Conclave de 2013

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Conclave de 2013
Armoiries pontificales de .
Dates et lieu
Début du conclave Mars 2013
Fin du conclave 2013
Lieu du vote Chapelle Sixtine
Vatican
Élection
Nombre de cardinaux 207
Nombre d'électeurs 117
Personnages clefs
Camerlingue Tarcisio Bertone
Doyen Angelo Sodano[note 1]
Cardinal protodiacre Jean-Louis Tauran
Secrétaire du conclave Lorenzo Baldisseri
Listes des papes : chronologique · alphabétique
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Le conclave de 2013 est le conclave qui doit avoir lieu pour élire le successeur du pape Benoît XVI à la suite de sa renonciation annoncée le et effective le .

À la date de vacance du siège apostolique, 117 cardinaux ont moins de 80 ans et ont donc le droit de participer à l'élection. Cependant, les cardinaux Darmaatmadja, archevêque émérite de Jakarta, et Keith O'Brien, archevêque émérite de Saint Andrews et Édimbourg, ayant fait savoir qu'ils ne se rendraient pas au conclave, l'un pour raison de santé, l'autre à la suite de sa démission du diocèse, le nombre d'électeurs est ramené à 115 à quelques jours de l'ouverture du scrutin.

Contexte et enjeux

Renonciation du pape Benoît XVI

Élu lors du conclave de 2005, le pape Benoît XVI annonce, le 11 février 2013, sa renonciation effective à la date du à 20 h, heure de Rome[1]. Il explique y avoir songé pendant des mois, à mesure que sa « force de l'esprit et du corps » s'amenuisait, en raison de son « âge avancé » : « j'ai dû reconnaître mon incapacité à accomplir de manière adéquate le ministère qui m'a été confié »[2],[3]. Il est le premier à renoncer au Pontificat depuis Grégoire XII en 1415[2]. Alors cardinal, il avait déclaré en 2002, à propos de Jean-Paul II, que « si le pape constatait qu'il n'arrivait absolument plus à remplir ses fonctions, alors il démissionnerait certainement »[4].

En raison du caractère inédit d'une renonciation dans l'histoire pontificale, une commission rend ses conclusions sur les conséquences pratiques : le pape démissionnaire est appelé « Sa Sainteté Benoît XVI, pape émérite » (ou pontife romain émérite), porte une simple soutane blanche mais non la mozette, courte pèlerine rouge sans manches qui la recouvre au niveau des épaules et symbole de la fonction, et des chaussures de couleur marron et non plus du traditionnel rouge[5],[6]. L'anneau du pêcheur, représentant saint Pierre jetant un filet près du Christ, est solennellement brisé par le camerlingue devant les cardinaux, comme en cas de mort d'un pape.

Polémiques

À l'approche de l'entrée en conclave, on voit se multiplier les spéculations sur des raisons plus secrètes de la renonciation de Benoît XVI, comme la récente intervention chirurgicale qu'il a subie sur son pacemaker[7] ou, comme le quotidien italien La Repubblica l'évoque avec des « accents sensationnalistes », celles liées au scandale Vatileaks qui aurait révélé l'existence d'un « lobby gay »[8], cette dernière information étant par ailleurs violemment démentie par le porte-parole du Vatican[9]. Le niveau de polémique et de rumeur atteint toutefois un niveau inégalé par rapport aux précédents conclaves[10]. Ainsi, la présence de deux cardinaux au conclave est ouvertement contestée : Keith O'Brien, dont la démission des fonctions d'archevêque d'Édimbourg est annoncée le 25 février, a fait savoir le même jour qu'il ne prendra pas part au conclave[11] ; Roger Mahony est accusé d'avoir couvert des prêtres pédophiles dans le diocèse de Los Angeles aux États-Unis[12]. D'autres cardinaux, comme Justin Francis Rigali, Godfried Danneels et Sean Brady, sont aussi évoqués[13].

Derniers jours du pontificat de Benoît XVI

Après une dernière tentative d'accord avec la Fraternité Saint-Pie-X, le Vatican indique que le dossier sera transmis du futur souverain pontife[14]. Pour Frédéric Lenoir, spécialiste des religions, le futur pape hérite ainsi de problèmes parfois restés tabous dans l'Église : « la Banque du Vatican et la réforme de la Curie romaine, mais aussi les affaires de pédophilie, la question des intégristes catholiques que Benoît XVI a essayé de réintégrer sans succès, ou encore l'évolution de l'Église sur les questions de société (mariage des prêtres, les divorcés remariés,…). Ces questions ouvrent "une grande période de rivalités"[15] ».

