Ceci est la version actuelle de cette page, en date du 16 mai 2024 à 06:22 et modifiée en dernier par WikiCleanerBot(discuter | contributions). L'URL présente est un lien permanent vers cette version.
Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».
Stevie Wonder, né Stevland Hardaway Judkins le à Saginaw (Michigan)[1], est un auteur-compositeur-interprèteaméricain, aveugle depuis sa petite enfance. Il est considéré comme l'un des plus grands artistes américains de la seconde moitié du XXe siècle et possède l'une des carrières les plus prolifiques de la musique populaire américaine.
Sa discographie, commencée dès l'âge de 11 ans, compte en 2021 pas moins de 23 albums studio, trois albums de musique de film, quatre albums live, onze compilations et 101 singles. Par ailleurs, aux États-Unis, 49 de ses chansons ont figuré dans le Top 40 et 10 à la première place du Billboard Hot 100. Au total dans le monde, 32 de ses singles ont été no 1 des ventes de disques[2].
Il est le troisième enfant d'une famille qui en compte six. Son père est Calvin Judkins, marchand de rue vivant d'une petite pension militaire[4], et sa mère Lula Mae Hardaway, née Lula May Pitts le 11 janvier 1932, serveuse qui a eu précédemment deux fils avec Paul Hardaway et qui, en tant qu'auteure-compositrice, co-écrira plusieurs chansons de son fils[5]. Né prématurément, Stevie Wonder est placé dans une couveuse mais perd la vue à la suite d'une oxygénothérapie avec des niveaux trop élevés d'oxygène[6] qui provoquent une rétinopathie du prématuré[7]. Parce qu'il a survécu, Stevie Wonder se croira toujours porté par la chance[8].
Stevie Wonder en 1967.
À l'âge de quatre ans, il déménage à Détroit avec sa mère qui a quitté Calvin pour retrouver son compagnon Paul Hardaway. Il sera rebaptisé Steveland Morris après le second mariage de sa mère. Il maîtrise de nombreux instruments dès son enfance, notamment le piano, l'harmonica ainsi que divers instruments de percussion. Très actif dans la chorale de son église pentecôtiste, il a une enfance heureuse même si sa famille vit dans la pauvreté. Il commence à enregistrer dès l'âge de huit ans, son mentor Clarence Paul(en) le formant au piano et à la composition après ses cours à l'école. Il est découvert par Ronnie White, alors compositeur au sein du groupe The Miracles aux côtés de Smokey Robinson. Stevie signe pour le label Tamla dès l'âge de onze ans, et son premier album est édité sous le nom de Little Stevie Wonder en 1962. Le producteur Clarence Paul lui donne ce surnom de « Little Stevie Wonder » (« Stevie la Petite Merveille ») après avoir reconnu que : « Nous ne pouvons pas l’appeler indéfiniment la huitième merveille du monde » (We can't keep calling him the eighth wonder of the world). Il obtient rapidement son premier succès avec la chanson numéro un au hit-parade Fingertips. Ses compositions apparaissent sur ses propres disques ainsi que sur ceux d'autres artistes du label Motown. Berry Gordy, le fondateur de la Motown, en fait un enfant star, les premiers disques de Little Stevie générant un chiffre d'affaires de 30 millions de dollars[8]. L'expiration de son contrat en 1966 fait douter Gordy de le refaire signer car les ventes du chanteur baissent et sa voix mue avec la puberté, mais la compositrice et productriceSylvia Moy(en) convainc la Motown de lui donner une dernière chance[9]. Stevie Wonder apporte une réponse à leurs doutes. Voulant son indépendance financière, après de longues tractations avec Berry Gordy, il commence à assurer lui-même le rôle de producteur sur l'album Signed, Sealed and Delivered sorti en 1970[10]. Durant l'été 1969, il se produit au Harlem Cultural Festival[11].
