Casa Calvet

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Casa Calvet
La Casa Calvet
Présentation
Type
Partie de
Liste des bâtiments Modernistes de Barcelone (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Style
Architecte
Construction
1898-1900
Ouverture
Occupants
Víctor Imbert (d), Anna Solà Galí (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Màrtir Calvet
Patrimonialité
Localisation
Pays
Communauté autonome
Province
Commune d'Espagne
Coordonnées
Localisation sur la carte de Barcelone
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La casa Calvet est un bâtiment construit à Barcelone par l'architecte catalan Antoni Gaudí.

Historique

Le bâtiment a à première vue un style assez classique, mais comporte tout de même la signature de son créateur. Commandé par la veuve de Pere Màrtir Calvet, le bâtiment devait avoir pour fonction d’être un immeuble d’habitation comprenant des appartements, dont l’un était réservé pour le propriétaire, et un rez-de-chaussée et une cave réservés à un usage commercial. De plus, Gaudí a comme défi d’intégrer le bâtiment à une rangée continue d’immeubles, déjà existante. La construction de la casa commence en 1898 sur la rue Casp à Barcelone.

Gaudí doit faire face à quelques obstacles lors de la réalisation de son projet[1]. Par exemple, des religieuses occupant un bâtiment voisin s’opposent au projet mais Gaudí construit un mur-écran dans la cour intérieure du bâtiment, bloquant les regards indiscrets tout en laissant passer la lumière. Il entre également en conflit avec les autorités à propos de deux éléments de corniche qui dépassent la hauteur maximale autorisée ; mais l'architecte reste inflexible sur ce point et le projet n'est pas modifié.

Caractéristiques

Le style du bâtiment est une interprétation personnelle de connasse

des mouvements historiques romans, mudéjar, gothique et baroque tout en incorporant une sensibilité moderniste[réf. nécessaire]. Le bâtiment comporte quatre étages et des cours intérieures. On y remarque aussi une symétrie et un rythme. Sur la façade avant, Gaudí est arrivé à inscrire des éléments d’originalité pour venir empêcher une continuité trop importante ou une monotonie telle que trois têtes de martyrs ayant un regard plongeant vers la rue et un dispositif de poulie très visible, pour le soulèvement de meubles à l’intérieur des logements. La maison comprend aussi plusieurs balcons aux balustrades en forme de trèfle fait de fer forgé. Ces balcons ne sont pas tous de la même taille : ceux qui occupent le centre sont plus grands et plus arrondis que les balcons latéraux. Ces balcons viennent aussi donner un volume à la façade, contrastant avec celles des bâtiments adjacents qui sont plutôt lisses et dépouillées. De plus, un gigantesque encorbellement encadre l’entrée principale. Le recouvrement extérieur, des pierres brutes de taille, a été choisi pour venir, encore une fois, éviter une apparence trop formelle et régulière.

La façade arrière du bâtiment est totalement différente. On y retrouve deux rangées de galeries vitrées. Chacune de celles-ci possède six fenêtres fermées par deux battants. De chaque côté de ces deux rangés, on retrouve des balcons. Le recouvrement est aussi changé, on y retrouve de la pierre lisse beige et de la brique rouge.

La structure portante du bâtiment est traditionnelle. Les murs extérieurs et les cloisons en briques servent de murs porteurs. Les plafonds des espaces commerciaux reposent sur de longues poutres métalliques tandis que les plafonds des appartements sont faits de petites voûtes en briques posées sur des poutrelles en fer recouvertes de caissons de bois.

Gaudí a aussi intégré des éléments décoratifs associés aux occupants. Un des martyrs sous la corniche est Saint Pierre, une allusion au prénom du défunt mari de la propriétaire (Pere, cest-à-dire Pierre en catalan), tandis que les deux autres martyrs sont les patrons de San Genis de Vilassar, lieu de naissance de Calvet (Saint Geniès d'Arles et saint Geniès de Rome). Au premier étage, qui est l’étage où loge le propriétaire, on peut voir des motifs de champignon car Calvet était un mycologue passionné. Un autre détail intéressant est la forme du heurtoir de porte, en effet, celui-ci est en forme de pou. Le marteau vient donc cogner celui-ci qui est une représentation du mal.

Pour l’aménagement intérieur, l’architecte a pris comme référence, pour les plans des logements, le plan de développement de Barcelone « L’Eixample » rédigé par l’ingénieur Ildefons Cerdà en 1859. Les logements sont des quadrilatères aux angles émoussés, tous de même dimensions. Les pièces pour les occupations diurnes et nocturnes sont disposées sur les deux façades principales et les pièces utilitaires sont au centre près des escaliers. À l’intérieur du bâtiment, ces derniers entourent la cage d'ascenseur et possèdent des garde-corps en fer laminé qui sont organisés de façon à former une série de cercles concentriques qui s’interpénètrent deux à deux. On retrouve aussi plusieurs éléments de contrastes et d’originalités. Par exemple, dans la cage d’escalier, du carrelage coloré aux motifs recherchés vient faire un contraste et apporter du mouvement au restant du mur qui est recouvert de brique beige. De plus, la maison est meublée par plusieurs éléments de mobilier aux formes, allures et détails révélant le style de Gaudí qui les a créés.

Prix

Le bâtiment a reçu en juin 1900, le premier prix pour son architecture parmi tous les immeubles construits cette année-là[2]. La municipalité lui a décerné celui-ci en raison de sa qualité, son originalité, sa fonctionnalité et sa modernité.

Bibliographie

  • Rainer Zerbst, Antoni Gaudi, Toute l’architecture, éditions Taschen Gmgh, 2002
  • Maria Antonietta Crippa, Gaudi, éditions Taschen Gmgh, 2003
  • Judith Carmel-Arthur, Antoni Gaudi, éditions Carlton Books limited, 1999
  • Aurora Cuito et Christina Montes, Antoni Gaudi œuvre complète, éditions Feierabend Verlag Ohg, 2003

Lien externe

Notes

  1. Rainer Zerbst, Gaudi, 1852-1926 : Antoni Gaudi i Cornet : une vie en architecture, Taschen, 2002, p. 98
  2. * (es) Joan Bassegoda i Nonell, Gaudí o espacio, luz y equilibrio, Criterio, Madrid, (ISBN 84-95437-10-4), p. 157