Simon Porte Jacquemus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 1 octobre 2023 à 19:45 et modifiée en dernier par Philippe Depesch (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Simon Porte Jacquemus
Biographie
Naissance
Nationalité
Activités
Conjoint
Marco Maestri (depuis 2018)
Autres informations
Site web
Distinction

Simon Porte Jacquemus, né le à Salon-de-Provence[1], est un styliste français, fondateur de l'entreprise et de la marque Jacquemus.

Biographie

Simon Daniel Elie Porte est né dans une famille relativement modeste d'agriculteurs, d'un père chantant à l'occasion dans des groupes metal et d'une mère aimant la décoration. Il grandit à Mallemort[2]. « J'ai grandi dans les champs, pieds nus, libre de jouer avec les vêtements », dit-il[3]. En 2008, à dix-huit ans, il gagne Paris, étudie quelques mois à l'École supérieure des arts et techniques de la mode (ESMOD), puis abandonne ce cursus pour un poste d'assistant de directeur artistique pour le magazine Citizen K, poste qu'il quitte également[4]. Il dit que le décès de sa mère la même année provoque « un électrochoc » l'incitant à commencer son parcours de créateur[5].

Il crée sa marque Jacquemus, du nom de naissance de sa mère, en 2009 à Paris[6]. La recherche d'une certaine simplicité est une des caractéristiques de ses créations. Ce minimalisme n'est pas uniquement un choix, mais est imposé aussi par un manque de moyen initial[7]. Il se fait connaître également en faisant porter ses créations à des amies, dans les boutiques, durant la Vogue Fashion Night Out de 2010 à Paris, et en attirant photos et caméras. Il se joue de la même façon du système lors du show Dior, en 2011 : les mêmes amies « manifestent », habillées de sa collection Ouvrière, sous une banderole « Jacquemus en grève »[4]. « J'ai abordé Emmanuelle Alt avenue Montaigne. J'avais organisé un mini-happening - mes mannequins faisaient la grève du style habillées de ma collection automne-hiver 2011 », explique-t-il à L'Express, « La rédactrice en chef du Vogue Paris passait par là, je lui ai présenté mon travail. Je ne sais pas si ça l'a convaincue, mais si ce n'est pas le cas, je provoquerai d'autres occasions »[2]. Il crée le buzz[8]. Et en 2012, il est invité à présenter sa collection lors de la Fashion Week de Paris[4], faisant du designer de 22 ans, le plus jeune créateur participant à la semaine de la mode française[9]. Il précise que « quand j'ai défilé pour la première fois en 2013, il y avait peu de jeunes créateurs dans la capitale, je me sentais isolé. C'est sans doute ce qui a suscité l'intérêt de la presse »[10].

La plupart des tissus utilisés dans ses collections proviennent d'un fournisseur de vêtements de travail[4]. La coupe reste simple, avec peu de détails, mais originale[11]. Les imprimés rappellent quelquefois l'univers des films de Jacques Tati ou de Louis Malle[12]. Il décrit ses créations comme étant une mode « naïve »[10]. Ayant réussi à acquérir une certaine notoriété, ses créations sont désormais en vente, à des prix se voulant accessibles, dans des boutiques telles qu'Opening Ceremony à New York, colette (désormais fermé) ou Broken Arm à Paris, Gago à Aix en Provence et Dover Street Market à Londres[4]. Il annonce « 90 points de vente dans le monde », même si l'entreprise est encore fragile[13],[14]. En 2014, il signe une collection pour La Redoute[11]. En 2015, il reçoit le Prix spécial du jury au Prix LVMH (un concours international, créé par Delphine Arnault, à destination des jeunes créateurs de mode)[13]. Il partage sa vie entre la Provence et Paris[7].

Son attachement à sa région natale se retrouve dans l'ouverture du café/restaurant « Citron », situé au sein des nouvelles Galeries Lafayette des Champs-Élysées, inaugurées le à la place de l'ancien Virgin Megastore[15].

