Antoine Sanguinetti

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Antoine Sanguinetti est un amiral français, né le 9 mai 1917 au Caire et mort le 20 juillet 2004 à Bastelicaccia.

Carrière militaire

Il sort de l’École navale en 1939, puis reste dans l'Armée de Vichy après la défaite de 1940, et devient pilote de chasse. En novembre 1942 il est en Afrique du nord et il intègre donc naturellement l'Armée française de la Libération. Fin 1943, il est envoyé en mission secrète en France occupée et revient par les Pyrénées en 1944. Il participe au débarquement de Provence dans les commandos. Il fait un passage dans les fusiliers marins, mais l’essentiel de sa carrière se déroule dans l’aéronavale.

En 1962, il fait partie des généraux qui résistent au putsch d'Alger. Il est commandant du porte-avions Clemenceau du 20 octobre 1967 au 25 septembre 1968, lors des premiers essais nucléaires français dans le Pacifique.

Il est nommé major général de la Marine en 1972, et vice-amiral d’escadre en 1974. Il critique ouvertement et à plusieurs reprises la politique peu ambitieuse de Valery Giscard d'Estaing en ce qui concerne la marine française, ce qui lui vaut une rétrogradation à la présidence de la Commission d'essais des bâtiments neufs, puis mis en retraite en juin 1976. Il est réintégré dans la réserve seulement en 1983, après l’amnistie des putschistes d'Alger.

Militantisme

Il reste actif en politique, comme gaulliste de gauche, puis au Parti socialiste, dont il est également exclu en 1982 (pour avoir figuré sur une liste dissidente) ; en 1994, il figure sur la liste de Léon Schwartzenberg aux élections européennes.

Il enquête en 1978 sur les dictatures militaires en Argentine et en Uruguay. Il continue de militer à la Ligue des droits de l'homme et au Mouvement de la Paix et manifeste notamment pour le démantèlement des missiles Pershing américains et SS-20 soviétiques en Europe, et en faveur des immigrés clandestins. Il parraine la création du mouvement Ras l'front en 1990. Il signe des pétitions, dont un appel de 60 généraux européens, russes et étatsuniens pour l’abandon des armes nucléaires (1996), l’Appel des Cent et la pétition « Crimes sans châtiment en Tchétchénie » protestant contre les exactions de l’armée russe.

Il militait également pour le développement de la Corse, et contre l’autonomisme et l’indépendantisme corse.

Il était surnommé Tony Carabine.

Opinions

Il dénonce dans un interview en 1983 le professeur de Harvard et membre du Conseil National de Sécurité américain Richard Pipes d'avoir envisagé une guerre nucléaire en Europe comme un mal nécessaire[1].

Décorations

Publications

  • Chansons de Marine, Paris, Editions maritimes et d’outre-mer, 1966
  • Le fracas des armes, Paris, Hachette, 1975
  • Résistance, marine et libération, Ivry sur Seine, Fondation des élèves officiers et sous-officiers de réserve républicains, 1994, in : Défense et citoyen , n° 64, p.26-27.

Références

Service historique de la Marine

Notes et références

  1. Lui (magazine), Juillet 1983, Interview d'Antoine Sanguinetti, Certains américains sont décidés à déclencher une guerre limitée en Europe: une façon de détruire l'Europe et de supprimer le chômage pour quarante ans aux Etats-Unis... Je l'ai entendu dire par l'un d'eux, il n'y a pas si longtemps. Selon cet individu les Etats-Unis ont deux riveaux. L'un politico-idéologique: c'est l'URSS. L'autre économique: c'est l'Europe. Alors si on parvenait à faire s'entre-détruire ces deux rivaux, ce serait une bonne opération pour les américains... Face à la montée du tiers-monde, du chômage occidental, quoi de mieux que de supprimer les deux tiers des occidentaux... Car croyez-vous que l'on pourra longtemps maintenir l'ordre économique mondial sans une opération chirurgicale de ce genre? Le gars qui expliquait celà en novembre 1979, lors d'une conférence à Madère, n'était que professeur à Harvard. Mais un an plus tard il entrait au Conseil National de Sécurité. Il s'appelle Richard Pipes.