Penn Nouth

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 14 septembre 2010 à 18:39 et modifiée en dernier par Jean-Jacques Georges (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Modèle:Série Cambodge

Penn Nouth (Phnom Penh, Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), ) était un homme politique cambodgien.

Biographie

Penn Nouth est né le à Phnom Penh dans une famille de hauts fonctionnaires (gouverneurs de provinces).

Il entra en 1918 à l’école franco-khmère dont il sortit diplômé d’Études primaires supérieures en 1926, ce qui lui vaudra d’intégrer l’administration française au Protectorat du Cambodge, au titre de secrétaire des résidences.

En 1929, il est nommé commis de 5e classe avant d’intégrer l’École d’administration cambodgienne dont il sortit major de sa promotion en 1935, ce qui lui permet d’accéder au poste de cadre supérieur.

En septembre 1938, il est envoyé en stage à Paris, au ministère des colonies pour parfaire sa formation.

À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939, il réintègre l’administration cambodgienne en tant que gouverneur adjoint de la province de Kandal, le gouverneur étant Ung Hy.

À la fin de 1940, il est nommé chef de cabinet de Ung Hy, devenu Premier ministre et ministre de l’Intérieur et des Cultes.

À l’avènement du roi Norodom Sihanouk, en avril 1941, il reste chef de cabinet de Ung Hy, qui tout en conservant son poste de Premier ministre, devient ministre du Palais Royal des Finances, des Cultes et des Beaux-Arts.

Le , lorsque l’armée japonaise décide de renverser l’administration coloniale française, Ung Hy devient ministre des Finances du nouveau gouvernement royal dirigé par Norodom Sihanouk et Penn Nouth en devient le vice-ministre des Finances.

Le , lorsque Son Ngoc Thanh prend la tête d’un gouvernement qui ne durera que quelques mois, Penn Nouth devient ministre des Finances par intérim.

En octobre 1945, les Français se réinstallent au Cambodge et nomment un nouveau gouvernement sous la présidence du prince Sisowath Monireth ; Son Ngoc Thanh est arrêté.

Le , il est nommé gouverneur de la province de Kompong Cham. Il aura notamment la charge de gérer des émeutes antifrançaises dans les plantations d’hévéas de Chup et Mimot.

Le , il retourne à Phnom Penh où il accède au poste de gouverneur de la ville le .

Il réoccupe brièvement le poste de Premier ministre, du au

Le il devient Président du Conseil et ministre de l’Intérieur et de l’Information. Il devra démissionner le après sa mise en minorité à l’Assemblée nationale.

Le , il est nommé par Norodom Sihanouk membre du Conseil de régence pendant le séjour du roi en France.

A partir de 1950, il est conseiller privé du roi «ayant rang, prérogatives et traitement d’un Ministre d’État du Gouvernement royal ».

Nommé ministre de la Défense nationale le , il participe le de la même année à la conférence de Pau, chargée de régler des questions techniques et juridiques en suspens entre le gouvernement français et les États associés de l’Indochine dans le cadre d'un transfert de souveraineté (limitée) à ces derniers.

Le , dans la cadre de sa croisade royale pour l’indépendance, Norodom Sihanouk nomme Penn Nouth Premier ministre et lui donne le commandement de l’armée royale khmère avant de partir en exil au Siam. En mars de la même année, il rejoint le roi à Paris pour entamer des pourparlers avec le gouvernement français et en juillet, il dirige les négociations depuis Phnom Penh avec les autorités coloniales. Le , l’indépendance du Cambodge est enfin reconnue, mettant fin à un assujettissement de 90 ans, qui avait débuté par le traité de protectorat du .

À partir de 1955, Penn Nouth devient un personnage central de la vie politique cambodgienne. Il sera au côté de Norodom Sihanouk, notamment lors de la création du Sangkum Reastr Niyum et à la Conférence de Bandung. Il sera également plusieurs fois Premier ministre, du au , puis du au .

En juin 1958, il devient ambassadeur à Paris et ce jusqu’en janvier 1961 où il retourne au Cambodge pour être à nouveau Premier ministre du au .

Il exerça une sixième fois les fonctions de Premier ministre du au .

Le , lorsque Norodom Sihanouk est déposé par Lon Nol, il rejoint le monarque dans son exil et sera son Premier ministre dans le gouvernement royal d’union nationale du Kampuchéa œuvrant depuis Pékin.

Le , lorsque les khmers rouges prennent le pouvoir, il occupe une dernière fois le poste de Premier ministre, jusqu’au , mais sans exercer aucun pouvoir. Il sera par la suite placé en résidence surveillée, tout comme Norodom Sihanouk, par les partisans de Pol Pot jusqu’au , où suite à l’invasion vietnamienne, il retourna en Chine.

Il émigra en France, d’abord à Champs-sur-Marne (77) puis à Châtenay-Malabry (92) où il obtint son statut de réfugié le et où il mourut le , dans sa 80e année.

Sources