Mobilier urbain

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1.1. Notions de base

1.1.1. Définition

Le terme de mobilier urbain englobe tous les objets qui sont installés dans l’espace public d’une ville par les décideurs publics ou avec leur accord, et qui répondent à une demande, un besoin, ou un service de la part des usagers de cet espace public. Il peut donc aussi bien s’agir de mobilier de repos (bancs, banquettes, sièges, tables), que d’objets contribuant à la propreté de la ville (poubelles, corbeilles, sanitaires publics), ainsi que de d’éclairage public, qui améliore la sécurité et contribue au bien-être des usagers lorsqu’il fait nuit. Il s’agira également de matériels d’information et de communication ( plaques de rues, affichage d’informations municipales ou culturelles, tables d’orientation,…), de jeux pour enfants, ou d’objets utiles à la circulation en ville (potelets, barrières, bornes, horodateurs, socles à vélos,…), ainsi que de grilles d’arbres ou d’abris destinés aux usagers des transports en communs.

1.1.2. Evolution du concept

Le terme de « mobilier urbain » n’est peut-être pas très bien choisi, car il renvoie à une période où on ne se souciait guère de la cohérence des aménagements au sein des villes. Avant les années septante et le début du nouvel intérêt pour les espaces publics, les objets… Aujourd’hui, les aménageurs tentent de faire disparaître les objets au profit de la création d’un espace, pour éviter à tout prix le fouillis illisible qui est pourtant encore trop fréquent dans nos cités. Car il ne s’agit pas de placer n’importe où cette innombrable somme d’objets, sans une longue réflexion préalable et une vision globale du problème.




1.2. Contraintes et solutions

L’aménagement de nos zones urbaines est un processus relativement complexe, car il devra satisfaire l’ensemble des acteurs de la vie communale. Les citoyens ont des besoins et des demandes qu’il faut prendre en compte, et qui ne sont pas toujours compatibles avec les impératifs des décideurs. De même, les différents décideurs communaux prêtent souvent plus d’attention aux valeurs de coût, de robustesse, et de résistance dans le temps, en oubliant de prendre en compte des considérations plus sociales, et en omettant d’intégrer avec cohérence le mobilier dans son environnement. Le travail des aménageurs et des concepteurs contribue donc activement à tenter de développer, en collaboration avec les municipalités, des projets globaux et réfléchis, qui prennent en compte ces importants principes.

1.2.1. Besoins et demandes des citoyens

C’est bien sûr avant tout les besoins des utilisateurs qu’il faut chercher à combler lors de le la création de mobilier urbain ou de l’aménagement d’une zone urbaine. Car c’est eux qui le côtoieront et l’utiliseront dans leur vie quotidienne.

a) Fonctionnalité

Tout d’abord, il faut tenir compte des fonctions à donner à l’objet et les contraintes qui en découlent, comme les matériaux à utiliser ou ses dimensions et encombrement. Certains objets auront un rôle de signalétique et des couleurs et formes particulières permettront de le repérer, tandis que d’autres devront permettre le repos ou l’attente. Les besoins des citoyens sont nombreux, tout comme les solutions. Rien n’empêche non plus de donner plusieurs fonctions à un seul objet. Il s’agit donc d’étudier en détail l’ensemble des services à rendre aux différents utilisateurs.

b) Convivialité

Bien plus que répondre à des besoins purement fonctionnels, l’aménagement des zones urbaines tente de réaliser le souhait urgent de faire réapparaître dans les villes une vie sociale en dehors du chez soi. En rendant à l’espace public la dignité, la qualité qu’il avait perdues, on lui attribue le rôle essentiel de lieu d’échanges, de rencontres, et de loisirs. L’espace public appartient aux citoyens, qui doivent y trouver leur place. On veillera donc à créer des lieux conviviaux, uniques et originaux, au sein desquels les habitants de la ville aimeront se retrouver, pour discuter, faire des rencontres, jouer, découvrir… C’est le véritable enjeu social de l’aménagement urbain.

