Schaeffler Gruppe

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Schaeffler KG
logo de Schaeffler Gruppe

Création 1946 (Industrie-GmbH, puis INA)
Dates clés 1956: création d'INA France
1996 : décès de Georg Schaeffler
2001: rachat de FAG
2006: rachat de Brampton-Renold
2008: rachat de Continental
Fondateurs Georg Schaeffler et Wilhelm Schaeffler
Personnages clés Maria-Elisabeth Schaeffler
Forme juridique Société en commandite simple privée
Siège social Herzogenaurach
Direction Jürgen M. Geißinger
Activité machines-outils
automobile
aéronautique
Produits Roulements mécaniques
Guidages linéaires
Composants mécaniques de précision
Effectif 73 000 (2011)
Site web www.schaefflergroup.com

Chiffre d'affaires 9,5 milliards d'EUR en 2010

Schaeffler Gruppe (ci-après Schaeffler) est une entreprise allemande spécialisée dans la conception, la production et la distribution de roulements mécaniques servant aux machines-outils, ainsi qu'aux industries de l'automobile et de l'aéronautique[1].

Société en commandite simple privée détenue par Maria-Elisabeth Schaeffler et son fils Georg F.W. Schaeffler, elle est en 2008 l'un des plus grands fabricants de roulements mécaniques au monde. Son siège social se situe à Herzogenaurach, ville de taille moyenne située en Moyenne-Franconie (Bavière), qui est aussi le siège mondial des équipementiers sportifs Adidas et Puma.

Histoire

Wilhelm Schaeffler (1908-1980) et son frère Georg (1917-1966) sont nés tous deux à Bourdonnay en Lorraine au domaine de Marimont dont leur père était administrateur à l’époque du Reichsland.

Ils fondent en 1946 à Herzogenaurach[2], au sortir de la Seconde Guerre mondiale, une entreprise spécialisée dans la fabrication de pièces mécaniques de précision : Industrie-GmbH, devenue quelques années plus tard INA (de l'allemand Industrie-NAdellager, soit « roulements à aiguilles industriels »).

Exemple de roulement à aiguilles à cage sans bagues

En 1949, Georg Schaeffler invente le roulement à aiguilles à cage sans bagues, nouveau type de roulement mécanique plus compact que les roulements de l'époque[2] et suffisamment solide pour une utilisation intensive dans des conditions où le volume doit être minimisé (par exemple, dans une automobile). Cette invention, ainsi que la promotion infatigable qu'en font les frères Schaeffler auprès des industriels principalement allemands à l'aide de leur célèbre coffret d'échantillons, assureront le succès de la jeune société. Dès 1951, pas une voiture allemande ne roule sans ce roulement INA et en 1952, la boîte de vitesses de la Volkswagen Coccinelle en est même dotée de 13 unités. Cette voiture sera vendue à plus de 21,5 millions d'exemplaires !

Dès 1956, INA ouvre sa première usine à l'étranger, à Haguenau (France), pour y produire des roulements mécaniques pour le marché européen. Ce site de production apporte à Haguenau un de ses plus gros employeurs. En 1958, une usine INA est ouverte à São Paulo (Brésil), à proximité du client Volkswagen.

Le nombre d'employés dans le monde augmente rapidement : 6 000 dès 1960 ; 12 000 en 1981, année de la mort de l'aîné des frères fondateurs, Wilhelm Schaeffler ; 25 000 en 2000.

En 1965, LuK GmbH (Lamellen und Kupplungsbau, soit « fabrication de lamelles et d'embrayages »), coentreprise avec la société qui deviendra Valeo, est fondée à Bühl (Bade-Wurtemberg). Au 1er janvier 2000, INA rachète à Valeo sa part de la société LuK, qui devient donc filiale à 100 % d'INA[3].

