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| prix au numéro = 3,60 [[Euro|€]] (numéros datés du dimanche-lundi à vendredi inclus)<ref>{{lien web|titre=Inflation, grands événements à couvrir : les prix de plusieurs journaux augmentent en 2024|url=https://www.francebleu.fr/infos/medias-people/inflation-grands-evenements-les-prix-de-plusieurs-journaux-augmentent-en-2024-1295345|site=francebleu.fr|consulté le=04 janvier 2024}}</ref>, 5,20 [[Euro|€]] (numéro daté du samedi)
| prix au numéro = 3,60 [[Euro|€]] (numéros datés du dimanche-lundi à vendredi inclus)<ref>{{lien web|titre=Inflation, grands événements à couvrir : les prix de plusieurs journaux augmentent en 2024|url=https://www.francebleu.fr/infos/medias-people/inflation-grands-evenements-les-prix-de-plusieurs-journaux-augmentent-en-2024-1295345|site=francebleu.fr|consulté le=04 janvier 2024}}</ref>, 5,20 [[Euro|€]] (numéro daté du samedi)
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'''''Le Monde''''' est un [[journal]] [[France|français]] fondé par [[Hubert Beuve-Méry]] en [[1944]]. Se voulant journal « [[Presse de référence|de référence]] »<ref>{{lien web|url=https://www.courrierinternational.com/notule-source/le-monde|titre=Le Monde|périodique=[[Courrier international]]|consulté le=20 novembre 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Olivier Perrin|titre=«Le Monde» fait sa toilette|date=27 janvier 2009|périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]]|lire en ligne=https://www.letemps.ch/monde/monde-toilette}}.</ref>{{,}}<ref name="'fottorino"> [[Éric Fottorino]] avait préféré dans un éditorial, à l'époque où il était directeur du ''Monde'' et président du directoire du groupe La Vie-Le Monde, ne pas affirmer que le journal était un « quotidien de référence », mais estimer que le quotidien n'était {{citation|pas n’importe quel journal}}, mais {{citation|celui qui prétend devenir la référence, alliage de compétence et d’indépendance éditoriale depuis plusieurs décennies}}. Source : <br> {{article|auteur=[[Éric Fottorino]]|titre=Écrire une nouvelle page |périodique=Le Monde |numéro=20460 |date=14 novembre 2010 |passage=19 }}.</ref>, il est régulièrement considéré comme tel{{sfn|Eveno|2004|p=58-67, 685685}}{{,}}<ref>{{lien web|url=https://larevuedesmedias.ina.fr/le-monde-un-journal-en-peril|auteur=Patrick Eveno|titre= Le Monde, un journal en péril ? |date=13 octobre 2010|périodique=La Revue des médias|éditeur=[[Institut national de l'audiovisuel]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|auteur=Mehdi Khelfat|titre="Le Monde", 75 ans au cœur de l'actualité du monde|date=18 décembre 2019|éditeur=[[Radio-télévision belge de la Communauté française]] |url= https://www.rtbf.be/info/medias/detail_le-monde-75-ans-au-c-ur-de-l-actualite-du-monde?id=10391618}}.</ref>, y compris à l'étranger<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Le Monde {{!}} French newspaper |url=https://www.britannica.com/topic/Le-Monde |site=Encyclopedia Britannica |consulté le=2020-11-21}} : {{citation étrangère|lang=en|one of the most important and widely respected newspapers in the world}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |titre=France profile - Media |périodique=BBC News |date=2017-04-25 |lire en ligne=https://www.bbc.com/news/world-europe-17299010 |consulté le=2020-11-21 }} : {{citation étrangère|lang=en|respected national daily, considered to be France's newspaper of record}}.</ref>.
'''''Le Monde''''' est un [[journal]] [[France|français]] fondé par [[Hubert Beuve-Méry]] en 1944. Se voulant journal « [[Presse de référence|de référence]] »<ref>{{lien web|url=https://www.courrierinternational.com/notule-source/le-monde|titre=Le Monde|périodique=[[Courrier international]]|consulté le=20 novembre 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Olivier Perrin|titre=«Le Monde» fait sa toilette|date=27 janvier 2009|périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]]|lire en ligne=https://www.letemps.ch/monde/monde-toilette}}.</ref>{{,}}<ref name="'fottorino"> [[Éric Fottorino]] avait préféré dans un éditorial, à l'époque où il était directeur du ''Monde'' et président du directoire du groupe La Vie-Le Monde, ne pas affirmer que le journal était un « quotidien de référence », mais estimer que le quotidien n'était {{citation|pas n’importe quel journal}}, mais {{citation|celui qui prétend devenir la référence, alliage de compétence et d’indépendance éditoriale depuis plusieurs décennies}}. Source : <br> {{article|auteur=[[Éric Fottorino]]|titre=Écrire une nouvelle page |périodique=Le Monde |numéro=20460 |date=14 novembre 2010 |passage=19 }}.</ref>, il est régulièrement considéré comme tel{{sfn|Eveno|2004|p=58-67, 685685}}{{,}}<ref>{{lien web|url=https://larevuedesmedias.ina.fr/le-monde-un-journal-en-peril|auteur=Patrick Eveno|titre= Le Monde, un journal en péril ? |date=13 octobre 2010|périodique=La Revue des médias|éditeur=[[Institut national de l'audiovisuel]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|auteur=Mehdi Khelfat|titre="Le Monde", 75 ans au cœur de l'actualité du monde|date=18 décembre 2019|éditeur=[[Radio-télévision belge de la Communauté française]] |url= https://www.rtbf.be/info/medias/detail_le-monde-75-ans-au-c-ur-de-l-actualite-du-monde?id=10391618}}.</ref>, y compris à l'étranger<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Le Monde {{!}} French newspaper |url=https://www.britannica.com/topic/Le-Monde |site=[[Encyclopædia Britannica]] |consulté le=2020-11-21}} : {{citation étrangère|lang=en|one of the most important and widely respected newspapers in the world}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |titre=France profile - Media |périodique=BBC News |date=2017-04-25 |lire en ligne=https://www.bbc.com/news/world-europe-17299010 |consulté le=2020-11-21 }} : {{citation étrangère|lang=en|respected national daily, considered to be France's newspaper of record}}.</ref>.


C'est le quotidien national payant le plus lu en France avec 2,44 millions de lecteurs en 2021<ref>[https://www.acpm.fr/Les-chiffres/Audience-Presse/Resultats-par-etudes/OneNext2/Presse-Quotidienne-Nationale Chiffres de l'ACPM]</ref> et le plus diffusé avec {{nb|500000 abonnés}}, partagés entre {{nb|414000 abonnés numériques}} et {{nb|87000 abonnés papier}}<ref>{{Lien web|titre=Comment le journal Le Monde a-t-il franchi le cap des 500 000 abonnés ? |url=https://www.franceculture.fr/emissions/et-maintenant/comment-le-journal-le-monde-a-franchi-le-cap-des-500-000-abonnes |site=France Culture |consulté le=2021-12-26}}</ref>.
C'est le quotidien national payant le plus lu en France avec 2,44 millions de lecteurs en 2021<ref>[https://www.acpm.fr/Les-chiffres/Audience-Presse/Resultats-par-etudes/OneNext2/Presse-Quotidienne-Nationale Classement Audience Presse Quotidienne Nationale], [[Alliance pour les chiffres de la presse et des médias]].</ref> et le plus diffusé avec {{nb|500000 abonnés}}, partagés entre {{nb|414000 abonnés}} numériques et {{nb|87000 abonnés papier}}<ref>{{Lien web |titre=Comment le journal ''Le Monde'' a-t-il franchi le cap des 500 000 abonnés ? |url=https://www.franceculture.fr/emissions/et-maintenant/comment-le-journal-le-monde-a-franchi-le-cap-des-500-000-abonnes |site=[[France Culture]] |consulté le=2021-12-26}}.</ref>.


Parmi l'un des derniers quotidiens français dits « du soir », il paraît, daté du lendemain, à Paris en début d'après-midi, ainsi qu'un peu plus tard dans certaines grandes villes. Il est ensuite distribué ailleurs le matin suivant.
Parmi l'un des derniers quotidiens français dits « du soir », il paraît, daté du lendemain, à Paris en début d'après-midi, ainsi qu'un peu plus tard dans certaines grandes villes. Il est ensuite distribué ailleurs le matin suivant.


En 2010, sa [[ligne éditoriale]] est présentée comme étant de [[centre gauche]]<ref name="Piet Wintgens Stans 2010, p.25">{{Ouvrage|auteur1=Grégory Piet|auteur2=Sophie Wintgens|auteur3=David Stans|titre=La guerre à Gaza, de l'analyse du discours médiatique à l'analyse politologique|sous-titre=l'état et les relations internationales en question|lieu=Berne|éditeur=[[Peter Lang (maison d'édition)|Peter Lang]]|année=2010|passage=25|isbn=}}.</ref>. En {{date-|avril 2012}}, un sondage [[Institut français d'opinion publique|Ifop]] indique que, parmi les personnes interrogées, 63 % de celles lisant régulièrement ''Le Monde'' ont voté pour des partis de gauche au premier tour de l'[[Élection présidentielle française de 2012|élection présidentielle]]<ref>Etude Ifop pour Marianne, au sujet de la présidentielle 2012 [https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2018/03/1852-1-study_file.pdf]</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Philippe Cohen|titre=La couleur politique des médias|périodique=Marianne|lien périodique=Marianne (magazine)|date=27 avril 2012|lire en ligne=https://www.marianne.net/politique/la-couleur-politique-des-medias}}.</ref>.
En 2010, sa [[ligne éditoriale]] est présentée comme étant de [[centre gauche]]<ref name="Piet Wintgens Stans 2010, p.25">{{Ouvrage|auteur1=Grégory Piet|auteur2=Sophie Wintgens|auteur3=David Stans|titre=La guerre à Gaza, de l'analyse du discours médiatique à l'analyse politologique|sous-titre=l'état et les relations internationales en question|lieu=Berne|éditeur=[[Peter Lang (maison d'édition)|Peter Lang]]|année=2010|passage=25|isbn=}}.</ref>. En {{date|avril 2012}}, un sondage [[Institut français d'opinion publique|Ifop]] indique que, parmi les personnes interrogées, 63 % de celles lisant régulièrement ''Le Monde'' ont voté pour des partis de gauche au premier tour de l'[[Élection présidentielle française de 2012|élection présidentielle]]<ref>Etude Ifop pour Marianne, au sujet de la présidentielle 2012 [https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2018/03/1852-1-study_file.pdf]</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Philippe Cohen|titre=La couleur politique des médias|périodique=Marianne|lien périodique=Marianne (magazine)|date=27 avril 2012|lire en ligne=https://www.marianne.net/politique/la-couleur-politique-des-medias}}.</ref>.


Le journal ''Le Monde'' est détenu par le [[Groupe Le Monde]].
Le journal ''Le Monde'' est détenu par le [[Groupe Le Monde]].
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=== 1944-1968 : fondation et institution d'un journal de référence ===
=== 1944-1968 : fondation et institution d'un journal de référence ===
[[Fichier:5, rue des italiens, Paris, France.JPG|vignette|La rédaction du Monde s'est située 5, [[rue des Italiens]] à Paris, de sa création jusqu’en 1989 (photo prise en 2015).]]
[[Fichier:5, rue des italiens, Paris, France.JPG|vignette|La rédaction du Monde s'est située 5, [[rue des Italiens]] à Paris, de sa création jusqu’en 1989 (photo prise en 2015).]]
Le premier numéro du ''Monde'' paraît le {{date-|18|décembre|1944}}, daté du {{date|19 décembre 1944-}} sur une seule page recto verso. Il succède au journal ''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' qui, victime de [[Ordonnances de 1944 sur la liberté de la presse|l'ordonnance du {{date-|30 septembre 1944}}]] sur les titres ayant paru sous l'[[occupation de la France par l'Allemagne (Seconde Guerre mondiale)|occupation de la France par l'Allemagne]], a vu ses locaux réquisitionnés et son matériel saisi. ''Le Monde'', bénéficiaire de cette confiscation, en reprend le format et la présentation, l'équipe rédactionnelle, les ouvriers et employés ainsi que les anciens locaux situés [[rue des Italiens]], locaux où il restera 44 ans et qui lui valent le surnom de « quotidien de la rue des Italiens ». Le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], qui souhaite doter la [[France]] d'un « journal de prestige » tourné vers l'étranger et qui serait « l'officieux » de la République, est un élément moteur de sa création<ref>{{harvsp|Eveno|1996|p=53}}.</ref>. Il charge son [[Ministère de l'Information (France)|ministre de l'Information]] [[Pierre-Henri Teitgen]] d'en trouver le directeur, choix difficile car la plupart des hommes de presse de l'époque étaient d'anciens [[Collaboration en France|collaborateurs]] ou déjà à la tête de journaux de la [[Résistance intérieure française#Presse clandestine|presse clandestine]]<ref>{{harvsp|Eveno|2001|p=24}}.</ref>. [[Georges Bidault]], le président du [[Conseil national de la Résistance]] lui suggère le nom d'[[Hubert Beuve-Méry]]. Ce dernier hésite longtemps car il veut diriger un journal indépendant vis-à-vis des pouvoirs politiques, économiques et religieux. Le {{date|11 décembre 1944}}, Hubert Beuve-Méry fonde la [[société à responsabilité limitée]] (SARL) ''Le Monde'' au capital de {{unité|200000|francs}} répartis en 200 parts sociales, son premier [[comité de rédaction]] comprend également [[René Courtin]], professeur de droit, et [[Christian Funck-Brentano]], ancien chargé des questions de presse au cabinet du général de Gaulle<ref>{{harvsp|Eveno|2004|p=33}}.</ref>. Le quotidien, destiné comme ''Le Temps'' aux élites<ref group="Note">''[[France-Soir]]'' tire à cette époque à un million d'exemplaires.</ref>, tire à {{nombre|150000|exemplaires}} dès 1945. Né dans l'ombre du pouvoir, ''Le Monde'' s'en émancipe progressivement grâce à Hubert Beuve-Méry qui acquiert son indépendance rédactionnelle durant la [[guerre froide]] et la [[guerre d'Indochine]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Annie Finkeldei|titre=Histoire et idéologie du journal Le Monde|éditeur=Verlag Shaker|année=1993|passage=61|isbn=}}.</ref>.
Le premier numéro du ''Monde'' paraît le {{date|18|décembre|1944}}, daté du {{date|19 décembre 1944-}} sur une seule page recto verso. Il succède au journal ''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' qui, victime de [[Ordonnances de 1944 sur la liberté de la presse|l'ordonnance du {{date|30 septembre 1944}}]] sur les titres ayant paru sous l'[[occupation de la France par l'Allemagne (Seconde Guerre mondiale)|occupation de la France par l'Allemagne]], a vu ses locaux réquisitionnés et son matériel saisi. ''Le Monde'', bénéficiaire de cette confiscation, en reprend le format et la présentation, l'équipe rédactionnelle, les ouvriers et employés ainsi que les anciens locaux situés [[rue des Italiens]], locaux où il restera 44 ans et qui lui valent le surnom de « quotidien de la rue des Italiens ». Le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], qui souhaite doter la [[France]] d'un « journal de prestige » tourné vers l'étranger et qui serait « l'officieux » de la République, est un élément moteur de sa création<ref>{{harvsp|Eveno|1996|p=53}}.</ref>. Il charge son [[Ministère de l'Information (France)|ministre de l'Information]] [[Pierre-Henri Teitgen]] d'en trouver le directeur, choix difficile car la plupart des hommes de presse de l'époque étaient d'anciens [[Collaboration en France|collaborateurs]] ou déjà à la tête de journaux de la [[Résistance intérieure française#Presse clandestine|presse clandestine]]<ref>{{harvsp|Eveno|2001|p=24}}.</ref>. [[Georges Bidault]], le président du [[Conseil national de la Résistance]] lui suggère le nom d'[[Hubert Beuve-Méry]]. Ce dernier hésite longtemps car il veut diriger un journal indépendant vis-à-vis des pouvoirs politiques, économiques et religieux. Le {{date|11 décembre 1944}}, Hubert Beuve-Méry fonde la [[société à responsabilité limitée]] (SARL) ''Le Monde'' au capital de {{unité|200000|francs}} répartis en 200 parts sociales, son premier [[comité de rédaction]] comprend également [[René Courtin]], professeur de droit, et [[Christian Funck-Brentano]], ancien chargé des questions de presse au cabinet du général de Gaulle<ref>{{harvsp|Eveno|2004|p=33}}.</ref>. Le quotidien, destiné comme ''Le Temps'' aux élites<ref group="Note">''[[France-Soir]]'' tire à cette époque à un million d'exemplaires.</ref>, tire à {{nombre|150000|exemplaires}} dès 1945. Né dans l'ombre du pouvoir, ''Le Monde'' s'en émancipe progressivement grâce à Hubert Beuve-Méry qui acquiert son indépendance rédactionnelle durant la [[guerre froide]] et la [[guerre d'Indochine]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Annie Finkeldei|titre=Histoire et idéologie du journal Le Monde|éditeur=Verlag Shaker|année=1993|passage=61|isbn=}}.</ref>.


Les salariés du journal tiennent une place centrale dans la gestion du quotidien. En 1951, la [[Société de journalistes|Société des rédacteurs]] du ''Monde'' est créée, qui a pour mission de veiller à l'[[Indépendance des rédactions|indépendance journalistique]] du titre. Elle se voit initialement attribuer un peu plus de 28 % des parts de la SARL Le Monde<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jacques Thibau|titre=Le Monde|sous-titre=Histoire d'un journal, un journal dans l'Histoire|éditeur=J.-C. Simoën|année=1978|passage=239|isbn=}}.</ref>. (ont suivi la société des employés et des cadres en 1968, et celle des lecteurs en 1985). En 1956, ''Le Monde'' devient propriétaire de son immeuble au 5, [[rue des Italiens]]. À partir du début des [[années 1960]] la diffusion du titre connaît une forte expansion, qui la fera tripler en 20 ans, passant de {{unité|137433|exemplaires}} en 1960 à {{unité|347783}} en 1971, puis près de {{unité|500000}} à la fin des années 1970<ref>Laurent Martin, ''La presse écrite en France au {{s-|XX}}'', Le Livre de poche.</ref>.
Les salariés du journal tiennent une place centrale dans la gestion du quotidien. En 1951, la [[Société de journalistes|Société des rédacteurs]] du ''Monde'' est créée, qui a pour mission de veiller à l'[[Indépendance des rédactions|indépendance journalistique]] du titre. Elle se voit initialement attribuer un peu plus de 28 % des parts de la SARL Le Monde<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jacques Thibau|titre=Le Monde|sous-titre=Histoire d'un journal, un journal dans l'Histoire|éditeur=J.-C. Simoën|année=1978|passage=239|isbn=}}.</ref>. (ont suivi la société des employés et des cadres en 1968, et celle des lecteurs en 1985). En 1956, ''Le Monde'' devient propriétaire de son immeuble au 5, [[rue des Italiens]]. À partir du début des années 1960 la diffusion du titre connaît une forte expansion, qui la fera tripler en 20 ans, passant de {{unité|137433|exemplaires}} en 1960 à {{unité|347783}} en 1971, puis près de {{unité|500000}} à la fin des années 1970<ref>Laurent Martin, ''La presse écrite en France au {{s-|XX}}'', Le Livre de poche.</ref>.


Cette indépendance financière, éditoriale, est aussi politique. Le journal est le point de jonction de plusieurs grands courants d'idées principalement liés au courant de la [[social-démocratie]] chrétienne sur le plan intérieur et un [[anticolonialisme]] modéré sur le plan extérieur.
Cette indépendance financière, éditoriale, est aussi politique. Le journal est le point de jonction de plusieurs grands courants d'idées principalement liés au courant de la [[social-démocratie]] chrétienne sur le plan intérieur et un [[anticolonialisme]] modéré sur le plan extérieur.


Cela entraîne des débats. Outre la querelle avec De Gaulle, on note que [[Jean-Jacques Servan-Schreiber]], responsable de la page de politique extérieure, quitte le journal au début des [[années 1950]] en lui reprochant son neutralisme dans les relations Est-Ouest<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Thibau|titre=Le Monde|sous-titre=1944-1996|lieu=Paris|éditeur=[[Plon]]|année=1996|pages totales=539|passage=195|isbn=2-259-18299-2}}.</ref>. En 1954, est lancé le ''[[Le Monde diplomatique|Monde diplomatique]]''<ref>{{Lien web|titre=Le Monde diplomatiquefête ses 50 ans|url=https://www.nouvelobs.com/culture/20040507.OBS8920/le-monde-diplomatique-fete-ses-50-ans.html|site=L'Obs|consulté le=2018-12-11}}.</ref>. En 1955/56, le [[Conseil national du patronat français|CNPF]] présidé par [[Georges Villiers]] pense alors que ''Le Monde'' est trop orienté à gauche et décide d'aider au lancement d'un quotidien concurrent, ''[[Le Temps de Paris]].'' L'opération est coordonnée par l'ancienne [[éminence grise]] de [[Pierre Laval]], [[Jean Jardin]] ; dès la publication du premier numéro, en {{date-|mars 1956}}, le directeur du ''Monde'', Hubert Beuve-Méry, fut rassuré par la qualité jugée plutôt médiocre du journal concurrent, dont la publication s'arrêta au bout de quelques mois<ref>{{Lien brisé|url=http://www.histoire.presse.fr/lhistoire/364/le-temps-de-paris-veut-couler-le-monde-27-04-2011-5397|titre=''Le Temps de Paris veut couler le Monde''|site=histoire.presse.fr}} le {{date-|27 avril 2011}}.</ref>. Le journal refuse en 1957 la publication d'un article de [[Jean-Paul Sartre]] consacré à l'usage de la torture en [[Algérie]]<ref>{{article|auteur=Anne Mathieu|titre=Jean-Paul Sartre et la guerre d’Algérie|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2004/11/MATHIEU/11678|périodique=[[Le Monde diplomatique]]|date=1er novembre 2004|consulté le=12 septembre 2019}}.</ref>. Sous la {{Ve|République}}, le journal soutient la politique étrangère du général de Gaulle<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Thibau|titre=Le Monde|sous-titre=1944-1996|lieu=Paris|éditeur=[[Plon]]|année=1996|pages totales=539|passage=322-323|isbn=2-259-18299-2}}.</ref>, tout en critiquant sa politique intérieure.
Cela entraîne des débats. Outre la querelle avec De Gaulle, on note que [[Jean-Jacques Servan-Schreiber]], responsable de la page de politique extérieure, quitte le journal au début des années 1950 en lui reprochant son neutralisme dans les relations Est-Ouest<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Thibau|titre=Le Monde|sous-titre=1944-1996|lieu=Paris|éditeur=[[Plon]]|année=1996|pages totales=539|passage=195|isbn=2-259-18299-2}}.</ref>. En 1954, est lancé le ''[[Le Monde diplomatique|Monde diplomatique]]''<ref>{{Lien web|titre=Le Monde diplomatiquefête ses 50 ans|url=https://www.nouvelobs.com/culture/20040507.OBS8920/le-monde-diplomatique-fete-ses-50-ans.html|site=L'Obs|consulté le=2018-12-11}}.</ref>. En 1955/56, le [[Conseil national du patronat français|CNPF]] présidé par [[Georges Villiers]] pense alors que ''Le Monde'' est trop orienté à gauche et décide d'aider au lancement d'un quotidien concurrent, ''[[Le Temps de Paris]].'' L'opération est coordonnée par l'ancienne [[éminence grise]] de [[Pierre Laval]], [[Jean Jardin]] ; dès la publication du premier numéro, en {{date|mars 1956}}, le directeur du ''Monde'', Hubert Beuve-Méry, fut rassuré par la qualité jugée plutôt médiocre du journal concurrent, dont la publication s'arrêta au bout de quelques mois<ref>{{Lien brisé|url=http://www.histoire.presse.fr/lhistoire/364/le-temps-de-paris-veut-couler-le-monde-27-04-2011-5397|titre=''Le Temps de Paris veut couler le Monde''|site=histoire.presse.fr}} le {{date|27 avril 2011}}.</ref>. Le journal refuse en 1957 la publication d'un article de [[Jean-Paul Sartre]] consacré à l'usage de la torture en [[Algérie]]<ref>{{article|auteur=Anne Mathieu|titre=Jean-Paul Sartre et la guerre d’Algérie|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2004/11/MATHIEU/11678|périodique=[[Le Monde diplomatique]]|date=1er novembre 2004|consulté le=12 septembre 2019}}.</ref>. Sous la {{Ve|République}}, le journal soutient la politique étrangère du général de Gaulle<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Thibau|titre=Le Monde|sous-titre=1944-1996|lieu=Paris|éditeur=[[Plon]]|année=1996|pages totales=539|passage=322-323|isbn=2-259-18299-2}}.</ref>, tout en critiquant sa politique intérieure.


=== 1969-1981 : journal du soir du centre gauche ===
=== 1969-1981 : journal du soir du centre gauche ===
[[Hubert Beuve-Méry]], le fondateur du titre, prend sa retraite en 1969<ref>{{Article|titre=(1/12) Le jour où... Beuve-Méry recruta ses premiers compagnons|périodique=Le Monde.fr|date=2014-07-21|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/festival/article/2014/07/21/1-12-le-jour-ou-beuve-mery-recruta-ses-premiers-compagnons_4460073_4415198.html|consulté le=2018-12-11}}.</ref> Dans les [[années 1970]], il s'oriente clairement vers un soutien à l'[[Union de la gauche]]<ref>{{harvsp|Eveno|2001|p=34}} {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=PfU98h8YESsC&pg=PA34}}.</ref> et dénonce les scandales financiers qui éclatent sous la [[présidence de Valéry Giscard d'Estaing]] ([[affaire des diamants]]<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/le-petit-cadeau-qui-fit-trebucher-giscard_476093.html Le petit cadeau qui fit trébucher Giscard], ''L'Express'', {{date|26 juillet 2007}}.</ref>{{, etc.}}) L'hostilité forte des journalistes du quotidien vis-à-vis de [[Valéry Giscard d'Estaing]] est étudiée en 2014, dans une enquête intitulée ''Le jour où… « Le Monde » choisit de torpiller Giscard''<ref name="Bacque">{{article|titre=Le jour où… « Le Monde » choisit de torpiller Giscard|périodique=Le Monde|numéro=21623|date=26 juillet 2014|auteur=[[Raphaëlle Bacqué]]|passage=18-19|résumé=https://www.lemonde.fr/festival/article/2014/07/25/le-jour-ou-le-monde-choisit-de-torpiller-giscard_4462574_4415198.html}}.</ref>. [[Raphaëlle Bacqué]] y revient sur l'affaire des diamants telle qu'elle fut vécue à l'intérieur du ''Monde'' et évoque l'aspect très politique de son exploitation. Son enquête mentionne notamment l'hostilité générale des journalistes de la rédaction à Giscard d'Estaing et leur proximité avec l'opposition socialiste et communiste. Elle indique aussi les débats internes entre ceux, tels que le chef du service politique, Raymond Barillon, qui sont circonspects et réticents à reprendre les révélations du ''Canard enchaîné'' et ceux, tels l'éditorialiste [[Philippe Boucher (journaliste)|Philippe Boucher]], {{citation|abhorrant le giscardisme}}, qui veulent pousser l'affaire en l'amalgamant notamment avec des révélations mentionnées par ''[[Minute (hebdomadaire)|Minute]]'' sur un permis de construire obtenu par [[Raymond Barre]] et des informations sur le patrimoine en Afrique de cousins de Giscard. Philippe Boucher, plus tard nommé au [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]] par [[François Mitterrand]], reconnaîtra en 2014 avoir eu la dent un peu dure dans l'exploitation de cette histoire<ref name="Bacque" />. À l'époque, la ligne éditoriale, sans se revendiquer explicitement de gauche, est généralement solidaire des mouvements révolutionnaires {{citation|socialistes}} ([[Front national de libération du Sud Viêt Nam|Viêt Nam]], [[Révolution des Œillets|Portugal]], allant jusqu'à titrer « [[Phnom Penh]] libérée » lors de la prise de la ville par les [[Khmers rouges]], en {{date-|avril 1975}}<ref>{{article|auteur = Patrice De Beer|titre = Phnom Penh libérée |journal = Le Monde|date = 18 avril 1975}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien brisé|url = http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2007-01-17/phnom-penh-liberee-ce-qu-on-ecrivait-en-1975/924/0/17270|titre = « Phnom Penh libérée »... Ce qu'on écrivait en 1975|date = 17 janvier 2007|périodique = [[Le Point]]}}.</ref>).
[[Hubert Beuve-Méry]], le fondateur du titre, prend sa retraite en 1969<ref>{{Article|titre=(1/12) Le jour où... Beuve-Méry recruta ses premiers compagnons|périodique=Le Monde|date=2014-07-21|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/festival/article/2014/07/21/1-12-le-jour-ou-beuve-mery-recruta-ses-premiers-compagnons_4460073_4415198.html|consulté le=2018-12-11}}.</ref> Dans les années 1970, il s'oriente clairement vers un soutien à l'[[Union de la gauche]]<ref>{{harvsp|Eveno|2001|p=34}} {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=PfU98h8YESsC&pg=PA34}}.</ref> et dénonce les scandales financiers qui éclatent sous la [[présidence de Valéry Giscard d'Estaing]] ([[affaire des diamants]]<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/le-petit-cadeau-qui-fit-trebucher-giscard_476093.html Le petit cadeau qui fit trébucher Giscard], ''L'Express'', {{date|26 juillet 2007}}.</ref>{{, etc.}}) L'hostilité forte des journalistes du quotidien vis-à-vis de [[Valéry Giscard d'Estaing]] est étudiée en 2014, dans une enquête intitulée ''Le jour où… « Le Monde » choisit de torpiller Giscard''<ref name="Bacque">{{article|titre=Le jour où… « Le Monde » choisit de torpiller Giscard|périodique=Le Monde|numéro=21623|date=26 juillet 2014|auteur=[[Raphaëlle Bacqué]]|passage=18-19|résumé=https://www.lemonde.fr/festival/article/2014/07/25/le-jour-ou-le-monde-choisit-de-torpiller-giscard_4462574_4415198.html}}.</ref>. [[Raphaëlle Bacqué]] y revient sur l'affaire des diamants telle qu'elle fut vécue à l'intérieur du ''Monde'' et évoque l'aspect très politique de son exploitation. Son enquête mentionne notamment l'hostilité générale des journalistes de la rédaction à Giscard d'Estaing et leur proximité avec l'opposition socialiste et communiste. Elle indique aussi les débats internes entre ceux, tels que le chef du service politique, Raymond Barillon, qui sont circonspects et réticents à reprendre les révélations du ''Canard enchaîné'' et ceux, tels l'éditorialiste [[Philippe Boucher (journaliste)|Philippe Boucher]], {{citation|abhorrant le giscardisme}}, qui veulent pousser l'affaire en l'amalgamant notamment avec des révélations mentionnées par ''[[Minute (hebdomadaire)|Minute]]'' sur un permis de construire obtenu par [[Raymond Barre]] et des informations sur le patrimoine en Afrique de cousins de Giscard. Philippe Boucher, plus tard nommé au [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]] par [[François Mitterrand]], reconnaîtra en 2014 avoir eu la dent un peu dure dans l'exploitation de cette histoire<ref name="Bacque" />. À l'époque, la ligne éditoriale, sans se revendiquer explicitement de gauche, est généralement solidaire des mouvements révolutionnaires {{citation|socialistes}} ([[Front national de libération du Sud Viêt Nam|Viêt Nam]], [[Révolution des Œillets|Portugal]], allant jusqu'à titrer « [[Phnom Penh]] libérée » lors de la prise de la ville par les [[Khmers rouges]], en {{date|avril 1975}}<ref>{{article|auteur = Patrice De Beer|titre = Phnom Penh libérée |journal = Le Monde|date = 18 avril 1975}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien brisé|url = http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2007-01-17/phnom-penh-liberee-ce-qu-on-ecrivait-en-1975/924/0/17270|titre = « Phnom Penh libérée »... Ce qu'on écrivait en 1975|date = 17 janvier 2007|périodique = [[Le Point]]}}.</ref>).


En 1981, [[Claude Julien (journaliste)|Claude Julien]] succède à [[Jacques Fauvet]]. Le nombre de lecteurs est à son plus haut. Le journal soutient la candidature de François Mitterrand à l'[[élection présidentielle française de 1981]]<ref name="mitterrand1981">[https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2012/08/23/et-mitterrand-suspendit-son-abonnement_1749077_3236.html « Et Mitterrand suspendit son abonnement »], ''Le Monde'', {{date-|23 août 2012}}.</ref>. Après la victoire du candidat socialiste, Jacques Fauvet écrit dans le numéro du {{date|11 mai 1981}} : {{Citation|Cette victoire c'est enfin celle du respect sur le dédain, du réalisme sur l'illusion, de la franchise sur l'artifice, bref, celle d'une certaine morale<ref>Cité par Sue Collard, {{Lien brisé|url=http://wjfms.ncl.ac.uk/collard.pdf |titre=Le Monde and Mitterrand: challenging the yellow line}}, Sussex European Institute, University of Sussex.</ref>.}} Après l'élection, le soutien affiché du journal à François Mitterrand lui coûte de nombreux lecteurs<ref>[http://steinhardt.nyu.edu/scmsAdmin/uploads/000/731/Benson%20le%20monde%20best%20copy.pdf « La fin du Monde ? Tradition and change in the French press »], [[French Politics, Culture & Society]], {{vol.|22}}, {{numéro|1}}, printemps 2004.</ref>.
En 1981, [[Claude Julien (journaliste)|Claude Julien]] succède à [[Jacques Fauvet]]. Le nombre de lecteurs est à son plus haut. Le journal soutient la candidature de François Mitterrand à l'[[élection présidentielle française de 1981]]<ref name="mitterrand1981">[https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2012/08/23/et-mitterrand-suspendit-son-abonnement_1749077_3236.html « Et Mitterrand suspendit son abonnement »], ''Le Monde'', {{date|23 août 2012}}.</ref>. Après la victoire du candidat socialiste, Jacques Fauvet écrit dans le numéro du {{date|11 mai 1981}} : {{Citation|Cette victoire c'est enfin celle du respect sur le dédain, du réalisme sur l'illusion, de la franchise sur l'artifice, bref, celle d'une certaine morale<ref>Cité par Sue Collard, {{Lien brisé|url=http://wjfms.ncl.ac.uk/collard.pdf |titre=Le Monde and Mitterrand: challenging the yellow line}}, Sussex European Institute, University of Sussex.</ref>.}} Après l'élection, le soutien affiché du journal à François Mitterrand lui coûte de nombreux lecteurs<ref>[http://steinhardt.nyu.edu/scmsAdmin/uploads/000/731/Benson%20le%20monde%20best%20copy.pdf « La fin du Monde ? Tradition and change in the French press »], [[French Politics, Culture & Society]], {{vol.|22}}, {{numéro|1}}, printemps 2004.</ref>.


=== 1982-1994 : difficultés financières et éditoriales ===
=== 1982-1994 : difficultés financières et éditoriales ===
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En 1985, [[André Laurens]] qui a succédé en 1982 à Claude Julien, est écarté de la direction à la suite de la baisse des ventes ; alors qu'il tire en moyenne {{nombre|434000|exemplaires}} entre 1974 et 1981, il voit sa diffusion chuter à {{unité|335000|exemplaires}} en 1985, le faisant descendre en dessous de son seuil de rentabilité<ref>{{harvsp|Eveno|2004|p=244}}.</ref>). On reproche à Laurens son rapport au socialisme [[François Mitterrand|mitterrandien]].
En 1985, [[André Laurens]] qui a succédé en 1982 à Claude Julien, est écarté de la direction à la suite de la baisse des ventes ; alors qu'il tire en moyenne {{nombre|434000|exemplaires}} entre 1974 et 1981, il voit sa diffusion chuter à {{unité|335000|exemplaires}} en 1985, le faisant descendre en dessous de son seuil de rentabilité<ref>{{harvsp|Eveno|2004|p=244}}.</ref>). On reproche à Laurens son rapport au socialisme [[François Mitterrand|mitterrandien]].


Il est alors remplacé par [[André Fontaine (journaliste)|André Fontaine]]<ref>{{Article|titre=«Le Monde», un journal et les pouvoirs|périodique=Le Temps|date=2001-09-29|issn=1423-3967|lire en ligne=https://www.letemps.ch/opinions/monde-un-journal-pouvoirs|consulté le=2018-12-11}}.</ref>. La ligne éditoriale a pris ses distances avec le miterrandisme, affichant notamment son scepticisme sur la politique de nationalisations menée par [[Pierre Mauroy]]<ref name="mitterrand1981" />. L'[[affaire du Rainbow Warrior]] permet notamment au journal de faire preuve de son indépendance et de voir ses ventes rebondir<ref>{{harvsp|Eveno|2001|p=52}} {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=PfU98h8YESsC&pg=PA52}}.</ref>. ''Le Monde'' est ensuite en première ligne dans la dénonciation des scandales de l'ère Mitterrand ([[Affaire des Irlandais de Vincennes]]<ref>{{harvsp|Eveno|2001|p=48}} {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=PfU98h8YESsC&pg=PA48}}.</ref>, [[Affaire du Carrefour du développement|Carrefour du développement]]{{, etc.}}). Une véritable animosité oppose alors Mitterrand au journal, visant plus particulièrement le journaliste [[Edwy Plenel]]<ref>Edwy Plenel, « ''Le Monde'' est-il un danger pour la démocratie ? », ''Le Monde'', {{date-|25 février 2003}}.</ref>. Plusieurs journalistes du ''Monde'' font ainsi l'objet d'[[Affaire des écoutes de l'Élysée|écoutes téléphoniques clandestines de la part du pouvoir]]<ref>Dupuis Jérôme, [http://www.lexpress.fr/informations/le-journaliste-et-le-president_624184.html « Le journaliste et le président »], ''L'Express'', {{date-|11 septembre 1997}}.</ref>.
Il est alors remplacé par [[André Fontaine (journaliste)|André Fontaine]]<ref>{{Article|titre=«Le Monde», un journal et les pouvoirs|périodique=Le Temps|date=2001-09-29|issn=1423-3967|lire en ligne=https://www.letemps.ch/opinions/monde-un-journal-pouvoirs|consulté le=2018-12-11}}.</ref>. La ligne éditoriale a pris ses distances avec le miterrandisme, affichant notamment son scepticisme sur la politique de nationalisations menée par [[Pierre Mauroy]]<ref name="mitterrand1981" />. L'[[affaire du Rainbow Warrior]] permet notamment au journal de faire preuve de son indépendance et de voir ses ventes rebondir<ref>{{harvsp|Eveno|2001|p=52}} {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=PfU98h8YESsC&pg=PA52}}.</ref>. ''Le Monde'' est ensuite en première ligne dans la dénonciation des scandales de l'ère Mitterrand ([[Affaire des Irlandais de Vincennes]]<ref>{{harvsp|Eveno|2001|p=48}} {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=PfU98h8YESsC&pg=PA48}}.</ref>, [[Affaire du Carrefour du développement|Carrefour du développement]]{{, etc.}}). Une véritable animosité oppose alors Mitterrand au journal, visant plus particulièrement le journaliste [[Edwy Plenel]]<ref>Edwy Plenel, « ''Le Monde'' est-il un danger pour la démocratie ? », ''Le Monde'', {{date|25 février 2003}}.</ref>. Plusieurs journalistes du ''Monde'' font ainsi l'objet d'[[Affaire des écoutes de l'Élysée|écoutes téléphoniques clandestines de la part du pouvoir]]<ref>Dupuis Jérôme, [http://www.lexpress.fr/informations/le-journaliste-et-le-president_624184.html « Le journaliste et le président »], ''L'Express'', {{date|11 septembre 1997}}.</ref>.


En 1985, la [[BNP Paribas|BNP]] exige que le journal vende son immeuble de la [[rue des Italiens]]<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=151}}.</ref>. ''Le Monde'' s'installe 15, [[rue Falguière]] ([[15e arrondissement de Paris|{{15e}}]]) en {{date-|avril 1989}} dans un bâtiment conçu par les architectes Pierre du Besset et [[Dominique Lyon]], puis 21 ''bis'' [[rue Claude-Bernard]] ([[5e arrondissement de Paris|{{5e}}]]) en 1996 et enfin, en 2004, [[boulevard Auguste-Blanqui]] ([[13e arrondissement de Paris|13]]{{e}}) dans un bâtiment conçu par l'architecte [[Christian de Portzamparc]], dont l'architecture s'inspire de l'ancien siège social du ''[[The New York Times|New York Times]]''<ref>{{Lien brisé|url=http://presse-paris.univ-paris1.fr/spip.php?article4 |titre=Les immeubles du ''Monde''}}, université {{nobr rom|Paris I}} Panthéon-Sorbonne.</ref>.
En 1985, la [[BNP Paribas|BNP]] exige que le journal vende son immeuble de la [[rue des Italiens]]<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=151}}.</ref>. ''Le Monde'' s'installe 15, [[rue Falguière]] ([[15e arrondissement de Paris|{{15e}}]]) en {{date|avril 1989}} dans un bâtiment conçu par les architectes Pierre du Besset et [[Dominique Lyon]], puis 21 ''bis'' [[rue Claude-Bernard]] ([[5e arrondissement de Paris|{{5e}}]]) en 1996 et enfin, en 2004, [[boulevard Auguste-Blanqui]] ([[13e arrondissement de Paris|13]]{{e}}) dans un bâtiment conçu par l'architecte [[Christian de Portzamparc]], dont l'architecture s'inspire de l'ancien siège social du ''[[The New York Times|New York Times]]''<ref>{{Lien brisé|url=http://presse-paris.univ-paris1.fr/spip.php?article4 |titre=Les immeubles du ''Monde''}}, université {{nobr rom|Paris I}} Panthéon-Sorbonne.</ref>.


En 1989, en raison de la concurrence de ''[[Libération (journal)|Libération]]'' et d'un renouveau du ''[[Le Figaro|Figaro]]'', la diffusion a reculé de {{nombre|40000|exemplaires}} en dix ans<ref name="Fottorino159">{{Harvsp|Fottorino|2012|p=159}}.</ref>.
En 1989, en raison de la concurrence de ''[[Libération (journal)|Libération]]'' et d'un renouveau du ''[[Le Figaro|Figaro]]'', la diffusion a reculé de {{nombre|40000|exemplaires}} en dix ans<ref name="Fottorino159">{{Harvsp|Fottorino|2012|p=159}}.</ref>.


En {{date-|février 1990}}, un [[wikt:triumvirat|triumvirat]] doit succéder à André Fontaine. Composé de [[Daniel Vernet]] (gérant-directeur), [[Bruno Frappat]] (directeur de la rédaction) et [[Martin Desprez]] (directeur-gestionnaire), il cède finalement sa place, à la suite de rivalités internes, à Bruno Frappat (toujours à la tête de la rédaction) et à [[Jacques Lesourne]], économiste, élu directeur de la publication du ''Monde'' le {{date-|8 janvier 1991}} qui devient le premier non-journaliste à ce poste<ref>{{harvsp|Eveno|2004|p=468}}.</ref>.
En {{date|février 1990}}, un [[wikt:triumvirat|triumvirat]] doit succéder à André Fontaine. Composé de [[Daniel Vernet]] (gérant-directeur), [[Bruno Frappat]] (directeur de la rédaction) et [[Martin Desprez]] (directeur-gestionnaire), il cède finalement sa place, à la suite de rivalités internes, à Bruno Frappat (toujours à la tête de la rédaction) et à [[Jacques Lesourne]], économiste, élu directeur de la publication du ''Monde'' le {{date|8 janvier 1991}} qui devient le premier non-journaliste à ce poste<ref>{{harvsp|Eveno|2004|p=468}}.</ref>.


=== 1994-2003 : stratégie d'expansion de Colombani ===
=== 1994-2003 : stratégie d'expansion de Colombani ===
En 1994, ''Le Monde'' troque le statut de [[société à responsabilité limitée]] (SARL) pour celui de [[société anonyme]] (SA) à [[Directoire (entreprise)|directoire]] et [[conseil de surveillance]]. À la suite de la démission de Jacques Lesourne qui n'a pu enrayer la chute de la diffusion du titre et du chiffre d'affaires publicitaire, [[Jean-Marie Colombani]], rédacteur en chef, est élu directeur de la publication du journal en {{date-|mars 1994}}<ref name="Fottorino159" />, d'abord par la société des rédacteurs puis par les actionnaires du journal. Il nomme, en {{date-|avril 1994}}, Noël-Jean Bergeroux directeur de la rédaction. En 1995, il lance une nouvelle formule du quotidien. Lors de l'[[élection présidentielle française de 1995]], l'hostilité de Colombani à [[Jacques Chirac]] (à la suite de la [[Prise d'otages d'Ouvéa|tragédie d'Ouvéa]]), l'anti-mitterrandisme d'[[Edwy Plenel]]<ref group="Note">Son livre ''Un temps de chien'' en 1994 rappelle l'[[affaire du Rainbow Warrior]], des [[Irlandais de Vincennes]], du [[Carrefour du développement]], [[Affaire Urba|Urba]], [[Affaire Pechiney-Triangle|Pechiney-Triangle]], etc.</ref> et le mondialisme [[Édouard Balladur|balladurien]] d'[[Alain Minc]], président du conseil de surveillance de la SA Le Monde, font que leur journal est accusé par ses confrères de balladurisme<ref>{{en}} [http://www.guardian.co.uk/world/2003/feb/26/pressandpublishing.france "'Hate-filled' book rocks Le Monde"], ''The Guardian'', {{date-|26 février 2003}}.</ref>. ''[[Le Canard enchaîné]]'' titre, le {{date-|18 janvier 1995}} « Le Monde balladurisé ? C'est pas une Minc affaire ». Cela jette le trouble dans son lectorat<ref>{{Ouvrage|auteur1=Patrick Eveno|titre=La presse quotidienne nationale|sous-titre=Fin de partie ou renouveau ?|éditeur=[[Vuibert]]|année=2008|passage=69|isbn=}}.</ref>.
En 1994, ''Le Monde'' troque le statut de [[société à responsabilité limitée]] (SARL) pour celui de [[société anonyme]] (SA) à [[Directoire (entreprise)|directoire]] et [[conseil de surveillance]]. À la suite de la démission de Jacques Lesourne qui n'a pu enrayer la chute de la diffusion du titre et du chiffre d'affaires publicitaire, [[Jean-Marie Colombani]], rédacteur en chef, est élu directeur de la publication du journal en {{date|mars 1994}}<ref name="Fottorino159" />, d'abord par la société des rédacteurs puis par les actionnaires du journal. Il nomme, en {{date|avril 1994}}, Noël-Jean Bergeroux directeur de la rédaction. En 1995, il lance une nouvelle formule du quotidien. Lors de l'[[élection présidentielle française de 1995]], l'hostilité de Colombani à [[Jacques Chirac]] (à la suite de la [[Prise d'otages d'Ouvéa|tragédie d'Ouvéa]]), l'anti-mitterrandisme d'[[Edwy Plenel]]<ref group="Note">Son livre ''Un temps de chien'' en 1994 rappelle l'[[affaire du Rainbow Warrior]], des [[Irlandais de Vincennes]], du [[Carrefour du développement]], [[Affaire Urba|Urba]], [[Affaire Pechiney-Triangle|Pechiney-Triangle]], etc.</ref> et le mondialisme [[Édouard Balladur|balladurien]] d'[[Alain Minc]], président du conseil de surveillance de la SA Le Monde, font que leur journal est accusé par ses confrères de balladurisme<ref>{{en}} [http://www.guardian.co.uk/world/2003/feb/26/pressandpublishing.france "'Hate-filled' book rocks Le Monde"], ''The Guardian'', {{date|26 février 2003}}.</ref>. ''[[Le Canard enchaîné]]'' titre, le {{date|18 janvier 1995}} « Le Monde balladurisé ? C'est pas une Minc affaire ». Cela jette le trouble dans son lectorat<ref>{{Ouvrage|auteur1=Patrick Eveno|titre=La presse quotidienne nationale|sous-titre=Fin de partie ou renouveau ?|éditeur=[[Vuibert]]|année=2008|passage=69|isbn=}}.</ref>.


