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Guillaume Meurice

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Guillaume Meurice
Guillaume Meurice aux Nuits de Champagne en octobre 2016.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (42 ans)
ChenôveVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Rennes (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Cours Florent (2002-2005)
Activités
Autres informations
A travaillé pour
France Inter (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Partenaires
Site web
Blog officiel

Guillaume Meurice, né le à Chenôve en Côte-d'Or, est un humoriste et chroniqueur de radio français. Connu pour ses micro-trottoirs et ses chroniques satiriques sur France Inter, il a fondé un groupe de rock humoristique, The Disruptives, dont il écrit les textes, et a publié divers ouvrages littéraires.

Biographie

Jeunesse et formation

Guillaume Meurice naît à Chenôve (Côte-d'Or) dans une famille modeste, d'un père cheminot et d'une mère femme au foyer[1],[2],[3].

Alors qu'il est âgé d'environ six ans, la famille emménage à Jussey (Haute-Saône), où ses parents ouvrent une maison de la presse. Adulte, il déclare que cet environnement lui a permis de baigner dans une culture politique et de développer son sens de la répartie et de l'humour[4].

Après une scolarité des plus normales, il entame des études supérieures dans la gestion d'entreprise et le commerce, qui le mènent à l'IEP d'Aix en Provence[3]. Il décide toutefois de changer de voie et commence une carrière artistique au théâtre[5],[6]. Il part pour Paris à vingt-et-un ans et suit des cours de théâtre, notamment le cours Florent. En parallèle, il effectue divers petits emplois qui lui permettent de vivre alors que sa carrière n'est pas encore lancée.

Carrière

En , Guillaume Meurice crée son premier one-man-show[5]. Initialement intitulé Annulé, le spectacle ne rencontre pas un grand succès les premières années et changera de titre par la suite[6]. Il réalise également quelques caméras cachées dans les rues durant cette période et tient un blog humoristique.

En 2012, son travail est repéré et il est engagé à France Inter au sein de l'émission animée par Frédéric Lopez, On va tous y passer[6],[5]. Il y tient pendant près de trois ans une chronique caustique et se construit un personnage de « comique d'investigation » réalisant des micro-trottoirs.

Guillaume Meurice lors de l'enregistrement public de l'émission Si tu écoutes, j'annule tout à Dijon en 2016.

Fort de sa notoriété radiophonique grandissante, il monte un nouveau spectacle en 2014, Que demande le peuple ?[3]. Surtout, il rejoint Alex Vizorek et Charline Vanhoenacker à la fin de l'année pour une nouvelle émission sur France Inter, intitulée Si tu écoutes, j’annule tout (rebaptisée par la suite Par Jupiter ! et, en 2022, C'est encore nous !)[7],[4],[6], avec sa chronique humoristique « Le Moment Meurice », composée de micro-trottoirs caustiques. Poursuivant ses interventions à l'humour acide ainsi que ses micro-trottoirs, il se voit plébiscité par le public.

À côté de ses activités à la radio et au théâtre, il commence à travailler avec la chaîne télévisuelle Canal+ en , dans La Nouvelle Édition[8]. Cette collaboration s'interrompt toutefois brutalement après une unique chronique lorsque les dirigeants de la chaîne lui interdisent, pour des raisons de sécurité, à la suite de l'attaque terroriste de Charlie Hebdo, de montrer à l'antenne un dessin de Charb.

En 2017 (il a alors trente-six ans), il publie avec son ami le caricaturiste Marc Large, une bande dessinée, On n'est pas sérieux quand on a 2017 ans[9],[10], dont le titre est un clin d'œil non dissimulé au poème On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans d'Arthur Rimbaud, un poète ardennais d'extraction modeste comme Guillaume. L'album, qui recycle quelques-unes des meilleures chroniques de ce dernier, présente le quinquennat finissant du président François Hollande. Il est accueilli avec sympathie par la critique spécialisée[réf. nécessaire].

En 2018, à la suite du départ de Mathieu Gallet, démis de ses fonctions de président de Radio France, Guillaume Meurice dépose, avec Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek, une candidature humoristique à la présidence du groupe[11],[12], laquelle sera écartée quelques jours plus tard.

La même année, l'humoriste publie son premier roman, Cosme[13],[14], qui raconte la vie de son ami régisseur Cosme Olvera, amateur de poésie, et s'achève sur une exégèse du sonnet des Voyelles d'Arthur Rimbaud[15].

Toujours en 2018, il fonde un groupe de rock humoristique, The Disruptives, et monte un spectacle musical[16],[17]. Se présentant comme un groupe « macroniste », l'ensemble parodie les éléments de langage du président Emmanuel Macron et de son mouvement La République en marche, en appuyant ses musiques sur des textes satiriques de Meurice.

En 2021, il publie son deuxième roman, Le roi n'avait pas ri, roman historique où il fait revivre une version de Triboulet, bouffon du roi François Ier[18].