Les dernières apparitions publiques du pape Benoît XVI sont l'occasion d'appeler à un « vrai renouveau de l'Église »[16] : « tous ses membres [doivent] se renouveler et se réorienter de manière décidée vers Dieu en reniant l'orgueil et l'égoïsme »[17]. Dans un discours devant plusieurs centaines de membre du clergé romain, il donne sa lecture du concile Vatican II[18]. Il reçoit notamment les papabilli Angelo Bagnasco et Angelo Scola, avec les évêques de Ligurie et de Lombardie au cours des deux dernières visites ad limina du pontificat[19] et, en audience privée, le chef du gouvernement Mario Monti[20] puis le président de la République italienne Giorgio Napolitano.

Entre temps, durant la première semaine de carême, il suit les exercices spirituels de la curie romaine et comme chaque année s'abstient de toute audience et activité publique. Les exercices sont, en 2013, conduits par le cardinal Gianfranco Ravasi, également cité parmi les papabili. Au terme de cette semaine de prière, il reçoit un hommage appuyé de Benoît XVI[21].

Le dernier angélus du pontificat, le 24 février, est suivi par une foule nombreuse de plus de 100 000 fidèles rassemblés place Saint-Pierre[22]. Le lendemain est rendu public le motu proprio Normas Nonnullas daté du 22 février précisant un certain nombre de points pour l'organisation du conclave.

Le 27 février 2013, le pape Benoît XVI donne sa 384e et dernière audience, devant 150 000 fidèles, sans cérémonie particulière, hormis un discours d'adieu, dans lequel il évoque les « eaux agitées de son pontificat », et la présence de presque tous les cardinaux du monde, prêts à entrer en conclave[23],[24].

Le lendemain, le pape reçoit 144 cardinaux de la curie et du monde entier, dans la Salle Clémentine du palais du Vatican[25]. Il y déclare que "parmi vous se trouve le prochain pape, auquel je promets déférence et obéissance inconditionnelles", et appelle à "l'unité" dans une église "comme d'un corps vivant" qui se transforme. Après une dernière apparition publique, il rejoint, à bord d'un hélicoptère, la résidence d'été des papes de Castel Gandolfo, dans laquelle il doit passer deux mois, le temps de la rénovation du monastère Mater Ecclesiae[26].

À 20 h le 28 février 2013, les gardes suisses, en faction à la résidence pontificale de Castel Gandolfo, en ferment les lourdes portes, avant de lever le camp ; au même moment sont posés des scellés sur les appartements du pape au palais du Vatican[27], selon un méticuleux protocole, sous le contrôle du cardinal Tarcisio Bertone, nouveau récipiendaire, en tant que camerlingue, de la férule pétrinienne, et chargé de constater juridiquement la « vacance du siège pontifical »[28].

Organisation du conclave

Les modalités d'élection du pape sont définies par la constitution apostolique Universi Dominici Gregis, promulguée par Jean-Paul II le 22 février 1996 et amendée par un motu proprio de Benoît XVI du 11 juin 2007[29].

Question de la date

Selon l'article 37 de la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, le conclave doit s'ouvrir quinze à vingt jours après la vacance du siège apostolique, afin de laisser le temps aux cardinaux de rallier le Vatican[30]. Peu après l'annonce de la renonciation, l'hypothèse d'une date avancée de quelques jours est toutefois envisagée, motivée par la présence d'une grande partie du corps cardinalice lors de la cérémonie d'adieu du 28 février et la volonté de laisser au successeur de Benoît XVI le soin d'organiser la semaine sainte[31],[32].

Afin d'éviter toute incertitude, le pape Benoît XVI publie, le 22 février 2013, le motu proprio Normas Nonnullas par lequel il ajuste un certain nombre de règles pratiques du conclave et, en particulier, modifie l'article 37 de la constitution apostolique pour « laisser au collège des cardinaux la possibilité d'anticiper le début du conclave sous réserve de la présence de tous les électeurs »[33]. Souverains, les cardinaux se décident par vote[34], lors des congrégations générales qui les réunissent à partir du 4 mars[35],[36].

Préparation du conclave

Saint-Siège administré par le cardinal camerlingue Tarcisio Bertone pendant la sedisvacance.

À compter de la vacance du siège apostolique (Sede vacante), le Collège cardinalice, composé des cardinaux électeurs ou non électeurs, est formellement convoqué par le doyen, Angelo Sodano, et se réunit en congrégations générales chargées de préparer le prochain conclave et, en particulier, de fixer sa date d'ouverture[37],[34]. Le , conformément à la constitution apostolique Universi Dominici Gregis, est expédiée la convocation des cardinaux pour le lundi à h 30, heure à laquelle se tient la première congrégation générale, dans la salle du Synode, de 250 places, située au sein du complexe Nervi[38],[39].

En raison de la suspension des activités du dicastère depuis le début de la vacance pontificale, les congrégations gèrent les affaires courantes mais ne peuvent pas prendre de décision dont la validité excéderait la période de vacance[40]. Elles sont convoquées par le camerlingue, Tarcisio Bertone. Chaque matin, alors que continuent d'affluer les cardinaux du monde entier, les congrégations générales, réunions tenues sous le serment du secret, évoquent l'état de l'Église et de la curie, et les enjeux de l'élection à venir, en particulier les conditions que doit réunir le prochain élu[41],[42].

La première congrégation générale tenue le 4 mars 2013, qui réunit 142 cardinaux, dont 103 électeurs[note 2], permet de composer, pour trois jours et par tirage au sort[note 3], autour du camerlingue Tarcisio Bertone, la « congrégation particulière » chargée de gérer les affaires courantes : elle comprend Giovanni Battista Re, de l'ordre des évêques, Crescenzio Sepe, de l'ordre des prêtres et Franc Rodé, de l'ordre des diacres[40],[45]. La résidence Sainte-Marthe ne devant accueillir les cardinaux que la veille de l'ouverture du conclave, les résidentiels sont logés dans la ville de Rome[39],[note 4].

Le 5 mars 2013, la chapelle Sixtine est fermée au public afin que puissent se dérouler les travaux d'aménagement permettant la tenue du conclave. Une équipe de 40 personnes, sous la direction de Paolo Sagretti, responsable de la Floreria du Vatican, organise la chapelle afin de reproduire au plus près ce rite séculaire : sont disposés 115 sièges en bois de cerisier sur lesquels sont inscrits les noms des cardinaux électeurs ; 15 grandes tables de bois brut, couvertes d'un tissu beige et de satin bordeaux sont installées sur deux rangées[47] ; sous la fresque Le Jugement dernier, de Michel-Ange, on installe une table sur laquelle sont disposées, à côté de l'Évangile, trois urnes d'argent et de bronze, créées par le sculpteur Cecco Bonanotte[note 5], inspirées d'une tapisserie du Vatican du XVIIe siècle qui figurent les calices ayant servi d'urnes au conclave de 1623 et puisant leur iconographie dans les symboles traditionnels pastoraux[48]. Le poêle où sont brûlés les bulletins à l'issue des scrutins, d'ordinaire conservé dans un dépôt de Santa Maria di Galeria, est aussi installé[49], au côté d'un appareil à fumigène récent permettant de diffuser une fumée indéniablement blanche en cas d'élection[50].

Cardinaux électeurs et papables

Composition du collège des cardinaux électeurs

Répartition des cardinaux électeurs, présents au conclave, par continent.
  • Afrique
  • Amérique du Sud
  • Amérique du Nord
  • Asie et Océanie
  • Europe (hors Italie)
  • Italie

Le pape, garant de l'unité de l'Église catholique romaine et monarque temporel de l'État du Vatican, est élu par les membres du Collège des cardinaux n'ayant pas plus de 80 ans. Les 207 membres du Collège ont été eux-mêmes nommés par Paul VI (2), Jean-Paul II (122) et Benoît XVI (83), à l'occasion de différents consistoires ordinaires[51].

Au 28 février 2013, date de vacance du siège apostolique, 117 cardinaux n'ayant pas atteint la limite d'âge de 80 ans peuvent participer au conclave et sont donc électeurs[note 6]. La participation de ces cardinaux est obligatoire, Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, rappelle que « C'est un devoir, un ministère conféré aux cardinaux ; sous aucun prétexte ils ne peuvent y déroger »[52]. L'acceptation des motifs d'absence dépend de la congrégation générale des cardinaux, réunie à compter du 4 mars 2013[52].

