Anatomie

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Illustration du traité d'anatomie De humani corporis fabrica d'André Vésale.

L’anatomie (emprunté au bas latin anatomia « dissection », issu du grec ἀνατέμνω (ànatémno)', de ἀνά – ana, « en remontant », et τέμνω – temnō, « couper ») est la science qui décrit la forme et la structure des organismes vivants et les rapports des organes et tissus qui les constituent. On peut notamment distinguer l'anatomie animale (et en particulier l'anatomie humaine, très importante en médecine) et l'anatomie végétale (branche de la botanique).


Définition

Dérivé du grec ἀνατομή (anatomē, dissection), l'anatomie est l'étude scientifique de la structure des organismes, y compris leurs systèmes, organes et tissus. Elle analyse la morphologie et la position des différentes parties du corps, ainsi que leurs relations entre elles. L'anatomie est bien distincte de la physiologie et de la biochimie, qui traitent respectivement des fonctions de ces parties et des processus chimiques impliqués. Par exemple, l'anatomiste s'intéresse à la forme, à la taille, à la position, à la structure, à l'irrigation sanguine et à l'innervation du foie, tandis que le physiologiste s'intéresse à la production de la bile, au rôle du foie dans la nutrition et dans la régulation des fonctions corporelles.

Cette discipline se subdivise en plusieurs branches, comme l'anatomie macroscopique et l'anatomie microscopique. L'anatomie macroscopique est l'étude des structures visibles à l'œil nu, et comprend également l'anatomie superficielle ou anatomie de surface, c'est-à-dire l'étude à vue des caractéristiques externes du corps. L'anatomie microscopique est l'étude des structures à l'échelle microscopique, ainsi que l'histologie (l'étude des tissus) et l'embryologie (l'étude d'un organisme dans son état immature)[1].

L'anatomie peut être étudiée à l'aide de méthodes invasives et non invasives dans le but d'obtenir des informations sur la structure et l'organisation des organes et des systèmes[1]. Les méthodes utilisées comprennent la dissection, au cours de laquelle un corps est ouvert et ses organes étudiés, et l'endoscopie, au cours de laquelle un instrument équipé d'une caméra vidéo est inséré par une petite incision dans la paroi corporelle et utilisé pour explorer les organes internes et d'autres structures. L'angiographie par rayons X ou l'angiographie par résonance magnétique sont des méthodes permettant de visualiser les vaisseaux sanguins.

Tissus animaux

Schéma d'une cellule animale
Structure des cellules animales.

Le règne Animalia contient des organismes multicellulaires qui sont hétérotrophes et mobiles (bien que certains aient adopté secondairement un mode de vie sessile). La plupart des animaux ont un corps différencié en tissus distincts : ce sont des eumétazoaires. Ils possèdent une chambre digestive interne, avec une ou deux ouvertures ; les gamètes sont produits dans des organes sexuels multicellulaires et les zygotes comprennent un stade de blastula dans leur développement embryonnaire. Les métazoaires ne comprennent pas les éponges, qui ont des cellules indifférenciées[2].

Contrairement aux cellules végétales, les cellules animales ne possèdent ni paroi cellulaire, ni chloroplastes. Les vacuoles, lorsqu'elles sont présentes, sont plus nombreuses et beaucoup plus petites que dans la cellule végétale. Les tissus de l'organisme sont composés de nombreux types de cellules, notamment celles des muscles, des nerfs et de la peau. Chacune est composée généralement d'une membrane formée de phospholipides, un cytoplasme et un noyau. Toutes les différentes cellules d'un animal sont dérivées des couches germinales embryonnaires. Les invertébrés les plus simples, qui sont formés à partir de deux couches germinales d'ectoderme et d'endoderme, sont appelés diploblastiques et les animaux plus développés dont les structures et les organes sont formés à partir de trois couches germinales sont appelés triploblastiques [3]. Tous les tissus et organes d'un animal triploblastique sont dérivés des trois couches germinales de l'embryon : l'ectoderme, le mésoderme et l'endoderme.

Les tissus animaux forment quatre types fondamentaux : les tissus conjonctifs, épithéliaux, musculaires et nerveux.

