Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou

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Centre national d'art et de culture Georges Pompidou
Informations générales
Nom local
Centre national d’art et de culture Georges-PompidouVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Centre des arts (en), centre culturel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Ouverture
Gestionnaire
Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Surface
103 305 m2
dont 45 000 m2 accessibles au public
Visiteurs par an
3 273 867 (2019) Mnam et Bpi seuls
Site web
Collections
Collections
Art moderne
Art contemporain
Sculptures
Peintures
Arts graphiques
Photographie
Nouveaux médias
Cinéma
Architecture
Design
Nombre d'objets
Mnam : 113 675 en 2019
Bâtiment
Architecte
Protection
Localisation
Pays
France
Commune
Adresse
Coordonnées
Carte

Le centre national d’art et de culture Georges-Pompidou (CNAC) – communément appelé « centre Pompidou », ou plus familièrement « Beaubourg » – est un établissement pluridisciplinaire né de la volonté du président Georges Pompidou, grand amateur d'art moderne, de créer au cœur de Paris une institution culturelle originale entièrement vouée à la création moderne et contemporaine où les arts plastiques voisineraient avec les livres, le dessin, la musique, le spectacle vivant, les activités pour les jeunes publics, ainsi que le cinéma.

Il est situé dans le quartier Saint-Merri, dans le 4e arrondissement de Paris, entre le quartier des Halles, à l'ouest, et le Marais, à l'est.

Il emploie un millier de personnes (1 075,8 « équivalents temps plein » dont 1 009,8 « sous plafond d’emploi » et 66 « hors plafond d’emploi » en 2019) et a un budget en recettes de 119,7 M€, composé pour l’essentiel de 78,5 M€ de subventions de l’État et de 41,2 M€ de recettes propres[1].

Inauguré le 31 janvier 1977, le centre Pompidou a accueilli, en 2019, 3 273 867 visiteurs[1], soit une moyenne de 10 595 visites par jour. Au sein du musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle (Mnam / Cci), il conserve l'une des deux plus importantes collections d'art moderne et contemporain au monde, et la première d'Europe avec 113 675 œuvres[1] de six mille artistes au .

Il abrite également d'importantes galeries d'expositions temporaires, des salles de spectacles et de cinéma, et la Bibliothèque publique d'information (Bpi), première bibliothèque publique de lecture en Europe. De part et d'autre de la Piazza, deux bâtiments annexes accueillent l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) et l'atelier Brancusi.

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Actuellement T'-

Centre vu depuis la Tour Montparnasse en 2016

En 2018 et 2019 des travaux importants seront menés sur l'édifice, principalement pour améliorer les isolations thermiques et agrandir les espaces d'accueil des publics[2]. La Chenille sera ainsi climatisée à la fin des travaux. Durant les travaux, l'activité se poursuit, le public sera réorienté vers des ascenseurs[3].

Le , la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a annoncé de grands travaux de restauration qui se tiendront de 2023 à 2027[4]. Le 10 mai 2023, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak annonce une rénovation du Centre Pompidou et sa fermeture de 2025 à 2030 pour travaux. Le budget de cette opération est chiffré 262 mllons d'euros[5].

Gestion

Statut et organisation

Selon la loi no 75-1 du portant création du centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, le centre est un « établissement public national à caractère culturel ». Il a pour objet de « favorise[r] la création des œuvres de l'art et de l'esprit, [de] contribue[r] à l'enrichissement du patrimoine culturel de la nation, à l'information et à la formation du public, à la diffusion de la création artistique et à la communication sociale […] [et d']assure[r] le fonctionnement et l'animation, en liaison avec les organismes publics ou privés qui lui sont associés, d'un ensemble culturel consacré à toutes les formes de la création artistique, notamment dans le domaine des arts plastiques, de la recherche acoustique et musicale, de l'esthétique industrielle, de l'art cinématographique, ainsi qu'à la lecture publique » (article 1er).

Le centre Pompidou présente la particularité d'être un établissement public auquel sont associés plusieurs organismes dotés de la personnalité morale :

Le musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle fait partie du centre Pompidou, dont il constitue un département[6], mais il n'est pas doté de la personnalité morale.

Le centre est dirigé par un président, nommé pour cinq ans en Conseil des ministres, et renouvelable par périodes de trois ans. Il est assisté, pour l'administration et la gestion, par un directeur général nommé, sur sa proposition, par le ministre chargé de la Culture.