Dix ans après sa création, la marque Jacquemus est toujours indépendante, emploie 60 personnes et voit son chiffre d'affaires, qui avait atteint 5 millions d'euros en 2016[6] et 11,5 millions d'euros en 2018, estimé entre 23 et 25 millions d'euros pour 2019[source secondaire souhaitée]. Simon Porte Jacquemus reste très présent sur Instagram, avec plusieurs millions d'abonnés, où sont postées des images personnelles ou des créations[16].

Cet attachement s'est aussi retrouvé lors de son défilé du , célébrant les dix ans de la marque, où le créateur a invité le monde de la mode au sein même d'un champ de lavande, typique du sud-est, pour présenter sa nouvelle collection : « Le coup de soleil »[17].

Lors de la Fashion Week de Paris en 2020, il présente sa collection « L'été de 1997 »[9] dans un décoré épuré. Une collection minimaliste aux tons clairs, vert sauge et bleu Gauloises. Des  silhouettes monochromes, et des coupes audacieuses. Ce défilé en hommage aux années 1990 est un succès[réf. nécessaire].

Le 27 août 2022, il se marie avec Marco Maestri, avec qui il est en couple depuis 2018, lors d'une cérémonie civile organisée à Charleval, un petit village situé à une trentaine de kilomètres d'Aix-en-provence[18].

En 2023, il organise un défilé particulièrement remarqué dans les bassins du château de Versailles auquel le public assistait depuis des barques[19].

Pièces cultes et mode poétique

Avant d’imaginer les vêtements d’une collection, Simon Porte Jacquemus a cette particularité d’en trouver d’abord l’univers et le titre. Il s’imagine une histoire, la musique, la performance, puis lorsque le film est complété dans sa tête[9]. Il commence à créer ses vêtements, directement sur un mannequin de tailleur ou sur le modèle. En date de 2019, il est le seul designer de son studio, il dessine tout et la plupart des tissus utilisés proviennent d’un fournisseur de vêtements de travail.

Il reçoit le prix spécial du jury au Prix LVMH en 2015[20].

Il signe une collection capsule de quinze pièces « Jacquemus x Nike »[21].

Distinction

Références

  1. « Simon Porte Jacquemus : biographie », sur gala.fr
  2. a et b Dormoy 2011, L'Express.
  3. Hartman 2015, The New York Times.
  4. a b c d et e Bougère 2013, Glamour.
  5. Rédaction LP 2013, Le Parisien.
  6. a et b Séverine Saas, « Jacquemus : « Je me tue à dire que je suis Français et pas Parisien » », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  7. a et b Rogers 2018, Vogue Australia.
  8. Pfeiffer 2013, L'Express.
  9. a b et c « Jacquemus, un coup de soleil dans la mode », sur Marie Claire (consulté le )
  10. a et b Brunel 2016, p. 44.
  11. a et b Guérin 2014, Elle.
  12. Geais 2015, Grazia.
  13. a et b Rousseau et Pfeiffer 2015, Le Monde.
  14. Neuville 2015, Le Monde.
  15. « 'Citron' de Jacquemus, la nouvelle adresse où tout Paris se presse », sur elle.fr, (consulté le )
  16. Vicky Chahine, « En mode Instagram », Le Point, no 2622,‎ , p. 118 à 119 (ISSN 0242-6005)
  17. « Jacquemus célèbre ses 10 ans avec un défilé féerique dans un champ de lavande - Elle », sur elle.fr (consulté le )
  18. « Mariage de Simon Porte Jacquemus et Marco Maestri : toutes les photos de la cérémonie et des invités - Elle », sur elle.fr, (consulté le )
  19. « A Versailles, Jacquemus mène la vie de château », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. Emmanuelle Ducournau, « Jacquemus : "Maman, mon amour, amour de ma vie." », sur Marie Claire, (consulté le )
  21. Condé Nast, « Jacquemus collabore avec Nike ! », sur Vogue France, (consulté le )

Voir aussi

Articles de journaux

Articles connexes

Liens externes