Lucille Teasdale-Corti

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Lucille Teasdale-Corti
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
St. Mary's Hospital Lacor (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Lucille TeasdaleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Piero Corti (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions

Lucille Teasdale-Corti, C.M., G.O.Q. est née à Montréal le et décédée le à Besana in Brianza, en Italie. Elle une médecin et chirurgienne-pédiatre canadienne ayant travaillé à l'hôpital St. Mary's Lacor, dans le nord de l'Ouganda, durant 35 ans, de 1961 jusqu'à sa mort. Durant cette carrière, marquée successivement par l'indépendance du pays, le régime d'Idi Amin Dada, la guerre de brousse et l'insurrection de l'Armée de Résistance du Seigneur de Joseph Kony, elle a grandement contribué au développement des services de santé dans le nord de l'Ouganda.

Biographie

L'enfance de Lucille Teasdale

Lucille Teasdale est née à Montréal, au Québec, le . Elle est la quatrième enfant d’une famille de sept. Son père René Teasdale était propriétaire de la première épicerie de Guybourg, un quartier ouvrier de l'est de la ville, près de la base militaire de Longue-Pointe. Il était aussi marguillier de sa paroisse et juge de paix. Sa mère, Juliette Sanscartier, était ménagère.

Très tôt, Lucille, qui avait peu de goût pour la vie domestique, s'est intéressée aux études. En 1941, à l'âge de 11 ans, elle fut admise au pensionnat du Saint-Nom-de-Marie, administré par les sœurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie à Outremont. Malgré des relations parfois difficiles avec les religieuses, qui imposaient aux jeunes filles un cadre de vie sévère, le temps passé au pensionnat fut très formateur pour la jeune Lucille. C'est là qu'elle formula pour la première fois le désir d'aller pratiquer la médecine humanitaire à l'étranger, suite à la visite en 1943 de religieuses missionnaires de l'Immaculée-Conception qui étaient de retour de Chine.

En 1945, Lucille obtint une bourse pour aller suivre son cours classique au collège Jésus-Marie, à Outremont, où ses excellents résultats scolaires furent remarqués. C'est au collège Jésus-Marie qu'elle assista à une allocution de la Dre Jeanne Marcelle Dussault, alors la seule femme à étudier la psychiatrie à la Catholic University of America, à Washington D.C. Cette rencontre cimenta chez Lucille le désir de devenir médecin.

La formation à l'Université de Montréal

Lucille fut admise avec une bourse d'étude à la faculté de médecine de l'Université de Montréal en 1950, dans une cohorte qui ne comptait que dix femmes parmi les 110 étudiants inscrits. Elle se spécialisa rapidement en chirurgie, un domaine presque exclusivement masculin. Malgré le soutien financier de son père, Lucille s'enrôla dans le corps des cadets de l'armée de l'air pour financer ses frais de scolarité deux ans plus tard, en 1952. Après un entrainement initial à la base aérienne de London, en Ontario, elle fut transférée à l'été 1953 à la base de Summerside, à l'île du Prince-Édouard, avant de quitter définitivement l'armée.

Après l'obtention d'un diplôme cum laude de l'Université de Montréal en 1955, Lucille poursuivit un internat en chirurgie pédiatrique à l'hôpital Sainte-Justine, à Montréal. C'est à cette époque qu'elle fit plusieurs rencontres déterminantes: avec Dre Gloria Jéliu, Dr Luc Chicoine et Dr Pierre-Paul Collin, son mentor en chirurgie, notamment, mais aussi avec Piero Corti, un médecin italien qui effectuait alors une résidence à l'hôpital. Déjà diplômé en radiologie (1953) et en neuropsychiatrie (1956), Piero effectuait à Montréal un internat en pédiatrie dans le cadre de sa formation postdoctorale à l'Université de Pavie. Ensemble, les deux médecins caressent le rêve d'aller pratiquer la médecine humanitaire, avec laquelle Piero était d'ailleurs familier: son frère était missionnaire jésuite au Tchad, et son beau-frère pratiquait, qui avait longtemps pratiqué en Inde, était médecin en Chine depuis déjà quelques années. Lucille était cependant trop occupée par ses études pour le considérer plus sérieusement. En 1958, sa résidence terminée, Piero retourna en Italie. Pour sa part, Lucille poursuivit son internat à l'hôpital Maisonneuve jusqu'en 1959 puis à l'Hôtel-Dieu de Montréal jusqu'en 1960.

Afin de terminer sa formation en chirurgie, Lucille devait effectuer un stage à l'étranger. De nombreux établissements américains rejetèrent sa candidature, malgré l'excellence de son dossier et les recommandations des médecins qui l'avaient supervisé à Montréal. Elle réorienta ses efforts vers la France, où elle obtint, avec l'aide d'une collègue française qu'elle avait connue à l'hôpital Sainte-Justine, la neurologue Annie Courtois, deux postes: elle pourrait faire sa résidence à l'hôpital de la Conception, à Marseille, avant de poursuivre au prestigieux hôpital des Enfants-Malades, à Paris[1].

