Orange (fruit)

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Des oranges de variété Ambersweet (ambre doux).

L’orange est un agrume, fruit des orangers, des arbres de différentes espèces de la famille des Rutacées ou d'hybrides de ceux-ci. Il en existe donc plusieurs types, principalement issus de l'espèce Citrus sinensis comme les oranges sanguines, et les oranges amères produites par le bigaradier.

Comestible, elle est très riche en vitamine C. C’est le quatrième fruit le plus cultivé au monde.

L’orange serait la pomme d’or du jardin des Hespérides.


Botanique

Description

L'orange est, comme son nom l'indique, de couleur orange. Elle possède une peau épaisse et assez rugueuse. Elle se découpe en quartiers comme sa cousine la mandarine. L'orange est un fruit juteux, sucré, excitant et il contient de la vitamine C. On utilise ce fruit pour les salades de fruits, les confitures, ou pour consommer son jus.

Typologie

L'orange appartient au groupe des agrumes, comme le citron, la bergamote et le pamplemousse. Il existe de nombreuses variétés d'oranges parmi lesquelles :

  • Bigarade
  • Jaffa
  • Maltaise
  • Navel, dont les sous-variétés Washington Navel et sa fille par mutation spontanée nommée Navel Late, la plus réputée pour la dégustation[1].
  • Sanguines
  • Valence
  • Ambersweet
  • Orange d'hiver ou orange Raphaela

Histoire

L'oranger (Citrus sinensis) est originaire de Chine. On peut distinguer deux grandes routes de pénétration de ce fruit en Europe. La route méditerranéenne fut empruntée, à l'époque des croisades (XIe siècle-XIIIe siècle), par l'orange amère ou bigarade : transmis par les Perses aux Arabes, ce fruit fut implanté en Sicile, d'où il se diffusa vers le reste de l'Europe. Dans un second temps, au XVIe siècle, les navigateurs portugais découvrirent l'orange douce en Chine, et la rapportèrent en Europe ; son succès finit par évincer l'orange amère (voir aussi Les noms de l'orange dans quelques langues, ci-dessus).

Jusqu'à la première moitié du XXe siècle, l'orange était un fruit de luxe, et souvent offert comme cadeau de Noël aux enfants. Sa culture en bac a longtemps été un symbole de pouvoir pour les aristocrates qui lui dédiaient des bâtiments spécialisés : les orangeries.

Économie

Production

L'industrie de l'orange représente un chiffre d'affaires mondial de l'ordre de 2 milliards de dollars américains, les premiers producteurs étant le Brésil et les États-Unis (principalement de la Floride).

Conditionnement habituel du produit orange

Production en tonnes. Chiffres 2003-2004[2]

Pays 2003 2004
Brésil 16 902 600 28 % 18 262 632 29 %
États-Unis 10 473 450 17 % 11 729 900 19 %
Mexique 3 969 810 7 % 3 969 810 6 %
Inde 3 070 000 5 % 3 070 000 5 %
Espagne 3 112 900 5 % 2 900 000 5 %
Chine 1 831 681 3 % 1 892 681 3 %
Iran 1 850 000 3 % 1 850 000 3 %
Italie 1 962 000 3 % 1 800 000 3 %
Égypte 1 740 000 3 % 1 750 000 3 %
Indonésie 1 441 680 2 % 1 600 000 3 %
Autres pays 14 056 733 23 % 13 884 613 21 %
Total 60 410 854 100 % 62 709 636 100 %

Consommation

L'orange de Noël est un souvenir de nos aïeuls de la Belle Époque bourgeoise ou de l'entre-deux-guerres des modestes ouvriers ou paysans. Pour assurer une consommation durant tous les mois de l'année, production et transport d'oranges dites de contre-saison apparaissent. La particularité de cette production en zone tempérée chaude réduit singulièrement l'extension des surfaces possibles dans l'hémisphère Sud. S'imposent ainsi le Chili et l'Uruguay, l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande. Les ventes estivales restent caractérisées encore par l'étroitesse de l'offre.

L'exemple de l'Uruguay mérite d'être narré. A l'indépendance algérienne, des paysans producteurs d'oranges français, pour une part rapatriés en métropole, décident d'émigrer en Uruguay pour y relancer leurs cultures fruitières. Après une installation déstabilisante, les cultivateurs francophones découvrent un marché local difficile. Les exportations lointaines deviennent un impératif, mais elles nécessitent une organisation rigoureuse de la filière : calibrage, conditionnement, équipements et moyens de transport routiers puis maritimes. En 1972, des aides économiques insérées dans le plan Citrico commun au pays voisins de l'estuaire de la Plata, Uruguay et Argentine, jusqu'en 1992 en posent les jalons.

Nueva Palmica pour les oranges d'Uruguay, Campana pour les citrons d'Argentine deviennent des gros pôles de concentration des récoltes et d'exportation d'agrumes. Les camions reefer au sortir des usines qui lavent, calibrent et trient la récolte chargent les navires reefer de palettes de cartons. Les plates-formes sont aptes aujourd'hui à traiter avec les enseignes de la grande distribution. Avec les rebuts du tri et du calibrage normalisés, elles produisent des salades de fruits et des desserts.

La pomme est le premier fruit consommé en France (part de marché en 2010 : 22,6 %) devant l'orange (12,3 %) et la banane (12,2 %)[3].

Utilisations

Alimentation

Le fruit est consommé frais, mais il est aussi utilisé dans d'innombrables recettes comme le jus d'orange (54 % du marché des jus de fruits), les confitures, les pâtisseries, certains alcools, ou le canard à l'orange...

