le coût global estimé s’élève à {{nobr|225 milliards}} de dollars en coût du travail et à des trillions pour les coûts médicaux »<ref name="OF2019"/>.

=== Suisse ===
En [[Suisse]], selon le rapport « Coûts et bénéfices externes des transports en Suisse », la pollution de l'air a causé {{nb|2200 décès}} prématurés en 2015 ainsi qu'un total annuel de {{nb|14000 jours}} d’hospitalisation<ref>{{Lien web|url= https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/air/info-specialistes/effets-de-la-pollution-atmospherique/effets-de-la-pollution-atmospherique-sur-la-sante.html|titre= Effets de la pollution atmosphérique sur la santé|site= [[Office fédéral de l'environnement]]|date= 2019-4-29|consulté le= 10 avril 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/air/en-bref.html|titre= Air : En bref|site= [[Office fédéral de l'environnement]]|date= 2018-11-30|consulté le= 10 avril 2020}}.</ref>. Les coûts pour la santé causés par la pollution atmosphérique due à la circulation en 2016 sont estimés à {{nobr|3,4 milliards}} de francs<ref>{{Lien web|url= https://www.are.admin.ch/are/fr/home/transports-et-infrastructures/bases-et-donnees/couts-et-benefices-des-transports.html|titre= Coûts et bénéfices des transports|site= [[Office fédéral du développement territorial]]|consulté le= 10 avril 2020}}.</ref>.

=== Union européenne ===
En Europe, selon l'[[Agence européenne pour l'environnement]], la pollution de l'air a causé {{nombre|520000 décès}} prématurés en 2014, dont {{formatnum:487600}} dans l'[[Union européenne]]<ref>{{Lien web|titre=Environnement : La pollution de l'air responsable de plus d’un demi-million de décès prématurés par an en Europe|périodique= [[La Voix du Nord]]|date=11/10/2017|lire en ligne=http://www.lavoixdunord.fr/238160/article/2017-10-11/la-pollution-de-l-air-responsable-de-plus-d-un-demi-million-de-deces-prematures|consulté le=2017-10-11}}.</ref>.

L'Union européenne a enregistré une amélioration nette et globale pour le [[dioxyde de soufre]], le [[plomb]] et le [[monoxyde de carbone]] (émissions divisées par deux de 1995 à 2004, alors que les PM{{Ind|10}} chutaient de 44 % de 1990 à 2004). Cependant, le [[benzène]] (qui a pour partie remplacé le plomb de l'essence) pose problème, de même que les pics d'[[Ozone troposphérique|ozone]] qui ne diminuent pas en dépit d'une baisse des émissions de précurseurs d'ozone (−36 % de 1990 à 2004).

Hormis pour les pesticides, ce sont les citadins qui sont le plus exposés, surtout dans le [[Benelux]], la [[Pologne]], la [[Tchéquie]], la [[Hongrie]], le [[val Pô]] (Italie) et le sud de l'[[Espagne]]. De 20 à 30 % des citadins de l'[[Europe des Vingt-Cinq|UE-25]] sont potentiellement exposés à des taux d'au moins trois polluants (dioxyde d'azote, PM{{Ind|10}} et ozone) dépassant les normes européennes. Pour ceux-ci, les PM{{Ind|10}} seraient selon l'UE responsables d'une perte d'espérance de vie moyenne de neuf mois.

Des progrès sont localement constatés en matière d'acidification et [[eutrophisation]], mais sont encore décriés comme insuffisants.

En 2004, 15 % des [[écosystème]]s naturels ou semi-naturels de l'Europe des Vingt-Cinq étaient concernés par des [[Pluie acide|retombées acides]] critiques, surtout à cause des retombées de nitrates et ammoniac issus de l'agriculture et d'oxydes émis par les véhicules, chaudières ou cheminées. L'Union européenne estimait, de plus, que 47 % de ces espaces d'écosystèmes étaient soumis à une eutrophisation induite par la pollution azotée de l'air<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur institutionnel=[[Agence européenne pour l'environnement]] (EEA) |titre=Air pollution in Europe 1990-2004 |lieu=Copenhague |éditeur=European environment agency |numéro dans collection=2/2007 |année=2007 |pages totales=79 |isbn=978-92-9167-964-5 |issn=1725-9177 |lire en ligne=https://www.eea.europa.eu/publications/eea_report_2007_2}}.</ref>.