En à La Cigale[19], il lance son spectacle Meurice 2022, dans lequel il se met en scène dans un meeting politique comme candidat à l'élection présidentielle de 2022[20]. En , il lance le podcast Meurice recrute sur Spotify, série d'entretiens avec des personnalités, présentés comme des entretiens d'embauche pour son gouvernement imaginaire lorsqu'il sera élu président l'année suivante. Le , lors de l'officialisation des nouveaux parrainages des candidats à la présidentielle, le Conseil constitutionnel annonce que Guillaume Meurice a obtenu un premier parrainage d'élu, par le maire délégué de Jobourg[21]. Au total, au , six parrainages sont validés par le Conseil constitutionnel[22],[23].

Humour et engagements

Le style humoristique et les engagements personnels de Guillaume Meurice sont indissociables[24],[3]. Il défend des idées de gauche, voire de gauche radicale ou pour certains, d'extrême gauche. Pour Libération, Jérôme Lefilliâtre lui donne par exemple le qualificatif humoristique d'« extrême gausse » et note qu'il est « porté aux nues par la gauche de la gauche », sans forcément en avoir conscience[3].

Il se définit lui-même comme écologiste, mais rejette toute forme de militantisme ou d'engagement politicien[25],[15]. Il affirme ainsi n'avoir jamais été militant au sein d'un parti politique et revendique davantage une liberté et une indépendance de paroles en lien avec ses convictions. L'Humanité rappelle d'ailleurs que l'humoriste vise de nombreuses personnalités, y compris au sein de France Inter. Qui plus est, Meurice insiste sur l'importance de la caricature dans l'humour ainsi que du retournement de certains rapports de forces sociaux[15].

Dans son livre Petit éloge de la médiocrité, Guillaume Meurice fait, entre autres, l’éloge de la pensée anarchiste[26].

Adepte des interviews sur des terrains variés, souvent d'anonymes, il parvient avec des questions simples et spontanées, ainsi que par son audace, à mettre en évidence les incohérences de ses interlocuteurs et à susciter des réponses comiques, qu'elles soient farfelues ou paradoxales[6].

Adulte, Guillaume Meurice devient végétarien[25]. Ce choix se traduit par certaines chroniques engagées pour la cause animale et la participation à une vidéo militante de l'association L214[27],[28].

Il s'est également engagé pour l'accueil des immigrés en France[15],[29].

Il lui arrive parfois de reverser le cachet de sa chronique du soir à l'association ou à la caisse de grève dont il vient de parler[30].

Suspension de son livre Le Fin Mot de l'histoire de France

La publication de son ouvrage Le Fin Mot de l'histoire de France en 200 expressions, co-écrit avec Nathalie Gendrot, est suspendue juste avant sa sortie prévue en , par l'éditeur Editis considérant que des passages du livre, notamment l'un consacré à Vincent Bolloré (premier actionnaire de Vivendi, maison mère d’Editis), pourraient donner lieu à contentieux[31],[32]. Vincent Bolloré est en effet cité dans la définition[31],[33]:

« Faire long feu : Expression remplacée aujourd’hui par : révéler sur Canal+ les malversations de Vincent Bolloré. »

L'ouvrage est finalement publié par Flammarion[34]; dans sa nouvelle préface, Guillaume Meurice remercie Vincent Bolloré « pour la publicité gratuite »[35].

Critiques

Dans un article de Libération, Jérôme Lefilliâtre reconnaît à Guillaume Meurice une maîtrise de l'actualité et de la rhétorique, mais remarque qu'il cède parfois à la facilité[3].

S'ils sont appréciés par de nombreux auditeurs[3], son style et ses engagements provoquent toutefois diverses critiques. Plusieurs auditeurs de France Inter ont par exemple regretté son caractère partisan et complaisant à l'égard de l'extrême gauche dans certaines de ses chroniques, ce à quoi l'intéressé répond que ses interventions sont proches de l'éditorial, ce qui impliquerait la défense de valeurs personnelles[36].

Le , lors d'une intervention dans C à vous sur France 5, Guillaume Meurice déclare trouver « tragique » l'investissement des sportifs de haut niveau, notamment pendant leur jeunesse qu'il juge « sacrifiée », propos auxquels plusieurs sportifs de haut niveau répondent en affirmant que leur jeunesse leur appartient[37].

