Moissonneuse-batteuse

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Moissonneuse-batteuse John Deere

La moissonneuse-batteuse est une machine agricole automotrice destinée à la récolte de plantes à graines, principalement les céréales, en une seule opération. Elle permet de réaliser simultanément la moisson et le battage, opérations qui étaient auparavant dissociées dans le temps, permettant ainsi un important gain de productivité et une plus grande réactivité face aux aléas climatiques. La puissance de ce type de machine est de plus en plus importante : 100 à 180 ch en 1980, 200 à 580 ch aujourd'hui.

Si les moissonneuses-batteuses sont actuellement automotrices, les premières apparues sur le marché étaient tractées par un tracteur et actionnées par la prise de force.

Schéma de fonctionnement d'une moissonneuse batteuse conventionnelle

Schéma d'une moissonneuse-batteuse conventionnel
Schéma d'une moissonneuse-batteuse conventionnel
Légende
1 rabatteur à griffes 11 grille supérieure
2 barre de coupe 12 grille inférieure
3 vis d’alimentation 13 vis à otons
4 convoyeur 14 recyclage des otons
5 récupérateur de pierres 15 vis à grains
6 batteur 16 trémie à grains
7 contre-batteur 17 broyeur paille
8 secoueurs 18 cabine de conduite
9 table à grains 19 moteur
10 ventilateur


Moissonneuse batteuse recolteuse effectuant son travail
Moissonneuse au repos
Déversement du grain contenu dans la trémie de la moissonneuse-batteuse

Une moissonneuse-batteuse conventionnelle comprend schématiquement :

  • des organes de coupe :
    • barre de coupe pour céréales ou colza (pour ce dernier muni d'une scie verticale à droite ou à gauche ou des deux cotés. De plus, la barre de coupe peut être munie d'une rallonge de tablier permettant de réduire les pertes de grain lors de l'égrènement de ce dernier lors de la coupe ) ;
    • cueilleurs à maïs grain ;
    • convoyeur ;
  • des organes de battage :
    • accélérateur de flux ;
    • batteur ou rotor ;
    • contre-batteur
    • tire paille ;
    • secoueur (4 à 6) ;
    • twin-flow (spécifique à une marque) ;
  • des organes de nettoyage du grain :
    • table à grains ;
    • soufflerie ;
  • des organes de stockage du grain :
    • trémie à grains ;
  • des organes de traitement de la paille :
    • broyeur de chaumes sous coupe ;
    • éparpilleurs de menue paille ;
    • hache-paille.

Les machines les plus récentes sont équipées de divers perfectionnements : cabines climatisées, systèmes de contrôle divers (horizontalité de la barre de coupe, correction de dévers, semoir pour couverts végétaux...), systèmes de guidage divers, y compris localisation par satellite, systèmes de mesures des quantités récoltées...

On distingue aujourd'hui deux familles de moissonneuses-batteuses, différenciées par leur système de séparation des grains :

  • les machines dites « conventionnelles » utilisent des secoueurs ;
  • les machines dites « non conventionnelles » utilisent divers systèmes, à base de rotors.

Ce sont des machines coûteuses (de 100 000 à plus 350 000 euros neuves) et d'une utilisation ponctuelle mais intensive. De ce fait, elles sont souvent exploitées par des coopératives, des groupements d'agriculteurs ( CUMA ) ou des entrepreneurs spécialisés ( ETA ).

Histoire

Moissonneuse de McCormick

C'est l'américain Cyrus McCormick qui obtint le brevet de la moissonneuse mécanique, en 1834. Un autre américain, Hiram Moore obtint le brevet de la moissonneuse-batteuse la même année. En 1866, Célestin Gérard construit la première batteuse mobile de France[1].

Moissonneuses-batteuses et environnement

L'apparition du matériel agricole lourd découle d'une série de progrès techniques. Ceux-ci ont été permis par le charbon et la machine à vapeur, puis grâce au pétrole et au moteur à explosion et à l'apparition de machines solides et rustiques, développées à l'occasion de la Première Guerre mondiale. L'apparition des grandes moissonneuses-batteuses a été l'une des causes de profondes modifications du paysage agricole et rural, qui se sont notamment faites en Europe au travers des remembrements et dans les pays totalitaires via les regroupements de terres agricoles. Les moissonneuses larges et hautes ne pouvant emprunter les anciens petits chemins, tournant et manœuvrant mal, et nécessitant un sol stabilisé, leur usage n'était pas compatible avec le maintien des réseaux bocagers et de chemins, talus et mares qui les accompagnaient. Leur poids contribue par ailleurs au tassement des sols.

Un des problèmes posé par les moissonneuse modernes qui avancent beaucoup plus vite, et travaillent sur une largeur de coupe très supérieure à ce qu'elle était lors des moissons faites à la main ou avec la traction animale est qu'elles tuent de nombreux animaux cachés dans la paille.

Constructeurs de moissonneuses-batteuses

Notes et références

  1. « Célestin Gérard », Ville de Vierzon, (consulté le )

2. Le constructeur français "Bourgoin" a été le premier, au milieu des années 80, à concilier batteur axial et transmission hydrostatique dans le but de simplification. Modèle "Axiale SP"

Compléments

Articles connexes

Liens externes

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