Réalisation (audiovisuel)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 23 juin 2020 à 11:50 et modifiée en dernier par PODZO DI BORGO (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

La réalisation parfois appelée mise en scène en référence au théâtre, est le processus de fabrication d'un film, qui englobe depuis une idée originale, le tournage, le montage et finalement la distribution et la commercialisation. Typiquement, elle implique nombre de techniciens, diffuseurs, et artistes. Elle peut s'étendre sur plusieurs mois, voire quelques années. La réalisation se déroule de par le monde, dans des contextes sociaux et politiques multiples, grâce à une technologie et des techniques très variées. En général, la réalisation est l'art de garder une seule vision et de créer et agencer des plans pour mettre en scène des émotions, des sentiments ou une ambiance.

Déroulement de la réalisation

La réalisation peut être découpée en cinq étapes[1].

Avant qu'un projet soit développé, son concepteur se doit d'imaginer le public visé, le sujet et le message véhiculé. Le public visé déterminera le matériel utilisé lors du tournage[2], et la manière dont le tournage se déroulera. Le sujet détermine quant à lui les limites du film.

En premier lieu, il y a le développement d'un script conçu par un scénariste généralement[3], via un projet réservé à la production du film.

Ensuite, on trouve la préproduction, la préparation du tournage se met en place, avec la constitution d'un dossier de production. Les modalités du tournage sont prévues et agencées de manière stricte. Les divers lieux où le film sera tourné sont sélectionnés par le réalisateur en collaboration avec l'équipe technique et la production[4].

Puis la production : les éléments bruts pour le tournage sont rassemblés, et le réalisateur peut ainsi tourner son film, sous la direction d'un producteur[5], aux côtés de techniciens et d'artistes variés et nombreux, tels que les acteurs, le chef opérateur ou ses assistants.

Il y a alors la postproduction, où, après le tournage, le film entre en phase de montage, et des techniciens peuvent ainsi rajouter des effets spéciaux. De même, le compositeur donne son œuvre pour qu'elle soit superposée aux images.

Et, finalement, la distribution où le film passe sous la direction de distributeurs qui commercialisent le film, en le publicisant via des affiches ou des interviews par exemple. Cette dernière étape se termine par la sortie en salles, à la télévision puis sur les plateformes de diffusion.

Le développement

Le Black Maria de Thomas Edison, conçu par William K.L. Dickson, le premier studio où furent tournés les premiers films du cinéma (1890-1895)[6].

Le développement est l'étape de la réalisation pendant laquelle le projet est étoffé et le scénario écrit. Le producteur doit trouver une histoire. Pour cela, il peut acquérir les droits d'un livre, d'un jeu, d'une histoire vraie, d'un autre film, ou partir d'une idée originale. Une fois que le thème, ou l'intrigue, est identifié, un synopsis (résumé) est préparé. Cette étape est suivie par la conception d'un séquencier, qui décompose l'histoire en séquences, se concentrant ainsi sur les idées principales et la structure dramatique, avec ses différents lieux et les personnages concernés. Ensuite, vient l'écriture d'un film treatment. Ce sont 25 à 30 pages de description de l'histoire, des émotions et des personnages, composées de dialogues, qui constituent le premier jet du scénario.

Le scénario est ensuite écrit en plusieurs semaines voire plusieurs mois. Il peut être réécrit à plusieurs reprises pour améliorer l'intensité dramatique, sa structure, la psychologie des personnages, et pour perfectionner les dialogues avant d'obtenir un consensus des créateurs et des producteurs. Cependant, les producteurs sautent souvent ces étapes de développement pour développer le scénario, qui est ensuite évalué ; on parle de « script coverage ». Ils entrent ensuite en contact avec un distributeur pour pouvoir évaluer le succès que le film pourrait potentiellement avoir. Les distributeurs Hollywoodiens adoptent alors une approche réaliste et commerciale et considèrent ensuite différents facteurs comme le genre cinématographique, le public visé, l'historique du succès de films similaires, les acteurs qui sont susceptibles d'apparaître dans le film, et le futur réalisateur. Tous ces facteurs suggèrent un certain attrait du film pour un public possible et ainsi le nombre de « futurs spectateurs » lors de la sortie. Pourtant, tous les films ne font pas un bénéfice important lors de cette sortie, il faut alors prendre en compte ce qui constitue actuellement les principales recettes d'un film : les ventes en DVD, en Blu-ray et surtout en VàD et la vente des droits de distribution ou de diffusion à l'international.