En 2015, la nomination de Serge Lasvignes, haut fonctionnaire n'ayant exercé aucune fonction dans le domaine culturel, « inconnu des circuits artistiques » selon Le Monde[7], suscite maints commentaires dans les médias. Alors que cette nomination semble imposée par l’Élysée à la ministre de la Culture[8], Aurélie Filippetti dénonce « un retour à des pratiques que nous critiquions »[9].

Présidents du centre Pompidou

Fréquentation

En 2019, le centre Pompidou a reçu 3 273 867 visiteurs, soit une moyenne de 10 595 visites par jour d'ouverture, dont 4 547 pour les collections (niveaux 4 et 5 du Musée), 6 048 pour les expositions, et 4 427 à la Bpi. Le site internet a comptabilisé 5 685 302 visites en 2019, contre 2 403 407 en 2005[1].

Les ouvriers et employés ne représentent que 10 % de sa fréquentation domestique selon une étude publiée en mars 2017[21].

Évolution du nombre total de visiteurs du centre
1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983
6 000 0006 756 7027 122 4467 775 8908 064 3087 408 3207 727 090
1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990
8 413 5007 366 5356 702 7317 226 3178 129 5287 111 9818 262 513
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997
7 449 6567 658 1517 995 8126 927 1336 311 5265 886 1394 718 724
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
FermetureFermeture5 122 3995 336 3585 502 6995 320 8575 368 548
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
5 361 0645 133 506
4 047 521 (a)
?
4 199 719 (a)
5 501 942
4 351 942 (a)
?
4 966 831 (a)
?
4 612 040 (a)
?
5 121 696 (a)
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
?
5 367 514 (a)
?
5 209 678[22] (a)
3 456 905[23]3 059 343[23]3 335 509[24]3 370 872[26]3 551 544[27]
2019 2020 2021 2022 - - -
3 273 867[25]912 803[28]1 500 000[29]3 009 570[30]---

(a) Sans l'accès libre aux seuls Forum et restaurants, les activités pédagogiques et les « billets panorama », de spectacles et de manifestations, correspondant à 929 431 visiteurs en 2004, mais qui ne sont plus comptabilisés dans les « bilans annuels d'activités » depuis 2006, soit 1 085 985 visiteurs supplémentaires en 2006 ou 1 150 000 en 2008. En toute rigueur la fréquentation annuelle totale du centre est ainsi prévue de dépasser les six millions de visiteurs en 2013, dont 3,75 millions pour le musée national d'Art moderne.

Activités culturelles

Équipements

La butte Montmartre vue du centre Pompidou.

À l'issue des travaux conduits depuis 2000, le bâtiment principal du centre abrite les espaces et activités suivants :

Le Mnam, dont la collection dispose de 18 710 m2 d'espaces d'exposition, a présenté en permanence, sur l'année 2019, 1 699 œuvres sur un total de 113 675 (1,5 %) ; 5 843 œuvres ont été prêtées pour des expositions en France et à l’étranger (2 224 œuvres en France et 3 619 à l’étranger) et 5 339 ont été mises en dépôt dans des établissements muséaux en région[1] ;

  • au sein du musée, une librairie, un espace de consultation documentaire multimédia sur les collections et deux galeries d'expositions temporaires, les galeries du musée et d'art graphique ;
  • cinq galeries d’expositions temporaires supplémentaires (photographie, architecture, design, etc.), qui occupent au total 5 400 m2, comprenant deux grandes galeries au sixième étage, l'Espace 315 et la galerie Sud au niveau mezzanine et la Galerie de photographies de 200 m2 au Forum -1, inaugurée le 5 novembre 2014. L'Espace 315 expose le lauréat du prix Marcel-Duchamp décerné l'année précédente lors de la Foire internationale d'art contemporain ;
  • la Bibliothèque publique d'information ;

La Bpi offre 2 200 places assises sur 10 400 m2 avec une collection de 380 000 documents en libre accès, une médiathèque de langues et une discothèque ;

  • la bibliothèque Kandinsky[31] créée en 2002, bibliothèque spécialisée consacrée à l'art du XXe siècle, trouve son origine dans la documentation rassemblée à l'hôtel Salomon de Rothschild par le Centre national d'art contemporain (Cnac). Riche de deux cent mille ouvrages imprimés, elle peut accueillir jusqu'à 74 lecteurs (64 dans la salle des imprimés, 10 dans la salle des archives) sur une surface de 390 m2 ;
  • deux salles de cinéma de 315 places en mezzanine et 144 places ;
  • une grande salle de spectacles de 384 places au Forum -1 ;
  • une petite salle de conférence de 158 places au Forum -1 ;
  • des espaces pédagogiques pour le jeune public de 2 à 25 ans, avec une galerie d'expositions temporaires en mezzanine et des ateliers de pratique artistique : l'Atelier des enfants de 300 m2, le Studio 13/16, espace destiné aux adolescents et consacré aux projets pour les jeunes adultes.

