Innocent (boisson)
Innocent
Fresh Trading Limited | |
Création | 1998 |
---|---|
Fondateurs | Richard Reed, Adam Balon, Jon Wright |
Personnages clés | Nicolas Marotte |
Forme juridique | Société de droit britannique |
Slogan | petites boissons, grands rêves |
Siège social | Londres Royaume-Uni |
Actionnaires | The Coca-Cola Company (90 %) |
Activité | Agroalimentaire |
Produits | Smoothies, jus de fruits |
Société mère | The Coca-Cola Company |
Effectif | 275 employés en Europe (84 en France en 2018) |
SIREN | 491 765 533 pour la filiale France |
Site web | Innocent France |
Chiffre d'affaires | 122 509 700 € en 2018 pour la filiale France + 16,13 % |
Résultat net | 2 155 100 € pour la filiale France[1] |
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Innocent (stylisé innocent en minuscules) est une marque de boissons connue pour ses smoothies. Après un premier test en 1998, l'entreprise est créée l'année suivante en Grande-Bretagne par trois jeunes diplômés.
Les emballages plastiques introduits par Innocent ont contribué à son succès, conduisant ses concurrents à le suivre.
La marque appartient à la société britannique Fresh Trading[2].
The Coca-Cola Company, entré modestement au capital de l'entreprise en 2008 avec 18 %, a finalisé l'acquisition en 2013, elle détient alors 90 % de ses parts[3].
Histoire[modifier | modifier le code]
1998-2007 : Débuts[modifier | modifier le code]
Innocent est fondé par Richard Reed, Adam Balon et Jon Wright, trois anciens élèves de St John's College à Cambridge[4].
Tout commence en 1998 selon la légende : après avoir élaboré quelques recettes de smoothies, les trois amis achètent 500 livres de fruits et se rendent à un festival de musique jazz dans le but d'organiser une dégustation. Ils installent un panneau au-dessus de leur stand où l'on peut lire : « Pensez-vous qu'on devrait démissionner de nos postes pour nous consacrer à ces smoothies »[5],[6] ?
Après chaque dégustation, les personnes étaient invitées à jeter leur gobelet dans la poubelle « oui » ou dans la poubelle « non ». À la fin du week-end, la poubelle « oui » était pleine. Le lendemain, Richard, Adam et Jon ont donc démissionné et ont créé la marque « Innocent »[7]. Pourtant, les débuts sont difficiles, les financements étant impossibles à obtenir pour le trio d'entrepreneurs[5].
En , après de longues phases de recherches et grâce à l'investissement d'un montant de 230 000 livres de l'homme d'affaires américain Maurice Pinto[5], le premier smoothie « Innocent » est mis en vente dans la sandwicherie Out to Lunch des trois amis. Les débuts de commercialisation se font d'abord à Londres[3].
Après les smoothies et toujours avec la même empreinte marketing qui caractérise la marque, Innocent se diversifie dès l'année suivante vers différents produits[4], dont principalement le marché des jus de fruits frais[5]. Cette orientation vers les jus de fruits frais fait réagir le leader Tropicana — appartenant à PepsiCo — qui lui s'étend vers le marché des smoothies[3]. Innocent, avec son marketing innovant, ses slogans décalés comme « jus t'aime » ou « Secouez avant d'ouvrir, pas après »[5] ainsi que son triple positionnement « santé »[4], « écologique » et « éthique »[5], devient le leader européen sur le marché des smoothies[8],[3]. Pourtant, les prétentions environnementales de la marque ont été contestées par une enquête du quotidien britannique The Daily Telegraph en 2008 qui dénonce un positionnement plus marketing que sincère[9]. Innocent représente environ les trois quarts du marché des jus de fruits au Royaume-Uni ; la marque est devenue leader quatre ans après son lancement[6]. Son chiffre d'affaires s'élève à 122 millions d'euros en 2018.
2008-2013 : Montée de Coca-Cola[modifier | modifier le code]
L'entreprise rencontre des difficultés financières en 2008, elle frôle le dépôt de bilan[3]. Le groupe Coca-Cola entre au capital pour 18 % des parts[3]. En , Innocent signe un nouveau contrat avec le groupe Coca-Cola dont le but est d'augmenter la part d'investissement du groupe[4]. Dans un communiqué de presse publié sur le site officiel d'innocent[10], l'entreprise déclare avoir augmenté les parts de Coca-Cola sans pour autant lui avoir cédé le contrôle. En 2010, The Coca-Cola Company détient 58 % des parts d'innocent[11]. En , Coca-Cola augmente son investissement pour acquérir 90 % des parts d'Innocent ; bien que l'entreprise conserve une réelle autonomie d'action face à sa maison-mère, les fondateurs cèdent alors leur place[3]. Pour la marque américaine connue par ses sodas, cette prise de participation permet d'améliorer son image en s'orientant vers des produits correspondant à la tendance et de se diversifier sur un marché en pleine progression[3]. Mais, condamné à grandir, l'esprit « start-up » qui règne jusqu'alors chez Innocent disparaît peu à peu[3].
