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Art amérindien

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Modèle:L’art Amérindien

Aucune des langues autochtones d’Amérique du Nord n’a, semble t’il, de mot correspondant au concept occidental d’art, généralement compris comme distinct des autres activités de la vie quotidiennes. Pourtant, des objets non conçus comme de l’art par leurs artisans sont aujourd’hui considéré comme des œuvres d’arts à part entière. En 1520, Albrecht Dürer voyant les trésors rapportés du Mexique par Cortès et ses compagnons ne pu retenir son admiration : « De toute ma vie je n’ai jamais rien vu qui m’ait autant réjouis le cœur que toutes ces choses. » On peut supposer que ce qui plaît à Dürer c’est la nouveauté des moyens d’expression employés, (utilisation de la plume), le savoir-faire ingénieux, la valeur, car ces objets coutent chers, la rareté et l’exotisme. C’est au XIXème siècle, avec la reconnaissance de l’ethnographie en tant que discipline académique, que ces objets seront exposés dans des musées d’histoires naturelles. Pourtant même lorsqu’on commencera à appliquer le terme d’ « art », dans son sens moderne, aux objets fabriqués par les autochtones d’Amérique du Nord ( ou par d’autres populations non occidentales), il sera le plus souvent accompagné de qualificatifs tels que « décoratif » ou « ornemental » et perçu comme plus proche de l’artisanat que du « grand art » européen. Il est également admis que dans les sociétés tribales, l’art était nécessairement lié à la fonction et que la créativité individuelle n’avait pas l’importance qu’elle a dans l’art européen. Aux alentours de 1900, des anthropologues engageront occasionnellement des informateurs indiens afin qu’ils représentent par des dessins les coutumes indigènes, en particulier les cérémonies religieuses, auxquelles ils n’avaient pas eux même le droit d’assister. Les artistes modernes européens et américains mettront du temps à découvrir l’art autochtone nord américain en comparaison de l’intérêt relativement précoce suscité par les objets africains chez les cubistes. Dans ce cas précis, ce sont surtout les surréaliste venu d’Europe ; comme Marx Ernst, qui verront dans l’art amérindien une source de renouveau, un regard plus aigu, représentatif à leurs yeux du « monde primitif ». Ces artistes étaient surtout attirés par l’art de la côte Nord Ouest en raison de son caractère très littéraire. D’autres artistes modernes, tel que l’américain John Sloan, ont contribué à ce que la peinture indienne soit mieux accepté par de plus nombreux milieux artistiques. En 1920 notamment, Sloan ayant entendu parlé des peintres autochtones de San Ildefonso, organisera une exposition de leurs œuvres à la Société des Artistes Indépendant de New York. D’autres expositions de peintures indiennes auront lieu les années suivantes. Finalement à la suite d’un complet revirement de la politique fédérale, une Ecole d’Art Indien subventionné par le gouvernement et dénommé The Studio, sera ouverte en 1932. Avec l’émergence d’une tradition picturale pan-indienne, nul ne peut désormais nier que cet art soit de l’art. C’est donc la première exposition d’Art amérindien prenant exclusivement en considération la « valeur esthétique ». D’autres jalons seront posés sur la voie de la reconnaissance de l’artisanat tribal indien comme art à part entière, avec l’exposition organisé en 1939 pour la Golden Gates Exhibition de San Francisco (Foire Mondial de San Francisco) ainsi qu’en 1941 au Museum Art de New York. Ce sont Fréderic Douglas du Art Museum de Denver et René d’Harnoncourt, alors Directeur Général du Muséum of Modern Art, qui lancèrent cette dernière exposition et écrivirent pour celle-ci le premier exposé sur l’art Nord Amérindien à faire autorité. De la fin des années 40 jusque dans les années 50, cette progression va être freiné en partie à cause du désintérêt du public pour la question amérindienne ; désintérêt correspondant à la politique officiel d’assimilation de l’époque. Depuis les années 60, l’art nord-amérindien est parvenu à une reconnaissance universelle. La tenue d’importantes expositions dans des musées ou des galeries, la publication de nombreux livres d’art et une revue spécialisée surtout le développement d’un marché de la production tribale pratiquant des prix prouvant qu’il s’agit d’art, attestent ce changement positif. Phénomène parallèle et non moins significatif : des artistes comme Fritz Scholder commencent à fuir le ghetto de la tradition pictural pan-indienne. Crée en 1962 à Santa-Fé, The Institute of American Indian Arts, sucesseur du Studio, se consacre à la formation d’étudiants considérés comme indien et comme artiste. Même si la peinture pan-indienne est loin d’être morte, un nouveau genre d’artiste autochtone est né, qui se perçoit comme Indien mais définit son art simplement comme de l’art. <ref>L'Art des Indiens d'Amérique du Nord, Christian F.FEEST