L'internat à Marseille

Lucille Teasdale arriva à Marseille en septembre 1960, où elle fut chaleureusement accueillie par ses collègues français. Elle devint rapidement l'assistante du professeur Pierre Salmon, un chirurgien spécialisé dans la luxation congénitale de la hanche[2]. Le séjour français, bien que fructueux, fut néanmoins court. Peu après son arrivée à Marseille, Lucille renoua avec Piero Corti, à qui elle fit parvenir une carte postale dans laquelle elle indiquait sa nouvelle adresse. Après un bref échange, Piero, qui revenait d'Afrique, s'empressa de lui demander un rendez-vous et se rendit à Marseille. Lors de cette rencontre, il lui indiqua qu'il avait trouvé près de Gulu, dans le nord de l'Ouganda, un petit hôpital opéré par religieuses où ils pourraient pratiquer la médecine humanitaire et aider les démunis. Après avoir passé les vacances de Noël dans la famille de Piero, à Milan, Lucille accepta de l'accompagner en Ouganda pour quelques mois, avant de revenir à Marseille.

L'arrivée en Ouganda

Partis d'Italie à bord d'un avion de l'aviation militaire italienne, Lucille et Piero atterrirent en mai 1961 à Entebbe, le seul aéroport d'envergure dans tout l'Ouganda. Ils se rendirent premièrement à Kampala afin d'obtenir une licence pour permettre à Lucille de pratiquer la médecine en Ouganda. C'est le Dr Denis Parsons Burkitt, un éminent chirurgien britannique qui travaillait à l'hôpital universitaire de Mulago, qui l'autorisa à pratiquer. Le surlendemain de leur arrivée, Lucille et Piero se mirent en route pour Gulu, la principale ville du nord de l'Ouganda, située au cœur du territoire des Acholis.

Fondé en 1959 par des missionnaires italiens comboniens du Sacré Cœur et administré par le diocèse de Gulu, l'hôpital St. Mary's Lacor se trouve en réalité à Lacor, une localité située à quelques kilomètres à l'ouest de Gulu. Piero l'avait choisi parce que l'évêque de Gulu, Giovanni Cesena, lui aussi italien, avait accepté de lui laisser une certaine indépendance quant à la gestion de l'établissement. Au début des années 60, ce petit établissement ne comptait que 40 lits, avec un service de maternité et une clinique externe, mais aucun aucun lit de chirurgie. À cette époque, des travaux étaient déjà en cours pour élargir l'hôpital et le doter d'une salle d'opération ainsi que de pavillons de médecine et de radiologie. Outre Lucille et Piero, l'essentiel du personnel était composé d'infirmières missionnaires italiennes, de sages-femmes britanniques, d'un intendant italien, le frère combonien Toni Biasin, et de quelques travailleurs locaux.

L'important achalandage de patients et l'ampleur du travail à réaliser convainquirent Lucille de prolonger indéfiniment son séjour en Ouganda. L'objectif était - et demeure encore aujourd'hui - d'offrir les meilleurs soins possibles à l'une des populations les plus pauvres du pays, chez qui des pratiques nocives comme l'ebino[3] étaient encore fréquentes. À ces coutumes s'ajoutait un vaste éventail de blessures et d'infections parasitaires, ainsi que la difficulté à traiter les patients locaux. Lucille voyait des patients en consultation externe durant l'avant-midi avant de procéder à des chirurgies durant l'après-midi, le tout dans des conditions matérielles beaucoup plus difficiles que dans un établissement occidental. L'hôpital n'avait généralement de l'électricité qu'entre 19:00 et 22:00. C'était cependant la réalisation d'un vieux rêve pour Lucille et Piero, qui pouvaient pratiquer la médecine humanitaire et porter assistance aux plus démunis. De retour à Gulu au début du mois de décembre 1961 après un bref séjour en Europe, Lucille et Piero se marièrent dans la chapelle de l'hôpital.

Le 9 octobre 1962, l'Ouganda, jusqu'alors protectorat britannique, obtint son indépendance. Edward Mutesa devint président du pays, et Milton Obote fut élu comme Premier ministre, le résultat d'une alliance entre leurs deux partis, le Kabaya Yekka (KY) et l'Uganda's People Congress (UPC). À peine un mois plus tard, Lucille donna naissance à sa fille Dominique, que les Acholis surnommèrent dans leur langue Atim - « née loin de chez elle ». C'est à partir de ce moment qu'ils appelèrent Lucille Min Atim, la mère d'Atim.

L'hôpital de Lacor au gré des crises

À partir de la seconde moitié des années 60, l'Ouganda dut faire face à une série de crise qui affaiblirent grandement la stabilité et la sécurité du pays. En 1966, le premier ministre Obote renversa le président et prit le pouvoir, modifiant la constitution pour se donner de larges pouvoirs. Ces premiers troubles ne freinèrent aucunement le développement de l'hôpital de Lacor. Vers la fin de la décennie, près de dix ans après leur arrivée à Gulu, Piero et Lucille dirigeaient maintenant un hôpital en pleine expansion. L'établissement comptait désormais une unité de pédiatrie ainsi qu'un bloc opératoire de 150 lits. Des patients de tout le nord du pays y étaient soignés, à Lacor ou dans les cliniques rattachées à l'hôpital qui avaient été ouvertes dans les environs de Gulu, à Amuru, Pabo et Opit. Le personnel soignant était composé de médecins et d'infirmières d'Italie, dont le gouvernement fut toujours le principal soutien de l'établissement. Piero et Lucille obtinrent à la même époque l'aide de l'Agence canadienne de développement international et de Développement et Paix, qui financèrent la construction d'une école d'infirmières à Lacor. Ce projet cadraient avec la volonté chez le couple de former du personnel soignant local, ce qui, encore aujourd'hui, demeure l'une des grandes lignes directrices de l'hôpital de Lacor.

