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Luxemburgisme

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Le luxembourgisme fait référence au courant de Karl Liebnecht et Rosa Luxembourg, qui furent tous les deux exécutés lors de la révolution allemande en 1919. Plutôt que de "luxembourgisme", il est plus approprié de parler de "communisme de conseils" ou de "conseillisme". On emploie aussi souvent le terme d'"ultra-gauche" pour désigner les communistes de conseil.

Le communisme de conseil est un courant marxiste antiléniniste qui se réclame des conseils ouvriers (ou "soviets"), tels qu'ils existèrent en Allemagne en novembre et décembre 1918. Les conseils ouvriers sont des assemblées réunissant l'ensemble des prolétaires. Pour les conseillistes, seuls ces assemblées doivent diriger la révolution. Les conseillistes s'opposent donc aux conceptions de Lénine pour qui seul le parti devait diriger la révolution et la société socialiste. Pour les conseillistes, les conseils ouvriers doivent au contraire être les seules structures organisant la société socialiste : les conseils ouvriers sont une forme de démocratie directe.

Outre la référence aux conseils ouvriers, les conseillistes se distinguent aussi par le rejet des syndicats, considérés comme des structures réformistes, ainsi que par le refus de soutenir les luttes de libération nationale. L'ultra-gauche refuse aussi l'antifascisme en tant qu'alliance avec la bourgeoisie. Pour les conseillistes, l'antifascime, en abandonnant la lutte de classe, ne fait que faire le jeu du fascisme : seule la lutte de classe peut permettre de combattre efficacement le fascisme. La démocratie bourgeoise est à cet égard considérée comme une complice du fascisme. Quant à l'URSS et aux différents pays dits "communistes", tous ces régimes ne sont pour l'ultra-gauche que des capitalismes d'Etat, voir des "fascismes rouges". La révolution bolchévique de 1917 est considérée comme "une révolution bourgeoise".

Parmi les différentes personnalités qui ont illustré l'histoire de l'ultra-gauche, on peut notamment citer Anton Pannekoek (auteur en 1946 d'un ouvrage intitulé "Les Conseils ouvriers"), Karl Korsch, Otto Rühle, Paul Mattick, Benjamin Péret, Cornelius Castoriadis et Claude Lefort (animateurs de la revue "Socialisme ou Barbarie"), Guy Debord et Raoul Vaneigem (Internationale Situationniste), ou Henri Simon (Informations et Correspondances Ouvrières).

Au début des années 80, une partie de l'ultra-gauche a apporté son soutien aux thèses de Robert Faurisson niant l'existence des chambres à gaz dans les camps d'extermination nazis durant la seconde guerre mondiale. Si dans l'ensemble l'ultra-gauche a finalement rapidement rejeté les théories négationnistes, certains membres de ce courant ont définitivement basculé dans le négationnisme, avant de rompre avec l'ultra-gauche.

En France, l'ultra-gauche s'est surtout fait connaître par ses publications. Parmi les plus récentes, on peut citer "La Guerre sociale" (années 70), "La Banquise" (années 80), "Brise-Glace" (années 80) ou "Mordicus" (début des années 90). Certaines revues d'ultra-gauche continuent à être publiées encore aujourd'hui : "Echanges et Mouvements", "Théorie Communiste", "Perspective Internationaliste", "Oiseau-Tempête"...