Publications

Notes et références

  1. Nicolas Durdilly, « Dijon : Guillaume Meurice (France Inter), un envoyé "un peu" spécial », Le Bien public, .
  2. Guillaume Meurice, « Biographie », sur guillaumemeurice.fr.
  3. a b c d e f et g Lefilliâtre 2016.
  4. a et b Clémence Olivier et Guillaume Meurice, « Radio. Guillaume Meurice, le " comique d’investigation " », Ouest-France, .
  5. a b et c Rossana di Vincenzo, « Charlie Hebdo, Restos du cœur... Avec Guillaume Meurice, on peut rire de tout sur France Inter », Télérama, .
  6. a b c d et e Sandrine Blanchard, « Guillaume Meurice, comique d’investigation », Le Monde, .
  7. Nicolas Goinard, Pauline Darvey et Bartolomé Simon, « On a testé "Scandale à l’Elysée", l’escape game politique de Guillaume Meurice », Le Parisien, .
  8. Lauren Provost, « Guillaume Meurice renonce à sa chronique dans "La Nouvelle Edition" de Canal+ après le refus de diffuser un dessin de Charb », sur Huffington Post, .
  9. a et b Marion Gadea, « "On n'est pas sérieux quand on a 2017 ans" : Large et Meurice croquent le quinquennat Hollande », sur France TV Info, .
  10. Maxime Bacquié, « L'humour grinçant du dessinateur Marc Large s'expose à la médiathèque de Mont-de-Marsan », France Bleu, .
  11. Mariel Bluteau, « Les Belges candidats à la présidence de Radio France : candidature véritable ou canular ? », France Inter, .
  12. Lauren Provost, « Les humoristes de France Inter ne seront pas présidents de Radio France: "C'est la stupeur et l'incompréhension" », sur Huffington Post, .
  13. Marianne Payot, « Guillaume Meurice et Cosme, le jongleur de voyelles », L'Express, .
  14. a et b Sorya Khaldoun, « L'humoriste Guillaume Meurice s'attaque à Rimbaud dans son premier roman », sur France TV Info, .
  15. a b c et d Catherine Calvet, Thibaut Fardier et Guillaume Meurice, « Guillaume Meurice : "Comment justifieront-ils dans vingt ans le non-accueil des migrants ? Si je suis encore là, je le leur rappellerai !" », Libération, .
  16. Sandrine Blanchard, « L’humoriste Guillaume Meurice en marche vers le rock », Le Monde, .
  17. Jessica Saval et Guillaume Meurice, « Guillaume Meurice : avec The Disruptives, "on a une chanson qui s’appelle ‘Raffarin président'" », Rolling Stone, .
  18. Laurence Le Saux, « Guillaume Meurice, le trublion d'Inter : “Je dis ce que je pense, comme quand j’étais gamin” », Télérama, (consulté le ).
  19. [vidéo] Les Goguettes, Meurice 2022 - Les Goguettes (en trio mais à quatre) & Guillaume Meurice sur YouTube, .
  20. Camille Bigot, « Votez Guillaume Meurice ! Pour son nouveau spectacle "Meurice 2022", l'humoriste se transforme en candidat farfelu à l'élection présidentielle », sur France TV Info, .
  21. Liza Marie-Magdeleine, « Présidentielle. Pourquoi ce maire a eu la drôle d’idée de parrainer l’humoriste Guillaume Meurice », Ouest-France, (consulté le ).
  22. « Tous les parrainages validés », sur presidentielle2022.conseil-constitutionnel.fr, Conseil constitutionnel (consulté le ).
  23. Théo Uhart, « Présidentielle : homonymes, soutien à des candidats qui ne l'étaient pas... Quatre faits insolites sur les parrainages », sur France TV Info, .
  24. « France Inter. "L’humour est la vaseline du débat" », L'Humanité, .
  25. a et b Audrey Kucinskas, « France Inter : Guillaume Meurice, le "Bisounours" de l'humour noir », L'Express, .
  26. « Guillaume Meurice fait l’éloge de la médiocrité - C à Vous - 07/02/2023 » (consulté le )
  27. Élise Racque, « “Les dernières fois” sur France Inter, une vie sans filet mignon », Télérama, .
  28. Enzo Conticello, « L214 publie une nouvelle vidéo-choc qui accable un abattoir de cochons », Le Point, .
  29. Michel Bernouin, « A Breil-sur-Roya, Meurice et ses complices font salle comble pour les migrants », France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, .
  30. Guillaume Meurice, « "On en marre des humoristes de gauche" », Le Moment Meurice, France Inter, (consulté le ).
  31. a et b Ariane Chemin, « Le groupe Editis suspend la parution d’un livre de Guillaume Meurice juste avant sa sortie », Le Monde, (consulté le ).
  32. Raphaël Garrigos, Isabelle Roberts et Lucile Sourdès-Cadiou (photogr. Juliette Robert), « Guillaume Meurice : « Même un demi-taquinage, Bolloré ne laisse pas passer » », épisode no 180, sur Les Jours, (consulté le ).
  33. Olivier Milot, « Suspension du livre de Guillaume Meurice : ces petites phrases qui font si peur à Editis », Télérama, (consulté le ).
  34. Olivier Milot, « Flammarion va publier le livre de Guillaume Meurice et Nathalie Gendrot qui avait été bloqué par Editis », Télérama, (consulté le ).
  35. « Trappé par Editis, le livre de Guillaume Meurice et Nathalie Gendrot sort aujourd’hui chez Flammarion », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  36. Bruno Denaes, « Invités politiques "coupés" et humour "sélectif" ? », Le Rendez-Vous du médiateur, France Inter, .
  37. Gilles Festor, « «Votre médiocrité sera également classée !» : la réponse cinglante d'une ex-médaillée olympique aux propos de Guillaume Meurice », Le Figaro, .
  38. Amélie Quentel, « On a testé pour vous le “cahier de vacances” de Guillaume Meurice et Charline Vanhoenacker », Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  39. Sandrine Bajos, « Livre : au royaume des bouffons, Guillaume Meurice est roi », Le Parisien, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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