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Crosse (sport)

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Modèle:Infobox sport olympique La crosse (ou lacrosse en anglais) est un sport collectif mettant aux prises deux équipes composées de dix joueurs (trois attaquants, trois milieux, trois défenseurs et un gardien) équipés d'une petite crosse ou grande pour les défenseurs sur un terrain de la taille de celui du football (100 mètres sur 54 mètres). L'objectif est de mettre la balle dans le but adverse. Il y a deux versions de ce sport, l'une appelé simplement « crosse » et la seconde appelée « crosse en salle ». Il est ici question de la première version uniquement.

D'origine amérindienne, la crosse est codifiée en 1867 par le Canadien William George Beers. Le premier match officiel s'est disputé au Canada. Enseignée depuis dans les collèges et universités nord-américains, la crosse s'est notamment développée sur ce continent, en Australie et au Royaume-Uni.

Le calendrier est dominé par deux types d'épreuves : celles concernant les clubs et celles des équipes nationales. La coupe du monde est l'épreuve prépondérante. Pour les clubs, la National Lacrosse League (crosse intérieur) fait office du championnat le plus prestigieux.

Historique

Origines amérindiennes

Partie de crosse chez les Amérindiens.
Danse et célébrations avant une rencontre.
Les types de crosses par tribus : a. Iroquois b. Passamaquoddy c. Chippewa d. Cherokee.

La crosse est un jeu inventé par les Amérindiens sous différents noms : dehuntshigwa'es en onondaga, da-nah-wah'uwsdi en cherokee, Tewaarathon en mohawk ou baaga`adowe en ojibwé[1]. Il s'agit de l'un des plus vieux jeu d'équipe du continent américain, puisque des origines de ce sport remontent jusqu'au XIe siècle en Mésoamérique ou au Mexique[2]. Ce jeu était ensuite pratiqué dans le Canada et les États-Unis actuels, notamment dans la région des Grands Lacs et la Côte Est des États-Unis.

Ce jeu traditionnel étaient des évènements phares à cette époque et pouvait s'y dérouler sur plusieurs jours où des rencontres s'organisaient entre villages ou tribus voisins réunissant à l'occasion des centaine voir un millier de participants. Il se disputait souvent sur un terrain entre les deux villages adversaires et les buts pouvaient être distancés de 500 mètres à plusieurs kilomètres[3]. Les règles de ces jeux étaient décidés quelques jours avant la compétition. Généralement, tout le monde pouvait y participer, la balle ne devait pas être touché avec la main, les buts étaient constitués soit des rochers soit des arbres avant la mise en place de poteaux en bois et la durée du match dépendait du soleil. Chaque joueur était armé d'une crosse.

Des rites d'avant-match étaient organisés, semblables aux rites liés à la guerre. Les joueurs se maquillaient avec de la peinture et du charbon de bois et se dotaient de différents objets qu'ils portaient sur eux, symbolisant leurs qualités. Également un sorcier avant les matchs les préparaient et exécutaient des rites, par ailleurs la veille d'un match, différentes manifestations prenaient place comme des cérémonies où ils étaient costumés accompagnées de danses. Il y avait aussi des sacrifices, ainsi que des cris pour intimider leurs adversaires[4]. Le jour du match, les équipes avançaient dans les champs tout en poursuivants les rites prodigués par leurs sorciers, certains joueurs ayant même des traces cérémonialles sur leurs bras ou leurs torses[5]. Avant le début de la rencontre, les joueurs tenaient des paris, engageant des couteaux, des chevaux voir même leurs femmes et leurs enfants, la mise était ensuite remportée par le vainqueur.

La partie débutait par la mise en jeu d'une balle, celle-ci était lancée en l'air où les adversaires se dépêchaient de la récupérer, en raison de l'implication d'un grand nombre de joueurs, le jeu se déplaçait lentement à travers le terrain. Les sorciers remplissaient alors le rôle d'entraîneurs et les femmes étaient là pour ravitailler en eau les joueurs [6](il existait également une version féminin de ce jeu appelé amtaj avec des crosses plus courtes[7]). Après la rencontre, un grand festin était organisé.

Ce jeu remplissait différents objectifs, la plus importante était de régler les conflits entre les différentes tribus, la plus essentielle concernait les Cinq-Nations. Le jeu permettait également d'entretenir physiquement les joueurs pour différentes batailles futurs, enfin il était associé aux croyances religieuses pour permettre de se rassembler autour de celle-ci[8].