C'est ainsi qu'un court résumé du film est préparé et présenté aux potentiels financiers. S'il est accepté, le feu vert est donné. Les contrats sont alors signés. Le réalisateur est engagé (il est parfois à l'origine du projet), ainsi que les principaux responsables du film : directeur de production, directeur de la photographie, chef décorateur, créateur des costumes, spécialiste des effets spéciaux...

Le réalisateur, qui peut être accompagné par le directeur de la photographie, après avoir repéré les lieux naturels de prise de vues ou étudié avec le décorateur les maquettes des futurs décors, découpe le scénario en plans pour déterminer d'avance les positions successives de la caméra et ses éventuels mouvements : on parle de « découpage technique » qui peut être présenté sous la forme d'un storyboard.

La préproduction

Pendant la préproduction, le film est entièrement imaginé dans ses détails pratiques. Un bureau de production est spécialement mis en place. Le devis est éventuellement revu à la hausse en fonction du travail de chacun des intervenants.

Le producteur exécutif s'occupe d'embaucher toute l'équipe requise pour la réalisation du film. La nature du film et son budget déterminent la taille et le type d'équipe qu'il faudra employer. Beaucoup de blockbusters américains, tels que Titanic de James Cameron qui a coûté près de 200 millions de dollars[7], sont réalisés à l'aide d'équipes de plus d'un millier de techniciens, artistes et spécialistes. En revanche, les films indépendants ou téléfilms peuvent être tournés par une équipe réduite d'une demi-douzaine à dix employés.

Tournage d'un film

Une équipe type est composée d'un réalisateur, principalement responsable du jeu des acteurs dans le film, qui dirige les éléments créatifs. Il travaille auparavant avec le directeur de casting qui auditionne et propose des acteurs et figurants correspondant aux rôles définis dans le scénario. Intervient également le régisseur général, collaborateur direct du directeur de production, qui participe au second repérage des lieux de tournage en extérieur et effectue les locations nécessaires. Le premier assistant réalisateur supervise le plan de travail et, pendant le tournage, s'occupe de la rédaction quotidienne de la feuille de service. Le second assistant intervient juste avant le tournage, il est chargé de la gestion des présences des comédiens sur le plateau (transport, hôtel) et dirige les figurants, responsabilité parfois attribuée — lorsqu'ils sont nombreux — à un assistant spécialisé, dit « chef de file ». La scripte intervient aussi dès la préproduction en estimant la durée de chaque plan ou de chaque séquence, informations utiles pour la création du plan de travail. Durant le tournage, elle garantit, par son suivi et ses notes et photos, la logique et la continuité (les "raccords") des costumes, coiffures, maquillages, et autres accessoires. L'accessoiriste, le coiffeur, le maquilleur, l'habilleuse prennent connaissance des désirs du réalisateurs et annotent en conséquence leur exemplaire du script, qui sera leur référence au cours du tournage.

Le directeur de la photographie (ou chef opérateur de prises de vues) est le responsable de l'enregistrement des images, et il imprime souvent son style personnel ou compose avec les désirs du réalisateur. Ses choix permettent l'engagement de trois équipes du tournage : caméra (cadreur, assistant opérateurs), machinerie (chef machiniste, machinistes) et lumière ou éclairage (éclairagistes). Il les désigne pour les principaux lors de la préproduction, et choisit avec eux les matériels de tournage, ce qui exerce une influence sur le budget du film.

Le chef-opérateur du son est le responsable de la prise de son sur un plateau, travaillant en étroite collaboration avec le perchman.

Le chef décorateur étudie et crée des décors originaux construits spécialement (studio ou extérieurs), ou transforme et équipe des décors existants.

