Allocation d'étude

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L'allocation d'étude ou allocation d'autonomie, ou salaire social, ou pré-salaire, est, en France, un projet de mise en place d'une rémunération versée aux jeunes adultes par l'État ou des établissements publics en contre-partie d'un projet de formation.

Cette approche portée par le syndicalisme étudiant est en partie repris par des partis politiques ou des organisations de jeunesse de partis politiques.

Cette conception est basée sur la notion syndicale, affirmée dans la charte de Grenoble, que l'étudiant est un « travailleur en formation », il doit donc être rémunéré pour son activité d'étudiant et cette rémunération doit lui permettre de vivre décemment sans avoir a se salarier à côté de ses études.

Projet de l'UNEF - Allocation d'autonomie

L'allocation d'autonomie est une revendication majeure de l'UNEF depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le but est de réformer la manière dont sont attribuées les bourses par les CROUS ainsi que les différentes aides sociales existantes. L'UNEF qualifie le système d'aide actuel d'injuste, d'insuffisant et d'inadapté et propose pour y remédier d'instaurer l'allocation d'autonomie. Cette allocation serait donc financée par l'impôt.

Telle qu'elle est conçue aujourd'hui par la majorité de l'UNEF, elle devrait être universelle (accordée à toute personne en contrepartie d'un projet de formation, éventuellement avec une limite d'âge à condition de prévoir les cas de reprise d'études) et individualisée (elle ne tiendrait compte que de la situation propre de l'étudiant, et non plus celle de ses parents comme pour le système actuel) : ses revenus, s'il habite encore chez ses parents, etc. Chaque étudiant serait alors tenu de faire une déclaration individuelle de ses revenus.

Le MJS[1] défend un projet similaire à celui de l'UNEF. Le Parti socialiste inclue cette revendication dans son projet mais son candidat François Hollande a rejeté cette idée lors des primaires. Dans son projet de « pacte éducatif » celui-ci défend un projet de « prêts remboursables ».

Europe Écologie Les Verts, dans son projet pour 2012[2] parle de transformer « en profondeur le système de bourses actuel par la mise en place d'une allocation d'autonomie jeunesse », donc à-priori leur projet reposerait sur un financement par fiscalisation.

Projet de SUD Étudiant - Le salaire social

Dans la même logique mais via des modalités de financement différentes, SUD étudiant défend lui le principe du salaire social, inspiré des travaux de l'économiste Bernard Friot, ce salaire serait financé via un prélèvement sur les cotisations sociales.

SUD étudiant estime que le système actuel repose sur un principe d’assistanat, est socialement injuste et inutilement complexe. Le syndicat estime qu'il faut effectuer une remise à plat complète du système d’aides sociales et faire en sorte que les études deviennent un droit collectif garanti par un statut et des droits communs et non pas un droit individuel réservé à une élite sociale[3].

Pour cette organisation, les étudiants sont des travailleurs intellectuels en formation pour lesquels une rémunération est légitime. Le salaire social consiste à prélever une cotisation sur le salaire brut des travailleurs dans le cadre des charges salariales, afin de reverser aux étudiants un salaire équivalent au SMIC. Il s’agit d’un système de solidarité intergénérationnel comparable à celui des retraites[4].

Ce projet est aussi défendu par le syndicat étudiant québécois ASSÉ et par l'organisation politique française alternative libertaire[5]. Le NPA défend une « allocation d'autonomie » mais les modalités de financement proposées sont celles du salaire social[6]. L'Union des étudiants communistes a défendue autrefois une version régionalisée de l'allocation d'autonomie[7], mais elle défend désormais (depuis mai 2009) une « allocation de formation » qui est basée sur la socialisation[8]. Au sein du MJS, certains défendent cette approche[9].

Au sein de l'UNEF, ce type de financement via la partie socialisée du salaire semble toutefois ne pas être exclu. En effet Bernard Friot fut invité a animer une conférence lors du congrès de Lille en 2007 qui célébrait les 100 ans de l'organisation. De plus, la tendance TUUD de l'UNEF réclame un financement mixte de l'allocation d'autonomie donc une partie par l'État et une partie via les cotisations sociales[10] et la tendance majoritaire de l'UNEF dans un texte en 2006 l'envisage[11].

Voir aussi

Notes et références