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Jérusalem

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Modèle:Ville statut controversé

Jérusalem (ירושלים - Yerushalayim en hébreu; القدس - Al-Qods ou Al-Quds en arabe) est une ville du Proche-Orient qui tient une place prépondérante dans les religions juive, chrétienne et musulmane et dans le sentiment national israélien et palestinien. L'État d'Israël a proclamé Jérusalem "unifiée" comme étant sa "capitale éternelle". Cette désignation n'est pas reconnue par la communauté internationale. Jérusalem-Est est également revendiquée comme capitale d'un éventuel futur État palestinien.

L'existence de cette ville est signalée sous le nom d'Ourousalim dès le XXIe siècle av. J.-C., pendant la période cananéenne. Située sur le mont Sion, à 745 m d'altitude, la ville s'étend, début 2005, sur 200 km² pour une population de 704 900 habitants. La ville est très hétérogène: s'y mêlent de nombreuses religions, peuples, groupes socio-économiques. La partie nommée "Vieille ville" est entourée de remparts et est constituée de deux quartiers à dominante arabe, dits quartier chrétien et quartier musulman, d'un quartier à dominante arménienne et d'un quartier à dominante juive.

Le statut de la ville, sous administration civile israélienne depuis la Guerre des Six-Jours, est contesté. La "ligne verte" sépare Jérusalem-Ouest (Israël) et Jérusalem-Est (territoire discuté). Pour les parties en présence, le statut de Jérusalem reste une question clé de la résolution du conflit israélo-palestinien. La loi fondamentale israélienne de 1980, qui entérine le statut de la ville en capitale "éternelle et indivisible", est décrite par la résolution 478 [1] du Conseil de sécurité de l'ONU comme une "violation du droit international". En 2000, l'Autorité palestinienne vote une loi établissant Jérusalem capitale d'un futur État, cette loi est ratifiée en 2002.

Jérusalem vue du Mont des Oliviers (Dôme du Rocher et, en arrière plan, dômes du Saint-Sépulcre ; à droite, la Porte dorée, murée, par où est attendue la venue ou le retour du Messie.


Histoire

Antiquité (préhistoire - 6 av JC)

Les tablettes d'el-Amarna écrites en akkadien nomment la ville Ourousalim (Our-sa-li-im-ou).

La première référence biblique à Salem se situe au moment de la rencontre d'Abraham et de Melchisédech. Ensuite lors de la conquête de Canaan menée par Josué, la tribu de Juda prend la ville aux Jébuséens, puis se retire. Vers (ce que l'on suppose être) l'an -1000, David reconquiert Jérusalem et en fait sa capitale. Il y transfère l'Arche d'alliance pour laquelle Salomon, son fils, construira le Premier temple. Jérusalem devient ainsi le point central du Judaïsme antique.

Le royaume se divise, à la suite de dissensions internes. Se constituent alors d'un côté le Royaume de Juda, centré sur Jérusalem, et regroupant les tribus de Juda et Benjamin, de l'autre le royaume d'Israël, apparemment plus prospère, mais idolâtre, s'étant assimilé aux nations environnantes.

La ville est attaquée par le pharaon Sheshonq, qui repart avec les trésors du temple. Durant le règne de Yehoshaphat (Josaphat), les Philistins pillent la ville. Ensuite, c'est le tour des Syriens, sous le règne de Yehoash. Sous Amatsia, c'est le royaume d'Israël lui-même qui détruit une partie des murailles de la ville. Vers -700, le siège est mené par les Assyriens. Si la Bible rapporte le miracle accompli par Dieu en faveur d'Ezéchias, les tablettes assyriennes relatent comment Sennacherib laissa le roi de Jérusalem Hizquya "comme un oiseau en cage".

En -587 Nabuchodonosor prend la ville, pille le temple et déporte le roi Yehoïakîn (Joaquin) ainsi que les notables à Babylone. Les Babyloniens établissent Tsidquya (Sédécias) gouverneur de Jérusalem. Celui-ci se révolte, ce qui entraîne un nouveau siège, temporairement levé par l'intervention d'une force égyptienne. Nebouzarradan, général de Nabuchodonosor, revient et prend définitivement la ville. Mais cette fois le Temple est complètement détruit, les murailles de la ville aussi, et quasiment tous ses habitants conduits à Babylone. Après une captivité de 70 ans, les Juifs sont autorisés par Cyrus le Perse à regagner la Judée sous la conduite d'Ezra et Néhémie. Ils retournent à Jérusalem, y ramenant les trésors du temple. Sous le gouverneur Zorobabel, le temple est reconstruit. Enfin durant le règne d'Artaxerxés, Néhémie reconstruit les murailles de Jérusalem. Le récit biblique des Chroniques s'arrête à cet épisode.