Au début des années 70, une paix relative régnait encore sur l'ancien protectorat britannique, malgré les scandales touchant le Premier ministre Obote. Celle-ci fut grandement affectée par l'arrivée au pouvoir d'Idi Amin Dada, le commandant en chef des forces armées ougandaises, qui renversa le gouvernement Obote en 1971.

La dictature d'Idi Amin Dada et la crise économique

L'arrivée au pouvoir d'Idi Amin Dada marqua le début du déclin rapide de l'économie ougandaise. Dans les mois qui suivirent, il expulsa du pays la minorité asiatique, principalement d'origine indienne, qui était établie en Ouganda depuis l'époque coloniale, et redistribua leurs propriétés à ses alliés. Le régime d'Idi Amin fut aussi marqué par une importante répression politique. En 1979, à la veille de l'invasion tanzanienne, il avait causé la mort ou la disparition d'environ 300 000 ougandais, soit près du quarantième de la population totale du pays. La situation difficile en Ouganda mena à un exode important, ce dont souffrirent surtout les services publics, dont les hôpitaux, particulièrement affectés par le manque de personnel, de ressources et d'équipements.

C'est dans ce contexte que Lucille fit un choix très difficile: celui d'envoyer Dominique vivre en Italie, dans la famille de Piero, afin de lui offrir des meilleures conditions de vie et, surtout, une éducation moderne, ce qui n'était pas possible en Ouganda avec l'effondrement des services publics. Dominique ne revint à Lacor que pour les vacances, bien que ses parents acceptèrent éventuellement qu'elle soit transférée à une école à Nairobi, au Kenya voisin. Cette séparation fut néanmoins difficile pour Lucille, qui craignait que sa fille se sente rejetée par sa mère[4]. C'était d'autant plus difficile pour elle puisque la principale condition à son mariage avec Piero était celle de ne jamais être séparée de sa fille. Ce fut, de son propre aveu, le sacrifice le plus difficile qu'elle fit durant toute sa vie. Lucille et Piero furent eux-mêmes confrontés au choix de quitter le pays, devant la situation qui dégénérait toujours plus. Ils décidèrent de demeurer en Ouganda pour maintenir le fonctionnement de l'hôpital. Avec l'aide de la famille de Piero, ils organisèrent l'envoi à chaque année de plusieurs conteneurs avec de l'équipement médical, des médicaments et des vêtements usagés afin de pallier les conditions opérationnelles de plus en plus difficiles qui affectaient le fonctionnement de l'hôpital.

En comparaison aux établissements publics, la crise économique et politique affecta cependant assez peu l'hôpital de Lacor. En 1976, cinq ans après l'arrivée d'Idi Amin au pouvoir, l'hôpital comptait 220 lits, parmi lesquels 60 étaient des lits de chirurgie. Une nouvelle salle d'opération septique et un service de radiothérapie avaient été inaugurés. L'établissement, sous la supervision juste mais sévère de Lucille et Piero, fonctionnait très efficacement, ce que remarqua même Idi Amin lors d'une visite officielle la même année. Lucille, en particulier, était très exigeante envers le personnel soignant. Elle s'astreignait cependant à la même discipline que celle qu'elle imposait aux infirmières, et demeurait très appréciée de ses patients. Au fil des années, les relations qu'elle avait développée avec les Acholis étaient devenues profondes, même si elle n'hésitait jamais à les réprimander pour leurs mauvaises habitudes, par exemple.

Lucille et Piero alternaient infatigablement entre les consultations médicales et les chirurgies au bloc opératoire. Ils n'étaient cependant plus les seuls médecins à l'hôpital, comme c'était le cas à leur arrivée en 1961. Outre l'équipe d'infirmières italiennes et ougandaises, dirigée par sœur Lina Soso depuis 1977, Piero et Lucille étaient assistés par de nombreux collègues étrangers. C'est grâce à l'un d'eux, le Dr Lino Dalla Bernardina, un professeur retraité de l'Université de Padoue spécialisé en radiologie, que l'hôpital avait pu inaugurer son service de radiothérapie, alors l'un des seuls en Afrique. Le pédiatre québécois Dr Claude Desjardins avait aussi rejoint l'équipe l'année précédente, en 1975, comme chef du service de pédiatrie. Il avait entendu parler de l'hôpital par l'entremise de Dr Gloria Jéliu, qu'il avait côtoyé à l'hôpital Sainte-Justine. Il fut éventuellement chargé des cliniques périphériques d'Amuru, de Pabo et d'Opit, dans une optique de médecine préventive. Les Acholis faisait alors face à de graves déficits en matière de nutrition et de soins des enfants, et tardaient souvent à les emmener à l'hôpital lorsqu'ils éprouvaient des ennuis de santé. Les efforts de Claude Desjardins et de sa femme Suzanne, une éducatrice spécialisée en nutrition, menèrent éventuellement à la publication en 1978 du manuel Helping the Rural African Mother to Care for Her Child, qui fut réédité et distribué à travers l'Afrique anglophone par l'UNICEF avant d'être traduit en français en 1980[5].