Différents spécialistes interviennent chacun dans un secteur précis lors de la préproduction, et bien sûr lors du tournage. Le chorégraphe peut être le créateur de danses originales ou appelé à aider tout simplement les comédiens à interpréter une figure classique de danse : valse, menuet, rock... Le maître d'armes imagine et coordonne les mouvements des acteurs au cours d'un combat, il travaille en osmose avec l'accessoiriste responsable de la gestion et de l'entretien des armes (épées, armes à feu). Le maître d'équitation supervise l'apparition et l'utilisation des chevaux, et entreprend éventuellement un dressage. Il conseille les comédiens appelés à les monter durant le tournage. Les cascadeurs rassemblent et transforment éventuellement le matériel nécessaire aux séquences d'action violente, et les testent avant tournage. Les animaux présents dans beaucoup de films sont sous la responsabilité de dresseurs qui utilisent des leurres et des moyens spécifiques pour les faire "jouer". Les créateurs d'effets spéciaux sont là pour produire artificiellement de la pluie, du vent, du feu, secondés parfois par des pompiers ou des artificiers. Ils choisissent les machines prévues à ces effets et les testent avant le tournage. Ils sont de plus en plus présents lors des tournages, pour superviser, grâce aux équipements numériques, les réserves par écran vert de zones à truquer qu'ils ont étudiées et prévues lors de la préparation du tournage et le choix des décors (extérieurs et intérieurs naturels, studio).

La production

Exemple de scène de tournage, à Londres
Les rails d'un travelling circulaire.

La production est le moment où l'on tourne le film proprement dit. La plupart de l'équipe doit être présente à ce stade, comme l'accessoiriste, le scripte, le ou le(s) assistant(s) réalisateur, le photographe de plateau, le monteur et l'ingénieur du son. Ce sont les métiers les plus communs dans la réalisation d'un film. La production est libre de monter toute équipe unique adéquate pour un film particulier.

Un jour de tournage commence généralement par la consultation du plan de travail de la journée. Les éclairages et l'équipement d'enregistrement image et son sont installés. Les acteurs revêtent leurs costumes et rejoignent les cellules de coiffure et de maquillage.

Les acteurs répètent ensuite leur texte et les didascalies en compagnie du réalisateur, qui leur indique les mouvements à effectuer lors des prises de vues. Les équipes image et son peuvent ensuite répéter avec les acteurs et figurants. Enfin, on filme l'action selon les souhaits du réalisateur.

Herbert Brenon et Alla Nazimova sur le tournage de War Brides

Chaque scène est tournée plusieurs fois à la suite. Le début de chaque prise est marquée à l'aide d'un clap, procédé qui permettra au monteur de se repérer plus facilement. Sur le clap on retrouve des informations comme le numéro de la scène, celui de la prise, le nom du réalisateur, celui du directeur artistique, la date, et le nom du film. Le clap sert aussi de marqueur pour la synchronisation du son, celui-ci étant enregistré séparément et intégré au film lors du montage.

Le réalisateur décidera si la prise est bonne ou au contraire, s'il faut la refaire. Le scripte et les équipes image et son émettent leurs remarques respectives. Chaque remarque comprend d'importantes informations sur la prise. Une fois cela effectué, le metteur en scène déclare la fin du tournage du jour.

À noter que le scripte est présent sur chaque étape de la réalisation d'un film[8]. Elle est la mémoire du tournage.

Pour les productions utilisant des pellicules photographiques traditionnelles, les négatifs du jour sont envoyés au laboratoire pour un développement nocturne. Ensuite, les développements reviennent du laboratoire sous le nom de « rushes » (les positifs) et sont visionnés par le réalisateur, l'équipe de tournage, et parfois les acteurs.

Pour les techniques digitales, les prises sont téléchargées et orchestrées dans un ordinateur sous le nom de « prises du jour ».

Une fois le film terminé « dans la boîte », la production organise une « wrap party » pour remercier tous les acteurs et toutes les équipes de leurs efforts.

La postproduction

Durant la postproduction, le film est assemblé par le monteur. La modernité de la vidéo dans le processus de réalisation a amené à différentes procédures : l'une utilisant seulement le film, et une autre mélangeant film et vidéo.