Après une première recapitalisation de 295 millions de francs en 1995, ''Le Monde'' se lance sur [[Internet]] en 1996 : [[Lemonde.fr]] propose des dossiers en ligne, la une en version graphique à partir de {{heure|13}}, l’intégralité du journal avant {{heure|17}}, l’actualité en liaison avec l'[[Agence France-Presse|AFP]] et des rubriques sur la bourse, les livres, le multimédia et le sport. Deux ans plus tard, le journal complet en ligne coûte cinq [[Franc (unité monétaire)|franc]]s (l'équivalent de {{nb|0,76 [[euro]]}}) alors que le journal imprimé coûte {{nb|7,50 francs}} ({{nobr|1,15 euro}})<ref>[http://www.actualitte.com/reportages/l-ebook-a-40-ans-1995-la-presse-imprimee-se-met-en-ligne-1475.htm L'ebook a 40 ans > 1995 > La presse imprimée se met en ligne], ''Actualité''.</ref>. Certains articles du supplément imprimé hebdomadaire Télévision-Radio-Multimédia sont disponibles gratuitement en ligne Multimédia, rebaptisée ensuite « Nouvelles technologies ».
Après une première recapitalisation de 295 millions de francs en 1995, ''Le Monde'' se lance sur [[Internet]] en 1996 : [[Lemonde.fr]] propose des dossiers en ligne, la une en version graphique à partir de {{heure|13}}, l’intégralité du journal avant {{heure|17}}, l’actualité en liaison avec l'[[Agence France-Presse|AFP]] et des rubriques sur la bourse, les livres, le multimédia et le sport. Deux ans plus tard, le journal complet en ligne coûte cinq [[Franc (unité monétaire)|franc]]s (l'équivalent de {{nb|0,76 [[euro]]}}) alors que le journal imprimé coûte {{nb|7,50 francs}} ({{nobr|1,15 euro}})<ref>[http://www.actualitte.com/reportages/l-ebook-a-40-ans-1995-la-presse-imprimee-se-met-en-ligne-1475.htm L'ebook a 40 ans > 1995 > La presse imprimée se met en ligne], ''Actualité''.</ref>. Certains articles du supplément imprimé hebdomadaire Télévision-Radio-Multimédia sont disponibles gratuitement en ligne Multimédia, rebaptisée ensuite « Nouvelles technologies ».


Jean-Marie Colombani, réélu en 2000 engage la construction d'un groupe de presse, le [[Groupe Le Monde]]. Après avoir tenté en vain de racheter ''[[L'Express]]'' à Vivendi Universal Publishing (ex-Havas) en 1997<ref>{{article|auteur=Fabrice Tassel|titre=«Le Monde» convoite «l'Express». Le quotidien a entamé des négociations pour racheter l'hebdo|journal=[[Libération (journal)|Libération]].fr|date=21 juin 1997|url=https://www.liberation.fr/medias/1997/06/21/le-monde-convoite-l-express-le-quotidien-a-entame-des-negociations-pour-racheter-l-hebdo_209004/}}.</ref>, il prend le contrôle du groupe [[Les Journaux du Midi]] (anciennement Midi Libre SA) en 1999 et acquiert 30 % des « Publications de la vie catholique » en 2003 (notamment ''[[La Vie]]'', ''[[Courrier international]]'' et ''[[Télérama]]'' dont il revend le patrimoine immobilier<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=273}}.</ref>). En 2002 et en 2003, plus de 60 millions d'euros sont émis en [[Obligation convertible#Types de convertibles|obligations remboursables en actions]] (ORA), ce qui alourdit l'endettement à long terme déjà élevé<ref name="ef">{{Harvsp|Eveno|2004|p=679}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=Osbi2-X1J0YC&lpg=PA679}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Eric Fottorino|titre=Écrire une nouvelle page|journal=Le Monde.fr|date=3 novembre 2010|consulté le=23 février 2014|url=https://lemonde.fr/idees/article/2010/11/03/ecrire-une-nouvelle-page_1434742_3232.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Olivier Costemalle|titre=Pour 2003, Colombani voit un «Monde» équilibré|url=https://www.liberation.fr/medias/2003/01/08/pour-2003-colombani-voit-un-monde-equilibre_427102/|journal=Libération.fr|date=8 janvier 2003|consulté le=23 février 2014}}.</ref>.
Jean-Marie Colombani, réélu en 2000 engage la construction d'un groupe de presse, le [[Groupe Le Monde]]. Après avoir tenté en vain de racheter ''[[L'Express]]'' à Vivendi Universal Publishing (ex-Havas) en 1997<ref>{{article|auteur=Fabrice Tassel|titre=«Le Monde» convoite «l'Express». Le quotidien a entamé des négociations pour racheter l'hebdo|journal=[[Libération (journal)|Libération]] |date=21 juin 1997|url=https://www.liberation.fr/medias/1997/06/21/le-monde-convoite-l-express-le-quotidien-a-entame-des-negociations-pour-racheter-l-hebdo_209004/}}.</ref>, il prend le contrôle du groupe [[Les Journaux du Midi]] (anciennement Midi Libre SA) en 1999 et acquiert 30 % des « Publications de la vie catholique » en 2003 (notamment ''[[La Vie]]'', ''[[Courrier international]]'' et ''[[Télérama]]'' dont il revend le patrimoine immobilier<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=273}}.</ref>). En 2002 et en 2003, plus de 60 millions d'euros sont émis en [[Obligation convertible#Types de convertibles|obligations remboursables en actions]] (ORA), ce qui alourdit l'endettement à long terme déjà élevé<ref name="ef">{{Harvsp|Eveno|2004|p=679}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=Osbi2-X1J0YC&lpg=PA679}}.</ref>{{,}}<ref>{{article |auteur=Eric Fottorino |titre=Écrire une nouvelle page |journal=Le Monde |date=3 novembre 2010 |consulté le=23 février 2014 |url=https://lemonde.fr/idees/article/2010/11/03/ecrire-une-nouvelle-page_1434742_3232.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Olivier Costemalle|titre=Pour 2003, Colombani voit un «Monde» équilibré|url=https://www.liberation.fr/medias/2003/01/08/pour-2003-colombani-voit-un-monde-equilibre_427102/|journal=[[Libération (journal)|Libération]] |date=8 janvier 2003|consulté le=23 février 2014}}.</ref>.


=== 2003-2008 : crise du journal et du directoire ===
=== 2003-2008 : crise du journal et du directoire ===
{{article détaillé|La Face cachée du Monde}}
{{article détaillé|La Face cachée du Monde}}
En [[2003]], une série d'ouvrages et de travaux critiquent la neutralité du journal et dénonce les trois dirigeants du ''Monde'', [[Jean-Marie Colombani]], [[Edwy Plenel]] et [[Alain Minc]]. Dans la revue ''[[Actes de la recherche en sciences sociales]]'', le sociologue de l'école [[Pierre Bourdieu|bourdieusienne]] [[Patrick Champagne]] analyse l'évolution du quotidien et l'influence de [[Jean-Marie Colombani]] dans l'article « Le médiateur entre deux mondes ». Ces critiques deviennent accusations dans l'essai ''[[La Face cachée du Monde|La Face cachée du « Monde »]]''. En {{date-|février 2003}}, ce livre de [[Pierre Péan]] et [[Philippe Cohen]] affirme, entre autres, que l'équipe dirigeante a pris le parti de s'orienter vers une logique de rentabilité et de vente faisant fi des [[déontologie du journalisme|règles déontologiques]]<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=269-270}}.</ref>. Ils dénoncent par ailleurs le salaire mensuel du [[directeur de la rédaction]] du ''Monde'' ({{unité|26000|euros}} par mois) en dépit d'une perte estimée à vingt-cinq millions d'euros pour l'exercice 2003 au niveau du groupe (périmètre de [[Chiffre d'affaires|CA]] de {{nobr|460 millions}} d'euros, année d'acquisition du [[Groupe_Le_Monde#Titres_contrôlés_par_la_filiale_Malesherbes_Publications|groupe ''La Vie catholique'']]). La [[ligne éditoriale]] originelle aurait été altérée afin de répondre aux objectifs de pouvoir d'un petit groupe affilié, avec des collusions dans des cercles économiques. Le non-respect de la [[raison d'État]] est également au cœur de la critique. D'autres dénoncent certains parti-pris éditoriaux : le journal aurait mené une campagne active pour [[Lionel Jospin]] lors de l'[[élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle de 2002]]<ref>{{en}} [http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/2800343.stm French daily Le Monde under fire], ''[[BBC News]]'', {{date-|26 février 2003}}.</ref>. Une plainte du groupe pour diffamation<ref>{{lien web|titre=« Face cachée » : Le Monde réclame un million d’euros|url=http://www.acrimed.org/article1021.html|site=[[Acrimed|acrimed.org]]|date=5 avril 2003|consulté le=23 février 2014|auteur=Henri Maler}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=«Le Monde» attaque fort|url=https://www.liberation.fr/futurs/2003/04/04/le-monde-attaque-fort_460585/|journal=Libération.fr|date=4 avril 2003|consulté le=23 février 2014|auteur=Catherine Mallaval et Olivier Costemalle}}.</ref>médiatisée, est finalement résolue par la médiation de [[Guy Canivet]], premier président de la [[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]], en {{date-|juin 2004}}, évitant le procès<ref>{{Lien web|titre=Le procès de La face cachée du Monde n’aura pas lieu|url=http://www1.rfi.fr/actufr/articles/054/article_28668.asp|site=[[Radio France international|rfi.fr]]|date=14 juin 2004|consulté le=23 février 2014|auteur=Amaury de Rochegonde}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Le procès contre «la Face cachée du Monde» n'aura pas lieu.|url=https://www.liberation.fr/medias/2004/06/07/le-proces-contre-la-face-cachee-du-monde-n-aura-pas-lieu_482107/|journal=Libération.fr|date=7 juin 2004|consulté le=23 février 2014|auteur=Catherine Mallaval et Olivier Costemalle}}.</ref>. Cette médiation est critiquée comme un étouffoir par l'association [[Acrimed]] qui raille {{cita|Votez [[John Kerry]], allez voir le film de [[Michael Moore]]..., mais surtout ne vous plongez pas dans une critique du journal}}<ref>{{Lien web|titre=Le Monde contre La face cachée : fin de partie ?|url=http://www.acrimed.org/article1631.html#nh2|site=[[acrimed.org]]|date=8 juin 2004|consulté le=23 février 2014|auteur=Henri Maler}}.</ref>.
En 2003, une série d'ouvrages et de travaux critiquent la neutralité du journal et dénonce les trois dirigeants du ''Monde'', [[Jean-Marie Colombani]], [[Edwy Plenel]] et [[Alain Minc]]. Dans la revue ''[[Actes de la recherche en sciences sociales]]'', le sociologue de l'école [[Pierre Bourdieu|bourdieusienne]] [[Patrick Champagne]] analyse l'évolution du quotidien et l'influence de Jean-Marie Colombani dans l'article « Le médiateur entre deux mondes ». Ces critiques deviennent accusations dans l'essai ''[[La Face cachée du Monde|La Face cachée du « Monde »]]''. En {{date|février 2003}}, ce livre de [[Pierre Péan]] et [[Philippe Cohen]] affirme, entre autres, que l'équipe dirigeante a pris le parti de s'orienter vers une logique de rentabilité et de vente faisant fi des [[déontologie du journalisme|règles déontologiques]]<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=269-270}}.</ref>. Ils dénoncent par ailleurs le salaire mensuel du [[directeur de la rédaction]] du ''Monde'' ({{unité|26000|euros}} par mois) en dépit d'une perte estimée à vingt-cinq millions d'euros pour l'exercice 2003 au niveau du groupe (périmètre de [[Chiffre d'affaires|CA]] de {{nobr|460 millions}} d'euros, année d'acquisition du [[Groupe_Le_Monde#Titres_contrôlés_par_la_filiale_Malesherbes_Publications|groupe ''La Vie catholique'']]). La [[ligne éditoriale]] originelle aurait été altérée afin de répondre aux objectifs de pouvoir d'un petit groupe affilié, avec des collusions dans des cercles économiques. Le non-respect de la [[raison d'État]] est également au cœur de la critique. D'autres dénoncent certains parti-pris éditoriaux : le journal aurait mené une campagne active pour [[Lionel Jospin]] lors de l'[[élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle de 2002]]<ref>{{en}} [http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/2800343.stm French daily Le Monde under fire], ''[[BBC News]]'', {{date|26 février 2003}}.</ref>. Une plainte du groupe pour diffamation<ref>{{lien web|titre=« Face cachée » : Le Monde réclame un million d’euros|url=http://www.acrimed.org/article1021.html|site=[[Acrimed|acrimed.org]]|date=5 avril 2003|consulté le=23 février 2014|auteur=Henri Maler}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=«Le Monde» attaque fort|url=https://www.liberation.fr/futurs/2003/04/04/le-monde-attaque-fort_460585/|journal=Libération.fr|date=4 avril 2003|consulté le=23 février 2014|auteur=Catherine Mallaval et Olivier Costemalle}}.</ref>médiatisée, est finalement résolue par la médiation de [[Guy Canivet]], premier président de la [[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]], en {{date|juin 2004}}, évitant le procès<ref>{{Lien web|titre=Le procès de La face cachée du Monde n’aura pas lieu|url=http://www1.rfi.fr/actufr/articles/054/article_28668.asp|site=[[Radio France international|rfi.fr]]|date=14 juin 2004|consulté le=23 février 2014|auteur=Amaury de Rochegonde}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Le procès contre «la Face cachée du Monde» n'aura pas lieu.|url=https://www.liberation.fr/medias/2004/06/07/le-proces-contre-la-face-cachee-du-monde-n-aura-pas-lieu_482107/|journal=Libération.fr|date=7 juin 2004|consulté le=23 février 2014|auteur=Catherine Mallaval et Olivier Costemalle}}.</ref>. Cette médiation est critiquée comme un étouffoir par l'association [[Acrimed]] qui raille {{cita|Votez [[John Kerry]], allez voir le film de [[Michael Moore]]..., mais surtout ne vous plongez pas dans une critique du journal}}<ref>{{Lien web|titre=Le Monde contre La face cachée : fin de partie ?|url=http://www.acrimed.org/article1631.html#nh2|site=[[acrimed.org]]|date=8 juin 2004|consulté le=23 février 2014|auteur=Henri Maler}}.</ref>.


[[Alain Rollat]], journaliste au ''Monde'' de 1977 à 2001, a lui aussi sévèrement critiqué des errements survenus dans la gestion de l'entreprise sous la direction de [[Jean-Marie Colombani]], principal responsable, à ses yeux, de l'emprise croissante des « puissances d'argent » sur le « [[Presse de référence|quotidien de référence]] ». La publication de son témoignage est délibérément occultée par ses anciens compagnons<ref>{{harvsp|Rollat|2003}}.</ref>. [[Daniel Schneidermann]], employé du ''Monde'', critique dans son ouvrage ''Le Cauchemar médiatique'' la réaction de la direction du quotidien, en estimant que celui-ci ne répond pas aux arguments du livre ''La Face cachée du « Monde »''. Les dirigeants du ''Monde'' le [[Licenciement en France|licencient]] en {{date-|octobre 2003}} pour « cause réelle et sérieuse » : selon eux, un passage du livre de Daniel Schneidermann est « attentatoire à l’entreprise pour laquelle il travaille ». Le journaliste a poursuivi le quotidien aux [[Conseil de prud'hommes (France)|prud'hommes]] de Paris, qui lui ont donné gain de cause en {{date-|mai 2005}}<ref>{{lien brisé|url=http://bigbangblog.net/article.php3?id_article=181|titre=Texte du jugement des prud'hommes condamnant ''Le Monde''}} sur le blog de [[Daniel Schneidermann]] (2005).</ref> confirmé en appel en {{date|mars 2007}}<ref name="acrimed-monde">[http://www.acrimed.org/article2633.html « Daniel Schneidermann, deux fois en appel : un procès gagné, l’autre pas »] sur le site de l'association de critique des médias [[Acrimed]].</ref>. Un autre livre-enquête, publiée l'année suivante, [[Patrick de Saint-Exupéry]] sur le [[Génocide des Tutsi au Rwanda|génocide du Rwanda]]<ref>[[Patrick de Saint-Exupéry]], ''L'Inavouable : La France au Rwanda'', 2004.</ref> provoque, selon [[Éric Fottorino]], le malaise des journalistes du ''Monde''{{quand}}, le journal ayant au moment du drame en 1994 {{Citation|entériné la vision fausse et facile d'un double génocide qui dédouanait la diplomatie française, gauche et droite confondues}}<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=236-237}}.</ref> alors que [[Patrick de Saint-Exupéry]] avait vu lui en 1994 {{cita|non pas des mais un génocide}}<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=237}}.</ref>.
[[Alain Rollat]], journaliste au ''Monde'' de 1977 à 2001, a lui aussi sévèrement critiqué des errements survenus dans la gestion de l'entreprise sous la direction de Jean-Marie Colombani, principal responsable, à ses yeux, de l'emprise croissante des « puissances d'argent » sur le « [[Presse de référence|quotidien de référence]] ». La publication de son témoignage est délibérément occultée par ses anciens compagnons<ref>{{harvsp|Rollat|2003}}.</ref>. [[Daniel Schneidermann]], employé du ''Monde'', critique dans son ouvrage ''Le Cauchemar médiatique'' la réaction de la direction du quotidien, en estimant que celui-ci ne répond pas aux arguments du livre ''La Face cachée du « Monde »''. Les dirigeants du ''Monde'' le [[Licenciement en France|licencient]] en {{date|octobre 2003}} pour « cause réelle et sérieuse » : selon eux, un passage du livre de Daniel Schneidermann est « attentatoire à l’entreprise pour laquelle il travaille ». Le journaliste a poursuivi le quotidien aux [[Conseil de prud'hommes (France)|prud'hommes]] de Paris, qui lui ont donné gain de cause en {{date|mai 2005}}<ref>{{lien brisé|url=http://bigbangblog.net/article.php3?id_article=181|titre=Texte du jugement des prud'hommes condamnant ''Le Monde''}} sur le blog de [[Daniel Schneidermann]] (2005).</ref> confirmé en appel en {{date|mars 2007}}<ref name="acrimed-monde">[http://www.acrimed.org/article2633.html « Daniel Schneidermann, deux fois en appel : un procès gagné, l’autre pas »] sur le site de l'association de critique des médias [[Acrimed]].</ref>. Un autre livre-enquête, publiée l'année suivante, [[Patrick de Saint-Exupéry]] sur le [[Génocide des Tutsi au Rwanda|génocide du Rwanda]]<ref>[[Patrick de Saint-Exupéry]], ''L'Inavouable : La France au Rwanda'', 2004.</ref> provoque, selon [[Éric Fottorino]], le malaise des journalistes du ''Monde''{{quand}}, le journal ayant au moment du drame en 1994 {{Citation|entériné la vision fausse et facile d'un double génocide qui dédouanait la diplomatie française, gauche et droite confondues}}<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=236-237}}.</ref> alors que Patrick de Saint-Exupéry avait vu lui en 1994 {{cita|non pas des mais un génocide}}<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=237}}.</ref>.


Le {{date-|29|novembre|2004}}, [[Edwy Plenel]] démissionne de la direction de la rédaction<ref>{{article|titre=Edwy Plenel démissionne du "Monde"|url=http://www.la-croix.com/Culture/Actualite/Edwy-Plenel-demissionne-du-Monde-_NG_-2004-11-29-506678|journal=[[La Croix]] |date=29 novembre 2004|consulté le=26 février 2014|auteur=}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Edwy Plenel quitte ses fonctions de directeur de la rédaction|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20041129.OBS2600/edwy-plenel-quitte-ses-fonctions-de-directeur-de-la-redaction.html|journal=[[Le Nouvel Observateur]].com|date=2 décembre 2004|consulté le=23 février 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Colombani refait «le Monde» sans Plenel.|url=https://www.liberation.fr/medias/2004/12/04/colombani-refait-le-monde-sans-plenel_501707/|journal=Libération.fr|date=4 décembre 2011|consulté le=23 février 2014|auteur=Catherine Mallaval et Olivier Costemalle}}.</ref>, puis quitte le journal en {{date|septembre 2005}}<ref>{{article|titre=La Société des rédacteurs du «Monde» défend Edwy Plenel|url=http://www.liberation.fr/medias/2005/04/19/la-societe-des-redacteurs-du-monde-defend-edwy-plenel_516937|journal=Libération.fr|date=19 avril 2005|consulté le=23 février 2014 |auteur=Olivier Costemalle}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Au «Monde», Plenel sort de son placard et prend la porte|url=https://www.liberation.fr/medias/2005/09/03/au-monde-plenel-sort-de-son-placard-et-prend-la-porte_531095/|journal=Libération.fr|date=3 septembre 2005|consulté le=23 février 2014|auteur=Olivier Costemalle}}.</ref>. Colombani fait revenir, pour l'intérim, [[Patrick Jarreau]] de Washington<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=283}}.</ref>.
Le {{date|29|novembre|2004}}, Edwy Plenel démissionne de la direction de la rédaction<ref>{{article|titre=Edwy Plenel démissionne du "Monde"|url=http://www.la-croix.com/Culture/Actualite/Edwy-Plenel-demissionne-du-Monde-_NG_-2004-11-29-506678|journal=[[La Croix]] |date=29 novembre 2004|consulté le=26 février 2014|auteur=}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Edwy Plenel quitte ses fonctions de directeur de la rédaction|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20041129.OBS2600/edwy-plenel-quitte-ses-fonctions-de-directeur-de-la-redaction.html|journal=[[Le Nouvel Observateur]].com|date=2 décembre 2004|consulté le=23 février 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Colombani refait «le Monde» sans Plenel.|url=https://www.liberation.fr/medias/2004/12/04/colombani-refait-le-monde-sans-plenel_501707/|journal=Libération.fr|date=4 décembre 2011|consulté le=23 février 2014|auteur=Catherine Mallaval et Olivier Costemalle}}.</ref>, puis quitte le journal en {{date|septembre 2005}}<ref>{{article|titre=La Société des rédacteurs du «Monde» défend Edwy Plenel|url=http://www.liberation.fr/medias/2005/04/19/la-societe-des-redacteurs-du-monde-defend-edwy-plenel_516937|journal=Libération.fr|date=19 avril 2005|consulté le=23 février 2014 |auteur=Olivier Costemalle}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Au «Monde», Plenel sort de son placard et prend la porte|url=https://www.liberation.fr/medias/2005/09/03/au-monde-plenel-sort-de-son-placard-et-prend-la-porte_531095/|journal=Libération.fr|date=3 septembre 2005|consulté le=23 février 2014|auteur=Olivier Costemalle}}.</ref>. Colombani fait revenir, pour l'intérim, [[Patrick Jarreau]] de Washington<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=283}}.</ref>.


Face à cette crise, ''Le Monde'' accepte l'augmentation de capital du [[groupe Lagardère]] et publie une nouvelle formule, préparée par [[Éric Fottorino]] et son groupe de réflexion « Vivaldi »<ref name="Fottorino324">{{Harvsp|Fottorino|2012|p=324-326}}.</ref>, le {{date-|7 novembre 2005}}. D'après lui, ce profond changement de l'architecture du quotidien<ref>{{article|titre=7 novembre 2005 : un journal réinventé|url=https://lemonde.fr/idees/article/2005/11/07/7-novembre-2005-un-journal-reinvente_707210_3232.html|journal=Le Monde|date=7 novembre 2005|consulté le=23 février 2014|auteur=Jean-Marie Colombani}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Le matin où Stéphane Paoli a prêté son « 7/9 » au journal Le Monde|url=http://www.acrimed.org/article2240.html|site=[[acrimed.org]]|date=10 janvier 2006|consulté le=23 février 2014|auteur=Christophe Trombert}}.</ref> permet une remontée durable de la satisfaction des lecteurs, au-dessus de 80 %<ref name="Fottorino324" />. Le groupe ''Le Monde'' revend les [[Éditions Desclée de Brouwer]] à l'éditeur suisse [[Parole et Silence]] spécialisé dans la spiritualité chrétienne.
Face à cette crise, ''Le Monde'' accepte l'augmentation de capital du [[groupe Lagardère]] et publie une nouvelle formule, préparée par [[Éric Fottorino]] et son groupe de réflexion « Vivaldi »<ref name="Fottorino324">{{Harvsp|Fottorino|2012|p=324-326}}.</ref>, le {{date|7 novembre 2005}}. D'après lui, ce profond changement de l'architecture du quotidien<ref>{{article|titre=7 novembre 2005 : un journal réinventé|url=https://lemonde.fr/idees/article/2005/11/07/7-novembre-2005-un-journal-reinvente_707210_3232.html|journal=Le Monde|date=7 novembre 2005|consulté le=23 février 2014|auteur=Jean-Marie Colombani}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Le matin où Stéphane Paoli a prêté son « 7/9 » au journal Le Monde|url=http://www.acrimed.org/article2240.html|site=[[acrimed.org]]|date=10 janvier 2006|consulté le=23 février 2014|auteur=Christophe Trombert}}.</ref> permet une remontée durable de la satisfaction des lecteurs, au-dessus de 80 %<ref name="Fottorino324" />. Le groupe ''Le Monde'' revend les [[Éditions Desclée de Brouwer]] à l'éditeur suisse [[Parole et Silence]] spécialisé dans la spiritualité chrétienne.


[[Jean-Michel Dumay]] voit son mandat de président de la société des rédacteurs renouvelé en 2006, mais [[Pierre Jeantet]] remplace Jean-Paul Louveau comme directeur général et, avec [[Bruno Patino]], entre dans un directoire aux côtés d’[[Éric Fottorino]].
[[Jean-Michel Dumay]] voit son mandat de président de la société des rédacteurs renouvelé en 2006, mais [[Pierre Jeantet]] remplace Jean-Paul Louveau comme directeur général et, avec [[Bruno Patino]], entre dans un directoire aux côtés d'Éric Fottorino.


Les tensions liées au rôle du groupe Lagardère s'aggravent. En {{date-|septembre 2005}}, après 24 ans de partenariat avec l'émission de [[RTL]] ''[[Le Grand Jury]]''<ref name="Six ans de Grand Jury RTL-le Monde">« Six ans de Grand Jury RTL-le Monde », ''Le Monde'', {{date-|28|mars|1987}}.</ref>, le journal est remplacé par [[Le Figaro]], en raison de l'augmentation de capital de Lagardère propriétaire de la station concurrente de radio [[Europe 1]]<ref>{{Article|titre=Le Figaro: 1 - Le Monde : 0|périodique=[[Marianne (magazine)|Marianne]]|jour=27|mois=août|année=2005|url=https://www.marianne.net/le-Figaro-1-le-Monde-0_a111602.html|auteur=Philippe Cohen}}.</ref>. En octobre, la société des rédacteurs du Monde s'oppose à la création d'un « pôle sud » de la presse quotidienne régionale réunissant les actifs du Monde (''[[Midi libre]]'', ''[[L'Indépendant (Pyrénées-Orientales)|L'Indépendant]]'', ''[[Centre Presse (Aveyron)|Centre Presse]]'') et ceux du groupe Hachette-Filipacchi de Lagardère (''La Provence'', ''Nice-Matin'', ''Corse-Matin'' et ''Var-Matin'') à travers une [[holding]] commune. Enfin, [[Laurent Mauduit]] qui est devenu [[éditorialiste]], après s'être prononcé publiquement contre l'entrée au capital du journal du [[groupe Lagardère]], quitte le journal en {{date-|décembre 2006}}, dénonçant la [[censure]] de l'un de ses articles à propos des [[Groupe Caisse d'épargne|Caisses d'épargne]]<ref>{{Citation|C'est d'ailleurs cela qui m'a conduit à quitter le journal ''Le Monde'', à cause d'un article consacré à cet établissement qui a été censuré en certains passages}} {{article|url=http://blogs.mediapart.fr/blog/gaebus/251008/interdit-de-vote-1|auteur=Laurent Mauduit |titre=Caisses d'épargne: les alertes du « watchdog »|périodique=[[Médiapart]].fr|date=24 octobre 2008}}.</ref>.
Les tensions liées au rôle du groupe Lagardère s'aggravent. En {{date|septembre 2005}}, après 24 ans de partenariat avec l'émission de [[RTL]] ''[[Le Grand Jury]]''<ref name="Six ans de Grand Jury RTL-le Monde">« Six ans de Grand Jury RTL-le Monde », ''Le Monde'', {{date|28|mars|1987}}.</ref>, le journal est remplacé par ''[[Le Figaro]]'', en raison de l'augmentation de capital de Lagardère propriétaire de la station concurrente de radio [[Europe 1]]<ref>{{Article|titre=Le Figaro: 1 - Le Monde : 0|périodique=[[Marianne (magazine)|Marianne]]|jour=27|mois=août|année=2005|url=https://www.marianne.net/le-Figaro-1-le-Monde-0_a111602.html|auteur=Philippe Cohen}}.</ref>. En octobre, la société des rédacteurs du Monde s'oppose à la création d'un « pôle sud » de la presse quotidienne régionale réunissant les actifs du Monde (''[[Midi libre]]'', ''[[L'Indépendant (Pyrénées-Orientales)|L'Indépendant]]'', ''[[Centre Presse (Aveyron)|Centre Presse]]'') et ceux du groupe Hachette-Filipacchi de Lagardère (''La Provence'', ''Nice-Matin'', ''Corse-Matin'' et ''Var-Matin'') à travers une [[holding]] commune. Enfin, [[Laurent Mauduit]] qui est devenu [[éditorialiste]], après s'être prononcé publiquement contre l'entrée au capital du journal du groupe Lagardère, quitte le journal en {{date|décembre 2006}}, dénonçant la [[censure]] de l'un de ses articles à propos des [[Groupe Caisse d'épargne|Caisses d'épargne]]<ref>{{Citation|C'est d'ailleurs cela qui m'a conduit à quitter le journal ''Le Monde'', à cause d'un article consacré à cet établissement qui a été censuré en certains passages}} {{article|url=http://blogs.mediapart.fr/blog/gaebus/251008/interdit-de-vote-1|auteur=Laurent Mauduit |titre=Caisses d'épargne: les alertes du « watchdog »|périodique=[[Médiapart]].fr|date=24 octobre 2008}}.</ref>.


Rapidement émerge une controverse déclenchée à la fin de l'année 2005 par la mise en place par [[Jean-Marie Colombani]] du concept de [[Journalisme_d'enquête#Journalisme_de_validation_ou_d'investigation|journalisme de validation]], censé se substituer à celui de journalisme d'investigation<ref name="huberson">"Enquête sur Edwy Plenel" par Laurent Huberson, aux Editions du Cherche Midi, en décembre 2011 [https://books.google.fr/books?id=baQUGOlz5sQC&pg=PA2005&lpg=PA2005&dq=%22journalisme+de+validation%22+colombani&source=bl&ots=YyxY-ImN7U&sig=ACfU3U1_3tGUVTqkeX5O5AB5z_g_NLF6vw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjQhon01Nj0AhUDxYUKHaORCA0Q6AF6BAgZEAM#v=onepage&q=%22journalisme%20de%20validation%22%20colombani&f=false]</ref>{{,}}<ref>"Procès" par [[Edwy Plenel]], aux Editions Stock en 2006</ref>{{,}}<ref>"Petits conseils", par [[Laurent Mauduit]] aux Editions 2007</ref>{{,}}<ref name="Larcher">"«Le Monde», entre erreurs stratégiques et crise de la presse", par Laurent Larcher dans ''[[La Croix]]'' le {{date-|13/04/2008}} [https://www.la-croix.com/Culture/Actualite/Le-Monde-entre-erreurs-strategiques-et-crise-de-la-presse-_NG_-2008-04-14-670275]</ref>. ce [[Journalisme_d'enquête#Journalisme_de_validation_ou_d'investigation |journalisme de validation]] fut évoqué dès l'automne 2004 dans un message de Colombani à la rédaction, au départ d'[[Edwy Plenel]]<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=298}}.</ref>. Le journal tente aussi de cadrer ses contenus numériques {{cita|parfois contradictoires avec l'édition papier}}<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=317}}.</ref>.
Rapidement émerge une controverse déclenchée à la fin de l'année 2005 par la mise en place par Jean-Marie Colombani du concept de [[Journalisme_d'enquête#Journalisme_de_validation_ou_d'investigation|journalisme de validation]], censé se substituer à celui de journalisme d'investigation<ref name="huberson">"Enquête sur Edwy Plenel" par Laurent Huberson, aux Editions du Cherche Midi, en décembre 2011 [https://books.google.fr/books?id=baQUGOlz5sQC&pg=PA2005&lpg=PA2005&dq=%22journalisme+de+validation%22+colombani&source=bl&ots=YyxY-ImN7U&sig=ACfU3U1_3tGUVTqkeX5O5AB5z_g_NLF6vw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjQhon01Nj0AhUDxYUKHaORCA0Q6AF6BAgZEAM#v=onepage&q=%22journalisme%20de%20validation%22%20colombani&f=false]</ref>{{,}}<ref>"Procès" par Edwy Plenel, aux Editions Stock en 2006</ref>{{,}}<ref>"Petits conseils", par [[Laurent Mauduit]] aux Editions 2007</ref>{{,}}<ref name="Larcher">"«Le Monde», entre erreurs stratégiques et crise de la presse", par Laurent Larcher dans ''[[La Croix]]'' le {{date|13/04/2008}} [https://www.la-croix.com/Culture/Actualite/Le-Monde-entre-erreurs-strategiques-et-crise-de-la-presse-_NG_-2008-04-14-670275]</ref>. ce [[Journalisme_d'enquête#Journalisme_de_validation_ou_d'investigation |journalisme de validation]] fut évoqué dès l'automne 2004 dans un message de Colombani à la rédaction, au départ d'Edwy Plenel<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=298}}.</ref>. Le journal tente aussi de cadrer ses contenus numériques {{cita|parfois contradictoires avec l'édition papier}}<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=317}}.</ref>.


Le {{date-|3 mai 2007}}, le directeur du ''Monde'' Jean-Marie Colombani appelle à voter [[Ségolène Royal]] dans les colonnes du journal<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/elections-2007/20070503.OBS5461/le-monde-appelle-a-voterpour-segolene-royal.html Le Monde appelle à voter pour Ségolène Royal], ''[[L'Obs|Le Nouvel Observateur]]'', {{date-|3 mai 2007}}.</ref>, après avoir été critiqué pour un éditorial avant le premier tour incitant les lecteurs du journal de sensibilité centriste à préférer [[Nicolas Sarkozy]] à [[François Bayrou]]<ref>"Vive réaction de M. Bayrou à la prise de position de Jean-Marie Colombani" , par l'AFP dans ''Le Monde'' le {{date-|19 avril 2007}} [https://www.lemonde.fr/societe/article/2007/04/19/vive-reaction-de-m-bayrou-a-la-prise-de-position-de-jean-marie-colombani_898847_3224.html]</ref>.
Le {{date|3 mai 2007}}, le directeur du ''Monde'' Jean-Marie Colombani appelle à voter [[Ségolène Royal]] dans les colonnes du journal<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/elections-2007/20070503.OBS5461/le-monde-appelle-a-voterpour-segolene-royal.html Le Monde appelle à voter pour Ségolène Royal], ''[[L'Obs|Le Nouvel Observateur]]'', {{date|3 mai 2007}}.</ref>, après avoir été critiqué pour un éditorial avant le premier tour incitant les lecteurs du journal de sensibilité centriste à préférer [[Nicolas Sarkozy]] à [[François Bayrou]]<ref>"Vive réaction de M. Bayrou à la prise de position de Jean-Marie Colombani" , par l'AFP dans ''Le Monde'' le {{date|19 avril 2007}} [https://www.lemonde.fr/societe/article/2007/04/19/vive-reaction-de-m-bayrou-a-la-prise-de-position-de-jean-marie-colombani_898847_3224.html]</ref>.


Trois semaines après, {{date-|22 mai 2007}}, la [[Société de journalistes|société des rédacteurs]] du Monde refuse d'accorder un troisième mandat à Jean-Marie Colombani à la tête du directoire du groupe, avec 48,5 % des suffrages en faveur de la reconduction et 46,7 % contre, 60 % des voix étaient nécessaires selon les règles internes du journal. Le {{date-|2 juillet}}, [[Pierre Jeantet]] (recruté un an plus tôt comme directeur général) lui succède au poste de président du directoire du groupe Le Monde, avec Bruno Patino comme vice-président, tandis qu'[[Éric Fottorino]] (précédemment directeur de la rédaction) lui succède au poste de directeur du journal (les fonctions de président du groupe et de directeur du journal étant désormais dissociées). Mais, le {{date-|19|décembre|2007}}, à la suite de désaccords en matière financière entre la direction et la Société des rédacteurs du Monde, le président du directoire [[Pierre Jeantet]], le vice-président [[Bruno Patino]] et le directeur du journal [[Éric Fottorino]] démissionnent en bloc<ref>[http://afp.google.com/article/ALeqM5gbKFMCGx0Gablzz4txvrzEvxgjFg « Démission du directoire du Monde: Fottorino accuse la Société des rédacteurs »] {{Lien archive|url=http://afp.google.com/article/ALeqM5gbKFMCGx0Gablzz4txvrzEvxgjFg |horodatage archive=20110521100349 |titre=Copie archivée }}, [[Agence France-Presse|AFP]], {{date-|18|décembre|2007}}.</ref>. Ce dernier revient sur sa décision le {{date-|4|janvier|2008}}<ref>[http://jeanmarcmorandini.tele7.fr/article-11262.html « ''Le Monde'' : 2 démissions sur 3 au directoire »] sur le blog de [[Jean-Marc Morandini]], {{date-|5|janvier|2008}}.</ref> et devient président du directoire le {{date-|25|janvier|2008}}<ref>[http://jeanmarcmorandini.tele7.fr/article-11936.html « Un nouveau patron pour ''Le Monde'' mais des tensions subsistent »] sur le blog de Jean-Marc Morandini, {{date-|26|janvier|2008}}.</ref>. Cela provoque la démission de [[Jean-Michel Dumay]], qui claque la porte de la [[société des rédacteurs]] du Monde (SRM) en dénonçant un « marchandage indigne»<ref>{{article|auteur=Augustin Scalbert|titre=Que Minc s'en aille, s'il est un homme d'honneur|périodique=[[Rue89]], nouvelobs.com|date=28 janvier 2008|url=https://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-medias/20080128.RUE2978/le-monde-que-minc-s-en-aille-s-il-est-un-homme-d-honneur.html}}.</ref>.
Trois semaines après, {{date|22 mai 2007}}, la [[Société de journalistes|société des rédacteurs]] du Monde refuse d'accorder un troisième mandat à Jean-Marie Colombani à la tête du directoire du groupe, avec 48,5 % des suffrages en faveur de la reconduction et 46,7 % contre, 60 % des voix étaient nécessaires selon les règles internes du journal. Le {{date|2 juillet}}, [[Pierre Jeantet]] (recruté un an plus tôt comme directeur général) lui succède au poste de président du directoire du groupe Le Monde, avec Bruno Patino comme vice-président, tandis qu'Éric Fottorino (précédemment directeur de la rédaction) lui succède au poste de directeur du journal (les fonctions de président du groupe et de directeur du journal étant désormais dissociées). Mais, le {{date|19|décembre|2007}}, à la suite de désaccords en matière financière entre la direction et la Société des rédacteurs du Monde, le président du directoire [[Pierre Jeantet]], le vice-président [[Bruno Patino]] et le directeur du journal [[Éric Fottorino]] démissionnent en bloc<ref>[http://afp.google.com/article/ALeqM5gbKFMCGx0Gablzz4txvrzEvxgjFg « Démission du directoire du Monde: Fottorino accuse la Société des rédacteurs »] {{Lien archive|url=http://afp.google.com/article/ALeqM5gbKFMCGx0Gablzz4txvrzEvxgjFg |horodatage archive=20110521100349 |titre=Copie archivée }}, [[Agence France-Presse|AFP]], {{date|18|décembre|2007}}.</ref>. Ce dernier revient sur sa décision le {{date|4|janvier|2008}}<ref>[http://jeanmarcmorandini.tele7.fr/article-11262.html « ''Le Monde'' : 2 démissions sur 3 au directoire »] sur le blog de [[Jean-Marc Morandini]], {{date|5|janvier|2008}}.</ref> et devient président du directoire le {{date|25|janvier|2008}}<ref>[http://jeanmarcmorandini.tele7.fr/article-11936.html « Un nouveau patron pour ''Le Monde'' mais des tensions subsistent »] sur le blog de Jean-Marc Morandini, {{date|26|janvier|2008}}.</ref>. Cela provoque la démission de [[Jean-Michel Dumay]], qui claque la porte de la [[société des rédacteurs]] du Monde (SRM) en dénonçant un « marchandage indigne»<ref>{{article|auteur=Augustin Scalbert|titre=Que Minc s'en aille, s'il est un homme d'honneur|périodique=[[Rue89]], nouvelobs.com|date=28 janvier 2008|url=https://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-medias/20080128.RUE2978/le-monde-que-minc-s-en-aille-s-il-est-un-homme-d-honneur.html}}.</ref>.


Le même mois, le journal est condamné par un tribunal de Barcelone, à {{unité|300000|euros}} de [[dommages-intérêts]] pour avoir publié un article jugé diffamatoire évoquant les pratiques du dopage au FC Barcelone<ref>{{article|auteur=Avec agence|url=https://www.20minutes.fr/article/206346/Sport-Le-Monde-doit-verser-300-000-euros-au-FC-Barcelone.php|titre=''Le Monde'' doit verser {{unité|300000|euros}} au FC Barcelone|journal=[[20 minutes (France)|20 minutes]]|date=15 janvier 2008}}.</ref>.
Le même mois, le journal est condamné par un tribunal de Barcelone, à {{unité|300000|euros}} de [[dommages-intérêts]] pour avoir publié un article jugé diffamatoire évoquant les pratiques du dopage au FC Barcelone<ref>{{article|auteur=Avec agence|url=https://www.20minutes.fr/article/206346/Sport-Le-Monde-doit-verser-300-000-euros-au-FC-Barcelone.php|titre=''Le Monde'' doit verser {{unité|300000|euros}} au FC Barcelone|journal=[[20 minutes (France)|20 minutes]]|date=15 janvier 2008}}.</ref>.


Le quotidien perd 15 millions d'euros sur la seule année 2007, sa diffusion a baissé de 10 % en 4 ans et ses recettes publicitaire de 40 %<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=394}}.</ref>. Aux difficultés s'ajoute le mécontentent suscité par le recrutement de [[Françoise Fressoz]] l'éditorialiste politique du concurrent et les journalistes votent massivement une grève pour {{date-|8 avril 2008}}<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=395}}.</ref>.
Le quotidien perd 15 millions d'euros sur la seule année 2007, sa diffusion a baissé de 10 % en 4 ans et ses recettes publicitaire de 40 %<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=394}}.</ref>. Aux difficultés s'ajoute le mécontentent suscité par le recrutement de [[Françoise Fressoz]] l'éditorialiste politique du concurrent et les journalistes votent massivement une grève pour {{date|8 avril 2008}}<ref>{{Harvsp|Fottorino|2012|p=395}}.</ref>.


Le groupe, qui reste endetté, doit se réorganiser. En {{date-|avril 2008}}, il met en vente la société éditrice des ''[[Cahiers du cinéma]]'', les Éditions de l'Étoile, achetée en {{date-|janvier 2009}} par le groupe d'édition d'art [[Phaidon]]. Le groupe vend également sa branche jeunesse, composée de [[Fleurus presse]] et de Junior hebdo, à Héros et Patrimoine, une société détenue par Financière de loisirs et par le fonds d'investissement américain Open Gate Capital. Fin 2008, il cède la librairie religieuse [[La Procure]] pour trois à quatre millions d'euros.
Le groupe, qui reste endetté, doit se réorganiser. En {{date|avril 2008}}, il met en vente la société éditrice des ''[[Cahiers du cinéma]]'', les Éditions de l'Étoile, achetée en {{date|janvier 2009}} par le groupe d'édition d'art [[Phaidon]]. Le groupe vend également sa branche jeunesse, composée de [[Fleurus presse]] et de Junior hebdo, à Héros et Patrimoine, une société détenue par Financière de loisirs et par le fonds d'investissement américain Open Gate Capital. Fin 2008, il cède la librairie religieuse [[La Procure]] pour trois à quatre millions d'euros.


=== Années 2009-2018 : le trio Bergé-Pigasse-Niel ===
=== Années 2009-2018 : le trio Bergé-Pigasse-Niel ===
En {{date-|mai 2009}}, Éric Fottorino reproche sa {{Citation|vantardise et sa frénésie}} à [[Nicolas Sarkozy]] dans un éditorial, ce qui provoque une crise avec les actionnaires. Le milliardaire [[Vincent Bolloré]], ami du chef de l’État, annonce qu’il cesse de faire imprimer son quotidien gratuit ''[[Direct Matin]]'' sur les rotatives du ''Monde''. ''[[Le Journal du dimanche]]'', qui appartient au milliardaire [[Arnaud Lagardère]], autre ami de Nicolas Sarkozy, fait savoir qu’il change d’imprimerie. Enfin, ''[[Les Échos]]'', propriété du milliardaire [[Bernard Arnault]], lui aussi ami personnel du président, dénonce le contrat souscrit avec l’imprimerie dont ''Le Monde'' est propriétaire. Pour Éric Fottorino, {{Citation|le pouvoir tentait de nous asphyxier par la voie industrielle}}. Dans la même période, une enquête du ''Monde'' signale le rôle central de la banque [[BNP Paribas]] dans le capitalisme de connivence français, citant plusieurs fois son PDG, [[Michel Pébereau]]. Cet épisode entraîne le refus de BNP Paribas, pourtant banque historique du ''Monde'', d'aider le quotidien en grave difficulté. Pour Éric Fottorino, {{Citation|sans doute n’était-il pas opportun, au moment où nous discutions notre avenir, d’irriter celui qui tenait une partie de la solution entre ses mains. (...) Déplaire nous condamnait-il à dépérir ? Il était de toute façon trop tard pour faire marche arrière<ref name="LeMondeDiplo juillet2012">{{article|titre=Vingt années qui ont changé « Le Monde »|url=http://www.monde-diplomatique.fr/2012/07/HALIMI/47935|journal=[[Le Monde diplomatique]]|date=juillet 2012|page=16|consulté le=23 février 2014|auteur=[[Serge Halimi]]}}.</ref>.}} Le journal doit être repris.
En {{date|mai 2009}}, Éric Fottorino reproche sa {{Citation|vantardise et sa frénésie}} à [[Nicolas Sarkozy]] dans un éditorial, ce qui provoque une crise avec les actionnaires. Le milliardaire [[Vincent Bolloré]], ami du chef de l’État, annonce qu’il cesse de faire imprimer son quotidien gratuit ''[[Direct Matin]]'' sur les rotatives du ''Monde''. ''[[Le Journal du dimanche]]'', qui appartient au milliardaire [[Arnaud Lagardère]], autre ami de Nicolas Sarkozy, fait savoir qu’il change d’imprimerie. Enfin, ''[[Les Échos]]'', propriété du milliardaire [[Bernard Arnault]], lui aussi ami personnel du président, dénonce le contrat souscrit avec l’imprimerie dont ''Le Monde'' est propriétaire. Pour Éric Fottorino, {{Citation|le pouvoir tentait de nous asphyxier par la voie industrielle}}. Dans la même période, une enquête du ''Monde'' signale le rôle central de la banque [[BNP Paribas]] dans le capitalisme de connivence français, citant plusieurs fois son PDG, [[Michel Pébereau]]. Cet épisode entraîne le refus de BNP Paribas, pourtant banque historique du ''Monde'', d'aider le quotidien en grave difficulté. Pour Éric Fottorino, {{Citation|sans doute n’était-il pas opportun, au moment où nous discutions notre avenir, d’irriter celui qui tenait une partie de la solution entre ses mains. (...) Déplaire nous condamnait-il à dépérir ? Il était de toute façon trop tard pour faire marche arrière<ref name="LeMondeDiplo juillet2012">{{article|titre=Vingt années qui ont changé « Le Monde »|url=http://www.monde-diplomatique.fr/2012/07/HALIMI/47935|journal=[[Le Monde diplomatique]]|date=juillet 2012|page=16|consulté le=23 février 2014|auteur=[[Serge Halimi]]}}.</ref>.}} Le journal doit être repris.


