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Magda Arnold

Magda Arnold est une psychologue canadienne née le à Moravská Třebová, ville allemande de Moravie, région de Empire Austro-Hongrois, désormais en République Tchèque, et morte le à Tucson en Arizona.

Biographie

Moravie

Magda Arnold est née en décembre 1903 dans une ville allemande des Sudètes. Magda était l'enfant illégitime de Rosa Marie Blondiau, chanteuse d'opéra, et de Rudolf Barta. Elle a été élevée par deux sœurs célibataires peu instruites qui tenaient une petite boutique. À la sortie de l'école primaire, elle a suivi pendant deux ans les cours d'une école de commerce si bien que, à 15 ans et demie, elle a été embauchée comme employée dans la banque locale où elle est restée jusqu'à son mariage, en 1926. Elle était une brillante élève mais, comme ni son père ni sa mère ne payaient sa pension, elle ne pouvait pas aller à l'université. Cependant, elle dévorait les livres qu'elle empruntait à la bibliothèque. À 16 ans, elle a lu la Psychopathologie de la vie quotidienne de Sigmund Freud et s'est jurée de devenir psychologue si elle en avait la possibilité.[1]

Magda a suivi son mari, Robert Arnold, à Prague où elle a trouvé un emploi de comptable et a apprit le tchèque. Elle a assisté, comme auditrice libre, à des cours de psychologie à l'Université Charles. Son mari, qui pensait que la guerre reviendrait inévitablement, a décidé d'émigrer au Canada en 1927. Magda l'a rejoint peu après son installation à Montréal. Puis, le couple s'est installé à Toronto au début de 1928. Magda, qui connaissait un peu le français mais ne parlait pas anglais, a travaillé dans une entreprise de vente de jouets par correspondance d'abord comme secrétaire puis comme comptable. Lorsqu'elle a eu sa première enfant, Joan, en 1929, elle a laissé sa place à son mari qui ne se plaisait pas chez Massey Harris. Finalement, Robert Arnold, qui avait un doctorat en langues slaves et germaniques de l'Université Charles, a été embauché comme professeur d'allemand à Victoria Collège à Toronto.

Toronto

Elle a mis au monde deux autres enfants, Margaret en 1932, puis Katherine, en 1935. En rentrant de la maternité, son mari lui a déclaré qu'il ne se sentait plus lié par le mariage. Elle s'est immédiatement installée dans un autre appartement du même immeuble. Son mari a consenti à engager une bonne pour s'occuper des enfants afin qu'elle puisse faire des études universitaires. Cependant, elle a dû subir une ablation d'un rein peu de temps avant la rentrée universitaire. Elle a suivit le cycle complet des études de psychologie à Victoria Collège, sans payer de frais d'inscription parce que son mari y enseignait. Elle a terminé "bachelor" avec la médaille d'or en 1939. Cette année-là, les époux Arnold ont divorcé. Elle a d'abord été très déçue que l'enseignement fasse peu de cas de Freud. Elle a, par elle-même, lu les ouvrages de Carl Gustav Jung et d'Alfred Adler. Puis, elle a aimé le caractère scientifique de la psychologie expérimentale.

Magda a préparé un diplôme de Master à l'Université de Toronto, soutenu en 1940, sur les émotions pendant l'effort musculaire. Elle a enchaîné avec une thèse de doctorat, soutenue en 1942, sur l'action de l'adrénaline chez le rat. Après sa thèse, elle a été recrutée par le professeur William Blatz comme assistante. Elle a créé le Club de Psychologie de Toronto, qui est devenu, en 1947, l'Ontario Psychological Association. Elle a organisé des ateliers pour former les psychologues aux tests de personnalité, ce qui était nouveau car on ne connaissait que les tests d'intelligence. Elle a travaillé à ce moment-là sur le Thematic Apperception Test. En 1946, Le ministère canadien des anciens combattants l'a nommée directrice de la recherche et de la formation des services de psychologie. Elle a créé des ateliers pour améliorer les conditions d'existence des anciens combattants de la Seconde guerre mondiale.

États-Unis

Universités féminines

En 1947, Magda Arnold a effectué le remplacement temporaire d'une professeure de Wellesley College. L'année suivante, elle a été recrutée comme assistante-professeure et directrice du département de psychologie à Bryn Mawr College. Elle s'est plue à Bryn Mawr mais ne s'est pas bien entendu avec la directrice. Elle a ramené auprès d'elle sa fille Joan, qui a poursuivi ses études de philosophie à Bryn Mawr. À cette époque, mère et fille se sont reconnectée au catholicisme. La fille s'est décidée à être religieuse trappistine au Québec et la mère n'a pu s'y résoudre. Elle a donc saisi l'occasion qui se présentait de déménager : en 1950, on lui offrait un poste de directrice du département de psychologie dans une petite université catholique, Barat Collège, à 30 km au nord de Chicago. C'était nettement moins intéressant que Bryn Mawr, mais cela lui permettait de mettre sa fille en contact avec un ordre religieux plus intellectuel que les trappistines, où elle pourrait éventuellement mieux exercer ses capacités intellectuelles. Effectivement Joan Arnold intégra la communauté des Dames du Sacré-Cœur de Jésus en 1951.