Dans la procédure n'incluant que le film, le film original enregistré (ou le négatif) est développé et copié sur un positif pour le montage grâce à une machine mécanique de montage. Un code spécifique est enregistré sur la pellicule pour reconnaître la position d'images spécifiques. Depuis le développement du montage non-linéaire, comme l'Avid, le Quantel ou le Final Cut Pro, cette variante est utilisée par peu de productions.

Dans la procédure incluant la vidéo, le négatif original est développé et transféré sur un support spécial pour un montage par ordinateur, via des logiciels. Le time-code est enregistré sur la vidéo pour localiser des images sur la pellicule. En même temps, le son est synchronisé avec la vidéo.

Le premier travail du monteur est d'assembler les différentes séquences (ou scènes) basées sur les différentes prises de vues. Le but de cette étape est de sélectionner et d'ordonner les meilleures prises. L'étape suivante consiste à créer une certaine fluidité, ou uniformité, dans l'enchaînement des cadres, sans à-coups. Pendant cette phase, les scènes sont également raccourcies de quelques secondes, voire minutes : des prises de vues sont coupées. Et après l'examen et l'approbation du réalisateur et du producteur, la pellicule est « fermée », ce qui veut dire qu'aucun changement ne sera effectué après cette phase. Puis, le monteur crée la liste des négatifs coupés (en utilisant le code spécifique mentionné ci-dessus) en utilisant le time-code, manuellement ou mécaniquement. Cette liste de montage identifie la source et le cadre de chaque prise dans le montage.

Après le verrouillage de la pellicule, le film passe dans le département du son pour que l'image soit superposée au son. Les différentes voix enregistrées sont synchronisées et le mixage audio final est créé. Il est alors ajouté aux effets sonores, au doublage, aux dialogues et à la composition.

La bande sonore et l'image sont superposées ensemble, aboutissant à la base du film, en basse qualité. Il y a désormais deux variantes possibles pour créer les copies de meilleure qualité, selon le moyen d'enregistrement utilisé :

  • Pour la variante n'utilisant que le film, la liste des prises coupées qui décrit la base du film est utilisée pour couper le négatif original en couleurs (NOC), et un dégradé de couleurs nommé le « positif master de la couleur » ou


La distribution

Affiche du film Frankenstein (1910)

La distribution du film est la dernière étape de la réalisation, lorsque le film sort dans les salles ou, quelques mois plus tard, en DVD, en vidéo CD, ou encore en vidéo cassette[9]. Le film est dupliqué en copies comme requis pour la distribution. Le matériel publicitaire est mis en place pour la promotion du film : bande-annonce, dossier de presse, affiches, objets publicitaires, etc.

Le film est habituellement lancé par un distributeur, accompagné de quelques parutions dans la presse, des interviews, plusieurs avant-premières destinées aux journalistes, et de projections aux festivals. Il est aussi courant de créer un site internet afin de mettre en valeur le film[10]. Le film sera ensuite projeté dans un certain nombre de cinémas, puis le DVD sort, traditionnellement quelques mois plus tard. Les droits de distribution pour le film et le DVD sont aussi vendus pour la distribution dans le monde. Tous les profits sont répartis entre les sociétés de distribution et de production.

Affiche

L'affiche d'un film joue un rôle essentiel dans la commercialisation d'un film. On peut y déterminer le public visé. S'il s'agit d'une comédie familiale, ce seront des couleurs et des images vives qui seront utilisées par exemple[réf. nécessaire]. Les affiches donnent une idée originale du film, elles en reflètent l'atmosphère.

Les méthodes de réalisation

Les droits du réalisateur varient beaucoup selon les films, et les pays. Souvent, ils sont sous le contrôle de l'équipe de production. Mais, de plus en plus, les réalisateurs acquièrent un pouvoir considérable sur les plateaux de tournage. L'élargissement du pouvoir n'était pas très visible durant les années 1930, jusqu'aux années 1950.

Tournage du film Molière

Mais, depuis, des réalisateurs se sont vu donner un pouvoir étendu, pour pouvoir exécuter leur vision artistique du film. Pour ce faire, il existe plusieurs méthodes.

