« Combat du pont de Vrbanja » : différence entre les versions

Informations générales
Date	27 mai 1995
Lieu	Pont de Vrbanja, à Sarajevo
Issue	Victoire française
République serbe de Bosnie	FORPRONU France;
Chefs d'État major des armées	Colonel Erik Sandahl; Capitaine François Lecointre; Lieutenant Bruno Heluin
14 soldats; 1 véhicule de transport de troupes	100 soldats; 6 blindés ERC-90 Sagaie; Plusieurs véhicules de transport de troupes
4 morts; 3 blessés; 4 prisonniers	2 morts; 17 blessés; 12 prisonniers (1 échappé, 1 blessé par sniper serbe rendu le jour même, 10 échangés en juin)
Coordonnées	43° 51′ 12″ nord, 18° 24′ 23″ est

Navigation interactive dans l’historique

← Modification précédente Modification suivante →

Contenu supprimé Contenu ajouté

VisuelWikicode

Intégrés

Version du 27 avril 2024 à 07:41

Le combat du pont de Vrbanja est un épisode de la guerre de Bosnie-Herzégovine qui oppose, le 27 mai 1995, des Casques bleus français de la Force de maintien de la paix des Nations unies à l'armée de la république serbe de Bosnie (VRS) après que cette dernière a pris aux Français le poste d'observation de la force de protection des Nations unies (FORPRONU) situé sur les deux extrémités du pont de Vrbanja à Sarajevo.

Déroulement

Déguisés en Casques bleus français^[3], des militaires serbes de la VRS prennent le poste situé sur le pont de Vrbanja, au centre de Sarajevo, ainsi que dix soldats français en otages.

Sans réponse aux appels à la radio, le capitaine Lecointre, escorté du sergent Taukapa, se rend sur place. Un soldat serbe tente de le prendre en otage. Lecointre tourne les talons, protégé par le sous-officier^[4].

À la demande du colonel Erik Sandhal, le général Hervé Gobilliard sort de son mandat et ordonne de reprendre le poste^[5].

Une section de 31 soldats de la 1^re compagnie (surnommée "les Forbans") du 3^e régiment d'infanterie de marine, menée à l'assaut par le lieutenant Heluin puis par le capitaine Lecointre, reconquiert le poste et le pont, en lançant des grenades et en tirant sur ses occupants. Les Serbes menacent alors de tuer deux otages. À l'issue de négociations, les soldats français prisonniers sont libérés et le poste est repris.

L'assaut est appuyé par 70 soldats du régiment d'infanterie chars de marine et par le tir direct de mitrailleuses de véhicules blindés, dont des ERC-90 Sagaie. Au cours de l'assaut français, des soldats de l'armée de la république de Bosnie-Herzégovine (ARBiH) ouvrent le feu sur les postes d'observation tenus par la VRS, blessant accidentellement un otage français.

Deux soldats français, les marsouins Marcel Amaru^[6] et Jacky Humblot^[7], sont tués lors de l'assaut et dix-sept autres blessés, dont le lieutenant Heluin^[1]. Quatre soldats de la VRS sont tués, trois autres blessés, et quatre capturés.

Après ce combat, les forces de la VRS évitent de s'engager contre les soldats français de l'ONU déployés dans la ville^[2].

Ce combat est considéré comme la dernière charge « baïonnette au canon » de l'armée française et eut une grande répercussion dans l'opinion publique. Lors des obsèques des marsouins Amaru et Humblot, le 1^er juin 1995 à Vannes, le président Jacques Chirac déclare : « les marsouins Amaru et Humblot sont morts pour une certaine idée de la France, une France qui refuse de s'abandonner à la fatalité et à l'irresponsabilité^[8]. »

Membres du 3^e RIMa lors de l'assaut

Capitaine François Lecointre
Lieutenant Bruno Heluin
Sergent-chef Check
Sergent Taukapa
Sergent Le Courric
Sergent Frédéric Hohmann
Caporal-chef Dupuch
Caporal-chef Saada Bentehami
Caporal-chef Evaristo Llorente
Caporal-chef Jego
Caporal-chef Stéphan Colantonio
Caporal-chef Jérôme Ibanez
Caporal-chef Dannat
Caporal Anthony Brebion
Caporal Éric Coat
Caporal Olivier Launay
Caporal Martial Lanthier
1^re classe Benoit Maillard
1^re classe Samuel Cosyns
1^re classe Patrick Mandart
1^re classe Donnee
1^re classe Michael Lemarié
1^re classe Yvon Lhuissier
1^re classe Cyriaque Delcourt
1^re classe William Quintana
1^re classe Philippe Laurent
1^re classe Frédéric Lescornez
Marsouin Marcel Amaru († tué à l'ennemi)
Marsouin Jacky Humblot († tué à l'ennemi)
Marsouin Maudoigt
Marsouin Frédéric Henrion
Marsouin Djaouti

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of Vrbanja bridge » (voir la liste des auteurs).

↑ ^{a b et c} Philippe Chapleau, « Pont de Vrbanja : les Forbans du 3^e RIMa ont désormais leur petit musée à Bordeaux », Lignes de défense, 2 avril 2017
↑ ^{a et b} (en) « The day the Serbs went the bridge too far », The Independent, 7 juin 1995 (consulté le 26 mai 2013)
↑ « Le jour où les casques bleus français se sont rebiffés », Le Point, 22 mai 1995, modifié le 17 janvier 2007 (consulté le 26 mai 2013)
↑ https://www.lepoint.fr/monde/le-jour-ou-les-casques-bleus-francais-se-sont-rebiffes-22-07-1995-8571_24.php
↑ https://www.cairn.info/revue-cites-2007-4-page-93.htm
↑ Caporal Marcel Amaru, né le 20 décembre 1970 à Uturoa-Raiatea (Polynésie Française), Mort pour la France le 27 mai 1995 (Sarajevo, Bosnie-Herzégovine), à 24 ans. Médaille militaire (à titre posthume). Voir : « Mémoires des hommes, Ministère des Armées »
↑ Marsouin Jacky Humblot, né le 6 octobre 1976 à Angoulême (Charente), Mort pour la France le 27 mai 1995 (Sarajevo, Bosnie-Herzégovine), à 18 ans. Médaille militaire (à titre posthume). Voir : « Mémoires des hommes, Ministère des Armées »
↑ « Hommage présidentiel aux Casques bleus tués », Libération, 2 juin 1995 (consulté le 2 septembre 2017)

Voir aussi

Siège de Sarajevo

Bibliographie

Hervé-Michel Gobilliard, Barbara Guibal et Guillaume Desert, « La prise du pont de Vrbanja : un acte de guerre des soldats de la paix », Cités, Presses universitaires de France, vol. 32, n^o 4,‎ 2007, p. 93-100 (ISSN 1299-5495, OCLC 46890605, DOI https://doi.org/10.3917/cite.032.0093 ).

Rapport du lieutenant Heluin, Enseignements tirés de la reprise du pont de Verbanja (27 mai 1995)

Émission radiophonique

Fabrice Drouelle, « 1995, Sarajevo, l'assaut des Casques Bleus français sur le pont de Vrbanja », émission de 54 min [], sur France Inter, Affaires sensibles, 6 mars 2023 (consulté le 8 mars 2023).

Liens externes

« « 27 mai 1995 : les marsouins reprennent le pont de Vrbanja… »^{(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)}, sur ministère de la Défense français »
« « Assaut sur Verbanja-27 mai 1995 » », extrait de Sous le feu - La mort comme hypothèse de travail.
« - French peacekeepers assault on the Vrbanja bridge - Bosnian war », sur youtube

[Lignes-1] {a b et c} Philippe Chapleau, « Pont de Vrbanja : les Forbans du 3^e RIMa ont désormais leur petit musée à Bordeaux », Lignes de défense, 2 avril 2017

[independent-2] {a et b} (en) « The day the Serbs went the bridge too far », The Independent, 7 juin 1995 (consulté le 26 mai 2013)