En {{date-|juin 2010}}, cinq repreneurs sont présentés<ref name="Le Monde engage un «tournant historique»Â">{{article|url=http://www.lefigaro.fr/medias/2010/06/03/04002-20100603ARTFIG00766-le-monde-engage-un-tournant-historique.php|auteur=Delphine Denuit|titre=Le Monde engage un «tournant historique»|journal=Le Figaro.fr|date=03/06/2010}}.</ref> : ''[[Le Nouvel Observateur]]'', ''[[El País]]'', le [[Gruppo Editoriale L'Espresso|groupe de presse qui édite]] ''[[L'Espresso]]'' ([[Italie]]), le groupe de presse [[Ringier]] ([[Suisse]]) ainsi qu'un trio formé par [[Pierre Bergé]] (entrepreneur, propriétaire du magazine ''[[Têtu (magazine)|Têtu]]''), [[Matthieu Pigasse]] (homme d'affaires, propriétaire et président du magazine ''[[Les Inrockuptibles]]'') et [[Xavier Niel]] (fondateur de [[Free (société)|Free]]). Cette candidature provoque une rencontre entre le président de la République [[Nicolas Sarkozy]] et Éric Fottorino le {{date-|9 juin 2010}} : le chef de l'État met en garde en déclarant que si l'option du trio Bergé-Pigasse-Niel était choisie, l'État renoncerait à verser vingt millions d'euros pour participer au sauvetage de l'imprimerie du journal<ref>[https://reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE65A1QK20100611 « Intervention du président Sarkozy dans la reprise »] sur ''fr.reuters.com''.</ref>{{, }}<ref name="canard160610">[[Jean-Luc Porquet]], « Bientôt, la fin d'un ''Monde'' », ''[[Le Canard enchaîné]]'', {{date-|16 juin 2010}}, {{p.|1}}.</ref>. L'autre offre, sérieuse, est formée par [[Claude Perdriel|Perdriel]]-[[Prisa]]-[[Orange (entreprise)|Orange]]<ref>{{article|url=https://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-economie/20100623.RUE7189/le-monde-les-deux-offres-de-reprise-passees-au-crible.html|auteur=Augustin Scalbert|titre=''Le Monde'' : les deux offres de reprise passées au crible|journal=Rue89.fr|date=23 juin 2010}}.</ref> soutenue par [[Alain Minc]], alors en relation secrète avec [[Emmanuel Macron]]<ref name="StreetPress" />{{,}}<ref name="www.youtube.com_Théophile_KOUAMOUO" />, et parait à la [[Pôle d'indépendance du Groupe Le Monde|société des journalistes]] du ''Monde'' comme étant {{pourquoi|{{Citation|particulièrement dangereuse}}}}<ref name="StreetPress">{{lien web | url=http://www.streetpress.com/sujet/1486723160-macron-le-monde | titre=Comment Macron m’a séduit puis trahi | site=StreetPress | date=10 février 2017 | consulté le=9 mai 2017}}.</ref>{{,}}<ref name="www.youtube.com_Théophile_KOUAMOUO">"Des révélations sur Emmanuel Macron menacées de censure", par [[Théophile Kouamouo]] sur ''[[Le Média]]'', avec [[Jean-Baptiste Rivoire]], cofondateur de "[[Off-investigation]]" et Jean-Christophe Parant, président de Dot Dot Media [https://www.youtube.com/watch?v=HU_uOrOVAys], site=youtube.</ref>. Fin juin, l'offre du trio ''Bergé-Pigasse-Niel'' est plébiscitée par les salariés actionnaires<ref>{{article|url=https://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-medias/20100625.RUE7245/le-monde-plebiscite-general-pour-l-offre-pigasse-niel-berge.html|auteur=Augustin Scalbert|titre=''Le Monde'' : plébiscite général pour l'offre Pigasse-Niel-Bergé|périodique=[[Rue89]]|date=25 juin 2010}}.</ref>. Orange et ''Le Nouvel Observateur'' décident de se retirer<ref>{{article|titre=Reprise du ''Monde'' : Orange et ''Le Nouvel Observateur'' jettent l'éponge|url=http://www.latribune.fr/technos-medias/medias/20100628trib000524854/reprise-du-monde-orange-et-le-nouvel-observateur-jettent-l-eponge.html|journal=[[La Tribune (France)|La Tribune]].fr|date=28 juin 2010|consulté le=23 février 2014}}.</ref> et le choix est validé par le vote du [[conseil de surveillance]] (11 voix pour et 9 abstentions) le {{date-|28 juin}}<ref>{{article|titre=110 millions pour refaire «le Monde»|url=https://www.liberation.fr/medias/2010/06/29/110-millions-pour-refaire-le-monde_662448/|journal=Libération.fr|date=29 juin 2010|consulté le=23 février 2014|auteur=Frédérique Roussel}}.</ref>. Le {{date-|2 novembre}}, le rachat du journal par le trio est entériné<ref>{{article|titre=Les actionnaires du ''Monde'' valident son rachat par le trio “BNP”|url=http://www.lexpress.fr/actualites/2/les-actionnaires-du-monde-valident-son-rachat-par-le-trio-bnp_933244.html|journal=[[L'Express]].fr|date=2 novembre 2010|auteur=[[Reuters]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Le trio Bergé-Niel-Pigasse s'offre Le Monde|périodique=[[L'Expansion]]|jour=28|mois=juin|année=2010|consulté le=23/04/2013|url texte=http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/le-trio-berge-niel-pigasse-s-offre-le-monde_234764.html}}.</ref>. Le groupe Le Monde est alors contrôlé par la société [[Le Monde libre (entreprise)|Le Monde libre]] qui possède 64 % du capital, cette société étant détenue par les trois hommes d'affaires ainsi que par le groupe de presse espagnol [[Prisa]]<ref>{{Lien web|titre=Le groupe Le Monde|url=http://www.sdllemonde.fr/le-groupe-le-monde|site=sdllemonde.fr|consulté le=16/11/2016}}.</ref>.
En {{date|juin 2010}}, cinq repreneurs sont présentés<ref name="Le Monde engage un «tournant historique»Â">{{article|url=http://www.lefigaro.fr/medias/2010/06/03/04002-20100603ARTFIG00766-le-monde-engage-un-tournant-historique.php|auteur=Delphine Denuit|titre=Le Monde engage un «tournant historique»|journal=Le Figaro.fr|date=03/06/2010}}.</ref> : ''[[Le Nouvel Observateur]]'', ''[[El País]]'', le [[Gruppo Editoriale L'Espresso|groupe de presse qui édite]] ''[[L'Espresso]]'' ([[Italie]]), le groupe de presse [[Ringier]] ([[Suisse]]) ainsi qu'un trio formé par [[Pierre Bergé]] (entrepreneur, propriétaire du magazine ''[[Têtu (magazine)|Têtu]]''), [[Matthieu Pigasse]] (homme d'affaires, propriétaire et président du magazine ''[[Les Inrockuptibles]]'') et [[Xavier Niel]] (fondateur de [[Free (société)|Free]]). Cette candidature provoque une rencontre entre le président de la République [[Nicolas Sarkozy]] et Éric Fottorino le {{date|9 juin 2010}} : le chef de l'État met en garde en déclarant que si l'option du trio Bergé-Pigasse-Niel était choisie, l'État renoncerait à verser vingt millions d'euros pour participer au sauvetage de l'imprimerie du journal<ref>[https://reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE65A1QK20100611 « Intervention du président Sarkozy dans la reprise »] sur ''fr.reuters.com''.</ref>{{, }}<ref name="canard160610">[[Jean-Luc Porquet]], « Bientôt, la fin d'un ''Monde'' », ''[[Le Canard enchaîné]]'', {{date|16 juin 2010}}, {{p.|1}}.</ref>. L'autre offre, sérieuse, est formée par [[Claude Perdriel|Perdriel]]-[[Prisa]]-[[Orange (entreprise)|Orange]]<ref>{{article|url=https://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-economie/20100623.RUE7189/le-monde-les-deux-offres-de-reprise-passees-au-crible.html|auteur=Augustin Scalbert|titre=''Le Monde'' : les deux offres de reprise passées au crible|journal=Rue89.fr|date=23 juin 2010}}.</ref> soutenue par [[Alain Minc]], alors en relation secrète avec [[Emmanuel Macron]]<ref name="StreetPress" />{{,}}<ref name="www.youtube.com_Théophile_KOUAMOUO" />, et parait à la [[Pôle d'indépendance du Groupe Le Monde|société des journalistes]] du ''Monde'' comme étant {{pourquoi|{{Citation|particulièrement dangereuse}}}}<ref name="StreetPress">{{lien web | url=http://www.streetpress.com/sujet/1486723160-macron-le-monde | titre=Comment Macron m’a séduit puis trahi | site=StreetPress | date=10 février 2017 | consulté le=9 mai 2017}}.</ref>{{,}}<ref name="www.youtube.com_Théophile_KOUAMOUO">"Des révélations sur Emmanuel Macron menacées de censure", par [[Théophile Kouamouo]] sur ''[[Le Média]]'', avec [[Jean-Baptiste Rivoire]], cofondateur de "[[Off-investigation]]" et Jean-Christophe Parant, président de Dot Dot Media [https://www.youtube.com/watch?v=HU_uOrOVAys], site=youtube.</ref>. Fin juin, l'offre du trio ''Bergé-Pigasse-Niel'' est plébiscitée par les salariés actionnaires<ref>{{article|url=https://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-medias/20100625.RUE7245/le-monde-plebiscite-general-pour-l-offre-pigasse-niel-berge.html|auteur=Augustin Scalbert|titre=''Le Monde'' : plébiscite général pour l'offre Pigasse-Niel-Bergé|périodique=[[Rue89]]|date=25 juin 2010}}.</ref>. Orange et ''Le Nouvel Observateur'' décident de se retirer<ref>{{article|titre=Reprise du ''Monde'' : Orange et ''Le Nouvel Observateur'' jettent l'éponge|url=http://www.latribune.fr/technos-medias/medias/20100628trib000524854/reprise-du-monde-orange-et-le-nouvel-observateur-jettent-l-eponge.html|journal=[[La Tribune (France)|La Tribune]].fr|date=28 juin 2010|consulté le=23 février 2014}}.</ref> et le choix est validé par le vote du [[conseil de surveillance]] (11 voix pour et 9 abstentions) le {{date|28 juin}}<ref>{{article|titre=110 millions pour refaire «le Monde»|url=https://www.liberation.fr/medias/2010/06/29/110-millions-pour-refaire-le-monde_662448/|journal=Libération.fr|date=29 juin 2010|consulté le=23 février 2014|auteur=Frédérique Roussel}}.</ref>. Le {{date|2 novembre}}, le rachat du journal par le trio est entériné<ref>{{article|titre=Les actionnaires du ''Monde'' valident son rachat par le trio “BNP”|url=http://www.lexpress.fr/actualites/2/les-actionnaires-du-monde-valident-son-rachat-par-le-trio-bnp_933244.html|journal=[[L'Express]].fr|date=2 novembre 2010|auteur=[[Reuters]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Le trio Bergé-Niel-Pigasse s'offre Le Monde|périodique=[[L'Expansion]]|jour=28|mois=juin|année=2010|consulté le=23/04/2013|url texte=http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/le-trio-berge-niel-pigasse-s-offre-le-monde_234764.html}}.</ref>. Le groupe Le Monde est alors contrôlé par la société [[Le Monde libre (entreprise)|Le Monde libre]] qui possède 64 % du capital, cette société étant détenue par les trois hommes d'affaires ainsi que par le groupe de presse espagnol [[Prisa]]<ref>{{Lien web|titre=Le groupe Le Monde|url=http://www.sdllemonde.fr/le-groupe-le-monde|site=sdllemonde.fr|consulté le=16/11/2016}}.</ref>.


Les circonstances de la vente du journal ont été dénoncées par un article du ''[[Monde diplomatique]]'', ''Comment « Le Monde » fut vendu'', en {{date-|juin 2011}}<ref>[[Pierre Rimbert (journaliste)|Pierre Rimbert]], [https://www.monde-diplomatique.fr/2011/06/RIMBERT/20696 Comment « Le Monde » fut vendu], ''[[Monde diplomatique]]'', {{date-|juin 2011}}.</ref>.
Les circonstances de la vente du journal ont été dénoncées par un article du ''[[Monde diplomatique]]'', ''Comment « Le Monde » fut vendu'', en {{date|juin 2011}}<ref>[[Pierre Rimbert (journaliste)|Pierre Rimbert]], « [https://www.monde-diplomatique.fr/2011/06/RIMBERT/20696 Comment « Le Monde » fut vendu], » ''[[Le Monde diplomatique]]'', {{date|juin 2011}}.</ref>.


Le {{date-|14 septembre 2010}}, ''Le Monde'' annonce qu'il porte plainte contre X pour « violation du secret des sources » après que les services secrets français ([[Direction centrale du renseignement intérieur|DCRI]]) ont été mis à contribution par l'exécutif pour identifier la source d'un journaliste de la rédaction. [[Bernard Squarcini]], directeur de la direction centrale du renseignement intérieur, le reconnaît dans un entretien au ''Nouvel Observateur'' : il a ordonné un « éclairage DCRI » sur des fuites provenant du ministère de la Justice au sujet de l'[[affaire Woerth-Bettencourt]], une enquête qui peut être considérée comme une atteinte au [[Protection des sources d'information des journalistes|secret des sources]], protégées par la loi, et donc à la [[liberté de la presse]].
Le {{date|14 septembre 2010}}, ''Le Monde'' annonce qu'il porte [[plainte contre X]] pour « violation du [[Protection des sources d'information des journalistes|secret des sources]] » après que les services secrets français ([[Direction centrale du renseignement intérieur]], DCRI) ont été mis à contribution par l'exécutif pour identifier la source d'un journaliste de la rédaction. [[Bernard Squarcini]], directeur de la DCRI, le reconnaît dans un entretien au ''Nouvel Observateur'' : il a ordonné un « éclairage DCRI » sur des fuites provenant du ministère de la Justice au sujet de l'[[affaire Woerth-Bettencourt]], une enquête qui peut être considérée comme une atteinte au secret des sources, protégées par la loi, et donc à la [[liberté de la presse]].


Le {{date-|15 décembre 2010}}, Éric Fottorino est révoqué de la présidence du directoire du groupe ''Le Monde'' et de sa fonction de directeur de la publication, pour divergences de point de vue avec les actionnaires. Il est remplacé par [[Louis Dreyfus (homme de médias)|Louis Dreyfus]] à la présidence du directoire<ref>{{Lien web|titre=Eric Fottorino révoqué de la présidence du directoire du groupe Le Monde|url=https://lemonde.fr/actualite-medias/article/2010/12/15/eric-fottorino-revoque-de-la-presidence-du-directoire-du-monde_1453926_3236.html|site=lemonde.fr|date=15 décembre 2010|consulté le=23 février 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Eric Fottorino n'est plus le patron du groupe le Monde|url=https://www.liberation.fr/medias/2010/12/15/eric-fottorino-n-est-plus-le-patron-du-groupe-le-monde_700936/|site=liberation.fr|date=15 décembre 2010}}.</ref> et par [[Érik Izraelewicz]], le {{date-|7|février|2011}}, comme directeur des rédactions du groupe. Ce choix est ratifié le {{date-|10 février}} par les journalistes avec 74 % des voix<ref>{{Lien web|titre=Érik Izraelewicz, un journaliste spécialiste de l'économie à la tête du "Monde"|url=https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2011/02/11/erik-izraelewicz-un-journaliste-specialiste-de-l-economie-a-la-tete-du-monde_1478440_3236.html|site=lemonde.fr|date=11 février 2011|consulté le=6 octobre 2012}}.</ref>{{,}}<ref>Éditorial du ''Monde'' daté du mardi {{date-|15 février 2011}}.</ref> mais Érik Izraelewicz meurt, le {{date-|27|novembre|2012}}, à l'âge de {{nobr|58 ans}}, victime d'une crise cardiaque au siège même du ''Monde''<ref>{{Lien web|titre=Erik Izraelewicz, le directeur du journal « Le Monde » est décédé|url=http://www.leparisien.fr/politique/erik-izraelewicz-le-directeur-du-journal-le-monde-est-decede-27-11-2012-2360339.php|site=[[Le Parisien|leparisien.fr]]|date=27 novembre 2012}}.</ref>. Après un intérim d'[[Alain Frachon]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Alain Frachon remplace temporairement Erik Izraelewicz à la tête du Monde|url=https://www.lexpress.fr/actualite/medias/alain-frachon-remplace-temporairement-erik-izraelewicz-a-la-tete-du-monde_1193615.html|site=LExpress.fr|date=2012-11-30|consulté le=2018-12-11}}.</ref>, [[Natalie Nougayrède]] est proposée le {{date-|1er|mars|2013}} à ce poste par les trois principaux actionnaires du groupe. Elle devient la directrice du ''Monde'' après un vote positif de la Société des Rédacteurs du journal<ref>[https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2013/03/01/natalie-nougayrede-elue-a-la-direction-du-monde_1841632_3236.html Natalie Nougayrède élue à la direction du ''Monde''], ''Le Monde'', {{date-|1 mars 2013}}.</ref> pour six ans. Son tandem avec Louis Dreyfus reçoit pour mission de « placer la révolution numérique au cœur de leurs mandats »<ref name="Point">{{Article|titre=Natalie Nougayrède officiellement à la tête du Monde|url=http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/nathalie-nougayrede-officiellement-a-la-tete-du-monde-06-03-2013-1636876_240.php|périodique=[[Le Point]]|date=6 mars 2013}}.</ref>
Le {{date|15 décembre 2010}}, Éric Fottorino est révoqué de la présidence du directoire du groupe ''Le Monde'' et de sa fonction de directeur de la publication, pour divergences de point de vue avec les actionnaires. Il est remplacé par [[Louis Dreyfus (homme de médias)|Louis Dreyfus]] à la présidence du directoire<ref>{{Lien web|titre=Eric Fottorino révoqué de la présidence du directoire du groupe Le Monde|url=https://lemonde.fr/actualite-medias/article/2010/12/15/eric-fottorino-revoque-de-la-presidence-du-directoire-du-monde_1453926_3236.html |périodique=Le Monde |date=15 décembre 2010|consulté le=23 février 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Eric Fottorino n'est plus le patron du groupe le Monde|url=https://www.liberation.fr/medias/2010/12/15/eric-fottorino-n-est-plus-le-patron-du-groupe-le-monde_700936/|site=liberation.fr|date=15 décembre 2010}}.</ref> et par [[Érik Izraelewicz]], le {{date|7|février|2011}}, comme directeur des rédactions du groupe. Ce choix est ratifié le {{date|10 février}} par les journalistes avec 74 % des voix<ref>{{Lien web|titre=Érik Izraelewicz, un journaliste spécialiste de l'économie à la tête du "Monde"|url=https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2011/02/11/erik-izraelewicz-un-journaliste-specialiste-de-l-economie-a-la-tete-du-monde_1478440_3236.html|site=lemonde.fr|date=11 février 2011|consulté le=6 octobre 2012}}.</ref>{{,}}<ref>Éditorial du ''Monde'' daté du mardi {{date|15 février 2011}}.</ref> mais Érik Izraelewicz meurt, le {{date|27|novembre|2012}}, à l'âge de {{nobr|58 ans}}, victime d'une crise cardiaque au siège même du ''Monde''<ref>{{Lien web|titre=Erik Izraelewicz, le directeur du journal « Le Monde » est décédé|url=http://www.leparisien.fr/politique/erik-izraelewicz-le-directeur-du-journal-le-monde-est-decede-27-11-2012-2360339.php|site=[[Le Parisien|leparisien.fr]]|date=27 novembre 2012}}.</ref>. Après un intérim d'[[Alain Frachon]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Alain Frachon remplace temporairement Erik Izraelewicz à la tête du Monde|url=https://www.lexpress.fr/actualite/medias/alain-frachon-remplace-temporairement-erik-izraelewicz-a-la-tete-du-monde_1193615.html|site=LExpress.fr|date=2012-11-30|consulté le=2018-12-11}}.</ref>, [[Natalie Nougayrède]] est proposée le {{date|1er|mars|2013}} à ce poste par les trois principaux actionnaires du groupe. Elle devient la directrice du ''Monde'' après un vote positif de la Société des Rédacteurs du journal<ref>[https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2013/03/01/natalie-nougayrede-elue-a-la-direction-du-monde_1841632_3236.html Natalie Nougayrède élue à la direction du ''Monde''], ''Le Monde'', {{date|1 mars 2013}}.</ref> pour six ans. Son tandem avec Louis Dreyfus reçoit pour mission de « placer la révolution numérique au cœur de leurs mandats »<ref name="Point">{{Article|titre=Natalie Nougayrède officiellement à la tête du Monde|url=http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/nathalie-nougayrede-officiellement-a-la-tete-du-monde-06-03-2013-1636876_240.php|périodique=[[Le Point]]|date=6 mars 2013}}.</ref>


Cela provoque rapidement une crise avec la rédaction. En {{date-|février 2014}}, un mouvement de contestation est déclenché dans le journal par l'annonce d’un plan de mobilité prévoyant le passage vers la version numérique d’une cinquantaine de postes et la suppression d'un certain nombre de rubriques (''Logement et exclusion'', ''Économie sociale et solidaire'', ''Banlieue''...)<ref>David Medioni, [http://www.arretsurimages.net/breves/2014-05-06/Le-Monde-demission-de-la-majorite-des-redacteurs-en-chef-id17386 « ''Le Monde'' : démission de la majorité des rédacteurs en chef »], ''[[Arrêt sur images]]'', {{date-|6 mai 2014}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.liberation.fr/ecrans/2014/02/27/au-monde-une-ligne-dure-pour-les-salaries_983489/ Au «Monde», une ligne dure pour les salariés], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', {{date-|27 février 2014}}.</ref>. Le {{date-|6 mai}}, sept membres de la rédaction en chef du ''Monde'' {{incise|François Bougon, Vincent Fagot, Julien Laroche-Joubert, Damien Leloup, Cécile Prieur, Françoise Tovo et Nabil Wakim}} démissionnent et dénoncent {{Citation|des dysfonctionnements majeurs, ainsi qu'une absence de confiance et de communication avec la direction de la rédaction}}<ref>[http://www.latribune.fr/technos-medias/medias/20140506trib000828627/la-quasi-totalite-de-la-redaction-en-chef-du-monde-demissionne-de-ses-fonctions.html « La quasi-totalité de la rédaction en chef du Monde "démissionne" de ses fonctions »], ''[[La Tribune (France)|La Tribune]]'', {{date-|6 mai 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Mais que se passe-t-il au “Monde” ?|url=http://www.telerama.fr/medias/mais-que-se-passe-t-il-au-monde,112133.php|périodique=[[Télérama]]|date=7 mai 2014|auteur=Emmanuelle Anizon et Richard Sénéjoux}}.</ref>. Trois jours plus tard, Vincent Giret et Michel Guerrin, les deux adjoints de la directrice du ''Monde'', démissionnent mis en cause par une partie de la rédaction qui demande leur départ<ref>Enguérand Renault, [http://www.lefigaro.fr/medias/2014/05/09/20004-20140509ARTFIG00332-la-directrice-du-monde-lache-ses-deux-adjoints.php La directrice du Monde lâche ses deux adjoints], ''[[Le Figaro]]'', {{date-|9 mai 2014}}.</ref>. En l'absence de soutien des actionnaires<ref name="ASI">Journal du soir et tablette du matin : des divergences de vue concernant les versions papier et numérique du quotidien divisèrent également Natalie Nougayrède et [[Xavier Niel]], l'un des actionnaires du journal (voir Sébastien Rochat, [http://www.arretsurimages.net/breves/2014-05-09/Le-Monde-tablettes-divergence-Niel-Nougayrede-id17410 Le Monde–Tablettes : divergence Niel-Nougayrède], ''[[Arrêts sur images]]'', {{date-|9 mai 2014}}).</ref>, [[Natalie Nougayrède]] jette l'éponge et démissionne de son poste<ref>[http://www.metronews.fr/culture/crise-au-monde-la-directrice-natalie-nougayrede-annonce-sa-demission/mnen!u2ly0bBTiT5xY/ Crise au Monde : la directrice Natalie Nougayrède annonce sa démission], ''metronews.fr'', {{date-|14 mai 2014}}.</ref>{{,}}<ref name="Figaro">Enguérand Renault, [http://www.lefigaro.fr/medias/2014/05/14/20004-20140514ARTFIG00177-natalie-nougayrede-demissionne-de-son-poste-de-directrice-du-monde.php Natalie Nougayrède démissionne de son poste de directrice du Monde], ''[[Le Figaro]]'', {{date-|14 mai 2014}}.</ref>. Dans un texte envoyé à l’[[AFP]]<ref>[http://www.afp.com/fr/info/natalie-nougayrede-demissionne-de-son-poste-de-directrice-du-monde Natalie Nougayrède démissionne de son poste de directrice du Monde], [[Agence France-Presse|AFP]], {{date-|14 mai 2014}}.</ref>, elle explique n’avoir « plus les moyens d’assurer en toute plénitude et sérénité » ses fonctions.
Cela provoque rapidement une crise avec la rédaction. En {{date|février 2014}}, un mouvement de contestation est déclenché dans le journal par l'annonce d’un plan de mobilité prévoyant le passage vers la version numérique d’une cinquantaine de postes et la suppression d'un certain nombre de rubriques (''Logement et exclusion'', ''Économie sociale et solidaire'', ''Banlieue''...)<ref>David Medioni, [http://www.arretsurimages.net/breves/2014-05-06/Le-Monde-demission-de-la-majorite-des-redacteurs-en-chef-id17386 « ''Le Monde'' : démission de la majorité des rédacteurs en chef »], ''[[Arrêt sur images]]'', {{date|6 mai 2014}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.liberation.fr/ecrans/2014/02/27/au-monde-une-ligne-dure-pour-les-salaries_983489/ Au «Monde», une ligne dure pour les salariés], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', {{date|27 février 2014}}.</ref>. Le {{date|6 mai}}, sept membres de la rédaction en chef du ''Monde'' {{incise|François Bougon, Vincent Fagot, Julien Laroche-Joubert, Damien Leloup, Cécile Prieur, Françoise Tovo et Nabil Wakim}} démissionnent et dénoncent {{Citation|des dysfonctionnements majeurs, ainsi qu'une absence de confiance et de communication avec la direction de la rédaction}}<ref>[http://www.latribune.fr/technos-medias/medias/20140506trib000828627/la-quasi-totalite-de-la-redaction-en-chef-du-monde-demissionne-de-ses-fonctions.html « La quasi-totalité de la rédaction en chef du Monde "démissionne" de ses fonctions »], ''[[La Tribune (France)|La Tribune]]'', {{date|6 mai 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Mais que se passe-t-il au “Monde” ?|url=http://www.telerama.fr/medias/mais-que-se-passe-t-il-au-monde,112133.php|périodique=[[Télérama]]|date=7 mai 2014|auteur=Emmanuelle Anizon et Richard Sénéjoux}}.</ref>. Trois jours plus tard, Vincent Giret et Michel Guerrin, les deux adjoints de la directrice du ''Monde'', démissionnent mis en cause par une partie de la rédaction qui demande leur départ<ref>Enguérand Renault, [http://www.lefigaro.fr/medias/2014/05/09/20004-20140509ARTFIG00332-la-directrice-du-monde-lache-ses-deux-adjoints.php La directrice du Monde lâche ses deux adjoints], ''[[Le Figaro]]'', {{date|9 mai 2014}}.</ref>. En l'absence de soutien des actionnaires<ref name="ASI">Journal du soir et tablette du matin : des divergences de vue concernant les versions papier et numérique du quotidien divisèrent également Natalie Nougayrède et [[Xavier Niel]], l'un des actionnaires du journal (voir Sébastien Rochat, [http://www.arretsurimages.net/breves/2014-05-09/Le-Monde-tablettes-divergence-Niel-Nougayrede-id17410 Le Monde–Tablettes : divergence Niel-Nougayrède], ''[[Arrêts sur images]]'', {{date|9 mai 2014}}).</ref>, [[Natalie Nougayrède]] jette l'éponge et démissionne de son poste<ref>[http://www.metronews.fr/culture/crise-au-monde-la-directrice-natalie-nougayrede-annonce-sa-demission/mnen!u2ly0bBTiT5xY/ Crise au Monde : la directrice Natalie Nougayrède annonce sa démission], ''metronews.fr'', {{date|14 mai 2014}}.</ref>{{,}}<ref name="Figaro">Enguérand Renault, [http://www.lefigaro.fr/medias/2014/05/14/20004-20140514ARTFIG00177-natalie-nougayrede-demissionne-de-son-poste-de-directrice-du-monde.php Natalie Nougayrède démissionne de son poste de directrice du Monde], ''[[Le Figaro]]'', {{date|14 mai 2014}}.</ref>. Dans un texte envoyé à l’[[AFP]]<ref>[http://www.afp.com/fr/info/natalie-nougayrede-demissionne-de-son-poste-de-directrice-du-monde Natalie Nougayrède démissionne de son poste de directrice du Monde], [[Agence France-Presse|AFP]], {{date|14 mai 2014}}.</ref>, elle explique n’avoir « plus les moyens d’assurer en toute plénitude et sérénité » ses fonctions.


Le {{date-|28 mai}}, un nouvel [[Organigramme (organisation)|organigramme]] est mis en place<ref name="Orga">''Le Monde'' daté du {{date-|29 mai 2014}}, {{p.|22}}.</ref> : [[Gilles van Kote]] est promu membre du directoire et directeur du ''Monde'' par intérim par le trio Bergé-Niel-Pigasse dans l'attente d'un vote de la Société des rédacteurs du Monde (SRM) tandis que [[Jérôme Fenoglio]] devient directeur des rédactions.
Le {{date|28 mai}}, un nouvel [[Organigramme (organisation)|organigramme]] est mis en place<ref name="Orga">''Le Monde'' daté du {{date|29 mai 2014}}, {{p.|22}}.</ref> : [[Gilles van Kote]] est promu membre du directoire et directeur du ''Monde'' par intérim par le trio Bergé-Niel-Pigasse dans l'attente d'un vote de la Société des rédacteurs du Monde (SRM) tandis que [[Jérôme Fenoglio]] devient directeur des rédactions.


Le {{date-|6|octobre|2014}}, ''Le Monde'' lance une nouvelle formule voulue {{citation|plus claire et plus aérée}}, selon son directeur général Louis Dreyfus<ref>Marc Baudriller, [https://www.challenges.fr/media/20141006.CHA8560/le-monde-se-reformate-dans-la-douleur.html Le Monde se reformate dans la douleur], ''[[Challenges]]'', {{date-|17 octobre 2014}}.</ref>.
Le {{date|6|octobre|2014}}, ''Le Monde'' lance une nouvelle formule voulue {{citation|plus claire et plus aérée}}, selon son directeur général Louis Dreyfus<ref>Marc Baudriller, [https://www.challenges.fr/media/20141006.CHA8560/le-monde-se-reformate-dans-la-douleur.html Le Monde se reformate dans la douleur], ''[[Challenges]]'', {{date|17 octobre 2014}}.</ref>.


Le {{date-|30|juin|2015}}, à la suite de la démission de Gilles van Kote due au refus de la Société des rédacteurs du Monde de soutenir sa candidature définitive<ref>[https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/05/13/jerome-fenoglio-ne-sera-pas-le-nouveau-directeur-du-monde_4633207_3236.html « Démission de Gilles van Kote, directeur du "Monde" »], ''Le Monde'', {{date-|13 mai 2015}}.</ref> et à l'issue d'un deuxième vote de celle-ci<ref>[https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/06/30/jerome-fenoglio-sera-le-nouveau-directeur-du-monde_4664976_3236.html « Jérôme Fenoglio désigné nouveau directeur du "Monde" »], ''Le Monde'', {{date-|30 juin 2015}}.</ref>, Jérôme Fenoglio accède au poste de directeur du quotidien tandis que [[Luc Bronner]] le remplace en tant que directeur des rédactions<ref>{{Article|auteur=Frédérique Roussel|titre=Jérôme Fenoglio, monsieur tout «le Monde»|url=https://www.liberation.fr/ecrans/2015/07/01/jerome-fenoglio-monsieur-tout-le-monde_1341309|date=1 juillet 2015|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]}}.</ref>.
Le {{date|30 juin 2015}}, à la suite de la démission de Gilles van Kote due au refus de la Société des rédacteurs du Monde de soutenir sa candidature définitive<ref>[https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/05/13/jerome-fenoglio-ne-sera-pas-le-nouveau-directeur-du-monde_4633207_3236.html « Démission de Gilles van Kote, directeur du "Monde" »], ''Le Monde'', {{date|13 mai 2015}}.</ref> et à l'issue d'un deuxième vote de celle-ci<ref>[https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/06/30/jerome-fenoglio-sera-le-nouveau-directeur-du-monde_4664976_3236.html « Jérôme Fenoglio désigné nouveau directeur du "Monde" »], ''Le Monde'', {{date|30 juin 2015}}.</ref>, Jérôme Fenoglio accède au poste de directeur du quotidien tandis que [[Luc Bronner]] le remplace en tant que directeur des rédactions<ref>{{Article|auteur=Frédérique Roussel|titre=Jérôme Fenoglio, monsieur tout «le Monde»|url=https://www.liberation.fr/ecrans/2015/07/01/jerome-fenoglio-monsieur-tout-le-monde_1341309|date=1 juillet 2015|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]}}.</ref>.


[[Les Décodeurs]], rubrique du [[site web]] du journal ''Le Monde'', est créée le {{date-|10|mars|2014}}<ref name="8mars2014_www.journalismesinfo.fr">{{Lien web|titre=Le Monde lance les décodeurs, un site dédié au fact-checking|url=http://www.journalismesinfo.fr/Le-Monde-lance-Les-Decodeurs-un-site-dedie-au-fact-checking_a4962.html|site=journalismesinfo.fr|date=8 mars 2014|consulté le=2 avril 2017}}.</ref> et le {{date-|1|février|2017}}, les journalistes de la rubrique créent un [[moteur de recherche]] baptisé Décodex (cf. la section [[#Les décodeurs|Critiques]] ci-dessous).
''[[Les Décodeurs]]'', rubrique du [[site web]] du journal ''Le Monde'', est créée le {{date|10 mars 2014}}<ref name="8mars2014_www.journalismesinfo.fr">{{Lien web|titre=Le Monde lance les décodeurs, un site dédié au fact-checking|url=http://www.journalismesinfo.fr/Le-Monde-lance-Les-Decodeurs-un-site-dedie-au-fact-checking_a4962.html|site=journalismesinfo.fr|date=8 mars 2014|consulté le=2 avril 2017}}.</ref> et le {{date|1|février|2017}}, les journalistes de la rubrique créent un [[moteur de recherche]] baptisé Décodex (cf. la section [[#Les Décodeurs|Critiques]] ci-dessous).


À la suite du décès de [[Pierre Bergé]] en {{date-|septembre 2017}}, [[Xavier Niel]] et [[Matthieu Pigasse]] rachètent chacun la moitié de ses parts dans Le Monde libre, holding qui détient 72,5 % du [[Groupe Le Monde]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Nicolas Madelaine |titre=Le Monde : Xavier Niel et Matthieu Pigasse rachètent les parts de Pierre Bergé |url=https://www.lesechos.fr/2017/09/le-monde-xavier-niel-et-matthieu-pigasse-rachetent-les-parts-de-pierre-berge-182756 |périodique=[[Les Échos]] |date=2017-09-09 |consulté le=2023-07-08 |issn=0153-4831}}.</ref>. Le {{date-|25 octobre 2018}}, Matthieu Pigasse vend 49 % de ses parts de la société ''Le Nouveau Monde'' au milliardaire tchèque [[Daniel Křetínský]], déjà propriétaire du groupe de médias [[Czech Media Invest]], de l'hebdomadaire [[Marianne (magazine)|''Marianne'']]<ref>{{article |auteur=[[AFP]] |titre=Journal Le Monde : Mathieu Pigasse vend 49% de ses parts à un milliardaire tchèque |url=https://www.sudouest.fr/2018/10/25/journal-le-monde-mathieu-pigasse-vend-49-de-ses-parts-a-un-milliardaire-tcheque-5511615-10228.php |périodique=[[Sud Ouest]] |date=25/10/2018 }}.</ref> et d’une partie du pôle magazine du [[Lagardère (entreprise)|groupe Lagardère]] (''Elle'', ''Télé 7 jours, Ici Paris, France Dimanche...'')<ref name=":1">{{article|auteur= [[AFP]] |titre=Nouvelles manœuvres au sein du Monde, où Pigasse et Kretinsky veulent se renforcer |url=https://www.capital.fr/conso/nouvelles-manoeuvres-au-sein-du-monde-ou-pigasse-et-kretinsky-veulent-se-renforcer-1345081 |périodique= [[Capital (magazine)|Capital]] |date=2019-07-17 |consulté le=2020-12-27}}.</ref>, suscitant la méfiance du« Pôle d’indépendance » du journal qui qualifie l'opération jugée « brutale »<ref>{{Article |auteur1=François Bougon |auteur2=Alexandre Piquard |auteur3=Blaise Gauquelin |titre=Le milliardaire tchèque Kretinsky négocie son entrée dans le groupe de Matthieu Pigasse, actionnaire du « Monde » |périodique=Le Monde |date=2018-10-17 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2018/10/17/le-milliardaire-tcheque-daniel-kretinsky-negocie-son-entree-dans-le-groupe-de-matthieu-pigasse-actionnaire-du-monde_5370876_3236.html}}.</ref> et générant des tensions avec Xavier Niel<ref name="15septembre2019_www.liberation.fr_1">{{article|auteur=Jérôme Lefilliâtre |titre=Le directeur du « Monde » dénonce les « contre-vérités » de Matthieu Pigasse, son actionnaire |url=https://www.liberation.fr/france/2019/09/15/le-directeur-du-monde-denonce-les-contre-verites-de-matthieu-pigasse-son-actionnaire_1751497 |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=2019-09-15 }}.</ref>.
À la suite du décès de [[Pierre Bergé]] en {{date|septembre 2017}}, [[Xavier Niel]] et [[Matthieu Pigasse]] rachètent chacun la moitié de ses parts dans Le Monde libre, holding qui détient 72,5 % du [[Groupe Le Monde]]<ref>{{Lien web|auteur=Nicolas Madelaine |titre=Le Monde : Xavier Niel et Matthieu Pigasse rachètent les parts de Pierre Bergé |url=https://www.lesechos.fr/2017/09/le-monde-xavier-niel-et-matthieu-pigasse-rachetent-les-parts-de-pierre-berge-182756 |périodique=[[Les Échos]] |date=2017-09-09 |consulté le=2023-07-08 |issn=0153-4831}}.</ref>. Le {{date|25 octobre 2018}}, Matthieu Pigasse vend 49 % de ses parts de la société ''Le Nouveau Monde'' au milliardaire tchèque [[Daniel Křetínský]], déjà propriétaire du groupe de médias [[Czech Media Invest]], de l'hebdomadaire [[Marianne (magazine)|''Marianne'']]<ref>{{article |auteur=[[AFP]] |titre=Journal Le Monde : Mathieu Pigasse vend 49% de ses parts à un milliardaire tchèque |url=https://www.sudouest.fr/2018/10/25/journal-le-monde-mathieu-pigasse-vend-49-de-ses-parts-a-un-milliardaire-tcheque-5511615-10228.php |périodique=[[Sud Ouest]] |date=25/10/2018 }}.</ref> et d'une partie du pôle magazine du [[Lagardère (entreprise)|groupe Lagardère]] (''Elle'', ''Télé 7 jours, Ici Paris, France Dimanche...'')<ref name=":1">{{article|auteur= [[AFP]] |titre=Nouvelles manœuvres au sein du Monde, où Pigasse et Kretinsky veulent se renforcer |url=https://www.capital.fr/conso/nouvelles-manoeuvres-au-sein-du-monde-ou-pigasse-et-kretinsky-veulent-se-renforcer-1345081 |périodique= [[Capital (magazine)|Capital]] |date=2019-07-17 |consulté le=2020-12-27}}.</ref>, suscitant la méfiance du« Pôle d’indépendance » du journal qui qualifie l'opération jugée « brutale »<ref>{{Article |auteur1=François Bougon |auteur2=Alexandre Piquard |auteur3=Blaise Gauquelin |titre=Le milliardaire tchèque Kretinsky négocie son entrée dans le groupe de Matthieu Pigasse, actionnaire du « Monde » |périodique=Le Monde |date=2018-10-17 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2018/10/17/le-milliardaire-tcheque-daniel-kretinsky-negocie-son-entree-dans-le-groupe-de-matthieu-pigasse-actionnaire-du-monde_5370876_3236.html}}.</ref> et générant des tensions avec Xavier Niel<ref name="15septembre2019_www.liberation.fr_1">{{article|auteur=Jérôme Lefilliâtre |titre=Le directeur du « Monde » dénonce les « contre-vérités » de Matthieu Pigasse, son actionnaire |url=https://www.liberation.fr/france/2019/09/15/le-directeur-du-monde-denonce-les-contre-verites-de-matthieu-pigasse-son-actionnaire_1751497 |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=2019-09-15 }}.</ref>.


=== Années 2019-2020 ===
=== Années 2019-2020 ===
En {{date-|mars 2019}}, la [[Fondation Bill-et-Melinda-Gates]] octroie à la société de presse {{unité|2 126 790 $}} sur trois ans pour ''Le Monde Afrique''<ref name="Gates-2019"/>{{,}}<ref name="Mediapart-2019-10-08">{{Lien web |langue=fr |prénom=Laurent |nom=Mauduit |lien auteur=Laurent Mauduit |titre=La Fondation Gates donne 1,9 million d’euros au «Monde» |url=https://www.mediapart.fr/journal/international/081019/la-fondation-gates-donne-19-million-d-euros-au-monde |site=Mediapart |date=08/10/2019 |consulté le=2020-12-27|extrait=[...] pour son supplément Afrique, le quotidien perçoit aussi des subsides de la Fondation Gates: 2,1 millions de dollars en 2019.}}.</ref>, afin de soutenir {{cita|sa couverture du développement et de la [[santé globale]] en Afrique, informer et engager son public par un journalisme de haute qualité<ref name="Gates-2019">{{Lien web |langue=en |titre=Programme de sensibilisation et d'analyse du public |url=https://www.gatesfoundation.org/How-We-Work/Quick-Links/Grants-Database/Grants/2019/03/OPP1210145 |site=gatesfoundation.org |date=mars 2019 |consulté le=27/12/2020}} : {{citation étrangère|lang=en|Purpose: to support Le Monde Afrique’s coverage of development and global health in Africa and inform and engage its audiences through high quality journalism}}.</ref>}}. La Fondation est alors déjà {{cita|partenaire}} du ''Monde Afrique''<ref>{{Article |langue=fr |titre=Bill Gates : « Rien ne compense la générosité défaillante d’un pays riche » |périodique=Le Monde.fr |date=2017-09-16 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/09/16/bill-gates-rien-ne-compense-la-generosite-defaillante-d-un-pays-riche_5186529_3234.html |consulté le=2020-12-27|extrait=La Bill & Melinda Gates Foundation est l'un des partenaires du « Monde Afrique », édition africaine et numérique du ''Monde''}}.</ref>, l’accompagnant depuis sa création en 2015<ref>{{Article |langue=fr |titre=Qu’est-ce que « Le Monde Afrique » ? |périodique=Le Monde |date=2019-01-15 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/01/15/qu-est-ce-que-le-monde-afrique_4549832_3212.html |consulté le=2020-12-27|extrait=''Le Monde Afrique'' c’est la partie africaine du site lemonde.fr. [...] Le lancement du ''Monde Afrique ''a été rendu possible grâce à des partenaires qui respectent les valeurs du Monde et l’indépendance éditoriale de sa rédaction. La Fondation Gates accompagne cette création depuis 2015, comme le Fonds français Muskoka. L’AFD a été partenaire les premières années (2015-2018).}}.</ref>, et a auparavant octroyé des subventions dans ce cadre<ref>{{Article|titre=Les milliardaires au chevet de la presse |périodique=[[La Croix]] |date=2019-04-08 |lire en ligne=https://www.la-croix.com/Economie/milliardaires-chevet-presse-2019-04-08-1301014183 }}.</ref>.
En {{date|mars 2019}}, la [[Fondation Bill-et-Melinda-Gates]] octroie à la société de presse {{unité|2 126 790 $}} sur trois ans pour ''Le Monde Afrique''<ref name="Gates-2019"/>{{,}}<ref name="Mediapart-2019-10-08">{{Lien web |langue=fr |prénom=Laurent |nom=Mauduit |lien auteur=Laurent Mauduit |titre=La Fondation Gates donne 1,9 million d’euros au «Monde» |url=https://www.mediapart.fr/journal/international/081019/la-fondation-gates-donne-19-million-d-euros-au-monde |site=Mediapart |date=08/10/2019 |consulté le=2020-12-27|extrait=[...] pour son supplément Afrique, le quotidien perçoit aussi des subsides de la Fondation Gates: 2,1 millions de dollars en 2019.}}.</ref>, afin de soutenir {{cita|sa couverture du développement et de la [[santé globale]] en Afrique, informer et engager son public par un journalisme de haute qualité<ref name="Gates-2019">{{Lien web |langue=en |titre=Programme de sensibilisation et d'analyse du public |url=https://www.gatesfoundation.org/How-We-Work/Quick-Links/Grants-Database/Grants/2019/03/OPP1210145 |site=gatesfoundation.org |date=mars 2019 |consulté le=27/12/2020}} : {{citation étrangère|lang=en|Purpose: to support Le Monde Afrique’s coverage of development and global health in Africa and inform and engage its audiences through high quality journalism}}.</ref>}}. La Fondation est alors déjà {{cita|partenaire}} du ''Monde Afrique''<ref>{{Article |langue=fr |titre=Bill Gates : « Rien ne compense la générosité défaillante d’un pays riche » |périodique=Le Monde |date=2017-09-16 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/09/16/bill-gates-rien-ne-compense-la-generosite-defaillante-d-un-pays-riche_5186529_3234.html |consulté le=2020-12-27|extrait=La Bill & Melinda Gates Foundation est l'un des partenaires du « Monde Afrique », édition africaine et numérique du ''Monde''}}.</ref>, l’accompagnant depuis sa création en 2015<ref>{{Article |langue=fr |titre=Qu’est-ce que « Le Monde Afrique » ? |périodique=Le Monde |date=2019-01-15 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/01/15/qu-est-ce-que-le-monde-afrique_4549832_3212.html |consulté le=2020-12-27|extrait=''Le Monde Afrique'' c’est la partie africaine du site lemonde.fr. [...] Le lancement du ''Monde Afrique ''a été rendu possible grâce à des partenaires qui respectent les valeurs du Monde et l’indépendance éditoriale de sa rédaction. La Fondation Gates accompagne cette création depuis 2015, comme le Fonds français Muskoka. L’AFD a été partenaire les premières années (2015-2018).}}.</ref>, et a auparavant octroyé des subventions dans ce cadre<ref>{{Article|titre=Les milliardaires au chevet de la presse |périodique=[[La Croix]] |date=2019-04-08 |lire en ligne=https://www.la-croix.com/Economie/milliardaires-chevet-presse-2019-04-08-1301014183 }}.</ref>.


