« Conflit frontalier sino-soviétique de 1969 » : différence entre les versions

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Le '''conflit frontalier sino-soviétique de 1969''' est une série d'incidents armés entre l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] et la [[République populaire de Chine|Chine]], point culminant de la [[rupture sino-soviétique]] des [[années 1960]].
Le '''conflit frontalier sino-soviétique de 1969''' est une série d'incidents armés entre l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] et la [[République populaire de Chine|Chine]], point culminant de la [[rupture sino-soviétique]] des [[années 1960]].


Des combats au sujet d'une [[île]] du fleuve [[Oussouri]], l'[[île Zhenbao]] (珍宝岛) en [[langue chinoise|chinois]] et île Damanski (Остров Даманский) en [[russe]], située sur la [[Frontière entre la république populaire de Chine et la Russie|frontière sino-soviétique]], menèrent ces deux États [[Communisme|communistes]] au bord de la guerre nucléaire, avant qu'un accord sur la délimitation de la frontière ne soit trouvé en 1991.
Des combats au sujet d'une [[île]] de la rivière [[Oussouri]], l'[[île Zhenbao]] (珍宝岛) en [[langue chinoise|chinois]] et île Damanski (Остров Даманский) en [[russe]], située sur la [[Frontière entre la république populaire de Chine et la Russie|frontière sino-soviétique]], menèrent ces deux États [[Communisme|communistes]] au bord de la guerre nucléaire, avant qu'un accord sur la délimitation de la frontière ne soit trouvé en 1991.


Ce conflit intervint en pleine [[Guerre froide]], et en pleine période de l'apogée de la [[Révolution culturelle]] en Chine, et sous la présidence de [[Léonid Brejnev]] en URSS, ce qui explique l'absence d'observateurs étrangers, dont les médias occidentaux. Les rares informations seront communiquées par l'[[Tass (agence de presse)|agence soviétique Tass]], ainsi que divers services de propagande chinois.
Ce conflit intervint en pleine [[guerre froide]], et en pleine période de l'apogée de la [[révolution culturelle]] en Chine, et sous la présidence de [[Léonid Brejnev]] en URSS, ce qui explique l'absence d'observateurs étrangers, dont les médias occidentaux. Les rares informations seront communiquées par l'[[Tass (agence de presse)|agence soviétique Tass]], ainsi que divers services de propagande chinois.

Les Chinois vont aussi à cette occasion continuer de dénoncer les traités "inégaux". L'[[Empire russe]], aux côtés d'autres puissances européennes, signa ces traités, surtout après 1860 (dont le [[traité d'Aïgoun]], en 1858), accaparant le sud de la Sibérie et d'autres zones au nord de la rive de l'Oussouri, territoires considérés par les nationalistes chinois comme faisant partie de la [[Sphère culturelle chinoise|Sinosphère]], comme le furent, par exemple, le [[Viêt Nam|Vietnam]], ou la [[Péninsule de Corée|péninsule coréenne]], dans le passé.


== Déroulement ==
== Déroulement ==
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Le conflit commence dans la nuit du {{date-|1er mars- 1969-}} au {{date|2|mars|1969}} lorsqu'un groupe de 300 soldats chinois armés de fusils [[SKS]] tend une embuscade à des gardes-frontières soviétiques sur l'[[île Zhenbao]], provoquant la mort de 31 Soviétiques et faisant 14 blessés ; le lieutenant Ivan Strelnikov, sorti pour un pourparler avec les soldats chinois, est tué sans sommation.
Le conflit commence dans la nuit du {{date-|1er mars- 1969-}} au {{date|2|mars|1969}} lorsqu'un groupe de 300 soldats chinois armés de fusils [[SKS]] tend une embuscade à des gardes-frontières soviétiques sur l'[[île Zhenbao]], provoquant la mort de 31 Soviétiques et faisant 14 blessés ; le lieutenant Ivan Strelnikov, sorti pour un pourparler avec les soldats chinois, est tué sans sommation.


