Aller au contenu

Alain Carignon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 6 octobre 2010 à 15:15 et modifiée en dernier par 86.66.169.98 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Alain Carignon
Illustration.
Fonctions
Ministre de la Communication
Président François Mitterrand
Gouvernement Édouard Balladur
Prédécesseur Jean-Noël Jeanneney
Successeur Nicolas Sarkozy
Ministre délégué auprès du ministre de l'Équipement, du Logement, de l'Aménagement du territoire et des Transports, chargé de l'Environnement
Président François Mitterrand
Gouvernement Jacques Chirac II
Prédécesseur Huguette Bouchardeau
Successeur Brice Lalonde
Maire de Grenoble
Prédécesseur Hubert Dubedout
Successeur Michel Destot
Biographie
Lieu de naissance Vizille, Isère
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique RPR, UMP

Alain Carignon, né le à Vizille (Isère), est un homme politique français. Maire RPR de Grenoble de 1983 à 1995, il est ministre délégué à l'Environnement du gouvernement Chirac II et ministre de la Communication de 1993 à sa démission, l'année suivante.

Carrière

Débuts en politique

Diplômé de l'Institut d'administration des entreprises de Grenoble, il commence sa carrière en tant que Directeur Général adjoint de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Grenoble. Il travaillera au cabinet du médiateur, puis à la commission industrie du Conseil économique et social. Il entre au Conseil général de l'Isère et devient chargé de mission auprès de Jérôme Monod, secrétaire général du RPR.

Il se fait connaitre en emportant la mairie de Grenoble en 1983, bastion socialiste de longue date face à Hubert Dubedout. Il devient ensuite député européen en 1984 et président du conseil général de l'Isère en 1985. Il fait partie des douze jeunes députés « rénovateurs » RPR et UDF (avec notamment François Léotard, Michel Noir et Philippe Séguin), qui souhaitent évincer Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac.

Carrière ministérielle

En 1986, il remporte les législatives dans la circonscription de sa ville et est alors appelé par Jacques Chirac dans le premier gouvernement de cohabitation, au poste de ministre délégué à l'Environnement. Le , peu après la catastrophe de Tchernobyl, il déclarait au journal télévisé d'Antenne 2 que « Les taux de radioactivité [en France] les plus élevés sont en dessous des seuils à partir desquels il y a danger, et largement en dessous : 5, 10 ou 100 fois en dessous. », reprenant les éléments communiqués au gouvernement par le service central de protection contre les rayonnements ionisants. Ces propos ont été l'objet d'une très vive controverse.

Réélu député en 1988, il démissionne pour cause de cumul de mandats. Lors du second gouvernement de cohabitation, en 1993, le nouveau premier ministre Édouard Balladur le nomme ministre de la Communication, poste dont il doit démissionner l'année suivante en raison d'une affaire de pots-de-vin, l'Affaire Dauphiné News.

Affaire Dauphiné News

Le le juge Philippe Courroye ouvre une information contre X pour abus de biens sociaux et recel. L'affaire en question concerne les journaux News et Dauphiné News de Grenoble, journaux lancés quelques semaines avant les élections municipales de 1989 et qui sont en faveur du conseil municipal en place. En mars 1989 Alain Carignon est réélu maire de Grenoble et les journaux disparaissent laissant un passif de 10 millions de francs. La Lyonnaise des eaux, qui vient de remporter, via une de ses filiales, la gestion des eaux de Grenoble nouvellement privatisée, entre alors dans le capital de l'entreprise de presse, et bien que celle-ci n'ait plus d'activité, elle en éponge les dettes.

Le Alain Carignon annonce sa démission de son poste de ministre de la Communication du gouvernement pour pouvoir être mis en examen. Il est condamné le par un arrêt définitif de la chambre correctionnelle de la Cour d'appel de Lyon à 5 ans de prison (dont 1 an avec sursis), 5 ans d'inéligibilité, et 400 000 francs d'amende pour corruption, abus de biens sociaux (pour avoir détourné à son usage personnel 19 073 150 francs, et subornation de témoins. Il a été libéré en mai 1998.