Le 22 février, le cardinal indonésien Julius Riyadi Darmaatmadja affirme qu'il ne peut se rendre au conclave pour raisons de santé[53]. Le 25 février, le cardinal écossais Keith O’Brien, démissionnaire de l'archidiocèse d'Édimbourg et accusé de « comportements indécents » qu'il aurait eus dans les années 1980 à l'égard de plusieurs prêtres, annonce qu'il ne prendra pas part au conclave arguant qu' « [il] ne souhaite pas que les médias se focalisent sur [lui] à Rome, mais plutôt sur le pape Benoît XVI et son successeur »[54].

Sur l'ensemble du collège cardinalice, 75 résident à Rome, 38 d'entre eux, membres de la Curie romaine, étant électeurs[46].

Pronostics des médias

Dès la renonciation annoncée de Benoît XVI, la presse voit l'élection comme un enjeu entre les courants réformateurs et conservateurs au sein de l'Église[15], mais aussi comme un enjeu géographique : « des responsables du Saint-Siège privilégient l'hypothèse d'un prochain pape non-européen », prioritairement d'Amérique latine qui « représente aujourd'hui 42 % des 1,2 milliard de catholiques dans le monde, quand l'Europe n'en compte que 25 % »[55]. La question de la personnalité et du charisme est aussi évoquée. Le conclave semble donc ouvert et chaque journal ajoute des noms à la liste des cardinaux papabili. Un tour de la presse mondiale donne ainsi plus d'une quarantaine de papables sur 117 cardinaux[56]. Ceux qui sont le plus souvent cités sont[57] :

Liste des papabili les plus souvent cités
Nom Pays Titre Fonction Âge[note 7] Création
Arinze, Francis Francis Arinze[note 8] Drapeau du Nigeria Nigeria Cardinal-évêque Préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements 80 ans Jean-Paul II (1985)
Bagnasco, Angelo Angelo Bagnasco[59] Drapeau de l'Italie Italie Cardinal-prêtre Archevêque de Gênes 70 ans Benoît XVI (2007)
Bergoglio, Jorge Mario Jorge Mario Bergoglio[60] Drapeau de l'Argentine Argentine Cardinal-prêtre Archevêque de Buenos Aires 76 ans Jean-Paul II (2001)
Bráz de Aviz, João João Bráz de Aviz[55],[60] Drapeau du Brésil Brésil Cardinal-diacre Préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée 65 ans Benoît XVI (2012)
Dolan, Timothy Timothy Dolan[55] Drapeau des États-Unis États-Unis Cardinal-prêtre Archevêque de New York 63 ans Benoît XVI (2012)
Erdő, Péter Péter Erdő[61] Drapeau de la Hongrie Hongrie Cardinal-prêtre Archevêque d'Esztergom-Budapest, Primat de Hongrie 60 ans Jean-Paul II (2003)
Hummes, Claudio Claudio Hummes[60] Drapeau du Brésil Brésil Cardinal-prêtre Préfet émérite de la Congrégation pour le clergé 78 ans Jean-Paul II (2001)
O'Malley, Sean Patrick Sean Patrick O'Malley[62] Drapeau des États-Unis États-Unis Cardinal-prêtre Archevêque de Boston 68 ans Benoît XVI (2006)
Onaiyekan, John John Onaiyekan[60] Drapeau du Nigeria Nigeria Cardinal-prêtre Archevêque d'Abuja 69 ans Benoît XVI (2012)
Ouellet, Marc Marc Ouellet[58] Drapeau du Canada Canada Cardinal-prêtre Préfet de la Congrégation pour les évêques 68 ans Jean-Paul II (2003)
Policarpo, José da Cruz José da Cruz Policarpo[61] Drapeau du Portugal Portugal Cardinal-prêtre Patriarche de Lisbonne 77 ans Jean-Paul II (2001)
Ravasi, Gianfranco Gianfranco Ravasi[55] Drapeau de l'Italie Italie Cardinal-diacre Président du Conseil pontifical pour la culture 70 ans Benoît XVI (2010)
Ranjith, Albert Malcolm Albert Malcolm Ranjith[63] Drapeau du Sri Lanka Sri Lanka Cardinal-prêtre Archevêque de Colombo 65 ans Benoît XVI (2010)
Rivera Carrera, Norberto Norberto Rivera Carrera[60] Drapeau du Mexique Mexique Cardinal-prêtre Archevêque de Mexico 70 ans Jean-Paul II (1998)
Rodriguez Maradiaga Óscar Andrés Rodríguez Maradiaga[60] Drapeau du Honduras Honduras Cardinal-prêtre Archevêque de Tegucigalpa 70 ans Jean-Paul II (2001)
Sandri, Leonardo Leonardo Sandri[64] Drapeau de l'Argentine Argentine Cardinal-diacre Préfet de la Congrégation pour les Églises orientales 69 ans Benoît XVI (2007)
Sarah, Robert Robert Sarah[65] Drapeau de la Guinée Guinée Cardinal-diacre Président du Conseil pontifical Cor unum 67 ans Benoît XVI (2010)
Scherer, Odilo Pedro Odilo Pedro Scherer[note 9] Drapeau du Brésil Brésil Cardinal-prêtre Archevêque de Sao Paulo 63 ans Benoît XVI (2007)
Schoenborn Christoph Schönborn[note 10] Drapeau de l'Autriche Autriche Cardinal-prêtre Archevêque de Vienne, Primat d'Autriche 68 ans Jean-Paul II (1998)
Scola, Angelo Angelo Scola[note 11] Drapeau de l'Italie Italie Cardinal-prêtre Archevêque de Milan 71 ans Jean-Paul II (2003)
Tagle, Luis Antonio Luis Antonio Tagle[57] Drapeau des Philippines Philippines Cardinal-prêtre Archevêque de Manille 55 ans Benoît XVI (2012)
Tettamanzi, Dionigi Dionigi Tettamanzi[57] Drapeau de l'Italie Italie Cardinal-prêtre Archevêque émérite de Milan 78 ans Jean-Paul II (1998)
Turkson, Peter Kodwo Appiah Peter Kodwo Appiah Turkson[57],[note 12] Drapeau du Ghana Ghana Cardinal-prêtre Président du Conseil pontifical Justice et Paix 64 ans Jean-Paul II (2003)
Vingt-Trois, André André Vingt-Trois[note 13] Drapeau de la France France Cardinal-prêtre Archevêque de Paris 70 ans Benoît XVI (2007)
Monsengwo, Laurent Laurent Monsengwo[note 14] Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo Cardinal-prêtre Archevêque de Kinshasa 73 ans Benoît XVI (2010)

