Gaza

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Gaza
(ar) غزة
Gaza
Vue de Gaza.
Administration
Pays Drapeau de la Palestine Palestine
Territoire palestinien Bande de Gaza
Gouvernorat Gaza
Démographie
Gentilé Gazaoui
Population 635 514 hab. (plus de)(2015[1])
Géographie
Coordonnées 31° 31′ 00″ nord, 34° 27′ 00″ est
Altitude m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Palestine
Voir sur la carte administrative de Palestine
Gaza
Géolocalisation sur la carte : bande de Gaza
Voir sur la carte administrative de la bande de Gaza
Gaza

La morsure de 1985 est une des tragiques accidents de la pizzeria Mondo aux USA, un robot ayant été mal programmé a mordus un enfant de 5 ans, perdant son lobe frontal. Le policier ayant découvert la scène a immédiatement calmé le monde et appelé les secours, le garçon, nommé Jeremy Fitzgerald, est mort suite à une hémorragie.

Étymologie

Le nom de Gaza découle de la racine cananéenne Ġazzā, la « forte » ou « forteresse »[2].

Histoire

Antiquité

La première référence à la ville de Gaza remonte au règne de Thoutmôsis III. La ville est également citée dans les lettres d'Amarna. Son intérêt principal réside dans sa position stratégique sur la route côtière reliant l'Égypte et la Syrie. C'est alors un marché important et un poste avancé égyptien faisant partie du « Chemin d'Horus » (série de forteresses réparties entre Tcharou[3] et Gaza)[4].

Dans les années -1190 avant J.-C., les Philistins, un des peuples de la mer (originaires de Crète selon une tradition biblique)[5] s'installent sur la côte sud cananéenne (de Gaza à Jaffa), après avoir attaqué l'Égypte. Les Philistins laisseront leur nom bien plus tard à l'ensemble du territoire, que les Romains appelleront « Palestine ».

La bataille de Gaza, gravure de 1881.
Zeus : statue du IIe siècle trouvée à Gaza.
Urnes retrouvées lors des fouilles archéologiques de la synagogue antique de Gaza, 1969.

La ville philistine d'environ 80 ha, murée, construite sur une colline à 45 m d'altitude, à 2,4 km de la mer Méditerranée. Gaza est mentionnée dans la Bible comme l'une des villes principales des Philistins en guerre contre Israël : c'est là que Samson est capturé[6] et qu'il meurt en faisant s'écrouler un temple philistin.

En 525 av. J.-C., la cité est conquise par Cambyse II, grand roi achéménide de l'empire perse, pour servir de tête de pont à toutes ses campagnes vers l'Égypte.

La ville est prise en 332 av. J.-C. par Alexandre le Grand à l'issue d'un siège. Les habitants sont massacrés ou réduits en esclavage.

En 145 av. J.-C., Gaza est conquise par Jonathan Maccabée, frère de Juda Maccabée et fondateur de la dynastie judéenne des Hasmonéens.

Époque romaine et byzantine

Moyen Âge

La ville est considérée comme le lieu où serait mort Hachim ibn Abd Manaf, l'arrière-grand-père de Mahomet au cours d'une expédition commerciale, d'où le nom classique de « Gaza de Hashem »[7].

La conquête de Gaza par les Arabes intervint très tôt, sans doute en 634. Elle n'est pas évoquée par les sources arabes mais l'est par les sources byzantines : la population civile dut payer tribut aux Arabes et la garnison, constituée de 60 soldats, fut emprisonnée et mise à mort quelque temps plus tard. Sous les Omeyyades, une garnison militaire et un atelier monétaire furent implantés en ville. L'islamisation de la cité fut progressive: c'est là que naquit l'imam al-Chafii (fondateur de l'école de jurisprudence chafiite), mais ce n'est pas là qu'il vécut et enseigna.