À cette époque, la balle était faite de bois, d'autres avec une coque en peau de daim remplie de cheveux[9] et mesurait huit centimètres de diamètre[10].

Les premières crosses étaient également en bois sans filet avant que ce dernier y soit rajouté sur dix à treize centimètres[11], ce filet était fait à partir de tendon de cerf, les filets formaient un U plutôt qu'un cercle. Les crosses étaient longues de 60 à 150 centimètres et leurs formes variaient selon les régions, par ailleurs certains joueurs tellement attachés à leur crosse désiraient être enterrés avec. Aucun équipement de protection n'était porté à cette époque.

Arrivée des Européens

Équipe de crosse en 1885.

Les premiers Européens à rencontre la crosse sont les missionnaires jésuites français dans la vallée Saint-Laurent. Dans les années 1630, ils sont témoins de ce jeu et le condamnent. Ils s'opposent à ce jeu en raison de sa violence et tentent de l'éradiquer[12].

Le missionnaire jésuite Jean de Brébeuf est le premier à relater ce jeu et lui donne son nom « La crosse ». Il descrit les indiens Huron jouant à ce jeu en 1636. Le terme crosse est originaire du terme français relatif au terrain de hockey : « le jeu de la crosse », d'autres suggestions sont qu'il est relatif à la crosse, bâton pastoral des évêques.

Malgré l'opposition des jésuites, de nombreux colons européens sont intrigués par la crosse. Des matchs sont organisés et en 1740 de nombreux colons français y prennent part, cependant ils n'affrontaient jamais les Amérindiens.

En 1834, l'équipe de Caughnawaga fait une démonstration du jeu à Montréal, à partir de ce moment-là l'intérêt de la crosse devient progressive. En 1840, les premières rencontres entre colons et Amérindiens sont organisées. En 1856, le docteur William George Beers, dentiste canadien, fonde le Montreal Lacrosse Club, il codifie le jeu en 1867, diminuant la durée des rencontres, réduisant le nombre de joueurs et le terrain, uniformisant la crosse (l'instrument) et intégrant une balle en caoutchouc. le premier match officiel est disputé sous ces règles là à l'Upper Canada College en 1867 où l'Upper Canada College perd contre le Toronto Cricket Club sur le score de 3-1. Durant les années 1860, la crosse devient un sport national. En 1869, la première association sportive de crosse est créée avec l'Association canadienne de crosse).

Les premières rencontres d'exhibition hors du territoire ont lieu également en 1867. En 1876, la Reine Victoria est témoin de ce jeu et déclare que "le jeu est très joli pour regarder.", c'est ainsi que de nombreux collèges de filles anglais l'incorporent dans leur programme d'éducation physique dans les années 1890.

Bien que le sport se développait, l'aspect violent de ce sport était toujours présent et devenait un obstacle à son expansion, jusqu'à interdire ce jeu dans les années 1900 quand les Indiens Choctaw fixaient au bout de leur crosse des poids pour blesser leurs adversaires.

Pratique de la crosse chez les enfants.

Peu de temps après, la crosse poursuivait cependant sa progression où elle était aux programmes dans de nombreux collèges et universités, par ailleurs il est intégré au programme des jeux Olympiques d'été en 1904 et 1908 avant son exclusion du programme (il intégrera les jeux mondiaux). Dans les années 1930, de nouvelles tentatives est effectuées pour les jeux Olympiques où le sport y est sport démonstration en 1928 et 1932 mais sans succès.

Aux États-Unis, la crosse était uniquement confiné autour de la région de la Nouvelle-Angleterre avant de s'étendre à New York, Long Island et aux états du Nord-Est. Puis après, ce sont les États de Géorgie et de Floride puis du Colorado, Californie, Texas et le Midwest qui accueillent ce sport, notamment grâce à sa visibilité dans les médias et son intégration à de nombreux programmes d'éducation physiques des collèges et universités (avec la NCAA Men's Lacrosse Championship sur le même modèle que le basket-ball). Dans les années 1970, le sport doit son expansion grâce à des crosses avec des têtes en plastique, permettant de réduire les coûts, une meilleure rapidité du jeu et par conséquence une meilleure attractivité..

Parallèlement dans les années 1930, une version en salle est créé au Canada. Cette version devient prépondérante par rapport à l'autre, celle-ci est en fait le résultat de la fusion de la crosse et du hockey sur glace. Elle se dispute notamment sur le même terrain que le hockey sur glace, recouvert d'un gazon synthétique. Cette version dépasse son ainée puisqu'en 1987, une ligue professionnel de crosse en salle est créé, renommé depuis en National Lacrosse League où une dizaine de clubs prennent part. Plus récemment, la version originelle s'est elle-même créé sa ligue professionnelle : Major League Lacrosse (MLL) depuis 2001 avec dix équipes.