[note 15]

Règles sur le déroulement du conclave

Extra omnes

Carte de la Cité du Vatican : chapelle Sixtine, lieu de l'élection, et Domus Sanctae Marthae, résidence où logent les cardinaux électeurs.

L'élection se déroule sous la présidence du doyen, ou si le doyen a plus de 80 ans comme c'est le cas du cardinal Angelo Sodano, par le cardinal électeur le plus ancien dans l'ordre cardinalice le plus élevé, en l’occurrence le cardinal Giovanni Battista Re, plus ancien des cardinaux-évêques électeurs. Les cardinaux électeurs sont enfermés dans la chapelle Sixtine (Extra omnes !), lieu censé promouvoir « une conscience de la présence de Dieu », jusqu'à ce qu'ils aient élu un nouveau pape, procédure qui peut durer plusieurs jours. En dehors du temps de l'élection, les cardinaux sont logés dans la résidence Sainte-Marthe, située de l'autre côté de la basilique[68].

Le scrutin

L'élection s'effectue à bulletin secret : chaque cardinal inscrit le nom qu'il choisit sur un bulletin portant la mention Eligo in Summum Pontificem puis le plie et le replie[36]. Une majorité des deux tiers est requise pour l'élection du nouveau Pape. Si le premier scrutin ne produit pas une telle majorité, quatre nouveaux scrutins se tiennent chaque jour, deux le matin et deux l'après-midi. Chaque demi-journée, les bulletins sont brûlés, produisant une fumée visible de l'extérieur : noire s'il faut procéder à un nouveau vote et blanche si un nouveau Pape est élu. Si, après trois jours de vote et trois cycles de sept scrutins, aucun pape n'est élu, seuls les deux noms arrivés en tête sont départagés à la majorité des deux tiers[36].

Les cardinaux élisent en principe l'un des leurs, bien qu'il leur soit théoriquement possible d'élire tout catholique adulte de sexe masculin. Officiellement, leur choix est « guidé par le Saint Esprit ». « Mais bien qu'il leur soit interdit de mener ouvertement campagne, une élection papale reste un processus hautement politique », fait de discussions, d'alliances et de coalitions entre cardinaux[51].