Le centre propose également une librairie spécialisée (art, architecture, objets d’art, affiches, photo, etc.) et une boutique de design au niveau Forum, un café en mezzanine, le Central, et, au sixième étage, un restaurant concédé (Georges) ainsi qu'une seconde librairie.

En dehors du bâtiment principal on trouve à proximité immédiate :

  • l'Atelier Brancusi, sur la Piazza.

L'atelier Brancusi[32] de 600 m2 est une reconstitution fidèle de l'atelier du sculpteur Constantin Brâncuși, situé successivement au 8 puis au 11 impasse Ronsin (75015), et légué par l'artiste à l'État en 1956 (par testament). Partiellement reconstitué en 1962 dans les collections du Mnam, alors situé au Palais de Tokyo, l'atelier sera ensuite entièrement reconstruit en 1977, face au centre Pompidou. Des inondations en 1990 l'obligeront cependant à être fermé au public. C'est en 1997 que l'architecte Renzo Piano s'attèlera à la reconstitution telle qu'on peut la découvrir aujourd'hui ;

Un bâtiment spécifique abrite l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique[33], avec notamment une salle à jauge et acoustique variable, des studios, une chambre anéchoïque et une médiathèque.

  • les bureaux ainsi que certaines activités sont répartis dans quatre bâtiments à proximité immédiate du centre (un acquis en 2004 et trois en location).

Activités

Expositions temporaires

En 2019, le centre a programmé 25 expositions, dont 21 inaugurées au cours de l'année, qui ont reçu 1 868 705 visiteurs (6 048 visites par jour en moyenne)[1]. En 2006, les 24 expositions temporaires avaient reçu 1 623 000 visiteurs.

Principales expositions temporaires depuis 1976

Outre les expositions temporaires et les rétrospectives, le centre Pompidou propose des manifestations tout au long de l'année (cinéma, performances, danse, théâtre, concerts, débats, conférences, colloques) en liaison avec le Mnam/Cci, l'Ircam et la Bpi.

Festivals et cycles

  • Festival « Hors Pistes », de nature pluridisciplinaire sur les nouvelles pratiques de l'image, depuis 2006, en janvier ;
  • Festival « Extra! », festival de littérature vivante, depuis 2017, en septembre ;
  • Festival « Move », festival à l'intersection de la danse, de la performance et de l'image en mouvement, depuis 2017, en décembre ;
  • Festival « Effractions », festival de littérature contemporaine, depuis 2020, en février, sous l'égide de la BPI[34] ;
  • Festival « Nouveau Festival », de nature pluridisciplinaire, depuis 2009, en février, mars ;
  • Festival international de films documentaires « Cinéma du réel », depuis 1979, en mars, sous l'égide de la BPI[35] ;
  • Festival « ManiFeste », depuis 1992, en juin, sous l'égide de l'Ircam, où il remplace depuis 2012 « Agora » créé en 1998[36] ;
  • Festival « Videodanse », créé en 1982, puis intégré à partir de 2014 au « Nouveau Festival », puis, à partir de 2017, à « MOVE » ;
  • Cycles « In Vivo », consacrés aux arts vivants à travers la performance, depuis 2011, sous l'égide du Mnam/Cci ;
  • Cycle « Link », consacré, en présence des artistes, à la transmission artistique intergénérationnelle, depuis 2011, sous l'égide du Mnam/Cci ;
  • Cycles « Face aux œuvres » et « Un dimanche une œuvre » au Mnam/Cci[37] ;
  • Cycle « Cinéastes en correspondance », notamment dans le cadre du Festival d'automne, depuis 2012 ;
  • Cycle mensuel « Prospectif Cinéma », en présence du cinéaste, le dernier jeudi du mois, depuis 2002 ;
  • Cycle « Rencontres de la BPI » ;
  • Cycles de conférences « Parole » (aux artistes, à l'architecture, au design, à l'histoire de l'art…), tels que "L'Encyclopédie des guerres", etc.

Spectacles vivants

La programmation de spectacles vivants touche un large spectre de domaines artistiques, allant de la performance, à la danse, en passant par le théâtre et la musique.

