Camille Bonnet

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Camille Bonnet
Camille Bonnet posant avec son équipe du SU Agen en 1943.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 102 ans)
ValenceVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Camille Paul BonnetVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Sport
Équipes
Positions

Camille Bonnet, né le à Nogaro et mort en , est un ancien joueur de rugby à XV évoluant au poste de demi d'ouverture et de trois-quarts centre au sein du SU Agen, avec qui il est champion de France 1945.

Biographie

Camille Bonnet naît à Nogaro, dans le Gers, dans le Sud-Ouest de la France, le [1].

Carrière à Agen

Repéré par un dirigeant du SU Agen, Bonnet entre à l'École normale d'Agen lors de la rentrée scolaire 1936[2]. Il y joue presque l'entièreté de sa carrière, jusqu'en 1948[3],[2]. Dès son premier match à dix-huit ans, il est titulaire au poste de demi d'ouverture[2].

En 1938, les Britanniques refusant toujours de jouer contre les Français, Bonnet est sélectionné dans l'équipe de Guyenne-Gascogne dès l'année suivante[2].

L'année suivante, le SUA atteint les demi-finales contre l'USA Perpignan (perdue 14-6 après prolongations malgré un « jeu rapide et efficace »[4] et marquée par un beau geste de fair-play de Charles Calbet)[a].

Tandis que la guerre entre le rugby à XIII et le rugby à XV fait rage, Bonnet est sollicité par Albi XIII, qui lui propose d'intégrer l'École normale de Toulouse, mais il reste à Agen[2].

En 1943, le SU Agen atteint la finale, perdue contre l'Aviron bayonnais (3-0)[5] ; Bonnet en conserve un souvenir à la fois amer et amusé : « C'est le seul match perdu de la saison ! Entre Coupe de France et championnat, nous avions joué 32 matchs dans la saison ! On était les stakhanovistes du rugby[2]. »

Camille Bonnet s'est surtout distingué lors des phases finales de la saison 1944-1945, lors desquelles il a inscrit un drop à chaque match — soit cinq au total —, y compris le drop victorieux lors de la finale, qu'il joue comme arrière, remportée contre le FC Lourdes sur le score de 7-3[6],[3]. Son co-équipier Charles Calbet écrira à son égard : « Le meilleur des trente fut incontestablement l'arrière Bonnet autant par son adresse que par ses longs et judicieux coups de pied en touche que par son drop victorieux[2]. » Cette année-là, Bonnet et le SUA font le doublé, en remportant également la Coupe de France contre l'AS Montferrand sur le score de 14-13[3].

Nouvelle finale en 1947, contre le Stade toulousain. Agen perd sur le score de 10 à 3, après un match houleux et qui donne lieu à la toute première expulsion temporaire de l'histoire du rugby[2].

Carrière à Graulhet et retraite

L'ambiance se dégrade nettement dans le club agenais, et Camille Bonnet répond à l'invitation du SC Graulhet, qu'il rejoint dès la saison suivante[2].

Avec ce club, Bonnet devient successivement champion de France de 3e division puis de 2e division et remonte dans l'élite l'année suivante[2].

Il devient par la suite entraîneur du club graulhetois[6], et parvient en demi-finales du championnat 1956-1957, qui désigne le vainqueur à la moyenne d'âge de l'équipe au terme des prolongations (6-6) : le Racing Club de France est ainsi qualifié car Bonnet a remplacé un joueur parti au Racing pour faire son service militaire à Paris par un facteur toulousain de 38 ans[2].

Après avoir brièvement entraîné le Valence sportif en 1964[7], Camille Bonnet prend sa retraite vers Valence, dans la Drôme[6],[2].

Trois-quarts centre ayant aussi évolué au poste d'ouvreur et arrière — notamment lors de la finale victorieuse —[2], Camille Bonnet est reconnu comme un « trois-quart de talent, doté d'un coup de pied remarquable[6] » et pour sa vitesse, ses crochets et son jeu de mouvement[3].

Considéré comme le « doyen du rugby français », Bonnet fait l'objet de nombreux hommages, notemment lors de son centenaire[2],[6] et un projet de film sur lui est en cours (en 2018)[1].

Il s'éteint en , des suites du COVID-19, à l'âge de 102 ans[6].

Notes et références

Notes
  1. La Dépêche du Midi rapporte l'anecdote racontée par Bonnet, à propos de cette demi-finale : « L'arbitre a sifflé une pénalité contre nous et le Catalan Brazes décide de la taper en drop. Les arbitres de touche n'ont pas le temps d'aller sous les poteaux et l'arbitre considère que la pénalité n'est pas valable. Mais Charles Calbet, qui s'était vite replié, lui signale qu'elle est passée effectivement entre les poteaux et ajoute : Quel coup de latte ! » Un geste qui vaudra à son auteur le titre de « Connétable »[2].
Références
  1. a et b « Bientôt un film sur Camille Bonnet, champion de France 1945 avec le SUA », sur Le Petit Bleu d'Agen, (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k l m n et o « Agen. Camille Bonnet, champion de France avec le SUA en 1945, invité à la grande soirée du XV à Table », sur La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  3. a b c et d « SU Agen : le dernier survivant du titre de 1945 a fêté son centenaire », sur [[Sud-Ouest (journal)|]], (consulté le ).
  4. « Rugby à XV : demi-finales du championnat de France », sur Bibliothèques de Toulouse, (consulté le ), p. 6.
  5. Compte-rendu du match sur le site de la Ligue nationale de rugby, tirée de l’Encyclopédie du rugby français, de P. Lafond & J-P Bodis (éditions Dehedin).
  6. a b c d e et f « Camille Bonnet, le doyen du rugby français, est mort à 102 ans », sur L'Équipe, (consulté le ).
  7. Le Dauphiné libéré du .