Habemus Papam

Une fois le choix effectué et la fin du vote révélée au public par la fumée blanche et la sonnerie des cloches de Saint-Pierre, le nouveau pape est présenté au balcon de la basilique Saint-Pierre, précédé de l'annonce par le cardinal protodiacre, le Français Jean-Louis Tauran[69] au moment du conclave, de la formule « Annuntio vobis gaudium magnum… Habemus papam ! » (« Je vous annonce une grande joie… Nous avons un pape ! »).

Cette cérémonie marque le début du nouveau pontificat[51].

Notes et références

Notes

  1. Le doyen du sacré collège, comme le vice-doyen Roger Etchegaray étant âgés de plus de plus de 80 ans, ils ne rentreront pas dans la chapelle Sixtine pour élire le nouveau pape. Il reviendra au cardinal électeur le plus ancien dans l'ordre cardinalice le plus élevé d'assumer les prérogatives dévolues au doyen par la constitution apostolique Universi Dominici Gregis pendant la phase à huis-clos du conclave. En l'espèce, il s'agira du cardinal Giovanni Battista Re.
  2. Douze cardinaux n'ont pas encore regagné Rome lors de cette première congrégation, parmi les 115 électeurs attendus : Antonios Naguib[43], Antonio María Rouco Varela, Zenon Grocholewski, Karl Lehmann, Jean-Baptiste Pham Minh Mân, Kazimierz Nycz et John Tong Hon. Théodore-Adrien Sarr et Rainer Woelki sont arrivés le 4 mars après-midi, Bechara Boutros Rahi, Dominik Duka et Joachim Meisner dans la soirée[44].
  3. Selon l'article 7 de la Constitution apostolique, un cardinal de chacun des trois ordres est tiré au sort parmi l'ensemble des cardinaux déjà présents.
  4. Les Français résidentiels, André Vingt-Trois, Jean-Pierre Ricard et Philippe Barbarin, logent au Séminaire français, près du Panthéon. Les 19 Américains, dont 11 électeurs, sont au Collège pontifical nord-américain, sur le Janicule. Les sept Polonais, dont quatre électeurs, sont à la Dom Polski Jana Pawla II, via Cassia, au nord. Les neuf Allemands, dont six électeurs, sont à la Villa Mater Dei[46].
  5. Il a réalisé en 2000 les nouvelles portes d'entrée des Musées du Vatican.
  6. Le cardinal Walter Kasper ayant atteint sa 80e année après le début de la vacance du siège apostolique consécutive à la renonciation de Benoît XVI, il est et reste électeur pour le conclave de mars 2013.
  7. au 1er mars 2013.
  8. « Le nom le plus cité par les parieurs », ancien préfet du Vatican pour le dialogue inter-religieux[58].
  9. « Conservateur dans son pays mais considéré comme un modéré ailleurs[55] ».
  10. Ancien étudiant de Benoît XVI et tenant de « prises de position prudemment réformistes »[55].
  11. Théologien, « expert en bioéthique » et « président d'une fondation pour la promotion de l'entente entre musulmans et chrétiens »[55], impliqué dans le dialogue avec l'Islam[57].
  12. « Le plus solide candidat d'Afrique », président du Conseil pontifical Justice et Paix, « porte-parole de la conscience sociale de l'Église et […] favorable à une réforme du monde financier »[55].
  13. Odon Vallet cite aussi le patriarche de Venise Francesco Moraglia[66].
  14. Laurent Monsengwo, figure montante de l'Église en Afrique[67].
  15. Les bookmakers au 1er mars donnaient les cotes suivantes: Turckson 5/2, Scola 11/4, Bertone 4/1, Ouellet 8/1 Bagnasco et Ravasi 10/1 Erdö 14/1 Schönborn Sandri et Tagle 16/1 Scherer Arinze Maradiaga O"Malley 25/1 Dolan 30/1