En France[modifier | modifier le code]
En France où la marque s'est implantée en 2005[3], elle représente près des 90% des parts de marché des smoothies en 2020 devant Tropicana et les marques distributeurs. Innocent réalise un chiffre d'affaires de 122 millions d'euros[12] en 2018 avec une progression constante depuis 2009 grignotant année après année des parts de marché à ses concurrents[8]. Pour les jus de fruits frais lancés dans ce pays en 2013, innocent occupe aujourd'hui 33 % de part de marché en 2020, devant Andros le second[3] et Tropicana[5] le numéro 3.
Produits[modifier | modifier le code]
À la suite du succès de leurs smoothies, Innocent propose désormais des « smoothies de saison » et des « smoothies invités » qui sont vendus en édition limitée à certaines périodes de l'année. Cependant, face à une concurrence croissante, l'entreprise élargit son offre et commercialise différents produits depuis plusieurs années, dont des jus de fruits frais, des gaspachos et de l'eau de coco.
Emballages[modifier | modifier le code]
Les produits Innocent sont empaquetés dans du plastique transparent. Ceci contribue au succès auprès des consommateurs[réf. nécessaire], conduisant son concurrent Tropicana à abandonner les emballages cartons en 2019[13].
Activités caritatives[modifier | modifier le code]
Fondation Innocent[modifier | modifier le code]
La Fondation Innocent est un fonds de solidarité, alimenté par un dixième des bénéfices annuels[3], qui travaille en partenariat avec des ONG de divers pays. Le but affiché de la fondation est d'aider les communautés à exploiter les ressources naturelles qui sont à leur disposition afin de garantir un avenir durable. La Fondation est essentiellement présente dans des pays en voie de développement : Costa Rica, Bangladesh, Inde, etc.
« The Big Knit »[modifier | modifier le code]
Innocent organise également des événements à but caritatif au niveau national. En effet, chaque hiver la marque met en place une opération appelée « The Big Knit » au Royaume-Uni (« Grand Tricot » ou opération traduite en France par « Mets ton bonnet »[3] ou « Tricothon ») : chaque petite bouteille est ornée d'un bonnet en laine tricoté par des bénévoles. Une partie de la vente est reversée à certaines associations caritatives luttant contre la pauvreté[14] comme les Petits Frères des pauvres[3]. Par la suite, le principe des bonnets est décliné afin de créer une image marketing[15] ou merchandising[5].
Références[modifier | modifier le code]
- https://www.societe.com/societe/innocent-491765533.html
- Données INPI : Fresh Trading Limited, Limited company, Fruit Towers, 342 Ladbroke Grove London
- Scemama 2016, p. 82
- Ivan Letessier, « Coca-Cola avale une bonne gorgée des «smoothies» Innocent », Le Figaro.fr, (lire en ligne)
- Scemama 2016, p. 81
- (en) Stephen Adams, « Innocent path to world domination », The Daily Telegraph.uk, (lire en ligne)
- (en) Tara Evans, « Not so Innocent now... Bumper payday for trio of Cambridge graduates who founded ethical smoothie maker after Coca-Cola snaps up firm for a fruity £100m », Daily Mail.uk, (lire en ligne)
- « Nicolas Marotte, nouveau directeur général des smoothies Innocent », sur lsa-conso.fr, (consulté le ).
- (en) Patrick Phelvin et Harry Wallop, « Innocent Smoothies accused over environmental marketing », The Daily Telegraph.uk, (lire en ligne)
- innocent UK
- Coca-Cola majoritaire chez Innocent, Pointsdevente.fr, avril 2010.
- « INNOCENT à PARIS », sur Société.com, (consulté le ).
- Laurence Girard, « PepsiCo passe du carton au plastique pour emballer ses jus Tropicana », sur Le Monde.fr, .
- Sophie Bourgeois, Les boissons Innocent portent le bonnet pour la bonne cause, Plurielles.fr, 24 novembre 2008.
- « Innocent : l'art de raconter l'histoire de sa marque », sur weneedcafeine.com, (consulté le ).
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Corinne Scemama, « Mais comment rester innocent ? », L'Express, no 3368, , p. 80 à 82 (ISSN 0014-5270)