Règles

Les règles varient beaucoup selon le terrain, le pays ou encore le niveau pratiqué ( national, régional, entre différentes écoles, etc. ). Les règles qui suivent s'appliquent pour la crosse jouée en salle :

Le terrain est séparé en deux parties : le terrain d'attaque et le terrain de défense. Le terrain de défense est celui où se trouve votre goal, le terrain d'attaque celui du goal adverse. Ces deux terrains varient donc selon votre équipe.

Le but est d'avoir le plus de points, un point équivalant à un but marqué. Un gardien d'une équipe commence avec la balle, et la lance à un de ses équipiers. Celui-ci peut rattraper la balle dans sa crosse, la rammasser avec sa crosse, ou la coiffer. Coiffer signifie recouvrir la balle de sa crosse. Le joueur qui coiffe est assuré d'avoir la balle, on ne peut pas la lui prendre.

- Si le joueur a coiffé la balle en terrain de défense, les joueurs situés autour de lui doivent reculer, et le laisser prendre la balle. Le jeu recommence normalement.

- Si le joueur a coiffé la balle en terrain d'attaque, il doit aller toucher la ligne qui délimite le terrain avec son pied, perpendiculairement à sa position et au terrain. Une fois cela fait, le jeu peut recommencer.

Chaque joueur peut aller partout dans le terrain, et chacun peut marquer un but. Le but est comptabilisé quand la balle entre dans le goal.

Voici certaines règles primordiales :

- On ne peut toucher la balle avec ses mains ou toute autre partie du corps, sauf le gardien, qui peut toucher la balle avec tout son corps.

- On ne peut pas sortir du terrain. Si cela se produit, la balle est à l'autre équipe.

- On ne peut pas cogner la crosse d'un adversaire dans le but que la balle tombe, il ne peut y avoir de contacts.

- On ne peut pas coiffer la balle avec un genou à terre, auquel cas une faute est sifflée.

- L'arbitre peut décider de siffler un penalty, s'il juge une faute trop grave ou trop importante.

- Si la balle touche le toit de la salle, c'est jugé comme une sortie, et la balle est à l'autre équipe.

- On ne peut pas marcher.


Il existe une zone, en forme de demi-disque, autour de chaque goal. Le gardien est le seul à pouvoir y entrer. Si un joueur, peut importe son équipe, entre dedans ou met un pied dedans, une faute est sifflée et la balle est à l'autre équipe.

Il existe aussi une limite de temps, on ne peut pas posséder la balle un certain nombre de secondes, qui varie selon la taille du terrain.

La partie est séparée en deux mi-temps, d'une durée variante. Les deux équipes inversent leurs goals pendant la mi-temps.


Techniques de tir

Il existe plusieurs techniques de tir. En voici les plus connues et les plus pratiquées :

Le tir "normal" : Comme son nom l'indique, c'est le tir le plus utilisé et le plus pratiqué. Il consiste simplement à tirer, en poussant la crosse. Pour cette technique, on met généralement une main en bas de la crosse, une main placée +/- au milieu. Certains débutants mettent la deuxième main, la main droite pour les droitiers, la gauche pour les gauchers, juste contre le panier. Cette façon est un peu plus précise, mais beaucoup moins puissante.

La cuillère, ou louche : Son appellation varie. Elle consiste à tirer par le bas, en arrière. Le joueur se place dos au goal, et tire par le bas. On peut tirer à sa droite, à sa gauche ou encore entre les jambes. Son gros avantage est que les défenseurs ne peuvent rien faire quand ils sont au-début devant vous, une fois retourné derrière vous, puisque la crosse ne vient jamais vers eux.

La "retournée" : Cette technique consiste à se mettre dos au goal, et à tirer par le dessus. Elle comporte les mêmes avantages que la cuillère, mais est moins puissante et moins précise.



Terrain et équipements

Positions

Crosse en salle

Rencontre de crosse en salle.

Les Canadiens jouent généralement à la crosse en salle, version du jeu en salle disputé par les équipes composées de six joueurs sur les terrains de hockey sur glace, où la glace est recouverte d'une pelouse synthétique. Cette forme de jeu est dans un endroit clos d'où son nom "box" (boîte en anglais) par rapport au jeu traditionnel. Créée aux cours des années 1930, cette version est mise en place pour améliorer les finances des patinoires de hockey et a dépassé avec le temps en termes de popularité son ainé. Les but de crosse en salle sont plus petites que ceux de crosse extérieur et le gardien porte plus de protections. Chaque attaque a trente secondes pour tirer au but (à l'instar des 24 secondes en basket-ball). Enfin elle est moins violente que la crosse extérieur.

