Llaqta chimú

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Chimú

1150–1470

Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de l'État Chimú à son apogée.
Informations générales
Statut Monarchie absolue divine et militaire
Capitale Chanchan
Langue(s) Quingnam (en)
Histoire et événements
1150 Établissement
1470 Conquête inca

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le Llaqta chimú est l'institution politique et socio-territoriale de de la civilisation chimú[1], qualifiée de royaume de Chimor ou d'Empire chimú.

L'entité est née vers 900, succédant à la culture Moche, et est conquise par l'Empire inca par Topa Inca Yupanqui sous le règne de Pachacútec, cinquante années avant l'arrivée des espagnols dans la région[2]. Chimor est le plus grand royaume de la période intermédiaire tardive.

Selon la tradition orale Chimú, l'histoire de Chimor commence avec l'arrivée de Taycanamo dans la vallée Moche. De là, ses descendants conquièrent les régions environnantes, en commençant par son fils Guacriur. Guacricur intègre la basse vallée à l'entité socio-territoriale Chimú, et es:Ñancempinco, le petit-fils de Taycanamo, soumet la haute vallée. Ñançenpinco commence à étendre son domaine davantage au nord et au sud de la vallée Moche[3]. Certains ethno-historiens, examinant les récits transmis par les écrits coloniaux, estiment que l'épopée chimú est mythique et symbolique[4].

Les premières vallées semblent soumises à la structure étatique semblent s'être associées volontairement, mais la culture Lambayeque est acquise par la conquête. Ils ont également été fortement influencés par les cultures pré-incas deCajamarca et de Wari. Chimor était le dernier état qui avait une chance d'arrêter l' Empire Inca avant la conquête inca par Topa Inca Yupanqui.

La structure étatique Chimú s'étend sur une bande de désert sur la côte nord du Pérou. Les rivières de la région alimentent une série de plaines fertiles, très plates et bien adaptées à l'irrigation. L'agriculture et la pêche sont très importantes pour l'économie Chimú, décrit comme « empire hydraulique »[5][6].


L'entité socio-territoriale Chimú est surtout connu pour sa poterie monochrome distinctive et son travail des métaux raffinés tel que le cuivre, l'or, l'argent, le bronze et le tumbaga (de cuivre et de l'or). La poterie prend souvent la forme d'une créature ou présente une figure humaine assise ou debout sur une bouteille cuboïde . La finition noire brillante de beacoup de poteries Chimú est obtenue en cuisant la poterie à haute température dans un four fermé, ce qui empêche l'oxygène de réagir avec l'argile.

Organisation

Histoire

Début de Chimú (civilisation Moche)

La civilisation la plus ancienne présente sur la côte nord du Pérou est la civilisation Moche ou Mochica, identifiée comme étant un proto-état Chimú ancien. Le début de cette période est incertain, mais elle s'est terminée vers 700. Elle est centrée dans les vallées Chicama, Moche et Viru .

« De nombreuses grandes pyramides sont attribuées au début de la période Chimú »[7]. Ces pyramides sont construites en pisé de forme rectangulaire réalisée à partir de moules.

« Les premiers cimetières Chimú se trouvent également sans associations pyramidales. Les sépultures se font généralement dans des positions étendues, dans des tombes préparées. Les tombes rectangulaires, tapissées d'adobe et couvertes, ont des niches dans leurs murs dans lesquelles des bols étaient placés »[7].

Expansion et développement

Pendant l'existence de l'administration étatique Wari, la structure chimú s'est développée sur le même territoire que les Mochicas habitent des siècles auparavant. Chimú est également un état côtier. Selon la légende, la capitale, Chanchan, aurait été fondée par Taycanamo, arrivé dans la région par voie maritime.

Analysant le récit de Taycanamo, et le comparant au mythe de Naymlap, l'archéologue Franck Garcia estime que l'histoire chimú est mythique, et relève de la pensée andine et chimú[4].