La ville passe sous domination grecque et selon la tradition juive, Alexandre le Grand la visite. Jérusalem échoit ensuite au général Séleucos, et à ses descendants les Ptolémée. Antiochus IV Epiphane tente d'helléniser complètement la ville et dédie le temple à Zeus, ce qui provoque la révolte dite des Maccabées (Hasmonéens), qui aboutit à l'établissement de leur dynastie sur la terre d'Israël.

Cependant, à la suite de dissensions intestines, les Hasmonéens demandent l'avis des Romains pour les arbitrer, et en 63 av. J.-C., les troupes de Pompée pénètrent dans la ville, qui est rapidement placée sous "protectorat" Romain.

Ceux-ci choisissent d'établir comme roi Antipater l'Iduméen. Son fils Hérode embellit la ville et s'y construit un palais. Surtout, il rénove le Temple et double la superficie de son esplanade. La forteresse Antonia accolée au temple abrite la garnison romaine. C'est là que débute la narration du Nouveau testament de la Bible chrétienne.

Période romaine (6 av JC - 638)

Pour les chrétiens, dans les années 30 du Ier siècle, Jésus de Nazareth ou Jésus-Christ y fut condamné à mort et exécuté sur une colline voisine de la ville, Golgotha.

Suit la première révolte des Juifs de 66, racontée en détails par Flavius Josèphe dans la Guerre des Juifs. Cette révolte est réprimée et écrasée en 70 après J.-C., entraînant la destruction quasi-complète de la ville par Titus. Les juifs sont massivement exilés et dispersés dans l'empire: c'est la constitution de la Diaspora, et la narration du Nouveau testament se termine sur cet épisode.

Selon une anecdote non validée par les historiens, le Colisée construit par Vespasien aurait été financé avec le butin provenant de Jérusalem. L'Arc de Titus à Rome représente d'ailleurs la victoire des romains emportant la Ménorah de Jérusalem.

L'empereur Publius Ælius Traianus HadrianusHadrien — rebâtit la ville pour les Romains. La construction d'un temple, dédié au dieu romain Jupiter Capitolin, sur le site du l'ancien temple d'Hérode, provoque une ultime révolte menée de 132 à 135 par Bar-Kokheba. À la suite de l'écrasement de cette révolte, Hadrien renomme la ville Colonia Ælia Capitolina selon son propre nom de « gens » Ælius (pour les Latins équivalent du nom de famille actuel), et en l'honneur du dieu Jupiter Capitolinus. « Colonia » signifie colonie, et précise le statut de la cité. Les Juifs seront interdits de séjour dans la ville pendant près de deux siècles.

Au IVe siècle la mère de Constantin, Hélène, visite Jérusalem, tentant d'y identifier les lieux saints et y parvient, puisque Hadrien avait également construit des temples païens sur les sites du Saint-Sépulcre et de la NativitéBethléem). En 324, Constantin restitue son nom à la ville Jérusalem, mais le nom de la province, Palæstina, ne sort pas de l'usage.

En 451, le patriarcat de Jérusalem est créé.

Moyen Âge : califats et croisades (638 - 1516)

Fichier:Croix Jerusalem.png
Croix de Jérusalem

La ville fut prise par les Perses de Chosroès II en 614, reprise par les Byzantins en 629, mais conquise par les Arabes en 638 après un siège de deux ans.

Les musulmans y érigèrent le Dôme du Rocher sous Abd Al-Malik (687-691). Al-Walid construit la mosquée Al Aqsa (vers 705-715). Harun al-Rashid garantit à Charlemagne la protection des lieux saints, ce qui permet le développement du pélerinage.

1009 : le calife Al-Hakim detruit l'Anastasis, l'église du Saint-Sépulcre construite sous Constantin.

Plusieurs chefs musulmans tour à tour attaquèrent et conquirent Jérusalem. Les turcs Seldjoukides contrôlèrent la ville à partir de 1071 et les Fatimides la prirent en 1098 juste un an avant qu'elle ne fut prise par les croisés.

