Massacre du 17 octobre 1961

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 28 juin 2004 à 21:40 et modifiée en dernier par Sanao (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Le Massacre des algériens à Paris (aussi appellé le Massacre du 17 octobre) à débuté le 17 octobre 1961, pour continuer durant quatre jours dans plusieurs centres de détentions. Selon les estimations, entre 32 et 325 nord africains sont morts sous les coups de la police de Paris, alors sous les ordres du préfet de police, Maurice Papon.

Les prémices

Bien avant la nuit du 17 octobre, la tension entre les militants du FLN est la police est déjà importante. Les nombreux attentats visant des policiers attisent la colère des forces de l'ordres. Ces derniers, en retour, harcèlent et humilient de nombreux nord africains qu'ils rencontrent. Certains vont même jusqu'à disparaître mystérieusement après une rafle de la police. Les directives de Maurice Papon, alors préfet de police sont alors claires : Ils faut par tous les moyens empêcher les militans du FLN de se réunir et de manifester. A l'entèrement d'un policier, Maurice Papon va dire : "Pour un coup rendu, nous en porterons dix".

Le massacre

C'est dans cette ambiance qu'il décide le 5 octobre d'effectuer un couvre-feux, fixé de 20h30 à 5h30, pour tout les Français musulmans d'Algérie de la région parisienne. Voulant manifester contre cette mesure, les dirigenants du FLN décident d'organiser des manifestations pacifistes la nuit, en plein couvre-feux. Tout les algériens de la région parisiennes sont alors invités à venir manifester pacifiquement contre le couvre-feux.

Maurice Papon donne alors l'ordre d'intercepter tout les algériens et de les empêcher par tous les moyens de participer à la manifestation. Des contrôles sont alors effectués dans tous les grands points de passages de Paris. De nombreux nord africains sont frappés et emenés dans des centres de détentions (dont le Centre d'Identification de Vincennes), où ils subiront des passages à tabac durant plusieurs jours.

Près du Pont Saint Michel, les manifestants se heurtent à la police, de nombreux nord africains sont alors frappés par les officiers de police, certains, inconscients ou morts sont alors jetés dans la Seine.

Des faux messages d'informations sont même diffusés durant la nuit, relatant des échanges de coups de feux avec les manifestants et l'annonce de la mort de plusieurs policiers. Tous ces messages n'avaient qu'un seul but, attiser encore plus la colère des forces de l'ordre à l'encontre des nord africains.

L'oubli

Tout comme les crimes commis durant la Guerre d'Algérie, le massacre des algériens à Paris fut oublié par la mémoire collective française. En plus de cela, l'Etat français, pendant de nombreuses années fit tout pour empêcher que la vérité voit le jour. La création d'une commissionn d'enquête parlementaire sera bloquée, la publication de plusieurs livres interdite, les bandes d'un documentaire sont saisient par la police (toujours sous les ordres de Maurice Papon).

La reconnaissance

Ce n'est que dans le milieu des années 1970 et le début des années 1980 que l'on peut voir les premiers articles et livres relatant le massacre du 17 octobre. La véritable médiatisation du massacre des algériens à Paris viendra étrangement avec un procès en diffamation que Maurice Papon attente au journaliste Jean-Luc Einaudi. Ce dernier a publié un livre dans lequel il relate très fidèlement les évènements du 17 octobre. Son travail se base sur de nombreux témoignages (aussi bien d'algériens que de policiers présents) et de documents du FLN, ils ne put consulter les archives de la police de Paris, faute d'avoir les autorisations nécessaires. Mais ce n'est pas pour la publication de son livre que Maurice Papon porte plainte, mais pour celle d'un article qu'il a écrit, publié dans le journal Le Monde. L'ancien préfet de police perd son procès et c'est avec ce dernier que le massacre du 17 octobre revient sur le devant de la scène médiatique.

Pourtant, il faudra attendre le 17 octobre 2001 pour qu'un élu politique reconnaisse officielement le massacre des algériens à Paris. C'est le maire de Paris, le socialiste Bertrand Delanoë qui inaugure la plaque commémorative sur le Pont Saint Michel. Aucun représentant de la droite municipale ne désira participer à la célébration. Le jour même, l'après-midi, à l'Assemblée nationale, le Secrétaire d'État à la défense chargé des anciens combattants Jacques Floch parla des évènements du 17 octobre, il déclara notamment "un couvre-feu appliqué sur la base du faciès". La plupart des députés du RPR et de Démocratie libérale ont alors quitté l'Assemblée nationale, critiquant la récupération politique d'un tel évènement.

Responsabilité de l'Etat français

La responsabilité de l'Etat français ne s'arrête pas à Maurice Papon, elle va bien au delà. Tacitement, les plus hauts responsables politiques en place (Michel Debré alors premier ministre et dans une moindre mesure Charles de Gaulle) laissent à Maurice Papon la liberté de répondre par la force au problème du FLN.

Liens externes