La cité fit peu parler d'elle jusqu'au XIIe siècle et, au moment de la Croisade, elle avait beaucoup décliné. Elle était en ruines et peut-être désertée quand les Croisés occupèrent le site en 1149 et y construisirent un château-fort dans la partie la plus élevée. Ce château fut confié à la garde des Templiers. Au sud du château, se développa la ville franque avec une grande église gothique qui est aujourd'hui la grande mosquée de Gaza. Une autre église, plus petite, est toujours aujourd'hui l'église orthodoxe Saint Porphyre. Tenue par les Templiers, apparemment prospère si l'on en juge par la qualité de sa grande église, Gaza constitua l'avant-poste du Royaume franc de Jérusalem face à l'Égypte. Les sources franques la nomment Gazara, et en ancien français Gadres. Elle ne constituait pas un lieu de pèlerinage, et sa renommée en France ne venait que d'une chanson de geste composée vers 1170, Li Fuerre de Gadres (le sac de Gaza), évoquant la prise de la ville par Alexandre le Grand.

À la fin de 1170, Saladin s'empara de la ville basse mais échoua à prendre le château. Ce n'est qu'en 1187, au lendemain de la bataille de Hattin, qu'il obtint l'évacuation de Gaza par les Templiers et la remise des forteresses de Gaza et de Darom (Deyr el-Balah, au sud de Gaza). Le roi d'Angleterre Richard Cœur de Lion reprit Darom et Gaza en 1192, mais négocia ensuite avec Saladin l'abandon de ces positions trop exposées, qu'il fit évacuer après en avoir détruit les fortifications.

En 1239, un retour offensif des Francs fut brisé à Beyt Hanun, bourgade du nord de Gaza dont la mosquée abrite les tombes des musulmans qui furent tués au cours de cette bataille. En 1244, eut lieu à Hirbiyyah (en latin Furbia, en français La Forbie) une bataille bien plus importante opposant une coalition égypto-khowarizmienne et une coalition syro-franque : le roi al-Salih Ismail de Damas avait promis aux Templiers de leur restituer Gaza en cas de victoire, mais ils furent défaits. Gaza demeura au pouvoir des Ayyoubides d'Égypte, puis de Syrie, jusqu'en 1260 où la ville fut occupée un temps par les Mongols avant d'être reprise par le chef mamelouk Baybars.

L'époque des Mamelouks (fin XIIIe - début XVIe siècle) fut pour Gaza une période prospère de renaissance, malgré des crises.

Mitrailleurs turcs lors de la Seconde bataille de Gaza 1917

Temps modernes

Les Ottomans mettent fin au règne des Mamelouks en 1516 après la bataille de Khan Younès. La ville de Gaza et toute la région sont administrées par la province ottomane d'Égypte.

Époque contemporaine

Durant la Première Guerre mondiale, les troupes britanniques, commandées par le général Allenby, s'emparent de Gaza des mains de l'Empire ottoman à l'issue de la troisième bataille de Gaza en .

Gaza reste sous le mandat britannique jusqu'à l'évacuation des britanniques en mai 1948 à la suite de la décision de partage de la Palestine du .

Grande mosquée de Gaza, en rénovation, av. 1926.
Grande mosquée de Gaza en 2007.

De 1948 à 1967, la bande de Gaza est administrée par l'Égypte. À la suite de la crise du canal de Suez, elle est occupée par Israël de novembre 1956 au . Outre 4 000 prisonniers, cette occupation causa la mort de 930 à 1 200 Palestiniens arabes pour une population totale de 330 000 personnes[8]. Elle est à nouveau occupée après la Guerre des Six Jours.

Entre 1976 et 1981, un mouvement issus des Frères musulmans égyptiens, le Hamas, crée à Gaza l'université islamique de Gaza et d'autres institutions islamiques (al-Mujamma al-islami, al-Jam'iyya al-islamiyyaetc.).

En 1987, c'est à Gaza que débute la première Intifada, la « révolte des pierres », avant de s'étendre à l'ensemble des territoires occupés jusqu'en 1993, année des accords d'Oslo.

Le , l'Organisation de libération de la Palestine obtient la gestion de Gaza et de la région de Jéricho. Le président Yasser Arafat et l'Autorité palestinienne s'installent à Gaza.

En , le Hamas prend le pouvoir à Gaza et chasse les tenants de l'Autorité palestinienne (voir Prise de Gaza de ).

En octobre 2023, éclate la guerre Israël-Hamas, lancée par l'incursion de commandos du Hamas en Israël depuis Gaza et le massacre de civils, auxquels Israël répond par des bombardements massifs notamment sur la ville de Gaza, des milliers de civils massacrés, le blocus intégral du territoire, puis son attaque terrestre[9].