L'apport le plus important fut celui des jeunes internes italiens qui, en guise de service militaire, furent envoyés par le ministère italiens des Affaires étrangères comme médecins coopérants en Ouganda. L'hôpital de Lacor bénéficia immensément de ce programme qui était parrainé par une organisation non-gouvernementale italienne, le Cuamm. Cet afflux de médecins était néanmoins temporaire, puisque les internes ne demeuraient environ que trois mois à Lacor avant d'être envoyé ailleurs en Ouganda. Lucille et Piero savaient bien que l'africanisation du personnel soignant - autant les infirmières que les médecins - était à long terme la seule solution pour assurer la pérennité de l'établissement. Celle-ci ne commença que plus tard, au courant des années 80. La faillite de l'économie ougandaise durant les années du régime d'Idi Amin empêcha à la faculté de médecine de l'université Makerere, à laquelle était attachée l'hôpital Mulago, de former une relève ougandaise.

L'invasion tanzanienne et la guerre de brousse ougandaise

C'est durant la guerre entre la Tanzanie, qui a mené en 1979 à la chute du régime d'Idi Amin, que l'hôpital de Lacor a connu sa première véritable période d'insécurité. L'établissement avait jusqu'alors poursuivi sans grands problèmes ses activités. En octobre 1978, sur fonds de tensions politiques entre le dictateur ougandais et Julius Nyerere, le président tanzanien, l'armée ougandaise envahit la Tanzanie et annexa la région de Kagera. Les forces tanzaniennes, avec le support de volontaires ougandais opposés au régime d'Idi Amin, stoppèrent rapidement l'invasion et envahirent le sud de l'Ouganda au début de l'année 1979. En avril, Kampala fut prise par les troupes tanzaniennes et Idi Amin fut forcé de fuir le pays.

La contre-offensive tanzanienne engendra un exode vers le nord de l'Ouganda des soldats fidèles à Idi Amin. Avec l'effondrement de la structure militaire, ces soldats, sans direction, s'adonnèrent à de nombreuses exactions contre la population civile. Si l'hôpital de Lacor fut épargné, ce ne fut pas le cas des cliniques d'Amuru, de Pabo et d'Opit, qui furent saccagées par des soldats ougandais. La coupure des lignes téléphoniques, des services postaux et du réseau électrique isola l'établissement du reste du monde. Grâce à une génératrice au diesel, Lucille put continuer à voir des patients et à faire des chirurgies.

Ces interventions, déjà nombreuses, se faisaient alors encore plus fréquentes à cause de la guerre, du brigandage et de la flambée des violences entre les Acholis et d'autres groupes ethniques comme les Kakwas, les Lugbaras et les Madis. Des militaires mais aussi des civils, souvent blessés par balles, étaient soignés à l'hôpital, qui fonctionnait à plein régime. Ces blessures, causées par les munitions explosives employées par les militaires, étaient difficiles à opérer à cause des nombreux éclats d'os. C'est durant une de ces délicates interventions que Lucille contracta le VIH, virus encore méconnu qui progressait rapidement en Ouganda, à la faveur des combats. Devenue chirurgienne de guerre malgré elle, Lucille devait opérer dans des conditions difficiles, l'hôpital sans cesse menacer par les pillards. Il fut attaqué par des militaires ougandais pour la première fois en mai 1979. Alors que Lucille était dans la salle d'opération, Piero tenta d'empêcher l'accès à l'hôpital à des soldats, qui firent feu sur lui. Ce n'est que l'intervention de la mère d'un des soldats, qui avait elle-même été soignée à l'hôpital, qui sauva Piero, qui s'en sortit avec une perforation du tympan. L'arrivée des troupes tanzaniennes à Gulu le 20 mai 1979 apporta un bref dépit à la région et à l'hôpital, dont l'état étonna particulièrement le commandant tanzanien. Il s'agissait du seul hôpital encore ouvert qu'il avait croisé depuis son arrivée en Ouganda.

Après plusieurs gouvernements provisoires, Milton Obote fut de nouveau élu président en 1980, malgré une forte opposition au nouveau gouvernement. Profitant de cette accalmie politique, Lucille et Piero entamèrent des discussions avec la faculté de médecine de l'université Makerere afin que l'hôpital de Lacor devienne un établissement d'accueil pour les internes ougandais. Après les soins humanitaires, la formation de la relève ougandaise était l'autre grand rêve de Lucille et Piero, qui étaient bien conscients que la pérennité de l'établissement en dépendait. La paix dans le nord du pays fut néanmoins de courte durée. Dès 1981, la résistance contre le gouvernement Obote s'organisa rapidement autour du Mouvement de résistance nationale et de sa branche armée, l'Armée de résistance nationale (NRA), commandée par Yoweri Museveni. Cette insurrection marqua le début de la guerre de brousse, une guerre civile brutale qui dura jusqu'en 1986 et qui causa la mort de plus d'un demi-million d'Ougandais.