L'album Music of My Mind sorti en 1972 est entièrement réalisé par l'artiste, composition, chant, instruments, production (seuls un solo de trombone de Art Baron dans Love Havin' You Around, un solo de guitare de Buzz Feiton dans Superwoman ne sont pas l'œuvre de Stevie Wonder), qui commence à utiliser des synthétiseursMoog et ARP que lui ont fait découvrir les pionniers de la musique électroniqueRobert Margouleff(en) et Malcolm Cecil(en)[12]. Music of My Mind n'est pas composé d'une suite de singles, comme ses albums précédents, mais conçu comme un tout cohérent. Dans les albums suivants, Talking Book et Innervisions (placé par le magazine Rolling Stone à la 23e place de sa liste des « 500 meilleurs albums de tous les temps » en 2003[13]), Wonder aborde des thèmes sociaux dans des chansons comme Big Brother ou Living for the City, mais continue de rencontrer le succès avec, par exemple, la pièce Superstition, qui atteint la première place des hit parades dans les catégories pop et rhythm and blues, ou encore la ballade You Are the Sunshine of My Life[14]. Il se produit aussi le 4 octobre 1975 à Kingston en Jamaïque, aux côtés de Bob Marley pour le Wonder Dream Concert, dont les bénéfices sont reversés à l'Institut jamaïcain pour les aveugles[15]. Le double album Songs in the Key of Life, sorti en 1976, contient les hits I Wish et Sir Duke — enregistré en hommage à Duke Ellington — qui se classent en tête du classement des meilleures ventes aux États-Unis[16]. Le magazine Rolling Stone le place à la 3e place de sa liste des « 500 meilleurs albums de tous les temps » en 2020.
En 1977, il participe au FESTAC 77, un festival des cultures et arts noirs et africains qui se tient à Lagos, au Nigeria, et réunit près de 60 pays[17].
Toujours en 1980, il participe activement à l'album Let's Get Serious[18] de Jermaine Jackson qui obtiendra son premier no 1 dans les charts R&B avec la chanson titre de l'album avec un featuring percutant, la présence artistique importante de Stevie a été déterminante pour son ami et ex-chanteur des Jackson 5 dans la suite de sa carrière. En 1982, Stevie Wonder interprète Ebony and Ivory en compagnie de l'ex-Beatle Paul McCartney, la chanson figure sur l'album Tug of War de McCartney et se classe première des charts britanniques. Avec I Just Called to Say I Love You, composée pour le film La Fille en rouge (The Woman in Red), Stevie Wonder remporte l'Oscar de la meilleure chanson originale[19] ; il obtient également son premier numéro un au Royaume-Uni en tant qu'artiste solo, le titre se classant en tête des charts durant six semaines d'affilée en 1984. Il figure parmi les vingt meilleures ventes de l'histoire au Royaume-Uni.
L'année suivante, Stevie Wonder fait partie du collectif de quarante-quatre artistes baptisé USA for Africa qui interprète la chanson caritative We Are the World, et réalise l'album In Square Circle qui renferme un nouveau hit, Part-Time Lover.
En 1987, son album Characters remporte un grand succès notamment grâce à la chanson Free. Cet album contient notamment un duo avec le chanteur Michael Jackson, pour la chanson Get It.
La même année, il chante un duo avec Michael Jackson présent sur l'album Bad, dans le titre Just Good Friends.
Il est intronisé au Rock and Roll Hall of Fame en 1989, un Grammy award récompensant l'ensemble de sa carrière (Lifetime Achievement Award) lui est décerné en 1996.
En 1991, il écrit la bande originale du film Jungle Fever réalisé par Spike Lee.
Un Grammy Hall of Fame award est décerné au single Superstition en 1998, les albums Talking Book et Innervisions sont primés l'année suivante, ainsi que Songs In The Key Of Life et le single You Are the Sunshine of My Life en 2002. Au cours de l'année 2006, il collabore avec certains rappeurs tels que Busta Rhymes ou Snoop Doggy Dogg.
L'album A Time to Love sort en 2005, 10 ans après le précédent album studio.
Il participe à la campagne de Barack Obama en se produisant à ses meetings (il adapte notamment I Wish et Sir Duke en modifiant les paroles) et en enregistrant un clip politique en sa faveur.
Le 19 janvier 2009, il interprète aux côtés de la chanteuse colombienne Shakira et d'UsherHigher Ground, devant près de 300 000 personnes au concert suivant la victoire de Barack Obama[20].
Le , Stevie Wonder est invité pour clore le Festival Mawazine Rythmes du Monde de Rabat[21].
Le 30 juin 2009, Stevie Wonder est invité pour ouvrir le festival de jazz de Montréal devant une foule de 200 000 personnes[22].
Stevie Wonder en 2009.
Le 7 juillet 2009, il chante à la cérémonie d'hommage à Michael Jackson.
Lors des concerts du 25e anniversaire en l'honneur du Rock and Roll Hall of Fame se déroulant le 29 et 30 octobre 2009, Stevie interprète The way you make me feel de son défunt ami Michael Jackson, et fond en larmes durant son interprétation.
Le 3 décembre 2009, lors de la Journée internationale des personnes handicapées, il est nommé « Messager de la paix » au siège de l'ONU[23].
Le 4 juillet 2010, Stevie Wonder, dans le cadre de sa venue en France (seulement 3 concerts) se produit aux arènes de Nîmes[25].
Le 29 septembre 2011, il se produit sur scène, à l'occasion du festival « Rock in Rio 4 ».
Le 18 février 2012, lors de la cérémonie d'adieu à Whitney Houston, Stevie a rendu un hommage vibrant à celle qu'il considérait comme une amie très proche. Il a interprété avec beaucoup d'émotion la chanson Ribbon in the Sky, dont il a adapté les paroles pour l'occasion. Ils s'étaient produits ensemble plusieurs fois, notamment pour Love is in Need for Love[26].
Il participe également à un concert donné à Londres lors du jubilé de diamant de la reine Élisabeth II le .
Il participe au Festival d'été de Québec le . Ce spectacle, dédié aux victimes de la tragédie de Lac-Mégantic, est la conclusion de la 46e édition du festival. Il affirme lors de ce concert qu'il avait pris la décision qu'il ne jouerait plus jamais en Floride ou dans une autre partie du monde où une loi « Stand Your Ground » existe[27].
Stevie Wonder chante sur l'album de Céline Dion Loved Me Back to Life, sorti en 2013, où ils reprennent le tube Overjoyed ensemble.
Stevie Wonder était présent pour rendre hommage à son ami, à la suite du décès de Michael Jackson, Stevie Wonder a déclaré : « Le plus important est l’héritage musical qu’il nous a laissé. Nous devons le célébrer et pas le pleurer. Il ne faut pas tomber dans la négativité ». Lors de l'hommage rendu au roi de la Pop le 7 juillet 2009 au Staples Center de Los Angeles, Stevie Wonder a interprété les chansons Never dreamed you'd leave in summer et They Won't Go When I Go, précédées d'un arrangement pour piano de I Can't Help It, chanson présente sur l'album Off the Wall de Michael et composée par Stevie. Tous deux avaient fait partie de l'écurie Motown de Berry Gordy dans les années 1960/1970.
Il a été marié à la chanteuse Syreeta Wright et à Kai Millard Morris. Il est actuellement marié à Tomeeka Robyn Bracy[28],[29]. Il est le père de neuf enfants[30].
Le chanteur a deux enfants avec Kai Millard Morris (Mandla et Kailand), deux avec Yolande Simmons (Keita et Aisha), un fils avec Melody McCulley (Mumtaz) mais également deux autres issus de relations précédentes et dont le nom des mères n'a jamais été dévoilé (Kwame et Sophia). Et enfin avec Tomeeka Robyn Bracy deux enfants également (Izaiah et Nia)[30].
Le 13 mai 2024, jour du 74e anniversaire de Wonder, le président ghanéen Nana Akufo-Addo lui a conféré la citoyenneté ghanéenne. Stevie Wonder a prêté le serment d'allégeance et a reçu son certificat de citoyenneté à Jubilee House à Accra[31].
↑ ab et cDocumentaire d’Hannes Rossacher « Stevie Wonder, Soul Genius », Kobalt Productions, 2013, 52 min.
↑(en) Tenley Williams et James S. Brady, Stevie Wonder, Infobase Publishing, , p. 30.
↑(en) Bob Gulla, Icons of R&B and Soul : Smokey Robinson and the Miracles ; The Temptations ; The Supremes ; Stevie Wonder, Greenwood Publishing Group, (lire en ligne), p. 311-312.