Écuyer du corps du roi

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John Dudley, 1er duc de Northumberland, ancien chevalier du Corps du roi, général, amiral et homme politique.

Un écuyer du corps du roi est un assistant personnel des rois d'Angleterre à la fin du Moyen Âge et au début de l'époque moderne. Un chevalier du corps du roi est une fonction similaire, tenue parfois par un simple écuyer anobli, comme plusieurs d'entre eux l'ont été. La distinction entre les deux rôles n'est pas tout à fait claire et a probablement évolué au fil du temps. Ces fonctions existent également dans certaines cours de moindre importance, comme celle du prince de Galles.

Devenir écuyer du corps du roi peut constituer une étape importante dans la carrière d'un courtisan, d'un politicien ou d'un soldat. Parmi les anciens titulaires, on peut citer William FitzWilliam, 1er comte de Southampton, William Sandys, 1er baron Sandys, John Dudley, 1er duc de Northumberland, et John Howard, 1er duc de Norfolk.

La charge liée à ce statut s'apparente à celle d'un garde du corps, mais le poste peut aussi être confié à des compagnons particulièrement appréciés du roi ou à des figures de la noblesse régionale que le roi veut s'attacher. Dans une certaine mesure, cette fonction s'apparente à celle du gentilhomme de la chambre français et à d'autres rôles similaires en Europe continentale.

Histoire

L'écuyer ordinaire du corps du roi, souvent abrégé en écuyer du corps, est devenu une fonction et un titre officiels de la maison royale anglaise[1] Le Liber Niger (manuel de gestion de la maison royale anglaise du règne d'Édouard IV au règne d'Henri VIII) stipule que l'écuyer du corps doit « veiller sur la personne du roi, l'habiller et le déshabiller, et veiller jour et nuit » pour être prêt à l'aider, car « personne d'autre ne doit porter la main sur le roi »[2]. L'attribution de cette charge est considérée comme un honneur et son titulaire peut devenir très influent du fait de l'intimité et de la proximité quotidienne qu'il entretient avec le roi[2]. On sait par exemple que Henri VIII a longtemps été à l'écoute de George Boleyn qui l'habillait au quotidien[2].

À l'époque d'Henri VIII, les titulaires de cette fonction sont généralement des chevaliers (qui ont droit à l'aide de deux écuyers et d'un page), dont deux au moins sont toujours présents auprès du roi[1].

Ces courtisans sont au nombre de six, accompagnés d'un barbier et d'un page ; ils assistent le roi dans sa chambre à coucher, lors de son lever. Ils sont chargés de lui mettre ses sous-vêtements avant qu'il ne finisse de s'habiller dans la chambre privée, en compagnie des gentilshommes de la chambre privée. Pendant le repas du roi, deux écuyers s'assoient à ses pieds, tandis que deux autres servent les plats et qu'un autre lui sert à boire dans une coupe remise par le majordome ; d'autres encores lui présentent l'aiguière et la bassine. Le reste du temps, les écuyers aident le roi dans son quotidien, par exemple en portant son manteau[1].

Pendant la nuit, les écuyers de service contrôlent la maison du roi et gèrent à eux seuls les charges qui, pendant la journée, sont partagées entre le Lord-Grand-Chambellan, le Vice-Chambellan, les Gentlemen Usher et les écuyers du corps du roi. La nuit, aucune affaire domestique ne peut être menée et aucune dépêche ne peut être remise au roi sans l'autorisation de l'écuyer de service[1].

Références

  1. a b c et d (en) Herbert Noris, Tudor costume and fashion, New York, Dover Publications, , 832 p. (ISBN 978-0-486-29845-0, lire en ligne), p. 164-165
  2. a b et c Lerer 2006, p. 107–108.

Bibliographie

  •  (en) Seth Lerer, Courtly Letters in the Age of Henry VIII: Literary Culture and the Arts of Deceit, Cambridge, New York, Cambridge University Press, , 252 p. (ISBN 9780521035279)

Lectures complémentaires

  • (en) Simon Adams, Leicester and the Court: Essays on Elizabethan Politics, Manchester, Manchester University Press, , 420 p. (ISBN 9780719053252)
  •   (en) Thomas Hearne, Liber niger Scaccarii: nec non Wilhelmi Worcestrii Annales rerum anglicarum, cum praefatione, London, Richardson, , 486 p. (lire en ligne)