Tissus conjonctifs

Cartilage hyalin au microscope.
Cartilage hyalin coloré à l'hématoxyline et à l'éosine sous lumière polarisée.

Les tissus conjonctifs sont fibreux et constitués de cellules dispersées dans un matériau inorganique appelé matrice extracellulaire. Le tissu conjonctif donne sa forme aux organes et les maintient en place. Les principaux types sont le tissu conjonctif lâche, le tissu adipeux, le tissu conjonctif fibreux, le cartilage et l'os. La matrice extracellulaire contient des protéines, dont la principale et la plus abondante est le collagène. Le collagène joue un rôle majeur dans l'organisation et le maintien des tissus. La matrice peut être modifiée pour former un squelette destiné à soutenir ou à protéger le corps. Un exosquelette est une cuticule épaisse et rigide, rigidifiée par la minéralisation, comme chez les crustacés, ou par la réticulation de ses protéines, comme chez les insectes. Un endosquelette est interne et présent chez tous les animaux développés, ainsi que chez de nombreux animaux à la structure plus simple[3].

Épithélium

Muqueuse gastrique.
Muqueuse gastrique.

Le tissu épithélial se compose de cellules très serrées, liées les unes aux autres par des protéines d'adhésion cellulaire, avec peu d'espace intercellulaire. Les cellules épithéliales peuvent être squameuses (plates), cuboïdes ou cylindriques. Elles reposent sur une lame basale, la couche supérieure de la membrane basale. La couche inférieure est la lame réticulaire située à côté du tissu conjonctif dans la matrice extracellulaire sécrétée par les cellules épithéliales. Il existe de nombreux types d'épithélium différents, modifiés pour répondre à une fonction particulière. Dans les voies respiratoires, il se trouve un type de revêtement épithélial cilié ; dans l'intestin grêle, il existe des microvillosités sur le revêtement épithélial et dans le gros intestin, des villosités intestinales. La peau est constituée d'une couche externe d'épithélium pavimenteux stratifié et kératinisé qui recouvre l'extérieur du corps des vertébrés. Les kératinocytes représentent jusqu'à 95 % des cellules de la peau. Les cellules épithéliales de la surface externe du corps sécrètent généralement une matrice extracellulaire sous la forme d'une cuticule. Chez les animaux simples, il peut s'agir d'une simple couche de glycoprotéines[3]. Chez les animaux plus évolués, de nombreuses glandes sont formées de cellules épithéliales.

Tissus musculaires

Coupe transversale d'un muscle strié squelettique.
Coupe transversale d'un muscle strié squelettique.

Les myocytes forment le tissu contractile actif de l'organisme. Le tissu musculaire a pour fonction de produire une force et de provoquer un mouvement, qu'il s'agisse d'une locomotion ou d'un mouvement dans les organes internes. Le muscle est formé de filaments contractiles et se divise en trois types principaux : le muscle lisse, le muscle squelettique et le muscle cardiaque. Le muscle lisse ne présente aucune strie lorsqu'il est examiné au microscope. Il se contracte lentement mais se caractérise par une forte extensibilité. Il s'observe par exemple dans les tentacules des anémones de mer et la paroi corporelle des holothuries. Le muscle squelettique se contracte rapidement, sa plage d'extension reste cependant limitée. Il est visible dans le mouvement des appendices et des mâchoires. Le muscle strié est intermédiaire entre les deux autres. Constitué de filaments décalés, il permet aux vers de terre de s'étendre lentement ou d'effectuer des contractions rapides. Chez les mammifères, les muscles striés se présentent en faisceaux attachés aux os pour assurer le mouvement et sont souvent disposés en ensembles antagonistes. Les muscles lisses se trouvent dans les parois de l'utérus, de la vessie, des intestins, de l'estomac, de l'œsophage, des voies respiratoires et des vaisseaux sanguins. Le muscle cardiaque est présent uniquement dans le cœur, ce qui lui permet de se contracter et de pomper le sang dans tout le corps.

Tissus nerveux

Motoneurone de la moelle épinière.
Motoneurone de la moelle épinière.