Le centre a accueilli 19 056 visiteurs pour 85 représentations de spectacles, en 2019[1].

Cinéma

Depuis la création de l’établissement, le cinéma occupe une place prépondérante. Présentant le cinéma dans la pluralité de ses formes, la programmation qui lui est dédiée alterne les rendez-vous avec des artistes majeurs des 20e et 21e siècles et des découvertes, des artistes-cinéastes plus méconnus.

12 666 spectateurs ont assisté aux 164 séances programmées au centre en 2019[1].

Conférences, débats, colloques, rencontres

Le centre Pompidou organise également des conférences, débats, colloques et rencontres, qui ont pour but de se saisir des questions de société et des sujets d’actualité, à travers un prisme artistique mais aussi un angle plus académique.

Ces différents événements ont amenés 10 102 auditeurs pour les 131 séances organisées en 2019[1].

Activités éducatives

Le centre Pompidou accueille des publics variés, et notamment un jeune public. Des visites du bâtiment ou des collections, des expositions et installations, ainsi que des ateliers sont organisés, pour un cadre scolaire ou individuel, tout au long de l'année, dans divers espaces du Musée (dans le Musée et les espaces d'exposition, à la Galerie des enfants, à l'Atelier des enfants, à la Fabrique ou encore au Studio 13/16).

En 2019, 7 257 groupes ont été accueillis au Musée, dans les expositions, en activités éducatives et promenades thématiques[1].

Éditions du centre Pompidou

Les éditions du centre Pompidou, créées en 1977, éditent, produisent et commercialisent des ouvrages (catalogues d'exposition, beaux-livres illustrés, monographies, albums, livres jeunesse, cahiers d’activités pour enfants et adultes, essais et anthologies artistiques, revue scientifique Les Cahiers du musée national d'Art moderne, etc.) et des collections de produits dérivés (papeterie, carterie, accessoires, bijoux, etc.). Sa mission est d'accompagner les activités du centre en promouvant ses collections, sa programmation, par des propositions éditoriales s'adressant à tous les publics.

Avec plus de 300 titres à son catalogue, les éditions lancent une cinquantaine de titres par an. En 2019, 37 titres ont été publiés, dont 13 en coédition[1]. Les ventes se partagent entre les différents canaux : la diffusion dans le réseau de librairies, la vente dans la boutique du Musée, la vente en ligne, sur la boutique en ligne du centre Pompidou[38] notamment, et les ventes directes.

Antennes en banlieue, en province et à l'étranger

Centre Pompidou-Metz

Depuis le , la ville de Metz est dotée d'une antenne décentralisée du centre, le centre Pompidou-Metz[39]. Élément fondateur du nouveau quartier de l’Amphithéâtre, il a été construit par les architectes Shigeru Ban, Jean de Gastines, et Philip Gumuchdjian. Le centre Pompidou-Metz s’inscrit dans la vocation originelle du centre parisien : présenter et faire découvrir toutes les formes d’expression artistique, sensibiliser le plus large public aux œuvres majeures des 20e et 21e siècles.

Depuis son ouverture, le centre Pompidou-Metz a accueilli près de 4 millions de visites (303 608 visiteurs pour une moyenne journalière de 976 pour l'année 2019[1]), faisant de lui non seulement une des institutions culturelles les plus fréquentées en région, mais également l’établissement présentant de l’art moderne et contemporain le plus visité en France (hors Île-de-France)[1].

Centre Pompidou Málaga

En mars 2015, le centre Pompidou Málaga[39], premier « centre Pompidou provisoire » situé à l'étranger, est accueilli pour cinq ans renouvelables dans le bâtiment « El Cubo » (Le Cube), dessiné par l'artiste Daniel Buren, et situé à Malaga en Andalousie. Sur 6 300 m2, 70 œuvres du Musée sont présentées, contre un montant d'un million d'euros par an[40]. Fort de son succès, le partenariat signé avec la ville de Málaga, qui s’achevait en principe en mars 2020, a été reconduit en avril 2019 pour cinq nouvelles années, jusqu’en mars 2025.

Depuis son inauguration en 2015, le centre Pompidou Málaga a accueilli 845 148 visites, avec une fréquentation moyenne de 562 visites par jour[1].