Références

  1. « Le Pape renonce à poursuivre son Pontificat », Radio Vatican, 11 février 2013.
  2. a et b (en) "Pope Benedict XVI in shock resignation", BBC News, 11 février 2013
  3. « Benoît XVI renonce à son pontificat, un nouveau pape attendu avant Pâques », Le Monde, 11 février 2013.
  4. « Aucune renonciation de pape en 600 ans », Samuel Laurent, Le Monde, 11 février 2013.
  5. « Le détail des adieux de Benoît XVI », Jean-Marie Guénois, Le Figaro, 26 février 2013.
  6. « Dans deux jours, il sera "Sa Sainteté Benoît XVI, pape émérite" », Le Point, 26 février 2013.
  7. « Benoît XVI fera ses adieux le 27 février Place Saint-Pierre », Radio Vatican, 12 février 2013.
  8. « Un "lobby gay" derrière la démission de Benoît XVI ? », Le Nouvel Observateur, 22 février 2013.
  9. Vatileaks et "lobby gay": Le Vatican fustige "médisance" et "calomnie", Libération, 23 février 2013.
  10. « Ambiance électrique au Vatican après les révélations sur le "lobby gay" », Claire Chartier, L'Express, 22 février 2013.
  11. « Soupçonné de comportement "indécent", le chef de l'Eglise catholique d'Écosse démissionne », L'Express, 25 février 2013.
  12. « Le cardinal Roger Mahony doit-il participer au conclave ? », La Vie, Natalia Trouiller, Aymeric Christensen, 20 février 2013.
  13. « Pédophilie: des cardinaux au conclave ? », Le Figaro, 25 février 2013.
  14. « Benoît XVI va passer le dossier Ecône au nouveau pape », La Tribune de Genève, 22 février 2013.
  15. a et b « Démission de Benoît XVI : "S'ouvre une grande période de rivalités" », Le Nouvel Observateur, 11 février 2013
  16. « Benoît XVI, démissionnaire, appelle à un "vrai renouveau" de l'Église », Le Monde, 14 février 2013.
  17. « Le pape appelle les membres de L'Église "à se renouveler" », L'Express, 17 février 2013.
  18. « Un pape sur le départ raconte "son" Vatican II », Stéphanie Le Bars, Le Monde, 15 février 2013.
  19. (it) « Benedetto XVI e Scola, incontro intenso e pieno di significati », La Stampa, 16 février 2013.
  20. « Une rencontre cordiale et intense », Radio Vatican, 17 février 2013.
  21. « Lettre apostolique au cardinal Gianfranco Ravasi », site d'information Vatican News, 23 février 2013.
  22. Dernier Angélus de Benoît XVI : « Je n'abandonne pas l'Église », site d'information Vatican News, 24 février 2013.
  23. « Rome : 150 000 fidèles saluent le départ du pape Benoît XVI », Le Point, 27 février 2013.
  24. « Vatican : "faiseurs de papes", à vous de jouer !», Christophe Dickès, propos recueillis par Victoria Gairin, Le Point, 27 février 2013.
  25. « Benoît XVI : "Je ne serai plus pape, mais pèlerin" », Jean-Marie Guénois, Le Figaro, 28 février 2013.
  26. « Et Joseph Ratzinger devint "pape émérite" », Le Point, 28 février 2013.
  27. « Le pape Benoît XVI redevient "simple pèlerin", un geste historique », L'Express, 28 février 2013.
  28. « Au Vatican, les cardinaux veulent se laisser du temps », Le Figaro, Jean-Marie Guénois, 1er mars 2013.
  29. « Quelques changements dans les normes pour l'élection du pontife romain, site officiel du Vatican, 11 juin 2007.
  30. « Le Conclave pour élire le nouveau pape pourrait commencer avant le 15 mars », Le Parisien, 16 février 2013.
  31. « Vatican : le conclave pour désigner le prochain pape pourrait être avancé », Stéphanie Le Bars, Le Monde, 18 février 2013.
  32. « Démission de Benoît XVI : un nouveau pape nommé pour Pâques », sur lepoint.fr, .
  33. « Benoît XVI publie un décret pour donner "la possibilité d'anticiper" le futur conclave », L'Express, 25 février 2013
  34. a et b « Benoît XVI : les détails de la succession », Jean-Marie Guénois, Le Figaro, 18 février 2013.
  35. « La date du conclave peut-elle être avancée ? », Patrick Valdrini, propos recueillis par Nicolas Senèze, La Croix, 18 février 2013.
  36. a b et c « Comment se déroule l'élection du pape ? », Le Monde, 11 février 2013.
  37. « Benoît XVI et le conclave : ce qui va changer », Ignazio Ingrao, fait-religieux.com, 22 février 2013.
  38. Dépêche sur le site officiel du Vatican
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  68. Philippe Levillain, Le moment Benoît XVI, Fayard, , 360 p. (ISBN 978-2213631332, présentation en ligne)
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