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Abbaye Sainte-Cécile de Grenoble

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Le monastère Sainte-Cécile de Grenoble est un couvent de femmes dont toute l’existence se déroule entre deux bornes historiques : la contre réforme catholique et la révolution. Le « siècle des saints » qui s’ouvre avec le XVII ème voit la création et l’essor de l’institution. Le « siècle des lumières » qui le suit voit sa survie difficile. La Révolution précipite sa disparition.


Les fondatrices

La contre réforme est certes né d’une opposition au protestantisme mais c’est aussi une volonté propre de l’église catholique de se rénover. Le concile de Trente, clos en 1563, a précisé la doctrine de la foi et organisé la discipline de l’église. Cette renaissance catholique est un réveil de spiritualité. Des mystiques, des théologiens, des hommes et des femmes d’action, des communautés religieuses renouvelées, un clergé mieux formé, la société civile concernée, animent la réforme avec une vraie ferveur perceptible jusque dans l’expression artistique.

Louise de Ponsonnas

naît le 22 septembre 1602. Son père est Georges de Borel seigneur de Ponsonnas. Sa mère est Louise Alleman de Pâquier, sœur d’Alexandre Alleman vicomte de Pâquier, Marquis de Trièves. Sa biographie est édifiante. A 7 ans Louise entre à l’abbaye cistercienne des Ayes à Crolles. L’abbaye était dans la maison du Vicomte de Pâquier, sa sœur Marie Louise en était la supérieure. L’aînée de ses deux filles entre également au monastère et en devient coadjutrice dès sa profession à l’âge de 16 ans. Les religieuses de cette abbaye avaient une vie peu édifiante, elles sortaient du cloître, recevaient des visites se livraient au luxe, à la galanterie et à toutes sortes de mondanités. Louise de Ponsonnas entre dans un désir violent de réformer son ordre. Elle se lie d’amitié avec Claudine de Buissonrond qui fait profession le même jour qu’elle. Toutes deux partagent la même ardeur pour les réformes proposées par François de Sales, venu y prêcher le carême en 1617 et 1618. Dès lors elles sont soumises à l’hostilité de leurs compagnes qui résistent à leur volonté .Elles se retirent toutes ensembles, les trois mères (Louise de Pâquier la coadjutrice ayant été convertie à leurs idées) pour vaquer à leurs exercices de sorte qu’elles forment un petit monastère dans le grand. Ne pouvant réformer de l’intérieur elles font le projet d’une nouvelle fondation et en 1622 grâce au Vicomte de Pâquier elles louent une maison à Grenoble. Leur chemin devait auparavant rencontrer celui de Louise de Ballon.

Louise Blanche Thérèse de Ballon

La carrière de Louise de Ballon est le miroir de celle de Louise de Ponsonnas. Née en 1591 à Vanchy dans une famille noble de Savoie elle est confiée très jeune aux cisterciennes de l’abbaye Sainte Catherine du Semnoz près d’Annecy où sa cousine était abbesse, elle prend le voile à sept ans et fait profession en 1607, âgée de 16 ans. Dans ce monastère mondain, proche du protestantisme genevois les autorités étaient soucieuses d’établir la réforme catholique prescrite au concile de Trente. Sensibles aux exhortations de son parent François de Sales Louise de Ballon et quelques jeunes moniales se singularisent par leur stricte discipline, leur goût du silence et de l’oraison intérieure. Elles sont en conflit avec leurs compagnes qui craignent le retour à la clôture. Elles quittent l’abbaye pour mettre en pratique leur foi exigeante et s’installent à Rumilly dans une maison louée en 1620. François de Sales les visite, instaure la clôture et place la maison sous le signe de la divine providence en 1622. Louise de Ballon est élue supérieure. Les trois sœurs de l’abbaye des Ayes Louise de Ponsonnas, Louise de Pâquier, Claude de Buissonrond animées du même esprit et dirigées par François de Sales les y rejoignent pour « qu’elles eussent quelques conférences communes avec celles de Rumilly ». Elles y restent deux ans.

Sainte-Cécile de Grenoble