Le nord du pays s'embrasa brusquement devant l'incapacité des soldats ougandais, sans expérience ni discipline, à mettre un terme à la rébellion de la NRA. L'hôpital de Lacor fut à plusieurs reprises la cible de pillards qui espéraient y trouver de l'équipement, des vivres et des médicaments. Au courant de l'année 1982, des patients affectés par une maladie mystérieuse, alors surnommée la « maladie de maigreur » (ou slim disease) firent leur apparition à l'hôpital. C'est à la même époque que Lucille commença à ressentir les symptômes de la maladie, qu'elle pensait alors être le fait de son importante charge de travail. Le couple travaillait alors inlassablement à l'hôpital, qui faisait face à une affluence considérable de patients et de blessés. La santé de Piero, qui fit un premier infarctus en 1983, n'allait guère mieux. C'est dans ce contexte difficile, alors que les combats entre l'armée et les rebelles de la NRA faisaient rage, que l'établissement accueillit ses premiers internes de l'université de Makerere, parmi lesquels se trouvait le Dr Matthew Lukwiya, en qui Lucille et Piero, qui vieillissaient, réalisèrent qu'ils avaient trouvé leur successeur. Avec le soutien du gouvernement italien[6], disposé à fournir de l'équipement et des spécialistes, Lucille et Piero venaient de réaliser un projet qu'ils entretenaient déjà depuis leur arrivée en Ouganda, plus de 20 ans auparavant. Cet accord permettait aux médecins diplômés de l'université de Makerere de venir faire leur internat à Lacor, sous la supervision de Lucille qui, malgré la fatigue qui la tenaillait, se retrouvait subitement en première ligne de la formation de la relève médicale ougandaise. L'accord fut plus tard étendu à l'université de Mbarare, fondée en 1989, ainsi qu'à celle de Gulu, fondée en 2003. Le petit dispensaire médical fondé en 1959 était désormais devenu un important centre de formation et d'enseignement. Il poursuivait aussi toujours sa croissance, avec la construction d'un pavillon d'oncologie et d'une autre pour les patients atteints de la tuberculose, une maladie opportuniste fréquemment observée chez les patients atteints du sida.

À ces développements s'ajouta une autre nouvelle heureuse: en 1983, Dominique annonça à ses parents qu'elle désirait poursuivre des études en médecine. Cette nouvelle fut un baume pour le couple, qui pouvait enfin espérer que leur fille puisse les rejoindre à Lacor. Lucille commença cependant à soupçonner la nature de la maladie qui l'affectait depuis déjà quelques années et fit un test de dépistage alors qu'elle était en Italie, en 1985. Elle reçut le diagnostique alors qu'elle se trouvait à Montréal pour visiter son père, qui était malade. Sa première inquiétude fut de savoir si elle pouvait continuer à pratiquer la chirurgie. Deux spécialistes, le professeur Anthony Pinching, qu'elle consulta lors d'une escale à Londres alors qu'elle était en route pour l'Ouganda, et le Dr Wilson Carswell, un médecin britannique qui travaillait à Kampala, l'intimèrent de poursuivre ses activités: tant que personne ne pouvait la remplacer, Lucille causerait plus de tort en arrêter de pratiquer qu'en continuant, en prenant des précautions supplémentaires. La fulgurante progression du sida à travers le pays fit rapidement de cette maladie une réalité de la médecine en Ouganda, avec laquelle le personnel soignant, fortement touché par l'épidémie, devait aussi composer.

En 1985, le président Milton Obote fut de nouveau renversé par un coup d'État orchestré par des militaires Acholis. L'année suivante, en 1986, les troupes de la NRA s'emparèrent de Kampala, forçant la démission du président Tito Okello après six mois au pouvoir. Le nouveau gouvernement, dirigé par Yoweri Museveni, entreprit dès sa constitution des opérations militaires contre les groupes qui lui étaient hostiles, dont les Acholis, qui s'organisèrent pour résister. Parmi ces groupes, le plus important dans la région de Gulu était l'Armée populaire et démocratique d'Ouganda (UPDA), formée d'anciens militaires acholis fidèles à Tito Okello. Le gouvernement Museveni et la NRA, à peine légitimement au pouvoir, menèrent une brutale campagne anti-insurrectionnelle contre cette nouvelle rébellion. C'est ce contexte qui vit l'émergence du Mouvement du Saint-Esprit (HSM).

L'insurrection de l'Armée de Résistance du Seigneur

Le Mouvement du Saint-Esprit, un amalgame de plusieurs groupes rebelles mêlant nationalisme Acholi, spiritisme et fondamentalisme chrétien, fut formé en 1987. À sa tête se trouvait une jeune médium Acholi, Alice Auma, qui disait recevoir ses ordres de Lakwena, une entité messagère du Saint-Esprit. Après une série de victoires spectaculaires contre les forces gouvernementales, elle dirigea ses troupes vers Kampala, mobilisant l'appui d'autres groupes ethniques opposés au gouvernement. La rébellion s'effrita brusquement vers la fin de l'année, avec l'arrestation d'Alice Lakwena à la frontière kenyanne, qu'elle tentait de traverser avec un groupe de fidèles. Sa disparition laissa cependant le champ libre à une seconde insurrection bien plus tenace, qui persiste encore à ce jour: celle d'un autre médium Acholi, Joseph Kony, commandant de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA).