En juillet de la même année, Matthieu Pigasse et Daniel Kretinsky négocient le rachat des parts du groupe espagnol [[Prisa]] qui détient 20 % dans le groupe Le Monde, suscitant de nouvelles tensions avec Xavier Niel<ref name=":1" /> et il est question que Daniel Kretinsky prenne le contrôle de la holding ''Le Nouveau Monde''<ref name="15septembre2019_www.liberation.fr_1" />. Ces évolutions dans l'actionariat suscitent l'inquiétude de la rédaction qui appelle à préserver « l’indépendance éditoriale »<ref name="15septembre2019_www.liberation.fr_1" /> dans une tribune collective<ref>{{Article|auteur1=La rédaction du « Monde » |titre=Nous, journalistes du “Monde”… |périodique=Le Monde |date=2019-09-10 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2019/09/10/nous-journalistes-du-monde_5508541_3236.html }}.</ref>. Les deux actionnaires de référence, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, acceptent la signature du droit d'[[Agrément en droit français|agrément]] demandé par les rédactions du journal<ref>{{Article|auteur=[[Jérôme Fenoglio]] |titre=Indépendance du Monde : la protection d’un bien commun |url=https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/25/independance-du-monde-la-protection-d-un-bien-commun_6012983_3232.html |périodique=Le Monde |date=2019-09-25 }}.</ref> et la négociation entre ''Le Nouveau Monde'' et Prisa n'aboutit finalement pas<ref>{{article |auteur=Fabienne Schmitt et Nicolas Madelaine |titre=Prisa n'a pas réussi à vendre sa participation dans « Le Monde » |url=https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/prisa-na-pas-reussi-a-vendre-sa-participation-dans-le-monde-1163642 |périodique=[[Les Échos]] |date=2020-01-16}}.</ref>. Ce droit d'agrément confie au pôle d'indépendance la possibilité de bloquer un changement dans le contrôle de l'actionnariat<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le Monde : Matthieu Pigasse et Xavier Niel signent le droit d’agrément réclamé par les rédactions|périodique=Le Monde.fr|date=2019-09-23|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2019/09/23/le-monde-matthieu-pigasse-et-xavier-niel-signent-le-droit-d-agrement-reclame-par-les-redactions_6012754_3236.html|consulté le=2021-12-23}}</ref>.
En juillet de la même année, Matthieu Pigasse et Daniel Kretinsky négocient le rachat des parts du groupe espagnol [[Prisa]] qui détient 20 % dans le groupe Le Monde, suscitant de nouvelles tensions avec Xavier Niel<ref name=":1" /> et il est question que Daniel Kretinsky prenne le contrôle de la holding ''Le Nouveau Monde''<ref name="15septembre2019_www.liberation.fr_1" />. Ces évolutions dans l'actionariat suscitent l'inquiétude de la rédaction qui appelle à préserver « l’indépendance éditoriale »<ref name="15septembre2019_www.liberation.fr_1" /> dans une tribune collective<ref>{{Article|auteur1=La rédaction du « Monde » |titre=Nous, journalistes du “Monde”… |périodique=Le Monde |date=2019-09-10 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2019/09/10/nous-journalistes-du-monde_5508541_3236.html }}.</ref>. Les deux actionnaires de référence, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, acceptent la signature du droit d'[[Agrément en droit français|agrément]] demandé par les rédactions du journal<ref>{{Article|auteur=[[Jérôme Fenoglio]] |titre=Indépendance du Monde : la protection d’un bien commun |url=https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/25/independance-du-monde-la-protection-d-un-bien-commun_6012983_3232.html |périodique=Le Monde |date=2019-09-25 }}.</ref> et la négociation entre ''Le Nouveau Monde'' et Prisa n'aboutit finalement pas<ref>{{article |auteur=Fabienne Schmitt et Nicolas Madelaine |titre=Prisa n'a pas réussi à vendre sa participation dans « Le Monde » |url=https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/prisa-na-pas-reussi-a-vendre-sa-participation-dans-le-monde-1163642 |périodique=[[Les Échos]] |date=2020-01-16}}.</ref>. Ce droit d'agrément confie au pôle d'indépendance la possibilité de bloquer un changement dans le contrôle de l'actionnariat<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le Monde : Matthieu Pigasse et Xavier Niel signent le droit d’agrément réclamé par les rédactions|périodique=Le Monde|date=2019-09-23|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2019/09/23/le-monde-matthieu-pigasse-et-xavier-niel-signent-le-droit-d-agrement-reclame-par-les-redactions_6012754_3236.html|consulté le=2021-12-23}}</ref>.


Début 2020, l'ensemble des services du groupe Le Monde s'installe dans un bâtiment dessiné par le cabinet d'[[architecte]]s norvégien [[Snøhetta]]. Le nouveau siège est situé [[avenue Pierre-Mendès-France]], dans le quartier [[Paris Rive Gauche]] ([[13e arrondissement de Paris|13{{e}}]]), en surplomb des voies de la [[Gare de Paris-Austerlitz|gare d'Austerlitz]]<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://web.archive.org/web/20190817092412/https://snohetta.com/projects/213-le-monde-headquarters |titre=Le Monde Headquarters |site=snohetta.com ''via'' web.archive.org |date=17 août 2019 |consulté le=14 janvier 2022}} ; ce document est une [[Archivage du Web|archive]].</ref>.
Début 2020, l'ensemble des services du groupe Le Monde s'installe dans un bâtiment dessiné par le cabinet d'[[architecte]]s norvégien [[Snøhetta]]. Le nouveau siège est situé [[avenue Pierre-Mendès-France]], dans le quartier [[Paris Rive Gauche]] ([[13e arrondissement de Paris|13{{e}}]]), en surplomb des voies de la [[Gare de Paris-Austerlitz|gare d'Austerlitz]]<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://web.archive.org/web/20190817092412/https://snohetta.com/projects/213-le-monde-headquarters |titre=Le Monde Headquarters |site=snohetta.com ''via'' web.archive.org |date=17 août 2019 |consulté le=14 janvier 2022}} ; ce document est une [[Archivage du Web|archive]].</ref>.


En {{date-|juillet 2020}}, le [[Groupe Le Monde|groupe]] annonce avoir dégagé en 2019 un bénéfice net à 2,6 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 302,7 millions d'euros, avec {{cita|l’essor très marqué du portefeuille d’abonnés numériques du ''Monde''}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Groupe Le Monde : 2019 en croissance et un début 2020 marqué par la crise du Covid-19 |périodique=Le Monde |date=2020-07-08 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2020/07/08/groupe-le-monde-2019-en-croissance-et-un-debut-2020-marque-par-la-crise-du-covid-19_6045590_3236.html |consulté le=2020-07-16 }}.</ref>. Pour la troisième année d'affilée, le groupe affiche un bilan positif<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Groupe Le Monde : +2,6 M€ de résultat net en 2019 |url=https://www.cbnews.fr/medias/image-groupe-monde-26-meu-resultat-net-2019-53661 |site=CB News |consulté le=2020-07-16}}.</ref>. En revanche, la première moitié de l'année 2020, marquée par la [[pandémie de Covid-19 en France|pandémie de Covid-19]], devrait impacter le chiffre d'affaires de 18 millions d'euros du groupe, avec une chute de 50 % des revenus publicitaires<ref>{{article |auteur=[[AFP]] |titre=Le groupe Le Monde dans le vert en 2019 mais secoué par le Covid en 2020 |url=https://www.lefigaro.fr/flash-eco/le-groupe-le-monde-dans-le-vert-en-2019-mais-secoue-par-le-covid-en-2020-20200708 |périodique=[[Le Figaro]] |date=2020-07-08 }}.</ref>.
En {{date|juillet 2020}}, le [[Groupe Le Monde|groupe]] annonce avoir dégagé en 2019 un bénéfice net à 2,6 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 302,7 millions d'euros, avec {{cita|l’essor très marqué du portefeuille d’abonnés numériques du ''Monde''}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Groupe Le Monde : 2019 en croissance et un début 2020 marqué par la crise du Covid-19 |périodique=Le Monde |date=2020-07-08 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2020/07/08/groupe-le-monde-2019-en-croissance-et-un-debut-2020-marque-par-la-crise-du-covid-19_6045590_3236.html |consulté le=2020-07-16 }}.</ref>. Pour la troisième année d'affilée, le groupe affiche un bilan positif<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Groupe Le Monde : +2,6 M€ de résultat net en 2019 |url=https://www.cbnews.fr/medias/image-groupe-monde-26-meu-resultat-net-2019-53661 |site=CB News |consulté le=2020-07-16}}.</ref>. En revanche, la première moitié de l'année 2020, marquée par la [[pandémie de Covid-19 en France|pandémie de Covid-19]], devrait affecter le chiffre d'affaires de 18 millions d'euros du groupe, avec une chute de 50 % des revenus publicitaires<ref>{{article |auteur=[[AFP]] |titre=Le groupe Le Monde dans le vert en 2019 mais secoué par le Covid en 2020 |url=https://www.lefigaro.fr/flash-eco/le-groupe-le-monde-dans-le-vert-en-2019-mais-secoue-par-le-covid-en-2020-20200708 |périodique=[[Le Figaro]] |date=2020-07-08 }}.</ref>.


Pour ''[[Marianne (magazine)|Marianne]]'', la rédaction du ''Monde'', comme d'autres titres de la presse de gauche, est fracturée entre deux camps que le magazine décrit comme les [[Multiculturalisme|multiculturalistes]] et les [[Universalisme républicain|universalistes]]. La discorde ne porterait plus sur le modèle économique et politique – [[lutte des classes]] contre [[social-démocratie]] – mais sur des thèmes de société tels que le [[féminisme]], les minorités et l’[[islam]], principalement<ref name="Menusier202211">Antoine Menusier, [https://www.marianne.net/societe/medias/multiculturalistes-contre-universalistes-de-libe-au-monde-fractures-dans-les-redactions-de-gauche Multiculturalistes contre universalistes : de "Libé" au "Monde", fractures dans les rédactions de gauche], marianne.net, 1er novembre 2020</ref>. Ainsi, le déclenchement du phénomène [[Mouvement MeToo|#metoo]] contre le harcèlement des femmes provoque une « grosse crise interne » au sein du quotidien ou encore un article de Zineb Dryef consacré à [[Assa Traoré]] fait l'objet de critiques internes, même si [[Luc Bronner]], alors directeur de la rédaction du quotidien, rejette les accusations en complaisance visant son journal<ref name="Menusier202211"/>.
Pour ''[[Marianne (magazine)|Marianne]]'', la rédaction du ''Monde'', comme d'autres titres de la presse de gauche, est fracturée entre deux camps que le magazine décrit comme les [[Multiculturalisme|multiculturalistes]] et les [[Universalisme républicain|universalistes]]. La discorde ne porterait plus sur le modèle économique et politique – [[lutte des classes]] contre [[social-démocratie]] – mais sur des thèmes de société tels que le [[féminisme]], les minorités et l’[[islam]], principalement<ref name="Menusier202211">Antoine Menusier, [https://www.marianne.net/societe/medias/multiculturalistes-contre-universalistes-de-libe-au-monde-fractures-dans-les-redactions-de-gauche Multiculturalistes contre universalistes : de "Libé" au "Monde", fractures dans les rédactions de gauche], marianne.net, 1er novembre 2020</ref>. Ainsi, le déclenchement du phénomène [[Mouvement MeToo|#metoo]] contre le harcèlement des femmes provoque une « grosse crise interne » au sein du quotidien ou encore un article de Zineb Dryef consacré à [[Assa Traoré]] fait l'objet de critiques internes, même si [[Luc Bronner]], alors directeur de la rédaction du quotidien, rejette les accusations en complaisance visant son journal<ref name="Menusier202211"/>.
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=== Depuis 2021 ===
=== Depuis 2021 ===


En {{date-|avril 2021}}, ''Le Monde'' annonce la création d'un fonds de dotation qui doit pérenniser « l'indépendance capitalistique du groupe »<ref>{{Lien web |auteur=AFP |titre=Le Monde met en place son indépendance capitalistique |url=https://www.cbnews.fr/medias/image-monde-met-place-son-independance-capitalistique-60328 |site=[[CB News]] |date=14 avril 2021}}.</ref>.
En {{date|avril 2021}}, ''Le Monde'' annonce la création d'un fonds de dotation qui doit pérenniser « l'indépendance capitalistique du groupe »<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Agence France-Presse]] |titre=Le Monde met en place son indépendance capitalistique |url=https://www.cbnews.fr/medias/image-monde-met-place-son-independance-capitalistique-60328 |site=[[CB News]] |date=14 avril 2021}}.</ref>.
[[Fichier:67 avenue Pierre-Mendès-France Paris.jpg|vignette|Le nouveau siège du journal,en 2021, situé au 67/69, [[avenue Pierre-Mendès-France]].]]
[[Fichier:67 avenue Pierre-Mendès-France Paris.jpg|vignette|Le nouveau siège du journal, en 2021, situé au 67/69, [[avenue Pierre-Mendès-France]].]]


Le {{date-|1 janvier 2022}}, la direction annonce l'augmentation du tarif en kiosque de 20 centimes en raison de la hausse des coûts de production, particulièrement le prix du papier<ref>{{Lien web |titre=Le journal «Le Monde» augmente son prix de vente en kiosque |url=https://www.lefigaro.fr/flash-eco/le-journal-le-monde-augmente-son-prix-de-vente-en-kiosque-20220101 |site=[[Le Figaro]] |date=2022-01-01 |consulté le=2022-01-03}}</ref>.
Le {{date|1 janvier 2022}}, la direction annonce l'augmentation du tarif en kiosque de 20 centimes en raison de la hausse des coûts de production, particulièrement le prix du papier<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Agence France-Presse]] |titre=Le journal «Le Monde» augmente son prix de vente en kiosque |url=https://www.lefigaro.fr/flash-eco/le-journal-le-monde-augmente-son-prix-de-vente-en-kiosque-20220101 |site=[[Le Figaro]] |date=2022-01-01 |consulté le=2022-01-03}}</ref>.


Le quotidien doit par ailleurs faire face au départ de ses deux dessinateurs les plus connus. [[Plantu]], engagé au journal depuis le {{date-|1er octobre 1972}}, a mis fin en {{date-|mars 2021}} à sa carrière au service du ''Monde'' après 50 ans de travail laissant sa place à la Une à ses confrères du collectif « Cartooning for Peace ». En {{date-|janvier 2021}}, la directrice de la rédaction du ''Monde'' [[Caroline Monnot]] présente ses excuses pour avoir publié un dessin de [[Xavier Gorce]] pouvant {{Citation|être lu comme une relativisation de la gravité des faits d’[[inceste]], en des termes déplacés vis-à-vis des victimes et des personnes [[transgenres]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=A nos lecteurs |périodique=Le Monde.fr |date=2021-01-19 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/le-monde-et-vous/article/2021/01/19/a-nos-lecteurs_6066802_6065879.html |pages= }}</ref>}}. Après 18 ans de collaboration, Xavier Gorce annonce qu'il quitte la rédaction en déclarant que « la liberté ne se négocie pas » et déplore la pression des militants des réseaux sociaux<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Clément |nom=Pétreault |titre=Gorce : « Si les journaux ne résistent pas à la pression des réseaux sociaux… » |url=https://www.lepoint.fr/politique/gorce-si-les-journaux-ne-resistent-pas-a-la-pression-des-reseaux-sociaux-20-01-2021-2410357_20.php |site=Le Point |date=2021-01-20 |consulté le=2021-01-21}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=#MeTooInceste : le dessinateur du ''Monde'' Xavier Gorce démissionne après la suppression de sa caricature sur l'inceste|jour=20|mois=janvier|année=2021|url=https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/affaire-olivier-duhamel/metooinceste-le-dessinateur-du-monde-xavier-gorce-sous-le-feu-des-critiques-apres-une-caricature-sur-l-inceste_4265063.html|site=[[France Info (offre globale)|France Info]]|consulté le=20 janvier 2021}}.</ref>.
Le quotidien doit par ailleurs faire face au départ de ses deux dessinateurs les plus connus. [[Plantu]], engagé au journal depuis le {{date|1er octobre 1972}}, a mis fin en {{date|mars 2021}} à sa carrière au service du ''Monde'' après 50 ans de travail laissant sa place à la Une à ses confrères du collectif « [[Cartooning for Peace]] ». En {{date|janvier 2021}}, la directrice de la rédaction du ''Monde'' [[Caroline Monnot]] présente ses excuses pour avoir publié un dessin de [[Xavier Gorce]] pouvant {{Citation|être lu comme une relativisation de la gravité des faits d’[[inceste]], en des termes déplacés vis-à-vis des victimes et des personnes [[transgenres]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Caroline Monnot |titre=A nos lecteurs |périodique=Le Monde |date=2021-01-19 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/le-monde-et-vous/article/2021/01/19/a-nos-lecteurs_6066802_6065879.html |consulté le=11/04/204}}.</ref>}}. Après 18 ans de collaboration, Xavier Gorce annonce qu'il quitte la rédaction en déclarant que « la liberté ne se négocie pas » et déplore la pression des militants des réseaux sociaux<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Clément |nom=Pétreault |titre=Gorce : « Si les journaux ne résistent pas à la pression des réseaux sociaux… » |url=https://www.lepoint.fr/politique/gorce-si-les-journaux-ne-resistent-pas-a-la-pression-des-reseaux-sociaux-20-01-2021-2410357_20.php |périodique=[[Le Point]] |date=2021-01-20 |consulté le=2021-01-21}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=#MeTooInceste : le dessinateur du ''Monde'' Xavier Gorce démissionne après la suppression de sa caricature sur l'inceste|jour=20|mois=janvier|année=2021|url=https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/affaire-olivier-duhamel/metooinceste-le-dessinateur-du-monde-xavier-gorce-sous-le-feu-des-critiques-apres-une-caricature-sur-l-inceste_4265063.html|site=[[France Info (offre globale)|France Info]]|consulté le=20 janvier 2021}}.</ref>.


En septembre 2022, la direction du journal décide de dépublier une tribune du chercheur Paul-Max Morin intitulée « Réduire la colonisation en Algérie à une "histoire d'amour" parachève la droitisation de Macron sur la question mémorielle » à la suite de protestations de l'Élysée<ref>{{Article|langue=fr|titre=A nos lecteurs|périodique=Le Monde.fr|date=2022-09-02|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/le-monde-et-vous/article/2022/09/02/a-nos-lecteurs_6139981_6065879.html|consulté le=2022-09-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Algérie : l'Élysée se plaint au "Monde", qui dépublie une tribune - Par Loris Guémart {{!}} Arrêt sur images |url=https://www.arretsurimages.net/articles/algerie-lelysee-se-plaint-au-monde-qui-depublie-une-tribune |site=www.arretsurimages.net |consulté le=2022-09-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Jacques |nom=Pezet |prénom2=Elsa de La Roche |nom2=Saint-André |titre=«Le Monde» a-t-il censuré une tribune sur les déclarations de Macron en Algérie? |url=https://www.liberation.fr/checknews/le-monde-a-t-il-censure-une-tribune-sur-les-declarations-de-macron-en-algerie-20220902_5BWL6TZPBNFI5HFQ4U7OHIQ7BI/ |site=Libération |consulté le=2022-09-03}}</ref>. Pour l'Élysée, l'article contenait une erreur factuelle née d'une mauvaise interprétation des propos tenus à Alger par le chef de l’État.
En septembre 2022, la direction du journal décide de dépublier une tribune du chercheur Paul-Max Morin intitulée « Réduire la colonisation en Algérie à une "histoire d'amour" parachève la droitisation de Macron sur la question mémorielle » à la suite de protestations de l'Élysée<ref>{{Article|langue=fr|titre=A nos lecteurs|périodique=Le Monde|date=2022-09-02|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/le-monde-et-vous/article/2022/09/02/a-nos-lecteurs_6139981_6065879.html|consulté le=2022-09-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Algérie : l'Élysée se plaint au "Monde", qui dépublie une tribune |auteur=Loris Guémart |url=https://www.arretsurimages.net/articles/algerie-lelysee-se-plaint-au-monde-qui-depublie-une-tribune |site=[[Arrêt sur images]] |consulté le=2022-09-03}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Jacques |nom=Pezet |auteur2=Elsa de La Roche Saint-André |titre=«Le Monde» a-t-il censuré une tribune sur les déclarations de Macron en Algérie? |url=https://www.liberation.fr/checknews/le-monde-a-t-il-censure-une-tribune-sur-les-declarations-de-macron-en-algerie-20220902_5BWL6TZPBNFI5HFQ4U7OHIQ7BI/ |site=[[Libération (journal)|Libération]] |consulté le=2022-09-03}}.</ref>. Pour l'Élysée, l'article contenait une erreur factuelle née d'une mauvaise interprétation des propos tenus à Alger par le chef de l’État.


== Transparence, indépendance, finances ==
== Transparence, indépendance, finances ==
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* Par le ''Pôle d'Indépendance du Monde'' à hauteur de 25 %
* Par le ''Pôle d'Indépendance du Monde'' à hauteur de 25 %


''Le Monde Libre'' est détenu par le Nouveau Monde ([[Matthieu Pigasse]], NJJ Presse ([[Xavier Niel]])<ref>[https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-milliardaire-tcheque-daniel-kretinsky-revend-ses-parts-dans-le-monde-a-xavier-niel-20230923 Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky revend ses parts dans Le Monde à Xavier Niel], lefigaro.fr, 23 septembre 2023</ref>, Berly Media ([[Madison Cox]]) et le groupe espagnol [[Prisa]].
''Le Monde Libre'' est détenu par le Nouveau Monde ([[Matthieu Pigasse]], NJJ Presse ([[Xavier Niel]])<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Après cinq ans de malentendus, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky revend ses parts dans Le Monde à Xavier Niel |url=https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-milliardaire-tcheque-daniel-kretinsky-revend-ses-parts-dans-le-monde-a-xavier-niel-20230923 |périodique=[[Le Figaro]] |date=2023-09-23 |consulté le=2024-04-11}}</ref>, Berly Media ([[Madison Cox]]) et le groupe espagnol [[Prisa]].


Le ''Pôle d'indépendance du Monde'' regroupe plusieurs syndicats comme la société des rédacteurs du Monde, la société des lecteurs du Monde, la société des employés du Monde, la société des personnels de Courrier international, la société du personnel de L'Obs ainsi que l'association des actionnaires minoritaires.
Le ''Pôle d'indépendance du Monde'' regroupe plusieurs syndicats comme la société des rédacteurs du Monde, la société des lecteurs du Monde, la société des employés du Monde, la société des personnels de Courrier international, la société du personnel de L'Obs ainsi que l'association des actionnaires minoritaires.


=== Indépendance ===
=== Indépendance ===
Afin d'éviter une [[Indépendance des rédactions|pression des actionnaires]] sur les journalistes, {{interprétation personnelle|comme c'est le cas dans certains médias<ref>{{Lien web |auteur=Adrien Franque |titre=Bruno Jeudy viré de «Paris Match» pour s’être opposé à la une polémique sur le cardinal Sarah |url=Bruno Jeudy viré de «Paris Match» pour s’être opposé à la une polémique sur le cardinal Sarah |site=Liberation |date=18 août 2022}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Richard Sénéjoux |titre=Aux “Échos”, une grève des signatures inédite sur fond de soupçons d’ingérence de Bernard Arnault |url=https://www.telerama.fr/debats-reportages/aux-echos-une-greve-des-signatures-inedite-sur-fond-de-soupcons-d-ingerence-de-bernard-arnault-7014832.php |site=Telerama |date=24 mars 2023}}</ref>}}, ''Le Monde'' présente certaines originalités.
Afin d'éviter une [[Indépendance des rédactions|pression des actionnaires]] sur les journalistes, {{interprétation personnelle|comme c'est le cas dans certains médias<ref>{{Lien web |auteur=Adrien Franque |titre=Bruno Jeudy viré de «Paris Match» pour s’être opposé à la une polémique sur le cardinal Sarah |url=Bruno Jeudy viré de «Paris Match» pour s’être opposé à la une polémique sur le cardinal Sarah |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=18 août 2022}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Richard Sénéjoux |titre=Aux “Échos”, une grève des signatures inédite sur fond de soupçons d’ingérence de Bernard Arnault |url=https://www.telerama.fr/debats-reportages/aux-echos-une-greve-des-signatures-inedite-sur-fond-de-soupcons-d-ingerence-de-bernard-arnault-7014832.php |site=Telerama |date=24 mars 2023}}</ref>|date=avril 2024}}, ''Le Monde'' présente certaines originalités.


Selon les statuts officiels du journal, la nomination du directeur de la rédaction doit impérativement être votée par au moins {{unité|60 %}} de la rédaction des journalistes.
Selon les statuts officiels du journal, la nomination du directeur de la rédaction doit impérativement être votée par au moins {{unité|60 %}} de la rédaction des journalistes.
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Depuis 2017, le ''Pôle d’indépendance du Monde'' obtient dans le cadre d’une modification des statuts du ''Monde'' une « ''[[golden share]]'' » protégeant ses droits statutaires quelle que soit sa part du capital. Ainsi, les actionnaires minoritaires ont le pouvoir de bloquer des décisions des actionnaires majoritaires.
Depuis 2017, le ''Pôle d’indépendance du Monde'' obtient dans le cadre d’une modification des statuts du ''Monde'' une « ''[[golden share]]'' » protégeant ses droits statutaires quelle que soit sa part du capital. Ainsi, les actionnaires minoritaires ont le pouvoir de bloquer des décisions des actionnaires majoritaires.


En 2020, Xavier Niel, un des actionnaires de la ''holding Le Monde Libre'', place toutes ses actions dans un fond de dotation spécial. Ce fonds est légalement incessible. La chercheuse [[Julia Cagé]], qui dirige la ''Société des Lecteurs du Monde'', salue la décision de l'homme d'affaires, mais estime que cela pourrait aller plus loin<ref>{{Lien web |auteur=AFP |titre=Julia Cagé pointe les brèches du fonds de dotation du Monde |url=https://www.cbnews.fr/medias/image-julia-cage-presidente-societe-lecteurs-du-monde-pointe-breches-du-fonds-dotation-du |site=Cbnews.fr |date=19 Septembre 2021}}</ref>.
En 2020, Xavier Niel, un des actionnaires de la ''holding Le Monde Libre'', place toutes ses actions dans un fond de dotation spécial. Ce fonds est légalement incessible. La chercheuse [[Julia Cagé]], qui dirige la ''Société des Lecteurs du Monde'', salue la décision de l'homme d'affaires, mais estime que cela pourrait aller plus loin<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Agence France-Presse]] |titre=Julia Cagé pointe les brèches du fonds de dotation du Monde |url=https://www.cbnews.fr/medias/image-julia-cage-presidente-societe-lecteurs-du-monde-pointe-breches-du-fonds-dotation-du |site=[[CB News]] |date=19 Septembre 2021 |consulté le=11/04/2024}}</ref>.


=== Finances ===
=== Finances ===
Chaque année, le [[Groupe Le Monde]] partage ses documents financiers (''bilan, compte de résultat''), avec les lecteurs du Monde<ref name=":0">{{Lien web |auteur=Louis Dreyfus( Président du directoire du « Monde ») et Jérôme Fenoglio (Directeur du « Monde ») |titre=Groupe Le Monde : des résultats 2021 bénéficiaires et de nouveaux investissements |url=https://www.lemonde.fr/le-monde-et-vous/article/2022/05/11/groupe-le-monde-des-resultats-2021-beneficiaires-et-de-nouveaux-investissements_6125623_6065879.html |site=Le Monde |date=11 mai 2022}}</ref>. En 2021, le chiffre d'affaires du groupe est de 301 millions d'euros<ref name=":0" />.
Chaque année, le [[Groupe Le Monde]] partage ses documents financiers (''bilan, compte de résultat''), avec les lecteurs du Monde<ref name=":0">{{Lien web |auteur=[[Louis Dreyfus]] |auteur2=[[Jérôme Fenoglio]] |titre=Groupe Le Monde : des résultats 2021 bénéficiaires et de nouveaux investissements |url=https://www.lemonde.fr/le-monde-et-vous/article/2022/05/11/groupe-le-monde-des-resultats-2021-beneficiaires-et-de-nouveaux-investissements_6125623_6065879.html |périodique=Le Monde |date=11 mai 2022}}</ref>. En 2021, le chiffre d'affaires du groupe est de 301 millions d'euros<ref name=":0" />.


L'abonnement est actuellement la principale source de revenu du journal<ref name=":0" /> .
L'abonnement est actuellement la principale source de revenu du journal<ref name=":0" /> .


La rédaction du journal ''Le Monde'' compte 520 journalistes en CDI<ref name=":0" />{{,}}<ref>https://www.lemonde.fr/le-monde-et-vous/live/2023/06/07/le-monde-vous-repond-en-direct-sur-sa-ligne-editoriale-la-vie-de-sa-redaction-sa-gouvernance_6176531_6065879.html</ref>. Ce chiffre n'incluant pas les autres rédactions du groupe Le Monde (''L'Obs'', ''Télérama'' ou ''La Vie'').
La rédaction du journal ''Le Monde'' compte {{Nombre|520|journalistes}} en [[Contrat de travail à durée indéterminée en droit français|CDI]]<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=[[Gilles van Kote]] |titre=« Le Monde » vous répond en direct sur sa ligne éditoriale, la vie de sa rédaction, sa gouvernance |url=https://www.lemonde.fr/le-monde-et-vous/live/2023/06/07/le-monde-vous-repond-en-direct-sur-sa-ligne-editoriale-la-vie-de-sa-redaction-sa-gouvernance_6176531_6065879.html |site=[[Le Monde.fr]] |date=07/06/2023 |consulté le=11/04/2024}}</ref>. Ce chiffre n'incluant pas les autres rédactions du [[groupe Le Monde]] (''[[L'Obs]]'', ''[[Télérama]]'' ou ''[[La Vie]]'').


Les journalistes font partie d'un syndicat, la société des rédacteurs du Monde<ref>{{Lien web |titre=Raphaëlle Bacqué , présidente de la Société des Rédacteurs du Monde |url=https://fsu.fr/raphaelle-bacque-presidente-de-la-societe-des-redacteurs-du-monde/ |site=FSU |date=Mai 2021}}</ref>.
Les journalistes font partie d'un syndicat, la société des rédacteurs du Monde<ref>{{Lien web |titre=Raphaëlle Bacqué , présidente de la Société des Rédacteurs du Monde |url=https://fsu.fr/raphaelle-bacque-presidente-de-la-societe-des-redacteurs-du-monde/ |site=[[Fédération syndicale unitaire]] |date=5 mai 2021 |consulté le=11 avril 2024}}</ref>.


Le journal ''Le Monde'' bénéficie des aides à la presse. Ainsi, il a perçu 2,95 millions d’euros d’aide du fonds d'aide à la modernisation de la presse de 2003 à 2010<ref>[http://www.rue89.com/2010/08/11/lheure-des-fuites-sur-les-subventions-a-la-presse-161807 L'heure des fuites sur les subventions à la presse ?], ''[[Rue89]]'', publié le {{date-|11 août 2010}}, consulté le {{date-|26 octobre}}.</ref> (voir ''[[Aides à la presse en France]]''). En 2010, il est le second quotidien français qui reçoit le plus de subventions de l'État, avec 17 millions d'euros d'aides directes<ref>[http://blogs.mediapart.fr/blog/vincent-truffy/160412/subventions-la-presse-passe-au-controle Subventions : la presse passe au contrôle], Vincent Truffy, [[mediapart.fr]], {{date-|16 avril 2012}}.</ref>. En 2011 et 2012, il est le premier avec 16,9 et 18,6 millions d'euros<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/medias/le-monde-et-le-figaro-sont-les-journaux-les-plus-aides-par-l-etat_1307204.html Le Monde et Le Figaro sont les journaux les plus aidés par l'État], [[lexpress.fr]], {{date-|12 décembre 2013}}.</ref>.
Le journal ''Le Monde'' bénéficie des aides à la presse. Ainsi, il a perçu 2,95 millions d’euros d’aide du fonds d'aide à la modernisation de la presse de 2003 à 2010<ref>[http://www.rue89.com/2010/08/11/lheure-des-fuites-sur-les-subventions-a-la-presse-161807 L'heure des fuites sur les subventions à la presse ?], ''[[Rue89]]'', publié le {{date|11 août 2010}}, consulté le {{date|26 octobre}}.</ref> (voir ''[[Aides à la presse en France]]''). En 2010, il est le second quotidien français qui reçoit le plus de subventions de l'État, avec 17 millions d'euros d'aides directes<ref>[http://blogs.mediapart.fr/blog/vincent-truffy/160412/subventions-la-presse-passe-au-controle Subventions : la presse passe au contrôle], Vincent Truffy, [[mediapart.fr]], {{date|16 avril 2012}}.</ref>. En 2011 et 2012, il est le premier avec 16,9 et 18,6 millions d'euros<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=[[Agence France-Presse]] |titre=Le Monde et Le Figaro sont les journaux les plus aidés par l'Etat |url=https://www.lexpress.fr/economie/medias/le-monde-et-le-figaro-sont-les-journaux-les-plus-aides-par-l-etat_1307204.html |périodique=[[L'Express]] |date=2013-12-12 |consulté le=2024-04-11}}</ref>.


En 2021, sa subvention est de 8 millions d'euros<ref>{{Lien web |titre=«Le Monde», «Le Parisien»… Quels titres ont le plus bénéficié des aides à la presse en 2021 ? |url=https://www.europe1.fr/medias-tele/le-monde-le-parisien-quels-titres-ont-le-plus-beneficie-des-aides-a-la-presse-en-2021-4132569 |site=Europe 1 |date=07 septembre 2022}}</ref>.
En 2021, sa subvention est de 8 millions d'euros<ref>{{Lien web |auteur=Louise Bernard |auteur2=Solène Delinger |titre=«Le Monde», «Le Parisien»… Quels titres ont le plus bénéficié des aides à la presse en 2021 ? |url=https://www.europe1.fr/medias-tele/le-monde-le-parisien-quels-titres-ont-le-plus-beneficie-des-aides-a-la-presse-en-2021-4132569 |site=[[Europe 1]] |date=07 septembre 2022 |consulté le=11/04/2024}}</ref>.


== Direction ==
== Direction ==
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* [[Jacques Lesourne]] (1991-1994)
* [[Jacques Lesourne]] (1991-1994)
* [[Jean-Marie Colombani]] (1994-2007)
* [[Jean-Marie Colombani]] (1994-2007)
* [[Pierre Jeantet]] ({{date-|juin 2007}} – {{date-|février 2008}})<ref>[http://www.lefigaro.fr/medias/20070626.FIG000000194_pierre_jeantet_elu_patron_du_monde_par_les_salaries.html « Pierre Jeantet élu patron du ''Monde'' par les salariés »], sur [[lefigaro.fr]] du {{date-|14 octobre 2007}}.</ref>
* [[Pierre Jeantet]] ({{date|juin 2007}} – {{date|février 2008}})<ref>[http://www.lefigaro.fr/medias/20070626.FIG000000194_pierre_jeantet_elu_patron_du_monde_par_les_salaries.html « Pierre Jeantet élu patron du ''Monde'' par les salariés »], sur [[lefigaro.fr]] du {{date|14 octobre 2007}}.</ref>
* [[Éric Fottorino]] ({{date-|février 2008}} – {{date-|décembre 2010}})
* [[Éric Fottorino]] ({{date|février 2008}} – {{date|décembre 2010}})
* [[Érik Izraelewicz]] ({{date-|février 2011}} – {{date-|novembre 2012}})
* [[Érik Izraelewicz]] ({{date|février 2011}} – {{date|novembre 2012}})
* [[Alain Frachon]] (intérim de {{date-|novembre 2012}} à {{date-|mars 2013}})
* [[Alain Frachon]] (intérim de {{date|novembre 2012}} à {{date|mars 2013}})
* [[Natalie Nougayrède]] ({{date-|mars 2013}} – {{date-|mai 2014}})
* [[Natalie Nougayrède]] ({{date|mars 2013}} – {{date|mai 2014}})
* [[Gilles van Kote]] (intérim de {{date-|mai 2014}} à {{date-|mai 2015}})
* [[Gilles van Kote]] (intérim de {{date|mai 2014}} à {{date|mai 2015}})
* [[Jérôme Fenoglio]] ({{date-|juin 2015}} –)
* [[Jérôme Fenoglio]] ({{date|juin 2015}} –)
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* [[Edwy Plenel]] (1996-2004)
* [[Edwy Plenel]] (1996-2004)
* [[Gérard Courtois]] (2004-2006)
* [[Gérard Courtois]] (2004-2006)
* [[Éric Fottorino]] (2006 – {{date-|septembre 2007}})
* [[Éric Fottorino]] (2006 – {{date|septembre 2007}})
* [[Alain Frachon]] ({{date-|1 septembre 2007}} – {{date-|17|janvier|2010}})
* [[Alain Frachon]] ({{date|1 septembre 2007}} – {{date|17|janvier|2010}})
* [[Sylvie Kauffmann]]<ref> [https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2010/01/19/sylvie-kauffmann-est-nommee-directrice-de-la-redaction-du-monde_1293787_3236.html « Sylvie Kauffmann est nommée directrice de la rédaction du ''Monde'' »], ''Le Monde'', {{date-|19 janvier 2010}}.</ref> ({{date-|18|janvier|2010}} – {{date-|juin 2011}})
* [[Sylvie Kauffmann]]<ref> [https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2010/01/19/sylvie-kauffmann-est-nommee-directrice-de-la-redaction-du-monde_1293787_3236.html « Sylvie Kauffmann est nommée directrice de la rédaction du ''Monde'' »], ''Le Monde'', {{date|19 janvier 2010}}.</ref> ({{date|18|janvier|2010}} – {{date|juin 2011}})
* [[Érik Izraelewicz]] ({{date-|juin 2011}} – {{date-|27|novembre|2012}})
* [[Érik Izraelewicz]] ({{date|juin 2011}} – {{date|27|novembre|2012}})
* [[Alain Frachon]] (intérim du {{date-|30 novembre 2012}} – {{date-|mars 2013}})
* [[Alain Frachon]] (intérim du {{date|30 novembre 2012}} – {{date|mars 2013}})
* [[Natalie Nougayrède]] ({{date-|mars 2013}} – {{date-|mai 2014}})
* [[Natalie Nougayrède]] ({{date|mars 2013}} – {{date|mai 2014}})
* [[Jérôme Fenoglio]] ({{date-|mai 2014}} – {{date-|juin 2015}})
* [[Jérôme Fenoglio]] ({{date|mai 2014}} – {{date|juin 2015}})
* [[Luc Bronner]] ({{date-|juin 2015}} – {{date-|décembre 2020}})
* [[Luc Bronner]] ({{date|juin 2015}} – {{date|décembre 2020}})
* [[Caroline Monnot]] ({{date-|1|janvier|2021}})
* [[Caroline Monnot]] ({{date|1|janvier|2021}})
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=== Élection présidentielle de 2012 ===
=== Élection présidentielle de 2012 ===
Le {{date-|10 avril 2012}}, ''Le Monde'' a fait un gros titre de première page {{Citation|[[Marine Le Pen]] arrive en tête parmi les jeunes de 18-24 ans}}, basé sur une étude de l'[[institut CSA]], réalisée du 12 au {{date-|18 mars 2012-}}, soit trois semaines plus tôt. Dans ce sondage, « le sous-échantillon des jeunes 18-24 ans comportait moins de 200 personnes », ce que ''Le Monde'' n'a pas signalé à ses lecteurs, selon la [[Commission des sondages]]<ref>[https://www.challenges.fr/media/20120416.AFP3491/la-commission-des-sondages-critique-le-monde-pour-une-etude-sur-les-jeunes.html « La Commission des sondages critique ''Le Monde'' pour une étude sur les jeunes »], ''Challenges'' du {{date-|16 avril 2012}}.</ref>, qui s'en est émue.
Le {{date|10 avril 2012}}, ''Le Monde'' a fait un gros titre de première page {{Citation|[[Marine Le Pen]] arrive en tête parmi les jeunes de 18-24 ans}}, basé sur une étude de l'[[institut CSA]], réalisée du 12 au {{date|18 mars 2012-}}, soit trois semaines plus tôt. Dans ce sondage, « le sous-échantillon des jeunes 18-24 ans comportait moins de 200 personnes », ce que ''Le Monde'' n'a pas signalé à ses lecteurs, selon la [[Commission des sondages]]<ref>[https://www.challenges.fr/media/20120416.AFP3491/la-commission-des-sondages-critique-le-monde-pour-une-etude-sur-les-jeunes.html « La Commission des sondages critique ''Le Monde'' pour une étude sur les jeunes »], ''Challenges'' du {{date|16 avril 2012}}.</ref>, qui s'en est émue.


D'autres instituts de sondages donnaient des résultats différents sur les intentions de vote des jeunes. Pour tous les autres sondages de l'[[Élection présidentielle française de 2012|élection présidentielle de 2012]]<ref>[[Liste de sondages sur l'élection présidentielle française de 2012]].</ref>, ''Le Monde'' a pour partenaire [[Ipsos]], dont le sondage en date du {{date-|10 avril 2012-}} ne démontre pas encore de progression de Marine Le Pen, qui obtient alors 15 % des voix des sondés<ref>[http://www.ipsos.fr/sites/default/files/attachments/rapport_barometre_iv_vague_16.pdf Sondage Ipsos].</ref> sur l'ensemble de la population contre 16 % deux semaines auparavant. Marine Le Pen a finalement recueilli au {{1er|tour}} 18 % des voix des 18 à 24 ans<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/election-presidentielle-2012/20120424.OBS7055/ces-jeunes-qui-ont-rejoint-le-front-national.html « Ces jeunes qui ont rejoint le Front National »], ''Le Nouvel Observateur'' du {{date-|24 avril 2012}}.</ref>, soit presque la même proportion d'électeurs que dans l'ensemble de la population (17,90 %).
D'autres instituts de sondages donnaient des résultats différents sur les intentions de vote des jeunes. Pour tous les autres sondages de l'[[Élection présidentielle française de 2012|élection présidentielle de 2012]]<ref>[[Liste de sondages sur l'élection présidentielle française de 2012]].</ref>, ''Le Monde'' a pour partenaire [[Ipsos]], dont le sondage en date du {{date|10 avril 2012-}} ne démontre pas encore de progression de Marine Le Pen, qui obtient alors 15 % des voix des sondés<ref>[http://www.ipsos.fr/sites/default/files/attachments/rapport_barometre_iv_vague_16.pdf Sondage Ipsos].</ref> sur l'ensemble de la population contre 16 % deux semaines auparavant. Marine Le Pen a finalement recueilli au {{1er|tour}} 18 % des voix des 18 à 24 ans<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/election-presidentielle-2012/20120424.OBS7055/ces-jeunes-qui-ont-rejoint-le-front-national.html « Ces jeunes qui ont rejoint le Front National »], ''Le Nouvel Observateur'' du {{date|24 avril 2012}}.</ref>, soit presque la même proportion d'électeurs que dans l'ensemble de la population (17,90 %).


=== Critique des Décodeurs ===
=== Critique des ''Décodeurs'' ===
''[[Les Décodeurs]]'' suscitent des interrogations et critiques. Le journaliste [[Vincent Glad]] estime que les intentions sont louables, mais met en avant la difficulté d'exprimer un jugement « impartial et transparent »<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20170203224555|auteur=[[Vincent Glad]]|url=http://an-2000.blogs.liberation.fr/2017/02/03/pour-chasser-les-fake-news-le-monde-donne-une-definition-du-journalisme-un-peu-trop-restrictive/|titre=Qui décodexera le Décodex ? De la difficulté de labelliser l'information de qualité|site= blog [[Libération (journal)|Libération]]|date=3 février 2017}}.</ref>{{,}}<ref name="Lefigaro">{{Lien web|url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/02/09/01016-20170209ARTFIG00142-qui-fact-checkera-les-fact-checkeurs-le-decodex-du-monde-suscite-des-critiques.php|auteur=[[Eugénie Bastié]]|titre=« Qui fact-checkera les fact-checkeurs ? » : le Decodex du Monde suscite des critiques »|périodique=[[Le Figaro]]|date=9 février 2017}}.</ref>. [[Daniel Schneidermann]] estime aussi dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' que, dans ce rôle, ''Le Monde'' est « juge et partie ». Il craint par ailleurs que le classement ait peu d'effet sur les lecteurs, car il ne serait utile que pour les convaincus, et trouve que le classement privilégie les médias professionnels, citant en exemple ''[[Valeurs actuelles]]'', alors en vert dans le classement proposé par le Décodex (désormais en orange<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/verification/source/valeurs-actuelles/|titre=Valeurs actuelles|site=Décodex|consulté le=2022-2-28}}.</ref>)<ref>{{Lien web|auteur=[[Daniel Schneidermann]]|url=https://www.liberation.fr/debats/2017/02/05/decodex-decode_1546462/|titre=Decodex décodé |périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|date=5 février 2017}}.</ref>. [[Élisabeth Lévy]] publie également un billet critique dans ''[[Causeur]]''<ref>{{Lien web|auteur=[[Élisabeth Lévy]]|url=https://www.causeur.fr/decodex-le-monde-medias-information-censure-142465|titre=Au Monde, on décode à pleins tubes !|périodique=[[Causeur]]|date=2 février 2017}}.</ref>.
''[[Les Décodeurs]]'' suscitent des interrogations et critiques. Le journaliste [[Vincent Glad]] estime que les intentions sont louables, mais met en avant la difficulté d'exprimer un jugement « impartial et transparent »<ref>{{Lien archive |horodatage archive=20170203224555 |auteur=[[Vincent Glad]] |url=http://an-2000.blogs.liberation.fr/2017/02/03/pour-chasser-les-fake-news-le-monde-donne-une-definition-du-journalisme-un-peu-trop-restrictive/ |titre=Qui décodexera le Décodex ? De la difficulté de labelliser l'information de qualité |site= blog [[Libération (journal)|Libération]] |date=3 février 2017}}.</ref>{{,}}<ref name="Lefigaro">{{Lien web |url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/02/09/01016-20170209ARTFIG00142-qui-fact-checkera-les-fact-checkeurs-le-decodex-du-monde-suscite-des-critiques.php |auteur=[[Eugénie Bastié]] |titre=« Qui fact-checkera les fact-checkeurs ? » : le Decodex du Monde suscite des critiques » |périodique=[[Le Figaro]] |date=9 février 2017}}.</ref>. [[Daniel Schneidermann]] estime aussi dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' que, dans ce rôle, ''Le Monde'' est « juge et partie ». Il craint par ailleurs que le classement ait peu d'effet sur les lecteurs, car il ne serait utile que pour les convaincus, et trouve que le classement privilégie les médias professionnels, citant en exemple ''[[Valeurs actuelles]]'', alors en vert dans le classement proposé par le Décodex (désormais en orange<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/verification/source/valeurs-actuelles/|titre=Valeurs actuelles|site=Décodex|consulté le=2022-2-28}}.</ref>)<ref>{{Lien web|auteur=[[Daniel Schneidermann]]|url=https://www.liberation.fr/debats/2017/02/05/decodex-decode_1546462/|titre=Decodex décodé |périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|date=5 février 2017}}.</ref>. [[Élisabeth Lévy]] publie également un billet critique dans ''[[Causeur]]''<ref>{{Lien web|auteur=[[Élisabeth Lévy]]|url=https://www.causeur.fr/decodex-le-monde-medias-information-censure-142465|titre=Au Monde, on décode à pleins tubes !|périodique=[[Causeur]]|date=2 février 2017}}.</ref>.


