Dune (film, 1984)

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Dune est un film américain de science-fiction réalisé par David Lynch, sorti en 1984, d'après Dune, premier roman d'une série écrite par Frank Herbert.

Synopsis

En l'an 10191, une seule substance permet de voyager : l'Épice. Cette substance, la plus convoitée de l'univers, ne se retrouve que sur une seule planète : Arrakis, aussi appelée, Dune, planète aride et hostile, couverte de sable. Le Duc Leto Atréides prend le relai de ses ennemis, les Harkonnens, à la direction de la planète et part s'y installer avec sa femme Jessica et son fils Paul. Un piège leur est tendu par le baron Harkonnen, et Paul et sa mère se retrouvent les seuls survivants de la dynastie des Atréides, perdus en plein désert. Ils y rencontrent les Fremens, peuple habitant la planète Arrakis et qui attendent la venue d'un messie qui les délivrera enfin des peuples extérieurs.

Voir : le roman Dune

Fiche technique

Distribution

Autour du film

Premières tentatives d'adaptation

Au cours de années 1970, une première tentative d'adaptation cinématographique[1] avait été envisagée par Alejandro Jodorowsky avec, entre autres, les participations de Salvador Dalí (l'Empereur Padishah), Orson Welles (le baron Wladimir Harkonnen), Jean Giraud 'Moebius' (3 000 dessins préparatoires), Christopher Foss (les vaisseaux spatiaux) ainsi que Giger (le décor de Giedi Prime, le siège de la Maison Harkonnen) pour la conception graphique, Dan O'Bannon pour les effets spéciaux, le groupe Pink Floyd pour la musique. Le projet ne se concrétisera pas pour cause de financement insuffisant (il faut dire que le film était prévu pour durer plus de six heures).

Une grande partie du matériel graphique composé par Moebius et Giger sera recyclé dans d'autres films tels Blade Runner ou Alien.

Vers 1980, le producteur Dino de Laurentiis rachète les droits du roman et commence une adaptation confiée à Ridley Scott, mais une incompatibilité d'humeur avec la production oblige ce dernier à abandonner le projet. David Lynch prend alors sa place.

Le film de Lynch

Lynch voulait, à l'origine, réaliser un film beaucoup plus long, sa première ébauche durant cinq heures. Le tournage eut lieu au Mexique, où les coûts étaient bien moindre qu'à Hollywood. Mais néanmoins, lorsqu'en cours de tournage, l'argent vint à manquer, les producteurs exigèrent un format plus court et une grande partie du scénario original fut coupée et remplacée par une narration en voix off.

Lynch réutilisa un certain nombre d'éléments de ses films antérieurs comme, par exemple, le personnage du navigateur de la Guilde qui provient vraisemblablement du bébé alien de son premier film, Eraserhead, et du personnage d'Elephant Man. Un autre procédé est l'utilisation de ronflements graves qui créent un malaise chez le spectateur lorsqu'ils sont utilisés sur de longues périodes.

La difficulté majeure pour profiter du spectacle est qu'il faut être introduit à l'univers de Dune. Le scénario reste complexe et mystérieux pour ceux qui ne connaissent pas cet univers. Malgré la beauté des images, le film a un grave défaut : il exige du spectateur une tension permanente et ne comporte aucune séquence de détente lui permettant de souffler; aussi arrive t-on fatigué à la fin et quelque peu assourdi par un fond musical toujours fort. En termes financiers, le film fut un désastre (il ruina Dino de Laurentiis) et les contraintes imposées par la production firent que Lynch désavoua ce film, sans toutefois avoir fait retirer son nom du générique comme il l'avait envisagé. Malgré son peu de succès, le film conserve un certain nombre de fans car c'est une œuvre qui sort incontestablement de l'ordinaire.

Le film de Lynch et ses différents montages

Bien que Lynch ait enfin réussi à faire admettre que la "bonne" version était celle signée par lui au générique, et que cette version semble un très juste équilibre entre des besoins de producteur et des envies de réalisateur, il existe trois versions avec les images tournées par Lynch :

  • Version A : la version d'Hollywood, Universal, disons la version producteur (puisque je ne sais pas qui en est l'instigateur), diffusée en film à la télévision américaine, et, malheureusement souvent, la version diffusée sur les chaînes françaises peu scrupuleuses, d'une heure cinquante (1h50) à peu près. Et qui ne met l'accent que sur l'action, la guerre armée et le conflit d'intérêts. Version apparemment désavouée par Lynch, et fortement décriée par tous les fans du livre.
  • Version B : la version de David Lynch (au générique), reconnaissable car la charmante fille de l'empereur, narratrice au début, subit une disparition intempestive (disparition, apparition en fondu enchaîné sur fond étoilé), qui dure comme décrit ci-dessus 2h15 (135'). Juste équilibre entre les dimensions du livre : astro-politique et éveil de l'esprit (conquête de l'esprit libre, de l'eau sur Arakis) ; et les démarches artistiques de Lynch (le monde est dans un voile, il est obscurci). Cette version tout à fait digne, mérite bien d'être reconnue car elle met le doigt sur la dimension spirituelle du film de Lynch et permet de comprendre pourquoi la musique et l'histoire ont à ce point marqué le monde de l'underground techno à ses débuts avec des messages clairs repris à tue-tête : « le dormeur doit se réveiller » (“the sleeper must be awaken”).
  • Version C : la version retravaillée, sorte de version longue, recadrée au format TV (4/3), en deux parties, elles aussi pour une diffusion télé américaine (signé Allen Smithee au générique, c'est-à-dire personne), de 188' (environ 3h), version où la voix-off est un homme, et où de temps à autre, des illustrations viennent imager les propos du narrateur. La seule scène majeure qui y est présente est celle du bain des vers pour leur faire recracher "l'eau de vie". Le montage est très maladroit et des séquences identiques se retrouvent à plusieurs endroits. Version bien trop explicative, ou si vous aviez du mal à suivre les différentes histoires compilées dans la version de Lynch. On comprend que Lynch n'ait pas non plus reconnu cette version tellement explicative. Préférant plus de zones d'ombres et d'ellipses.
  • Version D : quant à une version hypothétique de cinq heures, l'argent devait de toute façon manquer pour en tourner toutes les images.

C'est ainsi Dune rejoint d'autres films ayant eu plusieurs vies :

Récompenses et nominations

Référence

Voir aussi

Liens internes

Lien externe

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