Plate-forme de Sant'Egidio
Plate-forme de Sant'Egidio | |
Piazza di Santa Maria in TrastevereLieu de la réunion des partis de l'opposition dans l'un de ces batiments | |
Type | Colloque |
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Pays | Italie |
Localisation | Quartier de Trastevere, Rome |
Date | |
Participant(s) | Ahmed Ben BellaHocine Aït AhmedAbdelhamid MehriAli Yahia Abdennour Anouar HaddamMahfoud Nahnah Abdallah Djaballah Louisa Hanoune Noureddine Boukrouh |
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Plate-forme de Sant'Egidio[1] ou « Contrat de Rome », c'est une réunion des partis politiques de l’opposition algérienne, qui fut organisée le 13 janvier 1995, à l'initiative de la communauté catholique de Sant’Egidio à Rome. Son but était de trouver une solution politique et pacifique à la à la crise algérienne, mais rejetée en bloc et en détail par le pouvoir algérien et elle ne déboucha sur aucune mesure concrète.
Histoire
Le Front islamique du salut (FIS) remporte le premier tour des élections législatives du 26 décembre 1991 avec 188 sièges. Le second tour qui devait donner une victoire écrasante à ce parti n'eut jamais lieu. Les élections sont annulées le 11 janvier 1992 par la décision du cénacle militaire des généraux « janviéristes. » L'état d'urgence sera proclamé le 9 février 1992 et le FIS est dissous par voie judiciaire le 4 mars 1992.
Suite à ce coup de force militaire, les islamistes s'en prennent d'abord aux symboles de l'État, six mois après l'annulation des élections, l'Algérie a basculé dans une guerre civile ouverte. Assassinats d'intellectuels, de journalistes, de magistrats, de policiers ou de simples citoyens, ainsi que des ressortissant étrangers. Ces violences meurtrières sont attribuées au Groupe islamique armé (GIA), la branche armée du FIS. L'armée lance des grandes opérations « d'éradication » des maquis islamistes. Entre 1992 et 1995, la guerre fait chaque jours autant de morts.
C'est dans ce contexte que les principaux partis de l’opposition et y compris le Front islamique du salut (FIS) ont décidé de se rencontrer dans un colloque à Rome sous la houlette de la communauté catholique de Sant’Egidio, ouvrant une perspective de réconciliation, tous les participants affirment par un contrat national rédigé en six pages qui stipule « l'engagement de respecter la démocratie, l'alternance politique, les libertés individuelles dont la liberté de confession »[2] [3]Tous dénoncent « la violence comme moyen d'arriver au pouvoir et de s'y maintenir ». Pour la première fois, le FIS s'engage à entrer dans le moule d'une solution politique pacifique et d'appliquer les règles du jeu démocratique.
Mais le haut commandement militaire a sa tête les généraux « janviéristes » et le « clan éradicateur » rejettent catégoriquement l’initiative en refusant tout dialogue avec les « intégristes » et d'une éventuelle réintégration du parti dissous Front islamique du salut (FIS) dans l’échiquier politique. L’acceptation de l’initiative de Sant’Egidio par l’armée durant cette période aurait été interprétée comme une capitulation face à la « barbarie islamiste ».
La plate-forme elle eu un retentissement internationale, le pouvoir est brutalement prie à contre-piéd. L'armée se doit de réagir, le 16 novembre 1995 le général Liamine Zéroual, président en exercice désigné par l'armée en janvier 1994, est élu au premier tour président de la République avec 61% du suffrages exprimés, mais rien n'est résolu pour autant. Cette élection entretient l’illusion auprès de la communauté internationale d’une paix possible et d’une violence islamiste réduite à du « terrorisme résiduel. » Le terrorisme aveugle du Groupe islamique armé (GIA) reprend, massacres de masse comme à Bentalha et les environs de Relizane, la violence étatique ne faiblit pas, arrestations et disparitions des terroristes présumés se poursuivent à grande échelle.
Signataires de la plate-forme
Ces huit partis représentent la quasi-totalité du corps électoral algérien tel qu'il s'exprima lors des élections législatives du 26 décembre 1991.
- Ahmed Ben Bella, ancien président de la République et président du MDA;
- Hocine Aït Ahmed, président du FFS;
- Abdelhamid Mehri, secrétaire général du FLN;
- Anouar Haddam, chef de la délégation parlementaire du FIS à l'étranger;
- Mahfoud Nahnah, leader du MSP;
- Abdallah Djaballah, président du parti Ennahda;
- Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs;
- Noureddine Boukrouh, président du PRA.
- Ali Yahia Abdennour, responsable de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH)
Références bibliographiques
- Khaled Nezzar, Algérie, arrêt du processus électoral, enjeux et démocratie - Éditions Publisud Paris, Alger, 2001 (ISBN 2-86600-948-7)
- Dominique Dunglas, Algérie la voie romaine
- Dominique Dunglas, Algérie la voie romaine
- *Andrea Riccardi, Sant'Egidio, Rome et le monde, entretien avec J.-D. Durand et R. Ladous, Beauchesne Éditeur, Paris, 1996, (ISBN 2-7010-1334-8).
Liens externes
Articles connexes