Opération Mer Verte

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Opération Mer Verte

Informations générales
Date
Lieu Conakry
Casus belli soutien de la Guinée au PAIGC
Issue

Victoire portugaise

  • 26 prisonniers de guerre portugais relâchés
  • destruction des navires et de l'armée de l'air guinéenne
Échec à capturer ou tuer Amílcar Cabral et Ahmed Sékou Touré
Belligérants
Drapeau du Portugal Portugal
Forces dissidentes guinéennes
Drapeau de la Guinée Guinée
Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert
Forces en présence
350 à 420 hommes Inconnues
Pertes
1 Portugais
7 Guinéens
52 à 500 Guinéens

Batailles

Guerre d'indépendance de la Guinée-Bissau

Coordonnées 9° 32′ 53″ nord, 13° 40′ 14″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Conakry
(Voir situation sur carte : Conakry)
localisation
Géolocalisation sur la carte : Guinée
(Voir situation sur carte : Guinée)
localisation

L'opération Mer Verte (en portugais : Operação Mar Verde) est une opération militaire amphibie planifiée par les forces armées portugaises et implémentée le pendant la guerre coloniale portugaise en Guinée-Bissau. Elle est conçue et conduite par le capitaine-lieutenant Alpoim Calvão (pt), responsable du centre des opérations spéciales de Guinée-Bissau, avec le soutien du général de brigade António de Spínola, gouverneur militaire du territoire.

Opération extrêmement audacieuse et secrète — du fait qu'elle consiste à attaquer la capitale d'un État souverain avec très peu d'hommes — son objectif principal est de renverser le président guinéen Sekou Touré, dont le pays sert de base arrière aux indépendantistes bissaoguinéens et caboverdiens du PAIGC.

Contexte

En 1952, Ahmed Sékou Touré est devenu le chef du Parti démocratique guinéen (PDG). En 1957, la Guinée a organisé une élection au cours de laquelle le PDG a remporté 56 sièges sur 60. Le PDG organisa un referendum en septembre 1958, au cours duquel la majorité des Guinéens optèrent pour une indépendance immédiate plutôt que pour une association continue avec la France. Les Français se retirent et, le 2 octobre 1958, la Guinée se proclame république souveraine et indépendante sous le président Touré.

En 1960, Touré accueillit en Guinée et soutint Amílcar Cabral et son organisation, le PAIGC, qui cherchait à obtenir l’indépendance de la Guinée portugaise (aujourd’hui la Guinée-Bissau) et du Cap-Vert portugais. En 1963, le PAIGC entame la guerre d’indépendance de la Guinée-Bissau.

Déroulement de l'opération

Dans la nuit du 21 au 22 novembre 1970, environ 200 Guinéens armés — portant des uniformes similaires à ceux de l'armée guinéenne et commandés par des officiers portugais — et 220 soldats portugais (africains et européens) envahissent certaines positions autour de Conakry. Les soldats débarquent de quatre navires non marqués, dont un bâtiment de débarquement et un cargo, et détruisent 4 ou 5 navires de ravitaillement du PAIGC. D'autres débarquent près de la résidence d'été du président Sékou Touré, qu'ils incendient[1]. Les envahisseurs se concentrent sur la destruction du siège du PAIGC dans une tentative infructueuse de capturer Amílcar Cabral qui se trouve alors en Europe. D'autres soldats s'emparent des camps de prisonniers politiques et libèrent un certain nombre de prisonniers, y compris des soldats et des aviateurs portugais détenus au camp Boiro qui avaient été capturés par les forces du PAIGC et remis aux Guinéens pour être mis en sécurité ; certains avaient été retenus prisonniers pendant sept ans. La principale force d'attaque atteint l'aéroport mais l'ignore et attaque ce qu'elle pense apparemment être la station de radio, ignorant que son utilisation avait été interrompue lorsqu'elle avait été remplacée plus tôt par une nouvelle station. D'autres soldats prennent la principale centrale électrique de la ville. Les milices guinéennes combattent les attaquants avec peu de succès. Ahmed Sékou Touré se trouve à ce moment-là au palais présidentiel.

La moitié de la force d'invasion se retire avec les prisonniers libérés vers les navires laissés en attente, laissant la tâche de renverser le gouvernement guinéen à une force estimée à moins de 150 hommes. Ce groupe espère apparemment un soulèvement de la population, mais cela ne se produit pas. Comme Cabral et Sékou Touré sont introuvables, les commandos portugais battent en retraite après avoir subi des pertes mineures.

Des observateurs extérieurs ont émis l'hypothèse que le soutien de la population n'a pas été obtenu parce que les envahisseurs n'ont pas réussi à s'emparer de la bonne station de radio, qui a continué à fonctionner sous le contrôle du gouvernement. En outre, la plupart des responsables importants du gouvernement ou du parti ont évité d'être capturés.

Conséquences

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) « Guinea: Cloudy Days in Conakry », .