À partir du XIe siècle, les chrétiens lancèrent une série de croisades pour, selon leur point de vue, libérer la ville et avoir accès à leurs lieux saints. La première croisade aboutit à la prise de Jérusalem le 15 juillet 1099 et le massacre de sa population. Elle devient la capitale du Royaume latin de Jérusalem.

La ville est conquise par Saladin le 2 octobre 1187. Elle fut à nouveau ouverte aux chrétiens entre 1229 et 1244 puis repassa sous contrôle exclusif musulman. En 1342 les Mamelouks autorisent les Frères mineurs à s'y réinstaller. Les pélerinages peuvent reprendre.

Période ottomane (1516 - 1917)

En 1516, la ville passe sous domination ottomane. Construction des murailles de la ville par Soliman le magnifique.

Deux œuvres du Tasse se réfèrent à Jérusalem : La Jérusalem délivrée (La Gerusalemme liberata, 1580) et La Jérusalem conquise (1593).

Mandat britannique (1917 - 1948)

En décembre 1917, le Général Allenby entre à pied dans Jérusalem. La ville reste sous mandat britannique jusqu'en 1948, dans un climat d'instabilité (attentats terroristes, violences). Des combats à Jérusalem entre Juifs et Arabes ont commencé dès novembre 1947.

Histoire contemporaine (1948 à nos jours)

L'après-midi du 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame l'indépendance de l'État d'Israël. Le 27 mai, la Légion arabe contraint les Israéliens à évacuer la Vieille Ville. Le 6 juin, les Israéliens parviennent à relier la ville au reste du pays (la route de Birmanie). En juillet, l'aviation arabe bombarde la ville. Le 7 janvier 1949, le conseil de securité de l'ONU impose la fin des combats.

Dès lors, la ville se retrouve partagée entre une partie occidentale contrôlée par Israël et une partie orientale (y compris toute la vieille ville) contrôlée par la Jordanie, séparées par un no man's land. La circulation entre les deux parties est quasi impossible. La plupart des lieux saints, ainsi que le quartier juif de la vieille ville (vidée de ses habitants) se trouvent alors sous contrôle jordanien. Toutes les synagogues de la vieille ville sont sacagées ainsi que le cimetière du Mont des Oliviers (dont une partie des pierres tombales sont utilisées pour construire des latrines).

En 1967, à la suite de la guerre des 6 jours, Israël contrôle l'ensemble de Jérusalem. Les juifs retrouvent leurs lieux saints, tandis que pour la plupart des Arabes (chrétiens ou musulmans, des États arabes ou des territoires occupés), l'accès à Jérusalem et à ses lieux saints devient de facto plus difficile.

Israël proclame Jérusalem « capitale éternelle et indivisible de l'État d'Israël » et annexe en 1982 puis en 1993 des territoires supplémentaires dans les limites de l'État d'Israël et de la municipalité de Jérusalem. Plus récemment, des implantations à l'Est de Jérusalem et le tracé de la "barrière de sécurité" également contribuent à modifier l'équilibre démographique et la structure économique en faveur du caractère juif de Jérusalem.

La ville « trois fois sainte »

La ville de Jérusalem est considérée comme « trois fois sainte » car elle contient les lieux les plus sacrés des religions juive et chrétienne et le troisième lieu saint de l'islam :

Jérusalem est un site privilégié :