Universités catholiques

À Barat College, Magda s'est rendu compte que le behaviorisme, alors dominant, n'était pas une théorie très attrayante pour les catholiques et qu'il faudrait constituer un manuel de psychologie qui soit plus en rapport avec les valeurs humanistes. Elle a donc organisé à Barat College un congrès de psychologues enseignant dans des institutions catholiques. Les communications ont été rassemblées et augmentées d'une large contribution de Magda Arnold et du Père Gasson pour donner l'ouvrage The Human Person. Elle demande alors une bourse de recherche à Radcliffe College à Cambridge pour écrire un livre sur « une théorie de l'émotion qui s'inscrirait dans une théorie de la personnalité, qui s'inscrirait dans une théorie de l'apprentissage, qui s'inscrirait dans une théorie de la motivation, etc.[2] » La bourse d'un an lui est accordée. En 1952, on lui donne un bureau dans le département de psychologie de Harvard. C'est là qu'elle corrige les épreuves de The Human Person qui est paru en 1954. Elle voulait trouver ce qui arrive dans l'émotion, pas seulement psychologiquement mais physiologiquement. Cela impliquait une théorie du fonctionnement du cerveau. La tâche était immense. Elle a obtenu la prolongation d'un an de sa bourse. Elle a pu finir la première version de son livre. Il lui faudra encore cinq ans pour le terminer.

En 1954, Magda Arnold a rejoint l'Université Loyola à Chicago où elle devait enseigner un semestre et disposer de l'autre pour finir son livre. Mais, en 1955, le livre n'était pas fini. Elle demande alors une bourse Guggenheim, qu'elle obtient pour 1957-1958, pour finir le livre. En 1959, le livre Emotion and Personality est sous presse. Elle enseigne à l'Université de Chicago jusqu'en 1972. Elle a été nommée directrice du Laboratoire d'étude du comportement. À partir de cette base, Magda Arnold a parcouru le Monde pour enseigner, spécialement en Europe de l'Est. Mais, en vieillissant, elle trouve les hivers de plus en plus difficiles à supporter à Chicago. Comme elle avait pris l'habitude d'aller, chaque année, faire des cours à Spring Hill College à Mobile, Alabama, depuis qu'elle avait fait connaissance du Père Gasson, qui y enseignait, elle a décidé en 1972 de rejoindre ce collège pour bénéficier d'un climat plus agréable.

Cependant, elle a rencontré un gros problème à Spring Hill College où la communauté académique ne l'a pas soutenue. Les Pères jésuites voulaient accroître le département de sciences sociales qui avait la faveur des étudiants mais ils ne savaient pas comment faire. Magda leur a suggéré de faire une demande de financement au gouvernement fédéral. On lui a demandé d'aider à rédiger la demande, ce qu'elle a fait. Puis on lui a demandé de bien vouloir prendre la direction du département de sciences sociales, ce qu'elle a accepté. Dans le programme de recherche qui a été soumis, il y avait une partie consacrée à des tests de personnalité qu'elle comptait faire avec les étudiants. Mais les étudiants n'ont pas voulu prendre ces tests au sérieux et ont délibérément saboté l'étude. Après trois ans de travail acharné, Magda n'a rien pu tirer de ses expériences. Et pendant de temps-là, elle n'a pas pu écrire une ligne de son nouveau livre sur la mémoire et le cerveau.

Magda Arnold a décidé de se retirer de l'enseignement en 1975 et a consacré son temps à l'écriture de son ouvrage Memory and the brain. Elle est morte à Tucson le 5 octobre 2002, à 98 ans.

Ouvrages

  • (en) Magda B. Arnold and John A. Gasson S.J., The human person: An approach to an integral theory of personality, New York, Ronald Press, (lire en ligne)
  • (en) Magda B. Arnold, Emotion and personality, New York, Columbia University Press,
  • (en) Magda B. Arnold, Story sequence analysis: A new method of measuring motivation and predicting achievement, New York, Columbia University Press,
  • Magda B. Arnold, Memory and the brain, Hillsdale, NJ, Erlbaum,

Références

  1. (en) Université de Toronto, Département de Psychologie, « Interview de Magda Arnold » [PDF], sur feministvoices.com, (consulté le )
  2. Interview, p.44.