Communauté de pratique

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Le système de Communauté de Pratique est proposé par Lave et Wenger (1991)[1], la notion de communauté de pratique, en anglais Community of Practice (ou CoP) désigne le processus d'apprentissage social émergeant lorsque des personnes ayant un centre d'intérêt commun collaborent mutuellement. Cette collaboration, qui doit se dérouler sur une période de temps notable consiste à partager des idées, trouver des solutions, construire des objets nouveaux... etc On parle aussi de communauté de pratique pour désigner le groupe de personnes qui participent à ces interactions.

L'origine du concept repose sur des études de cas sur des sages-femmes, des tailleurs, des quartier-maîtres de la marine, des apprentis bouchers et des alcooliques. La théorie des communautés de pratiques formalisée par Wenger (1998)[2] s'inscrit dans une évolution épistémologique qui a conduit le domaine de la gestion des connaissances d'une vision technocentrée vers une vision anthropocentrée.

Cette théorie prône une perspective sociale de l’apprentissage, insérée dans les pratiques collectives au sein des communautés de pratique. Cette position offre un cadre original de lecture des phénomènes d’apprentissage collectif et permet d’envisager celui-ci sous un angle différent.

Remise dans le contexte plus large du fonctionnement des organisations productives, la notion de communautés de pratique est une nouvelle terminologie pour désigner les logiques ancestrales des métiers telles que le compagnonnage.


Historique du concept

Les premiers travaux de Lave et Wenger (1991) considéraient le principe de participation légitime périphérique comme le processus central dans les communautés de pratique. Il décrit l'insertion d'un individu au sein d'une communauté établie en se contentant de tâches basiques et de l'observation des autres avant de prendre un rôle plus central dans l'organisation.

Dans des travaux postérieurs, Wenger (1998) a abandonné le principe de participation légitime périphérique et l'a remplacé par l'idée inhérente de la tension au sein d'une dualité. Wenger identifie 4 dualités dans les communautés de pratique. En particulier, il met en avant l'importance de la dualité entre participation et réification la participation correspondant à l’expérience sociale d’appartenance à une communauté et à l’engagement dans celle-ci, tandis que la réification consiste à transformer une expérience en un objet (texte, schéma, prototype, méthode...). La réification est forcément réductrice mais elle constitue un point d'ancrage collectif indispensable au partage et à la capitalisation des savoirs[3].

Pour Wenger, 3 dimensions structurent les communautés de pratique (Wenger, 1998):

  • l'engagement mutuel
  • l'entreprise commune
  • le répertoire partagé


Relation avec l'ingénierie des connaissances et l'informatique

Le cadre des phénomènes d'apprentissage des métiers, associé à la vision plus classique de l'ingénierie des connaissances ou documentaire, qui est une partie de ce qu'on appelle knowledge management (KM), devrait permettre de mieux appréhender les problèmes souvent cruciaux de l'ingénierie des connaissances.

En tant que processus d'apprentissage par le partage de connaissances échangées en réseau avec de nouvelles technologies de l'information, la communauté de pratique est ainsi considérée comme l'une des trois composantes de l'ingénierie des connaissances.

Selon les niveaux de confidentialité requis pour les informations échangées, la communauté de pratique utilisera des réseaux de type :

ou autres.

Techniquement, la mise en œuvre d'une communauté de pratique est liée à la structuration des documents électroniques que cette communauté est appelée à partager. Il est nécessaire pour cela de marquer les documents avec des balises de métadonnées, puis de les valider et de les classer.

La structuration d'une communauté de pratique a des affinités avec le partage de signets.

Voir aussi

Notes et Références

  1. Lave, J & Wenger E, Situated Learning: Legitimate Peripheral Participation, Cambridge: Cambridge University Press, 1991.
  2. Wenger E, Communities of Practice: Learning, Meaning, and Identity, Cambridge University Press, 1998.
  3. Hildreth, P and Kimble, C. The Duality of Knowledge. Information Research, 8(1), 2002.

Bibliographie

  • Hildreth, P & Kimble, C (eds.), Knowledge Networks: Innovation Through Communities of Practice, London: Idea Group Inc., 2004.
  • Kimble, C, Hildreth, P & Bourdon, I. (eds.), Communities of Practice: Creating Learning Environments for Educators, Charlotte, NC: Information Age., 2008.
  • Saint-Onge, H & Wallace, D, Leveraging Communities of Practice, Butterworth Heinemann, 2003.
  • Wenger, E, McDermott, R & Snyder, W.M., Cultivating Communities of Practice, HBS press 2002.
  • Wenger E, Communities of Practice: Learning, Meaning, and Identity, Cambridge University Press, 1998.
  • Chanal. V. Communautés de pratique et management par projet : À propos de l'ouvrage de Wenger (1998), Communities of Practice: Learning, Meaning and Identity, M@n@gement, Vol. 3, No. 1, pp. 1 - 30
  • Lave, J & Wenger E, Situated Learning: Legitimate Peripheral Participation, Cambridge: Cambridge University Press, 1991.

Liens