Fichier:BlasonJerusalem.jpg L'emblème israélien de Jérusalem :
sur fond de Mur des lamentations,
le lion de Judée (Ariel) est entouré
de la branche d'olivier, symbole de paix
  • par les Juifs depuis plus de 2500 ans car Jérusalem est considérée à la fois comme un lieu important des pérégrinations bibliques des patriarches hébreux; la capitale du roi David et plus tard du royaume juif hasmonéen ; la ville où le culte religieux était rendu à l'époque des deux Temples et où demeure le Mur des Lamentations, vestige du Temple et lieu de prière ; et le symbole entretenu au cours des siècles d'un retour du peuple juif dispersé, l'année prochaine à Jérusalem ;
L'entrée (du Christ) à Jérusalem
Icône ukrainienne ; vers 1570
  • par les chrétiens depuis le Ier siècle de l'ère chrétienne et les récits de la vie de Jésus de Nazareth par les Évangiles, depuis sa montée au Temple de Jérusalem jusqu'à sa crucifixion et sa résurrection ; consécutivement, on y trouve et y vénère aussi des souvenirs de la Vierge Marie, de saints Étienne et Jacques qui y furent martyrisés, etc. Sainte Hélène, mère de Constantin, et les empereurs byzantins y érigèrent des sanctuaires somptueux sur les lieux saints. Ce lien entre les chrétiens et Jérusalem a également été entretenu par les Croisades successives en Terre Sainte aux Moyen Âge. Jérusalem fut la capitale du Royaume latin de Jérusalem de 1099 à 1187. Elle est l'un des patriarcats historiques (avec Rome, Antioche, Alexandrie, Constantinople).
  • par les musulmans depuis le VIIe siècle de l'ère chrétienne environ, à la fois pour toutes les raisons précédemment citées et également parce que la tradition fait de Jérusalem le lieu d'où Mahomet aurait effectué son voyage nocturne. Il est à noter que le Coran ne mentionne jamais explicitement le nom de la ville, mais décrit comment Mahomet, étant arrivé à la Mosquée la plus lointaine, monte au Ciel (al Miraj : l'ascension) accompagné par l'ange Gibril (Gabriel). De 638 à 1917, Jérusalem fut plusieurs fois dominée par des dynasties islamiques mais aucune ne la choisit jamais comme capitale. Ce fut quand même un lieu de pèlerinage, notamment lorsque de grands projets architecturaux furent réalisés par les Omeyyades et plus tard par les Mamelouks.

La question du statut de Jérusalem

Première proposition de l'ONU

À l'expiration du mandat britannique, le plan de partage de la Palestine de 1947 prévoyait que Jérusalem devienne un Corpus Separatum sous contrôle international et indépendant de ce qui devaient devenir un état palestinien arabe et un état hébreu. Cette séparation devait ainsi garantir à tous les cultes le libre accès à tous les lieux saints en sécurité.

Armistice de 1949

Après la Déclaration d'Indépendance de l'État d'Israël en 1948 et la guerre qui s'ensuit, la ville se retrouve divisée entre une partie occidentale annexée par Israël et une partie orientale (comprenant toute la vieille ville) annexée par la Jordanie, séparées par un no man's land. En 1949, Jérusalem-Ouest est proclamée capitale d'Israël. En 1967, Tsahal conquiert Jérusalem-Est et Israël déclare Jérusalem « réunifié », sa capitale « éternelle et indivisible ». Toutefois, la quasi totalité des États ont maintenu jusqu'à ce jour leurs ambassades à Tel-Aviv (pour Israël) car le droit international a jugé nulle cette modification du statut de la ville.

Situation après 1967

En 1967, Israël réunifie l'ensemble de la ville de Jérusalem à l'issue de la guerre des six jours. Les Juifs ont alors à nouveau accès à leurs lieux saints, tandis que l'accès à l'Esplanade des Mosquées et aux lieux saints musulmans est règlementée. La gestion de l'esplanade fut confiée plus tard à un organisme palestinien, le WAQF. À l'issue de la guerre des six jours, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté la résolution 242 (1967) qui, selon les interprétations, peut concerner ou non le statut de Jérusalem-Est.

Proclamations israéliennes

En 1980, la Knesset déclare Jérusalem capitale « éternelle et indivisible » lors d'une loi fondamentale. Les différents pouvoirs israéliens, législatif, exécutif, judiciaire et administratif, sont regroupés à Jérusalem.

Déclarations palestiniennes

Certains mouvements palestiniens ont proclamé Jérusalem, ou sa seule partie orientale, comme capitale d'un futur État, ou capitale de l'État non reconnu internationalement proclamé en 1988.

Position de l'ONU

La position de l'ONU concernant Jérusalem est liée à la résolution 181 de l'Assemblée générale ainsi que les résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité qui en découlent.

Le Conseil de sécurité, dans sa résolution 478, déclare que la loi israélienne établissant Jérusalem capitale "éternelle et indivisible" est nulle et non avenue, et constitue une violation du droit international. La résolution invite les États membres à retirer leur mission diplomatique de la ville.