KANAL-Centre Pompidou

En décembre 2017, le centre Pompidou s'associe à la région de Bruxelles-Capitale, qui ne dispose alors pas de pôle culturel emblématique consacré à l'art contemporain, et à la fondation Kanal[41] pour créer dans la capitale belge, Bruxelles, à l'horizon 2020, un musée consacré à l’art moderne et contemporain ainsi qu'à l'architecture moderne et contemporaine, le KANAL-Centre Pompidou. Cet espace de 30 000 m2 occupe un vaste et lumineux bâtiment Art déco de quatre étages, situé place de l'Yser, qui abrite depuis les années 1930 un garage Citroën, racheté par la région bruxelloise pour 20,5 millions d'euros au constructeur automobile français. Le centre Pompidou met une partie de ses collections d'environ 120 000 œuvres, dont seuls 10 % sont montrées au public, à la disposition du futur musée. En attendant son ouverture, une programmation culturelle de préfiguration a toutefois été imaginée et confiée à Bernard Blistène, directeur du Mnam, afin que le public découvre ce patrimoine architectural d'exception et puisse profiter des partenariats engagés avec certains acteurs culturels belges. Le succès de cette ouverture (plus de 400 000 visites) a conduit la fondation Kanal et le centre Pompidou à envisager l'ouverture partielle du bâtiment durant la première phase des travaux de reconversion. L'artiste et plasticien John M. Armleder a ainsi été invité à investir les lieux en 2020.

Centre Pompidou × West BundMuseum Project

Un musée d'art moderne, le West Bund Museum[42], est ouvert à Shanghaï, en Chine, en 2019, à la suite d'un accord quinquennal d'échange culturel et artistique inter-muséal passé entre la France et la Chine le 5 novembre 2019[43]. Conformément à cet accord, le musée West Bund organisera en partenariat avec le centre Pompidou une vaste programmation pluridisciplinaire tout au long des cinq années, entre 2019 et 2024. Plusieurs axes articulent ce partenariat : « le prêt d’œuvres des collections du centre Pompidou ; la conception d’expositions exclusives, en résonance avec le contexte culturel local ; la mise en œuvre de la programmation culturelle et des activités de médiation ; la formation de professionnels des musées ainsi que la présentation au centre Pompidou à Paris de projets et d’expositions d’artistes chinois. »[1] Le bâtiment, conçu par l’architecte britannique David Chipperfield, est situé sur les berges du fleuve Huangpu, au cœur du quartier « Xuhui Waterfront ».

Centre Pompidou Hanwha Séoul

Le Centre Pompidou Hanwha Séoul doit ouvrir en 2025 dans le DLI 63 Building de Séoul, lequel est le siège social d'Hanwha, le chaebol avec lequel le projet est conçu.

Centre Pompidou Francilien

Le Centre Pompidou Francilien doit ouvrir en 2026 à Massy, dans l'Essonne. En tant qu'annexe la plus proche de Beaubourg, il accueillera ses collections pendant les travaux de désamiantage qui doivent courir de fin 2025 à 2030 à Paris. À plus long terme, il servira surtout à accueillir les réserves du musée Picasso et du musée national d'Art moderne, respectivement 10 000 et 140 000 objets. Un espace de visite permettra l'organisation d'expositions à partir de ces objets.

Conçu par Philippe Chiambaretta, le bâtiment doit être construit à compter de mi-2024 non loin de la future station de métro Massy Opéra. D'une superficie de 30 000 m2, il offrira une vue sur le lac de la Blanchette.

Centre Pompidou Al-Ula

Le Centre Pompidou Al-Ula doit ouvrir à l'horizon 2027-2028 à Al-'Ula, dans la province de Médine, en Arabie saoudite. Déjà en cours de constitution, ses collections se concentreront sur les artistes contemporains du monde arabe.

