Baobab africain

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Le baobab africain (Adansonia digitata) est la plus connue des 8 espèces de Baobab. C'est un arbre africain à caudex du genre Adansonia et de la famille des Bombacacées, selon la classification classique, ou des Malvacées, selon la classification phylogénétique. Sacré pour plusieurs cultures, c'est aussi un arbre à palabres qu'il est malvenu ou sacrilège de couper. C’est l’arbre typique de l’Afrique tropicale sèche et l’emblème du Sénégal.

Étymologie

Son nom vient de l’arabe bu hibab, fruit à nombreuses graines. En effet, chacun de ses fruits ovales contient souvent plusieurs centaines de graines.

Description

L’arbre au tronc ventru et au bois mou gorgé d’eau (on l'appelle pour cela "arbre bouteille") a une allure caractéristique. Il est généralement très massif et peut atteindre 25 m de haut et plus de 12 m de diamètre avec une couronne de branches irrégulières et dépourvues de feuilles 9 mois sur 12. C’est une des explications à son appellation « l’arbre à l’envers » car il parait avoir été retourné tête en bas.

Adansonia digitata a un caractère botanique unique dans le genre Adansonia : des fleurs blanches pendantes, au contraire des autres espèces à fleurs érigées.

L’écorce est fibreuse, grise et lisse, quelquefois irrégulièrement tuberculée. Elle a la particularité de pouvoir se régénérer.

Le bois est mou et spongieux.

Le fruit du baobab (pain de singe) se présente sous une forme oblongue d'environ 100 mm de diamètre et 200 mm de long. Il contient des graines enrobées d'une pulpe déshydratée.

Longévité

Cet arbre de croissance lente est exceptionnellement longévif, on peut rencontrer des spécimens âgés de près de 2 000 ans. Les baobabs ne produisent pas de cernes tous les ans du fait des sécheresses récurrentes qui touchent la savane africaine, il est donc difficile de déterminer leur âge par des méthodes de dendrochronologie.

Distribution

C'est un arbre africain typique de la savane arborée sèche, où on le rencontre en compagnie d'acacias, tamariniers et albizias. Son aire de distribution va du Sahel, surtout au Sénégal[citation nécessaire], jusqu'au Transvaal, où sa sensibilité au gel limite son expansion. Il est absent des forêts ombrophiles d'Afrique centrale.

Utilisations

Vente de lalo (poudre de feuilles séchées) à Joal-Fadiouth (Sénégal)

Cette essence et ses fruits font l'objet de nombreux usages traditionnels, ou rénovés[1].

Alimentation

Fruits

Les fruits du baobab sont comestibles. Leur goût acidulé plaît aussi bien aux humains qu'aux singes (d'où leur appellation de "pain de singe"). Ils sont très riches en vitamines B1 et C[2] et contiennent deux fois plus de calcium que le lait[3].

Les graines du baobab se consomment grillées[2]. Elles sont très nourrissantes[2]. On s'en sert également pour remplacer le café. On en extrait encore une huile alimentaire.

La pulpe des fruits frais ou séchés mêlée à de l'eau fournit une boisson rafraichissante[2] appelée bouye ou jus de bouye.

Depuis juillet 2008, le fruit est autorisé à la vente par la Communauté européenne (cette autorisation est obligatoire depuis 1997 pour tout produit alimentaire non déjà couramment consommé en Europe)[3].

Racines, turions

Les jeunes pousses et les racines des jeunes plants sont consommées comme des asperges.

Feuilles

La feuille de baobab riche en protéines et minéraux (calcium, fer, potassium, magnésium, manganèse, phosphore et zinc) se consomme bouillie. Au Sénégal, le "lalo" est une poudre de feuilles de baobab séchées que l'on incorpore aux céréales ou aux sauces, notamment lors de la préparation du couscous de mil.

Du côté de Kayes (au Mali), les enfants emploient parfois les graines comme bonbons en raison de la saveur acidulée de la pulpe.

Médecine traditionnelle

Fruit

Feuille

La feuille est utilisée en décoction dans des tisanes médicinales et contre le paludisme[2].

Écorce

L'écorce a été utilisée comme fébrifuge[2].

Divers

  • Au Mali, au Pays dogon, le fruit séché du baobab est transformé en "maracas" après l'avoir percé de petits trous et décoré au fer rouge.
  • L’écorce sert à confectionner cordes et cordages.
  • La sève entre dans la fabrication du papier.
  • La feuille sert de fourrage pour le bétail durant la saison sèche.

Note

  • Le bois est trop mou et gorgé d'eau pour être utilisé.

Photos

Références

  1. Sébastien GARNAUD Le Baobab, un espoir pour l’économie et l’environnement publié : 21 septembre 2010
  2. a b c d e f g h i j et k (en) Ben-Erik van Wyk et Nigel Gericke, People's plants - A Guide to Useful Plants of Southern Africa, Pretoria, Briza publications, , 1re éd., 351 p. (ISBN 978-1-875093-19-9)
  3. a et b (en) « New exotic fruit to hit UK shops », BBC News, (consulté le )

Sébastien GARNAUD Mission Darabao : comment dater des baobabs millénaires ? publié : 6 août 2011

Liens externes

Institut pour l'Etude et la Conservation du Baobab