Le {{date-|14 mars 1969}}, les Soviétiques envoient quatre chars [[T-62|T-62A]] dont c'est la première utilisation au combat pour contrer l'assaut chinois. Le char {{n°|545}} du colonel Leonov est capturé après avoir roulé sur une [[mine antichar]] chinoise. Leonov et le reste de l'équipage du T-62A sont tués alors qu'ils tentent de quitter le char immobilisé. Ce jour-là, les Soviétiques, très inférieurs numériquement face aux Chinois, et après avoir épuisé leurs munitions, doivent battre en retraite sur la rive nord du fleuve.
Le {{date-|14 mars 1969}}, les Soviétiques envoient quatre chars [[T-62|T-62A]] (dont c'est la première utilisation au combat) pour contrer l'assaut chinois. Le char {{n°|545}} du colonel Leonov est capturé après avoir roulé sur une [[mine antichar]] chinoise. Leonov et le reste de l'équipage du T-62A sont tués alors qu'ils tentent de quitter le char immobilisé. Ce jour-là, les Soviétiques, très inférieurs en nombre, doivent battre en retraite sur la rive nord du fleuve après avoir épuisé leurs munitions.


Le {{date-|15|mars|1969}}, l'[[Armée rouge]] riposte en bombardant les troupes de l'[[Armée populaire de libération]] sur la rive chinoise de l'[[Oussouri]] avec des unités de lance-roquettes multiples [[BM-21 Grad]] (secrètes à l'époque et dont il s'agit également du baptême du feu) et en prenant d'assaut l'île Zhenbao. La base chinoise étant en majeure partie dévastée par les roquettes des [[BM-21 Grad|Grad]], au soir du {{date-|16 mars 1969-}} le calme est revenu sur l'île. À la fin des opérations, l'île Zhenbao reste sous contrôle soviétique.
Le {{date-|15|mars|1969}}, l'[[Armée rouge]] riposte en bombardant les troupes de l'[[Armée populaire de libération]] sur la rive chinoise de l'[[Oussouri]] avec des unités de lance-roquettes multiples [[BM-21 Grad]] (secrètes à l'époque et dont il s'agit également du baptême du feu) et en prenant d'assaut l'île Zhenbao. La base chinoise étant en majeure partie dévastée par les roquettes des [[BM-21 Grad|Grad]], au soir du {{date-|16 mars 1969-}} le calme est revenu sur l'île. À la fin des opérations, l'île Zhenbao reste sous contrôle soviétique.


=== Montée des tensions ===
=== Montée des tensions ===
Les combats cessèrent pendant près de 5 mois, avant de reprendre finalement en {{date|août 1969}} le long de la [[Frontière entre la Chine et le Kazakhstan|frontière sino-soviétique]] au [[Xinjiang]], notamment à [[Terekti]] le {{date-|13/8/1969-}}. Les tensions s'accroîtront au point d'évoquer la perspective d'une guerre nucléaire entre la république populaire de Chine et l'Union soviétique.

Les combats cessèrent pendant près de 5 mois, avant de reprendre finalement en {{date|août 1969}} le long de la [[Frontière entre la république populaire de Chine et la Russie|frontière sino-soviétique]] au [[Xinjiang]]. Les tensions s'accroîtront au point d'évoquer la perspective d'une guerre nucléaire entre la [[République populaire de Chine]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]].