=== Élection présidentielle de 2017 ===
=== Élection présidentielle de 2017 ===
Bien que la direction du journal s'en défende<ref>{{Article|langue=fr|auteur=Franck Nouchi|titre=« Le Monde » roule-t-il pour Macron ?|périodique=Le Monde|date=2017-03-10|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/idees/article/2017/03/10/le-monde-roule-t-il-pour-macron_5092303_3232.html|consulté le=2017-06-08}}.</ref>, la neutralité du traitement accordé aux candidats de l'élection présidentielle par ''Le Monde'' est mise en cause par plusieurs journaux et associations, dont [[Acrimed]], qui dénoncent un parti-pris non assumé du journal en faveur d'[[Emmanuel Macron]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Avant le premier tour, Le Monde n'aurait pas roulé pour Macron ? La complainte du médiateur|périodique=Acrimed |lire en ligne=http://www.acrimed.org/Avant-le-premier-tour-Le-Monde-n-aurait-pas-roule|consulté le=2017-06-08|auteur1=Françoise Sandrine| auteur2=Thibault Roques|date=25 avril 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Macron, et les journalistes « pas achetés, mais acquis »|périodique=@rrêt sur images|lire en ligne=http://www.arretsurimages.net/chroniques/2017-01-31/Macron-et-les-journalistes-pas-achetes-mais-acquis-id9509|consulté le=2017-06-08|auteur1=Daniel Schneidermann|date=31 janvier 2017}}.</ref>.
Bien que la direction du journal s'en défende<ref>{{Article|langue=fr|auteur=Franck Nouchi|titre=« Le Monde » roule-t-il pour Macron ?|périodique=Le Monde|date=2017-03-10|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/idees/article/2017/03/10/le-monde-roule-t-il-pour-macron_5092303_3232.html|consulté le=2017-06-08}}.</ref>, la neutralité du traitement accordé aux candidats de l'élection présidentielle par ''Le Monde'' est mise en cause par plusieurs journaux et associations, dont [[Acrimed]], qui dénoncent un parti-pris non assumé du journal en faveur d'[[Emmanuel Macron]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Avant le premier tour, Le Monde n'aurait pas roulé pour Macron ? La complainte du médiateur|périodique=Acrimed |lire en ligne=http://www.acrimed.org/Avant-le-premier-tour-Le-Monde-n-aurait-pas-roule|consulté le=2017-06-08|auteur1=Françoise Sandrine| auteur2=Thibault Roques|date=25 avril 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Macron, et les journalistes « pas achetés, mais acquis »|périodique=@rrêt sur images|lire en ligne=http://www.arretsurimages.net/chroniques/2017-01-31/Macron-et-les-journalistes-pas-achetes-mais-acquis-id9509|consulté le=2017-06-08|auteur1=Daniel Schneidermann|date=31 janvier 2017}}.</ref>.


Le {{date-|7 mai 2017}}, ''Le Monde'', ''[[les Inrockuptibles]]'' et ''[[Libération (journal)|Libération]]'' prennent la décision de boycotter la soirée électorale de [[Marine Le Pen]] pour protester contre le fait qu'une dizaine de médias y aient été refusés<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Présidentielle : une dizaine de médias "interdits" de soirée électorale FN|périodique=[[Le Point]]|date=2017-05-07|lire en ligne=http://www.lepoint.fr/politique/presidentielle-une-dizaine-de-medias-interdits-de-soiree-electorale-fn-07-05-2017-2125475_20.php|consulté le=2017-05-08}}.</ref>.
Le {{date|7 mai 2017}}, ''Le Monde'', ''[[les Inrockuptibles]]'' et ''[[Libération (journal)|Libération]]'' prennent la décision de boycotter la soirée électorale de [[Marine Le Pen]] pour protester contre le fait qu'une dizaine de médias y aient été refusés<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Présidentielle : une dizaine de médias "interdits" de soirée électorale FN|périodique=[[Le Point]]|date=2017-05-07|lire en ligne=http://www.lepoint.fr/politique/presidentielle-une-dizaine-de-medias-interdits-de-soiree-electorale-fn-07-05-2017-2125475_20.php|consulté le=2017-05-08}}.</ref>.


=== Autres ===
=== Autres ===
==== Années 1970 ====
==== Années 1970 ====
[[Michel Legris]] publie en 1976 ''Le « Monde » tel qu'il est''. D'après cet ancien journaliste du ''Monde'' (1956-1972), la ligne éditoriale du journal aurait dérivé vers la gauche, notamment {{Incise|selon Legris}} en soutenant [[François Mitterrand]], ou que le journal aurait été complaisant envers la Chine de [[Mao Zedong]]<ref>Michel Legris, ''Le « Monde » tel qu'il est'', Plon, 1976, {{p.|31-32}} sur Soljenitsyne, {{p.|35-37}}.</ref>.
Michel Legris publie en 1976 ''[[Le Monde tel qu'il est (essai)|Le « Monde » tel qu'il est]]''. D'après cet ancien journaliste du ''Monde'' (1956-1972), la ligne éditoriale du journal aurait dérivé vers la gauche, notamment en soutenant [[François Mitterrand]], ou que le journal aurait été complaisant envers la Chine de [[Mao Zedong]]<ref>Michel Legris, ''Le « Monde » tel qu'il est'', Plon, 1976, {{p.|31-32}} sur Soljenitsyne, {{p.|35-37}}.</ref>.


Les [[archives Mitrokhine]] mentionnent par ailleurs les reportages du ''Monde'' sur la [[guerre du Viêt Nam]], affirmant qu'en juillet 1975, le journal utilise un « récit déformé » d'un discours du dissident russe [[Alexandre Soljenitsyne]] aux États-Unis pour « le diffamer en le traitant de sympathisant nazi »<ref name="vanderMade202402">{{en}} Jan van der Made, [https://www.rfi.fr/en/france/20240215-former-boss-of-french-center-right-magazine-l-express-worked-for-the-kgb French centre-right magazine L'Express reveals former boss worked for KGB], rfi.fr, 15 février 2024</ref>. Même s'il n'y avait « aucune preuve » que le compte avait été infiltré par le KGB, il était, selon le livre de l'ancien officier du KGB, « tout à fait conforme à la désinformation que le KGB cherchait à semer dans la presse occidentale »<ref name="vanderMade202402"/>.
Les [[archives Mitrokhine]] (des documents fournis par un ancien agent du [[KGB]]) mentionnent par ailleurs les reportages du ''Monde'' sur la [[guerre du Viêt Nam]], affirmant qu'en {{date|juillet 1975}} le journal utilise un {{Citation|récit déformé}} d'un discours du dissident russe [[Alexandre Soljenitsyne]] aux États-Unis pour {{Citation|le diffamer en le traitant de sympathisant nazi}}<ref name="vanderMade202402">{{en}} Jan van der Made, [https://www.rfi.fr/en/france/20240215-former-boss-of-french-center-right-magazine-l-express-worked-for-the-kgb French centre-right magazine L'Express reveals former boss worked for KGB], [[Radio France internationale]], 15 février 2024.</ref>. Même s'il n'y avait {{Citation|aucune preuve}} que le récit avait été introduit par un agent du KGB, il était, selon le livre de Mitrokhine, {{Citation|tout à fait conforme à la désinformation que le KGB cherchait à semer dans la presse occidentale}}<ref name="vanderMade202402"/>.

En janvier 1977, ''Le Monde'' publie une [[Pétitions en France concernant la majorité sexuelle#Pétition dans Le Monde du 26 janvier 1977|pétition et un communiqué]] rédigé par [[Gabriel Matzneff]] en soutien aux inculpés d’une affaire de pédophilie (l’[[affaire de Versailles]]) puis, au mois de mai, une [[Pétitions en France concernant la majorité sexuelle#Lettre ouverte dans Le Monde du 23 mai 1977|lettre ouverte {{Citation|pour la révision de certains textes législatifs régissant les rapports entre majeurs et mineurs}}]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=1977-2017 : comment notre morale sexuelle a basculé sur la pédophilie |url=https://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/01/l-enfance-erotisee_5154038_3232.html |site=Le Monde |date=2017-07-01 |consulté le=2024-02-27}}.</ref>.


==== Années 1990 ====
==== Années 1990 ====
En {{date-|septembre 1998}}, Érik Izraelewicz, alors rédacteur en chef du ''Monde'' où il a été responsable du traitement de l'économie, publie un article dans la revue ''[[Sciences humaines (revue)|Sciences humaines]]''. Il y explique comment l'actualité sociale, qui prime alors au ''Monde'', a été progressivement fondue avec l'actualité économique dont la place est grandissante ; puis comment l'actualité des entreprises a progressivement dominé la rubrique économique et sociale<ref>Érik Izraelewicz, [http://www.scienceshumaines.com/le-journaliste-economique_fr_11793.html#achat_article Le journaliste économique], ''[[Sciences humaines (revue)|Sciences humaines]]'', {{date-|septembre-octobre 1998}}.</ref>. [[Serge Halimi]], directeur du ''[[Monde diplomatique]]'', dans son essai politique ''Le Grand Bond en arrière'' (2004, réédité en 2006 et 2012), ajoute ironiquement : « Ensuite, on crée un supplément affaires [''Le Monde des affaires'']. Enfin, ce sera régulièrement ''Le Monde Argent'' ».
En {{date|septembre 1998}}, Érik Izraelewicz, alors rédacteur en chef du ''Monde'' où il a été responsable du traitement de l'économie, publie un article dans la revue ''[[Sciences humaines (revue)|Sciences humaines]]''. Il y explique comment l'actualité sociale, qui prime alors au ''Monde'', a été progressivement fondue avec l'actualité économique dont la place est grandissante ; puis comment l'actualité des entreprises a progressivement dominé la rubrique économique et sociale<ref>Érik Izraelewicz, [http://www.scienceshumaines.com/le-journaliste-economique_fr_11793.html#achat_article Le journaliste économique], ''[[Sciences humaines (revue)|Sciences humaines]]'', {{date|septembre-octobre 1998}}.</ref>. [[Serge Halimi]], directeur du ''[[Monde diplomatique]]'', dans son essai politique ''Le Grand Bond en arrière'' (2004, réédité en 2006 et 2012), ajoute ironiquement : « Ensuite, on crée un supplément affaires [''Le Monde des affaires'']. Enfin, ce sera régulièrement ''Le Monde Argent'' ».


En 1999, la rédaction du journal « fait le choix de l'intervention » au [[Kosovo]], comme l'admettra Edwy Plenel. Les journalistes [[Pierre Rimbert (journaliste)|Pierre Rimbert]] et [[Serge Halimi]] lui reprochent d'avoir contribué à désinformer l'opinion en relayant complaisamment les accusations des gouvernements occidentaux contre la [[Serbie]]. Ainsi, le journal consacra plusieurs unes au [[Plan Fer-à-cheval|Plan ''Fer-à-cheval'']] (un prétendu projet de nettoyage ethnique de la Serbie) qui est en réalité une invention du gouvernement allemand destinée à justifier l'entrée en guerre de l'[[Otan]]<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Serge Halimi|auteur2=Pierre Rimbert|titre=Le plus gros bobard de la fin du {{s-|XX}}|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2019/04/HALIMI/59723|périodique=[[Le Monde diplomatique]]|date=2019-04-01}}.</ref>.
En 1999, la rédaction du journal « fait le choix de l'intervention » au [[Kosovo]], comme l'admettra Edwy Plenel. Les journalistes [[Pierre Rimbert (journaliste)|Pierre Rimbert]] et [[Serge Halimi]] lui reprochent d'avoir contribué à [[désinformation|désinformer]] l'opinion en relayant complaisamment les accusations des gouvernements occidentaux contre la [[Serbie]]. Ainsi, le journal consacra plusieurs unes au [[Plan Fer-à-cheval|Plan ''Fer-à-cheval'']] (un prétendu projet de nettoyage ethnique de la Serbie) qui est en réalité une invention du gouvernement allemand destinée à justifier l'entrée en guerre de l'[[Otan]]<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Serge Halimi|auteur2=Pierre Rimbert|titre=Le plus gros bobard de la fin du {{s-|XX}}|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2019/04/HALIMI/59723|périodique=[[Le Monde diplomatique]]|date=2019-04-01}}.</ref>.


==== Années 2000 ====
==== Années 2000 ====
Le ''Monde'' a été accusé en {{date-|mars 2021}} par le directeur du magazine ''Le Point'' [[Franz-Olivier Giesbert]] d'avoir deux décennies plus tôt, sous la direction d'[[Edwy Plenel]], {{cita|mené une campagne infâme}} contre [[Dominique Baudis]], {{cita|accusé faussement de crimes sexuels avant de mourir peu après d’un cancer généralisé}} via un article d'un des proches de Plenel, [[Jean-Paul Besset]] où {{cita|étaient évoquées des messes rouges et des soirées sadomasochistes}}<ref>"Edwy Plenel, notre grand tartuffe national" par [[Franz-Olivier Giesbert]], dans la ''[[Revue des deux mondes]]'' le {{date-|25 mars 2021}} [https://www.revuedesdeuxmondes.fr/edwy-plenel-notre-grand-tartuffe-national/]</ref>. Au printemps 2003, le caractère mensonger de témoignages effectués devant le juge et les journaux télévisés contre [[Dominique Baudis]], décédé onze ans après en 2014, avait été rapidement démontré et l'émotion suscitée par cette "[[Patrice Alègre|affaire Alègre]]", du nom d'un protagoniste, utilisée en 2010, au moment de l'[[Affaire Woerth-Bettencourt]], par le gouvernement contre l'ancien directeur du ''Monde''<ref>[http://www.arretsurimages.net/articles/2010-07-09/Contre-Plenel-le-gouvernement-ressort-l-affaire-Baudis-id3175 Contre Plenel, le gouvernement ressort l'affaire Baudis], [[arretsurimages.net]], {{date-|22 juin 2010}}.</ref> devenu entre-temps cofondateur du site d'investigation Mediapart.
Le ''Monde'' a été accusé en {{date|mars 2021}} par le directeur du magazine ''Le Point'' [[Franz-Olivier Giesbert]] d'avoir deux décennies plus tôt, sous la direction d'[[Edwy Plenel]], {{cita|mené une campagne infâme}} contre [[Dominique Baudis]], {{cita|accusé faussement de crimes sexuels avant de mourir peu après d’un cancer généralisé}} via un article d'un des proches de Plenel, [[Jean-Paul Besset]] où {{cita|étaient évoquées des messes rouges et des soirées sadomasochistes}}<ref>"Edwy Plenel, notre grand tartuffe national" par [[Franz-Olivier Giesbert]], dans la ''[[Revue des deux mondes]]'' le {{date|25 mars 2021}} [https://www.revuedesdeuxmondes.fr/edwy-plenel-notre-grand-tartuffe-national/]</ref>. Au printemps 2003, le caractère mensonger de témoignages effectués devant le juge et les journaux télévisés contre [[Dominique Baudis]], décédé onze ans après en 2014, avait été rapidement démontré et l'émotion suscitée par cette "[[Patrice Alègre|affaire Alègre]]", du nom d'un protagoniste, utilisée en 2010, au moment de l'[[Affaire Woerth-Bettencourt]], par le gouvernement contre l'ancien directeur du ''Monde''<ref>[http://www.arretsurimages.net/articles/2010-07-09/Contre-Plenel-le-gouvernement-ressort-l-affaire-Baudis-id3175 Contre Plenel, le gouvernement ressort l'affaire Baudis], [[arretsurimages.net]], {{date|22 juin 2010}}.</ref> devenu entre-temps cofondateur du site d'investigation Mediapart.
Le {{date|27|septembre|2003}}, le médiateur du ''Monde'' avait publié un bilan de sa couverture de l'affaire, rappelant avoir {{cita|évité de tomber dans certains pièges, en particulier, à la différence d'autres médias, le faux témoignage du travesti mythomane Djamel}}. Bien qu' {{cita|informé depuis longtemps que le nom de Dominique Baudis était cité dans des procès-verbaux}}, le journal rappelle avoir {{cita|attendu, pour en faire état, qu'il accepte de s'exprimer et de réagir dans nos colonnes}} et à tout moment {{cita|rendu compte des contre-attaques}} de l'ancien maire de Toulouse {{cita|au point d'être les premiers à révéler sa dénonciation d'un "complot politique"}}. Le journal regrette cependant {{cita|la publication de certains extraits de procès-verbaux d'instruction, un reportage dans les environs de Toulouse dont le contenu a été démenti par la justice et le récit non recoupé du témoignage tardif d'une prostituée}}<ref>"Quand la machine s'emballe, par Robert Solé" par le médiateur du journal [[Robert Solé]] dans ''Le Monde'' le {{date-|27 septembre 2003}} [https://www.lemonde.fr/archives/article/2003/09/27/quand-la-machine-s-emballe-par-robert-sole_335720_1819218.html]</ref>.
Le {{date|27|septembre|2003}}, le médiateur du ''Monde'' avait publié un bilan de sa couverture de l'affaire, rappelant avoir {{cita|évité de tomber dans certains pièges, en particulier, à la différence d'autres médias, le faux témoignage du travesti mythomane Djamel}}. Bien qu' {{cita|informé depuis longtemps que le nom de Dominique Baudis était cité dans des procès-verbaux}}, le journal rappelle avoir {{cita|attendu, pour en faire état, qu'il accepte de s'exprimer et de réagir dans nos colonnes}} et à tout moment {{cita|rendu compte des contre-attaques}} de l'ancien maire de Toulouse {{cita|au point d'être les premiers à révéler sa dénonciation d'un "complot politique"}}. Le journal regrette cependant {{cita|la publication de certains extraits de procès-verbaux d'instruction, un reportage dans les environs de Toulouse dont le contenu a été démenti par la justice et le récit non recoupé du témoignage tardif d'une prostituée}}<ref>"Quand la machine s'emballe, par Robert Solé" par le médiateur du journal [[Robert Solé]] dans ''Le Monde'' le {{date|27 septembre 2003}} [https://www.lemonde.fr/archives/article/2003/09/27/quand-la-machine-s-emballe-par-robert-sole_335720_1819218.html]</ref>.


Le reportage dans les environs de Toulouse, consacré à la perquisition d'une maison par les gendarmes et signé de Nicolas Fichot et [[Jean-Paul Besset]], était daté du {{date|16|juin|2003}}<ref>"Affaire Alègre : les enquêteurs reconstituent l'histoire de "la maison du lac de Noé" le {{date-|16 juin 2003}} dans ''Le Monde'' [https://www.lemonde.fr/archives/article/2003/06/16/affaire-alegre-les-enqueteurs-reconstituent-l-histoire-de-la-maison-du-lac-de-noe_324064_1819218.html]</ref>, trois semaines après qu'un prostitué entendu par les gendarmes ait témoigné le {{date|22|mai|2003}} de dos sous le pseudonyme de Djamel au journal de 20 heures de TF1 au sujet de soirées sadomasochiste. Ce témoin y avait alors affirmé qu'il y avait eu des « morts »<ref name="besset2205">"Les deux anciennes prostituées toulousaines ont confirmé leurs accusations dans l'affaire Alègre", par [[Jean-Paul Besset]] dans ''Le Monde'' le {{date-|23 mai 2003}} [https://www.lemonde.fr/archives/article/2003/05/23/les-deux-anciennes-prostituees-toulousaines-ont-confirme-leurs-accusations-dans-l-affaire-alegre_321239_1819218.html]</ref> puis trois jours après<ref name=Scalbert/> le {{date|25|mai|2003}} au journal de 20 heures de France 2<ref name=Scalbert/> prétendu avoir vu dans ces soirées une petite fille disparue dans la région<ref name="marion">"La petite Marion surgit dans le dossier Alègre" 20 minutes le {{date-|26/05/2003}} [https://www.20minutes.fr/france/9789-20030526-france-la-petite-marion-surgit-dans-le-dossier-alegre]</ref>. Le rôle des télévisions, et du quotidien ''[[La Dépêche du Midi]]'' qui avait lancé une campagne de presse, dès le {{date|1|avril|2003}}, sur la base de déclarations de deux prostituées, à l'origine de l’emballement médiatique dont fut victime Dominique Baudis<ref name=Scalbert/>, a été dénoncé dans un téléfilm de Francis Girod « [[Notable donc coupable]] »,
Le reportage dans les environs de Toulouse, consacré à la perquisition d'une maison par les gendarmes et signé de Nicolas Fichot et [[Jean-Paul Besset]], était daté du {{date|16|juin|2003}}<ref>"Affaire Alègre : les enquêteurs reconstituent l'histoire de "la maison du lac de Noé" le {{date|16 juin 2003}} dans ''Le Monde'' [https://www.lemonde.fr/archives/article/2003/06/16/affaire-alegre-les-enqueteurs-reconstituent-l-histoire-de-la-maison-du-lac-de-noe_324064_1819218.html]</ref>, trois semaines après qu'un prostitué entendu par les gendarmes ait témoigné le {{date|22|mai|2003}} de dos sous le pseudonyme de Djamel au journal de 20 heures de TF1 au sujet de soirées sadomasochiste. Ce témoin y avait alors affirmé qu'il y avait eu des « morts »<ref name="besset2205">"Les deux anciennes prostituées toulousaines ont confirmé leurs accusations dans l'affaire Alègre", par [[Jean-Paul Besset]] dans ''Le Monde'' le {{date|23 mai 2003}} [https://www.lemonde.fr/archives/article/2003/05/23/les-deux-anciennes-prostituees-toulousaines-ont-confirme-leurs-accusations-dans-l-affaire-alegre_321239_1819218.html]</ref> puis trois jours après<ref name=Scalbert/> le {{date|25|mai|2003}} au journal de 20 heures de France 2<ref name=Scalbert/> prétendu avoir vu dans ces soirées une petite fille disparue dans la région<ref name="marion">"La petite Marion surgit dans le dossier Alègre" 20 minutes le {{date|26/05/2003}} [https://www.20minutes.fr/france/9789-20030526-france-la-petite-marion-surgit-dans-le-dossier-alegre]</ref>. Le rôle des télévisions, et du quotidien ''[[La Dépêche du Midi]]'' qui avait lancé une campagne de presse, dès le {{date|1|avril|2003}}, sur la base de déclarations de deux prostituées, à l'origine de l’emballement médiatique dont fut victime Dominique Baudis<ref name=Scalbert/>, a été dénoncé dans un téléfilm de Francis Girod « [[Notable donc coupable]] », diffusé en {{date|novembre 2016}}<ref name=Scalbert/>, tiré du livre « le bûcher de Toulouse » de [[Marie-France Etchegoin]] et [[Matthieu Aron]], journalistes à L'Obs et France Info<ref name="alègrebfm">"L'AFFAIRE ALÈGRE SUR FRANCE 2 CE SOIR", le {{date|02/10/2007}} sur BFM TV [https://www.bfmtv.com/police-justice/l-affaire-alegre-sur-france-2-ce-soir_AN-200710020003.html]</ref>{{,}}<ref name="Scalbert">"Affaire Alègre : France 2 fait dans la fiction « masochiste »" par [[Augustin Scalbert]], dans ''Rue 89-L'Obs'' le {{date|2 novembre 2016}} [https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-medias/20071002.RUE1844/affaire-alegre-france-2-fait-dans-la-fiction-masochiste.html]</ref>.
diffusé en {{date-|novembre 2016}}<ref name=Scalbert/>, tiré du livre « le bûcher de Toulouse » de [[Marie-France Etchegoin]] et [[Matthieu Aron]], journalistes à L'Obs et France Info<ref name="alègrebfm">"L'AFFAIRE ALÈGRE SUR FRANCE 2 CE SOIR", le {{date-|02/10/2007}} sur BFM TV [https://www.bfmtv.com/police-justice/l-affaire-alegre-sur-france-2-ce-soir_AN-200710020003.html]</ref>{{,}}<ref name="Scalbert">"Affaire Alègre : France 2 fait dans la fiction « masochiste »" par [[Augustin Scalbert]], dans ''Rue 89-L'Obs'' le {{date-|2 novembre 2016}} [https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-medias/20071002.RUE1844/affaire-alegre-france-2-fait-dans-la-fiction-masochiste.html]</ref>.


==== Années 2010 ====
==== Années 2010 ====
En {{date-|mai 2011}}, irrité par le contenu d'un article du ''Monde'' consacré à [[François Mitterrand]] signé par l'historien [[François Cusset]], l'actionnaire [[Pierre Bergé]] dira « regretter » d'avoir investi dans le quotidien<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/05/24/97002-20110524FILWWW00666-le-monde-berge-regrette-d-avoir-investi.php « ''Le Monde'' : Bergé regrette d'avoir investi »] sur ''lefigaro.fr'', {{date-|24 mai 2011}}.</ref>.
En {{date|mai 2011}}, irrité par le contenu d'un article du ''Monde'' consacré à [[François Mitterrand]] signé par l'historien [[François Cusset]], l'actionnaire [[Pierre Bergé]] dira « regretter » d'avoir investi dans le quotidien<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=[[Agence France-Presse]] |titre=Le Monde: Bergé regrette d'avoir investi |url=https://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/05/24/97002-20110524FILWWW00666-le-monde-berge-regrette-d-avoir-investi.php |périodique=[[Le Figaro]] |date=2011-05-24 |consulté le=2024-04-11}}</ref>.


En {{date-|juin 2011}}, le mensuel ''[[Le Monde diplomatique]]'' publie un article du journaliste [[Pierre Rimbert (journaliste)|Pierre Rimbert]] critiquant la disparition progressive de l'indépendance rédactionnelle au ''Monde''. L'article rapporte notamment une déclaration du milliardaire et propriétaire du ''Monde'' Xavier Niel : {{Citation|Quand les journalistes m’emmerdent je prends une participation dans leur canard et après ils me foutent la paix<ref>[[Pierre Rimbert (journaliste)|Pierre Rimbert]], [http://www.monde-diplomatique.fr/2011/06/RIMBERT/20696 Comment « Le Monde » fut vendu] ''[[Le Monde diplomatique]]'', juin 2011.</ref>.}}
En {{date|juin 2011}}, le mensuel ''[[Le Monde diplomatique]]'' publie un article du journaliste [[Pierre Rimbert (journaliste)|Pierre Rimbert]] critiquant la disparition progressive de l'indépendance rédactionnelle au ''Monde''. L'article rapporte notamment une déclaration du milliardaire et propriétaire du ''Monde'' [[Xavier Niel]] : {{Citation|Quand les journalistes m’emmerdent je prends une participation dans leur canard et après ils me foutent la paix<ref>[[Pierre Rimbert (journaliste)|Pierre Rimbert]], [http://www.monde-diplomatique.fr/2011/06/RIMBERT/20696 Comment « Le Monde » fut vendu] ''[[Le Monde diplomatique]]'', juin 2011.</ref>.}}


En {{date-|juillet 2012}}, ''Le Monde diplomatique'' rapporte les propos d'Eric Fottorino, ancien directeur du ''Monde'' : {{Citation|''Le Monde'' a rejoint la cohorte de ces titres renommés dont le sort est désormais lié au capital et au bon vouloir des capitaines d’industrie ou de finance.}} [[Serge Halimi]], directeur du ''Monde diplomatique'', ajoute ironiquement qu'{{Citation|avocat de la « mondialisation heureuse », ''Le Monde'' en est devenu la proie}}<ref name="LeMondeDiplo juillet2012"/>.
En {{date|juillet 2012}}, ''Le Monde diplomatique'' rapporte les propos d'[[Éric Fottorino]], ancien directeur du ''Monde'' : {{Citation|''Le Monde'' a rejoint la cohorte de ces titres renommés dont le sort est désormais lié au capital et au bon vouloir des capitaines d’industrie ou de finance.}} [[Serge Halimi]], directeur du ''Monde diplomatique'', ajoute ironiquement qu'{{Citation|avocat de la « mondialisation heureuse », ''Le Monde'' en est devenu la proie}}<ref name="LeMondeDiplo juillet2012"/>.


Dans ''Un Monde à part'' (2013), [[Jean-Marie Colombani]] critique également l'évolution du quotidien du fait de ses nouveaux actionnaires, celui-ci n'étant plus selon lui, un « journal de journalistes », mais étant « engagé à gauche du simple fait de son actionnariat » (Pierre Bergé, Xavier Niel, Matthieu Pigasse). En raison de ce même actionnariat, l'ancien directeur du journal affirme que celui-ci « n'est plus indépendant du pouvoir économique »<ref>[https://www.lopinion.fr/3-juin-2013/monde-jean-marie-colombani-passe-edwy-plenel-hachoir-706 Le Monde: Jean-Marie Colombani passe Edwy Plenel au hachoir], lopinion.fr, {{date-|3 juin 2013}}.</ref>.
Dans ''Un Monde à part'' (2013), [[Jean-Marie Colombani]] critique également l'évolution du quotidien du fait de ses nouveaux actionnaires, celui-ci n'étant plus selon lui, un {{Citation|journal de journalistes}}, mais étant {{Citation|engagé à gauche du simple fait de son actionnariat}} (Pierre Bergé, Xavier Niel, Matthieu Pigasse). En raison de ce même actionnariat, l'ancien directeur du journal affirme que celui-ci « n'est plus indépendant du pouvoir économique »<ref>[https://www.lopinion.fr/3-juin-2013/monde-jean-marie-colombani-passe-edwy-plenel-hachoir-706 Le Monde: Jean-Marie Colombani passe Edwy Plenel au hachoir], lopinion.fr, {{date|3 juin 2013}}.</ref>.


Les journalistes du quotidien n'échappent pas au reproche d'être trop politisés. Ainsi, [[Adam Nossiter]] du ''New York Times'' juge ''Le Monde'' {{cita|frénétique à l'égard de Nicolas Sarkozy et manquant de recul à l'égard du Front national}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Gilles Gaetner]]|titre=Les journalistes ne devraient pas dire ça|sous-titre=Quand la presse va trop loin...ou pas assez|éditeur=L'artilleur|date=2017-02-22|pages totales=336|passage=32|isbn=978-2-8100-0753-0|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=LSVGDgAAQBAJ&pg=PT32|consulté le=2020-11-21}}.</ref>.
Les journalistes du quotidien n'échappent pas au reproche d'être trop politisés. Ainsi, [[Adam Nossiter]] du ''[[New York Times]]'' juge ''Le Monde'' {{cita|frénétique à l'égard de Nicolas Sarkozy et manquant de recul à l'égard du Front national}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Gilles Gaetner]]|titre=Les journalistes ne devraient pas dire ça|sous-titre=Quand la presse va trop loin...ou pas assez|éditeur=L'artilleur|date=2017-02-22|pages totales=336|passage=32|isbn=978-2-8100-0753-0|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=LSVGDgAAQBAJ&pg=PT32|consulté le=2020-11-21}}.</ref>.


En 2013, l'association de critique des médias [[Acrimed]], reproche notamment au ''Monde'' de participer à la quasi-unanimité des médias français en faveur de l'austérité européenne<ref>Blaise Magnin et Frédéric Lemaire, [http://www.acrimed.org/article4066.html Les éditocrates au secours d’Angela Merkel] [[Acrimed]], {{date-|13 mai 2013}}</ref>, de ne pas parler de certains livres critiques vis-à-vis du journalisme français, et ce malgré leur succès<ref>[http://www.acrimed.org/article2344.htm « Critique de la caricature ou caricature de la critique ? Le Monde a lu LQR »], article de Grégory Rzepski et Alain Thorens en {{date-||avril|2006}} : {{citation|Plus grand monde n’espère que ''[[Les Nouveaux chiens de garde]]'' de [[Serge Halimi]] fasse un jour l’objet d’un compte-rendu dans ''Le Monde''. Paru en 1997 dans la collection Raisons d’agir fondée par [[Pierre Bourdieu]] et réédité en 2005, ce livre a pourtant été vendu, à ce jour, à plus de {{nombre|250000|exemplaires}}. Plus personne n’espère, pour ne parler que des livres parus depuis la rentrée 2005, que ''Le Monde'' rende compte de celui de Pierre Rimbert sur ''Libération''.}}.</ref> ; ou encore l'utilisation de son image de marque pour la vente de produits n'ayant rien à voir avec le journalisme<ref>Thibault Roques, [http://www.acrimed.org/article4222.html Champagne ! À l’approche des fêtes, Le Monde pétille d’idées] [[Acrimed]], {{date-|17 décembre 2013}}.</ref>.
En 2013, l'association de critique des médias [[Acrimed]], reproche notamment au ''Monde'' de participer à la quasi-unanimité des médias français en faveur de l'austérité européenne<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Blaise Magnin |auteur2=Frédéric Lemaire |titre=Les éditocrates au secours d'Angela Merkel |url=https://www.acrimed.org/Les-editocrates-au-secours-d-Angela-Merkel |site=[[Acrimed]] |date=2013-05-13 |consulté le=2024-04-11}}</ref>, de ne pas parler de certains livres critiques vis-à-vis du journalisme français, et ce malgré leur succès<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Grégory Rzepski |auteur2=Henri Maler |titre=Critique de la caricature ou caricature de la critique ? Le Monde a lu LQR |url=https://www.acrimed.org/Critique-de-la-caricature-ou-caricature-de-la-critique-Le-Monde-a-lu-LQR |site=[[Acrimed]] |date=2006-04-25 |consulté le=2024-04-11 |extrait=Plus grand monde n’espère que ''[[Les Nouveaux chiens de garde]]'' de [[Serge Halimi]] fasse un jour l’objet d’un compte-rendu dans Le Monde. Paru en 1997 dans la collection Raisons d’agir fondée par [[Pierre Bourdieu]] et réédité en 2005, ce livre a pourtant été vendu, à ce jour, à plus de {{nombre|250000|exemplaires}}. Plus personne n’espère, pour ne parler que des livres parus depuis la rentrée 2005, que Le Monde rende compte de celui de [[Pierre Rimbert (journaliste)|Pierre Rimbert]] sur [[Libération (journal)|Libération]].}}</ref> ; ou encore l'utilisation de son image de marque pour la vente de produits n'ayant rien à voir avec le journalisme<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Thibault |nom=Roques |titre=Champagne ! À l'approche des fêtes, Le Monde pétille d'idées |url=https://www.acrimed.org/Champagne-A-l-approche-des-fetes-Le-Monde-petille-d-idees |site=[[Acrimed]] |date=2013-12-17 |consulté le=2024-04-11}}</ref>.


En {{date-|octobre 2019}}, le site internet du quotidien annonce par erreur la mort de [[Bernard Tapie]]. L'article est rapidement retiré<ref>[https://www.francebleu.fr/infos/medias-people/le-journal-le-monde-annonce-par-erreur-la-mort-de-bernard-tapie-1572532797 Le journal le Monde annonce par erreur la mort de Bernard Tapie], [[francebleu.fr]], {{date-|31 octobre 2019}}.</ref>.
En {{date|octobre 2019}}, le site internet du quotidien annonce par erreur la mort de [[Bernard Tapie]]. L'article est rapidement retiré<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=David Aussillou |titre=Le journal Le Monde annonce par erreur la mort de Bernard Tapie - France Bleu |url=https://www.francebleu.fr/infos/medias-people/le-journal-le-monde-annonce-par-erreur-la-mort-de-bernard-tapie-1572532797 |site=ici, par France Bleu et France 3 |date=2019-10-31 |consulté le=2024-04-11}}</ref>.
==== Années 2020 ====
==== Années 2020 ====
En 2021, ''Le Monde'' est fortement critiqué par des scientifiques et d’autres médias après avoir publié un dossier d’été complaisant envers l'[[anthroposophie]] et ses préceptes [[pseudo-scientifique]]s<ref>{{Lien web |auteur=Loris Guémart |titre=Série sur Steiner : Le Monde sous le feu des critiques (1/2) |url=https://www.arretsurimages.net/articles/serie-sur-steiner-le-monde-sous-le-feu-des-critiques-1-2 |site=arretsurimages.net |date=26 juillet 2021 |consulté le=2023-09-25}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Loris Guémart |titre=Le Monde et l'anthroposophie : une question de perspective (2/2) |url=https://www.arretsurimages.net/articles/le-monde-et-lanthroposophie-une-question-de-perspective-2-2 |accès url=payant |site=arretsurimages.net |date=27 juillet 2021 |consulté le=2023-09-25}}</ref>.
En 2021, ''Le Monde'' est fortement critiqué par des scientifiques et d’autres médias après avoir publié un dossier d’été complaisant envers l'[[anthroposophie]] et ses préceptes [[pseudo-scientifique]]s<ref>{{Lien web |auteur=Loris Guémart |titre=Série sur Steiner : Le Monde sous le feu des critiques (1/2) |url=https://www.arretsurimages.net/articles/serie-sur-steiner-le-monde-sous-le-feu-des-critiques-1-2 |site=[[Arrêt sur images]] |date=26 juillet 2021 |consulté le=2023-09-25}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Loris Guémart |titre=Le Monde et l'anthroposophie : une question de perspective (2/2) |url=https://www.arretsurimages.net/articles/le-monde-et-lanthroposophie-une-question-de-perspective-2-2 |accès url=payant |site=[[Arrêt sur images]] |date=27 juillet 2021 |consulté le=2023-09-25}}</ref>.


Lors de la [[Coupe du monde de football 2022]], l'éditorial du journal dénonce « des accusations de la vingt-cinquième heure » contre le Qatar<ref name="divers" />, pays organisateur, alors que Massimo Lorenzi, rédacteur en chef des Sports à la Radio-Télévision suisse (RTS), avait lors de la discussion de la couverture de cet événement avec le Conseil du public de la RTS, souligné "que les premières critiques à l’encontre de la FIFA étaient apparues dès le moment de l’attribution de la compétition au Qatar, il y a douze ans"<ref>[https://ssrsr.ch/a_la_une/communique-couverture-rts-de-la-coupe-du-monde-2022-de-la-fifa-au-qatar-et-traitement-des-elections-de-decembre-2022-au-conseil-federal/]</ref>. L'éditorial du ''Monde'' se pose en conseiller a posteriori du Qatar<ref name="divers" />, en jugeant que ce pays aurait pu « trouver des accommodements pour assurer la meilleure cohabitation possible »<ref name="divers" /> entre « l'accueil des citoyens du monde »<ref name="divers" /> et ce que ''Le Monde'' présente comme le « conservatisme de l’émirat »<ref name="divers" />, afin de faire valoir que ces accommodements auraient « pu être portés à son crédit »<ref name="divers">Extraits divers de l'éditorial du journal ''Le Monde'' le 18 novembre 2022 [https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/11/18/coupe-du-monde-2022-un-miroir-des-malheurs-du-monde_6150499_3232.html]</ref>. Le même éditorial tranche le débat sur les actions menées par sept équipes de football européennes pour porter un brassard contre les discriminations pratiquées au Qatar<ref name="Télévisions">"Coupe du monde 2022 : après les Bleus, sept équipes européennes renoncent à porter le brassard arc-en-ciel contre les discriminations", France Télévisions le 21/11/2022 [https://www.francetvinfo.fr/coupe-du-monde/coupe-du-monde-2022-apres-les-bleus-sept-selections-europeennes-renoncent-au-brassard-inclusif-one-love_5490633.html]</ref> en écrivant que « les leçons occidentales de bonne gouvernance et d’exemplarité ne sont plus jugées crédibles »<ref name="divers" />, semblant légitimer la décision de la Fifa de menacer de sanctions ces sept équipes européennes<ref name="Télévisions" />, la France ayant été la première des sept à annoncer y renoncer<ref name="Télévisions" />, quelques jours après l'éditorial du ''Monde''. Le quotidien, très lu à l'étranger, avait jugé la veille dans un article du directeur adjoint de la rédaction [[Philippe Broussard]] qu'il "faut se méfier d’une vision très européocentrée des cas de conscience"<ref name="Broussard" /> posés par le choix du Qatar, car « dans de nombreux pays, arabes ou pas, les problèmes soulevés ici ou là ne font pas, ou peu, débat, y compris ceux concernant le climat »<ref name="Broussard">Article de [[Philippe Broussard]] dans ''Le Monde'' le 17 novembre 2022 [https://www.lemonde.fr/football/article/2022/11/17/qatar-2022-la-coupe-du-monde-des-exces_6150228_1616938.html]</ref>.
Lors de la [[Coupe du monde de football 2022]], l'éditorial du journal dénonce « des accusations de la vingt-cinquième heure » contre le Qatar<ref name="divers" />, pays organisateur, alors que [[Massimo Lorenzi]], rédacteur en chef des Sports à la [[Radio télévision suisse]] (RTS), avait lors de la discussion de la couverture de cet événement avec le Conseil du public de la RTS, souligné {{Citation|que les premières critiques à l’encontre de la [[FIFA]] étaient apparues dès le moment de l’attribution de la compétition au Qatar, il y a douze ans}}<ref>{{Lien web |titre=Communiqué: «Couverture RTS de la Coupe du monde 2022 de la FIFA au Qatar» et «Traitement des élections de décembre 2022 au Conseil fédéral» - SSR Suisse RomandeSSR Suisse Romande |url=https://ssrsr.ch/a_la_une/communique-couverture-rts-de-la-coupe-du-monde-2022-de-la-fifa-au-qatar-et-traitement-des-elections-de-decembre-2022-au-conseil-federal/ |site=[[Société suisse de radiodiffusion et télévision]] |date=2023-01-12 |consulté le=2024-04-11}}</ref>. L'éditorial du ''Monde'' se pose en conseiller a posteriori du Qatar<ref name="divers" />, en jugeant que ce pays aurait pu « trouver des accommodements pour assurer la meilleure cohabitation possible »<ref name="divers" /> entre « l'accueil des citoyens du monde »<ref name="divers" /> et ce que ''Le Monde'' présente comme le « conservatisme de l’émirat »<ref name="divers" />, afin de faire valoir que ces accommodements auraient « pu être portés à son crédit »<ref name="divers">{{Article|langue=fr|titre=Coupe du monde 2022 : un miroir des malheurs du monde|périodique=Le Monde|date=2022-11-18|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/11/18/coupe-du-monde-2022-un-miroir-des-malheurs-du-monde_6150499_3232.html|consulté le=2024-04-11}}</ref>. Le même éditorial tranche le débat sur les actions menées par sept équipes de football européennes pour porter un brassard contre les discriminations pratiquées au Qatar<ref name="Télévisions">"Coupe du monde 2022 : après les Bleus, sept équipes européennes renoncent à porter le brassard arc-en-ciel contre les discriminations", France Télévisions le 21/11/2022 [https://www.francetvinfo.fr/coupe-du-monde/coupe-du-monde-2022-apres-les-bleus-sept-selections-europeennes-renoncent-au-brassard-inclusif-one-love_5490633.html]</ref> en écrivant que « les leçons occidentales de bonne gouvernance et d’exemplarité ne sont plus jugées crédibles »<ref name="divers" />, semblant légitimer la décision de la Fifa de menacer de sanctions ces sept équipes européennes<ref name="Télévisions" />, la France ayant été la première des sept à annoncer y renoncer<ref name="Télévisions" />, quelques jours après l'éditorial du ''Monde''. Le quotidien, très lu à l'étranger, avait jugé la veille dans un article du directeur adjoint de la rédaction [[Philippe Broussard]] qu'il "faut se méfier d’une vision très européocentrée des cas de conscience"<ref name="Broussard" /> posés par le choix du Qatar, car « dans de nombreux pays, arabes ou pas, les problèmes soulevés ici ou là ne font pas, ou peu, débat, y compris ceux concernant le climat »<ref name="Broussard">Article de [[Philippe Broussard]] dans ''Le Monde'' le 17 novembre 2022 [https://www.lemonde.fr/football/article/2022/11/17/qatar-2022-la-coupe-du-monde-des-exces_6150228_1616938.html]</ref>.


Le 2 décembre 2023, Le Burkina Faso prend la décision de suspendre de « tous les supports de diffusion » ''le Monde''. après la publication d’un article au sujet d’une attaque sanglante dans le nord du pays menée par le Groupe de soutien à l’islam et au musulman (GSIM)<ref>[https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/12/03/burkina-faso-le-monde-condamne-les-accusations-du-gouvernement-et-sa-suspension-dans-le-pays_6203651_3212.html]</ref>.
Le 2 décembre 2023, Le Burkina Faso prend la décision de suspendre de « tous les supports de diffusion » ''le Monde'', après la publication d’un article au sujet d’une attaque sanglante dans le nord du pays menée par le Groupe de soutien à l’islam et au musulman (GSIM)<ref>[https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/12/03/burkina-faso-le-monde-condamne-les-accusations-du-gouvernement-et-sa-suspension-dans-le-pays_6203651_3212.html]</ref>. Réhabilité après cette suspension, le quotidien est de nouveau suspendu par le gouvernement burkinabé en avril 2024 (et la correspondante expulsée), suite à la publication d'un article qui mentionnait les massacres commis par l'armée sur 223 civils au sein de son propre pays<ref>{{Article|langue=fr|titre=« Le Monde » dénonce l’annonce de sa suspension au Burkina Faso|périodique=Le Monde.fr|date=2024-04-29|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/29/le-monde-denonce-l-annonce-de-sa-suspension-au-burkina-faso_6230664_3212.html|consulté le=2024-04-30}}</ref>.


En janvier 2024, une polémique éclate au sein de la rédaction du journal ''Le Monde'' en raison de la nomination de [[Rayan Nezzar]], compagnon de la cheffe du service politique [[Ivanne Trippenbach]], au cabinet du Premier ministre [[Gabriel Attal]]. Plusieurs journalistes pointent des risques de [[conflit d'intérêts]] et la Société des rédacteurs du Monde saisit le comité d'éthique du [[groupe Le Monde]] pour évaluer les précautions prises par la direction<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Robin Andraca |titre=Cabinet d'Attal : conflit d'intérêt au "Monde" ? |url=https://www.arretsurimages.net/articles/cabinet-dattal-conflit-dinteret-au-monde |accès url=payant |site=[[Arrêt sur images]] |date=2024-01-23 |consulté le=2024-01-23}}</ref>.
En janvier 2024, une polémique éclate au sein de la rédaction du journal ''Le Monde'' en raison de la nomination de [[Rayan Nezzar]], compagnon de la cheffe du service politique Ivanne Trippenbach, au cabinet du Premier ministre [[Gabriel Attal]]. Plusieurs journalistes pointent des risques de [[conflit d'intérêts]] et la Société des rédacteurs du Monde saisit le comité d'éthique du [[groupe Le Monde]] pour évaluer les précautions prises par la direction<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Robin Andraca |titre=Cabinet d'Attal : conflit d'intérêt au "Monde" ? |url=https://www.arretsurimages.net/articles/cabinet-dattal-conflit-dinteret-au-monde |accès url=payant |site=[[Arrêt sur images]] |date=2024-01-23 |consulté le=2024-01-23}}</ref>. À la suite de cela, la journaliste annonce quitter ses fonctions et changer de service pour rejoindre le service des grands reporters<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=[[Agence France-Presse]] |titre=La cheffe du service politique du «Monde» Ivanne Trippenbach, conjointe d’un conseiller d’Attal, quitte son poste |url=https://www.liberation.fr/economie/medias/la-cheffe-du-service-politique-du-monde-conjointe-dun-conseiller-dattal-quitte-son-poste-20240128_SR3LM3VJXZGPBIWWFQVHZ5SNOI/ |site=[[Libération (journal)|Libération]] |date=2024-01-28}}</ref>.


=== Condamnations judiciaires ===
=== Condamnations judiciaires ===
En 2007, ''Le Monde'' est condamné pour diffamation à l'égard du directeur général du [[Grand Théâtre (Genève)|Grand Théâtre de Genève]]<ref>[https://www.lemonde.fr/culture/article/2007/12/26/le-monde-condamne-pour-diffamation_993551_3246.html "Le Monde" condamné pour diffamation], Le Monde, 26 décembre 2007</ref>.
En 2007, ''Le Monde'' est condamné pour diffamation à l'égard du directeur général du [[Grand Théâtre (Genève)|Grand Théâtre de Genève]]<ref>{{Article|langue=fr|titre="Le Monde" condamné pour diffamation|périodique=Le Monde|date=2007-12-26|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/culture/article/2007/12/26/le-monde-condamne-pour-diffamation_993551_3246.html|consulté le=2024-04-11}}</ref>.