Le tissu nerveux est composé de nombreuses cellules nerveuses appelées neurones qui transmettent des informations. Chez certains animaux marins à symétrie radiale et à déplacement lent, comme les cténophores et les cnidaires (y compris les anémones de mer et les méduses), les nerfs forment un réseau nerveux, mais chez la plupart des animaux, ils sont organisés longitudinalement en faisceaux. Chez les animaux simples, les neurones récepteurs de la paroi corporelle provoquent une réaction locale à un stimulus. Chez les animaux plus complexes, des cellules réceptrices spécialisées, comme les chimiorécepteurs et les photorécepteurs envoient des messages à d'autres parties de l'organisme le long de réseaux neuronaux. Les neurones peuvent être reliés entre eux dans des ganglions. Chez les mammifères, les récepteurs spécialisés sont à la base des organes des sens et il existe un système nerveux central (cerveau et moelle épinière) et un système nerveux périphérique. Ce dernier se compose de nerfs sensoriels qui transmettent les informations provenant des organes des sens et de nerfs moteurs qui influencent les organes cibles. Le système nerveux périphérique se divise en deux parties : le système nerveux somatique, qui transmet les sensations et contrôle les muscles volontaires, et le système nerveux autonome, qui contrôle involontairement les muscles lisses, certaines glandes et les organes internes, dont l'estomac.

Anatomie des vertébrés

Crâne de souris.
Crâne de souris.

Tous les vertébrés ont un plan corporel de base similaire et partagent à un moment donné de leur vie, le plus souvent au stade embryonnaire, les principales caractéristiques des Chordés : une tige rigide, la notochorde ; un tube dorsal nerveux, le tube neural ; des arcs pharyngiens et une queue postérieure à l'anus. La moelle épinière, protégée par la colonne vertébrale, se trouve au-dessus de la notochorde et le tube digestif se trouve en dessous. Le tissu nerveux est dérivé de l'ectoderme, les tissus conjonctifs sont dérivés du mésoderme et l'intestin est dérivé de l'endoderme. À l'extrémité postérieure se trouve une queue qui prolonge la moelle épinière et les vertèbres mais pas l'intestin. La bouche se trouve à l'extrémité antérieure de l'animal, et l'anus à la base de la queue. La caractéristique déterminante d'un vertébré est la colonne vertébrale, formée lors du développement de la série segmentée de vertèbres. Chez la plupart des vertébrés, la notochorde devient le nucleus pulposus des disques intervertébraux. Cependant, quelques vertébrés, comme l'esturgeon et le cœlacanthe, conservent la notochorde jusqu'à l'âge adulte. Les vertébrés à mâchoires sont caractérisés par des appendices pairs, des nageoires ou des pattes, qui peuvent être perdus secondairement. Les membres des vertébrés sont considérés comme homologues car la même structure squelettique sous-jacente a été héritée de leur dernier ancêtre commun. C'est l'un des arguments avancés par Charles Darwin pour soutenir sa théorie de l'évolution[4].

Poissons

Schémas du système respiratoire d'un poisson.
Respiration branchiale.

Le corps d'un poisson est divisé en une tête, un tronc et une queue, bien que les divisions entre les trois ne soient pas toujours visibles de l'extérieur. Le squelette, qui constitue la structure de soutien à l'intérieur du poisson, est soit constitué de cartilage, chez les poissons cartilagineux, soit d'os chez les poissons osseux. L'élément principal du squelette est la colonne vertébrale, composée de vertèbres articulées, légères mais solides. Les côtes s'attachent à la colonne vertébrale et il n'y a pas de membres ou de ceintures de membres. Les principales caractéristiques externes du poisson, les nageoires, sont composées d'épines osseuses ou molles appelées rayons, qui, à l'exception des nageoires caudales, n'ont aucun lien direct avec la colonne vertébrale. Elles sont soutenues par les muscles qui constituent la partie principale du tronc. Le cœur a deux chambres et pompe le sang à travers les surfaces respiratoires des branchies et autour du corps dans une boucle circulatoire unique. Les yeux sont adaptés à la vision sous-marine et n'ont qu'une vision locale. Il existe une oreille interne mais pas d'oreille externe ou moyenne. Les vibrations de basse fréquence sont détectées par le système de ligne latérale d'organes sensoriels qui s'étendent le long des flancs des poissons, et qui répondent aux mouvements proches et aux changements de pression de l'eau.