Les réalisateurs peuvent créer une structure dramatique générale, laissant à l'acteur le choix de ses paroles. On retrouve parmi ces réalisateurs Christopher Guest, Spike Lee ou encore Robert Altman. Au contraire, ils peuvent contrôler tous les aspects du tournage : les dialogues, les mouvements, et les prises de vues. On parle alors de politique des auteurs. Sinon, les réalisateurs écrivent leur propre scénario en tant que scénariste pour pouvoir être impliqués dans l'histoire, et affirmer leur volonté. Parmi ceux-ci, on retrouve Stanley Kubrick, Woody Allen, Charlie Chaplin, Pedro Almodóvar, Quentin Tarantino, Oliver Stone, ou M. Night Shyamalan. Ou, plus simplement, ils engagent toujours le même scénariste pour s'assurer de connaître le style d'écriture, et l'ambiance de l'histoire. On remarque parmi ces « associations » : Wes Anderson et Owen Wilson avec Noah Baumbach, Martin Scorsese et Nicholas Pileggi avec Paul Schrader, ou Robert Zemeckis avec Bob Gale.

Le réalisateur peut prendre le rôle du chef opérateur et du monteur comme Steven Soderbergh, Don Coscarelli, et Robert Rodriguez, pour pouvoir s'assurer de choisir les images qu'il désire. Et, en dernier lieu, il peut aussi être acteur, souvent pour un petit rôle. On remarque Martin Scorsese, Orson Welles, Zach Braff, Mel Brooks, Mel Gibson, Kevin Costner, Woody Allen, Alfred Hitchcock, Quentin Tarantino, Kevin Smith, M. Night Shyamalan, Harold Ramis, ou encore Ed Wood.

Le réalisateur peut aussi travailler étroitement en association avec le producteur du film, généralement responsable des aspects non artistiques du film, comme le financement et le marketing du film.

Plusieurs réalisateurs s'investissent souvent plus sur le tournage, en se confiant de plus amples responsabilités. Orson Welles, par exemple, est célèbre pour son écriture, sa réalisation et sa production. D'autres, comme Alice Guy Blaché, pionnière du cinéma muet, ont même créé leur société de production.

Esthétique de l'image

Pour pouvoir formaliser leur réflexion sur le cinéma, ou de singulariser leur œuvre, des réalisateurs ont élaboré au cours du temps des théories esthétiques, et des concepts qui sous-tendent leurs films. Ces concepts ont quelquefois été réutilisés sous d'autres formes, et d'autres arts comme le théâtre ou la littérature, témoignant de l'influence du 7e art. On remarque parmi ces concepts le catharsis, le cliffhanger, le climax, le Dogme95, la distanciation, l'effet Koulechov, la focalisation, le Kino-pravda, le MacGuffin, le mexican standoff, la pastiche, le plan grue, le plan américain, le ralenti, un son diégétique et extradiégétique, les téléphones blancs, un tourné-monté ou encore un travelling contrarié.

Film indépendant

La réalisation se déroule aussi en dehors des diverses productions et distributions, et est communément appelé réalisation indépendante. Depuis l'introduction de la technologie de la vidéo digitale, la production est devenue plus démocratisée. Des réalisateurs peuvent désormais tourner et monter des prises de vues, créer et monter le son avec la musique, et mixer le final cut sur un ordinateur. Cependant, outre la démocratisation de la production, le financement, la distribution, et la mercatique, deviennent difficile à accomplir en dehors du système traditionnel. La plupart des réalisateurs indépendants dépendent des festivals de cinéma pour obtenir leur visa et vendre leurs films aux distributions. Toutefois, l'internet a tenu compte de la distribution peu coûteuse de films indépendants, et beaucoup de cinéastes propulsent ainsi leurs films en ligne pour la critique et la reconnaissance. Bien que ce processus ne soit pas très rentable, un réalisateur peut toujours y faire un quelconque bénéfice.