En {{date|novembre 2009}}, ''Le Monde'' et sa filiale ''Le Monde Interactif'' ont été condamnés à {{unité|1500|euros}} d'amende chacun par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffamé le député socialiste [[Julien Dray]]<ref>{{Article|site=lefigaro.fr|titre=Le Monde condamné pour diffamation|périodique=[[Le Figaro]]|date=26 novembre 2009|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/11/26/01011-20091126FILWWW00554-le-monde-condamne-pour-diffamation.php|consulté le=2017-05-27}}.</ref>. La [[17e chambre du tribunal de grande instance de Paris|{{17e}} chambre du tribunal de grande instance de Paris]] reproche au journaliste d'avoir utilisé des informations de [[Tracfin]] concernant une enquête sur le député, « ce qui lui confère une apparente crédibilité », sans avoir attiré l'attention de ses lecteurs sur la circonspection qui s'impose à ce stade de l'enquête ; et d'avoir « manqué à la prudence » en ne donnant pas la parole à M. Dray, ainsi qu'en ne rappelant pas le caractère « unilatéral et non contradictoire » de la note de TRACFIN (Julien Dray écopera d'un rappel à la loi<ref>{{Article|titre=Un simple rappel à la loi pour Julien Dray|périodique=Le Figaro|date=2009-12-16|issn=0182-5852|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/politique/2009/12/16/01002-20091216ARTFIG00712-dray-le-parquet-envisage-un-simple-rappel-a-la-loi-.php|consulté le=2017-05-27}}.</ref>).
En {{date|novembre 2009}}, ''Le Monde'' et sa filiale ''Le Monde Interactif'' ont été condamnés à {{unité|1500|euros}} d'amende chacun par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffamé le député socialiste [[Julien Dray]]<ref>{{Article|auteur institutionnel=[[Agence France-Presse]]|titre=Le Monde condamné pour diffamation|périodique=[[Le Figaro]]|date=26 novembre 2009|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/11/26/01011-20091126FILWWW00554-le-monde-condamne-pour-diffamation.php|consulté le=2017-05-27}}.</ref>. La [[17e chambre du tribunal de grande instance de Paris|{{17e}} chambre du tribunal de grande instance de Paris]] reproche au journaliste d'avoir utilisé des informations de [[Tracfin]] concernant une enquête sur le député, « ce qui lui confère une apparente crédibilité », sans avoir attiré l'attention de ses lecteurs sur la circonspection qui s'impose à ce stade de l'enquête ; et d'avoir « manqué à la prudence » en ne donnant pas la parole à M. Dray, ainsi qu'en ne rappelant pas le caractère « unilatéral et non contradictoire » de la note de TRACFIN (Julien Dray écopera d'un rappel à la loi<ref>{{Article|titre=Un simple rappel à la loi pour Julien Dray|périodique=[[Le Figaro]]|date=2009-12-16|issn=0182-5852|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/politique/2009/12/16/01002-20091216ARTFIG00712-dray-le-parquet-envisage-un-simple-rappel-a-la-loi-.php|consulté le=2017-05-27}}.</ref>).


En 2012, ''Le Monde'' est condamné pour atteinte à sa [[présomption d'innocence]] de [[Pierre Falcone]] concernant un article publié en 2009<ref>[https://www.lepoint.fr/societe/falcone-fait-condamner-le-monde-pour-atteinte-a-la-presomption-d-innocence-23-05-2012-1464508_23.php Falcone fait condamner Le Monde pour atteinte à la présomption d'innocence], Le Point, 23 mai 2012</ref>.
En 2012, ''Le Monde'' est condamné pour atteinte à sa [[présomption d'innocence]] de [[Pierre Falcone]] concernant un article publié en 2009<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Falcone fait condamner Le Monde pour atteinte à la présomption d'innocence |url=https://www.lepoint.fr/societe/falcone-fait-condamner-le-monde-pour-atteinte-a-la-presomption-d-innocence-23-05-2012-1464508_23.php |périodique=[[Le Point]] |date=2012-05-23 |consulté le=2024-04-11}}</ref>.


En {{date|février 2014}}, ''Le Monde'' a été condamné en dernière instance par la justice espagnole à indemniser deux clubs de football pour atteinte au droit à l'honneur. Le quotidien a dû verser {{unité|300000}} euros de dommages et intérêts au [[Real Madrid Club de Fútbol|Real Madrid]], et {{unité|15000|euros}} au [[FC Barcelone (football)|FC Barcelone]], à la suite d'un article accusant des joueurs de dopage sans preuves<ref>{{Article|titre=Dopage: le journal ''Le Monde'' condamné|périodique=Franceinfo.fr|date=24 février 2014|url=http://sport.francetvinfo.fr/dopage-le-journal-le-monde-condamne-209623}}.</ref>. En déboutant ''Le Monde'' de son pourvoi en cassation contre le FC Barcelone, le [[Tribunal suprême (Espagne)|Tribunal suprême]] estime en 2011 que « l'information publiée n'était pas véridique, le journal ayant utilisé des données inconsistantes et non contrastées, et le journaliste n'ayant pas suffisamment vérifié ses sources dans une affaire dont la gravité aurait plongé le club dans le discrédit »<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Julien Lalande|titre=Justice : "Le Monde" condamné définitivement face au Barça|périodique=ozap.com|date=15 novembre 2011|lire en ligne=http://www.ozap.com/actu/justice-le-monde-condamne-definitivement-face-au-barca/437715|consulté le=2017-05-28}}.</ref>.
En {{date|février 2014}}, ''Le Monde'' a été condamné en dernière instance par la justice espagnole à indemniser deux clubs de football pour atteinte au droit à l'honneur. Le quotidien a dû verser {{unité|300000}} euros de dommages et intérêts au [[Real Madrid Club de Fútbol|Real Madrid]], et {{unité|15000|euros}} au [[FC Barcelone (football)|FC Barcelone]], à la suite d'un article accusant des joueurs de dopage sans preuves<ref>{{Article|titre=Dopage: le journal ''Le Monde'' condamné|périodique=[[France Info]]|date=24 février 2014|url=http://sport.francetvinfo.fr/dopage-le-journal-le-monde-condamne-209623}}.</ref>. En déboutant ''Le Monde'' de son pourvoi en cassation contre le FC Barcelone, le [[Tribunal suprême (Espagne)|Tribunal suprême]] estime en 2011 que «{{Citation|l'information publiée n'était pas véridique, le journal ayant utilisé des données inconsistantes et non contrastées, et le journaliste n'ayant pas suffisamment vérifié ses sources dans une affaire dont la gravité aurait plongé le club dans le discrédit}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Julien Lalande|titre=Justice : "Le Monde" condamné définitivement face au Barça|périodique=[[Ozap]]|date=15 novembre 2011|lire en ligne=http://www.ozap.com/actu/justice-le-monde-condamne-definitivement-face-au-barca/437715|consulté le=2017-05-28}}.</ref>.


''Le Monde'' a été condamné le {{date|7 octobre 2016}} pour diffamation, après avoir attribué à l'acteur [[John Malkovich]] un compte caché en Suisse dans une filiale de la banque [[HSBC]]<ref>{{Article|titre=Le Monde condamné pour avoir diffamé John Malkovich|périodique=L'Obs|date=7 octobre 2016|lire en ligne=http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20161007.REU8596/le-monde-condamne-pour-avoir-diffame-john-malkovich.html|consulté le=2017-05-26}}.</ref>. Cette condamnation est confirmée le {{date-|24 mai 2017}} par la cour d'appel de Paris<ref>{{Article|titre=Malkovich cité à tort dans Swissleaks : la condamnation du "Monde" confirmée|périodique=Europe 1|date=24 mai 2017|lire en ligne=http://www.europe1.fr/medias-tele/malkovich-cite-a-tort-dans-swissleaks-la-condamnation-du-monde-confirmee-3340538|consulté le=2017-05-26}}.</ref>. Les journalistes [[Gérard Davet]] et [[Fabrice Lhomme]] ont été astreints à payer chacun une amende de {{unité|1500|euros}}, et le directeur de la publication à {{unité|1000|euros}} d’amende. Tous trois ont été condamnés à verser solidairement au total {{unité|10000|euros}} de dommages et intérêts à John Malkovich.
''Le Monde'' a été condamné le {{date|7 octobre 2016}} pour diffamation, après avoir attribué à l'acteur [[John Malkovich]] un compte caché en Suisse dans une filiale de la banque [[HSBC]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Gérard Bon |auteur2=Sophie Louet |titre=Le Monde condamné pour avoir diffamé John Malkovich |url=https://www.capital.fr/entreprises-marches/le-monde-condamne-pour-avoir-diffame-john-malkovich-1173131 |site=[[Capital (magazine)|Capital]] |date=2016-10-07 |consulté le=2024-04-11}}</ref>. Cette condamnation est confirmée le {{date|24 mai 2017}} par la cour d'appel de Paris<ref>{{Article|titre=Malkovich cité à tort dans Swissleaks : la condamnation du "Monde" confirmée|périodique=[[Europe 1]]|date=24 mai 2017|lire en ligne=http://www.europe1.fr/medias-tele/malkovich-cite-a-tort-dans-swissleaks-la-condamnation-du-monde-confirmee-3340538|consulté le=2017-05-26}}.</ref>. Les journalistes [[Gérard Davet]] et [[Fabrice Lhomme]] ont été astreints à payer chacun une amende de {{unité|1500|euros}}, et le directeur de la publication à {{unité|1000|euros}} d’amende. Tous trois ont été condamnés à verser solidairement au total {{unité|10000|euros}} de [[dommages-intérêts]] à John Malkovich.


Le {{date|17 décembre 2019}}, ''Le Monde'' et son journaliste Adrien Senecat ont été condamnés par le [[tribunal de grande instance de Paris]] pour diffamation publique envers [[Olivier Berruyer]], fondateur et animateur du blog ''les-crises.fr'', à {{unité|1500|euros}} de dommages et intérêts. Samuel Laurent a été condamné le même jour pour un tweet diffamatoire envers Olivier Berruyer : il est alors responsable de la rubrique des ''[[Les Décodeurs|Décodeurs]]'' au ''Monde''<ref>{{Lien web|titre=Procès Berruyer : le terme « complotiste » jugé non diffamatoire|url=https://www.arretsurimages.net/articles/proces-berruyer-le-terme-complotiste-juge-non-diffamatoire|site=Arrêt sur images|date=2019-12-19}}.</ref>.
Le {{date|17 décembre 2019}}, ''Le Monde'' et le journaliste Adrien Senecat ont été condamnés par le [[tribunal de grande instance de Paris]] pour diffamation publique envers [[Olivier Berruyer]], fondateur et animateur du blog ''les-crises.fr'', à {{unité|1500|euros}} de dommages-intérêts. Samuel Laurent a été condamné le même jour pour un tweet diffamatoire envers Olivier Berruyer : il est alors responsable de la rubrique des ''[[Les Décodeurs|Décodeurs]]'' au ''Monde''<ref>{{Lien web |titre=Procès Berruyer : le terme « complotiste » jugé non diffamatoire |url=https://www.arretsurimages.net/articles/proces-berruyer-le-terme-complotiste-juge-non-diffamatoire |site=[[Arrêt sur images]] |date=2019-12-19 |consulté le=11/04/2024}}.</ref>.


En juin 2023, ''Le Monde'' est condamné par le [[tribunal de commerce de Paris]] pour [[concurrence déloyale]] par dénigrement à l’encontre de ''[[FranceSoir]]''. Le quotidien est condamné à {{unité|25000 euros}} de dommages et intérêts<ref>[https://www.legalis.net/actualite/le-monde-condamne-pour-denigrement-a-lencontre-de-francesoir-fr/ Le Monde condamné pour dénigrement à l’encontre de Francesoir.fr], Legalis, 29 juin 2023</ref>. Le juge commercial estime que « la critique du ''Monde'' à l’encontre de France-Soir […] est susceptible de lui porter une atteinte grave à son modèle économique […] ce qui contrevient à la libre concurrence et à la liberté du commerce ». ''Le Monde'' a fait appel de cette décision voyant « une atteinte grave et disproportionnée à la liberté de critique ». L'analyse de ''Checknews'' de ''[[Libération (journal)|Libération]]'' précise que « cette procédure repose sur le [[droit commercial]], et n’est dans tous les cas opposable qu’aux sociétés en potentielle « situation de concurrence » avec France-Soir du fait de « la diffusion d’information via leur site Internet ». Dès lors, toute personne qui ne tient pas un site d’information en ligne pourrait, sans porter atteinte à « la libre concurrence », critiquer ''FranceSoir'' et le qualifier de « blog complotiste » »<ref>Elsa de La Roche Saint-André, [https://www.liberation.fr/checknews/a-t-on-le-droit-de-dire-que-france-soir-fait-de-la-merde-mais-pas-que-cest-un-blog-complotiste-20230621_DUKAE6SDIREMNADFKYJD2AU4LA/ A-t-on le droit de dire que France-Soir « fait de la merde », mais pas que c’est un « blog complotiste » ?], liberation.fr, 21 juin 2023</ref>.
En juin 2023, ''Le Monde'' est condamné par le [[tribunal de commerce de Paris]] pour [[concurrence déloyale]] par dénigrement à l’encontre de ''[[FranceSoir]]''. Le quotidien est condamné à {{unité|25000 euros}} de dommages-intérêts<ref>[https://www.legalis.net/actualite/le-monde-condamne-pour-denigrement-a-lencontre-de-francesoir-fr/ Le Monde condamné pour dénigrement à l'encontre de Francesoir.fr], Legalis, 29 juin 2023</ref>. Le juge commercial estime que « la critique du ''Monde'' à l'encontre de ''France-Soir'' […] est susceptible de lui porter une atteinte grave à son modèle économique […] ce qui contrevient à la libre concurrence et à la liberté du commerce ». ''Le Monde'' a fait appel de cette décision voyant « une atteinte grave et disproportionnée à la liberté de critique ». L'analyse de ''Checknews'' de ''[[Libération (journal)|Libération]]'' précise que « cette procédure repose sur le [[droit commercial]], et n'est dans tous les cas opposable qu'aux sociétés en potentielle « situation de concurrence » avec ''France-Soir'' du fait de « la diffusion d'information via leur site Internet ». Dès lors, toute personne qui ne tient pas un site d'information en ligne pourrait, sans porter atteinte à « la libre concurrence », critiquer ''FranceSoir'' et le qualifier de « blog complotiste » »<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Elsa de La Roche Saint-André |titre=A-t-on le droit de dire que France-Soir «fait de la merde», mais pas que c’est un «blog complotiste» ? |url=https://www.liberation.fr/checknews/a-t-on-le-droit-de-dire-que-france-soir-fait-de-la-merde-mais-pas-que-cest-un-blog-complotiste-20230621_DUKAE6SDIREMNADFKYJD2AU4LA/ |série=[[Checknews]] |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=21 juin 2023 |consulté le=2024-04-11}}</ref>.


=== Censure ===
=== Censure ===


* ''Le Monde'' est interdit d'accès en Chine, y compris dans sa version numérique.
* ''Le Monde'' est interdit d'accès en Chine, y compris dans sa version numérique.
* En 2009, un numéro du ''Monde'' est interdit à la vente au [[Maroc]], du fait qu'il contient un sondage sur la popularité du roi {{souverain2|Mohammed VI}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=«Le Monde» censuré au Maroc|url=http://www.leparisien.fr/international/le-monde-censure-au-maroc-04-08-2009-598631.php|date=4 août 2009|site=[[Le Parisien|leparisien.fr]]|consulté le=5 janvier 2017}}.</ref>.
* En 2009, un numéro du ''Monde'' est interdit à la vente au [[Maroc]], du fait qu'il contient un sondage sur la popularité du roi {{souverain2|Mohammed VI}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=«Le Monde» censuré au Maroc |url=http://www.leparisien.fr/international/le-monde-censure-au-maroc-04-08-2009-598631.php |périodique=[[Le Parisien]] |date=4 août 2009 |consulté le=5 janvier 2017}}.</ref>.
* En 2010, un numéro du ''Monde'' est bloqué au Maroc car contenant des révélations de [[Wikileaks]], jugées diffamatoires, liées à la corruption dans le pays<ref>{{lien web|url=https://www.rfi.fr/fr/afrique/20101215-e-maroc|site=rfi.fr|titre=Le Maroc censure Le Monde pour reproduction d'informations publiées par WikiLeaks|date=15 décembre 2010}}.</ref>.
* En 2010, un numéro du ''Monde'' est bloqué au Maroc car contenant des révélations de [[Wikileaks]], jugées diffamatoires, liées à la corruption dans le pays<ref>{{lien web |titre=Le Maroc censure Le Monde pour reproduction d'informations publiées par WikiLeaks |url=https://www.rfi.fr/fr/afrique/20101215-e-maroc |site=[[Radio France internationale]] |date=15 décembre 2010 |consulté le=11/04/2024}}.</ref>.


== Diffusion et audience ==
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Données de l'[[OJD]] puis de l'[[ACPM]]<ref>[http://www.acpm.fr/Support/le-monde ''Le Monde''] sur le site de l'[[ACPM]].</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Eveno|2004|p=245}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=Osbi2-X1J0YC&lpg=PA2}}.</ref> :
Données de l'OJD puis de l'[[Alliance pour les chiffres de la presse et des médias]]<ref>[http://www.acpm.fr/Support/le-monde ''Le Monde''] sur le site de l'[[ACPM]].</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Eveno|2004|p=245}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=Osbi2-X1J0YC&lpg=PA2}}.</ref> :


Pour une comparaison avec la diffusion totale des autres quotidiens nationaux français, voir « [[Presse en France]] ».
Pour une comparaison avec la diffusion totale des autres quotidiens nationaux français, voir « [[Presse en France]] ».


D'après l'OJD, en 2003, un peu plus de la moitié des abonnés à la version Internet sont les abonnés à la version papier utilisant leur droit de consultation :
D'après l'OJD, en 2003, un peu plus de la moitié des abonnés à la version Internet sont les abonnés à la version papier utilisant leur droit de consultation :
* {{date-|janvier 2003}} : {{unité|30597}} ;
* {{date|janvier 2003}} : {{unité|30597}} ;
* {{date-|décembre 2003}} : {{unité|44687}}.
* {{date|décembre 2003}} : {{unité|44687}}.


En 2007, l'audience du quotidien s'élève à {{unité|1895000|lecteurs}} (EPIQ 2006/2007-LNM) dont 56 % appartient à un foyer [[CSP+]].
En 2007, l'audience du quotidien s'élève à {{unité|1895000|lecteurs}} (EPIQ 2006/2007-LNM) dont 56 % appartient à un foyer [[CSP+]].
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=== Le quotidien ''Le Monde'' ===
=== Le quotidien ''Le Monde'' ===


''Le Monde'' présente la particularité d'être daté du lendemain de son jour de parution. Seul en France, avec le quotidien ''[[Présent (quotidien)|Présent]]'', il entend conserver cette formule en [[2013]]. Son édition du jour est ainsi disponible vers 13 heures à [[Paris]], [[Lyon]] et [[Toulouse]]<ref>[http://www.directmatin.fr/medias/2012-10-25/la-parution-en-soiree-du-monde-etendue-toulouse-190565 ''La parution en soirée du Monde étendue à Toulouse''] dépêche [[AFP]] dans ''[[Direct Matin]]'' du {{date-|25 octobre 2012}}.</ref> (ainsi qu'au format numérique imprimable) et {{Référence nécessaire|le soir même dans quelques grandes villes de France|date=2013}} et partout ailleurs le lendemain, y compris à l'international.
''Le Monde'' présente la particularité d'être daté du lendemain de son jour de parution. Seul en France, avec le quotidien ''[[Présent (quotidien)|Présent]]'', il entend conserver cette formule en 2013. Son édition du jour est ainsi disponible vers 13 heures à [[Paris]], [[Lyon]] et [[Toulouse]]<ref>[http://www.directmatin.fr/medias/2012-10-25/la-parution-en-soiree-du-monde-etendue-toulouse-190565 ''La parution en soirée du Monde étendue à Toulouse''] dépêche [[AFP]] dans ''[[Direct Matin]]'' du {{date|25 octobre 2012}}.</ref> (ainsi qu'au format numérique imprimable) et {{Référence nécessaire|le soir même dans quelques grandes villes de France|date=2013}} et partout ailleurs le lendemain, y compris à l'international.
Par exemple, l'édition sortant des rotatives le vendredi {{1er}} sera datée samedi 2.
Par exemple, l'édition sortant des rotatives le vendredi {{1er}} sera datée samedi 2.


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*''& Vous'' : une page sur la vie pratique et quotidienne
*''& Vous'' : une page sur la vie pratique et quotidienne
*''Carnet'' : nécrologie, hommages, mariages, naissances
*''Carnet'' : nécrologie, hommages, mariages, naissances
*''Météo & jeux, ''la météo n'apparaît plus à partir du {{date-|6 octobre 2014}} avec le lancement d'une nouvelle formule du quotidien. Elle est consultable en ligne sur le site internet du quotidien.
*''Météo & jeux, ''la météo n'apparaît plus à partir du {{date|6 octobre 2014}} avec le lancement d'une nouvelle formule du quotidien. Elle est consultable en ligne sur le site internet du quotidien.
*La dernière page (la page 28 généralement) est consacrée au courrier des lecteurs ainsi qu'à un billet d'humeur d'une personnalité
*La dernière page (la page 28 généralement) est consacrée au courrier des lecteurs ainsi qu'à un billet d'humeur d'une personnalité


Chaque numéro du ''Monde'' propose une contre-enquête qui peut porter sur n'importe quelle rubrique du journal.
Chaque numéro du ''Monde'' propose une contre-enquête qui peut porter sur n'importe quelle rubrique du journal.


Si le découpage du journal reste la plupart du temps quasiment identique d'un jour à l'autre, rien n'empêche la rédaction de consacrer plus de pages à tel thème en raison d'une actualité importante. Par exemple, pour sa couverture du [[Séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku|séisme de {{date-|mars 2011}} intervenu au Japon]], la rubrique Planète a pu monopoliser une petite dizaine de pages dans certains numéros du quotidien.
Si le découpage du journal reste la plupart du temps quasiment identique d'un jour à l'autre, rien n'empêche la rédaction de consacrer plus de pages à tel thème en raison d'une actualité importante. Par exemple, pour sa couverture du [[Séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku|séisme de {{date|mars 2011}} intervenu au Japon]], la rubrique Planète a pu monopoliser une petite dizaine de pages dans certains numéros du quotidien.


Depuis 2009, ''Le Monde'' désigne une personnalité de l'année. Les récipiendaires sont le président brésilien [[Luiz Inácio Lula da Silva]], en 2009, et [[Julian Assange]], en 2010.
Depuis 2009, ''Le Monde'' désigne une personnalité de l'année. Les récipiendaires sont le président brésilien [[Luiz Inácio Lula da Silva]], en 2009, et [[Julian Assange]], en 2010.
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Durant un peu plus de vingt années (2000-2021) ''Le Monde'' propose à ses abonnées une version PDF du journal papier. Au printemps 2021, il annonce à ses abonnés que la version PDF du journal est supprimée à cause de la fraude<ref>{{lien web|titre=Le Monde met fin au format PDF de son quotidien papier pour lutter contre le partage de contenus|auteur=Jean-Michel De Marchi|site=Mind Media|url=https://www.mindmedia.fr/medias-audiovisuel/le-monde-met-fin-au-format-pdf-de-son-quotidien-papier-pour-lutter-contre-le-partage-de-contenus/|date=17 mars 2021}}</ref>.
Durant un peu plus de vingt années (2000-2021) ''Le Monde'' propose à ses abonnées une version PDF du journal papier. Au printemps 2021, il annonce à ses abonnés que la version PDF du journal est supprimée à cause de la fraude<ref>{{lien web|titre=Le Monde met fin au format PDF de son quotidien papier pour lutter contre le partage de contenus|auteur=Jean-Michel De Marchi|site=Mind Media|url=https://www.mindmedia.fr/medias-audiovisuel/le-monde-met-fin-au-format-pdf-de-son-quotidien-papier-pour-lutter-contre-le-partage-de-contenus/|date=17 mars 2021}}</ref>.


=== Le Monde.fr ===
=== ''Le Monde.fr'' ===
[[Fichier:Lemonde fr 2005 logo.svg|thumb|Logo Le Monde.fr, « .fr » dessiné par [[Pierre Katz (designer)|Pierre Katz]] en {{date-||juin|2005}}.]]
[[Fichier:Lemonde fr 2005 logo.svg|thumb|Logo Le Monde, « .fr » dessiné par [[Pierre Katz (designer)|Pierre Katz]] en {{date||juin|2005}}.]]
''Le Monde'' est présent sur Internet avec son propre nom de domaine (lemonde.fr) depuis le {{date-|19|décembre|1995}}<ref>{{Lien web|titre=Quand la presse française s'emparait du web|url=http://www.inaglobal.fr/presse/article/quand-la-presse-francaise-semparait-du-web#intertitre-3|site=[[Institut national de l'audiovisuel|inaglobal.fr]]|date=19 décembre 2013|consulté le=23 février 2014|auteur=Claire Hemery}}.</ref>.
''Le Monde'' est présent sur Internet avec son propre nom de domaine (lemonde.fr) depuis le {{date|19|décembre|1995}}<ref>{{Lien web|titre=Quand la presse française s'emparait du web|url=http://www.inaglobal.fr/presse/article/quand-la-presse-francaise-semparait-du-web#intertitre-3|site=[[Institut national de l'audiovisuel|inaglobal.fr]]|date=19 décembre 2013|consulté le=23 février 2014|auteur=Claire Hemery}}.</ref>.


La quasi-totalité du contenu textuel du journal y est accessible gratuitement tous les jours, en début d'après-midi. Les articles de moins de trois jours sont également librement accessibles, mais sans la documentation iconographique et infographique du journal. D'autres sources sont aussi mises à disposition du lecteur, comme des dépêches d'agences de presse ou des billets de blog.
La quasi-totalité du contenu textuel du journal y est accessible gratuitement tous les jours, en début d'après-midi. Les articles de moins de trois jours sont également librement accessibles, mais sans la documentation iconographique et infographique du journal. D'autres sources sont aussi mises à disposition du lecteur, comme des dépêches d'agences de presse ou des billets de blog.


Pour l'accès aux archives, l'abonné au journal a un droit limité (à 25 articles d'archive par mois) et gratuit de consultation, sinon la lecture des archives est payante. On peut, depuis {{date-||avril|2002}}, s'abonner à la partie payante du site et bénéficier des dépêches d'agence ([[Agence France-Presse|AFP]], [[Associated Press|AP]], [[Reuters]]), d'une base de données de résultats électoraux mise à jour depuis [[1969]], accéder à des contenus [[multimédia]] (près d'un million d'articles du ''Monde'' en ligne, soit l'intégralité du quotidien depuis [[1987]]).
Pour l'accès aux archives, l'abonné au journal a un droit limité (à 25 articles d'archive par mois) et gratuit de consultation, sinon la lecture des archives est payante. On peut, depuis {{date||avril|2002}}, s'abonner à la partie payante du site et bénéficier des dépêches d'agence ([[Agence France-Presse|AFP]], [[Associated Press|AP]], [[Reuters]]), d'une base de données de résultats électoraux mise à jour depuis 1969, accéder à des contenus [[multimédia]] (près d'un million d'articles du ''Monde'' en ligne, soit l'intégralité du quotidien depuis 1987).


Par ailleurs, depuis {{date-||septembre|2006}}, Le Monde.fr a lancé un nouveau service : le ''Journal électronique''<ref>[https://www.lemonde.fr/je ''Journal Électronique''].</ref>. Il est ainsi possible de lire ''Le Monde'' en ligne, en bénéficiant des fonctionnalités propres au numérique : feuilletage, zoom numérique, recherche{{, etc.}} En {{date-||juillet|2008}}, puis en {{date-|mars 2012}}, le portail d'accueil du site a été entièrement refondu dans sa présentation.
Par ailleurs, depuis {{date|septembre 2006}}, ''Le Monde'' a lancé un nouveau service : le ''Journal électronique''<ref>[https://www.lemonde.fr/je ''Journal Électronique''].</ref>. Il est ainsi possible de lire ''Le Monde'' en ligne, en bénéficiant des fonctionnalités propres au numérique : feuilletage, zoom numérique, recherche{{, etc.}} En {{date|juillet 2008}}, puis en {{date|mars 2012}}, le portail d'accueil du site a été entièrement refondu dans sa présentation.


L'édition électronique du journal est d'abord créée en 1994. Elle est conçue au sein du journal et est distribuée sur les réseaux électroniques grâce à un accord avec [[CompuServe]] et Edelweb, une société française spécialisée sur la sécurité en ligne. La version [[World Wide Web|Web]] paraît le {{date-|19 décembre 1995}}, 51 ans après le premier numéro papier, et est alimentée par une équipe de trois journalistes recrutés par [[Michel Colonna d'Istria]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Le jour où... « Le Monde » se met au web|périodique=Le Monde|date=2014-07-31|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/festival/article/2014/07/31/le-jour-ou-le-monde-se-met-au-web_4465429_4415198.html|consulté le=2019-06-18}}.</ref>. Depuis 1999, le site est édité par la société Le Monde interactif, filiale majoritaire du ''Monde'' et à 34 % de Lagardère. La filiale Le Monde interactif a d’abord été présidée par Alain Giraudo, puis par [[Bruno Patino]], à la suite de l'échec du lancement du portail Tout.lemonde.fr en 2000. Le PDG du Monde interactif a ensuite été Philippe Jannet, remplacé en 2012 par Isabelle André<ref>[https://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/03/24/les-journaux-cherchent-le-moyen-de-faire-payer-leur-contenu-sur-internet_1171946_651865.html Xavier Ternisien, « Les journaux cherchent le moyen de faire payer leur contenu sur Internet », ''Le Monde'' du {{date-|24 mars 2009}}].</ref>.
L'édition électronique du journal est d'abord créée en 1994. Elle est conçue au sein du journal et est distribuée sur les réseaux électroniques grâce à un accord avec [[CompuServe]] et Edelweb, une société française spécialisée sur la sécurité en ligne. La version [[World Wide Web|Web]] paraît le {{date|19 décembre 1995}}, 51 ans après le premier numéro papier, et est alimentée par une équipe de trois journalistes recrutés par [[Michel Colonna d'Istria]]<ref>{{Article|titre=Le jour où... « Le Monde » se met au web|périodique=Le Monde|date=2014-07-31|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/festival/article/2014/07/31/le-jour-ou-le-monde-se-met-au-web_4465429_4415198.html|consulté le=2019-06-18}}.</ref>. Depuis 1999, le site est édité par la société Le Monde interactif, filiale majoritaire du ''Monde'' et à 34 % de [[Lagardère (entreprise)|Lagardère]]. La filiale Le Monde interactif a d'abord été présidée par Alain Giraudo, puis par [[Bruno Patino]], à la suite de l'échec du lancement du portail Tout.lemonde.fr en 2000. Le PDG du Monde interactif a ensuite été [[Philippe Jannet]], remplacé en 2012 par Isabelle André<ref>[https://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/03/24/les-journaux-cherchent-le-moyen-de-faire-payer-leur-contenu-sur-internet_1171946_651865.html Xavier Ternisien, « Les journaux cherchent le moyen de faire payer leur contenu sur Internet », ''Le Monde'' du {{date|24 mars 2009}}].</ref>.


=== Les Décodeurs ===
=== Les Décodeurs ===
{{article détaillé|Les Décodeurs}}
{{article détaillé|Les Décodeurs}}
''[[Les Décodeurs]]'', rubrique du [[site web]] du journal ''Le Monde'', créée le {{date-|10 mars 2014}}, se fixe pour objectif de [[Vérification des faits|vérifier les informations]] données sur des thématiques variées, dans les médias et sur les sites internet<ref name="8mars2014_www.journalismesinfo.fr" />.
''[[Les Décodeurs]]'', rubrique du [[site web]] du journal ''Le Monde'', créée le {{date|10 mars 2014}}, se fixe pour objectif de [[Vérification des faits|vérifier les informations]] données sur des thématiques variées, dans les médias et sur les sites internet<ref name="8mars2014_www.journalismesinfo.fr" />.


Selon un livre de [[Rémy Rieffel]] et [[Jean-Baptiste Legavre]], professeurs en sciences de l'information et communication à l'université Paris II Panthéon-Assas et à l'[[Institut français de presse]], le succès de rubriques du type « Les Décodeurs » du ''Monde'' ou « Désintox » de ''Libération''<ref name=rieffel/> est la conséquence de {{cita|la valorisation au sein des rédactions du fact checking censé contrôler la véracité des déclarations des hommes politiques}}<ref name="rieffel">"Le Web dans les rédactions de presse écrite. Processus, appropriations, résistances" par les universitaires [[Jean-Baptiste Legavre]] et [[Rémy Rieffel]] en 2017 aux Editions L'Harmattan</ref>. C'est « un succès mérité », selon Fidel Navamuel journaliste et responsable des sites « Les Outils du Web »<ref name="Navamuel">"Éducation aux médias et à l’information : 5 sites de presse qui font la chasse aux fake news", par Fidel Navamuel, le 26 mars 2023 [https://outilstice.com/2023/03/education-aux-medias-et-a-linformation-5-sites-de-presse-fake-news/]</ref>. Une dizaine de journalistes décryptent l'actualité dans la rubrique créée en 2014, après 3 ans de fonctionnement d'abord sous forme de blog<ref name=Recorbet>"Cinq sites pour vous aider à démasquer les fake news" par Solange Recorbet le 8 avril 2020 dans le quotidien régional ''[[Le Progrès (Lyon)|Le Progrès]]''</ref>.
Selon un livre de [[Rémy Rieffel]] et [[Jean-Baptiste Legavre]], professeurs en sciences de l'information et communication à l'université Paris II Panthéon-Assas et à l'[[Institut français de presse]], le succès de rubriques du type « Les Décodeurs » du ''Monde'' ou « Désintox » de ''Libération''<ref name=rieffel/> est la conséquence de {{cita|la valorisation au sein des rédactions du fact checking censé contrôler la véracité des déclarations des hommes politiques}}<ref name="rieffel">"Le Web dans les rédactions de presse écrite. Processus, appropriations, résistances" par les universitaires [[Jean-Baptiste Legavre]] et [[Rémy Rieffel]] en 2017 aux Editions L'Harmattan</ref>. C'est « un succès mérité », selon Fidel Navamuel journaliste et responsable des sites « Les Outils du Web »<ref name="Navamuel">"Éducation aux médias et à l’information : 5 sites de presse qui font la chasse aux fake news", par Fidel Navamuel, le 26 mars 2023 [https://outilstice.com/2023/03/education-aux-medias-et-a-linformation-5-sites-de-presse-fake-news/]</ref>. Une dizaine de journalistes décryptent l'actualité dans la rubrique créée en 2014, après 3 ans de fonctionnement d'abord sous forme de blog<ref name=Recorbet>"Cinq sites pour vous aider à démasquer les fake news" par Solange Recorbet le 8 avril 2020 dans le quotidien régional ''[[Le Progrès (Lyon)|Le Progrès]]''</ref>.
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La rubrique ''Les Décodeurs'' est financée notamment par [[Facebook (entreprise)|Facebook]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Cédric |nom=Mathiot |titre=Est-il vrai que Facebook rémunère «le Monde» et «Libération» pour aider à trier les fake news ? |url=https://www.liberation.fr/checknews/2018/01/08/est-il-vrai-que-facebook-remunere-le-monde-et-liberation-pour-aider-a-trier-les-fake-news_1620972/ |site=Libération |consulté le=2021-10-26}}</ref>{{,}}<ref name="Croiset2019">Laure Croiset, [https://www.challenges.fr/media/ce-que-cache-l-interet-des-medias-pour-le-fact-checking_641365 Ce que cache l'intérêt des médias pour le "fact-checking"], challenges.fr, 8 février 2019</ref>. Selon [[Louis Dreyfus (homme de médias)|Louis Dreyfus]], « c'est Facebook qui nous a permis de financer une partie de la croissance de nos équipes. Et ce, en respectant l'intégrité du contenu. »<ref name="EloïseCohen2019">Eloïse Cohen, [https://www.e-marketing.fr/Thematique/media-1093/Breves/Monde-Facebook-intensifient-leur-partenariat-342154.htm Le Monde et Facebook intensifient leur partenariat], e-marketing.fr, 5 septembre 2019</ref>. Ce partenariat est intensifié en 2019, Facebook étant le premier moteur externe d'abonnements du quotidien<ref name="EloïseCohen2019"/>.
La rubrique ''Les Décodeurs'' est financée notamment par [[Facebook (entreprise)|Facebook]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Cédric |nom=Mathiot |titre=Est-il vrai que Facebook rémunère «le Monde» et «Libération» pour aider à trier les fake news ? |url=https://www.liberation.fr/checknews/2018/01/08/est-il-vrai-que-facebook-remunere-le-monde-et-liberation-pour-aider-a-trier-les-fake-news_1620972/ |site=Libération |consulté le=2021-10-26}}</ref>{{,}}<ref name="Croiset2019">Laure Croiset, [https://www.challenges.fr/media/ce-que-cache-l-interet-des-medias-pour-le-fact-checking_641365 Ce que cache l'intérêt des médias pour le "fact-checking"], challenges.fr, 8 février 2019</ref>. Selon [[Louis Dreyfus (homme de médias)|Louis Dreyfus]], « c'est Facebook qui nous a permis de financer une partie de la croissance de nos équipes. Et ce, en respectant l'intégrité du contenu. »<ref name="EloïseCohen2019">Eloïse Cohen, [https://www.e-marketing.fr/Thematique/media-1093/Breves/Monde-Facebook-intensifient-leur-partenariat-342154.htm Le Monde et Facebook intensifient leur partenariat], e-marketing.fr, 5 septembre 2019</ref>. Ce partenariat est intensifié en 2019, Facebook étant le premier moteur externe d'abonnements du quotidien<ref name="EloïseCohen2019"/>.


Par ailleurs, le {{Date-|1|février|2017}}, trois ans après leur création, ''Les Décodeurs'' lancent le « Décodex », un [[moteur de recherche]] accessible depuis leur site internet ou depuis une [[Extension (logiciel)|extension au navigateur internet]] et présenté comme « un outil de vérification de l'information à destination des enseignants (et des autres) ». Décodex recourt à une base de données de centaines de sites, principalement français mais également anglais, américains et allemands. Sa vocation principale est d'aide à distinguer les sources fiables des sites trompeurs, complotistes ou très orientés<ref>"Décodex : Le Monde lance un outil de lutte contre les "fake news"", article par Karyl Ait Kaci Ali dans ''[[CNET (site web)|CNET]]'' le vendredi 03 février 2017 [https://www.cnetfrance.fr/news/decodex-le-monde-lance-un-outil-de-lutte-contre-les-fake-news-39848128.htm]</ref>. Lors du lancement, le site d'information ''[[CNET (site web)|CNET]]'' évoque le projet d'un « robot Facebook » sous forme d'[[intelligence artificielle]], {{cita|capable de répondre aux questions, vérifier des informations}}.
Par ailleurs, le {{date|1|février|2017}}, trois ans après leur création, ''Les Décodeurs'' lancent le « Décodex », un [[moteur de recherche]] accessible depuis leur site internet ou depuis une [[Extension (logiciel)|extension au navigateur internet]] et présenté comme « un outil de vérification de l'information à destination des enseignants (et des autres) ». Décodex recourt à une base de données de centaines de sites, principalement français mais également anglais, américains et allemands. Sa vocation principale est d'aide à distinguer les sources fiables des sites trompeurs, complotistes ou très orientés<ref>"Décodex : Le Monde lance un outil de lutte contre les "fake news"", article par Karyl Ait Kaci Ali dans ''[[CNET (site web)|CNET]]'' le vendredi 03 février 2017 [https://www.cnetfrance.fr/news/decodex-le-monde-lance-un-outil-de-lutte-contre-les-fake-news-39848128.htm]</ref>. Lors du lancement, le site d'information ''[[CNET (site web)|CNET]]'' évoque le projet d'un « robot Facebook » sous forme d'[[intelligence artificielle]], {{cita|capable de répondre aux questions, vérifier des informations}}.


=== Les blogs LeMonde.fr ===
=== Les blogs LeMonde.fr ===
Depuis le début des années 2000, ''lemonde.fr'' propose à ses abonnés de pouvoir éditer un blog sur le site. Le {{date-|10 avril 2019}}, le média annonce que ce service prendra fin le {{date-|5 juin}} de la même année<ref>Voir le billet du blog paysages (Blogs le Monde) [http://cneffpaysages.blog.lemonde.fr/2019/04/14/la-fin-annoncee-des-blogs-abonnees-du-monde-fr-la-fin-du-blog-paysages-sur-les-blogs-lemonde-fr/ « La fin annoncée des blogs abonnés du ''Monde.fr'', la fin du blog paysages sur les blogs leMonde.fr»], consultation {{date-|14 avril 2019}}.</ref>{{,}}<ref> Voir le billet du blog biosphére (Blogs le Monde) [http://biosphere.blog.lemonde.fr/2019/04/14/le-monde-supprime-tous-les-blogs-quil-heberge/ « ''Le Monde'' supprime tous les blogs qu’il héberge»], consulté le {{date-|14 avril 2019}}.</ref>. Les billets des 400 blogs abonnés du Monde ont été conservés par la [[Bibliothèque nationale de France]], certains blogs aussi par la [[Bibliothèque nationale allemande]]<ref>Voir le billet du blog paysages (anciennement Blogs le Monde) [https://cneffpaysages.blog/2019/06/16/nouveau-depart-pour-le-blog-paysages « Nouveau départ pour le blog paysages»], consulté le {{date-|5 janvier 2020}}.</ref>.
Depuis le début des années 2000, ''lemonde.fr'' propose à ses abonnés de pouvoir éditer un blog sur le site. Le {{date|10 avril 2019}}, le média annonce que ce service prendra fin le {{date|5 juin}} de la même année<ref>{{Lien web |titre=La fin annoncée des blogs abonnées du Monde.fr, la fin du blog paysages sur les blogs leMonde.fr |url=https://cneffpaysages.blog/2019/04/14/la-fin-annoncee-des-blogs-abonnees-du-monde-fr-la-fin-du-blog-paysages-sur-les-blogs-lemonde-fr/ |site=paysages |date=2019-04-14 |consulté le=2024-04-11}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=LE MONDE supprime tous les blogs qu’il héberge – Biosphère |url=https://biosphere.ouvaton.org/blog/le-monde-supprime-tous-les-blogs-quil-heberge/ |date=2019-04-15 |consulté le=2024-04-11}}</ref>. Les billets des 400 blogs abonnés du Monde ont été conservés par la [[Bibliothèque nationale de France]], certains blogs aussi par la [[Bibliothèque nationale allemande]]<ref>{{Lien web |titre=Nouveau départ pour le blog paysages |url=https://cneffpaysages.blog/2019/06/16/nouveau-depart-pour-le-blog-paysages/ |site=paysages |date=2019-06-16 |consulté le=2024-04-11}}</ref>.


=== Applications pour smartphones et tablettes ===
=== Applications pour smartphones et tablettes ===
Le {{date-|13 novembre 2008}}<ref>{{Lien web|titre=Le Monde.fr lance son application iPhone avec Backelite|description=Communiqué de presse|url=http://wellcom.fr/presse/blog/le-monde-fr-lance-son-application-iphone-avec-backelite/|site=Wellcom.fr|date=13 novembre 2008}}.</ref>, ''Le Monde'' lance l'une des premières applications d'actualité pour smartphone [[IPhone|iphone]] et tablette [[IPad|ipad]], disponible gratuitement via l'[[App Store]]<ref>{{Lien web|titre=Le Monde, l'info en continu|description=Description de l'application|url=http://ios.me/app/294047850/le-monde-l-info-en-continu|site=App Store|date=14 novembre 2008}}.</ref> récemment créé. Elle est téléchargée plus de {{nombre|100000|fois}} en quinze jours<ref>{{Lien web|titre=Nouveau succès pour Le Monde.fr : Plus de 100 000 applications iPhone téléchargées|description=Communiqué de presse|url=http://wellcom.fr/presse/le-monde-interactif/2008/11/nouveau-succes-pour-le-monde-fr-plus-de-100-000-applications-iphone-telechargees/|site=wellcom.fr|date=novembre 2008}}.</ref> et {{nombre|500000 fois}} en six mois<ref>{{Lien web|titre=L’application iPhone du Monde.fr téléchargée plus de {{nombre|500000|fois}} !|description=Communiqué de presse|url=http://wellcom.fr/presse/le-monde-interactif/2009/05/l-application-iphone-du-monde-fr-telechargee-plus-de-500-000-fois/|site=wellcom.fr|date=mai 2009}}.</ref>.
Le {{date|13 novembre 2008}}<ref>{{Lien web|titre=Le Monde lance son application iPhone avec Backelite|description=Communiqué de presse|url=http://wellcom.fr/presse/blog/le-monde-fr-lance-son-application-iphone-avec-backelite/|site=Wellcom.fr|date=13 novembre 2008}}.</ref>, ''Le Monde'' lance l'une des premières applications d'actualité pour smartphone [[IPhone|iphone]] et tablette [[IPad|ipad]], disponible gratuitement via l'[[App Store]]<ref>{{Lien web|titre=Le Monde, l'info en continu|description=Description de l'application|url=http://ios.me/app/294047850/le-monde-l-info-en-continu|site=App Store|date=14 novembre 2008}}.</ref> récemment créé. Elle est téléchargée plus de {{nombre|100000|fois}} en quinze jours<ref>{{Lien web|titre=Nouveau succès pour Le Monde : Plus de 100 000 applications iPhone téléchargées|description=Communiqué de presse|url=http://wellcom.fr/presse/le-monde-interactif/2008/11/nouveau-succes-pour-le-monde-fr-plus-de-100-000-applications-iphone-telechargees/|site=wellcom.fr|date=novembre 2008}}.</ref> et {{nombre|500000 fois}} en six mois<ref>{{Lien web|titre=L’application iPhone du Monde.fr téléchargée plus de {{nombre|500000|fois}} !|description=Communiqué de presse|url=http://wellcom.fr/presse/le-monde-interactif/2009/05/l-application-iphone-du-monde-fr-telechargee-plus-de-500-000-fois/|site=wellcom.fr|date=mai 2009}}.</ref>.


En 2011, l'appli « Le monde : l'info en continu » est lancée sur [[Android]]<ref>{{Lien archive|langue=|auteur1=Stéphane Ruscher|titre=L'application du journal Le Monde pour smartphone Android|description=Archive disponible via Wayback Machine|horodatage archive=20110927020813|url=http://www.clubic.com/telecharger-fiche396970-le-monde.html|site=[[clubic.com]]|date=27 septembre 2011|consulté le=}}.</ref>.
En 2011, l'appli « Le monde : l'info en continu » est lancée sur [[Android]]<ref>{{Lien archive|langue=|auteur1=Stéphane Ruscher|titre=L'application du journal Le Monde pour smartphone Android|description=Archive disponible via Wayback Machine|horodatage archive=20110927020813|url=http://www.clubic.com/telecharger-fiche396970-le-monde.html|site=[[clubic.com]]|date=27 septembre 2011|consulté le=}}.</ref>.


En 2015, une nouvelle application [[freemium]] est disponible sur l'[[App Store|AppStore]] et [[Google Play]] : La matinale du Monde<ref>{{Lien web|auteur1=Thierry Wojciak|titre=Le Monde, du matin au soir|url=http://www.cbnews.fr/digital/le-monde-du-matin-au-soir-a1019860|site=[[cbnews.fr]]|date=11 Mai 2015}}.</ref>.
En 2015, une nouvelle application [[freemium]] est disponible sur l'[[App Store|AppStore]] et [[Google Play]] : La matinale du Monde<ref>{{Lien web |auteur1=Thierry Wojciak |titre=Le Monde, du matin au soir |url=http://www.cbnews.fr/digital/le-monde-du-matin-au-soir-a1019860 |site=[[CB News]] |date=11 Mai 2015 |consulté le=11/04/2024}}.</ref>.


