Michel Casseux

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Michel Casseux
Biographie
Naissance
Décès
Surnom
Michel Casseux
Nationalité
Activité

Michel dit Pisseux, aussi appelé Michel Casseux, né en 1794 à La Courtille et mort en 1869, est un maître d'armes et entraîneur de savate (ou boxe française) et de canne de combat.

Biographie

L'état civil de Michel Pisseux n'est pas connu. Il est à l'origine de l'ouverture de la première salle officielle de savate en 1825 à la Courtille et est le premier à enseigner cette discipline[1]. Dans Les Mémoires du vicomte d'Aulnis parus en 1868, Edmond d'Alton-Shée de Lignières le nomme Michel Casseux et le décrit ainsi, dans une scène datée de 1830 : « avec un visage terne et marqué de petite vérole, des yeux gris pleins de ruse, [il] pouvait avoir 36 ans. Ses membres étaient longs et osseux, ses grandes mains et ses doigts noueux semblaient avoir la dureté du bois. Ses gestes rapides et désarticulés rappelaient les mouvements de l'ancien télégraphe. Il portait une veste et un large pantalon en drap brun, une casquette d'où pendait sur le côté un énorme gland. »[2]

Il apparaît sous la mention « Michel dit Pisseux » dans l'édition 1839 de l'Almanach général des commerçans de Paris, à la rubrique Professeurs d'escrime, avec deux adresses : le 32, rue des Martyrs, et le 60, rue Coquenard concernant la salle où il enseigne[3].

On cite comme ayant été ses élèves : le dessinateur Paul Gavarni, le duc d’Orléans, Lord Henry Seymour[Note 1], fondateur du Jockey Club, ou encore Théophile Gautier. Ce dernier affirma que « la boxe française est une science profonde qui exige beaucoup de sang-froid, de calcul, d'agilité, de force. C'est le plus beau développement de la vigueur humaine, une lutte sans autres armes que les armes naturelles où l'on ne peut être pris au dépourvu. »[4] Michel Pisseux a aussi formé Charles Lecour qui a ouvert à son tour une salle d’entraînement en 1832.

En 1842, Théophile Gautier fait paraître Le Maître de chausson, un traité sur la savate, dans lequel il cite cite le nom de Michel Pisseux[5]. Dans Le Charivari , on lit que la brochure a été rédigée par Gautier « sous la dictée du grand Michel Pisseux »[6].

Anonyme, Théorie pratique sur l'art de la savate (appelée chausson ou adresse parisienne) et de la canne, avec démonstration expliquée de la leçon..., Paris, 1843

L'année suivante, « un amateur, élève de Michel, dit Pisseux, professeur » publie à Paris une brochure intitulée Théorie pratique sur l'art de la savate[7],[Note 2], première codification et recensement des techniques de combats de rue et de luttes paysannes françaises[4].

La même année, Le Charivari publie quatre lithographies de Paul Gavarni — tirées d'une série intitulée L'Éloquence de la chair — dont trois représentent la salle de Michel Pisseux[9],[10],[11]. Un des dessins figure notamment un maître d'armes face à son élève, avec sur le mur l'inscription « vive Michel 1er ! ». Selon une brève parue en 1869 dans le journal Le Lorgnon du journaliste Aurélien Scholl, il s'agirait de Pisseux lui-même[12]. Sur la quatrième lithographie[13], une affiche placardée dans la rue indique : « (Fb. Montmartre) (r)ue Buffault, 10. Michel (dit Pisseux) maître de danses (e)ntrepreneur de tournées, roulées, suées brûlées, trempées, tripotées, trépignées, tient magasin de gifles, calotes, gnons, torgnoles et poche-œils (bon teint), tient tours de reins, coups de triques et coup de pieds n'import'où et renfoncemens soignés, grand assortiment de saignées, balaf(r)es, estafilades, coups de manchettes et boutonnières. Le tout garanti et franco de port ».

Notes et références

Notes

  1. Parfois surnommé à tort Milord l'Arsouille.
  2. Contrairement à ce qu'indiquent certaines sources[8], ce texte ne peut donc pas être attribué à Pisseux.

Références

  1. « Le véritable créateur de la savate fut Michel Casseux » (consulté le )
  2. Edmond de Lignères Alton-Shée (comte d'), Mémoires du Vicomte d'Aulnis, Librairie Internationale, (lire en ligne), p. 237-239
  3. « Professeurs d'escrime », sur Gallica, Almanach général des commerçans de Paris et des départemens : contenant plus de 100,000 adresses vérifiées à domicile, (consulté le ), p. 747
  4. a et b ID magazine, numéro 10, p.27, La savate, un sport dans l'histoire par Régent Bolduc.
  5. « M. Th. Gautier... », sur Gallica, Le Charivari, (consulté le ), p. 2
  6. « Le mot qui court », sur Gallica, Le Charivari, (consulté le ), p. 1
  7. « Théorie pratique sur l'art de la savate », sur Gallica, Bibliographie de la France : ou Journal général de l'imprimerie et de la librairie, (consulté le ), p. 200
  8. « L’art de la savate et de la canne - Michel Pisseux », sur FFAMHE (consulté le )
  9. Paul Gavarni, « La parade est l'amie de l'homme », sur Gallica, Le Charivari, (consulté le ), p. 3
  10. Paul Gavarni, « Asseyons-nous commodément, et attention !... n'oublions pas que la canne doit vous couvrir son homme de la tête aux pieds, habit, veste et culotte... Il pleut des coups ? bon ! le pareur est un mosieu habillé de bois », sur Gallica, Le Charivari, (consulté le ), p. 3
  11. « Quand on aura blagué de tout, voyez-vous, restera encore ça... mosieu, un coup de bâton sera toujours une vérité. », sur Gallica, Le Charivari, (consulté le ), p. 3
  12. Aurélien Scholl, « Pas plus tard qu'hier... », sur Gallica, Le Lorgnon, (consulté le ), p. 17
  13. « Avec leurs assurances, les hommes, ma petite, ont le diable au corps... », sur Gallica, Le Charivari, (consulté le ), p. 3