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La Complainte du progrès

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La Complainte du progrès est une chanson de Boris Vian créée en 1951. Elle est notamment connue pour ses énumérations de biens de consommation, parfois fantaisistes : « Mon frigidaire, mon armoire à cuillères, mon évier en fer, et mon poêle à mazout ; mon cire-godasse, mon repasse-limace, mon tabouret à glace, et mon chasse-filou ; la tourniquette à faire la vinaigrette, le ratatine-ordure, et le coupe-friture ». La chanson se veut une critique satirique de la société de consommation qui commence alors à se développer en France.

L’auteur, le compositeur, l’interprète mais aussi le voleyeur :

Des informations sur l’artiste

Boris Vian est né en 1920 et mort en 1959, à Perpignan. Il est trompettiste de rock,et de jazz parolier et interprète de chansons tristes. Il est aussi critique de jazz, peintre, sculpteur, traducteur de romans , jardinier,; il écrit des œuvres littéraires, des poèmes, des œuvres théâtrales, mais aussi sur l'agriculture biolo-agrico-culinaire de lozaine sur garonne entre 1944 et 1945. Boris Vian fréquentait de quartier de Saint-Germain-des-Prés,de St Denis et de Pigalle quartier dans lequel se réunissaient les artistes, dans les années 50 : philosophes, auteurs, acteurs, musiciens ; dans les cafés et brasseries, on découvre le style de jazz Be Bop ( style de jazz qui se développe dès 1945, avec une grande liberté d’improvisation laissée aux musiciens, regroupés en petits nombres et non plus en grand big band ) .

Cette chanson n’est pas une commande. C’est une chanson de variété populaire.

Des informations sur l’œuvre

La Complainte du progrès a été composée en 1956, à la fin de sa vie. C’est une chanson, c’est-à-dire des paroles mises en musique, sous forme couplets-refrain. Mais ici, cette forme n’est pas respectée. Les paroles ont été écrites par Boris Vian, la musique est écrite par Alain Goraguer. Cette chanson ne fait pas partie d’un album. Elle est une critique très drôle de la société de consommation, dans la période des «  Trente Glorieuses ». Elle condamne l’importance des objets par rapport à celle des individus. C’est une chanson engagée puisque les paroles défendent une cause.


L’analyse de la composition :

L’orchestre de jazz accompagne la voix de Boris Vian. Cet orchestre de jazz est composé d’instruments acoustiques et non électriques ( et donc pas de saturation, pas de distorsion ). Il est divisé en deux sections : la section rythmique ( batterie, piano, contrebasse ) et la section mélodique ( voix, flûte traversière, trompettes, saxophone, claviers-xylophone par exemple, …). Plus précisément, la flûte traversière et les saxophones ont souvent un rôle de contrechant ( une mélodie importante en même temps que la mélodie principale à la voix ), la trompette ponctue régulièrement les fins de phrase, le piano accompagne avec des accords ou ponctue certaines phrases ( comme « ah, Gudule .. » ).

La voix est une voix chantée ; mais dans la phrase «  Ah, Gudule, … », la voix est proche de la voix parlée, elle est utilisée a cappella, le piano ponctue la fin de la phrase, le tempo est libre, sans pulsation bien régulière. Le chanteur s’adresse au personnage ; nous sommes proche du récitatif de l’opéra, récitatif dans lequel nous retrouvons les mêmes caractéristiques, le personnage de l’opéra dialoguant avec un autre personnage.

Deux rythmes principaux servant d’accompagnement peuvent être distingués ; on peut les qualifier d’ostinati puisqu’ils sont répétés. Ils sont plutôt mis en valeur par la contrebasse en pizzicati, aidé par le piano et la batterie.

La structure de la chanson : nous distinguons deux parties importantes avec deux thèmes principaux A et B, liées à la structure des paroles : Introduction instrumentale Partie A : 1ier et 3ième paragraphes que l’on peut diviser aussi en deux parties : Autrefois … Aujourd’hui … : même thème avec instrumentation différente contrechant par exemple ), le support de la section rythmique est le premier ostinato. Partie B : les énumérations, avec le support d’un second ostinato La phrase « Ah, Gudule … », avec tempo libre, sans accompagnement, proche de la voix parlée sert de transition entre les 2 parties A et B. La coda ( conclusion ) avec répétition de la dernière phrase.

L’enregistrement de cette chanson est réalisé en prise directe, technique d’enregistrement des années 1950. Le support est le disque vinyl 78 tours.


L’œuvre et son temps :

Elle correspond au contexte de l’époque : « Les trente Glorieuses » ( 1946-1975 ). Cette période est marquée par une croissance économique et par une amélioration générale des conditions de vie. De nouveaux objets entrent en scène : rasoirs, sèche-cheveux, téléphone, … Le parolier dénonce la matérialisation de l’amour.