[3] « Le jour où les casques bleus français se sont rebiffés », Le Point, 22 mai 1995, modifié le 17 janvier 2007 (consulté le 26 mai 2013)

[4] ttps://www.lepoint.fr/monde/le-jour-ou-les-casques-bleus-francais-se-sont-rebiffes-22-07-1995-8571_24.php

[5] ttps://www.cairn.info/revue-cites-2007-4-page-93.htm

[6] Caporal Marcel Amaru, né le 20 décembre 1970 à Uturoa-Raiatea (Polynésie Française), Mort pour la France le 27 mai 1995 (Sarajevo, Bosnie-Herzégovine), à 24 ans. Médaille militaire (à titre posthume). Voir : « Mémoires des hommes, Ministère des Armées »

[7] Marsouin Jacky Humblot, né le 6 octobre 1976 à Angoulême (Charente), Mort pour la France le 27 mai 1995 (Sarajevo, Bosnie-Herzégovine), à 18 ans. Médaille militaire (à titre posthume). Voir : « Mémoires des hommes, Ministère des Armées »

[8] « Hommage présidentiel aux Casques bleus tués », Libération, 2 juin 1995 (consulté le 2 septembre 2017)

[1]

[2]

[3]

[4]

[5]

[6]

[7]

[8]

@@ Ligne 46 : / Ligne 46 : @@
 À la demande du colonel Erik Sandhal, le général [[Hervé Gobilliard]] sort de son mandat et ordonne de reprendre le poste<ref>https://www.cairn.info/revue-cites-2007-4-page-93.htm</ref>.
-Une section de {{nobr|31 soldats}} de la 1{{ère}} compagnie (surnommée "les Forbans") du [[3e régiment d'infanterie de marine|{{3e|régiment}} d'infanterie de marine]], menée à l'assaut par le [[Bruno Heluin|lieutenant Heluin]] puis par le [[François Lecointre (militaire)|capitaine Lecointre]], reconquiert le poste et le pont, appuyée par {{nobr|70 soldats}} du [[régiment d'infanterie chars de marine]] et par le tir direct de mitrailleuses de véhicules blindés, dont des [[ERC-90 Sagaie|ERC-90 ''Sagaie'']]. Au cours de l'assaut français, des soldats de l'[[armée de la république de Bosnie-Herzégovine]] (ARBiH) ouvrent le feu sur les postes d'observation tenus par la VRS, blessant accidentellement un otage français.
+Une section de {{nobr|31 soldats}} de la 1{{ère}} compagnie (surnommée "les Forbans") du [[3e régiment d'infanterie de marine|{{3e|régiment}} d'infanterie de marine]], menée à l'assaut par le [[Bruno Heluin|lieutenant Heluin]] puis par le [[François Lecointre (militaire)|capitaine Lecointre]], reconquiert le poste et le pont, en lançant des grenades et en tirant sur ses occupants. Les Serbes menacent alors de tuer deux otages. À l'issue de négociations, les soldats français prisonniers sont libérés et le poste est repris.
+L'assaut est appuyé par {{nobr|70 soldats}} du [[régiment d'infanterie chars de marine]] et par le tir direct de mitrailleuses de véhicules blindés, dont des [[ERC-90 Sagaie|ERC-90 ''Sagaie'']]. Au cours de l'assaut français, des soldats de l'[[armée de la république de Bosnie-Herzégovine]] (ARBiH) ouvrent le feu sur les postes d'observation tenus par la VRS, blessant accidentellement un otage français.
 Deux soldats français, les [[Marsouin (argot militaire)|marsouins]] Marcel Amaru<ref> Caporal Marcel Amaru, né le 20 décembre 1970 à Uturoa-Raiatea (Polynésie Française), ''Mort pour la France'' le 27 mai 1995 (Sarajevo, Bosnie-Herzégovine), à 24 ans. Médaille militaire (à titre posthume). Voir : {{lien web|langue=|auteur1=