La crosse organisée par la National Lacrosse League en Amérique du Nord reprend les spécificités de la crosse en salle, mais également de nombreuses règles issus du jeu traditionnel. Les rencontres ont lieu principalement en hiver. Cette sous-version de crosse se dispute en quatre périodes de 15 minutes.

La crosse fémininine

La crosse internationale

La crosse est essentiellement joué au Canada, États-Unis, ainsi que dans certaines communautés en Grande-Bretagne et en Australie. Récemment, le sport commence à prospérer au niveau international avec son intégration dans de nombreux nouveaux pays, notamment en Europe et en Asie de l'Est.

Le sport n'a été programmé que deux fois aux jeux Olympiques d'été qu'en 1904 et 1908. Mais à partir de 1967 pour fêter l'anniversaire des cent ans de ce sport, un championnat du monde de crosse masculine fut organisé et est depuis disputé tous les quatre ans. Il existe aujourd'hui une coupe du monde féminine ainsi que pour les de moins de 19 ans chez les hommes comme chez les femmes. Jusqu'en 1986, la crosse internationale est seulement contestée par les États-Unis, le Canada, l'Angleterre et l'Australie, ainsi qu'un degré moindre pour l'Écosse et le Pays de Galles dans les épreuves féminines. La dernière coupe du monde féminine en 2005 a mis en prises dix nations et celle des hommes 21 nations.

La seconde plus grande compétition internationale est le championnat européen de crosse, organisé par la European Lacrosse Federation (ELF) depuis 1995.

En général les championnats du monde masculins sont dominés par les États-Unis (vainqueur de huit éditions sur dix) où seul le Canada avec deux titres (1978 et 2006) peut contester sa suprématie, c'est également le cas dans les championnats du monde de moins de 19 ans où dans cette catégorie ils ont remporté tous les titres depuis sa création en 1988. Chez les femmes, les États-Unis sont également les plus titrés (avec cinq titres en sept éditions) où ici seule l'Australie est capable de leur priver de titre (en 1986 et 2005) tandis qu'en moins de 19 ans, les USA ont remporté tous les titres mis en jeu.

Il y a une particularité propre à ce sport sur le plan international avec une sélection composée uniquement d'Iroquois : Iroquois Nationals. Cette sélection consiste à regrouper les membres des Cinq-Nations des Iroquois. Admise en 1990 par la fédération internationale de crosse, il s'agit de la seule équipe propre aux Amérindiens pouvant participer à un sport sur le plan international, ils furent quatrièmes à l'occasion des trois derniers championnats du monde masculins.

Notes et références

  1. (en) FREELANG: Ojibwe-English dictionary and English-Ojibwe dictionary, freelang.net, consulté le 7 juin 2008.
  2. (en) Thomas Vennum, American Indian lacrosse : little brother of war, Smithsonian Institution Press, Washington, 1994, p.28, (ISBN 9781560983026)
  3. (en) The culture // Lacrosse history, stxlacrosse.com, consulté le 7 juin 2008.
  4. (en) Stewart Culin, Games of the North American Indians, Dover Publications, 1907, p.28, (ISBN 9780486231259)
  5. (en) Stewart Culin, Games of the North American Indians, Dover Publications, 1907, (ISBN 9780486231259)
  6. (en) Stewart Culin, Games of the North American Indians, Dover Publications, 1907, (ISBN 9780486231259)
  7. (en) Stewart Culin, Games of the North American Indians, Dover Publications, 1907, (ISBN 9780486231259)
  8. (en) More Than a Game. Lacrosse at the Onondaga Nation connects the current generation with its ancestors., Tom Rock, redhawkslax.com, consulté le 7 juin 2008.
  9. (en) Living Traditions - Museums Honour the North Ameerican Indigenous Games, museevirtuel.ca, consulté le 7 juin 2008.
  10. (en) Stewart Culin, Games of the North American Indians, Dover Publications, 1907, (ISBN 9780486231259)
  11. (en) Stewart Culin, Games of the North American Indians, Dover Publications, 1907, (ISBN 9780486231259)
  12. THE CREATOR'S GAME, e-lacrosse.com, consulté le 7 juin 2008.

Voir aussi

Liens externes

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