Les résolutions suivantes ont été adoptées par le conseil de sécurité des Nations unies. Elles concernent Jérusalem de manière explicite et tacite selon les interprétations :

  • 1968 : résolution 252 [2]
  • 1969 :
    • résolution 267 [3]
    • résolution 271 [4]
  • 1971 : résolution 298 [5]
  • 1980 :
    • résolution 465 [6]
    • résolution 476 [7]
    • résolution 478 [8]
  • 1990 : résolution 681 [9]
  • 1996 : résolution 1073 [10]

Positions internationales

Avant la résolution 478, 13 pays avaient une ambassade à Jérusalem: la Bolivie, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, la République dominicaine, l'Equateur, le Salvador, le Guatemala, Haiti, les Pays-Bas, le Panama, l'Uruguay, le Venezuela. Suivant les termes de cette résolution, les 13 ambassades ont été déplacées à Tel-Aviv. Les ambassades respectives du Costa Rica et du Salvador ont de nouveau été déplacées pour Jérusalem en 1984. En 2004, seuls ces deux États ont une ambassade à Jérusalem. D'autres consulats étrangers, comme le consulat général de Grèce, le consulat français, ainsi que ceux du Royaume Uni et des États-Unis situés à Jérusalem ont pour attribution les Territoires palestiniens occupés, dont Jérusalem-Est. Les ambassades de la Bolivie et du Paraguay sont quant à elles dans la banlieue de Jérusalem, à Mevasseret Zion. Les Pays-Bas ont un bureau à Jérusalem qui traite presque exclusivement des affaires concernant les Israéliens.

Position des États-Unis

Les États-Unis ont fait passer une loi au Congrès en 1995 établissant que "Jérusalem devrait être reconnue capitale de l'État d'Israël", et que l'ambassade américaine devrait être déplacée à Jérusalem au plus tard le 31 mai 1999. Depuis, le déménagement de l'ambassade a systématiquement été reporté, deux fois par an, par le Président américain. Les termes de ces reports précisent cependant que l'administration est engagée dans le processus de déplacement de l'ambassade à Jérusalem. Une des conséquences de la loi de 1995 est que les documents officiels américains abordent Jérusalem comme la capitale d'Israël.

Position du Royaume Uni

Le Royaume Uni considère que le statut de Jérusalem doit être défini par des négociations entre les parties israélienne et palestinienne. Ce pays reconnaît le contrôle de fait d'Israël sur la partie occidentale de la ville mais considère Jérusalem-Est comme territoire occupé et ne reconnaît aucune souveraineté sur la ville.

Revendications pour une internationalisation de la ville

Des représentants de la population chrétienne de la ville expriment régulièrement le souhait de faire de Jérusalem une ville internationale.

Le devenir de Jérusalem

Liens entre Jérusalem, le judaïsme et l'État d'Israël

Depuis la destruction du temple de Jérusalem et la dispersion du peuple juif, le judaïsme a toujours évoqué un retour à Jérusalem, ancienne capitale du Royaume d'Israël de David. L'identité juive est restée liée à Jérusalem à travers l'héritage biblique et historique qui a continué à être transmis et enseigné de générations en générations depuis le second exil dit "de Rome" du peuple juif. Le premier exil babylonien avait déjà entrainé un premier retour des Juifs sur la Terre promise pour reconstruire le Temple. Ainsi, tous les ans durant la fête de Pessah, les mots L'an prochain à Jérusalem sont prononcés symboliquement. La prière quotidienne traditionnelle bénit la construction de Jérusalem. Cette aspiration au retour à Sion est restée symbolique jusqu'à la naissance du mouvement sioniste dont l'un des fondements était de créer un État juif ayant pour capitale Jérusalem. Jérusalem est un pilier idéologique du retour des Juifs prévu par le sionisme. [11]. Ces fondements ont été réaffirmés en juin 2004 au congrès du conseil sioniste. Pourtant, ces idéaux tendent à disparaître au sein de la population israélienne laïque. Certains religieux appellent dans le même temps à la reconstruction d'un Troisième Temple.
D'un point de vue politique, Jérusalem fut proclamée capitale de l’État israélien en 1949. Lors de la Guerre des Six Jours, la partie Est de Jérusalem fut prise militairement aux Jordaniens et à la légion arabe, et la vieille ville passa entièrement sous contrôle israélien. La communauté internationale n'a jamais reconnu l’annexion de Jérusalem. Il s'agit des résolutions 242 et 478 du Conseil de sécurité condamnant l’action d’Israël dans les territoires occupés durant ce conflit. L'interprétation de cette résolution est controversée. Mais pour l'instant toute la géopolitique israélienne est guidée par le souci d’obtenir un statut et une reconnaissance définitive de sa souveraineté sur l'Est de la ville.

