Sinaï

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Sinaï
Image satellite du Sinaï.
Image satellite du Sinaï.
Localisation
Pays Drapeau de l'Égypte Égypte
Gouvernorats Sinaï Sud, Sinaï Nord, Suez, Port-Saïd, Ismaïlia
Coordonnées 29° 40′ 00″ nord, 34° 00′ 00″ est
Mers Méditerranée et Rouge
Géographie
Superficie 60 000 km2
Altitude 2 642 m
Géolocalisation sur la carte : Égypte
(Voir situation sur carte : Égypte)
Sinaï
Image satellite du Nil et du Sinaï.
Carte du Sinaï avec la localisation des principales villes

Le Sinaï est une péninsule égyptienne d'environ 60 000 km2, à la forme triangulaire et située entre la Méditerranée (au nord) et la mer Rouge (au sud). Elle est géographiquement située en Asie. Sa frontière terrestre longe le canal de Suez à l'ouest et la frontière israélo-égyptienne au nord-est. La limite orientale de la péninsule est marquée par une faille tectonique qui écarte, année après année, la mer Rouge. Du pétrole, du fer et du manganèse sont exploités dans le nord et dans le centre-sud. D'anciennes mines existent depuis des millénaires.

Cette région désertique est aujourd'hui habitée par plus de 400 000 Égyptiens, principalement au nord le long de la frontière israélienne et de la bande de Gaza. Les villes les plus connues sont : Charm el-Cheikh et Taba, qui sont des destinations touristiques importantes.

Le point le plus élevé qui se situe au sud de la péninsule est le mont Sainte-Catherine culminant à 2 642 m[1] et qui est aussi le sommet le plus haut d'Égypte. Le mont Sinaï, en arabe : جبل موسى ou Djebel Moussa (« Montagne de Moïse ») (2 285 m) [1], voisin, est d'après la Bible le lieu où Moïse aurait reçu les Dix Commandements. Toutefois, les historiens et les archéologues rejettent généralement l'idée que le site marquerait l'emplacement du mont décrit dans la Bible. A proximité des deux sommets se trouve le monastère Sainte-Catherine, fondé au Ve siècle et la plus ancienne architecture byzantine préservée jusqu'à aujourd'hui[1].

Le Sinaï à l’époque médievale

La fondation du royaume de Jérusalem en 1099 fit du Sinaï une zone frontière entre le royaume de Jérusalem et l'Égypte musulmane. Le premier prince croisé qui s'intéressa au Sinaï fut le roi Baudouin Ier de Jérusalem (1100-1118) qui mena plusieurs expéditions au cœur de la péninsule. Le roi laissa son empreinte dans l'histoire de la région puisque la lagune séparant le nord du Sinaï de la mer Méditerranée, porte encore le nom du roi sous sa forme arabisée de lac Bardawil.

L'autre figure majeure de l'époque des croisades est le célèbre sultan Saladin (1171-1193). On peut encore visiter les deux forteresses de Sadr, située sur un éperon rocheux dominant le désert, et de l'île de Graye, dans le golfe d'Aqaba, qu'il fit construire au Sinaï central. Ces édifices avaient pour fonction d'assurer la protection du principal axe de circulation qui reliait les deux parties de l'empire de Saladin, à savoir l'Égypte et la Syrie, tout en contournant par le sud le royaume latin de Jérusalem.

Le Sinaï n'est plus à la fin du Moyen Âge la terre chrétienne et le foyer du monachisme de la fin de l'Antiquité. Bien au contraire, cette terre est devenue très largement musulmane malgré la présence toujours rayonnante du monastère de Sainte-Catherine. La nouvelle géographie du Sinaï qui se met en place dans les derniers siècles du Moyen Âge est encore largement perceptible aujourd'hui, même si, à son tour, elle est menacée par des transformations profondes et d'une tout autre ampleur : ce sont les migrations des agriculteurs de la vallée du Nil qui viennent coloniser les terres nouvellement irriguées de ce désert et le tourisme qui gagne peu à peu l'ensemble des côtes de la mer Rouge.[2]

Le Sinaï et l’histoire moderne

La frontière israélo-égyptienne

Au début du XXe siècle, le Sinaï appartenait à l'empire ottoman puis à l'empire britannique jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La frontière orientale de la péninsule fut tirée en ligne droite entre Rafah sur la Méditerranée et Taba sur la mer Rouge. Cette ligne est aujourd'hui la frontière israélo-égyptienne.

Dans la deuxième moitié du XXe siècle, des conflits ont opposé l'Égypte et Israël pour le contrôle de la région. Depuis la guerre israélo-arabe de 1948, le Sinaï a toujours été le théâtre de combats opposant les armées israélienne et égyptienne :

  • En 1948, les Britanniques et les Américains stoppèrent les Israéliens dès qu'ils entrèrent dans le nord-est de la péninsule. L'armistice de 1949 laissa le Sinaï et la bande de Gaza sous contrôle égyptien.
  • En 1956, Tsahal envahit en quelques jours la péninsule (avec les soutiens français et britanniques) pour mettre un terme au blocus égyptien sur le port israélien d'Eilat sur la mer Rouge et répondre à la nationalisation par Nasser du canal de Suez (voir l'article détaillé). Les pressions américaines et soviétiques obligèrent les Israéliens à se retirer et l'ONU déploya des forces pour démilitariser la péninsule.
  • En 1967, l'Égypte ordonna le retrait des forces onusiennes, reprit son blocus du détroit et opéra militairement dans le Sinaï. L'offensive israélienne défit en six jours l'armée égyptienne et Israël choisit de garder le contrôle complet de la péninsule pour en faire une zone tampon.
  • En 1973, durant la guerre du Kippour (appelé ainsi parce que l'attaque-surprise des armées arabes eut lieu le jour de l'une des principales fêtes religieuses juives), les Égyptiens forcèrent la ligne Bar-Lev supposée imprenable qui avait été construite le long de la frontière entre le Sinaï et l'Égypte. Toutefois, les Israéliens repoussèrent finalement l'attaque et passèrent même le canal de Suez.
  • En 1979, le Sinaï fut échangé par les Israéliens contre un traité de paix avec l'Égypte. Le retrait israélien sur la péninsule entraîna la destruction de colonies de peuplement comme la ville de Yamit, au nord-est.
  • Depuis 1982, la Force multinationale et observateurs au Sinaï surveille la frontière.
  • Depuis, la frontière du Sinaï est paisible, à l'exception des trafics d'armes qui transitent vers la bande de Gaza par des tunnels clandestins.
  • La ville de Charm el-Cheikh est désormais la « vitrine moderne » de l'Égypte qui y organise régulièrement des sommets internationaux. La ville fut prise pour cible lors d'attaques terroristes d'Al Qaïda.

Environnement

Accumulations de déchets sur le bord des chemins, dans la réserve naturelle de Nabq

L'environnement s'est fortement dégradé depuis le début du XXe siècle, suite au manque d'eau et à la pression touristique notamment. Toutes les laisses de mer sont polluées par de nombreux déchets, de nombreuses bouteilles de plastiques emportées par le vent depuis la mer s'accumulent dans le désert et sur les bords des chemins et routes. L'eau est polluée jusque dans les réserves naturelles.

Contrairement à l'idée reçue, le Sinaï n'a rien d'une terre inculte. On y trouve de très grandes palmeraies, dont celles d'Aïn Khudra, d'AÏn Umm et d'Aïn Furtâga.

Voir aussi

Liens externes

Notes

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