Les requins et les raies sont des poissons basaux présentant de nombreuses caractéristiques anatomiques primitives similaires à celles des poissons anciens, notamment un squelette composé de cartilage. Leur corps a tendance à être aplati sur l'axe dorso-ventral, ils ont généralement cinq paires de fentes branchiales et une grande bouche située sur la partie inférieure de la tête. Le derme est recouvert d'écailles dermiques placoïdes distinctes. Ils possèdent un cloaque dans lequel s'ouvrent les voies urinaires et génitales, mais pas de vessie natatoire. Les poissons cartilagineux produisent un petit nombre de gros œufs jaunâtres. Certaines espèces sont ovovivipares ; d'autres sont ovipares et leurs larves se développent des oothèques.

La lignée des poissons osseux présente des traits anatomiques plus dérivés, souvent avec des changements évolutifs majeurs par rapport aux caractéristiques des anciens poissons. Ils ont un squelette osseux, sont généralement aplatis latéralement, possèdent cinq paires de branchies protégées par un opercule et une bouche située à l'extrémité du museau ou à proximité. Le derme est recouvert d'écailles qui se chevauchent. Les poissons osseux possèdent une vessie natatoire qui les aide à maintenir une profondeur constante dans la colonne d'eau mais pas de cloaque. Ils pondent le plus souvent un grand nombre de petits œufs avec peu de jaune qu'ils diffusent dans la colonne d'eau.

Amphibiens

Squelette de crapaud cornu.
Squelette de crapaud cornu en vue frontale.

Les amphibiens sont une classe d'animaux comprenant les grenouilles, les salamandres et les cécilies. Ce sont pour la plupart des tétrapodes, mais les cécilies et quelques espèces de salamandres n'ont pas de membres ou ont des membres de taille très réduite. Leurs os principaux sont creux, légers et entièrement ossifiés. Les vertèbres s'emboîtent les unes dans les autres et sont dotés de processus articulaires. Leurs côtes sont généralement courtes et soudées aux vertèbres. Leur crâne est généralement large et court, souvent incomplètement ossifié. Leur peau contient peu de kératine et pas d'écailles mais de nombreuses glandes muqueuses et, chez certaines espèces, des glandes à poison. Le cœur des amphibiens comporte trois chambres, deux oreillettes et un ventricule. Ils ont une vessie urinaire et les déchets azotés sont excrétés principalement sous forme d'urée. Les amphibiens respirent par pompage buccal, une action de pompage dans laquelle l'air est d'abord aspiré dans la région buccopharyngée par les narines. Celles-ci sont ensuite fermées et l'air est poussé dans les poumons par la contraction de la gorge. Ils complètent ce processus par un échange gazeux à travers la peau qui doit être maintenue humide.

Chez les grenouilles, la ceinture pelvienne est robuste et les pattes arrières sont beaucoup plus longues et robustes que les pattes avant. Les pieds se terminent par quatre ou cinq doigts et les orteils sont souvent palmés pour nager ou disposent de ventouses pour grimper. Les grenouilles ont de grands yeux et n'ont pas de queue. Les salamandres ressemblent aux lézards en apparence ; leurs courtes pattes font saillie sur le côté, leur ventre est proche du sol ou en contact avec lui et elles ont une longue queue. Les cécilies ressemblent superficiellement aux vers de terre et sont dépourvus de membres. Ils s'enfouissent au moyen de zones de contraction musculaire le long du corps et ils nagent en ondulant leur corps d'un côté à l'autre.

Reptiles

Plusieurs squelettes de squamates et d'amphibiens, avec au centre celui d'un anaconda.
Squelettes de squamates et d'amphibiens, avec au centre celui de l’anaconda.