=== Stratégie des États-Unis ===
=== Stratégie des États-Unis ===
Durant le conflit, les [[États-Unis]] restent neutres, n'ayant pas d'avis sur un conflit opposant « deux États communistes ». Toutefois, à la suite de ce conflit, Pékin se rapprocha de Washington. Selon [[Henry Kissinger]], alors conseiller à la sécurité du président [[Richard Nixon|Nixon]], en janvier 1969, le gouvernement soviétique sonda discrètement le nouveau président pour lui soumettre l'éventualité d'une frappe préventive soviétique sur les installations nucléaires chinoises. Nixon refusa, mais prévint les Chinois de la demande soviétique, puis leur proposa, quelques mois plus tard, de recevoir secrètement Kissinger...{{Référence nécessaire|date=22 octobre 2023}}

Durant le conflit, les [[États-Unis]] restent neutres, n'ayant pas d'avis sur un conflit opposant « deux États communistes ». Toutefois, à la suite de ce conflit, Pékin se rapprocha de Washington. Selon [[Henry Kissinger]], alors conseiller à la sécurité du président [[Richard Nixon|Nixon]], en janvier 1969, le gouvernement soviétique sonda discrètement le nouveau président pour lui soumettre l'éventualité d'une frappe préventive soviétique sur les installations nucléaires chinoises. Nixon refusa, mais prévint les Chinois de la demande soviétique, puis leur proposa, quelques mois plus tard, de recevoir secrètement Kissinger...


===Conclusion===
===Conclusion===
[[File:Chinese and Soviet Forces Available For Early Use Along China’s Northern Border, 1973.png|vignette|500px|Forces militaires le long de la frontière sino-soviétique selon une [[National Intelligence Estimate]] de 1973.]]
[[File:Chinese and Soviet Forces Available For Early Use Along China’s Northern Border, 1973.png|vignette|upright=1.5|Forces militaires le long de la frontière sino-soviétique selon une [[National Intelligence Estimate]] de 1973.]]
Le conflit s'achève le {{date|11|septembre|1969}} par un [[cessez-le-feu]] entre les deux puissances communistes.
Le conflit s'achève le {{date|11|septembre|1969}} par un [[cessez-le-feu]] entre les deux puissances communistes.


Lors de ces affrontements frontaliers, l'URSS déclara avoir perdu {{Unité|60|membres}} de l'[[Armée rouge]], tandis que de son côté la Chine dénombrait la perte de {{Unité|100|militaires}} de l'[[Armée populaire de libération]]<ref>Voir.: Рябушкин Д.С.(Ryabushkin, D.S.) Мифы Даманского. (Mifi Damanskogo)— Moscow: АСТ, 2004. — С. 151, 263—264.</ref>{{,}}<ref>{{Lien archive|langue=en|url=http://rt.com/news/worlds-biggest-country-becomes-a-little-bit-smaller/|titre=World’s biggest country becomes a little bit smaller|site=Russia Today|date=14 octobre 2008|horodatage archive=20191222055111}}.</ref>. En l'absence d'observateurs étrangers, le chiffre de {{nombre|25000|morts}} pour les deux parties circulait parmi les militaires dissidents{{qui}} des deux pays. De nos jours, la CIA, et de nombreux historiens évoquent plutôt l'estimation de {{nombre|20000|morts}} au total, des affrontements entre les deux pays.
Lors de ces affrontements frontaliers, l'URSS déclara avoir perdu {{Unité|60|membres}} de l'[[Armée rouge]], tandis que de son côté la Chine dénombrait la perte de {{Unité|100|militaires}} de l'[[Armée populaire de libération]]<ref>Voir.: Рябушкин Д.С.(Ryabushkin, D.S.) Мифы Даманского. (Mifi Damanskogo)— Moscow: АСТ, 2004. — С. 151, 263—264.</ref>. En l'absence d'observateurs étrangers, le nombre de {{nombre|25000|morts}} pour les deux parties circulait parmi les militaires des deux pays, indiquant que le conflit fut assez conséquent. Par la suite, des services d'espionnage étrangers, dont la CIA, vont obtenir des informations au compte gouttes, sur une période assez longue, entre 1969 et 1989, et assez difficilement. De nos jours, la CIA et de nombreux historiens estiment plutôt les victimes des affrontements à {{nombre|20000|morts}} au total.

À l'époque, les Américains étaient en pleine [[guerre du Viêt Nam]], et la Chine en pleine [[révolution culturelle]]. Il était donc impensable de voir sur place des journalistes américains ou européens. Les sources proviennent donc de l'armée chinoise et de l'armée soviétique.