Informations nutritionnelles

Orange crue
(valeur nutritive pour 100 g)

eau : 86,75 g cendres totales : 0,44 g fibres : 2,4 g valeur énergétique : 47 kcal
glucides : 11,75 g sucres simples : 9,35 g protéines : 940 mg lipides : 120 mg
oligo-éléments
potassium : 181 mg calcium : 40 mg phosphore : 14 mg magnésium : 10 mg
fer : 100 µg zinc : 70 µg cuivre : 45 µg sodium : 0 mg
vitamines
vitamine C : 53,2 mg vitamine B1 : 87 µg vitamine B2 : 40 µg vitamine B3 : 282 µg
vitamine B5 : 250 µg vitamine B6 : 60 µg vitamine B9 : 0 µg vitamine B12 : 0 µg
vitamine A : 225 UI rétinol : 0 µg vitamine E : 0,18 µg vitamine K : 0 µg
acides gras
saturés : 15 mg mono-insaturés : 23 mg poly-insaturés : 25 mg cholestérol : 0 mg

Les zestes, confitures ou marmelades faits avec des écorces d'oranges non issues de l'agriculture biologique (ou non traitées) peuvent contenir des quantités significatives de résidus de pesticides[4]. Les écorces attaquées par des champignons ou moisissures (moisissure bleue notamment) peuvent également contenir des mycotoxines.

Propriétés

Une étude chez l'homme a montré l'effet anxiolytique de l'essence d'orange diffusée dans l'atmosphère[5]. Les peaux d'oranges, mais aussi de citrons ou de pamplemousses, libèrent communément par pression ou par grattage des molécules de furocoumarines : un contact prolongé ou un frottement avec la peau couplé à une exposition au soleil peut provoquer des rougeurs irritantes et des démangeaisons désagréables. Ce sont ces mêmes gammes de molécules à base "coumarine" qui expliquent l'odeur des essences d'oranges et leurs implications relaxantes[6].

Pomme d'ambre

Une « pomme d'ambre » : orange plantée de clous de girofle

L'orange, ou autre agrume, piquée de clous de girofle et enrobée de poudre d'épices est la version végétale du bijou en métal précieux ciselé contenant l'ambre gris, la civette ou le musc et nommé « pomme de senteur »[7] « pomme d'ambre »[8], pomander[9], pomandre[10] ou pommandre[11]. Portée sur soi dans un sachet suspendu au cou, elle était, au Moyen Âge, censée protéger de l'infection. En ameublement, elle sert aujourd'hui à parfumer et décorer la maison ou, placée dans les armoires, à protéger le linge contre les mites.

Galerie d'images

Notes et références

  1. Les variétés d'oranges selon lanutrition.fr
  2. Données de FAOSTAT (FAO)
  3. Jean-Paul Frétillet, « les petits secrets des pommes », Magazine Ça m'intéresse n° 356, octobre 2010, p. 88
  4. Roger F. Albach, Bruce J. Lime, Pesticide residue reduction by the process of preparing whole orange puree ; J. Agric. Food Chem., 1976, 24 (6), pp 1217–1220 DOI: 10.1021/jf60208a025 Publication Date: November 1976
  5. (en) Lehrner J, Eckersberger C, Walla P, Pötsch G, Deecke L. Ambient odor of orange in a dental office reduces anxiety and improves mood in female patients. Physiol Behav. 2000 Oct 1-15;71(1-2):83-6. PMID 11134689
  6. Notons que les diverses coumarines du foin ont un effet décontractant et reposant similaire, connu depuis des temps immémoriaux. Les éleveurs paysans après les harassants travaux de fenaison, s'assoupissaient facilement, s'étalant sur une couverture placée sur le foin entassé dans la quiétude du labeur accompli.
  7. De la « pomme de senteur » à la « pomme d'ambre », p. 83 Le Parfum et la chair, Annick Le Guérer, in Odeurs, Isabelle Balsamo (dir), Terrain : carnets du patrimoine ethnologique n° 47, Paris, Éditions MSH, 2006, 164 p. (ISBN 9782735111305)
  8. (en) De la pomme d'ambre à la pomandre p. 44 Tudor costume and fashion, Herbert Norris, Courier Dover Publications, 1997, 832 p. (ISBN 9780486298450)
  9. Le pomander à la renaissance, pp. 107-108 Le parfum des origines à nos jours, Annick Le Guérer, Paris, Odile Jacob, 2005, 406 p. (ISBN 9782738116703)
  10. La pomandre dans les chapelets et autres bijoux, pp. 160-162 Flore au paradis : emblématique et vie religieuse aux XVIe et XVIIe siècles, volume 9, Paulette Choné, Bénédicte Gaulard, Glasgow, Department of French, University of Glasgow, 2004, 230 p. (ISBN 9780852618097)
  11. La pommandre de La Guirlande de lauriers, John Skelton, p. 815 in Patrimoine littéraire européen : anthologie en langue française, volume 6 : Prémices de l'humanisme, 1400-1515, Jean-Claude Polet (dir.), Bruxelles, De Boeck Université, 1995, 940 p. (ISBN 9782804120788)

Bibliographie

  • Alain Blondy, Parfum de Cour, gourmandise de rois. Le commerce des oranges entre Malte et la France au XVIIIe siècle, d’après la correspondance entre Joseph Savoye, épicier à Paris, et son fils, l’abbé Louis Savoye, chapelain conventuel de l’Ordre de Malte, Paris, Bouchène/Fondation de Malte, 2003, (ISBN 2-912946-52-2).

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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