La seconde moitié des années 1980, marquée par la violence quotidienne, les enlèvements et le pillage, furent particulièrement difficiles pour l'hôpital qui, contre toute attente, avait jusqu'alors invariablement poursuivi ses agrandissements. Des travaux pour la construction d'une bibliothèque, d'un service de physiothérapie et de laboratoires étaient alors en préparation. Depuis 1985, l'établissement était cependant de nouveau sans électricité et reposait toujours, pour son fonctionnement quotidien, sur une génératrice au diesel, dispendieuse à faire fonctionner, ainsi que sur quelques panneaux solaires installés sur les toits. Les patients étaient moins nombreux, à cause des barrages routiers et des combats qui rendaient les déplacements dangereux. À cette époque, ce sont surtout des civils cherchant à échapper au maraudage des rebelles et des soldats qui fréquentaient l'établissement. Protégé par ses murs, celui-ci devint avec le temps un sanctuaire fréquenté à chaque soir par des milliers de personnes.

Cela n'empêcha pas l'hôpital de Lacor d'être attaqué et saccagé à répétition par les rebelles. Les cliniques périphériques d'Amuru, de Pabo et d'Opit connurent un sort similaire, les rebelles cherchant à s'emparer médicaments et d'équipements médicaux, ou encore à kidnapper des infirmières pour les rançonner. La fréquence des attaques ne fit qu'augmenter au cours des années: entre septembre et décembre 1988, l'hôpital St. Mary's Lacor subit sept attaques distinctes. Même l'armée, qui devait protéger l'établissement, y menait de fréquentes perquisitions. Pour la première fois depuis 1961, Lucille et Piero commencèrent à songer à fermer l'hôpital qui, en outre du pillage, faisait face à un exode du personnel soignant. La sécurité des infirmières, des internes et du personnel de l'hôpital devint l'une des principales préoccupations du couple de médecins. La plupart des employés vivaient à l’intérieur de l’enceinte de l'établissement avec leur famille. Ils allaient travailler le soir en vêtements civils afin d'éviter d'être reconnus par les rebelles. Le dévouement héroïque et la résilience du personnel ont duré durant plusieurs années.

À de nombreuses reprises, Piero et Lucille ont également été pris en otage sous la menace d’une arme à feu dans leur résidence, laquelle était située dans l’enceinte près des portes de l’hôpital. Lorsque les rebelles ne trouvaient pas ce qu’ils cherchaient, ils kidnappaient des infirmières en vue de faire pression à l’hôpital pour le paiement d’une rançon.

En 1989, l’Armée de résistance du Seigneur a émergé à titre de nouvelle faction lors de l’insurrection dans le nord de l’Ouganda. Durant une nuit de cette année-là, les rebelles sont entrés dans l’hôpital et cherchaient le Dr Corti et Min Atim, Piero et Lucille, lesquels venaient juste de quitter en vacances. Dr Matthew qui s’était installé dans la maison des Corti pour freiner une possible incursion rebelle avant qu’elle n’atteigne les résidences des autres médecins s’est proposé comme la personne responsable de l’hôpital et il a été enlevé avec d’autres membres du personnel. Piero et Lucille sont immédiatement revenus et ont décidé de fermer l’hôpital. Cependant, les aînés locaux ont réagi à la nouvelle en affirmant que l’hôpital était tout ce qui leur restait : ils n’acceptaient pas sa fermeture et essayeraient de convaincre les rebelles de ne plus entrer. Par la suite, l’hôpital n’a plus été victime d’une autre incursion de rebelles pendant les 15 années durant lesquelles le conflit civil de l’Armée de résistance du Seigneur s’était intensifié et qui avait lieu souvent autour de l’hôpital. L’hôpital a construit un mur autour de l’hôpital afin de la protéger des balles en plein vol.

Les dernières années et la reconnaissance internationale

Lucille Teasdale a reçu le diagnostic du SIDA en 1985, lorsque les premiers tests ont été rendus disponibles en Italie. Elle l'a contracté lors d'une opération[7]. Avant que les résultats puissent être disponibles, Lucille a été confiée au professeur Anthony Pinching de Londres, lequel était parmi les premiers à étudier cette maladie au Royaume-Uni. Il lui a dit que ses autres maladies opportunistes étaient représentatives de son état. Il lui a également mentionné qu’il était important de garder le moral et qu’elle pouvait continuer son travail clinique. Lucille était préoccupée par les interventions chirurgicales et on lui a dit qu’il n’y avait tout simplement pas d’autres alternatives pour la survie des patients dans un contexte où elle était la seule chirurgienne expérimentée disponible.

Malgré ses problèmes de santé, elle a continué à travailler, particulièrement au service des consultations externes des patients adultes et au service traitant le SIDA et la tuberculose de Lacor, tout en délaissant graduellement les chirurgies pour les confier aux médecins ougandais qu’elle avait formés. Elle a souffert d’une série de complications, d’une candidose orale omniprésente qui rendait l’ingestion difficile, à des conditions sévères comme la maladie d’Addison et une pneumonie à Pneumocystis carinii, laquelle avait mené Piero à se précipiter avec Lucille à Londres et ensuite à Milan pour surmonter les crises. Quelques mois avant son décès et avec un faible poids d’environ 88 lb, elle exerçait quand même ses fonctions en service de consultation externe entre 4 et 6 heures par jour. Elle était parfois trop faible lorsqu’elle se levait certains matins alors Piero ou d’autres personnes lui installaient une ligne intraveineuse pour la réhydrater. Dès qu’elle se sentait mieux, elle retirait l’aiguille elle-même et allait travailler.