En 1991, un traité amorcé par [[Boris Eltsine]] établit la souveraineté chinoise de l'île Zhenbao, et les autorités russes la rendirent à Pékin.
En 1991, un traité amorcé par [[Boris Eltsine]] établit la souveraineté chinoise sur l'île Zhenbao, et les autorités russes la rendirent à Pékin.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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* {{en}} [http://www.lib.utexas.edu/maps/middle_east_and_asia/china_ussr_e_88.jpg Carte montrant les zones disputées entre la Chine et l'URSS]
* {{en}} [http://www.lib.utexas.edu/maps/middle_east_and_asia/china_ussr_e_88.jpg Carte montrant les zones disputées entre la Chine et l'URSS]


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[[Catégorie:Histoire de la république populaire de Chine|sovietique, Conflit frontalier, 1969]]
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[[Catégorie:Guerre impliquant la république populaire de Chine|sovietique, Conflit frontalier, 1969]]
[[Catégorie:Guerre impliquant la république populaire de Chine|sovietique, Conflit frontalier, 1969]]
[[Catégorie:Guerre du XXe siècle]]
[[Catégorie:Guerre du XXe siècle]]
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[[Catégorie:Frontière entre la Chine et la Russie]]
[[Catégorie:Frontière entre la Chine et la Russie]]
[[Catégorie:Relations entre la Chine et l'Union soviétique]]
[[Catégorie:Relations entre la Chine et l'Union soviétique]]
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Dernière version du 1 décembre 2023 à 14:50

Conflit frontalier sino-soviétique
Description de cette image, également commentée ci-après
Localisation du fleuve Oussouri.
Informations générales
Date 2 mars – 11 septembre 1969
Lieu Heilongjiang, île Zhenbao
Issue Victoire soviétique, les Chinois ne parviennent pas à s'emparer de l'île Zhenbao et sont repoussés, maintien statu quo ante bellum
Belligérants
Drapeau de la République populaire de Chine Chine Drapeau de l'URSS Union soviétique
Commandants
Mao Zedong Léonid Brejnev
Forces en présence
814 000 658 000
Pertes
plus de 8000 tués
(sources chinoises)
20 000 (sources CIA) [réf. nécessaire]
58 tués, 94 blessés
(sources soviétiques)[réf. nécessaire]

Le conflit frontalier sino-soviétique de 1969 est une série d'incidents armés entre l'Union soviétique et la Chine, point culminant de la rupture sino-soviétique des années 1960.

Des combats au sujet d'une île de la rivière Oussouri, l'île Zhenbao (珍宝岛) en chinois et île Damanski (Остров Даманский) en russe, située sur la frontière sino-soviétique, menèrent ces deux États communistes au bord de la guerre nucléaire, avant qu'un accord sur la délimitation de la frontière ne soit trouvé en 1991.

Ce conflit intervint en pleine guerre froide, et en pleine période de l'apogée de la révolution culturelle en Chine, et sous la présidence de Léonid Brejnev en URSS, ce qui explique l'absence d'observateurs étrangers, dont les médias occidentaux. Les rares informations seront communiquées par l'agence soviétique Tass, ainsi que divers services de propagande chinois.

Les Chinois vont aussi à cette occasion continuer de dénoncer les traités "inégaux". L'Empire russe, aux côtés d'autres puissances européennes, signa ces traités, surtout après 1860 (dont le traité d'Aïgoun, en 1858), accaparant le sud de la Sibérie et d'autres zones au nord de la rive de l'Oussouri, territoires considérés par les nationalistes chinois comme faisant partie de la Sinosphère, comme le furent, par exemple, le Vietnam, ou la péninsule coréenne, dans le passé.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Char T-62 soviétique capturé, exposé au musée militaire de la Révolution du Peuple chinois.

