Violence dans le sport

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Bagarre lors d'un match de Rugby en Australie en 1935.

La violence dans le sport et autour des sports fait partie de ces phénomènes qui inquiètent la société en général et plus particulièrement les fédérations sportives, les pouvoirs publics, les sportifs aux-mêmes. Elle parait contraire aux valeurs du sport comme le plaisir de jouer, le fair-play, le respect des concurrents, l’antiracisme, même si la rivalité qui peut opposer deux compétiteurs ou deux équipes fait aussi partie du sport.

Définitions et champs de la violence dans le sport

La violence dans le sport concerne la plupart des activités sportives car la violence ne se limite pas à la force qui porte atteinte à l’intégrité physique des personnes, elle revêt des formes, verbales et psychologiques. Et, en conséquence la violence n’est pas réservée à certains sports ; elle touche des sports collectifs, des sports de combat et des sports individuels[1]. Julian Jappert, précise que le sport est le reflet de la société et donc tous les sports sont concernés, professionnels comme amateurs[2]. Les violences concernent aussi bien les relations des sportifs entre eux ; que les relations des sportifs avec les entraîneurs, les dirigeants et les arbitres, les comportements des supporters.

Histoire de la violence dans le sport

Très généralement l'histoire du sport décrit comme modèle les sports de l'antiquité et plus particulièrement les jeux olympiques qui durèrent plus de mille ans (de 776 av. J.-C. à 393)[3]. Cependant le rapprochement avec les pratiques et compétitions actuelles ne peut être fait qu'avec prudence tant les conditions étaient très différents. La violence acceptée dans le sport était très supérieure à la nôtre et les jeux grecs n'obéissaient guère à l'esprit de loyauté. Lors du Moyen-Âge, puis de la Renaissance, divers jeux sportifs sont pratiqués comme le croquet (ou jeu de mail), le tir à l'arc (l'une des premières compétitions se déroule en 1583, en Angleterre, avec plus de 3 000 participants), la soule (ancêtre du football). Mais la compétition emblématique est le tournoi, un combat de chevaliers comportant diverses épreuves, dont des combats à pied, mais avec l'image la plus forte reste celle du chevalier avec une lance. Au cours de la Renaissance le sport le plus pratiqué est sans doute le jeu de Paume (En 1657, 114 salles de jeu de paume sont recensées à Paris). Contrairement aux précédents ce n'est pas un sport violent et les femmes le pratiquent. Dans la seconde moitié du 19e siècle puis dans le première moitié du 20 e siècle de nombreux sports sont inventés en Angleterre et se répandent rapidement dans le monde ː courses hippiques, football, lutte, boxe, tennis, chasse au renard, aviron, le croquet, athlétisme ; il s'agit plutôt d'activités de loisirs aristocratiques ou mondains. Cependant dans le football des violences existent dans les stades dès la fin du 19e siècle ; elles sont spontanées et sont le fait des supporters ; elles concernent aussi bien le sport professionnel qu'amateur[4]. Pierre de Coubertin après avoir analysé la formation sociale et morale des établissements scolaires britanniques, commence, à partir de 1887, une campagne de promotion du sport scolaire en France. Les Jeux de la première olympiade ont lieu en 1896 à Athènes, après la création du Comité international olympique. Le serment prononcé par un athlète et écrit par Pierre de Coubertin en 1920, est[5] «Nous jurons que nous nous présentons aux jeux Olympiques en concurrents loyaux, respectueux des règlements qui les régissent et désireux d’y participer dans un esprit chevaleresque, pour l’honneur de nos pays et pour la gloire du sport.»

Les violences entre les sportifs

Les violences contre les arbitres

Les arbitres et juges sont fréquemment pris à partie par les joueurs, avec dans certains cas des agressions physiques d'une rare violence. Ces agressions ont pris une telle ampleur qu'en France, par exemple, le parlement a voté une loi et modifié le Code du sport en 2006, investissant les arbitres d'une mission de service public[6], ce qui rend les peines encourues au pénal bien plus lourdes, jusqu'à 5 ans de prison et 150 000 euros d'amende[7].

Les violences sexuelles

Les violences des supporters

Organismes et institutions créés pour lutter contre la violence dans le sport.

Délégué ministériel en charge de la lutte contre les violences dans le sport

Un délégué ministériel, nommé par décret, auprès du ministre chargé des sports, est chargé de participer à la conception et à la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre les violences dans le sport[8]. Ses missions sont de contribuer à renforcer le dispositif de traitement des signalements dans un cadre interministériel, d'apporter des éclairages pour la mise en œuvre de la stratégie nationale en faveur de la prévention des violences sexuelles.