Les reptiles sont une classe d'animaux comprenant les tortues, les sphénodons, les lézards, les serpents et les crocodiles. Ce sont essentiellement des tétrapodes, mais les serpents et quelques espèces de lézards n'ont pas de membres ou ont des membres de taille très réduite. Leurs os sont mieux ossifiés et leur squelette plus solide que celui des amphibiens. Les dents sont coniques et de taille généralement uniforme. Les cellules de surface de l'épiderme sont modifiées en écailles cornées qui créent une couche imperméable. Les reptiles sont incapables d'utiliser leur peau pour respirer comme le font les amphibiens et ont un système respiratoire plus efficace qui aspire l'air dans leurs poumons en élargissant leurs parois thoraciques. Le cœur ressemble à celui des amphibiens, mais il y a un septum qui sépare plus complètement les flux sanguins oxygénés et désoxygénés. L'appareil reproducteur a évolué pour permettre une fécondation interne, avec un organe copulatoire présent chez la plupart des espèces. Les œufs sont entourés de membranes amniotiques qui les empêchent de se dessécher et sont pondus sur la terre ferme, ou se développent de façon interne chez certaines espèces. La vessie est petite, les déchets azotés étant excrétés sous forme d'acide urique.

Les tortues sont notoires pour leur carapace protectrice. Elles ont un tronc rigide enveloppé d'une carapace cornée au-dessus et d'un plastron en dessous. Ces derniers sont formés de plaques osseuses enchâssées dans le derme qui sont recouvertes de plaques cornées et sont partiellement fusionnées avec les côtes et la colonne vertébrale. Le cou est long et flexible, la tête et les pattes peuvent être rentrées à l'intérieur de la carapace. Les tortues sont végétariennes et leur bec est recouvert d'une surface cornée tranchante.

Les sphénodons ressemblent superficiellement aux lézards mais les lignées ont divergé au cours du Trias. Il existe une espèce vivante, Sphenodon punctatus. Le crâne possède deux ouvertures (fenestrae) de chaque côté et la mâchoire est rigidement attachée au crâne. La mâchoire inférieure comporte une rangée de dents, qui s'insère entre les deux rangées de la mâchoire supérieure lorsque l'animal mâche. Les dents ne sont que des projections de matière osseuse provenant de la mâchoire et finissent par s'user. Le cerveau et le cœur sont plus primitifs que ceux des autres reptiles, et les poumons ont une seule chambre et sont dépourvus de bronches. Le sphénodon a un œil pariétal bien développé sur son front.

Les lézards ont un crâne avec une fosse temporale de chaque côté, la barre d'os inférieure sous la deuxième ayant disparue au cours de l’évolution. Les mâchoires sont donc moins rigidement attachées, ce qui permet à la bouche de s'ouvrir plus largement. Les lézards sont pour la plupart des quadrupèdes, le tronc étant maintenu au sol par de courtes pattes orientées latéralement, mais quelques espèces n'ont pas de membres et ressemblent à des serpents. Ils ont des paupières mobiles et des tympans ; certaines espèces ayant comme les sphénodons un œil pariétal central.

Les serpents sont étroitement liés aux lézards, étant issus d'une lignée ancestrale commune s'étant ramifiée pendant le Crétacé. Ils partagent de nombreuses caractéristiques. Le squelette se compose d'un crâne, d'un os hyoïde, d'une colonne vertébrale et de côtes, bien que quelques espèces conservent un vestige du bassin et des membres arrière sous la forme d'éperons pelviens. La barre sous la deuxième fosse temporale a également disparu et les mâchoires sont extrêmement flexibles, ce qui permet au serpent d'avaler ses proies en entier. Les serpents n'ont pas de paupières mobiles, les yeux étant recouverts d'écailles transparentes (les lunettes). Ils n'ont pas de tympans mais peuvent détecter les vibrations du sol grâce aux os de leur crâne. Leur langue fourchue est utilisée comme organe du goût et de l'odorat et certaines espèces ont des fossettes sensorielles sur la tête qui leur permettent de localiser des proies à sang chaud.

Les crocodiliens sont de grands reptiles aquatiques au corps bas, avec un long museau et un grand nombre de dents. La tête et le tronc sont aplatis dorso-ventralement et la queue est comprimée latéralement. Les écailles forment une armure corporelle et certaines sont soudées au crâne. Les narines, les yeux et les oreilles sont surélevés par rapport au sommet de la tête plate, ce qui leur permet de rester au-dessus de la surface de l'eau lorsque l'animal flotte. Des valves ferment les narines et les oreilles lorsqu'il est immergé. Contrairement aux autres reptiles, les crocodiliens ont un cœur à quatre chambres permettant la séparation complète du sang oxygéné et désoxygéné.

Oiseaux

Différentes pattes d'oiseaux.
Principales formes de pattes d'oiseaux.