Depuis le {{date-|15 septembre 2016}}, ''Le Monde'' ainsi que sept autres [[Éditeur de presse|éditeurs de presse]] français (''[[Paris Match]]'', ''[[Vice (magazine)|Vice]]'', ''[[L'Équipe]]'', [[Melty]], ''[[Cosmopolitan (magazine)|Cosmopolitan]]'', [[Konbini (site web)|Konbini]] et Tastemade) diffuse tous les jours des contenus exclusifs et une expérience visuelle inédite sur Discover, l'espace réservé aux médias de l'application [[Snapchat]]<ref>{{Article|prénom1=Alexis|nom1=Delcambre|titre=Snapchat lance une offre d’information en français sur Discover|périodique=Le Monde|date=2016-09-15|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/09/15/snapchat-lance-une-offre-d-information-en-francais-sur-discover_4997876_3236.html}}.</ref>.
Depuis le {{date|15 septembre 2016}}, ''Le Monde'' ainsi que sept autres [[Éditeur de presse|éditeurs de presse]] français (''[[Paris Match]]'', ''[[Vice (magazine)|Vice]]'', ''[[L'Équipe]]'', [[Melty]], ''[[Cosmopolitan (magazine)|Cosmopolitan]]'', [[Konbini (site web)|Konbini]] et Tastemade) diffuse tous les jours des contenus exclusifs et une expérience visuelle inédite sur Discover, l'espace réservé aux médias de l'application [[Snapchat]]<ref>{{Article|prénom1=Alexis|nom1=Delcambre|titre=Snapchat lance une offre d’information en français sur Discover|périodique=Le Monde|date=2016-09-15|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/09/15/snapchat-lance-une-offre-d-information-en-francais-sur-discover_4997876_3236.html}}.</ref>.


=== Suppléments, rubriques et titres ===
=== Suppléments, rubriques et titres ===
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Tous les jours :
Tous les jours :
* ''Le Monde éco & entreprise'', supplément quotidien (depuis {{date-|mai 2013}}), paraissant sur 8 à 12 pages. Auparavant hebdomadaire, ce supplément paraît avec l'édition du quotidien datée du mardi. Titré ''Le Monde économie'' jusqu'en {{date-|avril 2012}}, il change alors de nom pour adapter son nom actuel, tout en conservant ses jour et rythme de parution (sauf plusieurs semaines durant l'été et Noël). Ce supplément contient des dossiers, des analyses, des entretiens, consacrés à l'économie, à la vie des marchés et des entreprises. Dès {{date-|mars 2019}}, Le Monde revient au format initial en réintégrant les pages Économie au sein du cahier principal, signifiant l'arrêt de 8 ans de développement du supplément avec sa Une propre<ref>{{article|auteur=Enguérand Renault|titre=''Le Monde'' réintègre son cahier éco|url=http://www.lefigaro.fr/medias/2018/12/11/20004-20181211ARTFIG00121-le-monde-reintegre-son-cahier-eco.php|périodique=[[Le Figaro]]|date=2018-12-11}}.</ref>.
* ''Le Monde éco & entreprise'', supplément quotidien (depuis {{date|mai 2013}}), paraissant sur 8 à 12 pages. Auparavant hebdomadaire, ce supplément paraît avec l'édition du quotidien datée du mardi. Titré ''Le Monde économie'' jusqu'en {{date|avril 2012}}, il change alors de nom pour adapter son nom actuel, tout en conservant ses jour et rythme de parution (sauf plusieurs semaines durant l'été et Noël). Ce supplément contient des dossiers, des analyses, des entretiens, consacrés à l'économie, à la vie des marchés et des entreprises. Dès {{date|mars 2019}}, Le Monde revient au format initial en réintégrant les pages Économie au sein du cahier principal, signifiant l'arrêt de 8 ans de développement du supplément avec sa Une propre<ref>{{article|auteur=Enguérand Renault|titre=''Le Monde'' réintègre son cahier éco|url=http://www.lefigaro.fr/medias/2018/12/11/20004-20181211ARTFIG00121-le-monde-reintegre-son-cahier-eco.php|périodique=[[Le Figaro]]|date=2018-12-11}}.</ref>.


Chaque semaine :
Chaque semaine :
* ''Le Monde Science & Médecine'', paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du mercredi (sauf au mois d'août et à Noël), et comportant 8 pages. Jusqu'en {{date-|mai 2013}}, le supplément est titré ''Le Monde science&techno'', et paraissant avec l'édition « Week-end », datée du samedi ;
* ''Le Monde Science & Médecine'', paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du mercredi (sauf au mois d'août et à Noël), et comportant 8 pages. Jusqu'en {{date|mai 2013}}, le supplément est titré ''Le Monde science&techno'', et paraissant avec l'édition « Week-end », datée du samedi ;
* ''Le Monde des livres'', fondé en 1967 par [[Jacqueline Piatier]]<ref>{{article|titre=Décès de Jacqueline Piatier|url=https://www.liberation.fr/medias/2001/01/23/deces-de-jacqueline-piatier_352004|date=23 janvier 2001|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]}}.</ref>, paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du vendredi (sauf au mois d'août et à Noël), et comportant de 8 à 10 pages. L'actualité de l'édition et la critique des principales parutions, dans tous les genres, de la littérature classique à la bande dessinée.
* ''Le Monde des livres'', fondé en 1967 par [[Jacqueline Piatier]]<ref>{{article|titre=Décès de Jacqueline Piatier|url=https://www.liberation.fr/medias/2001/01/23/deces-de-jacqueline-piatier_352004|date=23 janvier 2001|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]}}.</ref>, paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du vendredi (sauf au mois d'août et à Noël), et comportant de 8 à 10 pages. L'actualité de l'édition et la critique des principales parutions, dans tous les genres, de la littérature classique à la bande dessinée.
* ''Le Monde Idées'', (anciennement ''Le Monde culture&idées'') paraissant en supplément de l'édition « Week-end » du quotidien, datée du samedi, et comportant 8 pages. Dès {{date-|mars 2019}}, ce supplément est supprimé et remplacé par des pages « Idées » intégrées au cahier principal.
* ''Le Monde Idées'', (anciennement ''Le Monde culture&idées'') paraissant en supplément de l'édition « Week-end » du quotidien, datée du samedi, et comportant 8 pages. Dès {{date|mars 2019}}, ce supplément est supprimé et remplacé par des pages « Idées » intégrées au cahier principal.
* ''[[M, le magazine du Monde]]'' (anciennement ''Le Monde 2'', ''Le Monde magazine''), publié en supplément de l'édition du quotidien datée du samedi. On y trouve notamment l'actualité de l'art de vivre, de la mode et de la beauté, du design, de la culture{{, etc.}}
* ''[[M, le magazine du Monde]]'' (anciennement ''Le Monde 2'', ''Le Monde magazine''), publié en supplément de l'édition du quotidien datée du samedi. On y trouve notamment l'actualité de l'art de vivre, de la mode et de la beauté, du design, de la culture{{, etc.}}


Chaque mois :
Chaque mois :
* ''Le Monde Argent''. Portant sur l'actualité des placements financiers (prêt, placement, investissement, immobilier, emprunt…) ; le supplément devient ''Le Monde argent & patrimoine'' en {{date-|novembre 2012}}, avec un jour de parution mensuel fluctuant puis, à partir de {{date-|février 2014}}, adopte le nom actuel.
* ''Le Monde Argent''. Portant sur l'actualité des placements financiers (prêt, placement, investissement, immobilier, emprunt…) ; le supplément devient ''Le Monde argent & patrimoine'' en {{date|novembre 2012}}, avec un jour de parution mensuel fluctuant puis, à partir de {{date|février 2014}}, adopte le nom actuel.
*''Le Monde Université et Grandes Écoles''. Analysant l'actualité éducative à destinations des parents, des enseignants et des étudiants ; le supplément prend le nom de ''Le Monde universités & grandes écoles'', en {{date-|mai 2012}}, et paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du jeudi.
*''Le Monde Université et Grandes Écoles''. Analysant l'actualité éducative à destinations des parents, des enseignants et des étudiants ; le supplément prend le nom de ''Le Monde universités & grandes écoles'', en {{date|mai 2012}}, et paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du jeudi.


Le quotidien fait aussi paraître, chaque année, plus de 30 suppléments ponctuels : ''Le Monde des vins'', ''Europa'' (en collaboration avec des titres de presse non français), sur certaines manifestations artistiques (Festival d'Avignon, Biennale de Lyon{{, etc.}}).
Le quotidien fait aussi paraître, chaque année, plus de 30 suppléments ponctuels : ''Le Monde des vins'', ''Europa'' (en collaboration avec des titres de presse non français), sur certaines manifestations artistiques (Festival d'Avignon, Biennale de Lyon{{, etc.}}).
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Anciennement :
Anciennement :


* ''Le Monde géopolitique'', ancien supplément de l'édition du quotidien datée du jeudi, et comportant habituellement 8 pages. Initialement titré ''Le Monde géo&politique'', il est publié en supplément de l'édition du quotidien datée du dimanche puis, à partir de {{date-|mai 2013}}, en supplément de l'édition datée du jeudi, avec en outre un changement de dénomination en {{date-|septembre 2013}}. La publication du supplément cesse avec le numéro daté du {{date-|19 décembre 2013}}. Quatre pages de géopolitique sont réintégrées dans le cahier principal du ''Monde'' daté dimanche-lundi depuis fin 2015.
* ''Le Monde géopolitique'', ancien supplément de l'édition du quotidien datée du jeudi, et comportant habituellement 8 pages. Initialement titré ''Le Monde géo&politique'', il est publié en supplément de l'édition du quotidien datée du dimanche puis, à partir de {{date|mai 2013}}, en supplément de l'édition datée du jeudi, avec en outre un changement de dénomination en {{date|septembre 2013}}. La publication du supplément cesse avec le numéro daté du {{date|19 décembre 2013}}. Quatre pages de géopolitique sont réintégrées dans le cahier principal du ''Monde'' daté dimanche-lundi depuis fin 2015.
* ''Le Monde Sports'' (anciennement ''Le Monde sport&forme'', paraissant en supplément de l'édition « Week-end » du quotidien, datée du samedi, et comportant 8 pages ; La publication de ce supplément a définitivement cessé le {{date-|18 mars 2017}}, deux pages de sport sont réintégrées dans le cahier principal du numéro daté samedi.
* ''Le Monde Sports'' (anciennement ''Le Monde sport&forme'', paraissant en supplément de l'édition « Week-end » du quotidien, datée du samedi, et comportant 8 pages ; La publication de ce supplément a définitivement cessé le {{date|18 mars 2017}}, deux pages de sport sont réintégrées dans le cahier principal du numéro daté samedi.
* ''Le Monde télévisions'', paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du dimanche, et comportant 28 ou 32 pages. On y trouve l'actualité de tous les écrans télévisions, web, ainsi qu'une sélection des programmes de télévision et de radio pour la semaine à venir. À partir du {{date-|6 octobre 2014}}, ce supplément disparaît au profit d'une page quotidienne dans le cahier principal du journal et 3 pages dans l'édition datée dimanche-lundi.
* ''Le Monde télévisions'', paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du dimanche, et comportant 28 ou 32 pages. On y trouve l'actualité de tous les écrans télévisions, web, ainsi qu'une sélection des programmes de télévision et de radio pour la semaine à venir. À partir du {{date|6 octobre 2014}}, ce supplément disparaît au profit d'une page quotidienne dans le cahier principal du journal et 3 pages dans l'édition datée dimanche-lundi.


Les articles les plus significatifs publiés dans ''Le Monde'' et ses suppléments sont aussi rassemblés et publiés sous différents formats :
Les articles les plus significatifs publiés dans ''Le Monde'' et ses suppléments sont aussi rassemblés et publiés sous différents formats :
* ''Le Monde Sélection hebdomadaire'' (depuis 1948<ref>{{BNF brut|34348894k}}.</ref>) daté samedi est une publication de 12 pages qui reprend les meilleurs articles de la semaine écoulée. Il est vendu uniquement sous forme d'abonnement.
* ''Le Monde Sélection hebdomadaire'' (depuis 1948<ref>{{BNF brut|34348894k}}.</ref>) daté samedi est une publication de 12 pages qui reprend les meilleurs articles de la semaine écoulée. Il est vendu uniquement sous forme d'abonnement.
* ''[[Le Mensuel]]'', sélection des meilleurs articles du mois précédent, paru de {{date-|février 2010}} à {{date-|janvier 2014}}.
* ''[[Le Mensuel]]'', sélection des meilleurs articles du mois précédent, paru de {{date|février 2010}} à {{date|janvier 2014}}.
* ''[[Dossiers et Documents]]'' est une publication mensuelle, parue de 1973 à {{date-|septembre 2013}}, à destination des lycéens et étudiants, qui réunit alors dans un numéro de huit pages un ou deux dossiers sur des questions économiques, historiques, politiques ou de société.
* ''[[Dossiers et Documents]]'' est une publication mensuelle, parue de 1973 à {{date|septembre 2013}}, à destination des lycéens et étudiants, qui réunit alors dans un numéro de huit pages un ou deux dossiers sur des questions économiques, historiques, politiques ou de société.


=== Les collections du ''Monde'' ===
=== Les collections du ''Monde'' ===
Le groupe Le Monde édite depuis 2004 des collections de produits culturels. Actuellement, plusieurs collections sont en vente<ref>''Le Monde'' daté Dimanche 6 - Lundi {{date-|7 juillet 2014}}, {{p.|13}} et 18.</ref> :
Le groupe Le Monde édite depuis 2004 des collections de produits culturels. Actuellement, plusieurs collections sont en vente<ref>''Le Monde'' daté Dimanche 6 - Lundi {{date|7 juillet 2014}}, {{p.|13}} et 18.</ref> :
* « Le cinéma du ''Monde'' » - {{pas clair|Série 18 - Les journalistes à l'écran (dix films culte sélectionnés par ''Le Monde'' en DVD)}} ;
* « Le cinéma du ''Monde'' » - {{pas clair|Série 18 - Les journalistes à l'écran (dix films culte sélectionnés par ''Le Monde'' en DVD)}} ;
* « Les petits polars » (livres) ;
* « Les petits polars » (livres) ;
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Les ouvrages sont classés par ordre chronologique.
Les ouvrages sont classés par ordre chronologique.
* Abel Chatelain, ''Le Monde et ses lecteurs'', coll. « Kiosque », Paris, Armand Colin, 1962.
* Abel Chatelain, ''Le Monde et ses lecteurs'', coll. « Kiosque », Paris, Armand Colin, 1962.
* [[Jean Schwœbel]], ''La Presse, le pouvoir et l'argent'', préf. de [[Paul Ricœur]], Paris, {{éd.}} [[Éditions du Seuil|du Seuil]], 1968
* [[Jean Schwœbel]], ''La Presse, le pouvoir et l'argent'', préf. de [[Paul Ricœur]], Paris,{{éd.}} [[Éditions du Seuil|du Seuil]], 1968
* Aimé Guedj, [[Jacques Girault]], ''Le Monde… Humanisme, objectivité et Politique'', Paris, Éditions sociales, 1970
* Aimé Guedj, [[Jacques Girault]], ''Le Monde… Humanisme, objectivité et Politique'', Paris, Éditions sociales, 1970
* Association pour une lecture critique de la presse, ''« Le Monde » et ses méthodes'', avant-propos de Louis de Villefosse, Paris, Association pour une lecture critique de la presse, 1976
* Association pour une lecture critique de la presse, ''« Le Monde » et ses méthodes'', avant-propos de Louis de Villefosse, Paris, Association pour une lecture critique de la presse, 1976
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* [[Jean Sulivan]], ''Une Lumière noire : sur Beuve-Méry'', notes de [[Laurent Greilsamer]], Paris, Arléa, 1994 (réédition : Rennes, Éd. Apogée, 2007)
* [[Jean Sulivan]], ''Une Lumière noire : sur Beuve-Méry'', notes de [[Laurent Greilsamer]], Paris, Arléa, 1994 (réédition : Rennes, Éd. Apogée, 2007)
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Patrick|nom1=Eveno|lien auteur1=Patrick Eveno|titre=« Le Monde » : histoire d'une entreprise de presse, 1944-1995|lieu=Paris|éditeur=Le Monde|année=1996|pages totales=540|isbn=2-87899-143-5}} (version remaniée d'une thèse préparée sous la direction de [[Jacques Marseille]] et soutenue à l'université de Panthéon-Sorbonne en 1996) {{plume}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Patrick|nom1=Eveno|lien auteur1=Patrick Eveno|titre=« Le Monde » : histoire d'une entreprise de presse, 1944-1995|lieu=Paris|éditeur=Le Monde|année=1996|pages totales=540|isbn=2-87899-143-5}} (version remaniée d'une thèse préparée sous la direction de [[Jacques Marseille]] et soutenue à l'université de Panthéon-Sorbonne en 1996) {{plume}}
* [[Jean Madiran]], ''« Le Monde » et ses faux'', Paris, {{éd.}} du Présent, 1997
* [[Jean Madiran]], ''« Le Monde » et ses faux'', Paris,{{éd.}} du Présent, 1997
* [[Jean-Paul Gouteux]], ''« Le Monde », un contre-pouvoir ? : désinformation et manipulation sur le génocide rwandais'', Paris, L’Esprit frappeur, 1999
* [[Jean-Paul Gouteux]], ''« Le Monde », un contre-pouvoir ? : désinformation et manipulation sur le génocide rwandais'', Paris, L’Esprit frappeur, 1999
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Patrick|nom1=Eveno|titre=Le journal « Le Monde »|sous-titre=une histoire d'indépendance|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Odile Jacob]]|année=2001|pages totales=295|isbn=2-7381-0946-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=PfU98h8YESsC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Patrick|nom1=Eveno|titre=Le journal « Le Monde »|sous-titre=une histoire d'indépendance|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Odile Jacob]]|année=2001|pages totales=295|isbn=2-7381-0946-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=PfU98h8YESsC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* [[Pierre Péan]] et [[Philippe Cohen]], ''[[La Face cachée du Monde|La Face cachée du « Monde » : du contre-pouvoir aux abus de pouvoir]]'', Paris, {{éd.}} des Mille et Une Nuits, 2003
* [[Pierre Péan]] et [[Philippe Cohen]], ''[[La Face cachée du Monde|La Face cachée du « Monde » : du contre-pouvoir aux abus de pouvoir]]'', Paris,{{éd.}} des Mille et Une Nuits, 2003
* Bernard Poulet, ''Le pouvoir du « Monde » : quand un journal veut changer la France'', Paris, La Découverte, 2003 (réédité en 2004 chez le même éditeur, avec un avant-propos et une postface inédits, sous le titre ''Le Pouvoir du « Monde » ou Les Illusions perdues'')
* Bernard Poulet, ''Le pouvoir du « Monde » : quand un journal veut changer la France'', Paris, La Découverte, 2003 (réédité en 2004 chez le même éditeur, avec un avant-propos et une postface inédits, sous le titre ''Le Pouvoir du « Monde » ou Les Illusions perdues'')
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Rollat|lien auteur1=Alain Rollat|titre=Ma part du « Monde »|sous-titre=vingt-cinq ans de liberté d'expression|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions de Paris]]|année=2003|pages totales=140|isbn=2-84621-040-3|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Rollat|lien auteur1=Alain Rollat|titre=Ma part du « Monde »|sous-titre=vingt-cinq ans de liberté d'expression|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions de Paris]]|année=2003|pages totales=140|isbn=2-84621-040-3|plume=oui}}
* Association de citoyens contre la désinformation, ''Du bon usage des tribunes du « Monde »'', Paris, Association de citoyens contre la désinformation, 2004
* Association de citoyens contre la désinformation, ''Du bon usage des tribunes du « Monde »'', Paris, Association de citoyens contre la désinformation, 2004
* {{Ouvrage|prénom1=Patrick|nom1=Eveno|lien auteur1=Patrick Eveno|titre=Histoire du journal « Le Monde », 1944-2004|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]]|année=2004|pages totales=720|isbn=2-226-21373-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Osbi2-X1J0YC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|prénom1=Patrick|nom1=Eveno|lien auteur1=Patrick Eveno|titre=Histoire du journal « Le Monde », 1944-2004|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]]|année=2004|pages totales=720|isbn=2-226-21373-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Osbi2-X1J0YC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* Patrick Eveno, ''« Le Monde » : soixante ans de politique'', dossier paru dans le magazine ''[[L'Histoire]]'', {{n°|293}}, {{date-|décembre 2004}}
* Patrick Eveno, ''« Le Monde » : soixante ans de politique'', dossier paru dans le magazine ''[[L'Histoire]]'', {{n°|293}}, {{date|décembre 2004}}
* François Jourdier, ''La désinformation et le journal « Le Monde » : de Judas à Tartuffe'', préf. de [[Vladimir Volkoff]], Monaco, {{éd.}} du Rocher, 2004 (lettres adressées par l'auteur au ''Monde'' entre 1995 et 2003)
* François Jourdier, ''La désinformation et le journal « Le Monde » : de Judas à Tartuffe'', préf. de [[Vladimir Volkoff]], Monaco,{{éd.}} du Rocher, 2004 (lettres adressées par l'auteur au ''Monde'' entre 1995 et 2003)
* François Simon, ''Journaliste : dans les pas d'Hubert Beuve-Méry'', Paris, Arléa, 2005
* François Simon, ''Journaliste : dans les pas d'Hubert Beuve-Méry'', Paris, Arléa, 2005
* [[Jean-Marie Colombani]], ''Au fil du « Monde »'', Paris, Plon, 2007
* [[Jean-Marie Colombani]], ''Au fil du « Monde »'', Paris, Plon, 2007

Version du 6 mai 2024 à 16:25

Le Monde
Image illustrative de l’article Le Monde
Une sur le traité d'alliance entre la France et l'URSS du premier numéro du Monde, le 19 décembre 1944.

Pays Drapeau de la France France
Zone de diffusion International
Langue français
anglais (édition numérique, depuis avril 2022)[1],[2]
Périodicité Quotidien
Format Berlinois
Genre Généraliste
Prix au numéro 3,60 (numéros datés du dimanche-lundi à vendredi inclus)[3], 5,20 (numéro daté du samedi)
Diffusion 479 243[4] ex. (2022, en augmentation +5,82 %)
Fondateur Hubert Beuve-Méry
Date de fondation 1944
Éditeur Société éditrice du Monde
Ville d’édition Paris

Propriétaire Groupe Le Monde
Directeur de publication Louis Dreyfus, Jérôme Fenoglio
Directeur de la rédaction Caroline Monnot
Rédacteur en chef Grégoire Allix (directeur adjoint de la rédaction)
Maryline Baumard (directrice adjointe de la rédaction)
Hélène Bekmezian (directrice adjointe de la rédaction)
Philippe Broussard (directeur adjoint de la rédaction)
Nicolas Chapuis (directeur adjoint de la rédaction)
Emmanuelle Chevallereau (directrice adjointe de la rédaction)
Alexis Delcambre (directeur adjoint de la rédaction)
Marie-Pierre Lannelongue (directrice adjointe, M le magazine du Monde)
Harold Thibault (directeur adjoint de la rédaction)
ISSN 0395-2037
ISSN (version électronique) 1950-6244
OCLC 833476932
Site web lemonde.fr

Le Monde est un journal français fondé par Hubert Beuve-Méry en 1944. Se voulant journal « de référence »[5],[6],[7], il est régulièrement considéré comme tel[8],[9],[10], y compris à l'étranger[11],[12].

C'est le quotidien national payant le plus lu en France avec 2,44 millions de lecteurs en 2021[13] et le plus diffusé avec 500 000 abonnés, partagés entre 414 000 abonnés numériques et 87 000 abonnés papier[14].

Parmi l'un des derniers quotidiens français dits « du soir », il paraît, daté du lendemain, à Paris en début d'après-midi, ainsi qu'un peu plus tard dans certaines grandes villes. Il est ensuite distribué ailleurs le matin suivant.

En 2010, sa ligne éditoriale est présentée comme étant de centre gauche[15]. En , un sondage Ifop indique que, parmi les personnes interrogées, 63 % de celles lisant régulièrement Le Monde ont voté pour des partis de gauche au premier tour de l'élection présidentielle[16],[17].

Le journal Le Monde est détenu par le Groupe Le Monde.

Il a pour actionnariat la holding Le Monde Libre détenue par Xavier Niel, Matthieu Pigasse et le groupe espagnol Prisa, et le Pôle d'indépendance détenu par les salariés, les syndicats et des associations[18].

Histoire

1944-1968 : fondation et institution d'un journal de référence

La rédaction du Monde s'est située 5, rue des Italiens à Paris, de sa création jusqu’en 1989 (photo prise en 2015).

Le premier numéro du Monde paraît le , daté du sur une seule page recto verso. Il succède au journal Le Temps qui, victime de l'ordonnance du sur les titres ayant paru sous l'occupation de la France par l'Allemagne, a vu ses locaux réquisitionnés et son matériel saisi. Le Monde, bénéficiaire de cette confiscation, en reprend le format et la présentation, l'équipe rédactionnelle, les ouvriers et employés ainsi que les anciens locaux situés rue des Italiens, locaux où il restera 44 ans et qui lui valent le surnom de « quotidien de la rue des Italiens ». Le général de Gaulle, qui souhaite doter la France d'un « journal de prestige » tourné vers l'étranger et qui serait « l'officieux » de la République, est un élément moteur de sa création[19]. Il charge son ministre de l'Information Pierre-Henri Teitgen d'en trouver le directeur, choix difficile car la plupart des hommes de presse de l'époque étaient d'anciens collaborateurs ou déjà à la tête de journaux de la presse clandestine[20]. Georges Bidault, le président du Conseil national de la Résistance lui suggère le nom d'Hubert Beuve-Méry. Ce dernier hésite longtemps car il veut diriger un journal indépendant vis-à-vis des pouvoirs politiques, économiques et religieux. Le , Hubert Beuve-Méry fonde la société à responsabilité limitée (SARL) Le Monde au capital de 200 000 francs répartis en 200 parts sociales, son premier comité de rédaction comprend également René Courtin, professeur de droit, et Christian Funck-Brentano, ancien chargé des questions de presse au cabinet du général de Gaulle[21]. Le quotidien, destiné comme Le Temps aux élites[Note 1], tire à 150 000 exemplaires dès 1945. Né dans l'ombre du pouvoir, Le Monde s'en émancipe progressivement grâce à Hubert Beuve-Méry qui acquiert son indépendance rédactionnelle durant la guerre froide et la guerre d'Indochine[22].

Les salariés du journal tiennent une place centrale dans la gestion du quotidien. En 1951, la Société des rédacteurs du Monde est créée, qui a pour mission de veiller à l'indépendance journalistique du titre. Elle se voit initialement attribuer un peu plus de 28 % des parts de la SARL Le Monde[23]. (ont suivi la société des employés et des cadres en 1968, et celle des lecteurs en 1985). En 1956, Le Monde devient propriétaire de son immeuble au 5, rue des Italiens. À partir du début des années 1960 la diffusion du titre connaît une forte expansion, qui la fera tripler en 20 ans, passant de 137 433 exemplaires en 1960 à 347 783 en 1971, puis près de 500 000 à la fin des années 1970[24].

Cette indépendance financière, éditoriale, est aussi politique. Le journal est le point de jonction de plusieurs grands courants d'idées principalement liés au courant de la social-démocratie chrétienne sur le plan intérieur et un anticolonialisme modéré sur le plan extérieur.

Cela entraîne des débats. Outre la querelle avec De Gaulle, on note que Jean-Jacques Servan-Schreiber, responsable de la page de politique extérieure, quitte le journal au début des années 1950 en lui reprochant son neutralisme dans les relations Est-Ouest[25]. En 1954, est lancé le Monde diplomatique[26]. En 1955/56, le CNPF présidé par Georges Villiers pense alors que Le Monde est trop orienté à gauche et décide d'aider au lancement d'un quotidien concurrent, Le Temps de Paris. L'opération est coordonnée par l'ancienne éminence grise de Pierre Laval, Jean Jardin ; dès la publication du premier numéro, en , le directeur du Monde, Hubert Beuve-Méry, fut rassuré par la qualité jugée plutôt médiocre du journal concurrent, dont la publication s'arrêta au bout de quelques mois[27]. Le journal refuse en 1957 la publication d'un article de Jean-Paul Sartre consacré à l'usage de la torture en Algérie[28]. Sous la Ve République, le journal soutient la politique étrangère du général de Gaulle[29], tout en critiquant sa politique intérieure.

1969-1981 : journal du soir du centre gauche

Hubert Beuve-Méry, le fondateur du titre, prend sa retraite en 1969[30] Dans les années 1970, il s'oriente clairement vers un soutien à l'Union de la gauche[31] et dénonce les scandales financiers qui éclatent sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing (affaire des diamants[32]etc.) L'hostilité forte des journalistes du quotidien vis-à-vis de Valéry Giscard d'Estaing est étudiée en 2014, dans une enquête intitulée Le jour où… « Le Monde » choisit de torpiller Giscard[33]. Raphaëlle Bacqué y revient sur l'affaire des diamants telle qu'elle fut vécue à l'intérieur du Monde et évoque l'aspect très politique de son exploitation. Son enquête mentionne notamment l'hostilité générale des journalistes de la rédaction à Giscard d'Estaing et leur proximité avec l'opposition socialiste et communiste. Elle indique aussi les débats internes entre ceux, tels que le chef du service politique, Raymond Barillon, qui sont circonspects et réticents à reprendre les révélations du Canard enchaîné et ceux, tels l'éditorialiste Philippe Boucher, « abhorrant le giscardisme », qui veulent pousser l'affaire en l'amalgamant notamment avec des révélations mentionnées par Minute sur un permis de construire obtenu par Raymond Barre et des informations sur le patrimoine en Afrique de cousins de Giscard. Philippe Boucher, plus tard nommé au Conseil d'État par François Mitterrand, reconnaîtra en 2014 avoir eu la dent un peu dure dans l'exploitation de cette histoire[33]. À l'époque, la ligne éditoriale, sans se revendiquer explicitement de gauche, est généralement solidaire des mouvements révolutionnaires « socialistes » (Viêt Nam, Portugal, allant jusqu'à titrer « Phnom Penh libérée » lors de la prise de la ville par les Khmers rouges, en [34],[35]).

En 1981, Claude Julien succède à Jacques Fauvet. Le nombre de lecteurs est à son plus haut. Le journal soutient la candidature de François Mitterrand à l'élection présidentielle française de 1981[36]. Après la victoire du candidat socialiste, Jacques Fauvet écrit dans le numéro du  : « Cette victoire c'est enfin celle du respect sur le dédain, du réalisme sur l'illusion, de la franchise sur l'artifice, bref, celle d'une certaine morale[37]. » Après l'élection, le soutien affiché du journal à François Mitterrand lui coûte de nombreux lecteurs[38].

1982-1994 : difficultés financières et éditoriales

De 2004 à 2020, la rédaction du Monde est alors installée dans un bâtiment situé au 80 boulevard Auguste-Blanqui, dessiné par Christian de Portzampac et habillé par une immense fresque de Plantu.

En 1985, André Laurens qui a succédé en 1982 à Claude Julien, est écarté de la direction à la suite de la baisse des ventes ; alors qu'il tire en moyenne 434 000 exemplaires entre 1974 et 1981, il voit sa diffusion chuter à 335 000 exemplaires en 1985, le faisant descendre en dessous de son seuil de rentabilité[39]). On reproche à Laurens son rapport au socialisme mitterrandien.

Il est alors remplacé par André Fontaine[40]. La ligne éditoriale a pris ses distances avec le miterrandisme, affichant notamment son scepticisme sur la politique de nationalisations menée par Pierre Mauroy[36]. L'affaire du Rainbow Warrior permet notamment au journal de faire preuve de son indépendance et de voir ses ventes rebondir[41]. Le Monde est ensuite en première ligne dans la dénonciation des scandales de l'ère Mitterrand (Affaire des Irlandais de Vincennes[42], Carrefour du développementetc.). Une véritable animosité oppose alors Mitterrand au journal, visant plus particulièrement le journaliste Edwy Plenel[43]. Plusieurs journalistes du Monde font ainsi l'objet d'écoutes téléphoniques clandestines de la part du pouvoir[44].

En 1985, la BNP exige que le journal vende son immeuble de la rue des Italiens[45]. Le Monde s'installe 15, rue Falguière (15e) en dans un bâtiment conçu par les architectes Pierre du Besset et Dominique Lyon, puis 21 bis rue Claude-Bernard (5e) en 1996 et enfin, en 2004, boulevard Auguste-Blanqui (13e) dans un bâtiment conçu par l'architecte Christian de Portzamparc, dont l'architecture s'inspire de l'ancien siège social du New York Times[46].

En 1989, en raison de la concurrence de Libération et d'un renouveau du Figaro, la diffusion a reculé de 40 000 exemplaires en dix ans[47].

En , un triumvirat doit succéder à André Fontaine. Composé de Daniel Vernet (gérant-directeur), Bruno Frappat (directeur de la rédaction) et Martin Desprez (directeur-gestionnaire), il cède finalement sa place, à la suite de rivalités internes, à Bruno Frappat (toujours à la tête de la rédaction) et à Jacques Lesourne, économiste, élu directeur de la publication du Monde le qui devient le premier non-journaliste à ce poste[48].

1994-2003 : stratégie d'expansion de Colombani

En 1994, Le Monde troque le statut de société à responsabilité limitée (SARL) pour celui de société anonyme (SA) à directoire et conseil de surveillance. À la suite de la démission de Jacques Lesourne qui n'a pu enrayer la chute de la diffusion du titre et du chiffre d'affaires publicitaire, Jean-Marie Colombani, rédacteur en chef, est élu directeur de la publication du journal en [47], d'abord par la société des rédacteurs puis par les actionnaires du journal. Il nomme, en , Noël-Jean Bergeroux directeur de la rédaction. En 1995, il lance une nouvelle formule du quotidien. Lors de l'élection présidentielle française de 1995, l'hostilité de Colombani à Jacques Chirac (à la suite de la tragédie d'Ouvéa), l'anti-mitterrandisme d'Edwy Plenel[Note 2] et le mondialisme balladurien d'Alain Minc, président du conseil de surveillance de la SA Le Monde, font que leur journal est accusé par ses confrères de balladurisme[49]. Le Canard enchaîné titre, le « Le Monde balladurisé ? C'est pas une Minc affaire ». Cela jette le trouble dans son lectorat[50].

Après une première recapitalisation de 295 millions de francs en 1995, Le Monde se lance sur Internet en 1996 : Lemonde.fr propose des dossiers en ligne, la une en version graphique à partir de 13 h, l’intégralité du journal avant 17 h, l’actualité en liaison avec l'AFP et des rubriques sur la bourse, les livres, le multimédia et le sport. Deux ans plus tard, le journal complet en ligne coûte cinq francs (l'équivalent de 0,76 euro) alors que le journal imprimé coûte 7,50 francs (1,15 euro)[51]. Certains articles du supplément imprimé hebdomadaire Télévision-Radio-Multimédia sont disponibles gratuitement en ligne Multimédia, rebaptisée ensuite « Nouvelles technologies ».

Jean-Marie Colombani, réélu en 2000 engage la construction d'un groupe de presse, le Groupe Le Monde. Après avoir tenté en vain de racheter L'Express à Vivendi Universal Publishing (ex-Havas) en 1997[52], il prend le contrôle du groupe Les Journaux du Midi (anciennement Midi Libre SA) en 1999 et acquiert 30 % des « Publications de la vie catholique » en 2003 (notamment La Vie, Courrier international et Télérama dont il revend le patrimoine immobilier[53]). En 2002 et en 2003, plus de 60 millions d'euros sont émis en obligations remboursables en actions (ORA), ce qui alourdit l'endettement à long terme déjà élevé[54],[55],[56].

2003-2008 : crise du journal et du directoire

En 2003, une série d'ouvrages et de travaux critiquent la neutralité du journal et dénonce les trois dirigeants du Monde, Jean-Marie Colombani, Edwy Plenel et Alain Minc. Dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, le sociologue de l'école bourdieusienne Patrick Champagne analyse l'évolution du quotidien et l'influence de Jean-Marie Colombani dans l'article « Le médiateur entre deux mondes ». Ces critiques deviennent accusations dans l'essai La Face cachée du « Monde ». En , ce livre de Pierre Péan et Philippe Cohen affirme, entre autres, que l'équipe dirigeante a pris le parti de s'orienter vers une logique de rentabilité et de vente faisant fi des règles déontologiques[57]. Ils dénoncent par ailleurs le salaire mensuel du directeur de la rédaction du Monde (26 000 euros par mois) en dépit d'une perte estimée à vingt-cinq millions d'euros pour l'exercice 2003 au niveau du groupe (périmètre de CA de 460 millions d'euros, année d'acquisition du groupe La Vie catholique). La ligne éditoriale originelle aurait été altérée afin de répondre aux objectifs de pouvoir d'un petit groupe affilié, avec des collusions dans des cercles économiques. Le non-respect de la raison d'État est également au cœur de la critique. D'autres dénoncent certains parti-pris éditoriaux : le journal aurait mené une campagne active pour Lionel Jospin lors de l'élection présidentielle de 2002[58]. Une plainte du groupe pour diffamation[59],[60]médiatisée, est finalement résolue par la médiation de Guy Canivet, premier président de la Cour de cassation, en , évitant le procès[61],[62]. Cette médiation est critiquée comme un étouffoir par l'association Acrimed qui raille « Votez John Kerry, allez voir le film de Michael Moore..., mais surtout ne vous plongez pas dans une critique du journal »[63].

Alain Rollat, journaliste au Monde de 1977 à 2001, a lui aussi sévèrement critiqué des errements survenus dans la gestion de l'entreprise sous la direction de Jean-Marie Colombani, principal responsable, à ses yeux, de l'emprise croissante des « puissances d'argent » sur le « quotidien de référence ». La publication de son témoignage est délibérément occultée par ses anciens compagnons[64]. Daniel Schneidermann, employé du Monde, critique dans son ouvrage Le Cauchemar médiatique la réaction de la direction du quotidien, en estimant que celui-ci ne répond pas aux arguments du livre La Face cachée du « Monde ». Les dirigeants du Monde le licencient en pour « cause réelle et sérieuse » : selon eux, un passage du livre de Daniel Schneidermann est « attentatoire à l’entreprise pour laquelle il travaille ». Le journaliste a poursuivi le quotidien aux prud'hommes de Paris, qui lui ont donné gain de cause en [65] confirmé en appel en [66]. Un autre livre-enquête, publiée l'année suivante, Patrick de Saint-Exupéry sur le génocide du Rwanda[67] provoque, selon Éric Fottorino, le malaise des journalistes du Monde[Quand ?], le journal ayant au moment du drame en 1994 « entériné la vision fausse et facile d'un double génocide qui dédouanait la diplomatie française, gauche et droite confondues »[68] alors que Patrick de Saint-Exupéry avait vu lui en 1994 « non pas des mais un génocide »[69].

Le , Edwy Plenel démissionne de la direction de la rédaction[70],[71],[72], puis quitte le journal en [73],[74]. Colombani fait revenir, pour l'intérim, Patrick Jarreau de Washington[75].

Face à cette crise, Le Monde accepte l'augmentation de capital du groupe Lagardère et publie une nouvelle formule, préparée par Éric Fottorino et son groupe de réflexion « Vivaldi »[76], le . D'après lui, ce profond changement de l'architecture du quotidien[77],[78] permet une remontée durable de la satisfaction des lecteurs, au-dessus de 80 %[76]. Le groupe Le Monde revend les Éditions Desclée de Brouwer à l'éditeur suisse Parole et Silence spécialisé dans la spiritualité chrétienne.

Jean-Michel Dumay voit son mandat de président de la société des rédacteurs renouvelé en 2006, mais Pierre Jeantet remplace Jean-Paul Louveau comme directeur général et, avec Bruno Patino, entre dans un directoire aux côtés d'Éric Fottorino.

Les tensions liées au rôle du groupe Lagardère s'aggravent. En , après 24 ans de partenariat avec l'émission de RTL Le Grand Jury[79], le journal est remplacé par Le Figaro, en raison de l'augmentation de capital de Lagardère propriétaire de la station concurrente de radio Europe 1[80]. En octobre, la société des rédacteurs du Monde s'oppose à la création d'un « pôle sud » de la presse quotidienne régionale réunissant les actifs du Monde (Midi libre, L'Indépendant, Centre Presse) et ceux du groupe Hachette-Filipacchi de Lagardère (La Provence, Nice-Matin, Corse-Matin et Var-Matin) à travers une holding commune. Enfin, Laurent Mauduit qui est devenu éditorialiste, après s'être prononcé publiquement contre l'entrée au capital du journal du groupe Lagardère, quitte le journal en , dénonçant la censure de l'un de ses articles à propos des Caisses d'épargne[81].

Rapidement émerge une controverse déclenchée à la fin de l'année 2005 par la mise en place par Jean-Marie Colombani du concept de journalisme de validation, censé se substituer à celui de journalisme d'investigation[82],[83],[84],[85]. ce journalisme de validation fut évoqué dès l'automne 2004 dans un message de Colombani à la rédaction, au départ d'Edwy Plenel[86]. Le journal tente aussi de cadrer ses contenus numériques « parfois contradictoires avec l'édition papier »[87].

Le , le directeur du Monde Jean-Marie Colombani appelle à voter Ségolène Royal dans les colonnes du journal[88], après avoir été critiqué pour un éditorial avant le premier tour incitant les lecteurs du journal de sensibilité centriste à préférer Nicolas Sarkozy à François Bayrou[89].

Trois semaines après, , la société des rédacteurs du Monde refuse d'accorder un troisième mandat à Jean-Marie Colombani à la tête du directoire du groupe, avec 48,5 % des suffrages en faveur de la reconduction et 46,7 % contre, 60 % des voix étaient nécessaires selon les règles internes du journal. Le , Pierre Jeantet (recruté un an plus tôt comme directeur général) lui succède au poste de président du directoire du groupe Le Monde, avec Bruno Patino comme vice-président, tandis qu'Éric Fottorino (précédemment directeur de la rédaction) lui succède au poste de directeur du journal (les fonctions de président du groupe et de directeur du journal étant désormais dissociées). Mais, le , à la suite de désaccords en matière financière entre la direction et la Société des rédacteurs du Monde, le président du directoire Pierre Jeantet, le vice-président Bruno Patino et le directeur du journal Éric Fottorino démissionnent en bloc[90]. Ce dernier revient sur sa décision le [91] et devient président du directoire le [92]. Cela provoque la démission de Jean-Michel Dumay, qui claque la porte de la société des rédacteurs du Monde (SRM) en dénonçant un « marchandage indigne»[93].

Le même mois, le journal est condamné par un tribunal de Barcelone, à 300 000 euros de dommages-intérêts pour avoir publié un article jugé diffamatoire évoquant les pratiques du dopage au FC Barcelone[94].

Le quotidien perd 15 millions d'euros sur la seule année 2007, sa diffusion a baissé de 10 % en 4 ans et ses recettes publicitaire de 40 %[95]. Aux difficultés s'ajoute le mécontentent suscité par le recrutement de Françoise Fressoz l'éditorialiste politique du concurrent et les journalistes votent massivement une grève pour [96].

Le groupe, qui reste endetté, doit se réorganiser. En , il met en vente la société éditrice des Cahiers du cinéma, les Éditions de l'Étoile, achetée en par le groupe d'édition d'art Phaidon. Le groupe vend également sa branche jeunesse, composée de Fleurus presse et de Junior hebdo, à Héros et Patrimoine, une société détenue par Financière de loisirs et par le fonds d'investissement américain Open Gate Capital. Fin 2008, il cède la librairie religieuse La Procure pour trois à quatre millions d'euros.

Années 2009-2018 : le trio Bergé-Pigasse-Niel

En , Éric Fottorino reproche sa « vantardise et sa frénésie » à Nicolas Sarkozy dans un éditorial, ce qui provoque une crise avec les actionnaires. Le milliardaire Vincent Bolloré, ami du chef de l’État, annonce qu’il cesse de faire imprimer son quotidien gratuit Direct Matin sur les rotatives du Monde. Le Journal du dimanche, qui appartient au milliardaire Arnaud Lagardère, autre ami de Nicolas Sarkozy, fait savoir qu’il change d’imprimerie. Enfin, Les Échos, propriété du milliardaire Bernard Arnault, lui aussi ami personnel du président, dénonce le contrat souscrit avec l’imprimerie dont Le Monde est propriétaire. Pour Éric Fottorino, « le pouvoir tentait de nous asphyxier par la voie industrielle ». Dans la même période, une enquête du Monde signale le rôle central de la banque BNP Paribas dans le capitalisme de connivence français, citant plusieurs fois son PDG, Michel Pébereau. Cet épisode entraîne le refus de BNP Paribas, pourtant banque historique du Monde, d'aider le quotidien en grave difficulté. Pour Éric Fottorino, « sans doute n’était-il pas opportun, au moment où nous discutions notre avenir, d’irriter celui qui tenait une partie de la solution entre ses mains. (...) Déplaire nous condamnait-il à dépérir ? Il était de toute façon trop tard pour faire marche arrière[97]. » Le journal doit être repris.

En , cinq repreneurs sont présentés[98] : Le Nouvel Observateur, El País, le groupe de presse qui édite L'Espresso (Italie), le groupe de presse Ringier (Suisse) ainsi qu'un trio formé par Pierre Bergé (entrepreneur, propriétaire du magazine Têtu), Matthieu Pigasse (homme d'affaires, propriétaire et président du magazine Les Inrockuptibles) et Xavier Niel (fondateur de Free). Cette candidature provoque une rencontre entre le président de la République Nicolas Sarkozy et Éric Fottorino le  : le chef de l'État met en garde en déclarant que si l'option du trio Bergé-Pigasse-Niel était choisie, l'État renoncerait à verser vingt millions d'euros pour participer au sauvetage de l'imprimerie du journal[99],[100]. L'autre offre, sérieuse, est formée par Perdriel-Prisa-Orange[101] soutenue par Alain Minc, alors en relation secrète avec Emmanuel Macron[102],[103], et parait à la société des journalistes du Monde comme étant « particulièrement dangereuse »[pourquoi ?][102],[103]. Fin juin, l'offre du trio Bergé-Pigasse-Niel est plébiscitée par les salariés actionnaires[104]. Orange et Le Nouvel Observateur décident de se retirer[105] et le choix est validé par le vote du conseil de surveillance (11 voix pour et 9 abstentions) le [106]. Le , le rachat du journal par le trio est entériné[107],[108]. Le groupe Le Monde est alors contrôlé par la société Le Monde libre qui possède 64 % du capital, cette société étant détenue par les trois hommes d'affaires ainsi que par le groupe de presse espagnol Prisa[109].

Les circonstances de la vente du journal ont été dénoncées par un article du Monde diplomatique, Comment « Le Monde » fut vendu, en [110].

Le , Le Monde annonce qu'il porte plainte contre X pour « violation du secret des sources » après que les services secrets français (Direction centrale du renseignement intérieur, DCRI) ont été mis à contribution par l'exécutif pour identifier la source d'un journaliste de la rédaction. Bernard Squarcini, directeur de la DCRI, le reconnaît dans un entretien au Nouvel Observateur : il a ordonné un « éclairage DCRI » sur des fuites provenant du ministère de la Justice au sujet de l'affaire Woerth-Bettencourt, une enquête qui peut être considérée comme une atteinte au secret des sources, protégées par la loi, et donc à la liberté de la presse.