Liens entre Jérusalem, l'islam, le christianisme et les Palestiniens

Jérusalem est le lieu de rencontre des trois grandes religions monothéistes, comme développé plus haut. Les Palestiniens comprennent deux communautés religieuses principales, chrétienne et musulmane. Les Chrétiens d'Orient n'ont plus émis de revendications sur Jérusalem depuis la fin du Royaume de Jérusalem. Ils ont toutefois continué à vivre en Palestine, à entretenir certains lieux de pèlerinage importants et ils ont vécu la création de l'État d'Israël comme une rupture. C'est parmi les Arabes chrétiens que l'on trouve les plus fervents soutiens à une internationalisation de Jérusalem, comme proposée en 1947. L'islam a déclaré Jérusalem comme sa troisième ville sainte malgré l'absence du nom de la ville dans le texte du Coran. Les interprétations ont établi que Jérusalem était le lieu d'où Mahomet aurait effectué son voyage nocturne. Les organisations islamistes palestiniennes ont toujours ainsi revendiqué cette ville comme la troisième ville sainte de l'Islam. L'OLP "laïque" de Yasser Arafat s'est souvent positionnée dans le sens de ces revendications, peut-être pour satisfaire les pressions populaires musulmanes. Il a toujours refusé au cours des négociations d'avoir une autre capitale que Jérusalem/Al Qods. L'Autorité palestinienne a aujourd'hui pour siège principal la ville de Ramallah. L'OLP possédait à Jérusalem un siège officieux, la "Maison d'Orient", dirigée par Fayça Husseini ; en 2001, cette institution a été fermée de force. Jérusalem est la ville d'origine de réfugiés palestiniens qui souhaitent revenir y vivre. La question du statut final de la ville est ainsi intimement liée à la question des réfugiés palestiniens.

Politique israélienne à Jérusalem Est

Depuis 1967, les gouvernements israéliens successifs, quel que soit le parti au pouvoir, s'évertuent à transformer la physionomie de Jérusalem. Il existe une volonté politique de modifier l'écart démographique à l’Est, peuplé essentiellement par les Palestiniens (55 000 environ en 1967). L'État d'Israël a toujours refusé catégoriquement toute politique d’expulsion des Arabes. Outre des raisons juridiques humanistes, il s'agit toujours de mettre en avant une quête de reconnaissance internationale. À la place de cette politique primaire, Israël a établi un projet d’agrandissement de la ville par la construction de quartiers juifs. Le politologue Frédéric Encel le comprend comme une façon de « détruire l’influence palestinienne en modifiant l’équilibre géographique de la ville ». Le Sénat français a constaté que l'écart démographique progressait en faveur des israéliens [12]. L'ambition consiste à encercler les quartiers arabes par une politique d’expropriation des terrains entourant les limites municipales de 1967. Cet état de fait est accentué par le tracé du projet de barrière de séparation (Plan) qui devrait entourer les colonies d'Adounim à 11km à l'est de Jérusalem. De plus, selon le Conseil Economique et Social des Nations, il existe une politique de discrimination sur les permis de construire [13], favorisant les constructions pour les Juifs. Quelques chiffres mettent en avant cette réalité :

  • Jérusalem-Est faisait 38km² en 1967. Et par l'effet de cette politique, 108km² par la construction quartiers juifs.
  • en 1967 il y a 263 307 habitants = 195 700 Juifs (74%) et 54 963 Arabes (21%).
  • en 2004 il y a 706 000 habitants = 458 000 Juifs (65%) (dont 200 000 à l’Est) et 225 000 Arabes (32%).

