Claude Tresmontant

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Claude Tresmontant était un philosophe, helléniste et hébraïsant et théologien français, né en 1927, mort en 1997.

Claude Tresmontant a enseigné pendant de nombreuses années la philosophie médiévale et la philosophie des sciences à la Sorbonne. Il a été correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques ; il a obtenu le prix Maximilien-Kolbe en 1973 et le Grand Prix de l’Académie des sciences morales et politiques pour l'ensemble de son œuvre en 1987.


Foi, raison et science

Ses travaux portent sur la philosophie des sciences et sur l'histoire de la pensée chrétienne depuis ses origines hébraïques. Tresmontant défend l'idée d'une philosophie et d'une métaphysique chrétiennes. Pour lui, la pensée hébraïque dont le christianisme a hérité constitue, à côté de la pensée de l'Inde, de la Chine et de la Grèce un "phylum" à part entière, possédant ses propres catégories, sa vision du temps, sa morale, son anthropologie, sa métaphysique, etc.

Il pense également que les données de la connaissance scientifique actuelle, notamment en cosmologie et en biologie, conduisent à affirmer l'existence de Dieu. La question de l'existence de Dieu ne relèverait donc pas, contrairement à ce qu'affirme la philosophie moderne depuis au moins Kant, de la croyance, mais de la raison. La foi ne serait donc pas un saut dans l'absurde, mais tout au contraire un assentiment de l'intelligence, comme l'affirme la majorité des croyants.

Selon lui [1] l'histoire de la philosophie présente deux conceptions de l'activité de l'intelligence, de la raison : la première méthode, qui pourrait être qualifiée de littéraire, consiste à poser un principe métaphysique a priori dont serait déduit une épistémologie, une cosmologie et donc une philosophie pratique. La seconde, principalement inaugurée par Aristote et dans une certaine mesure avant lui par Socrate, consiste au contraire à partir du réel donné dans l'expérience en se soumettant ainsi faisant à sa réalité objective et à chercher à lui apporter une explication qui se hiérarchise selon les trois degrés d'abstraction : sciences de la nature, mathématique, métaphysique. Pour Claude Tresmontant, seule la seconde méthode est scientifique, philosophique.

Il a également repris la thèse que « l'enseignement du rabbi (Ieshoua) a été donné en dialecte araméen et en hébreu. Ce n'est que plus tard que cet enseignement a été traduit dans le grec populaire[2] de l'époque » (Les premiers éléments de la théologie, édition de 1987, p. 118). En préface de cette édition, il note : « la théologie est une science [qui] a besoin de temps en temps, tout comme les autres sciences, de faire sa toilette, de se rafraîchir les idées, de revoir son vocabulaire et de repenser ses notions fondamentales ».

L'œuvre de Claude Tesmontant, est reconnue par les universitaires. Les oeuvres parues au Seuil, qui fut un temps un éditeur catholique indépendant, sont traduites en de nombreuses langues et représentent un moment de la théologie catholique moderniste. Il fut lexécuteur testamentaire de Pierre Teilhard de Chardin pour ses oeuvres théologiques tandis que Théodore Monod l'était pour les oeuvres scientifiques.

rupture scientifique

Son Christ Hébreu marque la rupture avec le monde académique. Refusé par le Seuil, l'ouvrage dans le quel il tente d'acclimater la metanoïa de JA Robinson, finit par être accepté chez FX Guibert. Après une rétroversion des 4 évangiles, il en compare les différences et les ressemblances et plaide pour un original hébreu.

En dépit des indéniables qualité de traducteur de Tresmontant, la rétroversion ne prouve justement que les qualités du traducteur. L'ouvrage reste intéressant comme jardin de racines grecques et de racines hébraïques. L'ouvrage contient 40% de lamentations de l'auteur qui se plaint d'être incompris et quelques lacunes dans la comparaison entre les divers récits des évangiles.

Cet ouvrage fut préfacé par Monseigneur Jean-Charles Thomas, alors évêque de Corse. Il lui accorda l'imprimatur, ce qui créa une sorte de scandale et la CEF modifia les règles d'attribution de l'imprimatur.[3]

Bibliographie

  • L'activité métaphysique de l'intelligence et la théologie, ISBN 2-86839-393-4
  • Introduction à la pensée de Teilhard de Chardin, Seuil, 1956 ;
  • Saint Paul et le Mystère du Christ, Collection ""Maîtres spirituels", Seuil, 1956 ;
  • La Doctrine morale des prophètes d'Israël, Seuil, 1958 ;
  • La Métaphysique du christianisme et la Naissance de la philosophie chrétienne, prix Emmanule Mounier, 1962, Seuil, 1961 ;
  • Les idées maîtresses de la métaphysique chrétienne, Seuil, 1962 ;
  • Introduction à la métaphysique de Maurice Blondel, Seuil, 1963 ;
  • La Métaphysique du christianisme et la Crise du XIIIe siècle, Seuil, 1964 ;
  • Comment se pose aujourd'hui le problème de l'existence de Dieu, Seuil, 1966 ;
  • Le problème de la Révélation, Seuil, 1969 ;
  • L'Enseignement de Ieschoua de Nazareth, Seuil, 1963 ;
  • Introduction à la théologie chrétienne, Seuil, 1970 ;
  • Sciences de l'univers et problèmes métaphysiques, Seuil, 1970 ;
  • Le problème de l'âme, Seuil, 1971 ;
  • Le problème de l'athéisme, Seuil, 1972 ;
  • Introduction à la théologie chrétienne, Seuil, 1974 ;
  • Mystique chrétienne et l'Avenir de l'homme, Seuil, 1977 ;
  • La crise moderniste, Seuil, 1979;
  • Problèmes du christianisme, Seuil, 1980 ;
  • Le Christ hébreu, présentation et imprimatur de MModèle:Gr Jean-Charles Thomas, première édition François-Xavier de Guibert,1983, O.E.I.L. ;
  • L'histoire de l'Univers et le sens de la Création,François-Xavier de Guibert, O.E.I.L.1987 ;
  • Les premiers éléments de la théologie, François-Xavier de Guibert, O.E.I.L., 1987 ;
  • Schaoul qui s'appelle aussi Paulus. La théorie de la métamorphose, O.E.I.L., 1988 ;
  • Les métaphysiques principales, F.X. de Guibert 1989;
  • La Question de l'Immortalité de l'Âme, François-Xavier de Guibert, 1996 ;
  • La Pensée de l'Église de Rome. Rome et Constantinople, François-Xavier de Guibert, 1996 ;
  • La Prescience de Dieu, la prédestination et la liberté humaine, François-Xavier de Guibert, 1996.
  • Le Bon et le Mauvais - Christianisme et politique, François-Xavier de Guibert, 1996.

Notes

  1. cf. les métaphysiques principales, chapitre 7
  2. un grec qui n'existe pas selon Charles Guignebert dans "le christ" collection "Evolution de l'humanité" 1942
  3. entretien particulier avec Hervé Boulic, directeur de collection aux éditions du Centurion, ancien rédacteur en chef de la revue diocésaine "Fraternité Yvelines"

Voir aussi

Liens externes