Le , Éric Fottorino est révoqué de la présidence du directoire du groupe Le Monde et de sa fonction de directeur de la publication, pour divergences de point de vue avec les actionnaires. Il est remplacé par Louis Dreyfus à la présidence du directoire[111],[112] et par Érik Izraelewicz, le , comme directeur des rédactions du groupe. Ce choix est ratifié le par les journalistes avec 74 % des voix[113],[114] mais Érik Izraelewicz meurt, le , à l'âge de 58 ans, victime d'une crise cardiaque au siège même du Monde[115]. Après un intérim d'Alain Frachon[116], Natalie Nougayrède est proposée le à ce poste par les trois principaux actionnaires du groupe. Elle devient la directrice du Monde après un vote positif de la Société des Rédacteurs du journal[117] pour six ans. Son tandem avec Louis Dreyfus reçoit pour mission de « placer la révolution numérique au cœur de leurs mandats »[118]

Cela provoque rapidement une crise avec la rédaction. En , un mouvement de contestation est déclenché dans le journal par l'annonce d’un plan de mobilité prévoyant le passage vers la version numérique d’une cinquantaine de postes et la suppression d'un certain nombre de rubriques (Logement et exclusion, Économie sociale et solidaire, Banlieue...)[119],[120]. Le , sept membres de la rédaction en chef du Monde — François Bougon, Vincent Fagot, Julien Laroche-Joubert, Damien Leloup, Cécile Prieur, Françoise Tovo et Nabil Wakim — démissionnent et dénoncent « des dysfonctionnements majeurs, ainsi qu'une absence de confiance et de communication avec la direction de la rédaction »[121],[122]. Trois jours plus tard, Vincent Giret et Michel Guerrin, les deux adjoints de la directrice du Monde, démissionnent mis en cause par une partie de la rédaction qui demande leur départ[123]. En l'absence de soutien des actionnaires[124], Natalie Nougayrède jette l'éponge et démissionne de son poste[125],[126]. Dans un texte envoyé à l’AFP[127], elle explique n’avoir « plus les moyens d’assurer en toute plénitude et sérénité » ses fonctions.

Le , un nouvel organigramme est mis en place[128] : Gilles van Kote est promu membre du directoire et directeur du Monde par intérim par le trio Bergé-Niel-Pigasse dans l'attente d'un vote de la Société des rédacteurs du Monde (SRM) tandis que Jérôme Fenoglio devient directeur des rédactions.

Le , Le Monde lance une nouvelle formule voulue « plus claire et plus aérée », selon son directeur général Louis Dreyfus[129].

Le , à la suite de la démission de Gilles van Kote due au refus de la Société des rédacteurs du Monde de soutenir sa candidature définitive[130] et à l'issue d'un deuxième vote de celle-ci[131], Jérôme Fenoglio accède au poste de directeur du quotidien tandis que Luc Bronner le remplace en tant que directeur des rédactions[132].

Les Décodeurs, rubrique du site web du journal Le Monde, est créée le [133] et le , les journalistes de la rubrique créent un moteur de recherche baptisé Décodex (cf. la section Critiques ci-dessous).

À la suite du décès de Pierre Bergé en , Xavier Niel et Matthieu Pigasse rachètent chacun la moitié de ses parts dans Le Monde libre, holding qui détient 72,5 % du Groupe Le Monde[134]. Le , Matthieu Pigasse vend 49 % de ses parts de la société Le Nouveau Monde au milliardaire tchèque Daniel Křetínský, déjà propriétaire du groupe de médias Czech Media Invest, de l'hebdomadaire Marianne[135] et d'une partie du pôle magazine du groupe Lagardère (Elle, Télé 7 jours, Ici Paris, France Dimanche...)[136], suscitant la méfiance du« Pôle d’indépendance » du journal qui qualifie l'opération jugée « brutale »[137] et générant des tensions avec Xavier Niel[138].

Années 2019-2020

En , la Fondation Bill-et-Melinda-Gates octroie à la société de presse 2 126 790 $ sur trois ans pour Le Monde Afrique[139],[140], afin de soutenir « sa couverture du développement et de la santé globale en Afrique, informer et engager son public par un journalisme de haute qualité[139] ». La Fondation est alors déjà « partenaire » du Monde Afrique[141], l’accompagnant depuis sa création en 2015[142], et a auparavant octroyé des subventions dans ce cadre[143].

En juillet de la même année, Matthieu Pigasse et Daniel Kretinsky négocient le rachat des parts du groupe espagnol Prisa qui détient 20 % dans le groupe Le Monde, suscitant de nouvelles tensions avec Xavier Niel[136] et il est question que Daniel Kretinsky prenne le contrôle de la holding Le Nouveau Monde[138]. Ces évolutions dans l'actionariat suscitent l'inquiétude de la rédaction qui appelle à préserver « l’indépendance éditoriale »[138] dans une tribune collective[144]. Les deux actionnaires de référence, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, acceptent la signature du droit d'agrément demandé par les rédactions du journal[145] et la négociation entre Le Nouveau Monde et Prisa n'aboutit finalement pas[146]. Ce droit d'agrément confie au pôle d'indépendance la possibilité de bloquer un changement dans le contrôle de l'actionnariat[147].

Début 2020, l'ensemble des services du groupe Le Monde s'installe dans un bâtiment dessiné par le cabinet d'architectes norvégien Snøhetta. Le nouveau siège est situé avenue Pierre-Mendès-France, dans le quartier Paris Rive Gauche (13e), en surplomb des voies de la gare d'Austerlitz[148].

En , le groupe annonce avoir dégagé en 2019 un bénéfice net à 2,6 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 302,7 millions d'euros, avec « l’essor très marqué du portefeuille d’abonnés numériques du Monde »[149]. Pour la troisième année d'affilée, le groupe affiche un bilan positif[150]. En revanche, la première moitié de l'année 2020, marquée par la pandémie de Covid-19, devrait affecter le chiffre d'affaires de 18 millions d'euros du groupe, avec une chute de 50 % des revenus publicitaires[151].

Pour Marianne, la rédaction du Monde, comme d'autres titres de la presse de gauche, est fracturée entre deux camps que le magazine décrit comme les multiculturalistes et les universalistes. La discorde ne porterait plus sur le modèle économique et politique – lutte des classes contre social-démocratie – mais sur des thèmes de société tels que le féminisme, les minorités et l’islam, principalement[152]. Ainsi, le déclenchement du phénomène #metoo contre le harcèlement des femmes provoque une « grosse crise interne » au sein du quotidien ou encore un article de Zineb Dryef consacré à Assa Traoré fait l'objet de critiques internes, même si Luc Bronner, alors directeur de la rédaction du quotidien, rejette les accusations en complaisance visant son journal[152].

Depuis 2021

En , Le Monde annonce la création d'un fonds de dotation qui doit pérenniser « l'indépendance capitalistique du groupe »[153].

Le nouveau siège du journal, en 2021, situé au 67/69, avenue Pierre-Mendès-France.

Le , la direction annonce l'augmentation du tarif en kiosque de 20 centimes en raison de la hausse des coûts de production, particulièrement le prix du papier[154].

Le quotidien doit par ailleurs faire face au départ de ses deux dessinateurs les plus connus. Plantu, engagé au journal depuis le , a mis fin en à sa carrière au service du Monde après 50 ans de travail laissant sa place à la Une à ses confrères du collectif « Cartooning for Peace ». En , la directrice de la rédaction du Monde Caroline Monnot présente ses excuses pour avoir publié un dessin de Xavier Gorce pouvant « être lu comme une relativisation de la gravité des faits d’inceste, en des termes déplacés vis-à-vis des victimes et des personnes transgenres[155] ». Après 18 ans de collaboration, Xavier Gorce annonce qu'il quitte la rédaction en déclarant que « la liberté ne se négocie pas » et déplore la pression des militants des réseaux sociaux[156],[157].

En septembre 2022, la direction du journal décide de dépublier une tribune du chercheur Paul-Max Morin intitulée « Réduire la colonisation en Algérie à une "histoire d'amour" parachève la droitisation de Macron sur la question mémorielle » à la suite de protestations de l'Élysée[158],[159],[160]. Pour l'Élysée, l'article contenait une erreur factuelle née d'une mauvaise interprétation des propos tenus à Alger par le chef de l’État.

Transparence, indépendance, finances

Actionnariat

Le Monde est une filiale du Groupe Le Monde, qui publie également L'Obs, Télérama, Le Monde diplomatique, La Vie, et Courrier international.

Le Groupe Le Monde est détenu :

  • Par la holding Le Monde Libre à hauteur de 75 %
  • Par le Pôle d'Indépendance du Monde à hauteur de 25 %

Le Monde Libre est détenu par le Nouveau Monde (Matthieu Pigasse, NJJ Presse (Xavier Niel)[161], Berly Media (Madison Cox) et le groupe espagnol Prisa.

Le Pôle d'indépendance du Monde regroupe plusieurs syndicats comme la société des rédacteurs du Monde, la société des lecteurs du Monde, la société des employés du Monde, la société des personnels de Courrier international, la société du personnel de L'Obs ainsi que l'association des actionnaires minoritaires.

Indépendance

Afin d'éviter une pression des actionnaires sur les journalistes, comme c'est le cas dans certains médias[162],[163][Interprétation personnelle ?], Le Monde présente certaines originalités.

Selon les statuts officiels du journal, la nomination du directeur de la rédaction doit impérativement être votée par au moins 60 % de la rédaction des journalistes.

Depuis 2017, le Pôle d’indépendance du Monde obtient dans le cadre d’une modification des statuts du Monde une « golden share » protégeant ses droits statutaires quelle que soit sa part du capital. Ainsi, les actionnaires minoritaires ont le pouvoir de bloquer des décisions des actionnaires majoritaires.

En 2020, Xavier Niel, un des actionnaires de la holding Le Monde Libre, place toutes ses actions dans un fond de dotation spécial. Ce fonds est légalement incessible. La chercheuse Julia Cagé, qui dirige la Société des Lecteurs du Monde, salue la décision de l'homme d'affaires, mais estime que cela pourrait aller plus loin[164].

Finances

Chaque année, le Groupe Le Monde partage ses documents financiers (bilan, compte de résultat), avec les lecteurs du Monde[165]. En 2021, le chiffre d'affaires du groupe est de 301 millions d'euros[165].

L'abonnement est actuellement la principale source de revenu du journal[165] .

La rédaction du journal Le Monde compte 520 journalistes en CDI[165],[166]. Ce chiffre n'incluant pas les autres rédactions du groupe Le Monde (L'Obs, Télérama ou La Vie).

Les journalistes font partie d'un syndicat, la société des rédacteurs du Monde[167].

Le journal Le Monde bénéficie des aides à la presse. Ainsi, il a perçu 2,95 millions d’euros d’aide du fonds d'aide à la modernisation de la presse de 2003 à 2010[168] (voir Aides à la presse en France). En 2010, il est le second quotidien français qui reçoit le plus de subventions de l'État, avec 17 millions d'euros d'aides directes[169]. En 2011 et 2012, il est le premier avec 16,9 et 18,6 millions d'euros[170].

En 2021, sa subvention est de 8 millions d'euros[171].

Direction

Directeurs

Directeurs de la rédaction

Organigramme actuel

Critiques et polémiques

Élection présidentielle de 2012

Le , Le Monde a fait un gros titre de première page « Marine Le Pen arrive en tête parmi les jeunes de 18-24 ans », basé sur une étude de l'institut CSA, réalisée du 12 au , soit trois semaines plus tôt. Dans ce sondage, « le sous-échantillon des jeunes 18-24 ans comportait moins de 200 personnes », ce que Le Monde n'a pas signalé à ses lecteurs, selon la Commission des sondages[174], qui s'en est émue.

D'autres instituts de sondages donnaient des résultats différents sur les intentions de vote des jeunes. Pour tous les autres sondages de l'élection présidentielle de 2012[175], Le Monde a pour partenaire Ipsos, dont le sondage en date du ne démontre pas encore de progression de Marine Le Pen, qui obtient alors 15 % des voix des sondés[176] sur l'ensemble de la population contre 16 % deux semaines auparavant. Marine Le Pen a finalement recueilli au 1er tour 18 % des voix des 18 à 24 ans[177], soit presque la même proportion d'électeurs que dans l'ensemble de la population (17,90 %).

Critique des Décodeurs

Les Décodeurs suscitent des interrogations et critiques. Le journaliste Vincent Glad estime que les intentions sont louables, mais met en avant la difficulté d'exprimer un jugement « impartial et transparent »[178],[179]. Daniel Schneidermann estime aussi dans Libération que, dans ce rôle, Le Monde est « juge et partie ». Il craint par ailleurs que le classement ait peu d'effet sur les lecteurs, car il ne serait utile que pour les convaincus, et trouve que le classement privilégie les médias professionnels, citant en exemple Valeurs actuelles, alors en vert dans le classement proposé par le Décodex (désormais en orange[180])[181]. Élisabeth Lévy publie également un billet critique dans Causeur[182].

Élection présidentielle de 2017

Bien que la direction du journal s'en défende[183], la neutralité du traitement accordé aux candidats de l'élection présidentielle par Le Monde est mise en cause par plusieurs journaux et associations, dont Acrimed, qui dénoncent un parti-pris non assumé du journal en faveur d'Emmanuel Macron[184],[185].

Le , Le Monde, les Inrockuptibles et Libération prennent la décision de boycotter la soirée électorale de Marine Le Pen pour protester contre le fait qu'une dizaine de médias y aient été refusés[186].

Autres

Années 1970

Michel Legris publie en 1976 Le « Monde » tel qu'il est. D'après cet ancien journaliste du Monde (1956-1972), la ligne éditoriale du journal aurait dérivé vers la gauche, notamment en soutenant François Mitterrand, ou que le journal aurait été complaisant envers la Chine de Mao Zedong[187].

Les archives Mitrokhine (des documents fournis par un ancien agent du KGB) mentionnent par ailleurs les reportages du Monde sur la guerre du Viêt Nam, affirmant qu'en le journal utilise un « récit déformé » d'un discours du dissident russe Alexandre Soljenitsyne aux États-Unis pour « le diffamer en le traitant de sympathisant nazi »[188]. Même s'il n'y avait « aucune preuve » que le récit avait été introduit par un agent du KGB, il était, selon le livre de Mitrokhine, « tout à fait conforme à la désinformation que le KGB cherchait à semer dans la presse occidentale »[188].

En janvier 1977, Le Monde publie une pétition et un communiqué rédigé par Gabriel Matzneff en soutien aux inculpés d’une affaire de pédophilie (l’affaire de Versailles) puis, au mois de mai, une lettre ouverte « pour la révision de certains textes législatifs régissant les rapports entre majeurs et mineurs »[189].

Années 1990

En , Érik Izraelewicz, alors rédacteur en chef du Monde où il a été responsable du traitement de l'économie, publie un article dans la revue Sciences humaines. Il y explique comment l'actualité sociale, qui prime alors au Monde, a été progressivement fondue avec l'actualité économique dont la place est grandissante ; puis comment l'actualité des entreprises a progressivement dominé la rubrique économique et sociale[190]. Serge Halimi, directeur du Monde diplomatique, dans son essai politique Le Grand Bond en arrière (2004, réédité en 2006 et 2012), ajoute ironiquement : « Ensuite, on crée un supplément affaires [Le Monde des affaires]. Enfin, ce sera régulièrement Le Monde Argent ».

En 1999, la rédaction du journal « fait le choix de l'intervention » au Kosovo, comme l'admettra Edwy Plenel. Les journalistes Pierre Rimbert et Serge Halimi lui reprochent d'avoir contribué à désinformer l'opinion en relayant complaisamment les accusations des gouvernements occidentaux contre la Serbie. Ainsi, le journal consacra plusieurs unes au Plan Fer-à-cheval (un prétendu projet de nettoyage ethnique de la Serbie) qui est en réalité une invention du gouvernement allemand destinée à justifier l'entrée en guerre de l'Otan[191].

Années 2000

Le Monde a été accusé en par le directeur du magazine Le Point Franz-Olivier Giesbert d'avoir deux décennies plus tôt, sous la direction d'Edwy Plenel, « mené une campagne infâme » contre Dominique Baudis, « accusé faussement de crimes sexuels avant de mourir peu après d’un cancer généralisé » via un article d'un des proches de Plenel, Jean-Paul Besset« étaient évoquées des messes rouges et des soirées sadomasochistes »[192]. Au printemps 2003, le caractère mensonger de témoignages effectués devant le juge et les journaux télévisés contre Dominique Baudis, décédé onze ans après en 2014, avait été rapidement démontré et l'émotion suscitée par cette "affaire Alègre", du nom d'un protagoniste, utilisée en 2010, au moment de l'Affaire Woerth-Bettencourt, par le gouvernement contre l'ancien directeur du Monde[193] devenu entre-temps cofondateur du site d'investigation Mediapart. Le , le médiateur du Monde avait publié un bilan de sa couverture de l'affaire, rappelant avoir « évité de tomber dans certains pièges, en particulier, à la différence d'autres médias, le faux témoignage du travesti mythomane Djamel ». Bien qu' « informé depuis longtemps que le nom de Dominique Baudis était cité dans des procès-verbaux », le journal rappelle avoir « attendu, pour en faire état, qu'il accepte de s'exprimer et de réagir dans nos colonnes » et à tout moment « rendu compte des contre-attaques » de l'ancien maire de Toulouse « au point d'être les premiers à révéler sa dénonciation d'un "complot politique" ». Le journal regrette cependant « la publication de certains extraits de procès-verbaux d'instruction, un reportage dans les environs de Toulouse dont le contenu a été démenti par la justice et le récit non recoupé du témoignage tardif d'une prostituée »[194].

Le reportage dans les environs de Toulouse, consacré à la perquisition d'une maison par les gendarmes et signé de Nicolas Fichot et Jean-Paul Besset, était daté du [195], trois semaines après qu'un prostitué entendu par les gendarmes ait témoigné le de dos sous le pseudonyme de Djamel au journal de 20 heures de TF1 au sujet de soirées sadomasochiste. Ce témoin y avait alors affirmé qu'il y avait eu des « morts »[196] puis trois jours après[197] le au journal de 20 heures de France 2[197] prétendu avoir vu dans ces soirées une petite fille disparue dans la région[198]. Le rôle des télévisions, et du quotidien La Dépêche du Midi qui avait lancé une campagne de presse, dès le , sur la base de déclarations de deux prostituées, à l'origine de l’emballement médiatique dont fut victime Dominique Baudis[197], a été dénoncé dans un téléfilm de Francis Girod « Notable donc coupable », diffusé en [197], tiré du livre « le bûcher de Toulouse » de Marie-France Etchegoin et Matthieu Aron, journalistes à L'Obs et France Info[199],[197].

Années 2010

En , irrité par le contenu d'un article du Monde consacré à François Mitterrand signé par l'historien François Cusset, l'actionnaire Pierre Bergé dira « regretter » d'avoir investi dans le quotidien[200].

En , le mensuel Le Monde diplomatique publie un article du journaliste Pierre Rimbert critiquant la disparition progressive de l'indépendance rédactionnelle au Monde. L'article rapporte notamment une déclaration du milliardaire et propriétaire du Monde Xavier Niel : « Quand les journalistes m’emmerdent je prends une participation dans leur canard et après ils me foutent la paix[201]. »

En , Le Monde diplomatique rapporte les propos d'Éric Fottorino, ancien directeur du Monde : « Le Monde a rejoint la cohorte de ces titres renommés dont le sort est désormais lié au capital et au bon vouloir des capitaines d’industrie ou de finance. » Serge Halimi, directeur du Monde diplomatique, ajoute ironiquement qu'« avocat de la « mondialisation heureuse », Le Monde en est devenu la proie »[97].

Dans Un Monde à part (2013), Jean-Marie Colombani critique également l'évolution du quotidien du fait de ses nouveaux actionnaires, celui-ci n'étant plus selon lui, un « journal de journalistes », mais étant « engagé à gauche du simple fait de son actionnariat » (Pierre Bergé, Xavier Niel, Matthieu Pigasse). En raison de ce même actionnariat, l'ancien directeur du journal affirme que celui-ci « n'est plus indépendant du pouvoir économique »[202].

Les journalistes du quotidien n'échappent pas au reproche d'être trop politisés. Ainsi, Adam Nossiter du New York Times juge Le Monde « frénétique à l'égard de Nicolas Sarkozy et manquant de recul à l'égard du Front national »[203].

En 2013, l'association de critique des médias Acrimed, reproche notamment au Monde de participer à la quasi-unanimité des médias français en faveur de l'austérité européenne[204], de ne pas parler de certains livres critiques vis-à-vis du journalisme français, et ce malgré leur succès[205] ; ou encore l'utilisation de son image de marque pour la vente de produits n'ayant rien à voir avec le journalisme[206].

En , le site internet du quotidien annonce par erreur la mort de Bernard Tapie. L'article est rapidement retiré[207].

Années 2020

En 2021, Le Monde est fortement critiqué par des scientifiques et d’autres médias après avoir publié un dossier d’été complaisant envers l'anthroposophie et ses préceptes pseudo-scientifiques[208],[209].

Lors de la Coupe du monde de football 2022, l'éditorial du journal dénonce « des accusations de la vingt-cinquième heure » contre le Qatar[210], pays organisateur, alors que Massimo Lorenzi, rédacteur en chef des Sports à la Radio télévision suisse (RTS), avait lors de la discussion de la couverture de cet événement avec le Conseil du public de la RTS, souligné « que les premières critiques à l’encontre de la FIFA étaient apparues dès le moment de l’attribution de la compétition au Qatar, il y a douze ans »[211]. L'éditorial du Monde se pose en conseiller a posteriori du Qatar[210], en jugeant que ce pays aurait pu « trouver des accommodements pour assurer la meilleure cohabitation possible »[210] entre « l'accueil des citoyens du monde »[210] et ce que Le Monde présente comme le « conservatisme de l’émirat »[210], afin de faire valoir que ces accommodements auraient « pu être portés à son crédit »[210]. Le même éditorial tranche le débat sur les actions menées par sept équipes de football européennes pour porter un brassard contre les discriminations pratiquées au Qatar[212] en écrivant que « les leçons occidentales de bonne gouvernance et d’exemplarité ne sont plus jugées crédibles »[210], semblant légitimer la décision de la Fifa de menacer de sanctions ces sept équipes européennes[212], la France ayant été la première des sept à annoncer y renoncer[212], quelques jours après l'éditorial du Monde. Le quotidien, très lu à l'étranger, avait jugé la veille dans un article du directeur adjoint de la rédaction Philippe Broussard qu'il "faut se méfier d’une vision très européocentrée des cas de conscience"[213] posés par le choix du Qatar, car « dans de nombreux pays, arabes ou pas, les problèmes soulevés ici ou là ne font pas, ou peu, débat, y compris ceux concernant le climat »[213].

Le 2 décembre 2023, Le Burkina Faso prend la décision de suspendre de « tous les supports de diffusion » le Monde, après la publication d’un article au sujet d’une attaque sanglante dans le nord du pays menée par le Groupe de soutien à l’islam et au musulman (GSIM)[214]. Réhabilité après cette suspension, le quotidien est de nouveau suspendu par le gouvernement burkinabé en avril 2024 (et la correspondante expulsée), suite à la publication d'un article qui mentionnait les massacres commis par l'armée sur 223 civils au sein de son propre pays[215].

En janvier 2024, une polémique éclate au sein de la rédaction du journal Le Monde en raison de la nomination de Rayan Nezzar, compagnon de la cheffe du service politique Ivanne Trippenbach, au cabinet du Premier ministre Gabriel Attal. Plusieurs journalistes pointent des risques de conflit d'intérêts et la Société des rédacteurs du Monde saisit le comité d'éthique du groupe Le Monde pour évaluer les précautions prises par la direction[216]. À la suite de cela, la journaliste annonce quitter ses fonctions et changer de service pour rejoindre le service des grands reporters[217].

Condamnations judiciaires

En 2007, Le Monde est condamné pour diffamation à l'égard du directeur général du Grand Théâtre de Genève[218].

En , Le Monde et sa filiale Le Monde Interactif ont été condamnés à 1 500 euros d'amende chacun par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffamé le député socialiste Julien Dray[219]. La 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris reproche au journaliste d'avoir utilisé des informations de Tracfin concernant une enquête sur le député, « ce qui lui confère une apparente crédibilité », sans avoir attiré l'attention de ses lecteurs sur la circonspection qui s'impose à ce stade de l'enquête ; et d'avoir « manqué à la prudence » en ne donnant pas la parole à M. Dray, ainsi qu'en ne rappelant pas le caractère « unilatéral et non contradictoire » de la note de TRACFIN (Julien Dray écopera d'un rappel à la loi[220]).

En 2012, Le Monde est condamné pour atteinte à sa présomption d'innocence de Pierre Falcone concernant un article publié en 2009[221].

En , Le Monde a été condamné en dernière instance par la justice espagnole à indemniser deux clubs de football pour atteinte au droit à l'honneur. Le quotidien a dû verser 300 000 euros de dommages et intérêts au Real Madrid, et 15 000 euros au FC Barcelone, à la suite d'un article accusant des joueurs de dopage sans preuves[222]. En déboutant Le Monde de son pourvoi en cassation contre le FC Barcelone, le Tribunal suprême estime en 2011 que «« l'information publiée n'était pas véridique, le journal ayant utilisé des données inconsistantes et non contrastées, et le journaliste n'ayant pas suffisamment vérifié ses sources dans une affaire dont la gravité aurait plongé le club dans le discrédit »[223].

Le Monde a été condamné le pour diffamation, après avoir attribué à l'acteur John Malkovich un compte caché en Suisse dans une filiale de la banque HSBC[224]. Cette condamnation est confirmée le par la cour d'appel de Paris[225]. Les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont été astreints à payer chacun une amende de 1 500 euros, et le directeur de la publication à 1 000 euros d’amende. Tous trois ont été condamnés à verser solidairement au total 10 000 euros de dommages-intérêts à John Malkovich.

Le , Le Monde et le journaliste Adrien Senecat ont été condamnés par le tribunal de grande instance de Paris pour diffamation publique envers Olivier Berruyer, fondateur et animateur du blog les-crises.fr, à 1 500 euros de dommages-intérêts. Samuel Laurent a été condamné le même jour pour un tweet diffamatoire envers Olivier Berruyer : il est alors responsable de la rubrique des Décodeurs au Monde[226].

En juin 2023, Le Monde est condamné par le tribunal de commerce de Paris pour concurrence déloyale par dénigrement à l’encontre de FranceSoir. Le quotidien est condamné à 25 000 euros de dommages-intérêts[227]. Le juge commercial estime que « la critique du Monde à l'encontre de France-Soir […] est susceptible de lui porter une atteinte grave à son modèle économique […] ce qui contrevient à la libre concurrence et à la liberté du commerce ». Le Monde a fait appel de cette décision voyant « une atteinte grave et disproportionnée à la liberté de critique ». L'analyse de Checknews de Libération précise que « cette procédure repose sur le droit commercial, et n'est dans tous les cas opposable qu'aux sociétés en potentielle « situation de concurrence » avec France-Soir du fait de « la diffusion d'information via leur site Internet ». Dès lors, toute personne qui ne tient pas un site d'information en ligne pourrait, sans porter atteinte à « la libre concurrence », critiquer FranceSoir et le qualifier de « blog complotiste » »[228].

Censure

  • Le Monde est interdit d'accès en Chine, y compris dans sa version numérique.
  • En 2009, un numéro du Monde est interdit à la vente au Maroc, du fait qu'il contient un sondage sur la popularité du roi Mohammed VI[229].
  • En 2010, un numéro du Monde est bloqué au Maroc car contenant des révélations de Wikileaks, jugées diffamatoires, liées à la corruption dans le pays[230].

Diffusion et audience

Données de l'OJD puis de l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias[244],[245] :

Pour une comparaison avec la diffusion totale des autres quotidiens nationaux français, voir « Presse en France ».

D'après l'OJD, en 2003, un peu plus de la moitié des abonnés à la version Internet sont les abonnés à la version papier utilisant leur droit de consultation :

  •  : 30 597 ;
  •  : 44 687.

En 2007, l'audience du quotidien s'élève à 1 895 000 lecteurs (EPIQ 2006/2007-LNM) dont 56 % appartient à un foyer CSP+.

En 2020, il est diffusé (393 109 exemplaires par numéro, en augmentation de 20,75 %[246],[247].

Il a été le journal le plus diffusé à l'étranger jusque dans les années 2000, avec une diffusion journalière hors France de 40 000 exemplaires[248],[249], tombée à 26 000 exemplaires en 2012[250].

Au , Le Monde comptait 592 000 abonnés dont 517 000 abonnés uniquement au numérique[251].

Publications

Le quotidien Le Monde

Le Monde présente la particularité d'être daté du lendemain de son jour de parution. Seul en France, avec le quotidien Présent, il entend conserver cette formule en 2013. Son édition du jour est ainsi disponible vers 13 heures à Paris, Lyon et Toulouse[252] (ainsi qu'au format numérique imprimable) et le soir même dans quelques grandes villes de France[réf. nécessaire] et partout ailleurs le lendemain, y compris à l'international. Par exemple, l'édition sortant des rotatives le vendredi 1er sera datée samedi 2.

Toujours appelé « quotidien du soir », Le Monde est aujourd'hui devenu en réalité un quotidien du midi. Le bouclage de la rédaction se fait le matin à 10 h 30, ce qui permet d'intégrer des informations tombées dans la nuit ou au petit matin, contrairement à la plupart de ses confrères qui bouclent dans la nuit.

Aujourd'hui, le quotidien se découpe de la façon suivante :

  • La une : elle se compose d'une tribune, très souvent accompagnée d'une photo d'actualité ; de l'éditorial du jour au centre ; d'un dessin de Plantu en pied de page ; ainsi que d'autres brèves qui seront développées dans le journal.
  • Page deux : cette page du journal comprend notamment le dessin de presse quotidien de Xavier Gorce.
  • Page trois : cette page, du nom de son emplacement, est le lieu d'une enquête plus poussée sur un thème précis, qu'il soit d'actualité récente ou qu'il procède plus d'une enquête de fond sur un thème méconnu. Une place très large est laissée à l'image au sein de cette page.
  • Planète : une à deux pages consacrée(s) à l'actualité environnementale.
  • International, International & Europe : 4, 5 pages consacrées à l'actualité internationale et européenne.
  • France : 3-4 pages consacrées à l'actualité française principalement centrée sur la politique.
  • Économie : 2-3 pages consacrées à l'actualité économique, financière et industrielle.
  • Décryptages : 3-4 pages réservées aux débats (tribunes, billets d'humeur, réactions publiques, lettres ouvertes…) ou à une enquête poussée sur un point d'actualité
  • Culture : 2-3 pages consacrées à l'actualité culturelle française et internationale. Le numéro du mercredi est consacré aux sorties cinéma.
  • & Vous : une page sur la vie pratique et quotidienne
  • Carnet : nécrologie, hommages, mariages, naissances
  • Météo & jeux, la météo n'apparaît plus à partir du avec le lancement d'une nouvelle formule du quotidien. Elle est consultable en ligne sur le site internet du quotidien.
  • La dernière page (la page 28 généralement) est consacrée au courrier des lecteurs ainsi qu'à un billet d'humeur d'une personnalité

Chaque numéro du Monde propose une contre-enquête qui peut porter sur n'importe quelle rubrique du journal.

Si le découpage du journal reste la plupart du temps quasiment identique d'un jour à l'autre, rien n'empêche la rédaction de consacrer plus de pages à tel thème en raison d'une actualité importante. Par exemple, pour sa couverture du séisme de intervenu au Japon, la rubrique Planète a pu monopoliser une petite dizaine de pages dans certains numéros du quotidien.

Depuis 2009, Le Monde désigne une personnalité de l'année. Les récipiendaires sont le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, en 2009, et Julian Assange, en 2010.

Durant un peu plus de vingt années (2000-2021) Le Monde propose à ses abonnées une version PDF du journal papier. Au printemps 2021, il annonce à ses abonnés que la version PDF du journal est supprimée à cause de la fraude[253].

Le Monde.fr

Logo Le Monde, « .fr » dessiné par Pierre Katz en .

Le Monde est présent sur Internet avec son propre nom de domaine (lemonde.fr) depuis le [254].

La quasi-totalité du contenu textuel du journal y est accessible gratuitement tous les jours, en début d'après-midi. Les articles de moins de trois jours sont également librement accessibles, mais sans la documentation iconographique et infographique du journal. D'autres sources sont aussi mises à disposition du lecteur, comme des dépêches d'agences de presse ou des billets de blog.

Pour l'accès aux archives, l'abonné au journal a un droit limité (à 25 articles d'archive par mois) et gratuit de consultation, sinon la lecture des archives est payante. On peut, depuis , s'abonner à la partie payante du site et bénéficier des dépêches d'agence (AFP, AP, Reuters), d'une base de données de résultats électoraux mise à jour depuis 1969, accéder à des contenus multimédia (près d'un million d'articles du Monde en ligne, soit l'intégralité du quotidien depuis 1987).

Par ailleurs, depuis , Le Monde a lancé un nouveau service : le Journal électronique[255]. Il est ainsi possible de lire Le Monde en ligne, en bénéficiant des fonctionnalités propres au numérique : feuilletage, zoom numérique, recherche, etc. En , puis en , le portail d'accueil du site a été entièrement refondu dans sa présentation.

L'édition électronique du journal est d'abord créée en 1994. Elle est conçue au sein du journal et est distribuée sur les réseaux électroniques grâce à un accord avec CompuServe et Edelweb, une société française spécialisée sur la sécurité en ligne. La version Web paraît le , 51 ans après le premier numéro papier, et est alimentée par une équipe de trois journalistes recrutés par Michel Colonna d'Istria[256]. Depuis 1999, le site est édité par la société Le Monde interactif, filiale majoritaire du Monde et à 34 % de Lagardère. La filiale Le Monde interactif a d'abord été présidée par Alain Giraudo, puis par Bruno Patino, à la suite de l'échec du lancement du portail Tout.lemonde.fr en 2000. Le PDG du Monde interactif a ensuite été Philippe Jannet, remplacé en 2012 par Isabelle André[257].

Les Décodeurs

Les Décodeurs, rubrique du site web du journal Le Monde, créée le , se fixe pour objectif de vérifier les informations données sur des thématiques variées, dans les médias et sur les sites internet[133].

Selon un livre de Rémy Rieffel et Jean-Baptiste Legavre, professeurs en sciences de l'information et communication à l'université Paris II Panthéon-Assas et à l'Institut français de presse, le succès de rubriques du type « Les Décodeurs » du Monde ou « Désintox » de Libération[258] est la conséquence de « la valorisation au sein des rédactions du fact checking censé contrôler la véracité des déclarations des hommes politiques »[258]. C'est « un succès mérité », selon Fidel Navamuel journaliste et responsable des sites « Les Outils du Web »[259]. Une dizaine de journalistes décryptent l'actualité dans la rubrique créée en 2014, après 3 ans de fonctionnement d'abord sous forme de blog[260].

La rubrique Les Décodeurs est financée notamment par Facebook[261],[262]. Selon Louis Dreyfus, « c'est Facebook qui nous a permis de financer une partie de la croissance de nos équipes. Et ce, en respectant l'intégrité du contenu. »[263]. Ce partenariat est intensifié en 2019, Facebook étant le premier moteur externe d'abonnements du quotidien[263].

Par ailleurs, le , trois ans après leur création, Les Décodeurs lancent le « Décodex », un moteur de recherche accessible depuis leur site internet ou depuis une extension au navigateur internet et présenté comme « un outil de vérification de l'information à destination des enseignants (et des autres) ». Décodex recourt à une base de données de centaines de sites, principalement français mais également anglais, américains et allemands. Sa vocation principale est d'aide à distinguer les sources fiables des sites trompeurs, complotistes ou très orientés[264]. Lors du lancement, le site d'information CNET évoque le projet d'un « robot Facebook » sous forme d'intelligence artificielle, « capable de répondre aux questions, vérifier des informations ».

Les blogs LeMonde.fr

Depuis le début des années 2000, lemonde.fr propose à ses abonnés de pouvoir éditer un blog sur le site. Le , le média annonce que ce service prendra fin le de la même année[265],[266]. Les billets des 400 blogs abonnés du Monde ont été conservés par la Bibliothèque nationale de France, certains blogs aussi par la Bibliothèque nationale allemande[267].

Applications pour smartphones et tablettes

Le [268], Le Monde lance l'une des premières applications d'actualité pour smartphone iphone et tablette ipad, disponible gratuitement via l'App Store[269] récemment créé. Elle est téléchargée plus de 100 000 fois en quinze jours[270] et 500 000 fois en six mois[271].

En 2011, l'appli « Le monde : l'info en continu » est lancée sur Android[272].

En 2015, une nouvelle application freemium est disponible sur l'AppStore et Google Play : La matinale du Monde[273].

Depuis le , Le Monde ainsi que sept autres éditeurs de presse français (Paris Match, Vice, L'Équipe, Melty, Cosmopolitan, Konbini et Tastemade) diffuse tous les jours des contenus exclusifs et une expérience visuelle inédite sur Discover, l'espace réservé aux médias de l'application Snapchat[274].

Suppléments, rubriques et titres

Le Monde propose des suppléments[Note 3] quotidien, hebdomadaires et mensuels, ainsi que divers suppléments ponctuels.

Tous les jours :

  • Le Monde éco & entreprise, supplément quotidien (depuis ), paraissant sur 8 à 12 pages. Auparavant hebdomadaire, ce supplément paraît avec l'édition du quotidien datée du mardi. Titré Le Monde économie jusqu'en , il change alors de nom pour adapter son nom actuel, tout en conservant ses jour et rythme de parution (sauf plusieurs semaines durant l'été et Noël). Ce supplément contient des dossiers, des analyses, des entretiens, consacrés à l'économie, à la vie des marchés et des entreprises. Dès , Le Monde revient au format initial en réintégrant les pages Économie au sein du cahier principal, signifiant l'arrêt de 8 ans de développement du supplément avec sa Une propre[275].

Chaque semaine :

  • Le Monde Science & Médecine, paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du mercredi (sauf au mois d'août et à Noël), et comportant 8 pages. Jusqu'en , le supplément est titré Le Monde science&techno, et paraissant avec l'édition « Week-end », datée du samedi ;
  • Le Monde des livres, fondé en 1967 par Jacqueline Piatier[276], paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du vendredi (sauf au mois d'août et à Noël), et comportant de 8 à 10 pages. L'actualité de l'édition et la critique des principales parutions, dans tous les genres, de la littérature classique à la bande dessinée.
  • Le Monde Idées, (anciennement Le Monde culture&idées) paraissant en supplément de l'édition « Week-end » du quotidien, datée du samedi, et comportant 8 pages. Dès , ce supplément est supprimé et remplacé par des pages « Idées » intégrées au cahier principal.
  • M, le magazine du Monde (anciennement Le Monde 2, Le Monde magazine), publié en supplément de l'édition du quotidien datée du samedi. On y trouve notamment l'actualité de l'art de vivre, de la mode et de la beauté, du design, de la culture, etc.

Chaque mois :

  • Le Monde Argent. Portant sur l'actualité des placements financiers (prêt, placement, investissement, immobilier, emprunt…) ; le supplément devient Le Monde argent & patrimoine en , avec un jour de parution mensuel fluctuant puis, à partir de , adopte le nom actuel.
  • Le Monde Université et Grandes Écoles. Analysant l'actualité éducative à destinations des parents, des enseignants et des étudiants ; le supplément prend le nom de Le Monde universités & grandes écoles, en , et paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du jeudi.

Le quotidien fait aussi paraître, chaque année, plus de 30 suppléments ponctuels : Le Monde des vins, Europa (en collaboration avec des titres de presse non français), sur certaines manifestations artistiques (Festival d'Avignon, Biennale de Lyon, etc.).

Anciennement :

  • Le Monde géopolitique, ancien supplément de l'édition du quotidien datée du jeudi, et comportant habituellement 8 pages. Initialement titré Le Monde géo&politique, il est publié en supplément de l'édition du quotidien datée du dimanche puis, à partir de , en supplément de l'édition datée du jeudi, avec en outre un changement de dénomination en . La publication du supplément cesse avec le numéro daté du . Quatre pages de géopolitique sont réintégrées dans le cahier principal du Monde daté dimanche-lundi depuis fin 2015.
  • Le Monde Sports (anciennement Le Monde sport&forme, paraissant en supplément de l'édition « Week-end » du quotidien, datée du samedi, et comportant 8 pages ; La publication de ce supplément a définitivement cessé le , deux pages de sport sont réintégrées dans le cahier principal du numéro daté samedi.
  • Le Monde télévisions, paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du dimanche, et comportant 28 ou 32 pages. On y trouve l'actualité de tous les écrans télévisions, web, ainsi qu'une sélection des programmes de télévision et de radio pour la semaine à venir. À partir du , ce supplément disparaît au profit d'une page quotidienne dans le cahier principal du journal et 3 pages dans l'édition datée dimanche-lundi.

Les articles les plus significatifs publiés dans Le Monde et ses suppléments sont aussi rassemblés et publiés sous différents formats :

  • Le Monde Sélection hebdomadaire (depuis 1948[277]) daté samedi est une publication de 12 pages qui reprend les meilleurs articles de la semaine écoulée. Il est vendu uniquement sous forme d'abonnement.
  • Le Mensuel, sélection des meilleurs articles du mois précédent, paru de à .
  • Dossiers et Documents est une publication mensuelle, parue de 1973 à , à destination des lycéens et étudiants, qui réunit alors dans un numéro de huit pages un ou deux dossiers sur des questions économiques, historiques, politiques ou de société.

Les collections du Monde

Le groupe Le Monde édite depuis 2004 des collections de produits culturels. Actuellement, plusieurs collections sont en vente[278] :

  • « Le cinéma du Monde » - Série 18 - Les journalistes à l'écran (dix films culte sélectionnés par Le Monde en DVD)[pas clair] ;
  • « Les petits polars » (livres) ;
  • « Signé Gainsbourg » (des dizaines de CD-livrets).

Autres publications

Le quotidien Le Monde est à l'origine de plusieurs publications propriétés du Groupe Le Monde et dont la ligne éditoriale est indépendante de celle du quotidien, parmi lesquelles : Courrier international, Télérama, La Vie, MatinPlusetc.

Notes et références

Notes

  1. France-Soir tire à cette époque à un million d'exemplaires.
  2. Son livre Un temps de chien en 1994 rappelle l'affaire du Rainbow Warrior, des Irlandais de Vincennes, du Carrefour du développement, Urba, Pechiney-Triangle, etc.
  3. Pour certains des suppléments utilisant l'esperluette dans leur dénomination, Le Monde recourt à une typographie atypique, sans espaces autour de l'esperluette dans la partie de la dénomination spécifique au supplément : éco&entreprise, science&médecine, culture&idées, sport&forme, argent&patrimoine. Le cas du supplément universités & grandes écoles est particulier : son nom est représenté imprimé sur deux lignes, avec une espace après l'esperluette. Enfin, le supplément anciennement nommé géo&politique s'est ultérieurement transformé en géopolitique.

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Voir aussi

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Publications du groupe sur le journal

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Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. Les ouvrages sont classés par ordre chronologique.

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  • Jean Schwœbel, La Presse, le pouvoir et l'argent, préf. de Paul Ricœur, Paris, éd. du Seuil, 1968
  • Aimé Guedj, Jacques Girault, Le Monde… Humanisme, objectivité et Politique, Paris, Éditions sociales, 1970
  • Association pour une lecture critique de la presse, « Le Monde » et ses méthodes, avant-propos de Louis de Villefosse, Paris, Association pour une lecture critique de la presse, 1976
  • Michel Legris, « Le Monde » tel qu'il est, Plon, 1976
  • Philippe Simonnot, Le Monde et le pouvoir, préface de Michel Le Bris, Jean-Pierre Le Dantec, Jean-Paul Sartre, Paris, Les Presses d'aujourd'hui, 1977.
  • Jacques Thibau, « Le Monde » : histoire d'un journal, un journal dans l'histoire, Paris, J.-C. Simoën, 1978 (réédition augmentée et mise à jour : Paris, Plon, 1996)
  • Jean-Noël Jeanneney et Jacques Julliard, Le Monde de Beuve-Méry ou Le métier d'Alceste, Paris, Le Seuil, 1979
  • Édouard Sablier, La Création du « Monde », Paris, Plon, 1984
  • Bernard Noël, Portrait du Monde, Paris, P.O.L, 1988
  • Jacques Doléans, La fin d'un « Monde », Paris, Éd. S. Tastet, 1988 (témoignage d'un ancien membre du Service publicité du quotidien)
  • Sirius : Hubert Beuve-Méry et « Le Monde », Paris, Le Monde, 1988
  • Jean Planchais, Un homme du « Monde », Paris, Calmann-Lévy, 1989
  • Laurent Greilsamer, Hubert Beuve-Méry (1902-1989), Paris, Fayard, 1990
  • Bruno Rémond, Sirius face à l'histoire : morale et politique chez Hubert Beuve-Méry, préf. d'André Fontaine, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1990 (avec la liste des publications d'H. Beuve-Méry)
  • Hubert Beuve-Méry, Paroles écrites : mémoires, éd. établie par Pierre-Henry Beuve-Méry d'après les entretiens réalisés par Jean-Claude Barreau et Pierre-André Boutang, Paris, Grasset, 1991
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  • Jean Madiran, « Le Monde » et ses faux, Paris, éd. du Présent, 1997
  • Jean-Paul Gouteux, « Le Monde », un contre-pouvoir ? : désinformation et manipulation sur le génocide rwandais, Paris, L’Esprit frappeur, 1999
  • Patrick Eveno, Le journal « Le Monde » : une histoire d'indépendance, Paris, Éditions Odile Jacob, , 295 p. (ISBN 2-7381-0946-2, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Pierre Péan et Philippe Cohen, La Face cachée du « Monde » : du contre-pouvoir aux abus de pouvoir, Paris, éd. des Mille et Une Nuits, 2003
  • Bernard Poulet, Le pouvoir du « Monde » : quand un journal veut changer la France, Paris, La Découverte, 2003 (réédité en 2004 chez le même éditeur, avec un avant-propos et une postface inédits, sous le titre Le Pouvoir du « Monde » ou Les Illusions perdues)
  • Alain Rollat, Ma part du « Monde » : vingt-cinq ans de liberté d'expression, Paris, Éditions de Paris, , 140 p. (ISBN 2-84621-040-3). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Association de citoyens contre la désinformation, Du bon usage des tribunes du « Monde », Paris, Association de citoyens contre la désinformation, 2004
  • Patrick Eveno, Histoire du journal « Le Monde », 1944-2004, Paris, Albin Michel, , 720 p. (ISBN 2-226-21373-2, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Patrick Eveno, « Le Monde » : soixante ans de politique, dossier paru dans le magazine L'Histoire, no 293,
  • François Jourdier, La désinformation et le journal « Le Monde » : de Judas à Tartuffe, préf. de Vladimir Volkoff, Monaco, éd. du Rocher, 2004 (lettres adressées par l'auteur au Monde entre 1995 et 2003)
  • François Simon, Journaliste : dans les pas d'Hubert Beuve-Méry, Paris, Arléa, 2005
  • Jean-Marie Colombani, Au fil du « Monde », Paris, Plon, 2007
  • Laurent Huberson, Enquête sur Edwy Plenel : de la légende noire du complot trotskiste au chevalier blanc de l'investigation, Paris, Le Cherche Midi, 2008
  • François Jourdier, De Judas à Tartuffe : lettres au journal « Le Monde », 2003-2008, Lausanne, L'Âge d'homme, 2009 (lettres adressées par l'auteur au quotidien)
  • Éric Fottorino, Mon tour du Monde : récit, Paris, Éditions Gallimard, , 542 p. (ISBN 978-2-07-013419-9 et 2-07-013419-9). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes

Liens externes