En 2011, dans un communiqué, l'Agence européenne pour l'environnement annonce que huit [[États membres de l'Union européenne|États membres]] ont dépassé les maxima d'émission de la directive {{numéro|2001/81/CE}} du {{date|23|octobre|2001}} relative aux plafonds d'émissions nationaux. La directive « Eurovignette » de 2011 pourrait les y aider car elle leur permet, s'ils le désirent, d'intégrer le coût sanitaire de la pollution atmosphérique à leurs dispositifs de tarification des routes nationales et autoroutes<ref name="eurovignette">{{lien web |url=http://europa.eu/legislation_summaries/internal_market/single_market_for_goods/motor_vehicles/interactions_industry_policies/l24045b_fr.htm |site=[[Europa (portail web)|europa.eu]] |titre=Fiscalité des poids lourds : directive Eurovignette |date=30/04/2015 |consulté le=28/08/2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} ''[http://ec.europa.eu/transport/modes/road/road_charging/charging_hgv_en.htm Road Infrastructure Charging – Heavy Goods Vehicles]'', [[Commission européenne]] (consulté le {{date|22 mars 2013}}).</ref>.

Au cours de la [[pandémie de Covid-19]] de 2020, le [[Centre for Research on Energy and Clean Air]] (Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur), organisme de recherche indépendant, indique que le ralentissement de l'économie lié à l'épidémie aurait permis, selon ses estimations, d'éviter {{nb|11000 décès}} en Europe en un mois, en raison d'une {{Citation|diminution d’environ 40 % du niveau moyen de {{fchim|NO|2}} et de 10 % pour celui de la pollution à particules}}, variable selon les pays<ref>{{Article |auteur1=Stéphane Mandard |titre=En réduisant la pollution de l’air, le confinement aurait évité {{nb|11000|décès}} en Europe en un mois |périodique=[[Le Monde]] |date=2020-04-29 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/29/en-reduisant-la-pollution-de-l-air-le-confinement-aurait-evite-11-000-deces-en-europe-en-un-mois_6038187_3244.html |consulté le=2020-04-30 }}.</ref>.

La [[Cour de justice de l'Union européenne]] (CJCE) estime le {{date|3 juin 2021}} que l'Allemagne a dépassé le seuil limite dans l'air de [[dioxyde d'azote]] ({{fchim|NO|2}}) de façon « systématique et persistante » entre 2010 et 2016 dans {{nobr|26 villes}}, en particulier à Berlin, Stuttgart, Hambourg, Fribourg, Cologne et Düsseldorf. Ce jugement ouvre la voie, dans un deuxième temps, à d'éventuelles sanctions, si rien n'est fait pour remédier à la situation<ref>{{Lien web|auteur=Ninon Renaud|url=https://www.lesechos.fr/monde/europe/pollution-de-lair-lallemagne-condamnee-par-la-cour-de-justice-europeenne-1320491|titre=Pollution de l'air : l'Allemagne condamnée par la Cour de justice européenne|périodique= [[Les Échos]]|date= 3 juin 2021}}.</ref>.

Selon le rapport 2023 de l'[[Agence européenne pour l'environnement]] sur l'état de la qualité de l'air, 97 % de la population urbaine était exposée en 2021 à des concentrations en particules fines (PM{{Ind|2.5}}) supérieures aux recommandations de l'OMS. L'Europe de l'est et l'Italie subissaient les concentrations les plus élevées. La part des populations urbaines exposée à des concentrations supérieures aux recommandations de l'OMS atteignait 94 % pour l'ozone, 90 % pour le dioxyde d'azote, 76 % pour les PM{{Ind|10}} et 64 % pour le benzopyrène<ref>{{en}} [https://www.eea.europa.eu/publications/europes-air-quality-status-2023 Europe’s air quality status 2023], [[Agence européenne pour l'environnement]], 24 avril 2023.</ref>.