Le fils de Taycanamo, Guacri-caur, conquis la partie basse de la vallée de Moche et est remplacé par un fils nommé Nancen-pinco qui pose véritablement les bases de l'état conquérant en soumettant l’entièreté de la vallée de Moche et les vallées voisines de Sana, Pacasmayo, Chicama, Viru, Chao et Santa[5]. ».

La date estimée de fondation de la structure étatique Chimú se situe dans la première moitié du XIVe siècle. Nacen-pinco règne vers 1370 et est remplacé par sept souverains dont les noms ne sont pas connus. Suivant cette période, Minchansaman règne à l'époque de la conquête inca sur quinze vallées côtières (entre 1462 et 1470)[5]. Cette grande expansion s'est produite à la fin de la période de la civilisation Chimú, appelée Chimú tardif[8], mais le développement du territoire Chimú s'est étalé sur plusieurs phases et générations. Nacen-pinco, « a peut-être repoussé les frontières impériales jusqu'à Jequetepeque et Santa, mais la conquête de la région entière était un processus agglutinatif initié par des dirigeants précédents »[9].

Les Chimús se sont étendus pour inclure une vaste zone et de nombreux groupes ethniques . Les premières vallées semblent s'être associées volontairement au pouvoir Chimú, à l'exception de la culture Lambayeque, qui a été assimilée à l'État par la conquête. À son apogée, l'entité politique Chimú avance jusqu'aux limites de la côte désertique jusqu'à la vallée de la rivière Jequetepeque au nord. Pampa Grande, dans la vallée de Lambayeque, est également gouvernée par les Chimús.

Au sud, l'administration Chimú s'étend jusqu'à Carabayllo. L'expansion méridional est stoppée par la puissance militaire de la grande vallée de Lima. La frontière méridionale est sujette à débat entre les historiens et archéologues[5].

Chute

Chimor est le dernier empire andin capable d'arrêter l'Empire inca. Suite à la conquête de Cajamarca, alliée à l'État chimú, Tupac Yupanqui envahit le territoire chimú depuis les régions montagnardes et coupe l'irrigation de la capitale, forçant l'empereur Minchansaman à capituler. Les Incas déplacent Minchansaman et les orfèvres chimú à Cuzco, créant une renaissance culturelle et architecturale[10].

Face à l'unité socio-terrtoriale de la structure étatique Chimú, les incas séparent l'entité socio-territoriale en plusieurs provinces, fracturant le mosaïque politique de la côté septentrionale[1]. La structure et la dynastie Chimú sont réduites à la ville de Chanchan.

Économie

Références

  1. a et b César Itier, Les incas, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Guide Belles Lettres Civilisations », , p. 69-70
  2. Kubler, George.
  3. (en) Silverman, « Naymlap and Company: The Northern Dynasties . Kingship and Statecraft in Chimor. Michael E. Moseley and Alana Cordy-Collins, Eds. Dumbarton Oaks Research Library and Collection, Washington, DC, 1990. x, 548 pp., illus. $40. From a symposium, Washington, DC, Oct. 1985. », Science, vol. 252, no 5008,‎ , p. 1011–1012 (ISSN 0036-8075, PMID 17843261, DOI 10.1126/science.252.5008.1011, lire en ligne)
  4. a et b Franck Garcia, Les Incas, Paris, Éditions Ellipses, coll. « Biographies et mythes historiques »,
  5. a b c et d Rowe, John H. (1948) "The kingdom of Chimor", Aus Acta Americana 6, (1-2): 27.
  6. Henri Favre, Les incas, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », , 10e éd. (1re éd. 1972), p. 12-13
  7. a et b Holstein, Otto.
  8. Bennett, Wendell C. (1937).
  9. Mosely, Michael E. (1990).
  10. María Rostworowski (trad. Harry B. Iceland), History of the Inca Realm [« Historia del Tahuantinsuyo »], Cambridge University Press,