Les oiseaux sont des tétrapodes mais si leurs membres postérieurs servent à marcher ou à sautiller, leurs membres antérieurs sont des ailes recouvertes de plumes et adaptées au vol. Les oiseaux sont endothermes, ont un taux métabolique élevé, un système squelettique léger et des muscles puissants. Les os longs sont fins, creux et très légers. Les extensions des sacs aériens des poumons occupent le centre de certains os. Le sternum est large, possède généralement une quille et les vertèbres caudales sont soudées. Il n'y a pas de dents et les mâchoires étroites sont adaptées en un bec couvert de cornes. Les yeux sont relativement grands, en particulier chez les espèces nocturnes comme les hiboux. Ils sont orientés vers l'avant chez les prédateurs et latéralement chez les canards.

Les plumes sont des excroissances de l'épiderme et se trouvent en bandes localisées d'où elles se déploient en éventail sur la peau. Les grandes plumes de vol se trouvent sur les ailes et la queue, les pennes couvrent la surface de l'oiseau et un fin duvet se trouve sur les jeunes oiseaux et sous les pennes des oiseaux aquatiques. La seule glande cutanée est la glande uropygienne située à la base de la queue. Celle-ci produit une sécrétion huileuse qui imperméabilise les plumes lorsque l'oiseau se prélasse. Il y a des écailles sur les pattes, les pieds et des griffes à l'extrémité des orteils.

Mammifères

Les mammifères constituent une classe diversifiée d'animaux, principalement terrestres mais certains sont aquatiques et d'autres ont évolué vers le vol battu ou plané. Ils ont pour la plupart quatre membres, mais certains mammifères aquatiques n'ont pas de membres ou des membres modifiés en nageoires et les membres antérieurs des chauves-souris sont modifiés en ailes. Les pattes de la plupart des mammifères sont situées sous le tronc, qui est maintenu à bonne distance du sol. Les os des mammifères sont bien ossifiés et leurs dents, qui sont généralement différenciées, sont recouvertes d'une couche d'émail prismatique. Les dents sont perdues une fois (dents de lait) au cours de la vie de l'animal ou pas du tout, comme c'est le cas chez les cétacés. Les mammifères possèdent trois os dans l'oreille moyenne et une cochlée dans l'oreille interne. Ils sont recouverts de poils et leur peau contient des glandes qui sécrètent de la sueur. Certaines de ces glandes sont spécialisées comme glandes mammaires, produisant du lait pour nourrir les petits. Les mammifères respirent avec des poumons et possèdent un diaphragme musculaire séparant le thorax de l'abdomen qui les aide à aspirer l'air dans les poumons. Le cœur des mammifères comporte quatre chambres. Le sang oxygéné et le sang désoxygéné sont entièrement séparés. Les déchets azotés sont excrétés principalement sous forme d'urée.

Les mammifères sont des amniotes, la plupart vivipares. Les exceptions à cette règle sont les monotrèmes qui pondent des œufs, l'ornithorynque et les échidnés d'Australie. La plupart des autres mammifères ont un placenta par lequel le fœtus en développement se nourrit, mais chez les marsupiaux, le stade fœtal est très court et le jeune immature naît et trouve le chemin de la poche de sa mère où il s'accroche à un mamelon et achève son développement.

Invertébrés

Les invertébrés constituent un vaste éventail d'organismes vivants allant des eucaryotes unicellulaires les plus simples tels que Paramecium aux animaux multicellulaires complexes tels que le poulpe, le homard et la libellule. Ils constituent environ 95 % des espèces animales. Par définition, aucune de ces créatures n'a d'épine dorsale. Les cellules des protozoaires unicellulaires ont la même structure de base que celles des animaux multicellulaires mais certaines parties sont spécialisées. La locomotion s'effectue par des cils, des flagelles ou par des pseudopodes. La nourriture peut être recueillie par phagocytose, les besoins énergétiques fournis par la photosynthèse et la cellule soutenue par un endosquelette ou un exosquelette. Certains protozoaires forment des colonies multicellulaires.