Affaire Grenoble Isère développement

Au début de septembre 1997, alors qu'il est incarcéré à la prison de Villefranche-sur-Saône, Alain Carignon est mis en examen pour « faux, usage de faux et abus de biens sociaux » dans l'enquête sur société Grenoble Isère développement (GID), une société d'économie mixte liée au conseil général de l'Isère, dont il est resté président[1]. Le 13 juillet 1999, il est condamné par le tribunal correctionnel de Grenoble à dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis et 80 000 francs d'amende pour « abus de biens sociaux et usage de faux ». Le procureur adjoint avait requis deux ans avec sursis et 100 000 F d'amende. Jean Boyer, poursuivi en qualité de président de GID, est condamné à quinze mois d'emprisonnement avec suris et 50 000 francs d'amende[2].

Retour en politique

Il revient en politique en 2002, après avoir purgé 29 mois de détention, un record pour un homme politique en France[3]. Malgré l'opposition d'Alain Juppé, alors en charge de la création de l'UMP, il intègre le nouveau parti de droite[4]. Il prend la tête de la fédération UMP en Isère en 2003[4], les conditions de son élection étant néanmoins contestées[5].

En novembre 2006, Alain Carignon est désigné à 80 %, par les militants UMP de la 1re circonscription de l'Isère, candidat pour les élections législatives de 2007. Contestée, cette désignation est validée par la Commission nationale de l'UMP, aux dépens du député sortant Richard Cazenave[5]. Sa campagne est marquée par la tenue de nombreuses réunions publiques, en présence de plusieurs personnalités politiques (Renaud Donnedieu de Vabres, Valérie Pécresse, Pierre Méhaignerie, etc.) et par une opposition farouche à son retour en politique, y compris au sein de l'UMP.

Le , Alain Carignon arrive en deuxième position du premier tour des élections législatives, avec 21,45 % des bulletins exprimés, devant Richard Cazenave (19,62 %) qui perd ainsi son siège de député, mais largement derrière Geneviève Fioraso, la candidate du Parti socialiste (32,02 %)[6]. Sans grande surprise, Alain Carignon est battu au deuxième tour par son opposante socialiste, qui obtient 63,03 % des suffrages[6].

Cet échec l'incite à renoncer à se présenter aux élections municipales à Grenoble[7]. Le , Michel Savin est élu, avec 75,77 % des suffrages, président de l'UMP Isère[8]. Toutefois ce dernier démissionne le 15 septembre 2010 « par souci d'honnêteté » comme il le déclare au Canard ecnhaîné du mercredi 6 octobre 2010[3]. Michel Savin souhaite ainsi dénoncer le « manque de transparence » qui prévaudrait dans la fédération UMP de l'Isère, c'est-à-dire l'existence d'adhérents fantômes pro-Carignon[3].

Détail des mandats

Ouvrages

  • 2011, Demain nous appartient, Éditions Numeris,
  • Une saison dans la nuit, Grasset,

Notes et références

  1. « CORRUPTION : Alain Carignon a été mis en examen à propos d'irrégularités découvertes dans la Société Grenoble Isère développement », Le Monde, 21 septembre 1997.
  2. « Alain Carignon condamné à dix-huit mois de prison avec sursis », Le Monde, 15 juillet 1999.
  3. a b et c « Les fantômes d'Alain Carignon », Le Canard enchaîné, 6 octobre 2010, p. 2.
  4. a et b , « Guerre ouverte entre UMP pro- et anti-Carignon à Grenoble », Le Monde, 5 juin 2007.
  5. a et b « Carignon: les secrets d'un retour - Opération Résurrection », L'Express, 15 mars 2007.
  6. a et b Élections législatives de 2007 - résultats dans la 1re circonscription de l'Isère, sur le site du ministère de l'Intérieur.
  7. Le Dauphiné libéré, 3 octobre 2007.
  8. « Comité départemental de l’UMP38 »

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes