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Bataille de Fort Sumter

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Avant la bataille

Le fort et sa garnison à la fin de l’année 1860

Le fort Sumter est un fort américain, situé sur un îlot de granit artificiel à l’entrée de la baie de Charleston. Au début de décembre 1860, le fort n’était occupé que par quelques ouvriers qui en achevaient des aménagements intérieurs. La garnison de l’armée, environ 80 soldats, occupait une autre place forte de la ville, le fort Moultrie.

Après avoir déclaré son indépendance, la Caroline du Sud envoya une ambassade au gouvernement fédéral pour négocier la remise des forts de Charleston contrôlés par l’armée régulière. Cette demande était soutenue par plusieurs centaines de miliciens qui promettaient de s’emparer par la violence des forts fédéraux si le gouvernement refusait leurs propositions. A ce moment, Abraham Lincoln a été élu à la présidence des Etats-Unis, mais le président effectif reste James Buchanan jusqu’au 4 mars 1861.

La petite garnison stationnée dans le fort Moultrie n’étaient de plus pas commandé par un militaire venant du Nord, mais par un habitant du Kentucky, jadis propriétaire d’esclaves et sympathisant de la cause du Sud. Le commandant Robert Anderson était pourtant fidèle à son drapeau ; il espérait que l’Amérique éviterai de se jeter dans une guerre qui ne manquerait pas de diviser son pays, son état et même sa famille. Il avait pourtant conscience que si la guerre devait commencer, elle commencerait probablement dans une de ses rares positions militaires sous contrôle fédéral mais situé dans le Sud.

Afin de protéger le fort contre les éventuelles attaques de la fédération, Robert Anderson envoya à Washington une demande de renfort. Le président Buchanan, qui voulait empêcher que soit versé la moindre goutte de sang avant que ne s’achève son mandat, refusa d’envoyer des renforts, sans pour autant faire évacuer la garnison. En échange de quoi, la Caroline du Sud acceptait de ne pas attaquer le fort avant la fin des négociations visant à transférer l’autorité des forts dans les états du sud.

Les tensions militaires et politiques

Dans la nuit du 26 décembre 1860, le commandant Anderson décide de sa propre initiative de transférer ses hommes, discrètement, du fort Moultrie au fort Sumter, plus aisément défendable en cas d’attaque des habitants sécessionnistes. Les réactions à cette manœuvre ne sont pas celles auxquelles ils s’attendaient.

Les nordistes l’acclamaient comme un héros qui venait de jouer un tour aux sudistes. Le sénateur du Massachusetts, Leverett Saltonstall, déclara à Boston : « Tant que vous tiendrez le fort Sumter, je ne désespérai point de notre noble, de notre glorieuse Union. » La réaction sudiste fut d’un tout autre genre. Ils considéraient la manœuvre d’Anderson comme un abus de confiance, certains journaux locaux en font une déclaration de guerre. Le président Buchanan hésite à ordonner à Anderson de rejoindre son ancienne position, mais au plan politique une telle décision risque de mettre en mal la réputation du parti démocrate dans le Nord, alors qu’il est déjà fragilisé par la récente et première victoire à la présidentielle du parti Républicain représenté par Abraham Lincoln. Finalement Buchanan choisit la fermeté, et va même jusqu’à accepté la proposition du général Scott de renforcer le fort Sumter.

A bord d’un navire commercial, sont envoyés 200 hommes en renfort. Anderson n’est pas averti de ses renforts, mais les fuites parviennent pourtant à avertir les journaux, et de là tout le reste de la population. Alors que le Star of the West arrive finalement dans le port de Charleston, l’artillerie sudiste ouvre le feu. Le navire fait alors demi-tour. La tension politique s’accroît et les deux camps s’accusent mutuellement d’agression. Toutefois les autres états du Sud enjoignent la Caroline du Sud à ne pas déclencher une guerre avant que ne s’organise et ne se prépare militairement la Confédération.

Arrivé au pouvoir de Lincoln

Le 4 mars 1861, James Buchanan remet ses pouvoirs à Abraham Lincoln. A ce moment la situation des nordistes à Charleston s’est dégradée. Le président des Etats Confédérés, Jefferson Davis, a relancer les négociations visant à assurer le transfert des forts, mais il a aussi envoyé à Charleston le général Pierre Beauregard pour prendre le commandement de milliers de miliciens. Le lendemain de son élection, Lincoln apprend que le fort commence à manquer de ressources et de vivres.

Lincoln a alors plusieurs possibilité. Il peut décider de faire intervenir la flotte fédérale pour qu’elle rallie par la force le fleuve en prenant d’assaut la baie de Charleston. Une telle décision ferait du Nord l’agresseur ce qui ne manquerait pas de le diviser tout en stimulant le Sud. Il peut aussi choisir de céder le fort en espérant faire durer la paix et conserver le soutien de quelques états du Sud dont la position dans le conflit est encore hésitante, le risque étant de fragiliser son autorité encore à démontrer. Lincoln n’avait en effet obtenu la nomination du parti républicain uniquement parce que les grands ténors qui le dirigeaient c’étaient fait trop de bruit. Parmi eux, William Seward, secrétaire d’Etat de la nouvelle administration, espère diriger officieusement le pays. Il prend d’ailleurs des contacts avec les Confédérés pour leur annoncer que le fort Sumter sera évacué, ce que Lincoln n’a absolument pas décidé.

Parmi les membres du cabinet de Lincoln, un seul ministre, Montgomery Blair, était contre la rédition du fort Sumter. Pour ce dernier, renoncer au fort, c’était renoncer à l’Union.