1.2.2. Impératifs et soucis des municipalités

A ces premiers aspects à prendre en compte viennent s’ajouter des soucis auxquels sont particulièrement attachés les différents décideurs communaux qui participent aux décisions de réaménagement des zones urbaines

a) Coût

Le coût global d’une pièce de mobilier urbain est un important facteur de son choix. Il sera déterminé de nombreux éléments. Au coût de la fabrication (matériaux, techniques de fabrication) et à celui de l’achat, il faudra ajouter celui des aménagements nécessaires à son installation, des actions à effectuer sur les réseaux, et des adaptations spécifiques, ainsi que ceux de la mise en œuvre, des l’entretien, de la réparation, des remplacements, et de l’exploitation (consommation électrique, eau,…)

b) Résistance

Un objet résistant devra être remplacé moins vite. Des économies peuvent donc être faites à ce niveau. Selon sa fonction, l’élément de mobilier urbain devra être plus ou moins résistant au chocs, au vandalisme (feu, casse, graffitis, rayures,…), et au nettoyage (jets sous pression, solvants,…). Le choix du matériau sera donc très important. Il faudra également soumettre la surface de l’objet à un traitement adéquat (anti-graffitis, galvanisation, peinture, …) pour éviter le jaunissement, les salissures dues à la pollution et au vandalisme, ou la corrosion. Il faut également prendre en compte le climat et la fréquentation du lieu d’implantation lors du choix de l’objet.

c) Image de la ville

Les espaces urbains sont bel et bien la vitrine de la ville, le reflet de son dynamisme et de son identité. Il est indispensable que les touristes et autres visiteurs aient le sentiment de découvrir une ville fière de son patrimoine, qui met en évidence ses richesses diverses, et qui invite ses citoyens à la participation. Bref, une ville unique, qui sort du lot. Les décideurs sont tout à fait conscients de l’enjeu politico-économique que représente l’aménagement des zones collectives. De plus, en améliorant le cadre de vie des habitants, ils y gagnent en popularité. Les citoyens se sentent bien dans leur ville, et sont conscients qu’on tient compte de leurs désirs.

1.2.3. Réponses et principes des aménageurs urbains

Les aménageurs et concepteurs n’imposent pas de règles particulières à suivre pour aménager un espace. Ils insistent tout de même sur un certain nombre de principes à suivre pour éviter les erreurs trop souvent soumises par les décideurs qui agissent sans collaboration avec des professionnels de l’aménagement.

a) Un projet global

Pour éviter la surabondance des objets, qui mène trop souvent à un fouillis illisible ou personne ne se retrouve, il faut mener une étude et un projet réfléchis, qui prennent en compte l’ensemble de la zone à réaménager et toutes les fonctions à lui assigner. C’est donc un espace qu’il s’agit de créer, en mettant en relation des objets dont les fonctions sont diverses. Pour y parvenir, on définit le rôle exact des différents espaces, de liaison, de centralité, de représentativité, ou encore de monumentalité. L’ensemble des décisions peut être repris dans une charte qui définira les orientations stratégique sur l’ensemble de la ville, et qui contiendra des plans établissant le statut des espaces et le rôle qu’ils jouent, des caractéristiques demandées pour le mobilier urbain, ou encore un cahier d’implantation des objets, pour éviter leur éparpillement.

b) Intégration

Un certain nombre de décisions indispensables doivent également être prises par les décideurs pour garantir l’homogénéité des formes, couleurs, et matériaux du mobilier pour leur intégration dans l’environnement. « La conception fonctionnaliste, qui définit l’espace urbain comme le support d’activités associé à un découpage de compétences et des territoires administratifs, a généré une superposition chaotique d’objets d’origine diverse […] Cette multiplication incontrôlée perturbe la lisibilité de l’espace, fait obstacle aux déplacements et au regard, et devient une nouvelle forme de pollution urbaine » Pour une bonne intégration, les aménageurs rechercheront des similitudes entre les différents produits (matériaux, procédés de mise en forme, structures,…), ou au contraire, recourront aux contrastes. Ils pourront choisir de prolonger l’architecture existante, ou de se situer à l’opposé, pour souligner les qualités respectives du mobilier et de son environnement, toujours dans le but de parvenir à une perception cohérente de la ville.


--Valerian.larose 7 avr 2005 à 22:10 (CEST)