Déclenchement[modifier | modifier le code]

Le conflit commence dans la nuit du au lorsqu'un groupe de 300 soldats chinois armés de fusils SKS tend une embuscade à des gardes-frontières soviétiques sur l'île Zhenbao, provoquant la mort de 31 Soviétiques et faisant 14 blessés ; le lieutenant Ivan Strelnikov, sorti pour un pourparler avec les soldats chinois, est tué sans sommation.

Le , les Soviétiques envoient quatre chars T-62A (dont c'est la première utilisation au combat) pour contrer l'assaut chinois. Le char no 545 du colonel Leonov est capturé après avoir roulé sur une mine antichar chinoise. Leonov et le reste de l'équipage du T-62A sont tués alors qu'ils tentent de quitter le char immobilisé. Ce jour-là, les Soviétiques, très inférieurs en nombre, doivent battre en retraite sur la rive nord du fleuve après avoir épuisé leurs munitions.

Le , l'Armée rouge riposte en bombardant les troupes de l'Armée populaire de libération sur la rive chinoise de l'Oussouri avec des unités de lance-roquettes multiples BM-21 Grad (secrètes à l'époque et dont il s'agit également du baptême du feu) et en prenant d'assaut l'île Zhenbao. La base chinoise étant en majeure partie dévastée par les roquettes des Grad, au soir du le calme est revenu sur l'île. À la fin des opérations, l'île Zhenbao reste sous contrôle soviétique.

Montée des tensions[modifier | modifier le code]

Les combats cessèrent pendant près de 5 mois, avant de reprendre finalement en le long de la frontière sino-soviétique au Xinjiang, notamment à Terekti le . Les tensions s'accroîtront au point d'évoquer la perspective d'une guerre nucléaire entre la république populaire de Chine et l'Union soviétique.

Stratégie des États-Unis[modifier | modifier le code]

Durant le conflit, les États-Unis restent neutres, n'ayant pas d'avis sur un conflit opposant « deux États communistes ». Toutefois, à la suite de ce conflit, Pékin se rapprocha de Washington. Selon Henry Kissinger, alors conseiller à la sécurité du président Nixon, en janvier 1969, le gouvernement soviétique sonda discrètement le nouveau président pour lui soumettre l'éventualité d'une frappe préventive soviétique sur les installations nucléaires chinoises. Nixon refusa, mais prévint les Chinois de la demande soviétique, puis leur proposa, quelques mois plus tard, de recevoir secrètement Kissinger...[réf. nécessaire]

Conclusion[modifier | modifier le code]

Forces militaires le long de la frontière sino-soviétique selon une National Intelligence Estimate de 1973.

Le conflit s'achève le par un cessez-le-feu entre les deux puissances communistes.

Lors de ces affrontements frontaliers, l'URSS déclara avoir perdu 60 membres de l'Armée rouge, tandis que de son côté la Chine dénombrait la perte de 100 militaires de l'Armée populaire de libération[1]. En l'absence d'observateurs étrangers, le nombre de 25 000 morts pour les deux parties circulait parmi les militaires des deux pays, indiquant que le conflit fut assez conséquent. Par la suite, des services d'espionnage étrangers, dont la CIA, vont obtenir des informations au compte gouttes, sur une période assez longue, entre 1969 et 1989, et assez difficilement. De nos jours, la CIA et de nombreux historiens estiment plutôt les victimes des affrontements à 20 000 morts au total.

À l'époque, les Américains étaient en pleine guerre du Viêt Nam, et la Chine en pleine révolution culturelle. Il était donc impensable de voir sur place des journalistes américains ou européens. Les sources proviennent donc de l'armée chinoise et de l'armée soviétique.

En 1991, un traité amorcé par Boris Eltsine établit la souveraineté chinoise sur l'île Zhenbao, et les autorités russes la rendirent à Pékin.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir.: Рябушкин Д.С.(Ryabushkin, D.S.) Мифы Даманского. (Mifi Damanskogo)— Moscow: АСТ, 2004. — С. 151, 263—264.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]