Les types les plus élémentaires de tissus métazoaires sont l'épithélium et le tissu conjonctif, tous deux présents chez presque tous les invertébrés. La surface externe de l'épiderme est normalement formée de cellules épithéliales et sécrète une matrice extracellulaire qui fournit un support à l'organisme. Un endosquelette dérivé du mésoderme est présent dans les échinodermes, les éponges et certains céphalopodes. Les exosquelettes sont dérivés de l'épiderme et sont composés de chitine chez les arthropodes (insectes, araignées, tiques, crevettes, crabes, homards). Le carbonate de calcium constitue les coquilles des mollusques, des brachiopodes et de certains vers tubicoles. La silice forme l'exosquelette des diatomées microscopiques et des radiolaires. D'autres invertébrés n'ont pas de structures rigides. L'épiderme recouvre une grande variété de surfaces, tels que le pinacoderme des éponges, la cuticule gélatineuse des cnidaires (polypes, anémones de mer, méduses) et la cuticule collagène des annélides. La couche épithéliale externe comprend des cellules de plusieurs types, comme des cellules sensorielles, glandulaires ou urticantes. Il peut également y avoir des saillies telles que des microvillosités, des cils, des épines et des tubercules.

Arthropodes

Les insectes ont des corps segmentés soutenus par un revêtement extérieur à articulation dure, l'exosquelette, constitué principalement de chitine. Les segments du corps sont organisés en trois parties distinctes, une tête, un thorax et un abdomen. La tête porte généralement une paire d'antennes sensorielles, deux yeux à facettes, un à trois yeux simples (ocelles) et trois ensembles d'appendices qui forment parties buccales. Trois paires de pattes sont rattachées au thorax, qui se subdivise en autant de parties, ainsi qu'une ou deux paires d'ailes. L'abdomen est composé de onze segments, dont certains fusionnés, et abrite les systèmes digestif, respiratoire, excréteur et reproducteur. Il existe des variations considérables entre les espèces et de nombreuses variations selon les parties du corps, en particulier les ailes, les pattes, les antennes et les parties buccales.

Les araignées ont quatre paires de pattes et un corps composé de deux segments - un céphalothorax et un abdomen. Les araignées n'ont ni ailes, ni antennes. Elles ont des appendices buccaux appelées chélicères, souvent reliées aux glandes à venin car la plupart des araignées sont venimeuses. Elles possèdent une deuxième paire d'appendices appelés pédipalpes attachés au céphalothorax. Ceux-ci ont une segmentation similaire à celle des jambes et fonctionnent comme des organes du goût et de l'odorat. À la fin de chaque pédipalpe mâle se trouve un cymbium en forme de cuillère qui agit pour soutenir l'organe copulatoire.

Histoire de l'anatomie

Les hommes se sont intéressés à l'anatomie au IIe siècle av. J.C. Grâce à la pratique de la dissection de cadavres, ayant pour but de connaître la structure du vivant dans un corps, la connaissance de l'anatomie s'est parfaite notamment avec les travaux de Galien (129-201) et ceux issus de l'École médicale d'Alexandrie. Bien plus tard, à la Renaissance, André Vésale (1514-1564) prend en charge maintes dissections et fait alors grandement avancer cette science. [5]

Branches

Notes et références

  1. a et b (en) Henry Gray, « Anatomy of the Human Body. Introduction » [archive], Lea & Febiger, (consulté le ).
  2. (en) Robert L. Dorit, Warren. F. Walker Jr. et Robert D. Barnes, Zoology, Philadelphie, Saunders College Publishing, , XXV-1009 p. (ISBN 978-0-03-030504-7, lire en ligne), p. 547-549
  3. a b et c (en) Edward E. Ruppert, Richard S. Fox et Robert D. Barnes, Invertebrate Zoology : a functional evolutionary approach, Belmont, Thomson-Brooks/Cole, , 7e éd., XVII-963 p. (ISBN 978-81-315-0104-7), p. 59-60.
  4. (en) « What is Homology? », sur https://ncse.ngo/, (consulté le ).
  5. « Brève histoire de l'anatomie de l'antiquité à Vésale - ADAPT - SNES Édition », sur www.adapt.snes.edu (consulté le )
  6. A. Manuila, Dictionnaire français de médecine et de biologie, t. 1, Masson, , p. 158.

Voir aussi

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Articles connexes

Lien externe