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Slap

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Le slap ou slapping est une technique de jeu instrumental qui permet de produire des sons percussifs sur un instrument non prévu pour cela à la base. En ce sens c'est une technique de jeu étendue.

Mise au point sur la contrebasse, cette technique est surtout connue pour être utilisée sur une guitare basse afin de produire un jeu percussif. Des techniques au nom similaire mais de réalisation totalement différentes existent aussi pour le saxophone, la clarinette ou la flûte par exemple. Certains instrumentistes spécialisés parviennent même à le réaliser sur le hautbois ou le basson.

Basse

Le bassiste électrique Larry Graham est considéré comme l'inventeur de cette technique à la fin des années 1960. Initialement, il l'utilisait pour remplacer le batteur quand celui-ci était absent. Elle est caractérisée par un résultat percussif ressenti comme énergique et « claquant ». Il s'agit d'une technique assez complexe et très éprouvante physiquement, elle nécessite de plusieurs mois à plusieurs années d'apprentissage et d'entraînement.

Cette technique regroupe deux « sous-techniques » : le pop (tiré en français, noté p sur une tablature) et le slap (tapé ou claqué en français noté T ou "S" sur une tablature). Le slap consiste à frapper d'un coup sec et rapide les cordes graves de la basse (Mi et La en général, mais parfois utilisé sur la corde de Ré ou Sol) avec la deuxième phalange du pouce. Le pop, utilisé généralement pour cordes aiguës (Ré et Sol), mais également sur les cordes graves pour certains styles de jeu, consiste à tirer puis relâcher rapidement la corde afin de la faire claquer contre le manche. Ces mouvements de base sont combinés à des techniques à l'autre main (notes mortes, hammer-on et pull-off ou encore slide).

Cette technique est très répandue dans les styles funk, fusion (ou jazz-rock), latin, et pop. Elle peut être utilisée avec sobriété, mais laisse avant tout une grande place à la virtuosité. Sont considérés comme maîtres de cette technique Larry Graham, Louis Johnson, Stanley Clarke, Marcus Miller, ou encore Victor Wooten, qui ont autant contribué à son enrichissement technique et mélodique qu'à sa popularisation. Par exemple, Victor Wooten est à l'origine d'une technique dérivée du slap, le pouce aller-retour.

D'autres bassistes issus de tous horizons musicaux doivent leur renommée mondiale à l'utilisation du slap. Parmi eux, Bootsy Collins (Parliament-Funkadelic), Mark King (Level 42), le Québecois Alain Caron, Flea (Red Hot Chili Peppers), Les Claypool (Primus), P-Nut (311), Fieldy (Korn) ou encore Robert Trujillo (Infectious Grooves, Metallica).

D'autres techniques percussives existent pour l'instrument, on note par exemple le jeu de John Entwistle du groupe The Who, qualifié de typewriter bien avant l'apparition de la technique de Graham, ou encore les funk fingers de Tony Levin qui eut l'idée d'attacher à l'index et au majeur de sa main droite des baguettes de batterie pour frapper les cordes.

Flûte

Sur la flûte traversière, le slap s'exécute en trois rapides étapes.

  1. Boucher complètement l'embouchure avec les lèvres ;
  2. Faire passer de l'air dans la flûte à haute vélocité ;
  3. Et finalement, stopper complètement et le plus spontanément possible le flux d'air en utilisant la langue.

Cette variation soudaine de pression fera vibrer par résonance l'instrument 1 octave plus grave que de la note qui est joué. Étant donnée la position des lèvres sur l'embouchure, la note joué sera aussi plus grave d'1/2 ton que la même note jouée normalement. Cette technique, beaucoup plus intime avec l'instrument que le souffle traditionnel, requière un souffle rigoureux et implique généralement beaucoup plus de salive dans l'instrument qu'à l'habitude. Le son résultant ressemble au son d'un doigt étanchement décoincé d'une bouteille de vin vide.

Saxophone et clarinette

Au saxophone ou à la clarinette, cette technique consiste à faire claquer l'anche contre le bec : la langue forme une ventouse sous l'anche, l'éloigne de la table du bec, puis la laisse claquer contre cette dernière pour produire ce son percussif caractéristique.

Le slap est particulièrement efficace et spectaculaire dans le registre grave et sur les instruments graves de la famille, mais il peut également se pratiquer sur les instruments les plus aigus (sopranissimo...).

Il en existe plusieurs variantes : slap timbré, sec, aspiré, ouvert, double...

D'abord utilisé dans le jazz et le vaudeville comme effet comique, il s'est peu à peu répandu dans de nombreux styles musicaux. La plupart des saxophonistes pratiquant le répertoire contemporain utilisent et maîtrisent cette technique. Parmi les compositeurs qui en font un usage fréquent : François Rossé, Christian Lauba, Marie-Hélène Fournier, Pierre-Adrien Charpy, Louis Sclavis... mais on en trouve des exemples chez Jacques Ibert ou Edison Denisov, entre autres.

Instruments à cordes frottées

Sur le violon, l'alto, le violoncelle... le slap est appelé Pizz Bartók ou Pizz à la Bartók, en honneur au compositeur Béla Bartók. Pour cela, au lieu de tirer la corde de côté comme lors d'un pizzicato, on la pince en la soulevant plus fortement, et à la verticale, en la lâchant violemment. Celle-ci frappe alors la touche, et produit à la fois la note et le son percussif.

On note ce type de jeu parfois en toutes lettres, souvent avec un signe :

Extrait du duo n°42 de Béla Bartók. Le pizz Bartók est noté sur la partie de second violon, sur les blanche et noire.

Le slap à la télévision et au cinéma