Israelites (chanson)

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Israelites

Single de Desmond Dekker
extrait de l'album The Israelites
Face B My Precious World (The Man) (par Beverley's All Stars)
Sortie
Enregistré 1968
Durée 2:47
Langue Créole jamaïcain
Genre Ska, reggae
Format 45t
Auteur-compositeur Desmond Dekker, Leslie Kong
Producteur Leslie Kong
Label Pyramid Records

Singles de Desmond Dekker

Israelites est une chanson écrite par Desmond Dekker et Leslie Kong, devenue un succès pour le groupe Desmond Dekker and the Aces[1], atteignant le sommet des charts dans de nombreux pays en 1969. Chantées en créole jamaïcain, certaines paroles de la chanson ne sont pas pas aisément comprises par de nombreux auditeurs britanniques et américains au moment de sa sortie[2]. Malgré cela, le single est le premier disque de reggae britannique classé no 1 et parmi les premiers à atteindre le top 10 américain (culminant à la 9e place)[3]. Il combine la religion rastafari avec les préoccupations des rude boys[4], pour parvenir à ce qui est décrit par AllMusic comme un « chef-d'œuvre intemporel qui ne connait pas de frontières »[5].

Chanson

Origine et paroles

Initialement publiée en 1968 en Jamaïque sous le titre Poor Me Israelites[6], la chanson reste le hit de reggae jamaïcain le plus connu, atteignant le top 10 du Billboard Hot 100 aux États-Unis, et est écrite près de deux ans après que Dekker ait fait sa marque pour la première fois avec la chanson de rude boys 007 (Shanty Town)[1]. Dekker compose la chanson après avoir entendu une dispute : « Je me promenais dans le parc en mangeant du pop-corn. J'ai entendu un couple se disputer à propos d'argent. Elle disait qu'elle avait besoin d'argent et il disait que le travail qu'il faisait ne lui en procurait pas assez. J'ai repensé à ces choses et commencé à chanter une petite chanson : "Tu te lèves le matin et tu travailles pour du pain". Une fois rentré à la maison, c'était terminé »[7].

Le titre Israelites est l'objet de spéculations[8], mais la plupart s'accordent sur l'association du mouvement rastafari avec les douze tribus d'Israël. Dans les années 1960, les rastas jamaïcains sont largement marginalisés, considérés comme « sectaires » et mis au ban de la société dans son ensemble, y compris par l'Église chrétienne plus conservatrice de Kingston. Démunis (« esclaves pour du pain ») et négligés (« Shirt dem a-tear up, pants a-go »), certains rastafaris sont tentés par une vie de crime (« Je ne veux pas finir comme Bonnie et Clyde » ). La chanson est une lamentation sur cette condition.

Structure musicale

La mélodie vocale est syncopée et centrée sur la tonalité de si bémol. Les accords de l'accompagnement de guitare sont joués sur le contre-temps et se déplacent à travers l'accord tonique [Si bémol], la sous-dominante [Mi bémol], la dominante [Fa] et occasionnellement [Ré bémol] – à savoir, [Si bémol] - [Mi bémol] - [Fa] - [Si bémol] - [Ré bémol]. C'est l'une des premières chansons de reggae à devenir un succès international, malgré le fort accent jamaïcain de Dekker qui rend ses paroles difficiles à comprendre pour de nombreux auditeurs en dehors de la Jamaïque[9].

Impact

Bien qu'Israelites soit enregistré et publié en 1968, la discographie Uni 45 montre son catalogage en 1969[10]. En , elle atteint le Top 10 aux États-Unis, culminant à la 9e place du classement des singles Billboard Hot 100. Elle atteint le no 1 au Royaume-Uni[11], aux Pays-Bas, en Jamaïque, en Afrique du Sud, au Canada, en Suède et en Allemagne de l'Ouest .

Israélites amène un rythme jamaïcain dans le top 40 britannique pour la première fois depuis le hit 007 (Shanty Town) de Dekker, no 14 en 1967[1].

Le disque sort au Royaume-Uni en et est no 1 pendant une semaine, se vendant à plus de 250 000 exemplaires[12]. Un million de ventes mondiales sont rapportées en [12].

Suite et rééditions

Dekker obtient deux autres succès dans le Top 10 britannique l'année suivante, It Miek et sa reprise de la chanson de Jimmy Cliff You Can Get It If You Really Want[1] [11].

Dekker enregistre sur le label Pyramid, et lorsque son catalogue est acquis par Cactus Records en 1975, Israélites est réédité dans un premier mixage stéréo[1]. Un peu plus de six ans après la sortie originale, la chanson atteint de nouveau une place dans le Top Ten au Royaume-Uni[1].

En 1980, Dekker sort un nouvel enregistrement de la chanson sur le label britannique Stiff Records, interprété dans un style Two Tone uptempo. Il est tiré d'un album de réenregistrements similaires de ses anciens succès, Black & Dekker .

Apparition dans d'autres médias

La chanson apparait dans de nombreux films et programmes télévisés[13], y-compris les bandes originales du film américain de 1989 Drugstore Cowboy et du film britannique de 2010 Made in Dagenham.

Le 3 novembre 2019, Israelites figurent en bonne place dans le troisième épisode de Watchmen de HBO. Potentiellement à cause de cette utilisation, la chanson est de nouveau classée dans les charts, entrant dans le classement des ventes de chansons Billboard Digital Reggae à la deuxième place[14].

Classement

Certifications

Références

  1. a b c d e et f (en) Jo Rice, The Guinness Book of 500 Number One Hits, Enfield, Middlesex, Guinness Superlatives Ltd, (ISBN 0-85112-250-7), p. 126. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 500 Number One Hits » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  2. (en) David Katz, « Obituary: Desmond Dekker », sur The Guardian, (consulté le ).
  3. (en) David Roberts, British Hit Singles, Londres, Guinness World Records Limited, (ISBN 0-85156-156-X), p. 40.
  4. (en) Mark Phillips, Heinemann GCSE Music, Oxford, Heinemann, (ISBN 978-0-4358-1318-5, lire en ligne), p. 98.
  5. (en) Jo-Anne Green, « Biography », sur Allmusic.com (consulté le ).
  6. (en) « Desmond Dekker & The Aces, Beverley's All Stars - Poor Me Israelites / Fly Right », sur Discogs, .
  7. (en) Pierre Perrone, « Desmond Dekker », The Independant,‎ (lire en ligne).
  8. (en) « Song Meanings ».
  9. (en) Paul Du Noyer, The Illustrated Encyclopedia of Music, Fulham, Londres, Flame Tree Publishing, (ISBN 1-904041-96-5), p. 359.
  10. (en) « 45 Discography for UNI Records », sur globaldogproductions.info (consulté le )
  11. a et b (en) David Roberts, British Hit Singles & Albums, Londres, Guinness World Records Limited, (ISBN 1-904994-10-5), p. 149. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « British Hit Singles & Albums » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  12. a et b (en) Joseph Murrells, The Book of Golden Discs, Londres, Barrie and Jenkins Ltd, (ISBN 0-214-20512-6, lire en ligne Inscription nécessaire), p. 258.
  13. (en) « Desmond Dekker (1941-2006) », sur Internet Movie Database
  14. (en) Kevin Jackson, « Israelites hits Billboard, again », sur Jamaica Observer, (consulté le )