La réalisation autour du monde

La réalisation dans le Monde de dessins animés, documentaires, ou sous toute autre forme, de longs et courts métrages destinés à la projection en salle s'élevait en 2005 à 4 603 œuvres, ce qui constitue une augmentation de près de 8 % par rapport à l'an précédent. De même, 2005 est l'année la plus importante pour l'industrie cinématographique depuis 1990, où ce ne sont que 1 909 œuvres produits en Europe. C'est d'ailleurs l'année la plus imposante depuis que le décompte des métrages projetés est effectué. Parallèlement, on remarque que le nombre de coproductions prend une part plus importante dans le monde du cinéma. Ceci est dû à des accords signés entre les pays, qui facilitent et réglementent les tournages. Pour l'Europe, on remarque par exemple la Convention européenne de la coproduction cinématographique.

Le métier

Un réalisateur de cinéma est une personne qui assure la direction de fabrication d'une œuvre audiovisuelle captée par une ou plusieurs caméras, généralement pour le cinéma ou la télévision. À partir d'un scénario, il détermine les aspects visuels et dramatiques du film, pour créer l'ambiance qu'il désire. Lors du tournage, il assure la mise en scène, la direction d'acteurs et dirige l'équipe technique. Il peut aussi s'occuper du montage.

Le réalisateur est employé par des producteurs qui fixent le budget du film, ainsi que plusieurs autres tâches. Accompagné d'un assistant réalisateur, le réalisateur est en quelque sorte le dirigeant d'un tournage, et délègue des tâches aux techniciens.

Aujourd'hui, la profession de réalisateur s'exerce dans de nombreux domaines tels que les films de fiction, les documentaires et les films animaliers, les films d'animation ou encore les films expérimentaux, les spots publicitaires, les films de communication audiovisuelle ou le direct à la télévision (sport, divertissement, etc.). Un réalisateur novice pourrait gagner près de 20 000 $ par an, alors qu'un réalisateur célèbre touche près de 500 000 $ par film, voire des millions dans certains cas[11].

Références

  1. (fr) ALP Réalisation, « Guide pour la réalisation d'un film », consulté le 13 décembre 2007.
  2. (fr) BDE, « Réalisation d'un film », consulté le 14 janvier 2008.
  3. (fr) Mediadico, « Description et synonyme de script » : « Terme utilisé dans les métiers de la télévision et du cinéma pour désigner un scénario qui comprend le découpage et les dialogues », consulté le 13 janvier 2008.
  4. (fr) ARRQ, « [1] : On parle souvent de la grande famille des artisans du cinéma et de la télévision… et Rôle du réalisateur », consulté le 13 janvier 2008.
  5. (fr) Mediadico, « Définition de producteur », consulté le 13 janvier 2008.
  6. « Cent quarante-huit films sont tournés entre 1890 et septembre 1895 par Dickson et William Heise à l'intérieur d'un studio construit à West Orange, le "Black Maria", une structure montée sur rail, orientable selon le soleil. »Laurent Mannoni, La Machine cinéma, Paris, Lienart & La Cinémathèque française, , 307 p. (ISBN 9782359061765), p. 38.
  7. Pour la réalisation de son film, James Cameron embauche plus de dix-huit sociétés d'effets spéciaux, démultipliant le nombre d'employés sur le tournage et la post production.
  8. (fr) BiFi, « Le métier de scripte », consulté le 14 décembre 2007.
  9. Ce système VHS n'est quasiment plus utilisé depuis l'accessibilité du système DVD.
  10. En effet, internet est une ressource essentielle pour la publicité : autant que la presse écrite, ce sont des millions de gens qui naviguent sur l'internet.
  11. (en) Salary.com, « Dream Jobs | Film directors », consulté le 25 août 2007.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Bordwell & Thompson, Film Art: An Introduction, McGraw-Hill Film, (ISBN 0-07-248455-1)
  • Rick Altman, Film/Genre, BFI pub, (ISBN 0-85170-718-1)
  • (en) David A. Cook, A History of Narrative Film, W. W. Norton, (ISBN 0-393-97868-0)
  • (en) Michael Rabiger, Directing : film techniques and aesthetics, Focal Press, (ISBN 0-240-80517-8)
  • Finn Jacobsen, Videologi: Håndbok i videoproduksjon, Amalie forlag, (ISBN 978-82-992516-3-1)
  • Frédéric Sojcher, Manifeste du cinéaste, Éditions Klinscsieck, 2011 (ISBN 978-2-252-03817-8)

Liens externes