Lorsque son époux Georg meurt en 1996, Maria-Elisabeth Schaeffler prend les rênes de la société, son fils préférant se concentrer sur son cabinet d'avocat en droit des affaires à Dallas (États-Unis). INA est alors une société discrète et prospère, grâce aux inventions de ses fondateurs et de nombreux brevets. Bien qu'étant la plus grosse entreprise familiale industrielle allemande, INA est inconnue du grand public. En une décennie, Maria-Elisabeth Schaeffler la transforme en un groupe industriel d'envergure mondiale, qui s'attaque à plusieurs tabous allemands[4].

À l'automne 2001, INA lance l'une des OPA les plus spectaculaires de l'histoire économique allemande en déposant une offre sur son concurrent coté en Bourse : FAG Kugelfischer, en mauvaise santé économique. Un an plus tard, au terme de l'opération « Mozart », FAG est intégrée au groupe au coût de 730 millions d'euros et son titre disparaît de la cotation boursière[4],[5].

À la suite de cette fusion, le groupe change de dénomination officielle : INA Schaeffler KG devient Schaeffler Gruppe (de) ou Schaeffler Group (en).

En 2006, Schaeffler acquiert l'activité automobile du groupe britannique Renold plc. (Manchester), produisant sur deux sites français, Calais (62) et Saint-Siméon-de-Bressieux (38), des chaînes de distribution.


En 2008, la société emploie 66 000 personnes sur 180 sites dans 51 pays du monde[6].

OPA sur Continental

En juillet 2008, Schaeffler Group lance une OPA contre Continental AG, 4e fabricant mondial de pneus, l'un des leaders mondiaux en caoutchoucs techniques (ressorts pneumatiques, tuyaux, courroies, bandes transporteuses etc) et devenu en 2007 le 5e équipementier automobile du monde à la suite du rachat de Siemens VDO Automotive (composants électroniques entre autres).

Pour parvenir à ce rachat, Mme Schaeffler et le Directeur général du groupe Schaeffler, Jürgen Geißinger, ont créé pendant deux ans un montage financier complexe et très discret qui permet en pratique à Schaeffler de détenir 36 % de Continental AG, société trois fois plus grosse. Ce montage, lorsqu'il est dévoilé, surprend le monde des affaires allemand[4],[5].

Continental se défend par tous les moyens. Pour convaincre les actionnaires, Schaeffler augmente entre autres son offre à 75 euros par action et se limite par contrat à une participation maximale de 49,9 % pour au moins quatre ans. Fin août 2008, Continental cède finalement au rachat par Schaeffler et un consortium de banques, qui se voient alors brusquement offrir 92 % des 169 millions d'actions en bourse et doivent donc racheter Continental pour un montant total d'environ 11,7 milliards d'euros[7].

Le temps, les luttes de pouvoir et la crise économique jouent alors contre Schaeffler : entre l'accord de l'Office fédéral de lutte contre les cartels, la cession des actions et la revente de leur surplus, leur cours s'effondre à environ 10 euros. La perte de valeurs ainsi générée est estimée à 4,6 milliards d'euros, Schaeffler et Continental totalisent aujourd'hui à eux deux une dette de plus de 20 milliards d'euros.


Le , Schaeffler annonce un plan de redressement de ses deux sites français non rentables de production de chaînes de distribution, aboutissant à la suppression de 100 emplois sur le site de Calais et la fermeture de l'usine de Saint-Siméon-de-Bressieux, licenciant 92 personnes.


Notes et références

  1. (en) Schaeffler Group, Schaeffler Group. Consulté le 2008-07-23.
  2. a et b (en) Company history, INA Schaeffler KG. Consulté le 2008-07-19.
  3. (en) Xavier Debontride, « Valeo cède sa participation dans LuK », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  4. a b et c Allemagne - Une obscure femme d'affaires à l'assaut de «Conti», Le Devoir, 2008-07-17.
  5. a et b (en) With cat-like tread, The Economist, 2008-07-17. Consulté le 2008-07-19.
  6. (en) Schaeffler KG (INA) | Company | from 2001, INA Schaeffler KG. Consulté 2008-07-19
  7. (en) (en) Rowena Mason, « Schaeffler family buys out tyre giant Continental for €12bn », The Daily Telegraph,‎ (lire en ligne)

Liens externes