== Perspectives, prospective planétaire ==
=== Prospective ===
L'[[Agence internationale de l'énergie]] a produit un premier rapport sur ce thème mi-2016, sur la base de données correspondant à l'année 2015 et de projections jusqu'en 2040 (série ''{{langue|en|[[World Energy Outlook]]}}'', perspectives énergétiques mondiales), avec des profils détaillés par pays et régions clés : États-Unis, Mexique, Union européenne, Chine, Inde, Asie du Sud-Est et Afrique. Dans ce document, un scénario « {{lang|en|Clean Air}} » est proposé, qui se veut {{Citation|pragmatique et réalisable}}, pour concilier demande d'énergie et qualité de l'air<ref>{{Lien web |url= http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/weo-2016-special-report-energy-and-air-pollution---executive-summary---french-version.html |titre= {{langue|en|World Energy Outlook Special Report 2016: Energy and Air Pollution - Executive Summary - French Version}} |site= [[Agence internationale de l'énergie]] |consulté le= 2017-2-1}}.</ref>.

=== Évolution de la nature de la pollution ===
Les produits chimiques volatiles (PCV) et en particulier les [[Composé organique volatil|composés organiques volatils]] (COV) contribuent aux pics de pollution à l'[[Ozone troposphérique|ozone]] (qui ne régressent pas en France{{refnec|date=août 2019}}) et à une pollution de fond par des aérosols.

En Amérique du Nord<ref>{{Article|langue=en |prénom1=B. C. |nom1=McDonald |prénom2=D. R. |nom2=Gentner |prénom3=A. H. |nom3=Goldstein |prénom4=R. A. |nom4=Harley |titre=Long-term trends in motor vehicle emissions in U.S. urban areas |périodique=[[Environmental Science & Technology]] |numéro=47 |année=2013 |pages=10022–10031 |doi=10.1021/es401034z |pmid=23915291}}.</ref> et en Europe<ref>{{Article|langue=en |prénom1=G. J. |nom1=Dollard |prénom2=P. |nom2=Dumitrean |prénom3=S. |nom3=Telling |prénom4=J. |nom4=Dixon |prénom5=R. G. |nom5=Derwent |titre=Observed trends in ambient concentrations of C-2-C-8 hydrocarbons in the United Kingdom over the period from 1993 to 2004 |périodique={{Lien|trad=Atmospheric Environment}} |numéro=41 |année=2007 |pages=2559–2569 |doi=10.1016/j.atmosenv.2006.11.020}}.</ref>, des contrôles plus stricts ont fait diminuer les émissions de COV issus des transports et des stations essences<ref name="Brian2018Science"/>. Mais l'humanité et ses établissements (villages, villes, conurbations de millions à dizaines de millions d'habitants) ont continué à se développer. En 2018, un bilan massique des polluants organiques volatils détaillé et mis à jour révèle qu'alors qu'en quelques décennies, l'exposition humaine aux COV libérés par les transports a diminué, la part relative des autres sources de polluants volatils a augmenté (il s'agit notamment de pesticides ou de composés relâchés par les revêtements, [[Peinture (matière)|peintures]], encre d'imprimerie, [[colle]]s et [[adhésif]]s, produits de [[Propreté|nettoyage]] et produits [[cosmétique]]s, [[parfum]]s et produits d'[[hygiène du corps]] et nombreux autres produits de consommation courante…) dans l'exposition à la pollution de l’air a en conséquence beaucoup augmenté. Cette source est devenue presque équivalente en 2017 à celle des COV issus des énergies fossiles utilisées par les transports<ref name="Brian2018Science"/>.

Une étude de février 2018 montre que ces produits chimiques volatils contribuent désormais presque pour moitié aux COV émis par {{nobr|33 villes}} industrialisées étudiées. Le reste est en grande partie dû au chauffage par les combustibles fossiles<ref name="Brian2018Science"/>. En outre, alors que le [[tabagisme]] intérieur a très fortement diminué. Les Polluants volatiles sont aussi devenus la principale source de pollution de l'air intérieur<ref name="Brian2018Science"/>.