Jugements et citations

  • « Je voudrais passionnément que Paris possède un centre culturel comme on a cherché à en créer aux États-Unis avec un succès jusqu'ici inégal qui soit à la fois un musée et un centre de création où les arts plastiques voisineraient avec la musique, le cinéma, les livres, la recherche audiovisuelle, etc. Le musée ne peut être que d'art moderne, puisque nous avons le Louvre. La création serait évidemment moderne et évoluerait sans cesse. La bibliothèque attirerait des milliers de lecteurs qui du même coup seraient mis en contact avec les arts. » (Georges Pompidou, entretien paru dans Le Monde, 17 octobre 1972)
  • « Le centre Georges-Pompidou est le premier monument de la révolution culturelle qui consiste à remettre en question la notion même de beauté. C'est l'encyclopédie d'une culture de l'angoisse. » (Jean d'Ormesson)
  • « Beaubourg est pour la première fois à l'échelle de la culture ce que l'hypermarché est à l'échelle de la marchandise. » (Jean Baudrillard, L'Effet Beaubourg. Implosion et dissuasion, Galilée, 1977, p. 32-33)
  • « Moins donc un monument, que, s'il me faut inventer ce mot : un moviment » (Francis Ponge, L'écrit Beaubourg, 1977)
  • « Mobile géant, kaléidoscope, reflet du monde à son abri, le Centre Georges Pompidou est un lieu de trêves et de vertiges, de trottes et de repos, d'errance, d'apprentissage, de liberté provisoire et de prière profane. » (Hervé Guibert, L'œuvre sans fin, texte commandé à l'occasion du Xe anniversaire du centre Pompidou, in : Centre Pompidou : trente ans d'histoire, Paris, éditions du centre Pompidou, 2007, et publié dans le Magazine du centre Pompidou[44])
  • « Un coup de force, un viol, une sorte de King-Kong architectural » (Le Monde, 18 janvier 1977)
  • « Car ce monument du siècle n'est rien d'autre qu'un hangar, ou plutôt plusieurs hangars superposés et reliés par des tuyaux. Il a fallu beaucoup de génie pour rendre laide avec autant de complications, une chose aussi simple qu'un hangar. », « Dieu que c'est laid… » (René Barjavel, tribune publiée dans Le Journal du Dimanche, )

Conclusion

« Grande affaire » du mandat présidentiel de Georges Pompidou, le centre Pompidou est le premier des grands projets culturels présidentiels : il servira de précédent, d'inspiration et de modèle à ceux de Valéry Giscard d'Estaing (le musée d'Orsay, l'Institut du monde arabe, la Cité des sciences et de l'industrie), François Mitterrand (le Grand Louvre, la Bibliothèque nationale de France, l'Opéra Bastille, l'Arche de la Défense) et Jacques Chirac (le musée du quai Branly).

Au-delà des polémiques suscitées par une architecture qui apparut comme audacieuse avant de trouver sa place dans le paysage et dans le tissu urbain parisien, le centre s'est rapidement imposé comme un succès important en termes de fréquentation (deux cents millions de visiteurs cumulés depuis son ouverture à la fin 2006), grâce à une programmation attractive et diversifiée et à des horaires d'ouverture décalés.

Le centre Pompidou dans l'art et la culture populaire

Cinéma

Publications

  • Les Cahiers du musée national d'Art moderne, publication trimestrielle contenant des essais inédits d'auteurs confirmés, des travaux de jeunes chercheurs ou textes historiques, ainsi que des analyses de l'actualité culturelle internationale.

Annexes

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Bibliographie

Centre Pompidou
Georges Pompidou et la culture

Articles connexes

Liens externes

Architecture
Textes officiels

Notes et références

  1. a b c d e f g h i j k l m n et o « Bilan d'activité 2019 », sur centrepompidou.fr,
  2. « La chenille du centre Pompidou va faire sa mue », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Le centre Pompidou prépare une saison 2018/2019 toute en émotions », sur toutelaculture.com, (consulté le ).
  4. « Trois ans de fermeture pour le Centre Pompidou », sur lefigaro.fr (consulté le )
  5. « Le Centre Pompidou va fermer entièrement de fin 2025 à 2030 pour travaux, annonce Rima Abdul Malak », sur Libération (consulté le )
  6. article 1er du décret no 92-1351 du 24 décembre 1992 modifié portant statut et organisation du centre national d'art et de culture Georges-Pompidou. Selon le même décret, le second département du centre est le département du développement culturel.
  7. Serge Lasvignes, un homme de lettres et de l’ombre à Pompidou, lemonde.fr, 3 mars 2015
  8. Serge Lasvignes, un nouvel énarque à la tête de Beaubourg, la-croix.com, 4 mars 15
  9. Pompidou : Serge Lasvignes s'explique, Fleur Pellerin assume, lefigaro.fr, 5 mars 2015
  10. décret du
  11. décret du
  12. décret du ,
  13. décrets du
  14. décret du
  15. décret du
  16. décrets du , ,
  17. décret du
  18. décret du
  19. « Serge Lasvignes nommé président du centre Pompidou », Le Point,‎ (lire en ligne)
  20. « Laurent Le Bon nommé président du Centre Pompidou », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. Roxana Azimi, Clarisse Fabre et Brigitte Salino, « Présidentielle : la diversité au cœur des programmes en matière de culture », sur lemonde.fr, (consulté le )
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