Dans une dernière tentative d’améliorer la détérioration de son état, Piero s’est empressé de se rendre en Italie avec Lucille. Lucille s’est éteinte dans leur résidence à Besana in Brianza le [8].

Au cours de sa carrière à l'hôpital Lacor, Lucille a réalisé plus de 13 000 interventions chirurgicales. Le rapport annuel de 1996 de l’hôpital enregistrait 446 lits, 13 437 admissions et 116 953 patients traités en clinique externe à l'hôpital principal alors que les deux centres de santé en périphérie (un troisième avait été fermé en raison de l’insécurité) enregistraient 48 lits, 399 admissions et 11 549 patients en clinique externe. Les autres activités comprenaient 1 114 livraisons, 1 278 interventions chirurgicales importantes et 33 613 doses de vaccins administrés malgré le conflit.

La dépouille de Lucille Teasdale a été retournée en Ouganda au moment où l’insurrection environnant l’hôpital était à son point le plus fort. L’armée a dû évacuer par hélicoptère Lucille et Piero lorsqu’ils ont quitté Lacor, car les routes étaient trop dangereuses. Des milliers de migrants de nuit, des enfants et des femmes pour la plupart, cherchaient un abri chaque nuit à l’intérieur de l’hôpital pour échapper aux rebelles qui attaquaient les villages la nuit pour saccager, tuer et enlever les enfants âgés de 6 à 14 ans.

La cérémonie funèbre de Lucille a eu lieu dans une cathédrale voisine et des centaines de personnes y ont assisté. Certains membres du personnel ont parcouru jusqu’à 40 km à pied des centres de santé, malgré le risque d’embuscades et de mines terrestres sur les routes. L’armée à même positionné un tank armé à l’extérieur de la cathédrale pour la protection des personnes endeuillées. Lucille a été inhumée dans l’une des cours intérieures de l’hôpital.

L'hôpital de Lacor après Lucille

Après le décès de Lucille, malgré une santé défaillante, Piero a continué à se consacrer à l'hôpital de Lacor. Atteint de la maladie d'Alzheimer et souffrant déjà de problèmes cardiaques depuis plusieurs années, il fut aussi grandement affecté par le décès soudain du Dr Lukwiya, emporté par une épidémie d'Ebola en décembre 2000. Dès lors, sa santé l'empêchant de pratiquer la médecine, il voua ses dernières années au financement des activités de l'établissement à travers les deux fondations qu'il avait créé avec Lucille: la Fondazione Piero e Lucille Corti en Italie (1993) et la Fondation Teasdale-Corti à Montréal (1995). Piero Corti s'éteint à Milan d'un cancer du pancréas le dimanche 20 avril 2003, le jour de Pâques. Sa dépouille fut transportée en Ouganda pour être inhumée aux côtés de celles de Lucille et de Matthew, dans les jardins de l'hôpital de Lacor.

Depuis le retour de la paix dans le nord du pays au milieu des années 2000, l'établissement poursuit son développement. Il est aujourd'hui l'un des principaux employeurs de la région ainsi qu'un important centre d'internat pour les médecins formés en Ouganda. À la mort de son père en 2003, Dominique Corti est devenue présidente de la Fondazione Piero et Lucille Corti. Elle l'a aussi remplacé sur le conseil d'administration de l'hôpital. Depuis 2006, elle est membre du conseil d'administration de la Fondation Teasdale-Corti. L'hôpital de Lacor est aujourd'hui administré par une équipe entièrement ougandaise, formée à l'hôpital par Lucille et Piero. Encore aujourd'hui, l'approche préconisée par Lucille, axée sur le soin des patients avant tout, demeure l'un des principes fondamentaux de l'établissement. Chaque année, des centaines de milliers de patients - dont près du tiers sont des enfants âgés de moins de six ans - obtiennent des soins de qualité à l'hôpital ou dans ses cliniques périphériques.

Reconnaissances et distinctions honorifiques

  • 1972 Lucille Teasdale et Piero Corti ont reçu le prix Missione del Medico – Angelo De Gasperis par la Fondation Carlo Erba de Milan.
  • 1982 Lucille Teasdale et Piero Corti se sont vus décerner l’Ordre du mérite de la République italienne (officier) par le président de la République par voie de décret.
  • 1983 Lucille Teasdale et Piero Corti ont reçu le prix Premio della Bontà Notte di Natale Angelo Motta par la Fondation Pro Juventute Don Gnocchi de Milan.
  • 1984 Lucille Teasdale et Piero Corti ont reçu le prix Ambrogino d’Oro par la municipalité de Milan.
  • 1986 Lucille Teasdale s’est vu décerner la reconnaissance Paul Harris Fellow par les clubs Rotary International en Italie.
  • 1986 Lucille Teasdale et Piero Corti ont reçu le World Health Organization's Sasakawa Health Prize, lequel est remis à une ou plusieurs personnes, institutions ou organismes non gouvernementaux pour avoir accompli un travail exceptionnel et novateur en ce qui a trait au développement de la santé et en vue d’encourager des développements subséquents d’un tel travail.
  • 1987 Lucille Teasdale s’est vu décerner le prix Frederick Newton Gisborn Starr par l’Association médicale canadienne.
  • 1990 Lucille Teasdale a reçu l’International Medical Women Association Award d’Italie.
  • 1991 Lucille Teasdale a reçu l’Ordre du Canada
  • 1993 Lucille Teasdale et Piero Corti ont reçu le prix Cuore Amico d’Italie
  • 1995 Lucille Teasdale est nommée consultante honorifique par le ministère de la Santé de l’Ouganda et le sénat de l’Université Makerere.
  • 1995 Lucille Teasdale a reçu l’Ordre national du Québec (Grand Officier)
  • 1995 Lucille Teasdale a reçu le Prix d’Excellence pour la Cause Africaine par CICA New York
  • 1995 Lucille Teasdale a reçu le prix Velan des clubs Rotary de Montréal
  • 1995 Lucille Teasdale et Piero Corti se sont vu décerner le Premio Professionalità par les clubs Rotary de Milan.
  • 1995 Lucille Teasdale a reçu le titre de membre honoraire par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada.
  • 1995 L’hôpital Lacor a reçu le Premio Antonio Feltrinelli pour l’accomplissement à s’employer à respecter des critères moraux et humanitaires exceptionnels décerné par l’Accademia dei Lincei de Rome
  • 1996 Lucille Teasdale a reçu un doctorat honoris causa de l’Université de Montréal.
  • 1996 in memoriam Lucille Teasdale a reçu le Premio Speciale Cuore D’Oro par le Premio della Bontà Motta, Notte di Natale, Milan
  • 1997 in memoriam Lucille Teasdale a reçu le Premio Moscati Caserta d’Italie
  • 2004 in memoriam Lucille Teasdale et Piero Corti ont reçu la Médaille d’or de l’Ordre du mérite par voie de décret du président de la République italienne.
  • 2000 Poste Canada émet un timbre de 46 sous en l’honneur de Lucille Teasdale.Lucille Teasdale-Corti
  • 2001 Lucille Teasdale est intronisée au Temple de la renommée médicale canadienne.

Lucille Teasdale-Corti

  • 1999 Parc Lucille-Teasdale à Montréal est nommé en son honneur (45°17′45″N 73°21′21″W / 45.2959°N 73.3559°W / 45.2959; -73.3559)
  • 2001 L’école secondaire de Lucille-Teasdale à Blainville, Québec est construite et nommée en son honneur. (45°43′15″N 73°53′49″W / 45.72085°N 73.897018°W / 45.72085; -73.897018)
  • 2013 L’école internationale de Lucille-Teasdale à Brossard, Québec est renommée en son honneur. (45°26′55″N 73°28′39″W / 45.448563°N 73.477444°W / 45.448563; -73.477444)
  • Le CSSS (Centre de Santé et de Services Sociaux) est nommé en son honneur à Montréal. (Lucille Teasdale-Corti45°34′09″N 73°34′37″W / 45.569159°N 73.577042°W /45.569159; -73.577042) en plus d’un boulevard, le boulevard Lucille Teasdale. (45°43′32″N 73°30′40″W / 45.725485°N 73.511245°W /45.725485; -73.511245)

Notes et références

  1. Michel Arseneault, Un rêve pour la vie. Lucille Teasdale & Piero Corti., Montréal, Libre Expression, (ISBN 9782764807033), p. 25
  2. Ibidem, p. 61.
  3. L'ebino, mieux connue sous le nom d'Infant Oral Mutilation (OIM), est une pratique consistant en l'extraction des canines en éruption chez des enfants en bas âge souffrant de fièvre ou de diarrhée. Si elle est aujourd'hui beaucoup plus rare, elle était encore pratiquée dans le nord de l'Ouganda au début des années 60.
  4. Référence: Arseneault, p. 152.
  5. L'ouvrage fut traduit en 1980 sous le titre: Aider la mère africaine des régions rurales à bien soigner son enfant.
  6. À la fin des années 1980, le gouvernement italien était l’un des plus plus importants contributeurs à l'aide internationale en Ouganda, plus spécifiquement par l'entremise de programmes de santé liés aux établissements publics et privés.
  7. « Bilan du siècle - Lucille Teasdale-Corti », sur usherbrooke.ca (consulté le ).
  8. « Lucille Teasdale », sur thecanadianencyclopedia.ca (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Monographies

  • Michel Arseneault, Un rêve pour la vie. Lucille Teasdale & Piero Corti, Montréal, Libre Expression, 2011, 2e éd. (1ère éd. 1999).
  • Deborah Cowley, Lucille Teasdale: Docteure Courage, Montréal, XYZ, 2007.
  • Fondazione Piero et Lucille Corti / Fondation Teasdale-Corti, To Make a Dream Come True: Letters from Lacor Hospital, 1961 - 2003, Bergamo, Corponove, 2009.

Articles

  • Danny Lake-Giguère, Figures marquantes de la solidarité - 7e rencontre: Lucille Teasdale, [en ligne], [1].

Vidéographie

  • Dre Lucille. Motion internationale. (version française et anglaise)
  • Before I Go –Documentaire sur Lucille Teasdale par Michel Arseneault (aussi en français : Avant de vous faire mes adieux)

Autres médias

  • Ilaria Ferramosca et Chiara Abastanotti, Lucille, Montréal, Hachette Canada, 2013.

Liens externes