Les efforts visant d’atténuation de l’ozone troposphérique et les évaluations [[Toxicologie|toxicologiques]] et [[Écotoxicologie|écotoxicologiques]] doivent donc être poursuivis (car cette pollution n'a pas globalement diminué), mais ils doivent être réajustés à cette nouvelle donne ({{ex}} en 2018, les lois sur l’air et la santé américaines en vigueur sur les PCV mettent l'accent sur lutte contre l'[[ozone troposphérique]] et quelques substances toxiques véhiculées par l'air, mais « elles exemptent actuellement de nombreux produits chimiques sources d’aérosols organiques secondaires »<ref name="Brian2018Science">{{Article|auteur= Brian C. McDonald |et al.=oui |url= http://science.sciencemag.org/content/359/6377/760.full|titre= Volatile chemical products emerging as largest petrochemical source of urban organic emissions|périodique= [[Science (revue)|Science]]|date= 2018-2-16|volume= 359|numéro=6377|langue= en|pages=760-764|DOI= 10.1126/science.aaq0524}}.</ref>. De même les modèles de prévisions de la qualité de l'air urbain (et en particulier des smogs de pollution), ainsi que le cadre politique de contrôle des émissions doivent donc être mis à jour en intégrant cette tendance<ref>{{Article|auteur= Alastair C. Lewis|url= http://science.sciencemag.org/content/359/6377/744?iss=6377|titre= The changing face of urban air pollution|périodique= [[Science (revue)|Science]]|date= 2018-2-16|volume= 359|numéro=6377|langue= en|pages= 744-745|DOI= 10.1126/science.aar4925}}.</ref>.

== Notes et références ==
{{Références nombreuses|taille=24}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
|commons = Category:Air pollution
}}
=== Bibliographie ===
* CITEPA (2015) ''[https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-25248-secten-ges.pdf Inventaire des émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre en France]'' – Séries sectorielles et analyses étendues Format SECTEN (avril 2015), PDF, 322 p.
* CGDD-SOeS (2016), [http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/fileadmin/documents/Produits_editoriaux/Publications/Datalab_essentiel/2017/datalab-essentiel-86-emissions-de-polluants-atmospheriques-et-de-gaz-a-effet-de-serre-namea-air-janvier2017.pdf ''Émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre « Namea-Air »''] (février)
* OMS, Air quality guidelines for Europe. Copenhague, Bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé pour l'Europe, 1987 (Publications régionales de l'OMS, Série européenne, {{numéro|23}})
* OMS, Air quality guidelines for Europe, {{2e|édition}}. Copenhague, Bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé pour l'Europe, 2000 (Publications régionales de l'OMS, Série européenne, {{numéro|91}})
* Juliette Rimetz (2007) ''[https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00282543v1/document Les aérosols de pollution en zone urbaine et industrielle sous influence marine. Physico-chimie des particules]''. Océan, Atmosphère. [[Université Lille-I]]

=== Radio ===
* [https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/la-methode-scientifique-emission-du-mercredi-10-mars-2021 « Pollution atmosphérique : respirer tue »], ''La Méthode scientifique'', France Culture, {{date|10 mars 2021}}

=== Articles connexes ===
{{Colonnes|taille=24|
* [[Certificat qualité de l'air]]
* [[Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance]]
* [[Filtre à particules]]
* [[Gestion de la qualité de l'air en France]]
* [[Impact environnemental de l'agriculture]]
* [[Indice de qualité de l'air]]
* [[Inventaire national des rejets de polluants]] (Canada)
* [[Modélisation de la dispersion atmosphérique]]
* [[Modèle de qualité de l'air]]
* [[Norme de qualité de l'air]]
* [[Particules en suspension]]
* [[Plan de protection de l'atmosphère]]
* [[Pollumètre]]
* [[Pollution acido-particulaire]]
* [[Première conférence mondiale de l'OMS sur la pollution de l'air et la santé]]
* [[Purificateur d'air]]
* [[Selected Nomenclature for Air Pollution]] (SNAP)
* [[Seuil d'alerte (pollution de l'air)]]
* [[Surveillance de la qualité de l'air]]
* [[Traitement de l'air]]
}}