Commission éthique et valeurs du sport au sein du Conseil National du Sport (CNS)

Au sein du Conseil national des sports[9] existe une commission éthique et valeurs du sport dont la mission est entre autres de "procéder à l'analyse des évolutions des pratiques et à l'évaluation des actions entreprises par les collectivités publiques, les fédérations sportives et les autres parties prenantes dans la lutte contre les discriminations et violences de toute nature dans le champ des activités physiques et sportives".

Fédérations sportives

Les fédérations sportives délégataires ont l’obligation depuis la loi du d’adopter une Charte éthique et de déontologie déclinant la Charte du Comité national olympique et sportif français (CNOSF][10]. Certaines fédérations créent en leur sein des groupes de travail ou commission spécialisés afin de lutter contre les violences sportives [11],[12].

Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives

La Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives a la possibilité de prononcer la suspension ou la dissolution de toute association dont des membres ont commis en réunion, en relation ou à l'occasion d'une manifestation sportive, des actes répétés ou un acte d'une particulière gravité et qui sont constitutifs de dégradations de biens, de violence sur des personnes ou d'incitation à la haine ou à la discrimination contre des personnes à raison de leur origine, de leur orientation ou identité sexuelle, de leur sexe ou de leur appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée[13].

Responsabilité de l'auteur d'une violence

La responsabilité de l’auteur d’un comportement répréhensible dans le sport peut être disciplinaire, civile et pénale. Les modalités concernant la sanctions disciplinaires sont élaborées par chaque fédération agréée (dans le respect d’un règlement type élaboré par les autorités de l’État). La responsabilité civile concerne toute personne victime d’un dommage ː sportifs, des dirigeants, des éducateurs, des entraîneurs, des arbitres, des stadiers, supporters et associations de supporters, clubs. Elle permet à une victime, la victime même en l'absence de sanctions pénales, d'obtenir obtenir réparation en application des règles du droit civil. Les règles de responsabilité pénale sont définies par le code pénal et visent certaines incivilités, es violences physiques, les violences verbales et psychologiques, les violences sexuelles et les discriminations. Les infractions, délits ou crimes visés sont communs à toute infraction mais il existe aussi des dispositions propres au sport. Ainsi , les peines encourues passent de 3 à 5 ans d’emprisonnement et de 45 000 à 75 000 euros d’amende lorsque les violences sont exercées sur un arbitre et qu’elles ont entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours. les articles L.332-3 à L.332-10 du code du sport. répriment les troubles causés par les supporters.

Bibliographie

Ministère de la ville, de la jeunesse et des sports Guide juridique sur la prévention et la lutte contre les incivilités, les violences et les discriminations dans le sport, 2015, 250 p. http://www.sports.gouv.fr/IMG/pdf/guidejuridique_violences_incivilites_discriminations_2015.pdf

Ministère de la ville, de la jeunesse et des sports Fiche récapitulative sur les outils disponibles, 2016, 6 p.[lire en ligne]

Références

  1. Guilbert Sébastien, « La violence en sport : un produit socioculturel », Journal du droit des jeunes, 2009/8 (N° 288), p. 21-21. DOI : 10.3917/jdj.288.0021. URL : https://www.cairn.info/revue-journal-du-droit-des-jeunes-2009-8-page-21.htm
  2. Audrey Mercurin, « Dossier. La violence, l’autre face du sport », Su-Ouest,‎ (lire en ligne)
  3. Elias Norbert. Sport et violence. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 2, n°6, décembre 1976. Le sport, l’Etat et la violence. pp. 2-21. DOI : https://doi.org/10.3406/arss.1976.3481 www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_1976_num_2_6_3481
  4. Manuel Comeron, La prévention de la violence dans le sport. Volume 1 de Projet intégré Réponses à la violence quotidienne dans une société démocratique, Council of Europe, , 53 p., p. 9
  5. « Le serment olympique fut modifié deux fois », sur www.pierrelagrue-jo.com
  6. Code du sport, version consolidée du 28 juillet 2011, articles L223-1, L223-2 et L223-3
  7. Code pénal, article 433-3, modifié par la loi n°2010-201 du 2 mars 2010 - art. 11
  8. Décret n° 2020-688 du 4 juin 2020 portant création d'un délégué ministériel en charge de la lutte contre les violences dans le sport
  9. Décret n° 2013-289 du 4 avril 2013 portant création du Conseil national du sport
  10. Loi n° 2017-261 du 1er mars 2017 visant à préserver l'éthique du sport, à renforcer la régulation et la transparence du sport professionnel et à améliorer la compétitivité des clubs (1)
  11. « Comment les fédérations luttent pour éviter les violences sexuelles dans le sport », sur rmcsport.bfmtv.com,
  12. « Préventions violences. Incivilité, violences et discriminations », sur ffhockey.org,
  13. Article L332-18 du code des sports