Géographie

Climat

Gaza a un climat chaud, semi-aride ou méditerranéen (malgré de très rares précipitations) avec des hivers doux et secs, et des étés chauds. Les mois les plus chauds sont juillet et août, avec la température moyenne étant de 33 °C. Le mois le plus froid est janvier avec des températures généralement à °C. La pluie est rare et se situe généralement entre novembre et mars, avec des taux de précipitations annuelles d'environ 116 mm (4,57 pouces).

température moyenne à gaza
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 7 7 9 13 15 18 20 21 19 17 12 8 14
Température maximale moyenne (°C) 17 17 20 26 29 31 33 33 31 28 24 19 26
Source : [10]


Patrimoine

Vue aérienne de Gaza, 2009.
La plage de Gaza.

Le centre-ville comporte un certain nombre de monuments importants. La mosquée Al Omari, ancienne église datant du XIIe siècle, a gardé son architecture gothique caractéristique et a été agrandie au XIIIe siècle sous les Mamelouks qui lui ont notamment ajouté un minaret. L'édifice a été gravement endommagé au cours de la Ire Guerre mondiale, et restauré sous le mandat britannique.

Le musée de la ville occupe un édifice d'époque mamelouke et ottomane, le Qasr el-Pasha, magnifiquement restauré au début des années 2000. C'était au XVIIe siècle la résidence du gouverneur ottoman de Palestine et le général Napoléon Bonaparte y a installé son quartier général lors de son passage dans la ville en 1798.

On trouve enfin l'église Saint-Porphyre, qui daterait du début du Ve siècle, centre de la communauté orthodoxe de la ville, dont l'état actuel paraît remonter à l'époque des croisades. Le centre-ville compte encore d'anciennes maisons familiales en pierre locale, également de l'époque ottomane[11].

L'église de la Sainte-Famille de Gaza est le centre de la communauté catholique de la bande de Gaza[12].

Gaza compte aussi un hammam datant de l'époque ottomane, restauré récemment.

Le dédale de ses rues et ruelles était souvent le théâtre d'affrontements entre l'armée israélienne et les Palestiniens jusqu'au désengagement israélien de cette région en 2005.

Personnalités associées à Gaza

Personnalités anciennes

Personnalités récentes

Proverbes, anecdotes

La gaze, tissu précieux commercé au Moyen Âge à l'instar de la mousseline (de Mossoul) ou du damas (de Damas), est originaire de Gaza[14].

Une particularité est qu'environ 60 % de la population de la ville serait constituée de personnes âgées de moins de 18 ans[15].

Notes et références

  1. Population estimée à 635 514 ha par le Bureau central palestinien de statistique (ici, p. 36) à fin 2015 ; soit près de 700 000 ha à fin 2018 (635 514 x 1,029^3).
  2. (en) « Gaza meaning », sur abarim-publications.com, (consulté le ).
  3. Poste frontière à l'est du Delta du Nil.
  4. Dominique Valbelle, « Recherches archéologiques récentes dans le Nord-Sinaï », Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 133, no 3,‎ , p. 594-607
  5. J. Elayi, Histoire de la Phénicie, Paris, 2013
  6. cfr. Juges, 16
  7. Muhammad, M. A. Cook, Oxford University Press, 1983, page 13
  8. Henry Laurens, Cours au Collège de France, La question de Palestine à partir de 1949, cours du Consultable en ligne.
  9. « A Gaza, la guerre urbaine a commencé », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Weatherbase: Climate Information for Gaza », Weatherbase
  11. Pèlerinage, sciences et soufisme : L'art islamique en Cisjordanie et à Gaza, collection L'art islamique en Méditerranée, Edisud
  12. Rédaction, « À Gaza, les chrétiens «vivent ensemble et meurent ensemble» » Accès libre, sur https://www.cath.ch/,
  13. « Une vie assiégée », sur Visa pour l’image (consulté le ).
  14. « L'origine de Gaze », sur 1001origines.net (consulté le )
  15. (fr) « Que faire de Gaza ? », sur www.rfi.fr (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes