Arturo Frondizi

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Arturo Frondizi, en 1959
Arturo Frondizi et Fidel Castro à Buenos Aires en 1959

Arturo Frondizi (né dans la province de Corrientes, en Argentine, le 28 octobre 1908 - mort à Buenos Aires, le 18 avril 1995) était un avocat et homme politique argentin, qui fut président de son pays entre le 1er mai 1958 et le 29 mars 1962.

Famille et début de carrière

Des douze enfants de la famille de l'immigrant italien Frondizi, trois se sont signalés par leur brillante carrière: Arturo, Président de la Nation, Risieri, recteur de l'Université de Buenos Aires et Silvio Frondizi, théoricien trotskyste assassiné par l'organisation terroriste Triple A.

Arturo Frondizi, dirigeant réputé de l'Unión Cívica Radical (UCR) et analyste économique éminent, conclut une entente avec Juan Perón, après le coup d'État de 1955, ce qui amena une scission au sein de l'UCR et causa son triomphe lors de l’élection présidentielle de 1958, sous la bannière de l'Unión Cívica Radical Intransigente (UCRI). Durant le gouvernement de Perón, Frondizi avait été un opposant tenace.

La présidence (1958-1962)

Le président Frondizi tente, sans succès, d'agir comme médiateur en 1960 lors de la crise entre Cuba et les États-Unis, ces derniers se refusant à acheter leur quote-part de sucre. Washington décida peu après d'appliquer un embargo à l'égard de Cuba, toujours en vigueur 40 ans après.

Il charge Luis Margaride (futur chef de la police provinciale de Buenos Aires en 1974) d'une campagne de moralisation de la société (octobre 1960-mai 1961), considérant que l'individualisme, la libération sexuelle, etc., sont des chevaux de Troie du communisme. Des milliers de personnes furent ainsi arrêtées par la police à Buenos Aires entre octobre 1960 et mai 1961 [1]. Cette expérience est considérée comme le prélude de la campagne générale lancée par la dictature de la Révolution argentine (1966-1973) [2]. Elle fut critiquée par un best-seller, Buenos Aires: vida cotidiana y alienación (1965), écrit par un ex-président de la Fédération universitaire argentine, Juan José Sebrili, qui écrivait que « la soi-disant crise morale du pays est une manière de divertir l'attention de la véritable crise, économique et politique » [3].

En 1961 Frondizi annula la proscription du péronisme. Lors des élections de 1962 les péronistes emportèrent le gouvernement de 10 des 14 provinces, y compris la très importante province de Buenos Aires, où fut élu Andrés Framini.

Les Forces Armées exigèrent alors que Frondizi annule les élections, ce qu'il ne fit pas, déclenchant ainsi un nouveau coup d'État qui le renversa en mars 1962.

Frondizi fut arrêté et confiné dans l'île Martín García et plus tard à San Carlos de Bariloche jusque 1963.

Un démocrate à temps partiel

Arturo Frondizi

Tout au long de ses années de présidence et des quelques années suivantes, Arturo Frondizi se montra un démocrate radical important. Encore en détention, il se fit le promoteur de la création d'un front entre l' UCRI et le mouvement péroniste, appelé Frente Nacional y Popular (soit Front National et Populaire). Mais un secteur majoritaire de l' UCRI décida de se séparer du front et de présenter un candidat propre, Oscar Alende (en) à la présidentielle de 1963, faisant capoter le projet d'alliance.

Depuis sa résidence surveillée à San Carlos de Bariloche, Frondizi envoya une lettre à Oscar Alende qui fut publiée dans le quotidien La Prensa le 30 mai 1963 et où il déclare :

"Depuis que le radicalisme intransigeant s'est manifesté comme expression politique différenciée, il a adopté pour objectif fondamental d'unir les couches populaires et d'orienter la participation des travailleurs vers les grandes solutions nationales (...). Toute attitude qui exclut la participation organique du justicialisme dans la construction d'une grande nation conspire contre la République, contre le peuple et contre l'essence même du radicalisme".

Des ce moment, Frondizi décida d'abandonner le radicalisme, dans ses deux expressions particulières (UCRI et UCRP) et de construire un parti orienté vers le développement: le Movimiento de Integración y Desarrollo (ou MID) ou Mouvement d'Intégration et de Développement, d'où il donna l'impulsion pour un large accord avec le péronisme. Ainsi, il voyagea en mars 1972 à Madrid pour rencontrer pour la première fois son vieil adversaire, le général Perón, rencontre qui aboutit à la constitution du Frente Cívico de Liberación Nacional (FRECILINA), une coalition électorale intégrant les péronistes, le MID et d'autres partis mineurs. Celle-ci fut bientôt remplacée par le FreJuLi qui remporta les élections de mars 1973.

Cependant dès la fin des années 1970, il enterra ses convictions démocratiques et adhéra à des positions totalement contraires, faites de chauvinisme national et d'anticommunisme virulent, appuyant même le Proceso de Reorganización Nacional des dictatures sanguinaires de Videla et consorts. Il s'opposa aussi à la signature d'un accord avec le Chili, qui clôturait le conflit du Beagle.

Il mourut en 1995, marginalisé et déconsidéré. Sa dépouille repose au cimetière de Olivos, en province de Buenos Aires.

Notes et références

  1. Manzano, Valeria (2005). « Sexualizing Youth: Morality Campaigns and Representations of Youth in Early 1960s Buenos Aires », in Journal of the History of Sexuality - Volume 14, Number 4, October 2005, pp. 433-461
  2. Cyrus Stephens Cousins (Université du Texas, 2008), General Ongania and the Argentine (Military) Revolution of the Right: Anti-Communism and Morality, 1966-1970, Historia Actual, n°17 (automne 2008), p.  65-79, publié en ligne le 15 octobre 2008
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Liens externes

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