Cette politique se traduit dans le plan qui a été proposé par Benjamin Netanyahou et approuvé le 21 juin 1998 par la Knesset sous le nom de « Grand Jérusalem » (Plan du Grand Jérusalem), bien que le 13 juillet 1998, les Nations unies ont demandé à Israël de renoncer à ce plan. Il faut ajouter à cela la mise en place d'une ceinture de colonies autour de la ville au nord (Pisgat Zeev), au sud (Gouch Etzion) et à l’est (Adounim) qui augmente la taille de Jérusalem à 440km². La superficie totale de la métropole de Jérusalem unifiée en comptant la ceinture de colonies est donc égale à environ 900km², c’est « le Très Grand Jérusalem » qui est relié administrativement et par structure de conurbation des infrastructures (transports, autoroutes). Au total du décompte, la population de cette métropole compte désormais 800 000 habitants pour plus que 225 000 Arabes environ. Malgré les efforts des politiques israéliennes, la population arabe a augmenté proportionnellement depuis 1967 [14] passant de 20% en 1967 à 32% en 2004. Cela est notamment dû à l'écart du taux de natalité qui est de 2.7 pour les femmes juives et 4.4 pour les femmes musulmanes selon une étude de 2005 du bureau des statistiques israélien [15]. Mais la population arabe est désormais enclavée. Ainsi, l'extension de Jérusalem a eu pour effet d'édifier une ceinture urbaine disjoignant les quartiers arabes de Jérusalem Est du reste de la Cisjordanie. Le « Grand Jérusalem » ne repose pas totalement sur des territoires accordés par le droit international à l’État d’Israël et la construction de la barrière de séparation impose de fait des frontières non reconnues à l'Est de Jérusalem.

L’avenir de Jérusalem dans le processus de paix

Les propositions sur Jérusalem font partie du débat politique en Israël et dans les territoires palestiniens occupés. Si les propositions faites par Ehoud Barak au Sommet de Camp David II en 2000 de partager la ville ont été refusées par Yasser Arafat et ont vraisemblablement conduit le premier ministre israélien à la défaite aux élections anticipées qui ont suivi, les mêmes difficultés sont ressenties par le leadership palestinien. Arafat puis de Mahmoud Abbas ne peuvent en aucun cas céder sur la question de Jérusalem, de peur d'être pris de vitesse par les mouvements islamistes comme le Hamas. Toute solution qui n'incluerait pas Jérusalem (au moins sa partie orientale) comme capitale d'un futur État serait perçue comme une défaite. De la même façon, la base populaire israélienne ne peut supporter, d'après des sondages datant du début de la Seconde Intifada, de remettre en question la souveraineté israélienne sur Jérusalem.

La question de la légitimité de chacune des deux parties sur Jérusalem entraine également des débats d'ordre archéologique. Les Israéliens ont entamé depuis 1967 des recherches pour apporter les preuves de l'existence du Temple de Jérusalem. Palestiniens et Israéliens s'accusent réciproquement de mener des travaux les uns pour détruire de nouvelles preuves de cette existence, les autres pour fragiliser les fondations des mosquées de la vieille ville. (D'après les experts israéliens, les fondations des mosquées ont été fragilisées par plusieurs tremblements de terre au cours des derniers siècles.) La discussion sur l'utilisation des expressions mont du Temple/esplanade des mosquées est significative par rapport aux soucis des deux parties de gagner la bataille de la légitimité sur Jérusalem.

En 2005, la question du statut et de l'éventuel partage de Jérusalem reste au cœur du futur processus de paix mais aucune tentative de négociations n'a plus été entamée sur ce point depuis le Sommet de Taba.

Géographie et démographie

Géographie

Jérusalem est localisée à Modèle:Coor dms, sur l'extrémité d'un plateau.

La ville est entourée de tout part de plusieurs vallées, parmi lesquelles celles au nord sont moins prononcées que celles situées dans les autres directions. Les deux principales se trouvent au nord-ouest de la ville actuelle.

Lieux remarquables

Jérusalem est le lieu d'un nombre important de monuments à signification religieuse ou historique, comme le Mur des lamentations, la Mosquée Al-Aqsa, l'Église du Saint-Sépulcre. C'est également le lieu d'établissement de plusieurs bâtiments gouvernementaux israéliens, comme la Knesset, ou des institutions comme l'Université hébraïque ou l'École biblique et archéologique française.

Démographie

Lors des premières mentions historiques, Jérusalem est habitée par les Cananéens. La Bible les décrit comme des Jébusites, qui dirigeront la ville jusqu'à sa prise par le roi David. Les Juifs sont alors majoritaires jusqu'à la destruction par Rome au second siècle de l'ère chrétienne. Par la suite, la ville est décrite à majorité musulmane au temps des Croisades, ce qui est certifié ensuite dans des écrits datant du XVIe siècle. Selon des recensements de 2003, La population de la municipalité de Jérusalem est de 693 000 habitants, dont 464 000 juifs.

Voir aussi

Liens internes

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Jérusalem.

Liens externes

Histoire

Tourisme

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