=== Bases de données ===
* [http://www.stats.environnement.developpement-durable.gouv.fr/Eider/selection_series_popup.do?calcul=yes&reset=&serieCode=AI08&geoCode=111&geoCode=121&geoCode=122&geoCode=123&geoCode=124&geoCode=125&geoCode=126&geoCode=131&geoCode=141&geoCode=142&geoCode=143&geoCode=152&geoCode=153&geoCode=154&geoCode=172&geoCode=173&geoCode=174&geoCode=182&geoCode=183&geoCode=191&geoCode=193&geoCode=194&geoCode=197&geoCode=1 Base de données (Open data) pour les ''rejets de polluants dans l'air par les principaux émetteurs industriels (installations classées pour la protection de l'environnement)''], par région, de 1989 à 2009 : quantités annuelles émises, nombre d'établissements concernés et seuil de collecte des données pour : ammoniac, cadmium, monoxyde de carbone (CO), etc. (fichier CSV)
* [http://www.stats.environnement.developpement-durable.gouv.fr/Eider/selection_series_popup.do?calcul=yes&reset=&serieCode=AI15&geoCode=111&geoCode=121&geoCode=122&geoCode=123&geoCode=124&geoCode=125&geoCode=126&geoCode=131&geoCode=141&geoCode=142&geoCode=143&geoCode=152&geoCode=153&geoCode=154&geoCode=172&geoCode=173&geoCode=174&geoCode=182&geoCode=183&geoCode=191&geoCode=193&geoCode=194&geoCode=197&geoCode=1 Base de données (Open data) pour les dépassements des seuils de pollution aux particules (PM{{Ind|2,5}}), par région de 2000 à 2012 : sur les PM{{Ind|2,5}} en situation de fond urbain (SFU) : nombre de capteurs…], d'après la BDQA (Banque de données sur la qualité de l'air)

=== Liens externes ===
{{Liens}}

==== Ministère de l'Écologie (France) ====
{{Article détaillé|Ministère de l'Écologie (France)}}
* [https://web.archive.org/web/20131216191015/http://www.developpement-durable.gouv.fr/Lutte-contre-la-pollution,25441.html Lutte contre la pollution atmosphérique : Le Conseil national de l'Air annonce les progrès majeurs du plan particules]
* [https://web.archive.org/web/20131216193831/http://www.developpement-durable.gouv.fr/Les-particules-dans-l-air-qu-est,17702.html Présentation du plan particules ({{nobr|6 pages}})]
* [http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Effet-de-serre-et-changement-.html Effet de serre et changement climatique]
* [https://web.archive.org/web/20130116102049/http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Air-et-pollution-atmospherique,495-.html Air et pollution atmosphérique]

==== Autres ====
* [https://atmo-france.org/la-qualite-de-lair-dans-votre-region/ La qualité de l’air dans votre région], [[Fédération Atmo France]]
* [http://www.esa.int/esaCP/SEMZVKZ990E_Belgium_fr_0.html Carte mondiale de la pollution de l'air], [[Agence spatiale européenne]]
* [http://www.acnusa.fr/fr/la-pollution-de-lair/11 Lié au trafic aérien et des aéroports], [[Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires]]
* [http://www.greenfacts.org/fr/pollution-air/ Pollution de l'air et santé], sur greenfacts.org.
* [http://www.ozone-info.ch Ozone-info.ch]
* [http://www.eea.europa.eu/fr/themes/air Pollution atmosphérique], [[Agence européenne pour l'environnement]]
* [https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/air/publications-etudes/publications/nabel-luftqualitaet.html Pollution de l'air en Suisse], [[Office fédéral de l'environnement]]


{{Palette|Pollution|Risques naturels et technologiques|Temps (météorologie)}}
{{Portail|chimie|santé|environnement|énergie}}

[[Catégorie:Pollution de l'air|*]]